TROUBLES : Algérie
Protected By Wpoison ... et merde aux pollueurs de toile











Mise à jour : 3 janvier 2008
©Pascal Holenweg, Geneve, 2008

ALGÉRIE :


Entre le sabre et la charia : la démocratie


Chiffres clés de l'Algérie
Superf.  2 382 milliers de km2
Pop.  32,9 millions (2006)
PIB  100,8 mds de dollars (2006)
PIB/hab.  3 062 dollars (2006)
Croiss.  4,9 % (2006)
Budg. éduc.  5,1 % du PNB
Budg. défense  3,02 mds dollars (2006)
Armée  138 000 actifs,  150 000 réservistes et  187 000 paramilitaires et gendarmes
Dette extérieure  4,7 mds dollars (début 2007)
Réserves de change  113 mds dollars (2007)
Mort. inf.  32 pour mille naissances
Esp. vie  68,9 ans
IDH  104e rang mondial en 2007
IPF  92e rang mondial

Algérie : quelle solidarité ? (la prise de position de la CSSI)
Chronique de la violence
USA, 11 SEPTEMBRE 2001 : "NI RIRE NI PLEURER, MAIS COMPRENDRE"
Rapport préliminaire de la commission d'enquête (commission Issaad) sur les événements de Kabylie
France-Algérie : relations en dents de scie
Suisse-Algérie
Chronique des droits de l'Homme
Les rapports d'Amnesty International
Asile politique : Porte fermée aux Algériens
Chronique des groupes armés
"La Sale Guerre" de Habib Souaïdia et le proces Nezzar-Souaïdia
Chronique politique
Le référendum de septembre 2005 sur le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale
Les élections locales du 10 octobre 2002
Les élections présidentielles de 2004
Front des Forces Socialistes
Chronique économique et sociale
La société en crise
La culture
L'environnement
Code de la famille ou Code de l'infamie ?
Chronique de la liberté de la presse et des media
Le mouvement de solidarité avec l'Algérie
Des livres pour comprendre
Des liens pour s'informer


Cliquez ici pour souscrire a notre liste de diffusion (informations, débats) sur l'Algérie


Terrorisme, violence, banditisme et répression au fil des jours


Les troubles sociaux, les émeutes en Kabylie (et ailleurs) et leur répression

(Quotidien d'Oran 1er octobre) De violents affrontements ont opposé le 13 septembre à Sour El Had (w. Boumerdès) de jeunes manifestants aux forces anti-émeutes, après l'occupation par une cinquantaine de familles d'une cinquantaine de logements sociaux, que les habitants craignaient voir attribués à des personnes étrangères à la commune. Une cinquantaine de jeunes ont été arrêtés, seize mis en détention provisoire et huit finalement condamnés à un an de prison ferme, huit autres à un an de prison avec sursis.

(El Watan 26.9) Trois policiers ont été blessés et six jeunes manifestants arrêtés après des affrontements dans le quartier El Kouche de M'sila, le 25 septembre. Les manifestants protestaient contre leurs conditions de vie, dans un quartier transformé en bourbier après des innondations.

(El Watan 25.10) De violentes émeutes ont éclaté le 23 octobre à Chetaïbi (w.Annaba) à la suite de plusieurs coupures de courant électrique, et d'une manière générale en protestation contre les conditions de vie de la population. Ces émeutes, qui se poursuivaient le 24 octobre, ont fait dix-neuf blessés, dont un gendarme. Des véhicules et du matériel de la sous-préfectire (daïra) ont été détruits par les manifestants.

(El Watan 5.11 / El Watan 7.11) Plusieurs dizaines de jeunes du quartier de Qordah ont pris d'assaut le siège de la municipalité de Miliana (w. Aïn Defla) le 4 novembre, certains d'entre eux menaçant de s'y suicider, pour protester contre l'absence d'emplois. Dix manifestants ont été arrêtés après l'intervention de la police, qui a usé de gaz lacrymogènes.

(El Watan 20.11 / El Watan 22.11 / Jeune Indépendant 27.11) De violentes émeutes ont éclaté le 17 novembre à Ouargla, après l'arrestation du responsable d'un mouvement de chômeurs qui réclame notamment le départ du directeur régional de l'agence national de l'emploi (ANEM) Le quartier de la Silice a été particulièrement touché par les émeutes. 27 manifestants, ont sept mineurs ont été arrêtés par la police, les mineurs remis en liberté le lendemain. Les émeutes se sont poursuivies les jours suivants. Le 19 novembre, la recette des impôts a été attaquée, son gardien tabassé et ses archives incendiées. Le 20, des affrontements ont opposé les émeutiers à la police dans le quartier de Mekhadma. Le 26, à l'occasion du procès des émeutiers (trois d'entre eux ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis), des affrontements sporadiques ont opposé manifestants et policiers dans le quartier Che Guevara.

(El Watan 20.11 / El Watan 22.11 / Jeune Indépendant 27.11) De violentes émeutes ont éclaté le 17 novembre à Ouargla, après l'arrestation du responsable d'un mouvement de chômeurs qui réclame notamment le départ du directeur régional de l'agence national de l'emploi (ANEM) Le quartier de la Silice a été particulièrement touché par les émeutes. 27 manifestants, ont sept mineurs ont été arrêtés par la police, les mineurs remis en liberté le lendemain. Les émeutes se sont poursuivies les jours suivants. Le 19 novembre, la recette des impôts a été attaquée, son gardien tabassé et ses archives incendiées. Le 20, des affrontements ont opposé les émeutiers à la police dans le quartier de Mekhadma. Le 26, à l'occasion du procès des émeutiers (trois d'entre eux ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis), des affrontements sporadiques ont opposé manifestants et policiers dans le quartier Che Guevara.

Des émeutes ont également éclaté pour les mêmes raisons (la protestation contre des résultats dus, selon les manifestants, à la fraude) à Kalâa et Aïn Rahma (w. Relizane), où les mairies et un centre culturel ont été incendiés et où des arrestations ont été opérées (six personnes ont été écrouées), à Aïn Torki, Bouchared (la municipalité a été saccagée) et M'khatria (w. Aïn Defla), Menaâa et Bouzina (w. Batna), où la municipalité et la sous-préfecture ont été indenciées, et Menaouer (w. Mascara), où elles ont fait des blessés et où onze personnes ont été écrouées après qu'un local de vote ait été incendiés, ainsi que les bulletins.


(El Khabar 30.7 / Liberté 4.8 / El Watan 5.8 / Liberté 7.8 / Le Jour 8.8 / L'Expression 9.8 / Liberté 19.8 / Liberté 8.10) "Au moins une dizaine" (treize selon "Liberté", une trentaine, dont cinq ou si étrangers, selon "L'Expression" et "Liberté") de "terroristes" (du GSPC) ont été "éliminés" début août (entre le 1er et le 3) dans une opération lancée par l'armée dans les monts du sud de la wilaya de Tebessa, dans la région de Bir El-Ater. Selon "Liberté", le groupe armé contre lequel l'opération des forces de sécurité a été lancée serait fort de trente à cinquante éléments (voire septante selon "Liberté"), scindés et plusieurs petits groupes. Début octobre, "Liberté" donnait un bilan de "plus d'une cinquantaine de terroristes éliminés" depuis le début août (en sus de la quarantaine que le même journal donnait déjà en août pour avoir été "éliminés") dans l'opération de ratissage, qui se poursuivait.

Une autre opération de l'armée dans le massif de Yakouren (w. Tizi Ouzou) aurait abouti à l'"élimination" d'une "trentaine de terroristes" entre le 13 juillet et le 6 août, selon "Le Jour d'Algérie", qui annonce que pas moins de "180 terroristes" du GSPC seraient "encerclés". "El Khabar" annonce de son côté qu'une centaine de "terroristes" seraient encerclés dans un triangle entre les wilayas de Blida, Medea et Aïn Defla.

(El Watan 8.8) Neuf membres d'un groupe armé ont été tués les 5 et 6 août dans une opération de ratissage lancée par les forces de sécurité dans les monts de Zbarbar (w. Bouira).

(El Watan 8.8) Une femme, veuve d'un homme assassiné en 2005 par un groupe armé, a été assassinée le 7 août par un groupe armé à T'kout (w. Batna).

(El Watan 14.8 / El Watan 22.8) Trois militaires, dont un officier, et un garde communal ont été tués, quatre militaires et deux gardes communaux blessés, dans l'explosion de deux bombes lors d'un ratissage dans le massif forestier d'Amdjoudh (w. Tizi Ouzou) le 12 août.

(El Watan 15.8 / Liberté 16.8 / El Watan 23.8) L'ancien "émir" régional de l'AIS à Larbaa, Mustapha Kertali, a été grièvement blessé dans un attentat à la bombe le 14 août à Larbaa. La bombe était placée dans son propre véhicule. Il a estimé le lendemain que cette tentative de l'assassiner était "un attentat contre la réconciliation", à laquelle il s'est rallié. Selon un communiqué du GSPC, signé par son "*émir" présomptif, Droukdel, il s'agirait d'une erreur de cible, commise par l'un de ses groupes.

(El Watan 18.8) Deux gardes communaux ont été grièvement blessé dans l'explosion de deux bombes, le 16 août, le premier à Aïn Zaouïa (w. Tizi Ouzou), le second à Tassif (w. Jijel).

(Quotidien d'Oran 1.9) Seize personnes ont été tuées les 30 et 31 août à la frontière algéro-malienne, dans la zone de Tin Zaouatin, dans l'explosion de mines au passage de leurs camions, venant d'Algérie selon les autorités maliennes, qui accusent les rebelles touaregs d'avoir posé les mines. Quelques jours auparavant, plusieurs dizaines de militaires maliens avaient été capturés et enlevés dans la même région (une dizaine d'entre eux étant ensuite libérés)

(Le Monde, Liberté 8.9 / El Watan, L'Expression, ONU 10.11 / Le Monde 11.9) Un attentat à la bombe visant apparemment le président Bouteflika, et commis par un jeune kamikaze, a fait au moins 22 morts et 107 blessés le 6 septembre à Batna., sur le parcours prévu pour le cortège présidentiel, trois quart d'heure avant l'arrivée de celui-ci. Il semble que l'auteur de l'attentat ait fait exploser sa bombe (une ceinture d'explosifs) plus tôt que prévu, après avoir été repéré par des agents de sécurité.

L'attentat a été revendiqué par "Al Qaida pour le Maghreb islamique", nouveau nom du GSPC, qui a juré, dans un communiqué, vouloir "poursuivre le sacrifice de nos vies" jusqu'à ce que le pouvoir algérien arrête "de soutenir les croisés dans leur guerre", applique "la charia islamique" et cesse sa "guerre contre la religion de Dieu". Le président Bouteflika a réagi à l'attentat en déclarant : "nous avons choisi la voie de la réconciliation nationale (et) nous n'y renoncerons pas, quel que soit le prix à payer". Il a accusé les "auteurs d'actes terroristes (d'oeuvrer) pour le comptes de capitales étrangères et de dirigeants étrangers", sans préciser lesquels. Pour le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, également, "il y a des éléments et des intérêts qui ne veulent pas que l'Algérie revienne sur la scène internationale", et il n'est "pas exclu que les auteurs des attentats (aient) un contact avec l'étranger". Le président du MSP (islamiste), Bouguerra Soltani, a également estimé que "les actes terroristes servent désormais des intérêts étrangers". Le Secrétaire général de l'ONU et le Conseil de Sécurité ont condamné l'attentat.

(El Watan 9.9 / El Watan, Le Soir 10.9 / Le Monde 11.9) Un attentat à la bombe contre une caserne de garde-côtes, commis par deux kamikazes à bord d'une fourgonnette, a fait au moins 37 morts (dont trois civils) et 60 blessés le 8 septembre à Dellys. L'attentat a été revendiqué par "Al Qaida pour le Maghreb islamique" (GSPC). L'un des deux auteurs de l'attentat n'avait que quinze ans, et avait pris (ou reçu) le pseudonyme de Abou Mossaâb Zerkaoui, un des chefs de la Qaeda, tué par les Américains en Irak. Selon certaines sources, il aurait été contraint de participer à l'attentat.

Les deux attentats-suicide de Batna et Dellys, les 6 et 8 septembre, ont suscité un appel de la centrale syndicale UGTA et des organisations de la "famille révolutionnaires" (les anciennes organisations de masse du système de parti unique) à la condamnation du terrorisme. Les marches et rassemblements organisés le 9 septembre dans tout le pays n'ont cependant pas mobilisés grand monde, et on tourné aux meetings de soutien à la politique de "concorde" et de "réconciliation" du président Bouteflika. A Alger, le grand rassemblement prévu à l'appel de l'UGTA et des organisations d'anciens combattants, en présence de plusieurs chefs de parti (Ahmed Ouyahia pour le RND, Louisa Hanoune pour le PT), du Premier ministre Belkhadem (par ailleurs chef du FLN) et du président de l'Assemblée nationale, n'a rempli qu'à moitié la salle.

(AFP, El Watan 15.9) Quatre personnes ont été tuées et six blessées, dont trois policiers le 14 septembre dans un attentat à la bombe contre une résidence de policiers, à Zemmouri /w. Boumerdès).

(Le Quotidien d'Oran 17.9) Une jeune homme a été tué par balles le 16 septembre à Souani (w. Tlemcen)

(El Watan 22.9) Un attentat à la bombe a tué, le 20 septembre, un milicien local ("patriote" et en a blessé un autre, à Zmaïti, près de Larbaâ.

(Le Monde, El Watan 22.9 / Le Monde 23.9) L'attaque par un groupe armé d'un bus, escorté par la gendarmerie, transportant des employés du groupe français Razel a fait neuf blessés (deux Français, un Italien, six Algériens dont cinq gendarmes), le 21 septembre, à Maala, dans la région de Lakhdaria. L'attaque a été revendiquée par "Al Qaïda au Magreb islamique" (AQMI, ex-GSPC), qui annonce que trois étrangers ont été tués dans l'attentat. L'attaque a été menée par une voiture piégée conduite par un kamikaze, au pseudonyme de "Othman Ben Jaafar". "Le Monde" annonce en outre que deux Français travaillant à Alger pour les Aéroports de Paris ont dû être rapatriée d'urgence en France à la suite de menaces d'enlèvements par le AQMI-GSPC. Cet attentat survient au lendemain d'un appel de la Qaeda à "débarrasser le Maghreb des fils de la France et de l'Espagne"

(Le Soir 27.9) Deux policiers ont été tués dans la nuit du 25 au 26 septembre aux Issers (w. Boumerdès), et trois autres blessés, dans un attentat à la bombe attribué au GSPC.

(Liberté 27.9 / El Watan 29.9) Trois gardes communaux ont été tués dans un attentat le 26 septembre à Mila (w. Jijel), et un gardien de prison a été assassiné par un groupe armé à Legata, dans la même région.

(El Watan 29.9) Deux militaires ont été tués le 27 septembre dans un attentat à la bombe commis à Sidi Ali Bounab, dans la région de Naciria (w. Boumerdès).

(El Watan 29.9) Trois gardes communaux ont été tués à un "faux barrage" tendu par un groupe armé, le 27 septembre, à la sortie de Tadmaït (w. Tizi Ouzou).

(AFP, El Watan 29.9 / El Watan 30.9) Huit à dix membres d'un groupe armé, dont selon certaines sources son "émir",Boussena Aïssa alias "Serraka", qui serait le commanditaire de l'attentat de Dellys le 8 septembre, ont été tués autour du 28 septembre dans une opération des forces de sécurité dans les maquis de Sidi Daoud (w. Boumerdès). Deux militaires ont été tués dans les affrontements.

(AFP 29.9 / El Watan 30.9) Un militaire a été tué et deux autres blessés le 28 septembre dans l'explosion d'une bombe à Oued Taourrira (w. Sidi Bel Abbes).

(El Watan 8.9 / El Watan 10.9 / AFP 29.9 / Tribune de Genève 9.10 corr.) Plus d'une centaine de personnes ont été tuées en septembre dans des violences impliquant les forces de sécurité e/o les groupes armés, dont au moins 35 depuis le début du Ramadan, le 13 septembre, selon un bilan partiel établi à partir des informations rendues publiques par la presse e/o les autorités. Le mois de Ramadan aura été marqué par un bilan d'au moins 60 morts.

Pour le ministre de l'Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, les récents attentats (notamment ceux de Batna et de Dellys) prouve que "les groupes terroristes sont dans l'impasse" et que les "terroristes" n'ont qu'une alternative : "se rendre ou mourir". Le directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, a affirmé quant à lui que "les terroristes sont aux abois" et "ne savent plus quoi faire".

(Le Soir, El Khabar 2.10) Le commandant de la caserne militaire de la Crête, à Mizrana (w. Tizi Ouzou) a été tué dans un attentat à la bombe, qui a également blessé quatre autre militaires, un garde communal et un civil, le 1er octobre à Agouni Gueghrane, près de Mizrana. Le même jour, un homme a été tué à un barrage militaire, aux Ouadhias (w. Tizi Ouzou). Selon certaines sources, il s'agirait d'un kamikaze ayant tenté de foncer sur le barrage, selon d'autres sources d'un "terroriste" ayant tenté de s'échapper.

(El Watan, Le Jeune Indépendant 6.10) Trois membres d'un groupe armé ont été tués le 3 octobre dans une embuscade tendue par l'armée à Oued Mellah, entre Gouraya et Larhat (w. Tipaza), et deux autres, dont selon "Le Jeune Indépendant" l'"émir" de la seria de Corso, dans une opération de ratissage lancée par les forces de sécurité dans les maquis de Tidjelabine (w. Boumerdès), opération dans laquelle un militaire (un officier) a été tué et trois autres blessés.

(El Watan 6.10) Un membre d'un groupe armé (son "émir" selon "El Watan") a été tué le 4 octobre dans une embuscade tendue par les forces de sécurité à Eddouar, dans le massif de Collo (w. Skikda).

(El Watan, le Jour 6.10) Un militaire a été tué et deux autres blessés le 4 octobre par un groupe armé à Hai el Houdjoum, près de Beni Amrane (w. Boumerdès). Dans la même wilaya, un "repenti" de l'AIS a été abattu par des hommes armés à Benchoud.

(Liberté 8.10 / El Watan 9.10) Trois membres d'un groupe armé, dont son "émir", Harek Zoheir alias "El Fassila", ont été tués par les forces de sécurité lors d'un affrontement dans les maquis de Boghni, dans la nuit du 6 au 7 octobre, entre Boghni et Draâ Ben Khedda (w. Tizi Ouzou). Trois militaires ont été blessés dans l'affrontement.

(Liberté, El Watan 9.10) Un policier et deux civils ont été tués le 7 octobre par un groupe armé dans un café de Bouira. L'un des membres du groupe armé a également été tué, et trois civils blessés, dans la fusillade. A Taouarga (w. Boumerdès), trois militaires, dont deux officiers, ont été tués, et trois autres blessés, dans l'explosion d'une bombe au passage de leur patrouille.

(El Watan 11.10) Deux "patriotes" (miliciens locaux) ont été tués et un troisième blessé par un groupe armé dans la nuit du 9 au 10 octobre à la périphérie d'El Kennar (w. Jijel)

(Liberté 8.10 / El Watan 28.10) Plus d'une vingtaine de membres d'un groupe armé d'AQMI (GSPC) auraient été "éliminés", et sept militaires tués, dans une opération de ratissage lancée par les forces de sécurité dans la zone de Birch El-Arch, dans la région de Tebessa dans la deuxième semaine d'octobre.

(El Watan 15.10) Un membre d'un groupe armé et un militaire ont été tués dans un affrontement, dans la nuit du 10 au 11 octobre, à Bordj T'har (w. Jijel).

(Liberté 15.10) Un policier a été abattu dans un café d'Aïn Zaouïa (w. Tizi Ouzou) par un groupe armé, le 12 octobre, un an jour pour jour après que le président de l'Assemblée populaire de la wilaya (Conseil général), Rabah Aïssat, ait lui aussi été abattu dans un café d'Aïn Zaouïa par un groupe armé.

(El Watan 15.10) Deux membres d'un groupe armé ont été tués et quatre militaires blessés dans un accrochage à Oued Beni Daoud, sur les hauteurs de Thenia (w. Boumerdès) le 13 octobre.

(Liberté 27.10 / Liberté, El Watan 28.10 / L'Expression 29.10) 15 membres d'un groupe armé et un militaire ont été tués, sept membres du groupe armé, dont selon "Liberté" son "émir", "Feraoun", fait prisonnier et un soldat blessé, dans la nuit du 24 au 25 octobre dans un ratissage lancé par les forces de sécurité dans les monts de Zitoune et de Mizeb, près de Tebessa. Selon "Liberté", deux Libyens feraient partie des "terroristes" abattus, et "pas moins de 40 terroristes" ont été "éliminés" depuis en trois jours dans la région de Tebessa. "Liberté" annonce que "pas moins de 40 terroristes" ont été "éliminés" en trois jours dans la région de Tebessa, "L'Expression" monte le chiffre à 45 et "El Watan" annonce pour sa part des pertes d'"environ 120 hommes en l'espace de deux mois" (septembre et octobre) pour le GSPC dans la seule wilaya de Tebessa, et "L'Expression" qu'un groupe armé d'une quarantaine de membres (dont des Maliens et des Tchadiens) serait encerclé.

(El Khabar 6.11) Le commandant d'un détachement de la garde communale a été tué et trois soldats blessés dans un accrochage avec un groupe armé, le 4 novembre, dans les monts de Babour (w. Setif), entre Jijel et Sétif. Un membre du groupe armé a également été tué.

(El Watan 12.11) Un membre d'un groupe armé a été tué et deux autres blessés le 10 novembre entre Akfadou et El Kseur (w. Bejaïa), à un barrage tendu sur dénonciation.

(El Watan 17.11 / Le Soir d'Algérier 25.11) Un membre d'un groupe armé, présenté par "El Watan" comme "le trésorier du GSPC", a été abattu par l'armée dans la nuit du 14 au 15 novembre à Sikh Oumedour, près de Tizi Ouzou. Un autre "terroriste" a été blessé dans l'opération. Dans un communiqué publié sur internet, le GSPC-Al Qaïda a confirmé l'élimination de l'un de ses cadres, Abdelhamid Sadaoui, mais le présente comme en charge de la communication et de l'organisation de la katibat "El Ansar", et membre du Conseil consultatif (Madjiss Echoura) du GSPC-AQ.

(El Watan 24.11) Un enfant de treize ans a été tué le 22 novembre, et son père blessé, dans une embuscade tendue par les militaires à un groupe armé àTadart Oufella, sur la route de Betrouna. Selon les forces de sécurité, les deux victimes ont été prises dans un accrochage entre le groupe armé et les soldats, mais la famille de l'enfant a constaté que son corps avait été criblé de balles.

(ONU 11.12 / Le Temps, la Tribune de Genève, ONU 12.12 / Tribune de Genève, Le Monde 13.12 / AFP, Le Monde, ONU 14.12 / Algeria-watch 16.12 / corr.) Entre 33 et 72 personnes selon les sources, au moins 62 selon un bilan hospitalier, 37 selon le dernier bilan officiel, ont été tuées, et plusieurs dizaines blessées ou portées disparues (177 blessés selon le bilan officiel), dans deux attentats à la voiture piégée simultanés commis le 11 décembre à Alger. L'un des deux attentats a visé un bâtiment des Nations Unies occupé par la délégation du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et le Programme des Nations Unies pour le développement, dans le quartier de Hydra, l'un des plus sécurités d'Alger (un chauffeur du HCR a été tué, plusieurs personnes ont été blessées, une personne est portée disparue, mais l'ONU a indiqué que onze membres de son personnel, employés du HCR, de l'OIT, de l'UNFPA, du PNUD et du PAM, dont au moins cinq étrangers, ont été tués, cinq autres étant portés disparus); l'autre attentat, plus meurtrier (plusieurs dizaines de morts), visait le siège du Conseil constitutionnel mais a touché un bus rempli d'étudiants dans le quartier de Ben Aknoun.

Les deux kamikazes semblent avoir été identifiés, sur la base d'information données par la Qaeda : Rabah Bechla (ou, selon d'autres sources, Brahim Chebli, alias Abou Othmane), auteur de l'attentat contre les bureaux de l'ONU, serait âgé de 64 ans. Natif de la région de Boumerdès, il serait monté au maquis en 1996, et y aurait perdu deux de ses enfants.Quant à Larbi Charef, auteur de l'attentat contre le Conseil constitutionnel, il était natif d'Oued Ouchayeh, dans la banlieue d'Alger, et serait un ancien des GIA. Tous deux avaient bénéficié de mesures de clémence dans le cadre de la "réconciliation nationale".

Les deux attentats ("deux opérations martyres perpétrées par deux héros") ont été revendiqués par la Qaeda, qui a expliqué avoir frappé "le quartier général de l'antre international des infidèles" et avoir mené ces deux opérations "pour défendre la nation de l'islam et humilier les croisés et leurs agents, les esclaves des Etats-Unis et les fils de France". Dans sa dernière intervention publique, le "numéro Deux" de la Qaeda, Ayman Al-Zawahiri avait appelé à "chasser les étrangers" du Maghreb.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, le Conseil de Sécurité de l'ONU et le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, ont exprimé leur indignation après les attentats.

Des "citoyens Algériens" et étrangers (dont la présidente de Djazaïrouna, Cherifa Kheddar et le journaliste Mohamed Sifaoui) ont lancé un "appel aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats progressistes", dénonçant les conséquences de "l'amnistie générale officielle offerte par l'Etat aux intégristes armés" et appelant les partis et organisations "progressistes en Europe et en Amérique du Nord (...) ainsi que le mouvement altermondialiste" à "prendre les distance nécessaires" vis à vis du fondamentalisme islamiste ("d'extrême-droite").

En revanche, "Algeria Watch", qui annonce que les attentats du 11 décembre "ne feront l'objet d'aucune enquête policière ou judiciaire" sérieuse, comme lors des massacres de masse de 1997 vet 1998 à Raïs, Bentalha, Ramka et autres, et que la question se pose de la responsabilité des "services" et des clans du pouvoir opposés au président Bouteflika dans les derniers attentats comme dans les massacres d'il y a dix ans.

(Le Jour d'Algérie 5.12) Selon des"sources sécuritaires", plus d'une centaine de membres du GSPC-AQ, dont des "émirs", ont été "éliminés" depuis le 11 avril.


Archives de la violence


Chronique des groupes armés

(Quotidien d'Oran 22.9 / L'Expression 23.10) Le procès de deux personnes accusées d'avoir assassiné, ou participé à l'assassinat, en juin 1998, du chanteur kabyle Matoub Lounès devrait s'ouvrir le 11 novembre à Tizi Ouzou. Abdelmalek Medjoun et Abdelhakim Chenoui protestent cependant leur innocence. Ils n'auraient d'ailleurs rien avoué. Selon la famille de Matoub, l'un des accusés en tous cas a un aléibi incontestable, et le procès ne serait qu'une tentative de plus des autorités de dissimuler la vérité.


miliciens à Relizane

"La Sale Guerre", les milices


(Quotidien d'Oran 23.7) Selon le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni, 6 % des effectifs totaux de la police ont été tués entre 1992 et 2000 dans des violences imputables aux groupes armés. Le ministre a annoncé que l'Algérie comptait 111'000 policiers (contre 45'000 en 1990 et 98'000 en 2000) , mais a reconnu que la moitié des 541 daïras (sous-préfectures) du pays étaient sans police de sûreté. Le gouvernement entend faire atteindre les effectifs de la police à 156'000 éléments en 2010.

(L'Expression 5.6 / El Watan 25.7) Le fils de l'ancien "numéro 2" du FIS, Ali Ben hadj, est apparu sur un enregistrement diffusé par la chaîne qatarie Al Jazira début juin, au milieu d'un groupe armé du GSPC (Al Qaïda au Maghreb). Abdelkahar Benhadj y est présenté sous le surnom de "Mouawiya". Il avait disparu en octobre 2006, et son père avait d'abord laissé supposer qu'il avait été enlevé. Ali Benhadj a par ailleurs été arrêté, puis relâché, le 24 juillet près de Yakouren (w. Tizi Ouzou), dans une zone où une opération de ratissage a été lancée contre un groupe armé que, selon la rumeur, relayée par la presse, son fils aurair rejoint.

(El Khabar 30.7 / L'Expression 31.7 / Liberté 7.8 / Le Jour d'Algérie 8.8 / 'Expression 16.8 / Liberté 19.8 / L'Expression 28.8 / Liberté 18.9 / El Watan 29.9 / El Khabar 7.10 / Liberté 8.10 / Liberté, Le Soir d'Algérie 27.10 / Liberté, El Watan 28.10 / L'Expression 21.11 / El Watan 24.11 / El Watan 5.12) Il est toujours aussi dificile d'évaluer la force et le nombre de membres actifs des groupes armés algériens, compte tenu de l'imprécision, des contradictions et du peu de crédibilité des informations et estimations données par les autorités ou publiées par la presse -laquelle annonce régulièrement depuis dix ans que "le terrorisme vit son dernier quart d'heure" ("L'Expression" annonçant ainsi fin novembre que "miné déjà de l'intérieur, le GSPC va droit à sa destruction" et "perd un à un ses chefs" ("El Watan", plus prudent, estimant que le GSPC est certes "affaibli", mais "reste dangereux"). Plusieurs chefs et cadres, anciens ou en activité, du GSPC ont en effet été abattus ou "récupérés" après redition, et l'"émirat" de Droukdel semble contesté. Selon des "sources sécuritaires" évoquées par "Le Jour d'Algérie", une centaine d'éléments du GSPC-AQ, dont plusieurs "émirs", ont été "éliminés" entre la mi-avril et la fin movembre.

"L'Expression" annonçait fin août que les "résidus" du GSPC dans la wilaya de Boumerdès et les régions voisines se montaient encore à 200 "terroristes", et quelques semaines auparavant, le même journal annonçait, "selon des estimations sécuritaires", que la seule katibat Zemmouri, dans la wilaya de Boumerdès, comptait une trentaine d'éléments. La presse annonçait également que plus d'une centaine d'éléments armés auraient participé à l'attaque, le 14 juillet, de la gendarmerie de Yakourène. Fin octobre, "Le Soir", faisait état d'une évaluation des services de sécurité selon qui la seule katibat "El Ansar" du GSPC-AQMI rassemblerait "plus de 200 éléments", dont "environ 45" actifs dans la fassila (regroupement de seriate, c'est-à-dire de groupes) "Kandahar". Fin juillet, cependant le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni affirmait que des "signes de panique" étaient décelables au sein des groupes armés, et que le GSPC (devenu AQMI) était "aux abois", "acculé", "rongé" par des dissensions internes et "lâché" par ses principaux soutiens. Quelques jours plus tard, le "Jour d'Algérie" annonçait que pas moins de 180 "terroristes" étaient "encerclés" par les forces de sécurité dans le massif de Yakouren (w. Tizi Ouzou), "Liberté" qu'environ 70 "terroristes" étaient encerclés dans la région de Bir El-Ater (w. Tebessa) et "El Khabar" qu'une centaine de "terroristes" seraient encerclés dans un triangle entre les wilayas de Blida, Medea et Aïn Defla. Fin octobre, "*L'Expression" annonçait toujours l'encerclement d'une quarantaine de "terroristes", après que 45 d'entre eux aient été abattus. Enfin, en visite à Paris, le ministre algérien de l'Intérieur a affirmé que pas plus de vingt islamistes armés "repentis" auraient repris les armes, sur 6000 qui se seraient rendus depuis 1999. Les autorités affirment en outre que plus de 300 "terroristes" se seraient rendus depuis l'entrée en vigueur en 2006 des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation. Cependant, les services de sécurité de Constantine ont annoncé à la mi.octobre le "disparition" de 40 personnes âgées de 17 à 20 ans, passées dans les maquis du GSPC dans les régions de Jijel et Skikda.

On notera que ce chiffre de 6000 "terroristes" qui se seraient rendus en huit ans excède de beaucoup les chiffres donnés jusqu'à présent quant au nombre total de "terroristes" actifs en Algerie, dont les autorités n'ont cessé d'affirmer depuis une dizaine d'année qu'ils ne seraient plus que quelques centaines : on voit mal comment le nombre de terroristes déposant les armes serait plus élevé que celui des terroristes ayant pris les armes...

On ne voit pas mieux comment les pertes dans les rangs des groupes armés pourraient être supérieures aux effectifs de ces groupes. Le flou dans les chiffes règne en effet également dans ceux donnés par la presse ou les autorités s'agissant des pertes dans les rangs des groupes armés . Début octobre, "Liberté" annonçait que "plus d'une cinquantaine de terroristes avaient été "éliminés" dans l'opération de la région de Bir El-Ater, au sud de Tebessa, puis, fin octobre, que "pas moins de 40 terroristes" ont été "éliminés" en trois jours dans la région de Tebessa. "El Watan" annonce pour sa part des pertes d'"environ 120 hommes en l'espace de deux mois" (septembre et octobre) pour le GSPC dans la seule wilaya de Tebessa. Fin juillet, le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni affirmait déjà que plus d'une centaine de "terroristes" avaient été abattus en quatre mois, et à la mi-août, "Liberté" que "près de 40 terroristes" avaient été abattus entre Biskra et Tebessa et entre Jijel et Annaba, et autant, en juillet, dans le M'zab. Fin octobre, "L'Expression" annonçait que 45 "terroristes" avaient été abattus dans la région de Tebessa, et "Le Soir d'Algérie" que 13 "terroristes avaient été "abattus" dans la wilaya de Boumerdès depuis le début du Ramadan.

(Liberté 30.8) Le GSPC-AQMI a répondu négativement, par un communiqué daté du 28 août, à l'appel à déposer les armes lancé par l'ancien "émir national" de l'Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag. Le communiqué, signé par l'hypothétique chef du GSPC, Droukdel, affirme que "la conquête de l'Etat islamique ne peut se réaliser que par les armes" et que "le meilleur chemin de la rédemption des péchés et le pardon, c'est le Djihad au nom de Dieu".

(Liberté 30.8 / Le Soir d'Algérie 17.9 / Liberté 18.9 / El Watan 29.9 / Le Jour d'Algérie, Liberté, L'Expression 30.9 / El Khabar, l'Expression 7.10 / Le Jour d'Algérie 8.10 / L'Expression 23.10 / Liberté 24.10 / Le Quotidien d'Oran, Liberté 25.10 / Le Jeune Indépendant 3.11 / El Watan, l'Expression 5.11 / Liberté 7.11 / L'Expression 10.11 / Jeune Indépendant 11.11 / L'Expression 14.11 / El Watan 20.11 / El Watan 26.11) De "sources généralement bien informées" (et généralement anonymes), la presse a annoncé à la mi-septembre la "destitution" de l'hypothétique "émir" du GSPC, Droukdel, par les "émirs" du GSPC, réunis en "congrès" dans les maquis de Zbarbar, dans la région de Lakhdaria (w. Bouira). Les sources "généralement bien informées" évoquées par la presse n'ont cependant pas donné le nom du successeur de Droukdel, dont, selon "Liberté", la destitution aurait pour motif son allégeance à la Qaeda, allégeance contestée par les "émirs" du GSPC (et par ailleurs mise en doute par nombre d'analystes), comme elle le fut par l'ancien "émir national" Hassan Hattab, donné alternativement, pour mort (l'hypothèse est à nouveau évoquée), rallié aux autorités, en fuite ou toujours en activité dans le maquis, mais dont "Liberté" croit savoir qu'il aurait pris part à la destitution de Droukdel. Dans un communiqué publié sur internet le 6 octobre, le GSPC-AQMI a démenti que Droukdel ait été destitué. La presse a ensuite, fin septembre, annoncé la reddition de Hattab aux autorités, ou son arrestation (sans résistance), le 22 septembre (ou autour de cette date). Les autorités ont confirmé cette reddition. Des rumeurs ont également fait état de la mort de Hattab : Droukdel affirmait dans un communiqué daté du 28 août déjà que Hassan Hattab avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat après avoir affiché son intention de déposer les armes, et "Liberté" évoque l'hypothèse d'un Hattab abattu par des hommes de Droukdel. A la mi septembre, la presse avait annoncé que Hattab menaçait de reprendre les armes (qu'il avait abandonnées en 2005, avec une dizaine de ses hommes).

Selon "Ech Chourouk", Hassan Hattab se serait rendu pour bénéficier des dispositions de la charte sur la paix et la réconciliation nationale, et aurait l'intention de lancer aux membres des groupes armés encore actifs un appel à la reddition. Depuis deux ans, à intervalles régulier, des rumeurs faisaient état de négociations entre Hattab et les autorités. En visite à Paris, le ministre algérien de l'Intérieur, Nourredine Yazid Zerhouni, a confirmé le 6 octobre que les autorités considéraient Hattab comme "un repenti", et qu'il s'était rendu (le ministre de la Justice l'a également affirmé), mais qu'il est "toujours impliqué dans plusieurs affaires en cours", et qu'il ne pourrait donc pas bénéficier des procédures d'amnistie de la Charte de réconciliation nationale. L'explication ne convainc pas "Liberté", qui s'interroge : "de deux choses l'une : ou bien Hassan Hattab s'est repenti, auquel cas il bénéficie de l'application des dispositions de la Charte (...) et donc de l'extinction des poursuites, ou bien il est toujours (un) chef terroriste (...) qui doit répondre de ses crimes devant la justice", et n'est donc pas un "repenti". Le 9 novembre, le ministre de l'Intérieur est apparemment revenu sur ses déclarations précédentes, en assurant que Hattab devra "rendre des comptes à la justice" car "sa reddition est intervenue après que le délai de forclusion eut pris fin". Le président de la Commission nationale de protection des droits de l'Homme (officielle), Farouk Ksentini, a pour sa part estimé que la justice devait prendre en compte le statut de "repenti" de Hattab. Ce qui n'a pas empêché la Cour d'Alger de le condamner à mort le 25 novembre.

Hassan Hattab devait comparaître le 25 novembre devant le tribunal criminel de Tizi Ouzou, pour "association de malfaiteurs", "appartenance à un groupe armé" et "tentative d'assassinat". Le 5 novembre, il était prévu à Alger un autre procès, pour homicide volontaire, de Hassan Hattab -qui a déjà été condamné à mort, mais ce procès, tenu évidemment en l'absence de l'accusé (comme de 35 autres), a été reporté, au motif curieux que Hattab serait "fugitif" (alors que les autorités ont annoncé sa reddition) et devrait donc être jugé par contumace, "sauf si des preuves de sa reddition venaient à être fournies aux instances compétentes". Officiellement, donc, la justice algérienne ne sait pas où est l'ancien "émir national" du GSPC, considéré non moins oficiellement le 6 octobre par le ministre de l'Intérieur comme un "repenti", alors que son collègue de la Justice, Tayeb Belaïz, déclarait le 26 octobre ne pas savoir s'il est "arrêté ou en fuite", et que le ministre de l'Intérieur, Zerhouni, admettant implicitement que le "cas Hattab" était traité hors de tout cadre juridictionnel, déclarait, le 10 novembre, que Hattab devait "faire l'objet d'enquêtes préliminaires des services de sécurité avant d'être jugé". Hassan Hattab devait être présenté à un représentant du ministère public au plus tard le 4 octobre, et ne l'a apparemment pas été, ledit ministère public affirmant que Hattab n'était détenu dans aucun établissement pénitentiaire -ce qui suggère qu'il l'est dans les locaux des services de sécurité.

Le 24 octobre devait s'ouvrir à Ghardaïa le procès (par contumace, pour homicide volontaire, constitution de groupe terroriste, destruction de biens publics et apologie de crime) d'un autre "émir" du GSPC, Mokhtar Benmokhtar, dont des "sources sécuritaires" évoquées par "L'Expression" affirment qu'il serait "réfugié dans une tribu du nord du Mali" (c'est-à-dire chez les rebelles touaregs). Des rumeurs faisaient précédemment état de son intention de se rendre. Mokhtar Benmokhtar, présenté comme l'"émir" du GSPC pour le sud saharien, est aussi, voire surtout, le "parrain" de la contrebande dans le sud (cigarettes, armes, immigration clandestine, véhicules, haschisch). Finalement, le procès de Mokhtar Benmokhtar a été renvoyé par la cour. "Liberté" suggère que ce renvoi pourrait avoir pour cause la poursuite de "tractations" pour amener Mokhtar Benmokhtar à déposer les armes. "L'Expression " annonce que Benmokhtar serait d'ailleurs sur le point de se rendre.

Le 10 novembre, ce devrait être le tour d'un autre "émir" du GSPC, Abderrazak "le Para", de passer devant un tribunal (celui de Biskra) sous les accusations de constitution de groupe terroriste, homicide volontaire, racket, vol et contrebande. Contrairement à Hattab et Benmokhtar, Abderrazak est officiellement entre les mains des services de sécurité, après avoir été remis aux autorités algériennes par des rebelles tchadiens.

(Le Monde 27.9 / Le Soir d'Algérie 9.10) Selon des "sources sécuritaires" citées par "Le Soir d'Algérie", l'un des fondateurs de la katibat "El Ansar" du GSPC, Abdelhamid Saâdaoui, alias "Yahia Abou El Haytem", serait devenu responsable de la communication interne du GSPC devenu AQMI, et responsable du recrutement de nouveaux combattants. La katibat "El Ansar" serait quant à elle prise en main par un certain Ali Bentouati, alias "Amine".

Le 23 septembre, treize adolescents ont été condamnés à trois ans de prison avec sursis pour avoir entretenu des contacts avec le GSPC-AQMI. Ils avaient été arrêtés en juin à Thénia (w. Boumerdès). Selon la police, ils avaient commencé à recevoir dans les maquis de la région un entraînement aux maniement des armes et au transport des bom bes. Ils auraient également servi d'informateurs au GSPC-AQMI. Le 8 septembre, dans l'attaque-suicide contre une caserne des garde-côte à Dellys, le kamimaze était âgé de 15 ans.

(Le Monde 31.7 / Le Monde 22.9 / Le Monde 9.10 / Jeune Indépendant 4.11 / El Khabar 28.11) Le "numéro 2" de la Qaeda, Ayman Al Zawahiri, a appelé, dans une vidéo mise en ligne sur internet le 20 septembre, au soutien de "Al Qaïda au Maghreb islamique" (AQMI, ex-GSPC) afin de "débarrasser" le Maghreb des Français et Espagnols installés dans leurs anciennes colonies (et, s'agissant des Espagnols, dans leurs dernières enclaves) en Afrique du Nord. "La récupération d'Al-Andalus" (l'Espagne musulmane) est "un devoir pour la nation en général et pour (les peuples du Maghreb) en particulier", a ajouté Al Zawahiri. Le 6 octobre, la société française Michelin-Algérie a annoncé le rapatriement en France, "à titre préventif" des familles de ses cadres, soit d'une quarantaine de personnes. Huit entreprises françaises auraient également annulé les mvisites de leurs cadres en Algérie. Le patronat algérien a exprimé sa crainte que de telles décisions nuisent à l'"image de l'Algérie".

Dans un enregistrement sonore mis en ligne sur internet, mais à l'authenticité difficile à établir, Al Zawahiri a appellé début novembre au renversement des chefs d'Etat maghrébins (Kadhafi, Ben Ali, Bouteflika, Mohammed VI), qualifiés d'"esclaves" des Occidentaux, et a réitéré son appel au "djihad" contre les intérêts français et espagnols (et américains) au Maghreb.

Un groupe inconnu. se donnant pour nom "les partisans du Prophète au Sahara", s'est manifesté sur internet, en déclarant la guerre sainte contre l'Espagne, la France, l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario. Il pourrait s'agir, si l'existence de ce groupe était confirmée, d'un groupe créé par des islamistes marocains et algériens réfugiés en Espagne, mais selon des sources émanant des services de renseignement algériens, citées par "Le Monde", il pourrait aussi s'agir d'une branche du GSPC, devenu AQMI, transformation qui s'est concrétisée par la multiplication d'attentats kamikazes, méthode auparavant inconnue (ou presque) en Algérie.

Selon "El Khabar", un rapport du contre-espionnage français (la DST) attribuerait à Oussama Ben Laden la responsabilité de la création du GSPC, par scission des GIA, en 1998. Selon ce rapport, les premiers contacts entre Ben Laden et Hassan Hattab, fondateur du GSPC, remonteraient à 1994.


(El Watan 16.8) L'Algérie devait, selon "El Watan", participer en août et septembre à un exercice militaire afro-américain, engageant douze pays africains et les USA au Mali, avec pour but d'avancer dans la planificatrion des systèmes de commandement, de contrôle et de communication, dans le cadre d'un "partenariat transaharien de lutte contre le terrorisme".

(El Watan 27.10) L'Algérien Rachid Ramda, jugé à Paris depuis le 1er octobre pour complicité d'assassinat et tentative d'assassinat, s'agissant des attentats commis à Paris, Lyon et Lille en 1995 (huit mortset 200 blessés dans trois attentats) a été condamné le 26 octobre à la réclusion à perpétuité, avec une peine de sûreté (pas de libération provisoire ou conditionnelle ni de congés) de 22 ans par la Cour d'assise spéciale de Paris. Ses avocats ont annoncé qu'ils feraient appel de ce jugement. Rachid Ramda avait déjà été condamné à dix ans de prison pour actes préparatoires à des actes terroristes. Il nie toujours avoir "appuyé" ou "approuvé" les attentats. Les faits qu'ils lui sont reprochés concernent des transferts d'argent servant à l'achat d'explosifs, de cartes de téléphones, de locations, de billets de transport. Pour l'accusation, Ramda était un "cadre du GIA" et un "rouage essentiel" de l'islamisme armé en Europe.


France-Algérie : relations en dents de scie


Dans la gueule du loup Peuple français, tu as tout vu Oui, tout vu de tes propres yeux. Tu as vu notre sang couler Tu as vu la police Assommer les manifestants Et les jeter dans la Seine. La Seine rougissante N'a pas cessé les jours suivants De vomir à la face du peuple de la Commune Ces corps martyrisés Qui rappelaient aux Parisiens Leurs propres révolutions Leur propre résistance. Peuple français, tu as tout vu, Oui, tu as vu de tes propres yeux, Et maintenant vas-tu parler? Et maintenant vas-tu te taire? Kateb Yacine

(El Khabar 6.9 / L'Expression 25.11) La Commission des droits de l'Homme des Nations Unies a déclaré irrecevable la plainte déposée le 1er novembre 2006 par un ressortissant français contre l'Algérie, plainte par laquelle ce Français d'Algérie exigeait de l'Algérie la restitution de ses biens abandonnés en 1962, lors de son départ d'Oran. 600 dossiers ont été déposés par des associations de Français d'Algérie auprès de la commission de l'ONU pour demander des indemnisations pour les biens laissés en Algérie lors de son accession à l'indépendance.

Un mur à la mémoire des "disparus" français pendant la Guerre d'Algérie devait être inauguré le 25 novembre à Perpignan, en présence du Secrétaire d'Etat aux anciens combattants Alain Marleix, à l'initiative d'une association de rapatriée d'Algérie, le "Cercle algérianiste". Sur ce mur seront inscrits les noms de civils "disparus", y compris des membres de l'OAS, et de 400 soldats français tués pendant la guerre. Un collectif d'une cinquantaine d'ONG, dont le MRAP, a appelé à manifester contre ce que le président du MRAP, Mouloud Aounit, a dénoncé comme une initiative de "nostalgiques de l'ordre colonial".

(El Watan 12.9 / El Watan 26.9 / El Watan 8.10 / Liberté 13.11 / Le Monde 1.12) Le gouvernement français, en application de la loi sur le "dégel" (ou la "décristallisation") des pensions des anciens combattants de l'arnée française issus des anciennes colonies françaises, a décidé la revalorisation des pensions de 28'000 anciens combattants algériens qui, comme les autres, ressortissants de 23 pays, toucheront désormais 490 euros par an au lieu de 110.

Une "Fondation pour la mémoire de la Guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie" sera créée en 2008, a par ailleurs annoncé le 15 septembre le Premier ministre français François Fillon. Avant même cette annonce, qui n'est qu'une confirmation d'intentions déjà affichées par le gouvernement français, des historiens avaient exprimé leurs craintes qu'une institution comme celle qui va être créée échappe aux historiens pour être, comme l'écrivait l'historien Claude Liauzu, "placée sous l'influence de lobbies mémoriels et d'associations nostaliques de l'Algérie française". En avril 2007, l'actuel président français, Nicolas Sarkozy, alors simple candidat, souhaitait que "les victimes françaises innocentes de cette guerre, jusqu'à l'indépendance" se voient reconnaître la qualité de "morts pour la France", la question se posant alors de savoir si par "victimes françaises innocentes" on entend aussi les victimes de l'OAS et des partisans de l'Algérie française (voire de l'armée française elle-même, comme Maurice Audin), et comment on considérera les membres de l'OAS et les partisans de l'Algérie française tués par les forces de l'ordre françaises (comme les manifestants de la rue d'Isly, en mars 1962)...

Un collectif d'associations, regroupant notamment la Ligue des droits de l'Homme et le MRAP, soutenus notamment par le PC et le syndicat SUD, a appelé à un rassemblement le 17 octobre sur le Pont Saint-Michel, en commémoration du massacre commis le 17 octobre 1961 par la police parisienne, sur ordre du préfet de police Papon, contre des manifestants algériens qui avaient décidé de braver le couvre-feu discriminatoire (il ne s'appliquait qu'aux Algériens musulmans) imposé par le mme Papon. Le collectif organisateur du rassemblement relève que "46 ans après la répression sanglante dont fut victime la communauté algérienne (...) la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans (...) ce crime d'Etat". Le collectif dénonce en outre la création annoncée de la "fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie", dont elle craint qu'elle se retrouve "sous la coupe des associations nostalgiques" de l'Algérie française.

Le nom du général Jacques Pâris de Bollardière a été donné le 29 novembre à un carrefour parisien, proche de l'Ecole militaire, par le Conseil de Paris, qui entendait honorer en la personne de Bollardière à la fois le compagnon de la Libération, le plus jeune général de l'armée française en 1956, et surtout le seul officier de haut rang à avoir dénoncé la torture pendant la guerre d'Algérie (il avait été condamné à deux mois de forteresse pour cela).

L'Ambassadeur de France à Alger a déclaré à "En Nahar" que les archives françaises sur l'Algérie d'après 1830 resteront propriété de la France, et qu'il est peu vraisemblable qu'elles soient remises un jour à l'Algérie -pas plus que les archives françaises portant sur les périodes coloniales en Indochin e ou en Afrique noire n'ont été remises aux Etats indépendants.

(El Watan, Jeune Indépendant 4.12) L'armée algérienne a jusqu'à 2012, terme fixé par la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel, pour éradiquer les mines placées par la France aux frontières marocaine et tunisienne, au temps de la guerre d'indépendance. Plus de trois millions de mines terrestres (sur onze millions placées) subsistent le long des 1500 kilomètres des lignes "Challe" et Morice" édifiées entre 1956 et 1959. Huit millions de mines ont été retirées depuis 1962, avec une interruption entre la fin des années '80 et 2004, et les mines subsistantes continuent de tuer (huit morts et sept blessés depuis le début 2007, plus de 3000 victimes depuis l'indépendance, 1292 à la frontière tunisienne et 784 à la frontière marocaine, selon le ministère des anciens combattants, qui précise que ce dernier chiffre, contesté par les associations de victimes, est sous-estimé). La France a remis à l'Algérie les plans de pose des mines, mais ces plans datent d'un demi-siècle, la topographie a été modifiée par le temps, et des mines se sont déplacées. Dans certains cas, les champs de mines françaises servent de protection aux maquis islamistes, comme dans le djebel Asfour, à la frontière marocaine.



(Jeune Indépendant 27.8) Pour la septième année consécutive, la France est restée le premier fournisseur de l'Algérie en 2006, et au premier semestre 2007 avec 18,67 % du total des importations. En revanche, la France n'est que le troisième client de l'Algérie, avec 9,45 % des exportations, derrière l'Italie et l'Espagne.

Le nombre de visas accordés par la France à des Algériens est passé de 48'000 en 1996 à 147'000 en 1999, pour redescendre à 100'150 (pour 200'300 demandes) en 2005, et 90'000 (sur 160'000 demandes) en 2006.

(Le Monde 28.11 / Le Monde 1.12 / Le Monde, AFP 4.12 / Le Monde 5.12) L'Algérie a re%u, avec méfiance, la visite officielle, du 3 au 5 décembre, du président français Nicolas Sarkozy, accompagné d'une délégation considéable (150 chefs d'entreprises, huit ministres, des personnalités politiques et culturelles), et lui a réservé un accueil qui ne promettait pas d'atteindre l'effusion qui avait accueilli Jacques Chirac. Le ministre des Moudjahidines (anciens combattants) a même déclaré au quotidien "El Khabar" qu'il n' aura "pas de normalisation des relations avec la France sous l'ère Sarkozy", qui doit son élection au "lobby juif" -"lobby juif" dont le chanteur Enrico Macias, de son vrai nom Gaston Ghrenassia,natif de Constantine, fait partie pour les "islamo-conservateurs" algériens, qui ont fait comprendre au président Sarkozy qu'Enrico Macias devait accompagner, que cette compagnie serait mal perçue. En 2000 déjà, Enrico Macias devait renoncer à une visite dans sa ville natale devant la mobilisation, aux forts accents antisémites, des "islamo-conservateurs" alors emmenés par l'actuel Premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, alors que le président Bouteflika était tout disposé à accueillir Enrico Macias comme un "fils de l'Algérie". Le metteur en scène de cinéma Alexandre Arcady, lui aussi juif d'Algérie, a d'ailleurs pu accompagner sans aucune contestation le président Sarkozy.

Pour autant, les autorités algériennes assurent "vouloir tout faire pour accueillir dignement le président de la République française", avec lequel un double contentieux politique est ouvert : celui de son soutien aux positions marocaines sur le Sahara occidental, et celui de sa politique d'immigration restrictive. Le président Bouteflika est d'ailleurs intervenu pour assurer que la position personnelle de son ministre des anciens combattants ne reflètait pas la position officielle de l'Algérie -en revanche, le Premier ministre Belkhadem a déclaré le 22 novembre qu'il ne saurait y avoir de réconciliation entre l'Algérie et la France tant que la France n'aura pas présenté des excuses pour les crimes de la colonisation. Or le président Sarkozy avait, pendant toute la campagne électorale présidentielle française, et alors que l'Algérie officielle se contentait de demander à la France un "geste significatif" (et non une "repentance"), multiplié les déclarations sur la "mode execrable de la repentance", excluant toute condamnation rétrospective par la France de sa politique coloniale. Cependant, dans un entretien à l'agence officielle algérienne APS, il a finalement admis (l'effet de ses déclarations hostiles à la repentance ayant été positif auprès de l'électorat qu'il cherchait à conquérir -celui des Français d'Algérie) que l'Algérie et la France devaient chacune "faire (leur) part dans l'effort de réconciliation". Le 3 décembre, Nicolas Sarkozy a même condamné fermement le système colonial, "profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égaité, fraternité", tout en ajoutant qu'"à l'intérieur de ce système, il y avait beaucoup d'hommes et de femmes qui ont aimé l'Algérie, avant de devoir la quitter" après une guerre d'indépendance "qui a fait d'innombrables victimes de deux côtés". Ces déclarations vont "dans le bon sens" et représentent un "progrès", mais "ce n'est pas assez", a commenté le ministre algérien de l'Intérieur, Yazid Zerhouni.

Dans une déclaration commune publiée par "Le Monde" et "El Watan", plusieurs personnalités algériennes et françaises appellent à "dépasser le contentieux historique" franco-algérien :

France-Algérie : Dépassons le contentieux historique

Le passé colonial ne cesse de resurgir, faisant obstacle à des relations apaisées entre la France et les pays qu’elle a autrefois colonisés. Dans ce passé, l’Algérie a une place particulière, en raison des drames qui s’y sont déroulés. Aujourd’hui encore, trop souvent, l’évocation de la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962) est soumise à la concurrence des victimes, avec leurs souffrances et leurs mémoires, alors que l’ensemble des citoyennes et citoyens des deux rives de la Méditerranée aspirent à passer à autre chose. Mais pour construire un avenir de partage, il faut, au présent, voir en face le passé.

L’histoire apprend, au premier chef, que le système colonial, en contradiction avec les principes affichés par la République française, a entraîné des massacres de centaines de milliers d’Algériens ; et qu’il les a dépossédés, « clochardisés » -pour reprendre le terme de Germaine Tillion -à une grande échelle, exclus de la citoyenneté, soumis au Code de l’indigénat, et sous-éduqués, au déni des lois en vigueur.

Elle nous apprend aussi qu’il y eut de multiples souffrances de Français, parfois déportés en Algérie pour raisons politiques, ou embrigadés dans les guerres coloniales, ou encore pris dans un système dont ils sont devenus, à son effondrement, les victimes expiatoires - comme l’ont été les harkis, enrôlés dans un guêpier qu’ils ne maîtrisaient pas -, sans compter ceux qui ont soutenu l’indépendance algérienne et qui en ont payé le prix.

Quelles qu’aient été les responsabilités de la société, c’est bien la puissance publique française qui, de la Restauration en 1830 à la Ve République en 1962, a conduit les politiques coloniales à l’origine de ces drames. Sans omettre la complexité des phénomènes historiques considérés, c’est bien la France qui a envahi l’Algérie en 1830, puis l’a occupée et dominée, et non l’inverse : c’est bien le principe des conquêtes et des dominations coloniales qui est en cause.

En même temps, nous sommes attentifs aux pièges des nationalismes et autres communautarismes qui instrumentalisent ce passé. Ainsi qu’aux pièges d’une histoire officielle qui utilise les mémoires meurtries à des fins de pouvoir, figeant pour l’éternité la France en puissance coloniale et l’Algérie en pays colonisé. Et c’est précisément pour les déjouer - comme pour déjouer les multiples formes de retour du refoulé- que nous voulons que la souffrance de toutes les victimes soit reconnue, et qu’on se tourne enfin vers l’avenir.

Cela peut être accompli, non par des entreprises mémorielles unilatérales privilégiant une catégorie de victimes, mais par un travail historique rigoureux, conçu notamment en partenariat franco-algérien. Plus fondamentalement, dépasser le contentieux franco-algérien implique une décision politique, qui ne peut relever du terme religieux de « repentance » . Et des « excuses officielles » seraient dérisoires. Nous demandons donc aux plus hautes autorités de la République française de reconnaître publiquement l’implication première et essentielle de la France dans les traumatismes engendrés par la colonisation en Algérie. Une reconnaissance nécessaire pour faire advenir une ère d’échanges et de dialogue entre les deux rives, et, au-delà, entre la France et les nations indépendantes issues de son ancien empire colonial.

Paris-Alger, le 24 novembre 2007.

Premiers signataires :

Hocine Aït-Ahmed (président du FFS, Algérie), Simone de Bollardière, Mohammed Harbi (historien), Abdelhamid Mehri (ancien secrétaire général du parti FLN), Lemnouar Merouche (historien), Gilbert Meynier (historien), Edgar Morin (sociologue), Jack Ralite (ancien ministre), Yvette Roudy (ancienne ministre), Françoise Seligmann (présidente d’honneur de la Ligue des droits de l’homme), Benjamin Stora (historien), Wassyla Tamzali (avocate), Christiane Taubira (députée de Guyane)


la liste complète des signataires

Par ailleurs, la visite de Sarkozy en Algérie comporte un volet économique qui, apparemment, n'a posé aucun problème : la France a signé pour 3,4 milliards d'euros de contrats avec l'Algérie, dont un contrat entre Total et Sonatrach pour le lancement d'un complexe pétrochimique à Arzew (trois milliards de dollars, à parts égales), un contrat entre Gaz de France et Sonatrach pour l'approvisionnement en gaz naturel liquéfié (3 milliards de dollars au cours actuel du marché), un contrat entre Alstom et les Egyptiens d'Orascom pour une centrale à gaz dans l'ouest algérien (deux milliards de dollars) et un accord sur le développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, qui couvre tous les champs de coopération en matière d'énergie nucléaire, et devrait conduire à la formation de 2000 ingénieurs algériens. Par ce genre de contrats, il s'agit, explique-t-on curieusement dans la délégation française, d'"aider l'Algérie à se diversifier et à sortir de la monoculture du pétrole et du gaz". Enfin, un accord de promotion des investissements a été signé.

(El Khabar 15.11) L'écrivain algérien Mohamed Moulesshoul,. de son nom de plume Yasmina Khadra, a été désigné par le président Bouteflika à la tête du Centre culturel algérien de Paris, et installé à cette fonction par l'ambassadeur d'Algérie en France, Missoum Sbih. Le CCA était sans directteur depuis deux ans, après le passage de Taleb Bendiab à la tête de l'Institut du Monde Arabe de Paris. "C'est la première fois depuis l'indépenance de l'Algérie qu'un président de la République confie une responsabilité à un écrivain qui n'est pas du sérail", a commenté "Yasmina Khadra". Quant à l'ambasseur d'Algérie, il a précisé que le CCA devait s'adresser non seulement aux Algériens de France, mais aussi au public français et étranger.


Suisse-Algérie

(CSSI) Répondant à une interpellation parlementaire de quatre députés socialistes et verts, déposée en juin 2006, à propos de la situation des droits humains en Algérie, le gouvernement suisse (Conseil fédéral) reconnaît avoir connaissance de la dégradation de cette situation, le harcèlement subi par les journalistes, les syndicalistes et les militants de la société civile, et être conscient des nombreuses difficultés socio-économiques et politiques de l'Algérie, notamment "le manque d'infrastructures, de travail, de logement et les pénuries récurrentes d'eau". Le gouvernement suisse assure vouloir "oeuvrer pour avoir un impatc sur le respect des droits humains ainsi que sur l'application de conventions ratifiées par le gouvernement algérien", et attend des autorités algériennes qu'elles "examinent sérieusement les plaintes concernant des cas de disparition, d'arrestations arbitraires et de torture". Le gouvernement suisse assure que la situation des droits humains en Algérie est régulièrement anaysée par le département (ministère) des Affaires étrangères, et abordée avec le gouvernement algérien, comme lors de la visite à Alger, en juin, de la Conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, ministre des Affaires étrangères.

L'interpellation à laquelle le gouvernement suisse a ainsi répondu faisait suite à la visite d'une délégation de syndicalistes algériens en Suisse, à l'occasion de la conférence annuelle de l'Organisation internationale du Travail à Genève, visite lors de laquelle les syndicalistes algériens ont rencontré des syndicalistes suisses et internationaux, des représentants de l'OIT et des parlementaires suisses.

REPONSE DU GOUVERNEMENT SUISSE À UNE INTERPELLATION PARLEMENTAIRE SOCIALISTE-VERTE SUR LA SITUATION DES DROITS HUMAINS (ET EN PARTICULIER DES DROITS SYNDICAUX) EN ALGÉRIE

L'INTERPELLATION 06.3397 : Algérie. Graves menaces sur les droits syndicaux, déposée par Jean-Claude Rennwald (PS, Jura) le 23.06.2006, cosignée par quatre députés socialistes et verts

Le Conseil fédéral est prié de répondre aux questions suivantes:

Développement

La situation économique et sociale est très grave en Algérie. Les salaires stagnent ou baissent à un niveau très bas vu les prix, moins de 300 francs par mois en moyenne; le chômage frappe quelque 30 pour cent de la population; le taux d'occupation des logements, très difficiles à obtenir, est supérieur à sept personnes en moyenne; les budgets de l'éducation et de la santé se sont réduits en quinze ans comme peau de chagrin, chacun de plusieurs pourcents du PIB. Et tout cela se passe en dépit du flux continu de la manne résultant de la vente du pétrole et du gaz, dont les revenus passent on ne sait où, ou plus exactement on ne s'en doute que trop. Les plus flagrantes violations résident sans doute dans le mépris total des libertés syndicales: en dehors du syndicat étroitement lié au parti dominant, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), il est quasiment impossible d'exercer convenablement une activité de ce type sans encourir des mesures comme la suspension ou la perte de son emploi, des poursuites judiciaires, des assignations, des interdictions de voyage, en particulier dans la fonction publique.

RÉPONSE DU CONSEIL FÉDERAL (gouvernement suisse) le 06.09.2006

(27.9) Ancien Imam du Centre islamique de Genève, dont il était l'un des fondateurs, puis de la mosquée de Genève, membre du Conseil de la Fondation Cordoue, Mahmoud Bouzouzou est décédé à Genève le 27 septembre, à l'âge de 90 ans, et a été inhumé dans sa ville natale, à Bejaïa, le 5 octobre. Militant nationaliste algérien, il s'était établi à Genève à la fin des années cinquante, après un exil au Maroc, puis en Europe.

(Tribune de Genève 21.8) La "Tribune de Genève" se fait l'écho d'une rumeur, assez crédible mais pas confirmée, selon laquelle le président Bouteflika suivrait à Genève un traitement pour des troubles rénaux exigeant des dialyses, et effectuerait régulièrement des "allers et retours discrets" entre Alger et Genève.

(corr.) L'Ambassadeur Jean-Claude Richard a succédé à Alger, comme ambassadeur de Suisse, à l'Ambassadeur Michel Gottret. Jean-Claude Richard était auparavant chef de mission à l'Ambassade de Suisse à Bucarest.

(PSS 5.9) CONGRES SOCIALISTE ALGERIEN : PAS DE VISA POUR LES SOCIALISTES SUISSES

Invité à se faire représenter au Congrès du Front des Forces Socialistes (FFS) d'Algérie, c'est-à-dire au Parti socialiste algérien, membre comme PSS de l'Internationale Socialiste, le Parti socialiste suisse a eu la surprise d'apprendre que son représentant n'a pas obtenu le visa nécessaire pour pouvoir se rendre à Alger. Le PSS s'interroge sur les raisons de ce refus.

Le PSS rappelle que le Front des Forces Socialistes est le plus ancien parti d'opposition et le plus ancien parti démocratique algérien; que ce parti est né en 1963 dans la clandestinité et la lutte contre l'écrasement par un pouvoir militaire des espoirs nés de la révolution algérienne, mais qu'il est depuis un quart de siècle reconnu comme un parti légal, qu'il participe régulièrement à des élections lors même que les conditions dans lesquelles se déroulent ces élections ne sont jamais conformes aux critères d'élections démocratiques, et que malgré cela, il gère en Algérie des dizaines de communes, dont plusieurs grandes villes.

Le PSS entretient depuis longtemps des relations fraternelles avec le FFS, dont le président, M. Hocine Aït Ahmed, réfugié en Suisse après avoir été condamné à mort, successivement, par le pouvoir colonial français et le régime militaire algérien, est un ami de la Suisse. La Suisse officielle a par ailleurs avec l'Algérie officielle (et certains de ses plus hauts représentants) des relations que n'entachent aucun contentieux historique.

Les socialistes suisses seraient néanmoins heureux de connaître les raisons pour lesquelles les autorités algériennes, représentantes d'un régime dont les intentions affichées de "démocratisation" ne sont suivies que d'effets ténus, ont décidé de les empêcher d'être représentés au congrès des socialistes algériens.

Les socialistes suisses adressent à leurs camarades algériens tous leurs voeux pour leur congrès, leur expriment leur entière solidarité, ainsi qu'aux syndicalistes libres algériens, dans leur combat pour la renaissance d'une Algérie véritablement républicaine, démocratique et populaire, et leur admiration pour la constance et l'opiniâtreté de ce combat. Ils expriment également au président du Front des Forces Socialistes, Hocine Aït Ahmed, figure historique de la révolution algérienne et incarnation de la volonté démocratique du peuple algérien, leur amitié fraternelle, et lui souhaite, ainsi qu'à son parti, tout ce que des socialistes d'un vieux pays démocratique peuvent souhaiter pour des socialistes d'un jeune pays construisant sa propre démocratie, contre son propre pouvoir et contre les diktats des puissances économiques mondiales.

Pour le PSS : 
Hans-Jürg Fehr, président du PS Suisse

(Le Courrier 29.11) Le groupe suisse Jelmoli a créé en Algérie avec d'autres partenaires suisses pour financer à hauteur de 80 millions de FS (environ 50 millions d'euros) la construction du premier centre commercial algérien, à Bab Ezzouar (près d'Alger). La société créée a pour nom "Société des centres commerciaux d'Algérie (SCAA). Jelmoli en détient 45 % du capital, les sociétés genevoises Darsi.invest et Valartis international respectivement 35 % et 20 %. Le centre commercial de Bab Ezzouar a pour modèle celui de la Praille, à Genève. Les travaux ont commencé en juillet et devraient, pour la partie commerciale, s'achever à la fin 2008. Le centre couvrira 3,2 hectares, plus un hectare et demi de bureaux. Il accueillera un hypermarché, des boutiques, un cinéma multisalles, un bowling, un restaurant etc... Jelmoli a en projet d'autres centres commerciaux à Oran, Annaba, Constantine, et un second centre à Alger. Le porte-parole de la SCAA explique benoîtement que l'Alérie a été choisie pour son "économie en plein développement", sa "stabilité politique retrouvée", le fort potentiel de son "marché du commerce de détail", la facilité de s'y implanter et d'y investir pour une entreprise étrangère... et l'absence de tout autre centre commercial.


Résolution du Conseil municipal de la Ville de Genève
Message du Parti socialiste suisse au Front des Forces Socialistes, à l'occasion de son congrès (Tipasa, 24-27 mai 2000)

Les "conseils" du ministère suisse des Affaires étrangères aux voyageurs en Algérie


La crise de l'économie et la société en crise


Cours (indicatif) du dinar algérien (le 26 octobre 2007 à Paris)

  • 100 DA =

1,06 euro
1,77 franc suisse


(Jeune Indépendant 26.8 / Le Jour d'Algérie 2.9 / El Watan 13.9 / Liberté 20.9 / Quotidien d'Oran 16.10 / Le Quotidien d'Oran 8.11 / El Watan 12.11) Selon la Banque d'Algérie, la situation macroéconomique de l'Algérie continue de s'améliorer, grâce à l'amélioration de la balance des paiements et de la dette extérieure.

L'excédent de la balance commerciale était de 28,95 milliards de dollars US en 2006, contre 21,18 en 2005 (et 2,76 mias en 1999), les exportations de marchandises atteignant en 2006 54,6 mias, dont 53,6 mias en hydrocarbures. Quant aux importations, elles ont augmenté plus vite, en valeur, que les exportations entre 1999 et 2006, et entre 2005 et 2006, pour atteindre en 2006 20,68 milliards de dollars (19,86 mias en 2005). Dans les sept premiers mois de l'année 2007, les exportations algériennes en hydrocarbures ont atteint une valeur de 31,535 milliards de dollars, soit un peu moins (4 %) que dans les sept premiers mois de 2006 (32,774 mias), recul du au prélèvement d'un impôt nouveau sur les profits "exceptionnels", perçu lorsque le prix du baril de brent dépasse les 30 dollars et le baril de brent valait 78,10 $ début novembre (en moyenne, pendant les six premiers mois de 2007, le baril de Sahara Blend, plus cher que le brent, a valu 66,07 dollars, ).

Les recettes d'exportation de l'Algérie dépendant presque totalement des hydrocarbures (qui représentent plus de 98 % de la valeur des exportations, 75 % des revenus fiscaux et 50 % du PIB), dont les cours sont fixée en dollars US, alors que les importations sont essentiellement européennes et libellées en euro, la dégradation du cours du dollar par rapport à l'euro (et au dinar) dégrade le bilan des échanges économiques internationaux de l'Algérie, ou à tout le moins annule les effets de la hausse du cours du pétrole (pour pouvoir retrouver le pouvoir d'achat du baril à son cours de 1980, soit 40 dollars, il faudrait qu'il vaille aujourd'hui 100 dollars) et provoque une dégradation du pouvoir d'achat des Algériens (les biens de consommation étant généralement importés, et les importations algériennes payées en euro dans une propoertion de 55 à 58 %, et cash dans 83 % des cas.). Selon le Forum des chefs d'entreprise algériens (FCE), la dépréciation du dollars face à l'euro entre 2002 et 2006 (33 %) a fait augmenter de 14,4 % la facture globale des impotations algériennes.

De plus, une bonne partie des réserves de change algériennes sont constituées de bons du Trésor US, et perdent donc de leur valeur quand le dollar perd de la sienne. On observe d'ailleurs que les pays producteurs de pétrole équilibrent de plus en plus la part respective d'euros et de dollars dans leurs réserves de change. Fin 2006, les réserves de change algériennes atteignaient 77,78 milliards de dollars (soit plus de 20 milliards supplémentaire en un an) couvraient 39 mois d'importations (elles ne couvraient que cinq mois d'importations en 1999), et la dette extérieure avait été réduite à 4,6 milliards de dollars US fin 2006, alors qu'elle dépassait les 28 mias en 1999. Fin 2006, les réserves de change algériennes atteignaient 77,78 milliards de dollars. Fin juin 2007, elles atteignaient 90,06 milliards de $, couvraient trois ans d'importations, et elles pourraient dépasser les 100 milliards de dollars fin 2007, et produire 4 milliards de dollars d'intérêts annuels, ce qui couvrirait largement le service de la dette (13,314 mias $ en (1,779 mia en 2006).

Le produit intérieur brut algérien, exprimé en dinars, a quasiment triplé entre 1999 et 2006, où il a atteint 8460,5 milliards de dinars. Exprimé en dollars par habitant, il est passé de 1623 $ en 1999 à 3487 $ en 2006. Selon la Banque d'Algérie, les salaires des travailleurs ont connu une hausse de 49,5 % en cinq ans (2002-6).

(Jeune Indépendant 11.11) Les statistiques douanières relatives aux échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Union européenne signalent une balance déficitaire pour l'Algérie, qui est entrée dans la deuxième phase de démantèlement de ses barrières tarifaires en septembre, conformément à l'accord d'association. Entre les huit premiers mois de 2006 et les huit premiers mois de 2007, les échanges algéro-européens ont crû de 24 %, soit 741 millions de dollars, mais cette croissance a davantage profité aux partenaires européens de l'Algérie qu'à l'Algérie : les exportations algériennes vers l'US n'ont atteint que 500 millions de dollars pour les marchandises concernées par l'accord (qui ne concerne pas les hydrocarbures, par exemple), alors que les importations européennes de l'Algérie ont dépassé les neuf milliards. Les importations algériennes ont augmenté de 14,36 %, les importations européennes ont diminué de 3,24 % (et même de 21,5 % pour les produits agricoles).

(El Watan 1.8 / El Watan 2.9 / El Watan 23.8 / Le Quotidien d'Oran 2.10 / Quotidien d'Oran 25.11 / El Khabar 26.11 / Jeune Indépendant 27.11 / Liberté 5.12) Le Conseil des participations de l'Etat (l'organe gouvernemental chargé de "piloter" les privatisations) a rendu publique le 30 juillet une nouvelle liste de privatisations partielle ou totale de 13 entreprises publiques, proposées à des entreprises algériennes, à des personnes physiques, voire à des sociétés publiques (par exemple l'Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques, qui reprend l'EPE Sta d'Annaba) et même au ministère de la Défense nationale (qui reprend une unité de l'ENIE), qui deviennent ainsi détentrices et détenteur d'actifs de sociétés privées. Trois semaines plus tard, une nouvelle vague de privatisations était annoncée, concernant treize entreprises publiques, de l'électroménager (ENIEM et SONARIC), des produits de nettoyage et d'entretien (ENAD, ALPHYT, ALDAR), des travaux publics (EVSM, de Sidi Moussa, et SONATRO), des mines (ENASEL), de l'équipement électrique (ENPEC, Electro-Industries), de la fonderie (ALFEL, ALFET et ALFON). Les entreprises à privatiser ont réalisé ensemble un chiffre d'affaire de plus de 200 millions d'euros en 2006.

La privatisation du Crédit Populaire d'Algérie (CPA) a été suspendue le 24 novembre, à l'avant-veille de l'ouverture des plis, au motif d'attendre une "meilleure visibilité sur les marchés financiers internationaux" après la crise des crédits hypothécaires américains. Toutefois, l'ancien Directeur général du CPA estime qu'il s'agit d'une décision purement politique. La privatisation du CPA est l'un des plus vieux projets de privatisation, mais elle a constamment été reportée. Pour la reprise du CPA, de très importantes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale, Banque Populaire) et américaine (Citibank) étaient sur les rangs. Citibank, particulièrement frappée par la crise, ses résultats nets chutant de 5 à 7 milliards de dollars et ses actifs de 11 à 14 milliards, s'est retirée de la course, comme la banque espagnole Santander, alors que le Crédit Agricole français demandait un report de la date de présentation des offres. Il ne restait plus que trois soumissionnaires, tous français, pour la reprise du CPA. Or, selon "Le Jeune Indépendant", "l'Etat rechignerait à céder une partie du CPA à des banques françaises" du fait du déséquilibre, à l'avantage de la France, de la balance commerciale franco-algérienne. Pour "Le Monde", il s'agirait plutôt d'éviter qu'un lien soit fait avec la visite en Algérie du président Sarkozy.

Le gouvernement a affecté trois milliards d'euros pour effacer les dettes des entreprises auprès des banques publiques, mais le Premier ministre Belkhadem a prévenu que les entreprises non rentables ne bénéficieraient pas de cette aide : "L'Etat ne peut pas continuer à perfuser des cadavres" et va vers "la dissolution de ces entreprises", en prenant en charge leur potentiel de production et leur main d'oeuvre. Le ministre des Finances estime à 120 le nombre d'entreprises publiques ne présentant "aucune perspective", pas même de privatisation.

Durant le premier semestre 2007, plus de 2000 petites et moyennes entreprises privées ont disparu -mais 11'000 ont été créées pendant la même période, ce que le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Bensaci, considère comme un nombre "insignifiant pour un pays comme l'Algérie". Zaèim Bensaci appréhende en outre l'échéance de la création d'une zone de libre échange entre l'Algérie et l'Union Européenne, avec à la clef la suppression des barrières tarifaires.

(El Watan 30.7 / El Watan, Jeune Indépendant 27.9 / Jeune Indépendant 3.11 ( El Kharab 8.12) Selon un rapport de l'Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), publié le 29 juillet, celle-ci frappe tous les secteurs "sans exception", et se serait aggravée dans la foulée du programme de soutien à la relance économique. Le rapport évoque une "explosion de la corruption à tous les niveaux et dans tous les secteurs d'activité", dans une "concurrence criminelle entre clans mafieux (...) qui ne semble marquée par aucune limite". l'AACC, qui dénonce "l'absence de volonté politique (de) lutter contre la corruption", évoque de nombreux exemples, comme ceux de l'organisation des Jeux Africains (du 11 au 23 juillet dernier), attribuée "de gré à gré", la gestion de l'établissement national de la navigation aérienne (sa gestion devait faire l'objet d'une enquête qui a été "torpillée"), l'achat, piloté par le ministère de le Pêche, de bateaux de pêche inadaptés et non opérationnels auprès d'une firme turque. Le rapport estime que le secteur de la Santé est "le plus corrompu du pays", et évoque "la mafia du médicament (qui) a fait totalement main basse sur plus d'un milliard de dollars en importation annuelle de produits pharmaceutiques", etc... Le président de l'AACC, Djilali Hadjadj, a été arrêté le 7 décembre juste avant une conférence qu'il devait donner à Khenchela dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre la corruption (9 décembre)

L'ONG "Transparency International", dont l'AACC est la correspondante algérienne, estime que l'Algérie se situe parmi les pays corrompus (à la 99ème place sur 179 pays classés du plus au moins corrompu), au même niveau que le Liban, l'Arménie, le Belize, la Mongolie et la République Dominicaine, avec un "indice de transparence" de 3,1 sur 10, et avec la seizième place du classement africain, devant l'Egypte, mais derrière la Tunisie et le Maroc. Les pays scandinaves sont les pays jugés les moins corrompus, les pays les plus pauvres, ou les pays en guerre sont les plus corrompus.

Quant à la Banque mondiale, elle estime dans son rapport 2007 sur la pratique des affaires, que le "climat des affaires" s'est encore détérioré en Algérie, qui ne figure qu'au 125ème rang des 178 pays classés en fonction de la facilité d'y faire légalement des affaires. Dans ce classement, l'Algérie a perdu neuf places en un an (le Maroc et la Tunisie, mieux classés que l'Algérie, ont également perdu des places, respectivement quatorze et huit). Selon le rapport de la BM, la situation algérienne s'est dégradés en ce qui concerne les possibilité de création d'entreprises, d'obtention de licences, d'obtention de prêts, les transferts de propriété et la protection des investisseurs. Elle s'est cependant améliorée en ce qui concerne l'embauche des travailleurs, le paiement des iompôts, le commerce transfrontalier et l'exécution des contrats. Les performances algériennes sont jugées très faibles, par la BM, s'agissant d'accès au crédit et d'informations sur les crédits.

Enfin, selon l'"indice de compétitivité mondiale" 2007-8 du World Economic Forum, l'Algérie se situe au 81ème rang mondial sur 131 pays classés, quatre places plus loin qu'en 2006-7, loin derrière la Tunisie (32ème), mais également derrière le Maroc (64ème), et à un niveau comparable à celui de la Libye (88ème). L'Algérie occupe cependant de bonnes places au chapitre de la stabilité macroéconomique (deuxième rang mondial, grâce à ses réserves d'hydrocarbures et de change) et de la taille de son marché (42ème rang mondial), mais ses mauvaises places dans les domaines de la qualité des institutions (64ème place) et du marché financier (127ème place), ainsi que de la concurrence et du marché du travail. Selon le classement du WEF, les pays les plus compétitifs sont, dans l'ordre, les USA, la Suisse, le Danemark, la Suède et l'Allemagne.

(El Watan 30.9 / El Khabar 16.9 / Le Soir d'Algérie 17.9 / El Watan 18.9 / Liberté 20.9 / Le Soir d'Algérie 11.9) Le Tribunal de Nanterre a remis à la mi-septembre l'ex-directeur adjoint de la banque Khalifa, Mohamed Nanouche, puis l'oncle d'Abdelmoumène Khalifa, Razi Kebache, ex-directeur général de ladite banque en liberté provisoire. Selon des "sources juridiques" évoquées par "El Khabar", Razi Kebache aurait accusé notamment le frère du président Bouteflika, Abdelghani, la fille du général Larbi Belkheir et l'actuel ambassadeur d'Algérie à Rome, Rachid Maarif, d'avoir été au nombre des protecteurs de Khalifa en Algérie. Le Tribunal de Paris devait quant à lui examiner le 17 octobre les demandes algériennes d'extradition de Razi Kebache et de Mohamed Nanouche. Les deux hommes avaient été condamnés le 22 mars en Algérie à 20 ans de prison, par contumace. Ils avaient été arrêtés en France le 29 mai dernier, avec l'ex-épouse de Khalifa, Nadia Amirouchane (dont l'Algérie affirme demander également l'extradition), condamnée à dix ans de prison en Algérie, et qui avait, elle, été relâchée le lendemain de son arrestation.

Quant à Abdelmoumène Khalifa, la justice britannique a autorisé le 29 août son extradition vers la France, cinq mois après que la demande française ait été formulée. L'autorisation d'extradition fait cependant l'objet d'un appel suspensif devant la Haute Cour. Khalifa a été arrêté le 27 mars en Grande-Bretagne, en application d'un mandat d'arrêt international délivré par la justice française. Si son extradition est effective, il devra répondre devant la justice française des chefs d'accusation d'abus de confiance, banqueroute, détournement d'actifs, dissimulation de comptabilité, blanchiment en bande organisée, dans le cadre des activités de son groupe et de ses filiales françaises (Khalifa Airways, Antinea Airlines, Khalifa Rent-a-Car).

Curieusement, il semble que la première demande d'extradition d'Abdelmoumène Khalifa déposée par l'Algérie auprès de la justice anglaise n'a été introduite que le 26 octobre, sept mois après que Khalifa ait été jugé et condamné en Algérie, et arrêté en Grande-Bretagne (mais sur requête française). Cette demande très tardive a eu pour effet immédiat d'interrompre le traitement de l'appel déposé par Khalifa devant la Haute Cour contre son extradition vers la France, puisque désormais ce sont deux demandes d'extradition déposées par deux pays différents qui sont pendantes. La Haute Cour étant dessaisie, c'est le gouvernement britannique qui va devoir se prononcer. Dans le même temps, la juge française en charge du dossier Khalifa au Tribunal de Grande Instance de Nanterre a été dessaisie de l'affaire. L'ensemble de ces développements laisse planer un lourd doute sur la volonté des uns et des autres (les Algériens, les Français, les Britanniques) de voir l'imbroglio judiciaire se dénouer -et Khalifa sortir de son silence.



Société

Code de la famille ou de l'infamie ?

(Liberté 25.7 / El Watan 22.9) 246 affaires de viol ont été "traitées" par la gendarmerie dans les huit premiers mois de 2007. En 2006, pendant toute l'année, 316 affaires de viol avaient été traitées, ces chiffres ne reflétant que les cas dénoncés par les victimes ou leurs familles, soit une partie seulement, des cas réels, les viols à l'intérieur de la famille, et particulièrement les viols incestueux, n'étant généralement pas dénoncés. 239 personnes ont été écrouées pour viol en 2006, et 157 dans les huit premiers mois de 2007

Au moins 6000 femmes ont été violées, certaines ensuite assassinées, par des "terroristes" depuis 1991, selon des chiffres officieux difficilement vérifiables, et par ailleurs contredits par d'autres c hiffres, plus dramatiques encore (de 1000 à 3000 filles violées en 1998 ans la seule région de Skikda, par exemple). Aucun chiffre officiel crédible n'est disponible sur ce sujet, non plus que sur le nombre d'enfants nés de ces viols. Les femmes violées n'ont en outre pas eu droit aux indemnités accordées aux autres victimes du "terrorisme", et nombre d'entre elles n'ont jamais, pression sociale et familiale oblige, déclaré le viol qu'elles ont subi.

ALGÉRIE : SUS AU CODE DE LA FAMILLE

(Le Jeune Indépendant 10.11) L'Algérie a été classée au 108ème rang des 178 pays examinés par le rapport du Forum économique mondial (WEF), publié début novembre, et a perdu onze places en un an. L'Algérie est devancée par la Tunisie (107ème) mais devance le Maroc (122ème). Le mauvais classement algérien est dû à ses mauvais résultat en matière de participation économique (113ème rang) et politique (111ème). Ses résultats sont en revanche meilleurs en matière d'espérance de vie et de ratio démographique hommes/femmes (85ème) et d'éducation (96ème)

(Le Soir d'Algérie 1.9 / Le Jour d'Algérie 2.9 /El Watan 16.10 / Quotidien d'Oran 8.11 / El Khabar 17.11 / Le Soir d'Algérie 24.11) Selon les chiffres officiels, la population algérienne vivant en dessous du seuil de pauvreté atteignait 1,876 million de personnes fin 2006. Entre 2001 et 2006, le taux de chômage serait passé de 27,3 % à 12,3 %. Selon un rapport du FMI rendu public le 30 août, le taux de chômage en Algérie s'établissait à 15,3 % en 2005, soit à un niveau supérieur de celui d'ensembles régionaux comparables (selon le FMI), comme le Moyen-Orient ou les pays en transition d'Europe de l'Est. La baisse du chômage affirmée par les chiffres officiels serait quant à elle due, au moins en partie, au ralentissement de la croissance démographique. Le taux de chômage des jeunes serait passé de 48 % en 2001 à 31 % en 2005. Selon la Fondation nationale algérienne pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), plus d'un demi-million d'enfants souffrent de malnutrition, dont 150'000 sous une sorme sévère. 18 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de manutrition, et de ses conséquences. La Forem note des déficits alimentaires en céréales, huiles, viandes et produits laitiers. Selon la Forem, près d'une famille sur cinq ne dispose pas d'une ration calorique journalière correcte. Selon le rapport annuel de l'Organisations des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, plus d'un million et demi d'Algériens de tous âges, soit 5 % de la population, souffrent de malnutrition.

Selon la Banque d'Algérie, l'amélioration de la situation macroéconomique du pays (réserves de change, PIB, balance des paiements) n'empêche pas la persistance "d'importantes disparités en termes de niveau de vie". La BA souligne la nécessité de réduire ces disparités "en favorisant notamment l'emploi et la protection sociale des catégories vulnérables de la population".

Selon les chiffres du ministère de l'Habitat et de l'urbanisme, 549'000 bidonvilles sont recensés en Algérie, abritant trois millions de personnes.

(Quotidien d'Oran 28.7 / El Watan 19.9 ) Selon les chiffres du ministère de la Solidarité nationale, chiffres vraisemblablement inférieurs à la réalité, 15'000 enfants sont nés hors mariage en Algérie entre 2003 et 2007. 8100 de ces enfants ont été pris en charge par des familles d'accueil en Algérie, 1050 par des familles d'accueil dans l'émigration et 2000 par leurs mères biologiques. Un projet de loi sur la reconnaissance de la paternité, permettant de faire constater la paternité par test ADN et d'obliger le père biologique à reconnaître l'enfant, a été élaboré par le ministère, afin de garantir à l'enfant né hors mariage, une identité complète et de "faciliter son intégration sociale".

Selon la Fondation nationale algérienne pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), qui a mené une enquête sur l'endogamie (mariages consanguins entre proches) auprès de 2600 mères dans 21 communes de 12 wilayas réparties sur le territoire national, le phénomène reste très répandu : 38,3 % des mariages dans l'échantillon faisant l'objet de l'enquête étaient consanguins, avec des proportions atteignant 88 % de mariages intrafamiliaux (entre cousins et cousins germains) à Bir El Ater (w. Tebessa). La proportion la plus basse a été trouvée à Oran (18,5 %), celle d'Alger atteignant tout de même 29,25 %. 47 % des familles touchées par l'enquête avaient moins de trois enfants, 37 % en avaient entre quatre et sept et 7,7 % plus de sept. L'enquête a également porté sur la prévalence d'anomalies congénitales ou de maladies génétiques comme le bec de lièvre, la maladie de Duchenne, les cardiopathies, l'agénésie des membres, la trisomie 21, les mucoviscidose, l'anémie hémolytique, l'hydrocéphalie, l'hémophilie, les maladies neurologiques, toutes maladies et malformations généralement deux à trois fois et demi plus élevée que la normale (2 à 3 %) chez les enfants nés de mariages consanguins. Les différences de risques de souffrir de telles malformations ou maladies congénitales selon que l'on naît d'un mariage consanguin ou non atteignent des multiples de sept pour les maladies neurologiques à treize pour l'hydrocéphalie, selon l'enquête.

(Le Soir d'Algérie 19.9 / Le Soir d'Algérie 24.9 / Le Monde 27.9) Selon une enquête réalisée en 2006 par l'UNICEF, le ministère algérien de la Santé et l'Office national algérien des statistiques, près d'un quart des enfants algériens (22,5 %) sont victimes de maltraitances physiques, et plus de 80 % de menaces verbales et de traumatismes émotionnels. Par ailleurs, 17,2 % des enfants de moins de 15 ans et 24 % des enfants de moins de 10 ans sont analphabètes, et 21,6 % des enfants de plus de six ans ne sont pas allés à l'école.

Selon la Fondation nationale algérienne pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), au moins un million d'enfants algériens sont victimes de traumatismes liés à la violence terroriste (et sans doute aussi de la violence contre-terroriste), mais seuls 5 % d'entre eux ont bénéficié du suivi psychologique approprié, la moitié d'entre eux souffrent encore des sequelles de leurs traumatismes et un sur quatre sont sérieusement perturbés.

(L'Expression 21.11) Selon la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), un million d'enfants de moins de 18 ans, et un-demillion d'enfants de moins de 16 ans, travaillent, 300'000 enfants en âge scolaire ne vont pas à l'école, 600'000 souffrent de malnutrition, 21'000 enfants abandonnés ont été recensée en cinq ans, entre 15 et 20'000 enfants sont sans domicile fixe, 10'000 enfants sont maltraités et un millier d'enfants et adolescents sont emprisonnés.

(Liberté 10.11) Selon une enquête suisse sur la prévalence des maladies mentales dans le monde, entre 3 et 7 % des Algériens, soit jusqu'à deux millions de personnes, devraient bénéficier d'un traitement psychiatrique. Une étude américaine sur le même thème donnait une propoprtion encore plus grande : entre 10 et 12 % de la population algérienne, soit entre 3,3 et 4 millions de personnes.



Environnement

(El Watan 5.8 / El Watan 30.8 / El Watan 1.9) De violents incendies de forêt, de broussailles et de maquis ont embrasé l'Algérie en été. 1700 in cendies ont été recenséls en juin et juillet, dans les wilayas de Souk Ahras, Tiaret, Khenchela, El Tarf, Constantine, Tlemcen, Tizi Ouzou. Plus de 10'000 hectares de forêts et de maquis ont été détruits. 12'000 hectares de cultures céréalières ont été détruites, ainsi que du fourrage, des dizaines de milliers arbres fruitiers et de palmiers.

Les incendies se sont poursuivis en août. 16 foyers d'incendie, et une quarantaine d'incendies, ont éclaté les 28 et 29 août à la périphérie de Bejas par un chaud et violent. De nombreuses maisons d'habitation ont été détruites, et des centaines d'hectares ravagés. Dans la région de Blida, des incendies ont ravagé le mont Chréa, ravageant eux aussi plusieurs centaines d'hectares. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, où 28 foyers d'incendie ont été enregistrée. quatre personnes, dont un pompier volontaire sont mortes carbonisées le 29 août, à Beni Zmenzer et Ath Anana. Des incendies ont également éclaté fin août et début septembre dans les wilayas de Jijel, où 29 maisons ont été détruites, Aïn Defla, Boumerdès, Tipaza, Annaba, Guelma, Batna, Tlemcen et El Tarf (18 foyers d'incendie). Au total, en quatre jours, 21'000 hectares de forêts et de broussailles ont été la proie des flammes dans 204 incendies, souvent probablement d'origine criminelle. Huit personnes ont trouvé la mort dans ces incendies.

Les incendies se sont poursuivis en août. 16 foyers d'incendie, et une quarantaine d'incendies, ont éclaté les 28 et 29 août à la périphérie de Bejas par un chaud et violent. De nombreuses maisons d'habitation ont été détruites, et des centaines d'hectares ravagés. Dans la région de Blida, des incendies ont ravagé le mont Chréa, ravageant eux aussi plusieurs centaines d'hectares. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, où 28 foyers d'incendie ont été enregistrée. quatre personnes, dont un pompier volontaire sont mortes carbonisées le 29 août, à Beni Zmenzer et Ath Anana. Des incendies ont également éclaté fin août et début septembre dans les wilayas de Jijel, où 29 maisons ont été détruites, Aïn Defla, Boumerdès, Tipaza, Annaba, Guelma, Batna, Tlemcen et El Tarf (18 foyers d'incendie). Au total, en quatre jours, 21'000 hectares de forêts et de broussailles ont été la proie des flammes dans 204 incendies, souvent probablement d'origine criminelle. Huit personnes ont trouvé la mort dans ces incendies.

Fin novembre, des pluies diluviennes se sont abattues sur le nord et le centre du pays, faisant au moins seize morts et trois disparus. Six personnes sont mortes et trois ont disparu à Dellys et Boumerdès. Trois femmes sont mortes à El Hamri (Oran) dans l'effondrement de leur bâtisse, une jeune fille a été emportée par la crue d'un oued à Tiza, près de Dellys, un adolescent dans les mêmes conditions à Sidi Daoud. Trois ponts se sont effondrés dans la région de Boumerdès, quatre dans celle de Dellys. 300 habitations ont été inondées à Ben-Khelil (w. Blida), 150 familles logeant dans des habitats précaires ont été évacuées à Bachdjarrah. Une personne a été tuée et six blessées dans des accidents de la route provoqués par les intempéries dans la wilaya de Médéa. Le 29 novembre, trois personnes sont mortes dans l'effondrement de leur maison à Oran. Le 1er décembre, deux personnes ont été tuées et trois autres blessées dans l'effondrement d'un immeuble au centre d'Alger


Culture

Cet épanouissement amer et menacé, au milieu des périls, ce jardin parmi les flammes, c'est bien le domicile du poète algérien -mais de langue française- et ne pouvant chanter que du fond de l'exil : dans la gueule du loup.
Kateb Yacine
Idir Mami

                   Une émeute religieuse éclate dans la rue

CHOEUR (juifs et arabes) :
     Mort aux juifs !
     Mort aux arabes !

                    Le choeur arabe, menaçant, s'approche de Mohamed, 
                    tandis que le choeur juif met en fuite Moïse.

MOHAMED :
     Moïse, insulte-moi !
     Fais comprendre aux arabes
     que je ne suis pas juif !

MOÏSE (fuyant)
     Rien à faire, mon vieux !
     Les juifs me prennent
     pour un arabe...

MOHAMED
     Ils brûlent ta maison !

MOÏSE
     Mais c'est aussi la tienne.

MOHAMED :
     Des deux côtés,
     tout est foutu

(Kateb Yacine, "Boucherie de l'espérance")


LES EDITIONS BOUCHENE NE DOIVENT PAS DISPARAITRE

Depuis huit ans, les ÉDITIONS BOUCHENE ont réalisé, en toute indépendance, un travail remarquable sur l'histoire et les sociétés des pays du Maghreb. Ce travail de fond incontournable conditionne l'avenir de ces pays. Les ÉDITIONS BOUCHENE ont entrepris ce travail de longue haleine avec très peu de moyens financiers, et se retrouvent comme toute petite maison d'édition confrontées aux dures lois du marché. Elles risquent le dépôt de bilan dans les prochaines semaines.

Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés, individuelles ou institutionnelles, pour les aider à passer un cap difficile de trésorerie, et leur permettre de continuer leur travail.

Le meilleur moyen pour cela est de faire largement circuler cet appel et d'acheter les livres des Éditions Bouchene, par l'intermédiaire de leur site www.bouchene.com (rubrique " Pour commander "), où l'on trouvera leur catalogue complet.


À Paris, le 18 janvier 2005.

Signataires :

Gianni Albergonni, Zineb Ali-Benali, Alain Blondy, Hubert Bonin, Claude Bontems, Salma Boukir, Mourad Bourboune, Anna Bozzo, Raphaëlle Branche, Henri Bresc, Guy Bruit, Hélène Cuenat, Bernard Deschamps, René Gallissot, François Gèze, Gilbert Grandguillaume, Mohammed Harbi, Camille Lacoste-Dujardin, Yves Lacoste, Olivier Le Cour Grandmaison, Anne Leduc, Claude Liauzu, Alain Mahé, Gilles Manceron, Michel Martini, Lemnouar Merouche, Gilbert Meynier, Daniel Nordman, Jean-Pierre Peyroulou, Laure Pitti, François Pouillon, Michel Renard, Frank Renken, Marguerite Rollinde, Nicole S. Serfaty, Benjamin Stora, Christiane Veauvy, Hassane Zerrouky.


(El Khabar 4.9) Selon des "sources judiciaires bien informées" citées par "El Khabar", cinq personnes ont été condamnées en juin pour "trouble à l'ordre public", pour avoir prêché le christianisme (dans des wilayas du centre du pays), à des peines allant d'une année de prison avec sursis à une année ferme, dans le cadre de la loi sur la pratique des rites religieux. Le ministère des Affaires religieuses a cependant affirmé ne pas être au courant de tels procès.

(Le Courrier 26.9 / Le Matin 7.10 / El Watan 11.11 / El Khabar 19.11 / L'Expression 25.11) Pour trois milliards de dollars, la troisième plus grande mosquée du monde (après celles de La Mecque et de Médine) sera construite à Alger, face à la baie. Le président Bouteflika, qui avait relancé au début de l'année un projet en souffrance depuis vingt ans, devait choisir lui-même entre les cinq finalistes (un français, un franco-anglais, un allemand, un germano-tunisien et un iranien -on notera l'absence de toute finaliste algérien, aucun bureau algérien n'ayant participé au concours, faute d'atteindre la "taille critique" recommandée de 80 millions de dinars de chiffre d'affaire) d'un concours d'architecture auquel 17 bureaux d'études de 11 nationalités. "El Khabar" a annoncé que le président avait décidé de "geler" temporairement la procédure d'attribution du contrat, à la suite de mises en doute des résultats du concours, et de recours introduits par eux bureau d'étude ayant participé à l'appel d'offre, un français et un canadien. Selon "El Watan", de sérieuses auraient vu le jour entre le jury et le ministère des Affaires religieuses s'agissant du choix du lauréat, le ministère penchant pour un projet "traditionnel", dans le style de la mosquée de Casablanca, projet présenté par l'agence germano-tunisienne Kreber-Kiefef, mais qui n'a été classé que troisième par le jury du concours, derrière les projets français d'Architecture Studio et franco-anglais d'Atkins-ATSP, moins classiques. En outre, le projet germano-tunisien est le plus cher des trois. C'est cependant celui-là qui aurait été retenu par le président. Ce projet serait réalisé dans un délai de 27 mois, pour 35 millions d'euros.

La nouvelle mosquée, qui pourrait accueillir 120'000 fidèles /en comptant ceux accueillis sur son esplanade), devrait être édifiée sur un terrain de 20 hectares et abriter sur quinze niveaux une salle de prière de plusieurs milliers de places, une bibliothèque, un institut d'études islamiques, un musée d'art et d'histoire, un hôtel, des restaurants -et un minaret de 300 mètres, plus haut que celui de la mosquée Hassan II de Casablanca. Lancé en 2009, le projet devrait être achevé en 2013 -au terme du dernier mandat autorisé par la Constitution algérienne au président Bouteflika.

Alger compte trois grandes mosquées historiques : la Djamâ el Kebir, qui date du XIe siècle chrétien, la Djamâ el Djeddid, construite en 1660, et la Ketchaoua, construite en 1794 (et un temps transformée par les Français en cathédrale catholique, avant d'être rendue au culte musulman à l'indépendance). Le pays a ouvert presque une mosquée par jour depuis l'indépendance, et en compte actuellement une quinzaine de milliers, plus 3400 en construction.

(L'Expression 29.10 / Liberté 30.10 / Le Temps 2.11) Le livre du journaliste Mohammed Benchicou, ancien directeur du quotidien défunt "Le Matin", "Les Geôles d'Alger", a été retiré le 31 octobre de la vente immédiatement après l'ouverture du salon du livre d'Alger, et le stand de l'éditeur de Benchicou a été fermé sans explication par les organisateurs du salon, qui ont saisi tous les ouvrages exposés.

Mohammed Benchicou avait été condamné en 2004, après la fermeture de son quotidien par les autorités, à plusieurs années de prison ferme au prétexte d'"infraction au contrôle des changes", alors qu'il venait de pobulier une charge contre le président Bouteflika, "Bouteflika, une imposture algérienne". Quant aux "Geôles d'Alger", il s'agit du récit des années de prison de son auteur.

D'autres ouvrages ont été interdits de présence au salon, car jugés "subversifs" par les commissions de lecture du Livre Saint et du livre religieux, qui ont estimés qu'ils faisaient "l'apologie du terrorisme, du racisme, du crime", ou portaient atteint "à l'unité nationale, à la sécurité, à l'unité territoriale (...), aux éléments constitutifs de l'unité nationale (...), aux moeurs, à Dieu et aux différents prophètes". Le ministère des Affaires religieuses a expliqué qu'il s'agissait de soustraire la religion à toute sorte de manipulation et de perversion.

Ouvert le 31 octobre, le salon international du livre d'Alger était placé sous le signe d'"Alger, capitale de la culture arabe", et avait pour thème "Libertés et imaginaire dans le monde arabe".


L'état des droits de l'Homme et de la Justice


"Le terrorisme naît de la solitude, de l'idée qu'il n'y a plus de recours, que les murs sans fenêtres sont trop épais, qu'il faut les faire sauter"
Albert Camus

L'Observatoire des droits humains en Algérie


Observatoire des droits humains en Algérie
fax : 0049 89 14 88 28 11 22

« Lorsque la roue de l’Histoire finit par tourner, l’opinion internationale découvre toujours avec stupeur, preuves d’archives à l’appui, que les prétendus mensonges des victimes et des défenseurs des droits de l’homme étaient bien en deçà de la vérité . »

Perrine CANAVAGGIO et Louis JOINET, « Les archives contre l’oubli », Le Monde, 23 juin 2004.

Algeria-Watch en collaboration avec Dr Salah-Eddine Sidhoum mettent en place un « Observatoire des droits humains en Algérie » (ODHA) dans le but de répertorier et signaler les violations des droits humains commises depuis le coup d’État de janvier 1992 en Algérie.

Douze ans après l’instauration de l’État d’urgence et l’introduction de lois d’exceptions que le pouvoir algérien refuse toujours de lever, il faut constater que les responsables de la « machine de mort » coupables de graves violations des droits de l’homme continuent de terroriser la population. Malgré la peur, de nombreuses victimes des crimes commis par les différents services répressifs du pouvoir ou par les groupes armés bravent la crainte de représailles et osent parler. Contrairement à ce que veulent suggérer les autorités algériennes, l’heure n’est pas à la sérénité et la concorde. En témoigne notamment le fait que les défenseurs des droits de l’Homme engagés dans la dénonciation de ces crimes continuent de faire l’objet de poursuites et de harcèlement policier et judiciaire.

Les « décideurs » algériens, passés maîtres dans la simulation de la démocratie, sont parvenus, sous couvert de convergence d’intérêts dans la « lutte internationale contre le terrorisme », à s’assurer le soutien des pouvoirs occidentaux, alors que sur le terrain les graves violations n’ont pas cessé. Les structures répressives assujettissant la justice, l’administration et les médias ont été au fil des ans sophistiquées. Persécutés, l’opposition algérienne véritable et les défenseurs des droits humains ne disposent toujours d’aucun espace leur permettant d’agir indépendamment de toute manipulation ou instrumentalisation.

Le « terrorisme » déclaré officiellement vaincu, l’heure de la « réconciliation » aurait sonné. Mais réconciliation entre qui et qui ? Et au profit de qui ? Certainement pas de l’immense majorité du peuple algérien. Tous les événements des derniers mois le montrent : le Président de la République et les décideurs politiques n’envisagent absolument pas de faire la Vérité sur les circonstances dans lesquelles ont été commis les massacres qui jalonnent les années de sang. Ils refusent toujours de révéler les raisons de la mort de dizaines de milliers d’hommes, femmes et enfants (sans doute près de 200 000), de la disparition de milliers d’entre eux (près de 20 000) et de situer les responsabilités de ceux qui ont institutionnalisé la torture. Et aucune mesure n’est prise pour rendre enfin indépendante une justice totalement soumise à l’exécutif, dans le but de juger équitablement les responsables de ces crimes, de quelque bord qu’ils soient. Bien au contraire, il est clair que les « décideurs » s’emploient activement à préparer une « amnistie générale » visant à blanchir tous les responsables des crimes des douze dernières années, et tout particulièrement ceux des responsables des forces de sécurité coupables de crimes contre l’humanité.

L’heure est à la dissimulation, à la falsification, au mensonge, au déni et à l’oubli. Or, une véritable réconciliation ne peut être que l’aboutissement d’un processus de négociation, de « conciliation », entre les authentiques représentants de l’ensemble de la société algérienne et le pouvoir. La réconciliation signifie que les structures d’État qui ont permis une telle dérive et produit cette terreur, à commencer par la toujours toute-puissante police politique, le DRS, soient abolies. Mais pour le moment, nous assistons à l’élaboration et au diktat d’Une vérité nommée la « décennie du terrorisme », qui attribue toutes les violences subies aux seuls islamistes, et qui occulte une fois de plus la souffrance de ceux qui les ont subies.

Par devoir de mémoire et pour rendre aux victimes leur dignité, il est indispensable de leur restituer la parole. Il s’agit donc de rendre public les témoignages que nous recueillons, mais aussi les correspondances qui nous sont envoyées par des victimes et leurs parents. Et aussi de contribuer à la constitution des « archives de la terreur », qui « permettront un jour que passe la justice »* et que l’Algérie trouve enfin le chemin de la vraie démocratie.

La création de cet observatoire est une modeste contribution pour faire face à l’absence d’espace permettant de témoigner ou d’échanger des informations sur ce qu’ont vécu ou vivent encore beaucoup d’Algériennes et Algériens. Et c’est aussi notre manière d’œuvrer dans la perspective de Vérité et de Justice et de lutte permanente contre l’impunité.

Nous lançons un appel aux victimes, familles, témoins, avocats et défenseurs des droits humains et les sollicitons à prendre contact avec nous, à témoigner et à contribuer à la recherche de la Vérité sur les graves violations des droits de l’homme en Algérie.

* Perrine CANAVAGGIO et Louis JOINET, « Les archives contre l’oubli », Le Monde, 23 juin 2004.



(LADDH 26.10 / La Nouvelle République 30.10 / LADDH 2.11 / El Watan 3.11 / Le Jour d'Algérie 5.11 / Le Jour d'Algérie, l'Expression, El Watan 6.11 / El Watan 22.11 / El Watan 29.11corr.) Une violente crise interne secoue la Ligue algérienne de défense des droits l'Homme, crise opposant notamment son président en exercice (du moins jusqu'au 2 novembre, selon ses adversaires), Hocine Zehouane, et son ancien président, et président d'honneur, Ali Yahia Abdennour. Cette crise semble remonter à un différend né du congrès de 2005 de la Ligue, congrès lors duquel Hocine Zehouane a été élu à la présidence de l'organisation, contre le candidat soutenu par Ali Yahia Abdennour, Mustapha Bouchachi -qui a néanmoins été élu à la vice-présidence. Depuis lors, Hocine Zehouane n'a cessé d'accuser Ali Yahia Abdennour d'avoir voulu arrimer la Ligue au Front des Forces Socialistes. Un autre clivage consiste en l'accent prioritaire mis, par Ali Yahia Abdennour et ses partisans sur la défense des droits démocratiques, et par Hocine Zehouane et ses partisans sur les droits économiques et sociaux : Kamel Daoud, chargé des relations internationale de la Ligue, accuse Zehouane d'avoir placé la Ligue "au centre d'une stratégie qui n'a rien à voir avec les défense des droits de l'Homme", mais tout à voir avec une "tentative de destabilisation de la Kabylie à partir d'une lecture ethnique de ce qui (s'y) passe".

Hocine Zehouane a annoncé que le congrès de la Ligue s'était tenu le 26 octobre, "conformément à l'article 9 des statuts" de la Ligue (qui donnene au président le droit de convoquer le congrès) "et en présence d'un huissier", que ce congrès a "regroupé l'ensemble des représentants de wilayas et autres adhérents" venus de toutes les régions du pays, et qu'il y avait présenté un manifeste et une "feuille de route" par rapport à la "réconciliation nationale", ainsi qu'une "charte socio-économique".

Les adversaires de Hocine Zehouane dénient toute légitimité à ce congrès, et, désormais, au président de la Ligue -qu'ils ont d'ailleurs fait remplacer par le Conseil national de la Ligue. "Une assemblée générale) anti-statutaire transformée en congrès extraordinaire a été convoquée dans la clandestinité" le 26 octobre, annonce le même jour un communiqué du président d'honneur de la LADDH, Ali Yahia Abdennour , du vice-président de la Ligue, Mustafa Bouchachi, du Secrétaire général de la Ligue, Noureddine Benissad et de son chargé des relations internationale, Kamel Daoud. Le communiqué dénonce "un coup de force contre la LADDH en violation et en contradiction totale avec la loi et (les) statuts" de la Ligue (ue polémique s'en est suivie entre Hocine Zehouane et Kamel Daoud sur l'authenticité des différentes variantes de statuts auxquels l'un et l'autre se réfèrent). Kamel Daoud accuse le président en exercice de la LADDH, Hocine Zehouane, d'avoir exclu de son "congrès" les trois quarts des membres du Conseil national, de n'avoir pas convoqué celui-ci depuis un an et demi -alors qu'il devrait l'être tous les six mois- et de ne l'informer, ni le consulter, ni le considérer. Les signataires du communiqué appellent les membres du Conseil national, "consultés invididuellement durant les semaines écoulées", à prendre des "mesures urgentes".

Dans un "memorandum" aux membres du Conseil National de la LADDH, Kamel Daoud accuse Hocine Zehouane d'avoir "consommé la rupture avec la LADDH", d'avoir créé à Tizi Ouzou une "Maison des droits de l'Homme" qui a "fonctionné en dehors de l'organisation de la LADDH" avant de se "dégonfler comme un ballon de baudruche", d'avoir été inactif pendant toute la période (de 1995 à 2005) où il était vice-président de la Ligue -avant d'en devenir président, à l'appel d'Abdennour Ali Yahia, devenu, lui, président d'honneur.

Selon Kamel Daoud, Hocine Zehouane se serait persuadé, à la suite d'une obscure affaire de fax anonyme, être l'objet d'un complot monté par le président d'honneur de la Ligue. En mai 2007, Zehouane attaque Ali Yahia Abdennour dans les colonnes d'"El Khabar", Ali Yahia Abdennour réplique en l'accusant de vouloir transformer la Ligue en un "groupuscule trotskiste", Zehouane duplique en faisant changer les serrures du secrétariat de la Ligue (tout en accusant ses adversaires d'en avoir fait autant auparavant), en licenciant la secrétaire, en désignant un nouveau trésorier et en commandant chez un imprimeur de nouvelles cartes d'adhésion.

Le 2 novembre, un Conseil national de la Ligue, convoqué à la demande des deux tiers de ses membres à l'initiative des adversaires de Hocine Zehouane, désignait une nouvelle présidence, en la personne de Mustapha Bouchachi, et une nouvelle direction de la Ligue. Selon Ali Yahia Abdennour, qui a rappelé qu'entre deux congrès, le Conseil national est souverain et la majorité absolue des membres du Conseil national ont participé à la réunion. Selon Hocine Zahouane, en revanche, ce Conseil national est "caduc" et lui-même reste le "président légitime de la Ligue".

Reste que les locaux de la Ligue sont occupés par l'équipe de Hocine Zerhouane, et que si elle veut la remplacer, la nouvelle équipe désignée par le Conseil national devra l'en déloger, et pour cela faire usage des voies judiciaires.

De son côté, Hocine Zehouane, reconnaissant que la ligue traverse une crise aiguë (mais, selon lui, "salutaire")dénonce une campagne de "désinformation contre la LADDH" et une "conspiration" contre lui, consistant à le destituer pour le remplacer par son prédécesseur (sur l'âge et l'état de santé duquel Hocine Zehouane ironise dans une note adressée aux "pertenaires" de la LADDH "à l'extérieur de l'Algérie"). Selon Hocine Zehouane, cette "conspiration" et ces "forfaitures" sont l'oeuvre d'un "petit cercle" au centre duquel se trouve Kamel Daoud, lequel a été démis de ses fonctions par le "congrès extraordinaire" convoqué par Zehouane (en fait, la convocation porte sur une assemblée générale) -congrès que ses adversaires considèrent comme nul et non avenu. Pour Hocine Zehouane, le nouveau responsable des relations extérieures de la Ligue est Mohammed Smaïn (qui a apporté son plein soutien à Hocine Zahouane, et a lui aussi décrit le conflit actuel comme une confrontation avec le FFS), et pour Ali Yahia Abdennour, Kamel Daoud est toujours responsable des relations extérieures de la Ligue. Hocine Zehouane accuse en outre le Front des forces socialistes d'être directement à l'origine de la "destabilisation" de la direction de la Ligue, et annonce qu'une action en justice sera intentée "pour usurpation de fonction et usage de documents".

Enfin, "El Watan" annonce que "de nombreux communiqués" émanant des sections d'Annaba, Tlemcen, Ghardaïa et Saïda de la Ligue, affirment "le soutien des militants de base à Mustapha Bouchachi et à la nouvelle direction" de la Ligue. Dans un entretien à "El Watan", Mustapha Bouchachi, affirmant avoir été régulièrement élu à la présidence de la Ligue par le Conseil national, annonce agir désormais "en tant que tel"

Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) : Déclaration

Nous membres du Conseil national de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) réunis, le 2 novembre 2007, à la demande de deux tiers des membres et conformément aux dispositions de l'article 5 du règlement intérieur de la Ligue:

Le Conseil national de la LADDH a décidé à l'unanimité :

1- Ali Yahia Abdennour, président d'honneur
2- Mustapha Bouchachi, Président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme
3- Noureddine Benissad, vice-président chargé de l'organisation
4- Kamel Daoud, chargé des relations extérieures
5- Mme Dahmania Bakhta, chargée des questions féminines
6- Hafnaoui Ghoul, chargé de communication
7- Dadi Adoune, chargé des affaires juridiques
8- Yahiaoui Hakim, secrétaire général chargé des finances
9- Mechri Larbi Salim, chargé du mouvement associatif, syndical et la solidarité
10- Fasla Bensalem, chargé de la formation

Sixièmement : Le conseil national a chargé l'instance dirigeante d'exercer toutes ses prérogatives exécutives afin de remettre la Ligue à ses missions dans les plus brefs délais.


(El Khabar 28.7 / ONU 30.8 / El Watan 3.11 / Le Soir d'Algérie, Le Jeune Indépendant 4.11 / L'Expression 6.11 / El Khabar 7.11 / Algeria-Watch 8.11 / El Watan 20.11) La sous-commission des Nations Unies pour la protection et la promotion des droits de l'homme a entamé fin juillet l'examen des questions soulevées par les ONG algériennes et internationales à priopos du rapport soumis par l'Algérie. Ces questions portent notamment sur les disparitions forcées, l'état d'urgence, l'égalité entre les sexes, les responsabilités des attentats terroristes et le statut de l'amazighité (berbérité). Le 30 août, le groupe de travail sur les "disparitions involontaires" a exprimé son inquiétude sur le nombre croissant de cas de "disparitions forcées" dans le monde, exprimé sa solidarité avec les victimes et les défenseurs des droits humains travaillant sur la question. Le groupe de travail s'est dit particulièrement préoccupé par les lois d'amnistie qui "conduisent à l'impunité et son contraire à l'article 18 de la Déclaration pour la protection des personnes contre les disparitions forcées".

Dans ses observations finales publiées le 2 novembre à l'issue de l'examen périodique de la situation en Algérie, le Comité des droits de l'Homme de l'ONU s'est déclaré "préoccuppé par les nombreuses informations non-gouvernementales faisant état de centres secrets de détention, qui se trouveraient à Houch-Chnou, Oued-Namous, Reggane, El-Harrach et Ouargla". Le Comité a en outre critiqué la Charte présidentielle pour la paix et la réconciliation, en lui reprochant d'interdire "toute poursuite à l'encontre des éléments des forces de défense et de sécurité", ce qui "semble promouvoir l'impunité et porter atteinte au droit à un recours effectif contre les responsables d'exactions ou de disparitions". Le Comité a demandé aux autorités algériennes de modifier ou d'abroger les dispositions de l'oprdonnance d'application de la Charte pour la réconciliation,. excluant toute poursuite à l'encontre des membres des forces de sécurité et toute dénonciation publique des crimes commis par des agents de l'Etat durant les années de "tragédie nationale", de garantir le droit de recours des familles de disparus et de ne pas amnistier les membres des forces de sécurité responsables de "disparitions". Il a également recoimmandé d'engager des enquêtes permettant de connaître les circonstances des "disparitions", d'en établir les responsabilités, d'en poursuivre et d'en condamner les coupables. Il a enfin recommandé de mettre fin aux détentions dans des centres secrets, d'enquêter sur les allégations de torture, de répertorier tous les détenus dans un registre national ouvert aux familles et aux avocats.

Le chef de la délégation algérienne, Idriss Jaïziri, a condamné l'utilisation, s'agissant des "disparitions", de l'expression "pratique systématique", par l'expert de l'ONU Nigel Rodley. Idriss Jaïziri a expliqué que l'Algérie a mené seule un "combat précurseur" contre le terrorisme, "fléau des temps modernes", et n'a récolté pendant longtemps "qu'incompréhension et suspicion" de la part des autres pays

Réagissant aux accusations du Comité des droits de l'Homme de l'ONU, le président de la Commission nationale pour la défense et la promotion des droits de l'Homme (officiel), Farouk Ksentini, a formellement démenti l'existence en Algérie de centres de détention secrets, et de centres de torture, et réfuté l'accusation, qu'il considère comme relevant de la diffamation, de pratique de la torture. Farouk Ksentini a accusé le Comité de "tenter de porter atteinte à la réputation de l'Algérie" d'avoir "dans le passé" (le Comité n'a cependant guère de passé, puisqu'il a été créé en 2005) pris "fait et cause pour le terrorisme contre l'Algérie", et de "défendre le terrorisme". Farouk Ksentini a défendu la "réconciliation nationale" en affirmant qu'elle "a permis d'empêcher de nouveaux candidats de monter aux maquis", et justifié l'indemnisation des familles de "disparus" en échange de leur abandon des poursuites, en expliquant que "la poursuite de la vérité relèverait quasiment de l'impossible". Le président du syndicat des magistrats, Djamel Laïouni, et le ministre de la Communication, Rachid Boukerzaza, ont également démenti l'existence en Algérie de prisons secrètes, de centres secrets de détention et de centres de torture.


L’Algérie devant le Comité des droits de l’Homme

(FIDH 23.10)

Paris, Genève, le 22 octobre 2007 - Le Collectif des familles de Disparu(e)s en Algérie (CFDA) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) rencontreront ce jour le Comité des Droits de l’Homme des Nations Unies afin de lui faire part de leurs préoccupations et attentes en vue de l’examen final de l’Algérie. En effet, cette réunion a lieu à la veille de l’examen du 3ème rapport périodique de l’Algérie, attendu depuis 2000, par le Comité.

En juillet dernier, le CFDA, à travers son rapport alternatif présenté conjointement avec la FIDH (disponible sur internet, à l’adresse suivante : http://www.ohchr.org/english/bodies/hrc/hrcs91.htm) avait pu exposer, devant les membres du Comité des droits de l’Homme, la réalité des violations graves des droits de l’Homme commises par l’Algérie et les différents éléments faisant état du non-respect, par l’Algérie, du Pacte international sur les droits civils et politiques. A la suite de cette première phase d’examen, le Comité a rendu public les questions posées à la délégation algérienne au sujet des violations des dispositions du Pacte qui auraient été commises en Algérie. La liste de ces questions du Comité à l’Etat partie est révélatrice de la prise en compte par l’organe onusien des préoccupations exprimées par le CFDA et la FIDH.

La violation par le gouvernement algérien de ses obligations internationales affecte tout particulièrement les familles de disparu(e)s. Malgré les milliers de cas de disparitions forcées recensés par le CFDA, les autorités algériennes nient toujours aux familles de disparu(e)s leurs droits à la Vérité et à la Justice. Les familles de disparus et leurs représentants ont interpellé toutes les institutions algériennes afin d’ouvrir un dialogue franc et trouver ensemble « La solution » juste à ce dossier et pour faire la lumière sur le sort de chaque disparu. En réponse, le président a organisé un référendum sur la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Avec l’adoption de cette Charte et de ses textes d’application, les autorités algériennes pensent pouvoir clore ce dossier d’un revers de la main en octroyant une indemnisation afin de faire taire les victimes et en les obligeant à faire établir un jugement de décès sans avoir jamais vu le corps du disparu et sans connaître la Vérité sur son sort. Seules l’impunité et l’amnestie prévalent dans ces textes, comme si les années sanglantes de la dernière décennie n’avaient jamais existé.

Le CFDA réclame avec force l’établissement d’une Commission nationale pour la vérité afin que la lumière soit faite sur le sort de toutes les victimes d’« une guerre sans nom » qui a ravagé le pays pendant plus d’une décennie. Une réparation à la fois collective et individuelle doit être apportée aux victimes et à leurs familles pour que le peuple algérien puisse de nouveau vivre ensemble dans un climat de paix véritable et pérenne.

Nos associations souhaitent vivement que le Comité des droits de l’Homme des Nations Unies entende la voix des victimes du conflit armé algérien et que l’examen, qui a lieu demain au Palais Wilson, ait un impact constructif et positif sur la situation des droits de l’Homme en Algérie.

Algérie - Comité Droits de l’Homme des Nations Unies : Le Comité Droits de l’Homme épingle l’Algérie

(FIDH 2.11)

Le Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) se félicitent des recommandations du Comité des droits de l’Homme, demandant instamment aux autorités algériennes d’abroger l’article 46 de l’Ordonnance 06-01- portant application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale- bafouant la liberté d’expression. Il s’agit d’une victoire importante pour tous ceux qui dénoncent le caractère liberticide de cette charte.

Le Comité demande également au gouvernement algérien que l’article 45 de l’ordonnance précitée, interdisant aux victimes tout recours devant la justice, soit amendé afin que les crimes de disparitions, tortures, massacres et viols fassent l’objet d’enquêtes et que les responsables soient enfin traduits en justice. Le Comité réaffirme en outre le droit fondamental des familles de disparus à obtenir réparation - notamment par une indemnisation adéquate, et exhorte l’Algérie à abolir l’obligation faite aux familles de disparus d’attester de la mort de leur proche pour pouvoir prétendre à l’indemnisation. Le Comité appelle l’Algérie à établir un registre national des centres de détention et des personnes détenues, accessible en particulier aux familles et aux avocats des détenus.

« Nous appelons le gouvernement algérien à mettre en oeuvre le plus rapidement possible ces recommandations au regard du climat d’impunité qui prévaut toujours en Algérie. La récente condamnation de Mohamed Smain, responsable de la section de Relizane de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) qui oeuvre activement pour la recherche de la vérité sur les disparus, témoigne du harcèlement subi par ceux qui se battent pour faire valoir les droits des victimes (1) », a déclaré Souhayr Belhassen, présidente de la FIDH.

Le Comité est préoccupé par le fait que de nombreuses organisations et défenseurs des droits de l’Homme ne puissent exercer librement leurs activités. A ce propos, le Comité demande à ce que l’Etat garantisse le droit de toute association de former un recours contre tout refus d’enregistrement, et qu’il s’engage à respecter et protéger les défenseurs des droits de l’Homme. Le Comité des droits l’Homme des Nations unies appelle aussi le gouvernement algérien à garantir pleinement la liberté de la presse et la protection des journalistes.

Enfin, le Comité rappelle au gouvernement algérien qu’il doit examiner la nécessité de maintenir l’état d’urgence, en conformité avec le Pacte international des droits civils et politiques.

« Nous nous félicitons des préoccupations émises par le Comité sur les nombreuses et graves violations des droits de l’Homme qui ont été commises en toute impunité, notamment par des agents publics, et qui continueraient de l’être en Algérie », a déclaré Nassera Dutour, présidente du CFDA.

La FIDH et le CFDA appellent les autorités algériennes à mettre en oeuvre l’ensemble des recommandations. Les deux organisations continueront de suivre avec la plus grande attention la situation en Algérie et notamment l’état de la mise en oeuvre de ces recommandations.


(L'Expression 3.10 / El Khabar 28.10 / El Khabar 1.11 / Le Soir d'Algérie 24.11) L'ONG américaine Freedom House a rendu un rapport sur la situation des droits humains en Algérie, constant à la fois "des progrès considérables vers la réduction de la violence interne et l'amélioration des conditions économiques" et le peu d'empressement du pouvoir "à démocratiser la vie politique du pays et le propulser vers une véritable économie de marché". Freedom House appelle à une "solution juste et équitable au conflit" opposant les forces de sécurité aux groupes armés, critique une charte présidentielle "favorisant l'amnésie" en offrant l'amnistie, et récclame la levée de "toutes les restructions sur les activités politiques des membres du FIS", dont elle juge les procès des dirigeants "pas équitables". Enfin, Freedom House appelle à la levée de l'état d'urgence. La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) en a fait autant, ainsi que le Comité des droits de l'Homme des Nations Unies, qui recommande lui aussi d'ouvrir le champ politique en permettant aux militants du FIS d'exercer leurs droits politiques. Devant le Comité, le représentant algérien, Idriss Al Djazaïri a répondu que la levée de l'état d'urgence dépendait des circonstances, puisque ce sont celles-ci qui ont amené le gouvernement à le décréter en 1992.


(Quotidien d'Oran 1.10 / El Khabar 7.11) Le Collectif des familles de disparus en Algérie et SOS Disparus ont dénoncé le 30 septembre des pressions exercées par les autorités sur les familles de "disparus" pour les contraindre à "des démarches allant à l'encontre de leur droit à la vérité et à la justice", et "boucler" définitivement les dossiers qui les concernent en déclarant morts leurs proches "disparus". Le président de la cellule d'assistance judiciaire de mise en oeuvre de la Charte de réconciliation nationale, Azzi Merouane, a démenti ces accusations., et annoncé que sur une liste de 6400 "disparus", les familles de 5600 d'entre eux ont été indemnisées, les 800 autres étant en train ou en passe d'engager les procédures pour l'être.

Les associations de familles de "disparus" ont également accusé les représentants officiels de l'Algérie participant à l'examen du rapport "Algérie" devant le Comité des droits de l'Homme de l'ONU à genève, d'avoir exercé pressions sur les représentants des familles, et de les avoir invité à aligner leur position sur celles des autorités.

(El Watan 2.9) Mohammed Smaïn, membre du Comité directeur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, chargé du dossier des "disparus", qui avait découvert et dnoncé les charniers dans la région de Relizane, a été à nouveau condamné par la justice pour "dénonciation de crimes imaginaires" -alors que les charniers mis à jour suffiraient à eux seuls à démentir le caractère "imaginaire" des crimes dénoncés par Mohammed Smaïn.


Affaire de Relizane : Condamnation arbitraire d’un défenseur des droits de l’Homme

(FIDH 28/10/2007)

L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), a été informé de la décision rendue le 26 octobre 2007 par la Cour de Relizane à l’encontre de M. Mohamed Smain, responsable de la section de Relizane de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), le condamnant à deux mois de prison ferme, 5000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des neufs plaignants pour dénonciation de crimes imaginaires. M. Smain a été relaxé des faits de diffamation et outrage. Il a informé l’Observatoire de son intention de se pourvoir en cassation contre cette décision.

Lors de l’audience, qui s’est tenue le 20 octobre 2007 et pour laquelle l’Observatoire avait mandaté un avocat français qui a plaidé aux côtés des avocats algériens de M. Smain, le président a refusé l’audition des témoins de la défense, des parents de disparus qui s’étaient pourtant exprimés, lors de l’audience de février 2002, sur les violations des droits de l’Homme - exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, disparitions, torture, pillages, etc. - perpétrées par Fergane et sa milice depuis 1993.

A l’origine de ce procès, se trouve une plainte déposée par Hadj Fergane, ex-maire de Rélizane, ainsi que huit autres ex-membres d’une milice dite de légitime défense. Cette plainte avait été introduite après que M. Smaïn ait alerté la presse algérienne, le 3 février 2001, sur la découverte et l’exhumation de charniers par les services de gendarmerie et la milice de Fergane. M. Smain avait été appelé à comparaître le 29 décembre 2001 devant le tribunal de Rélizane (une ville située à l’Ouest de l’Algérie, près d’Oran). Il était poursuivi pour diffamation, outrage et dénonciation de crimes imaginaires. Le tribunal l’avait condamné le 5 janvier 2002 à deux mois de prison ferme, 5000 dinars d’amende et 10 000 dinars de dommages et intérêts à verser à chacun des neufs plaignants (peine identique à celle qui vient d’être prononcée).

M. Smain avait fait appel de cette condamnation et la Cour de Relizane l’avait condamné le 24 février 2002 à une année de prison ferme, soit une peine 6 fois plus longue que celle prononcée en première instance, et à 210 000 dinars d’amende - presque cinq fois plus qu’en première instance.

M. Smain s’était pourvu en cassation contre cette décision et la Cour suprême avait renvoyé l’affaire devant la Cour de Relizane au motif que les règles du procès équitable n’avaient pas été respectées.

Le procès de Mohamed Smaïn est exemplaire du climat d’impunité qui prévaut en Algérie, renforcé par l’ordonnance algérienne du 26 février 2006 portant mise en œuvre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Alors que, selon les estimations les plus basses, 7200 personnes au moins ont disparu en Algérie au cours du conflit qui a ensanglanté le pays dans les années 90, les familles de disparus et des défenseurs des droits de l’Homme comme Mohamed Smaïn continuent de demander en vain la vérité et la justice sur le sort de leurs proches. Non seulement les auteurs de violations des droits de l’Homme - dont certains, comme Fergane et ses miliciens qui sont pourtant connus de tous - ne sont pas inquiétés, mais ce sont les défenseurs des droits de l’Homme eux-mêmes, qui demandent, au nom des victimes, que des enquêtes soient diligentées afin d’identifier et de punir les responsables, qui se trouvent poursuivis et condamnés à de lourdes peines par une justice aux ordres.

L’Observatoire dénonce avec la plus grande fermeté la condamnation arbitraire de M. Smaïn, qui vise à restreindre son action de protection des droits de l’Homme et sanctionne l’exercice par un défenseur des droits de l’Homme de son droit à " promouvoir la protection et la réalisation des droits de l’Homme et des libertés fondamentales ", conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme.

Les activités de M. Smaïn à Oran et Relizane en faveur des familles de disparus et son action pour que la vérité soit faite sur les violations perpétrées en Algérie sont reconnues au niveau international et national et lui valent d’être la cible des autorités. Il a aidé plusieurs ONG internationales lors de leurs missions d’enquête en Algérie courant 2000. L’Observatoire saisit immédiatement la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et la Rapporteure spéciale de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur les défenseurs des droits de l’Homme.

Les activités de M. Smaïn à Oran et Relizane en faveur des familles de disparus et son action pour que la vérité soit faite sur les violations perpétrées en Algérie sont reconnues au niveau international et national et lui valent d’être la cible des autorités. Il a aidé plusieurs ONG internationales lors de leurs missions d’enquête en Algérie courant 2000. L’Observatoire saisit immédiatement la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’Homme et la Rapporteure spéciale de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples sur les défenseurs des droits de l’Homme.

L’Observatoire demande plus généralement aux autorités algériennes de se conformer, en toutes circonstances, aux instruments internationaux et régionaux de protection des droits de l’Homme, ainsi qu’aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’Homme, qui prévoit notamment en son article 6.b que « chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres, d’étudier, discuter, apprécier et évaluer le respect, tant en droit qu’en pratique, de tous les droits de l’Homme et de toutes les libertés fondamentales, et par ces moyens et autres moyens appropriés d’appeler l’attention du public sur la question ».

(L'Expression 28.8 / El Khabar 1.11 / Le Soir d'Algérie, la Tribune 7.11 / El Watan, Le Soir d'Algérie 8.11 / Le Jour d'Algérie 17.11) Quatre détenus, impliqués dans des affaires de "terrorisme", de la prison algéroise de Serkadji ont entamé fin octobre une grève de la faim pour protester contre leur transfert dans des quartiers de droit commun.

Le dossier de la mutinerie de Serkadji, en 1995, qui avait fait plus d'une centaine de morts (officiellement cent, 96 prisonniers et 4 gardiens), devait être traité une nouvelle fois (après un premier traitement en 2000) le 7 novembre par la Cour d'assises d'Alger, avec comme accusé principal Hamid Mebarki, gardien condamné une première fois à la réclusion à perpétuité comme le principal instigateur de la mutinerie, rejugé en cassation, et comme témoin, notamment, Abdelhak Laâyada, ancien "émir" des GIA. Finalement, le procès a été renvoyé à une prochaine session, suite à l'exigence des avocats de la défense d'entendre comme témoin l'ex-directeur de la prison.

Le dernier rapport de la Commission nationale (oficielle) consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme confirme le surpeuplement des prisons algériennes. L'Algérie compte, fin juillet, 54'220 personnes détenues dans 127 prisons. Une prison comme celle d'El Harrach, l'une des plus anciennes du pays, concentre 2500 détenus, dont 40 % ont moins de 27 ans. Dans l'ensemble des prisons algériennes, 1000 enfants et adolescents (moins de 18 ans) sont emprisonnés. Le recours trop systématique à la détention préventive est vraisemblablement l'une des causes de la surpopulation carcérale : 12 % des détenus le sont à titre provisoire. En outre, le taux de récidive est important : 43 % des détenus libérés récidivent, chaque année. Pour désengorger les prisons, trois méthodes sont utilisées : la mise en liberté conditionnelle (9474 détenus en ont bénéficié en 2007), les grâces présidentielles et la construction de nouvelles prisons : sur les 127 prisons algériennes, 59 date du XIXe siècle, 36 ont été ouvertes en 1900 et 1962. 13 établissements pénitentiaires devraient être construits d'ici 2009 (les chantiers de dix d'entre eux sont déjà ouverts), pour 19'000 places supplémentaires. Au total, 81 établissements pénitentiaires nouveaux ou rénovés sont au programme du gouvernement.

(Quotidien d'Oran 31.10 / Quotidien d'Oran 7.11 / Liberté 10.11 / Quotidien d'Oran 15.11 / L'Expression, Liberté 18.11 / El Watan 20.11 / El Watan 26.11 / Liberté 4.12) La Ligue internationale des droits de l'Homme a demandé, le 17 novembre, l'abolition de la peine de mort, en Algérie comme ailleurs. Le Président de la Commission nationale (officielle) de protection des droits de l'Homme, Farouk Ksentini, s'est déclaré favorable à la peine de mort "lorsqu'il s'agit de rapt suivi de meurtre d'enfants", tout en se déclarant, assez contradictoirement, foncièrement opposé à la peine de mort. Celle-ci est régulièrement prononcée en Algérie, essentiellement contre de présumés "terroristes", mais un moratoire est appliqué sur son exécution depuis août 1993 (sous réserve des exécutions extra-judiciaires) et les peines de mort sont communées en réclusion à perpétruité. Des centaines de condamnés à mort sont détenus dans les prisons algériennes.

Le 29 octobre, dix présumés "terroristes" ont été condamnés à mort par contumace par le tribunal criminel de Boumerdès (deux d'entre eux pour la deuxième fois), pour leur implication dans des actes terroristes, dont des attentats à la bombe contre les commissariats de police de Reghaïa et Dergana en septembre 2006 (trois morts, une vingtaine de blessés). Six autres présumés "terroristes" avaient déjà été condamnés à mort pour les mêmes faits. En juin, le tribunal de Boumerdès avait déjà prononcé 43 condamnations à mort par contumace.

Le 6 novembre, dix présumés "terroristes" ont été condamnés à mort, par contumace, par le tribunal criminel de Tizi Ouzou, et cinq autres (qui comparaissaient) par le tribunal criminel d'Alger

Le 14 novembre, trois peines de mort ont été prononcées à Annaba pour l'assassinat crapuleux d'un juge d'Oum El-Bouaghi en décembre 2006.

Le 27 novembre, l'ancien "émir national" du GSPC, Hassah Hattab, présumé "repenti", a été condamné à mort par la Cour d'Alger, ainsi qu'un co-accusé franco-algérien.

Le 3 décembre, un ancien "émir" d'un GIA, arrêté en 2004, a été condamné à mort par la Cour d'Alger.

Le 8 novembre, un vieillard de 74 ans, souffrant apparemment de la maladie d'Alzheimer, a été condamné à Boumerdès à vingt ans de prison pour appartenance à un groupe terroriste.

(Justicia Universalis, Le Jour d'Algérie 27.10 / El Watan, Liberté 3.11 / Algeria-Watch 6.11 / Le Jour d'Algérie 10.11 / Le Monde 22.11 / Le Jour d'Algérie 1.12 Liberté 2.12 / Le Jour d'Algérie 8.12 / corr.) l'ex-lieutenant-colonel du DRS (Sécurité militaire) Mohamed Samraoui, qui avait témoigné à Paris dans le procès intenté par le général Nezzar à Habib Souaïdia, et avait publié "Chronique des années de sang" à Paris en 2003, a été arrêté le 22 octobre en Espagne, en vertu d'un mandat d'arrêt international lancé par la justice algérienne, qui l'a inculpé de "désertion et propos calomnieux contre l'armée" (il avait accusé les services spéciaux d'avoir manipulé les groupes armés), et même "activité terroriste".

Une partie de la presse privée algérienne a presque uanimement salué l'arrestation de Samraoui, exilé depuis 1996 en Allemagne, en le recouvrant de qualificatif injurieux : "féroce partisan de la campagne de dénigrement" de l'Algérie et "félon (...) soupçonné d'être un agent des services secrets français" pour "Le Jour d'Algérie", "colonel félon" pour "Liberté"

En revanche, cette arrestation a suscité la protestation de l'ONG Justicia Universalis et de plusieurs personnalités algériennes, dont le président du FFS Hocine Aït Ahmed, et françaises. Hocine Aït Ahmed a qualifié l'arrestation de Samraoui de "scandale authentique", et le mandat d'arrêt algérien de "fallacieux".

Dix jours après avoir été arrêté, Mohamed Samraoui a été remis en liberté, le 31 octobre, après que la justice espagnole se soit fait confirmer que Samraoui bénéficiait de l'asile politique en Allemagne. En attendant de pouvoir quitter l'Espagne, Mohamed Samraoui devait y rester sous contrôle judiciaire pendant 40 jours. Le 5 décembre, il a annoncé sa décision de rejoindre sa famille en Allemagne, à expiration du délai légal d'attente et de contrôle judiciaire (expirant le 2 décembre), après avoir été menacé de mort.

"Liberté" attribue la libération de Samraoui aux "pressions exercées par les militants des ONG françaises des droits de l'Homme" et à une intervention de Hocine Aït Ahmed auprès du gouvernement socialiste espagnol.

Proche du "Mouvement algérien des officiers libres" (MAOL), mis en sommeil en 2005, Mohammed Samraoui est l'un des membres fondateurs du "mouvement politique algérien" Rachad, créé par des exilés -et au sein duquel il a annoncé avoir "gelé" ses activité.

(Jeune Indépendant 22.11) Le directeur du Centre de formation professionnelle de Hassi Bounif, près d'Oran, est décédé le 20 novembre pendant sa garde à vue dans les locaux de la police de sûreté d'Oran, au lendemain de son interpellation pour une affaire de vol de voiture. Selon les proches du directeur, celui-ci souvrait de diabète. Le commissariat dans lequel il est décédé avait été mis en cause récemment par des accusations de sévices exercés sur des jeunes.



POUR AMNESTY INTERNATIONAL, LA LIBÉRATION DE MILLIERS DE PRISONNIERS EST UNE MESURE POSITIVE

APPEL POUR UNE COMMISSION D'ENQUETE NATIONALE ET INTERNATIONALE EN ALGERIE

Appel de défenseurs arabes des droits de l'Homme pour la vérité sur le sort des disparus en Algérie


Les Algériens, parias dans toute l'Europe ?



(Il Manifesto 23.8 / El Watan 29.8 / El Khabar 30.8 / Liberté 11.9 / Quotidien d'Oran 19.9 / Le Quotidien d'Oran 25.9 / Le Quotidien d'Oran 29.9 / Liberté 1.10 / Quotidien d'Oran 16.10 / El Watan 4.11 / Liberté 7.11 / L'Expression 10.11 / El Watan 11.11 / Quotidien d'Oran, Le Monde 5.12 / ONU 14.12) Selon la marine algérienne, plus de 1200 émigrants clandestins ("harragas"), et jusqu'à 4500 selon d'autres sources, ont été interceptés avant qu'ils aient pu quitter les eaux territoriales algériennes dans les huit premiers mois de 2007; ils n'étaient que 750 pour toute l'année 2006. En trois ans (2005 à 1008), les garde-côte ont arrêté 2340 "harragas", dont 1302 ont été "sauvéd d'une mort certaine". 84 cadavres de "harragas" ont été repêchés entre le 1er janvier et le 30 novembre 2007. Selon la Gendarmerie algérienne, 129 tentatives d'embarquer ont été empêchées entre le 1er janvier 2005 et fin juin 2007 et selon des chiffres officiels, plus de 300 émigrants clandestins ont été interceptés au large d'Annaba dans les neuf premiers mois de 2007. Ces chiffres ne donnent qu'une faible idée du nombre de "harragas" ("brûleurs de route") tentant, et parfois réussissant, à quitter l'Algérie par la mer, à bord d'embarcations de fortune. Selon la revue de presse "Fortress Europe", de l'Observatoire sur les victimes des migrations, 2023 personnes sont mortes ou portées disparues dans les huit premiers mois de l'année en tenant de rejoindre les côtes italiennes à partir de la Libye, de la Tunisie et de l'Algérie, 12'753 migrants sont arrivés en Sicile dans les neuf premiers mois de l'année, et 1396 "harragas" partis d'Algérie ont rejoint la Sardaigne par la mer. Selon "El Watan", ils seraient au minimum cinquante à essayer chaque jour de quitter clandestinement l'Algérie pour l'Europe. Selon le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), 207 personnes et migration illégale sont mortes noyées en une semaine (la première de décembre) ou portées disparues en Méditrerranée, dans le golfe d'Aden, dans les Caraïbes ou au large de l'Afrique de l'ouest.

Le 14 août, plus de 170 immigrants illégaux algériens étaient arrivés en une nuit en Sardaigne à bord de 12 embarcations, puis, le surlendemain, 23 nouveaux "harragas" ont été sauvés du naufrage par la marine italienne. Plus d'une centaine de jeunes Algériens partis d'Annaba sont parvenus le 27 août, dans huit barques, en Sardaigne. Le lendemain, plus d'une centaine de "harragas" ont à nouveau atteint les côtes sardes dans de petites barques. Début septembre, douze "harragas" ont été récupérés par les garde-côte algériens au large d'Oran.106 "harragas" à bord de cinq embarcations ont été interceptés par les garde-côtes algériens les 9 et 10 septembre au large des côtes de la région d'Annaba. Ils ont déclaré avoir payé 150'000 dinars (environ 1500 euros) pour prix de leur passage vers l'Europe, mais selon "Liberté", ce tarif est l'un des plus bas pratiqué et le prix du passage peut atteindre le double. Le 15 septembre, huit "harragas" ont été secourus au large d'Oran par un cargo. 143 immigrants clandestins, principalement des Algériens, ont été interceptés le 18 septembre au large de la Sardaigne, par groupes d'une vingtaine. Trente-trois "harragas" ont été repêchés le 30 septembre par les gardes-côtes algériens au large d'Annaba, après que leur embarcation (un sardinier qu'ils avaient volé à Skikda) ait coulé après avoir heurté une vedette des garde-côte. Fin septembre toujours, les corps de trois jeunes hommes ont été repêchés au large de Ghazaouet. Ils étaient partis à destination de l'Espagne avec onze autres personnes. A la mi-octobre, les corps de trois "harragas" ont été rejetés sur les côtes tunisiennes, près de Sejnane. Dans la nuit du 5 au 6 novembre, une trentaine de "harragas" (des hommes âgés de 22 à 42 ans) ont été interceptés au large d'Oran par des garde-côtes algériens. Début décembre, 23 "harragas" en perdition sur une embarcation pneumatique ont été secourus au large de Mostaganem, onze sont portés disparus et le corps d'un noyé a été repêché par un navire hollandais.

A Porto Pino, en Sardaigne, à 125 miles marins d'Annaba, chaque jour voit l'arrivée d'immigrants clandestins partis d'Afrique du nord, et le plus souvent interceptés par les garde-côtes italiens avant de débarquer, ou par les douaniers à leur débarquement. La Sardaigne est devenus, après l'île italienne de Lampedusa, le principal canal d'immigration clandestine d'Africaine en Italie. La plupart des Algériens débarquant en Sardaigne (presque exclusivement de jeunes hommes, et à 90 % chômeurs) partaient de Skikda, Annaba ou El-Tarf et avaient pour objectif la France, par la Corse. Début octobre, une trentaine d'entre eux ont été arrêtés à Merseille Le passage par la mer est devenu le mode quasi exclusif de l'émigration clandestine algérienne, note la Gendarmerie algérienne. 35 personnes sont mortes dans les huit premiers mois de 2007 en tentant le passage entre Annaba et la Sardaigne. Entre 2005 et 2007, le nombre d'immigrants clandestins interceptés dans les eaux sardes a plus que doublé, pour atteindre le millier (au moins). Les côtes de Sicile et l'île de Lampedusa ont accueilli plus de 21'000 immigrants clandestins en 2006, et l'Italie a fait état de l'arrivée de 12'419 immigrants clandestins pour les huit premiers mois de 2007, soit moins que pendant la même période en 2006 (14'511)

L'Algérie n'ayant pas encore signé avec l'Italie de convention de réadmission volontaire des immigrants illégaux (elle en a signé avec l'Espagne et la France, notamment), ceux-ci sont internés en Italie, quand ils sont récupérés par les autorités. A leur arrivée en Sardaigne, en Sicile ou à Lampedusa, les immigrants interceptés sont conduits dans un centre temporaire pour deux ou trois jours, puis transférés sur le continent dans des centres de rétention.

(L'Expression 16.8 / Le Quotidien d'Oran 29.9 / El Watan 11.10 / El Watan 11.11 / El Watan 3.12) La Sûreté nationale algérienne a annoncé que plus de 10'900 personnes avaient été reconduites à la frontière entre le 1er janvier 2005 et le 31 août 2007, la plupart provenant d'Europe, et la moitié d'entre elles après avoir commis des délits. Selon l'Observatoire sur les victimes des migrations "Fortress Europe", qui qualifie l'Algérie de "vaste prison aux portes de la forteresse Europe" et de "gendarme de l'Union Européenne", 40'000 immigrants illégaux issus de 54 nationalités ont été arrêtés en Algérie entre 2000 et 2007, 27'500 ont été reconduits aux frontières sahariennes du Mali et du Niger, puis abandonnés à eux-mêmes dans le désert. Selon les autorités algériennes, près de 8000 immigrants illégaux, de 48 nationalités différentes (33 % de Nigériens, 13 % de Maliens, 10 % de Nigérians, 10 % de Marocains) ont été arrêtés pendant le seul premier semestre 2007. En 2006, ces arrestations avaient été au nombre de 13'000, et depuis 2002 de 35'000 au moins. Pendant la seule nuit du 9 au 10 octobre, 107 immigrants clandestins ont été arrêtés par la Gendarmerie dans l'Oued Jorg, près de Magnia (w. Tlemcen) ou un millier d'immigrants clandestins africains sont installés. De janvier à octobre 2007, le nombre des immigrants clandestins, arrêtés ou non, aurait en Algérie atteint les 60'000, la quasi-totalité d'entre eux espérant pouvoir continuer leur voyage vers l'Europe.

(Le Jour d'Algérie 25.9) Selon un sondage effectué entre septembre 2006 et janvier 2007 en Algérie, Maroc et Tunisie auprès de 992 émigrants des trois pays du Maghreb revenus, volontairement ou contraints, dans leur pays, 27 % d'entre eux (et 45 % de ceux qui ont été contraints de revenir dans leur pays d'origine) avaient l'intention de s'établir définitivement dans le pays d'accueil, et 45 % d'y résider provisoirement. Pour 81 % des sondés, leur situation financière s'était améliorée à l'étranger par rapport à ce qu'elle était dans leur pays d'origine (mais 47 % de ceux qui y sont revenus spontanément déclarent qu'au contraire, c'est à leur retour que leur situation s'est améliorée). 70 % des migrants ont transféré des fonds dans leur pays d'origine, à destination de leur famille restée au pays.

(Quotidien d'Oran 7.10) Plus de 3400 Algériens, dont 76 femmes, ont été placés en rétention administrative avant expulsion de France, en 2006. Ils occupent en nombre la deuxième place, derrière les Roumains (dont le pays d'origine est devenu membre de l'Union européenne, ce qui en fait des citoyens européens bientôt au bénéfice de la liberté de circulation dans l'Union), dans le "classement des expulsés". Les Algériens représentent 12,21 % de la population des expulsés, derrière les Roumains (14,22 %) et devant les Marocains (9,13 %), les Turcs (7,78 %), les Tunisiens (4,32 %) et les Chinois (4,24 %). Rien qu'à Paris, un millier d'Algériens ont transité par des deux centres de rétention de la Capitale.



Débat et conflit politiques et manoeuvres politiciennes : naissance ou avortement d'une démocratie ?


Crise et conflits en kabylie
Les grandes lignes de l’accord UE-Algérie

(El Watan 28.7 / Jeune Indépendant 30.7 / El Watan 11.8 / El Watan 14.8 / L'Expression 20.8 / El Watan 23.8 / Quotidien d'Oran 28.8 / El Watan 2.9 / Liberté, El Watan 8.9 / El Watan 10.9 / La Tribune, Liberté 11.9 / Le Courrier d'Algérie, le Jeune Indépendant, la Tribune 29.9 / Le Courrier d'Algérie 1.10 / corr.) Le 4ème Congrès du Front des Forces socialistes s'est tenu les 6 et 7 septembre à Zeralda, sous la présidence de Hocine Aït Ahmed et en présence d'un millier de délégués, d'hôtes algériens, dont l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche et l'ancien secrétaire général du FLN Abdelhamid Mehri, de représentants des syndicats autonomes et du mouvement associatif, et d'invités étrangers -plusieurs représentants de partis socialistes étrangers, dont ceux des partis français, italien et suisse, étant empêché d'y assister faute d'avoir obtenu le visa nécessaire.

Ce quatrième congrès du FFS aurait du se tenir en 2004. La commission de préparation du congrès était composée d'un tiers de membres du Conseil national, élu par ce dernier, d'un tiers de représentants élus par les militants et d'un tiers désigné par le président du parti. "Le parti fonctionne dans un climat apaisé" et une "communion retrouvée entre les différentes instances", a estimé le Premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, dans un entretien à "El Watan", les "contestataires" du FFS (qui revendiquaient la tenue d'un "congrès extraordinaire réconciliateur") dénonçant quant à eux les conditions dans lesquelles le congrès a été préparé, s'est tenu et a pris ses décisions (voir plus loin). La fédération d'Annaba s'est ainsi insurgée contre sa "marginalisation" et a qualifié le congrès de "mascar4ade". Karim Tabbou avait d'ailleurs déclaré que la participation des "démissionnaires" du parti au congrès n'était "pas envisageable".

Dans son intervention au congrès, Hocine Aït Ahmed a rappelé que la raison d'être du FFS restait de lutter pour que soient bannies d'Algérie "les intimidations, la terreur, les disparitions, la guerre civile, la guerre contre les civils et les guerres à caractère ethnique". Pour le président du FFS, les peuples du Maghreb "sont en droit d'aspirer à la démocratie telle que définie par l'ONU" (Hocine Aït Ahmed propose la création d'un Parlement maghrébin), et de concrétiser cette aspiration selon leurs propres valeurs : "L'Algérien a le droit d'avoir des droits. Il a le droit à la vie, à la dignité et au bonheur".

Reconnaissant qu'il y avait lieu de "faire le point" sur le fonctionnement du parti, Hocine Aït Ahmed s'est dit toujours "disponible et prêt à servir" à la tête du parti.

Pour sa part, Mouloud Hamrouche, dont l'intervention a été très applaudie par les congressiste d'un parti dont il n'est pas membre, a dénoncé "l'absence d'identité nationale (et de) volonté nationale" chez les tenants du pouvoir, et leur "silence abject" devant la vague de suicides de jeunes et d'émigration clandestine. Il a estimé que le changement politiquement passait aussi "par le changement des hommes".

L'ancien secrétaire général du FLN (invité au même titre que Mouloud Hamrouche) a plaidé pour un "changement radical", sans "recours à la violence et (à) l'exclusion", et pour l'unité des Algériens pour la "construction d'un Etat démocratique", construction "en suspens depuis l'indépendance", mais qui est la seule solution pour "mettre fin à la violence".

Le Congrès a réélu Hocine Aït Ahmed à sa présidence. Dans son discours de clôture, le président du FFS a estimé que le débat et la contestation internes au parti avait été tranchés : "aucune manipulation frondeuse ne nous fera dévier de notre ligne originelle pour le combat de la démocratie, aucune ambition, aucun calcul ne fera abdiquer notre volonté d'ouverture". Toutefois, Hocine Aït Ahmed a estimé que le parti avait "failli à son devoir d'ouverture vers la société" et devait "faire sa thérapie", même en présence d'amis "non complaisants", car au sein même du FFS, "les jugements de valeur l'emportent (souvent) sur les attitudes d'écoute et sur la reconnaissance des qualités des uns et des autres". Lors de la première réunion du nouveau Conseil national élu par le congrès du parti, Hocine Aït Ahmed a en outre reconnu que les objectis du congrès précédent n'avaient pas été atteints, du fait de dysfonctionnements et de "dérives", dont le président du parti a ajouté qu'elles lui avaient "fait mal". "L'environnement politique, le manque de liberté d'expression et le musellement de la société ne pouvaient pas ne pas nous contaminer", a expliqué Hocine Aït Ahmed, en ajoutant que le dernier congrès avait doté son parti des "balises nécessaire pour le protéger de certains dangers".

Le 10 septembre, lors de la première réunion du nouveau Conseil national, Hocine Aït Ahmed a désigné (c'est-à-dire reconfirmé) Karim Tabbou pour un mandat de deux ans au titre de Premier secrétaire du parti. Karim Tabbou s'est dit avoir été "écoeuré par les logiques (clanistes) et les courses pour les responsabilités qui ont caractérisé le parti au cours d'une certaine période", et a estimé "inacceptable" que les militants d'un parti démocratique "refusent l'alternance". Hocine Aït Ahmed a quant à lui précisé que "le but est de permettre la circulation des responsables et des élites, pour ne pas devenir un simple appareil", et qu'il fallait "banaliser l'autorité" et l'obliger à "rendre des comptes". Le congrès a par ailleurs modifié la composition du Conseil national, y introduisant, en sus des cent membres élus par le congrès, des représentants du monde universitaire, de l'émigration, des anciens militants de 1963, des femmes et, à titre d'observ ateurs, des syndicats et des mouvements sociaux.

L'organisation, la tenue, les décisions et les suites du congrès du FFS ont été critiquées, dénoncées ou récusées par les "contestataires" du parti. Le 22 août déjà, un groupe d'opposants, réclamant un congrès extraordinaire, ont accusé la direction du FFS de violer les statuts du parti, d'"abuser de l'éloignement" de Hocine Aït Ahmed et de "dissoudre des structures", notamment au sein de l'émigration. Dans un document daté du 2 septembre, le FFS-Ile de France estimait que la préparation du congrès n'avait pas été "à la hauteur de l'enjeu politique et organique" qu'il représentait, et a dénoncé "l'ostracisme douloureusement ressenti" dont a été victime le FFS-immigration, "rayé de l'organigramme du parti" (et remplacé par une représentation "de substitution") et "(mis) à l'écart des préaratifs" de l'audit et du congrès du parti. pour le FFS-Ile de France, les instances dirigeantes "se sont enfermées dans un mutisme absolu" face aux questionnements du FFS-Ile de France à propos des "purges et (des) diverses pratiques antidémocratiques" de ces derniers mois, et la direction du parti a adopté une "posture de juge et partie". Dans ces conditions, estime le FFS-Ile de France, le congrès du parti ne sera qu'un "congrès de façade", organisé en contradiction avec les statuts, et sans que les "conditions minimales pour la tenue d'un vrai congrès" aient été réunies. La Fédération d'Annaba est d'un avis semblable : dénonçant ce qu'elle considère comme sa "marginalisation", elle estime que ses délégués au congrès seront "cooptés" par la direction nationale et ne les représenteront pas, et prévoit un congrès "préfabriqué". Dans une déclaration rendue publique le 30 septembre, le premier secrétaire de la section de Boudjellil a déclaré vouloir "geler" ses activités au sein du parti et rompre tout contact avec une direction nationale qu'il qualifie de "fantoche". Enfin, plusieurs animateurs de la dissidence interne au FFS ont annoncé vouloir s'adresser à l'Internationale Socialiste et lui présenter un dossier attestant des "fonctionnements antidémocratiques" au sein du parti.

Dans un communiqué daté du 29 septembre (anniversaire de la création du parti, en 1963), quatre membres fondateurs du FFS, affirmant s'exprimer en tant que "militants protestataires légalistes" au nom de la majorité des "vétérans" du parti (reçus cependant le 9 août par le Premier secrétaire du parti, et le 5 septembre par le président, dans ce que le communiqué qualifie de "réunion alibi"), qualifient le congrès de Zeralda de "mascarade" et de "simulacre", et accusent l'appareil du parti d'avoir "perdu sa boussole et ses repères" et de "piétiner" les principes du parti pour mener une "épuration" de ceux qui pourraient "gêner un conseil national aux ordres". Les auteurs du communiqué n'en affirment pas moins leur soutien "indéfectible" aux idéaux du parti, et en appellent aux "amis politiques (du FFS) en Algérie et à l'étranger", c'est-à-dire inplicitement au FFS-immigration et à l'Internationale socialiste. Les "militants protestataires légalistes" estiment en outre que les "conditions de participation aux élections locales (de novembre) ne sont pas réunies", et accusent l'"appareil" d'avoir pris la décision de participer à ces élections "sans débat et sans avoir tiré la quintessence des mandats précédents".

Le 18 novembre, les "militants protestataires légalistes" ont rendu publique une déclaration, signée de huit d'entre eux, dans laquelle ils dénoncent "haut et fort l'éloignement e l'appareil du parti des idéaux et valeurs démocratiques" de celui-ci, et condamnent la décision de participer aux élections locales, ainsi que les méthodes d'élaboration des listes électorales. "Le président du FFS devra assumer seul la responsabilité, toute la responsabilité, de l'échec (électoral) annoncé), concluent les "militants protestataires légalistes".


Textes et documents du congrès du FFS

(FFS 14.9 / Le Jour d'Algérie / Le Jeune Indépendant 19.9 / L'Expression 20.9 / Le Jeune Indépendant 7.10) Dans une déclaration commune, datée du 14 septembre, le président du Front des forces socialistes, Hoc ine Aït Ahmed, l'ancien Premier ministre Mouloud Hamrouche et l'ancien Secrétaire général du FLN Abdelhamid Mehri, "gravement préoccupés par un possible nouvel engrenage de la violence", et convaincus "que la négation du politique, la répression et l'exclusion ne sont pas des solutions aux multiples difficultés et impasses que connaît le régime", en appellent à "la mise en place d'un processus de démocratisation du pouvoir, de son exercice et de son contrôle", processus dans la concrétisation duquel "toutes les composantes de la société s'impliqueraient et s'engageraient ". Les trois signataires de la déclaration se déclarent "disposés à apporter (leur) contribution à la recherche de solutions de sortie de crise dans toutes ses dimensions". Hocine Aït Ahmed avaiot annoncé en 2004 déjà une "initiative politique" à laquelle il entendait associer Mouloud Harouche et Abdelhamid Mehri.

Les partis politiques autres que le FFS, et les responsables politiques autres que ceux proches des signataires, ont dans un premier affecté de considérer cette déclaration comme un "non-événement" n'apportant rien de nouveau et ne méritant pas d'être débattue. Cette position a été celle, notamment, du FLN, du RCD et du Parti des Travailleurs. Au sein du parti islamiste légal MSP, toutefois, on se dit "ouvert à toutes les idées, y compris celles exprimées dans la déclaration" du 14 septembre, mais on attend que le FFS fasse "un pas vers les partis pour enrichir son initiative". Aux marges du champ politique, Anouar Haddam, ancien porte-parole du FIS à l'étranger, exilé aux USA, a déclaré accueillir "favorablement" l'initiative Aït Ahmed-Hamrouche Mehri, au nom de son mouvement (le Mouvement de la liberté et de la justice sociale", qu'il a créé à l'étranger), et du Qatar, l'ancien président du FIS, Abassi Madani, a "joint sa voix" aux "nationalistes nobles" que sont "les frères Abdelhamid Mehri, Mouloud Hamrouche et Hocine Aït Ahmed", pour un "débat sérieux, constructif et transparent entre tous les Algériens, sans exception (...) avant qu'il ne soit trop tard".

Déclaration de Messieurs :
-	Hocine AIT AHMED
-	Abdelhamid MEHRI 
-	Mouloud HAMROUCHE 

Affligés par la situation que vit notre pays et gravement préoccupés par un possible nouvel engrenage de la violence :

Fait à Alger le vendredi 14 septembre 2007

(El Watan 8.12) La démission du Premier secrétaire du FS, Karim Tabbou, qui l'avait remise après l'échec du parti aux élections locales du 29 novembre, a été refusée par le président du parti, Hocine Aït Ahmed, qui a salué l'acte hautement "moral, militant et politique" du Premier secrétaire -lequel a qualifié les élections locales et régionales de "simple exercice de terrain" dont l'îssie n'allait pas faire "perdre au parti sa boussole".


Message de Hocine AIT AHMED au Conseil national du FFS (6 décembre)

(Liberté 18.8 / Le Jour d'Algérie 23.8 / El Khabar 3.9 / El Khabar 4.9 / El Watan, Tribune de Genève 5.9 / Liberté 10.9 / El Watan 11.9 / El Watan 12.9) D'anciens membres de la direction du FIS ont annoncé le 16 août, par la voix de Madani Mezrag, ex "émir national" de l'Armée islamique du Salut, leur intention de créer un nouveau parti politique, se situant explicitement dans la lignée du FIS, mais strictement "dans le respect de la légalité" et sous une autre appellation que celle du FIS. Selon "Liberté", ce mouvement serait notamment créé par, outre Madani Mezrag, Ali Benhadj et Abdelhaq Layada. Madani Mezrag a en outre précisé que si ce nouveau mouvement islamiste ne devait pas être légalisé par les autorités, "nous nous allierons avec le courant nationaliste" (ce qui ne peut guère désigner que le FLN), et a réitéré son soutien à la politique de réconciliation nationale.

Le 2 septembre, le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni a déclaré que des "repentis" de l'AIS pouvaient toujours constituer et déposer un dossier d'agrément pour un nouveau parti politique, et que ces dossiers seraient étudiés comme les autres ("on verra le degré de conformité de ces dossiers à la loi de la concorde civile et à celle de la réconciliation nationale"), ce qui a conduit Madani Mezrag a déclarer que cette position du ministre représentant "un grand pas vers le respect de l'Etat de droit", mais le ministre n'en a pas moins répété ensuite qu'il ne sera pas "celui qui signera l'acte de la réhabilitation du parti dissous". Madani Mezrag lui-même semblait d'ailleurs douter des chances d'un parti reprenant le flambeau du FIS d'être légalisé, puisqu'îl déclarait le 22 août, une semaine après avoir annoncé son intention de créer un nouveau parti politique, qu'il faudrait plutôt "réorganiser les rangs du FIS" pour lui permettre de faire sa rentrée sur la scène politique. Auparavant, avant les élections législatives de mai, Madani Mezrag avait annoncé que d'anciens membres du FIS allaient se présenter sur des listes FLN aux élections -ce que le FLN avait démenti.

L'ancien "numéro 2" du FIS, Ali Benhadj, a été arrêté le 9 septembre, libéré le lendemain alors qu'il devait être présenté le 11 septembre devant un tribunal de Sidi M'hamed pour "atteinte à la sûreté de l'Etat, atteinte à la personnalité du Président, outrage à l'institution militaire et apologie du terrorisme", pour des propos tenus sur la chaîne de télévision "Al Hiwar" après le décès du général Lamari. Ali Benhadj avait appelé à "nettoyer" l'armée algérienne des "criminels et tueurs qui le composent". Ali Benhadj a annoncé qu'il serait probablement reconvoqué par le parquet.

(L'Expression 4.8 / El Watan 9.8 / El Watan, Le Soir d'Algérie 11.8 / Liberté 18.8 / Le Jour d'Algérie 1.9 / El Watan 3.9 / Le Soir d'Algérie 4.9 / El Watan 5.9 / L'Expression 6.9 / El Watan 20.9 / Liberté, l'Expression 22.9 / El Watan 23.9 / Quotidien d'Oran 24.9 / El Watan 26.9 / Le Jeune Indépendant, Le Jour d'Algérie 7.10 / El Watan 8.10 / El Watan 10.10 / Quotidien d'Oran, Liberté 15.10 / Le Soir d'Algérie, Liberté 18.10 / Liberté 20.10 / El Watan 24.10 / L'Expression, El Watan 25.10 / Le Soir d'Algérie, le Jeune Indépendant 28.10 / L'Expression 30.10 / El Watan 3.11 / El Watan 7.11 / El Watan, Le Quotidien d'Oran, l'Expression 8.11 / Liberté 10.11 / Quotidien d'Oran, Le Jour d'Algérie 11.1 / El Watan 12.11 / El Watan 13.11 / Le Quotidien d'Oran 14.11 / Le Jeune Indépendant 17.11 / Jeune Indépendant 18.11 / El Watan 20.11 / El Watan 21.11 / El Watan 24.11 / El Khabar 27.11 / L'Expression 28.11 / Liberté, El Watan, Quotidien d'Oran 1.12 / El Watan 2.12 / El Watan 3.12 / El Watan 4.12 / El Watan, Quotidien d'Oran 8.12 / corr.) Les élections locales et régionales du 29 novembre se sont déroulées avec un taux officiel de participation plus élevé que celui enregistré lors des législatives de mai. Selon le ministre de l'Intérieur, le taux de participation a atteint 44,09 %, et aurait été encore plus élevé si les intempéries n'avaient pas perturbé les opérations de vote. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le taux de participation officiel a atteint 42,47 % pour les municipales et 40,81 % pour les régionales. Le taux de participation le plus bas a été enregistré à Alger, avec 24,11 %

Selon les résultats officiels, le FLN arrive en tête avec 30,05 % des suffrages exprimés, soit un léger recul, suivi du RND et du Front national algérien (FNA), dont la troisième position est une surprise. En quatrième position, on trouve le MSP.

Le Premier ministre Belkhadem, par ailleurs Secrétaire général du FLN, s'est déclaré "satisfait" des résultats de son parti, puisqu'ils "confortent la place du FLN en tant que première force politique".

Le Front national algérien (FNA), considéré par certains comme un "clône du FLN", et qui se qualifie de "parti de l'opposition constructive", a obtenu 11,29 % des sièges, soit 1875 élus, dans les assemblées communales, 275 sièges dans les assemblées wilayales, et a conquis 145 communes.

Le Parti des Travailleurs a obtenu 1142 sièges dans les assemblées communales.

Les partis islamistes légaux (MSP, Ennahda, Islah). ont, ensemble, obtenu environ 10 % des suffrages.

Le RCD a obtenu 4,33 % des sièges dans les assemblées communales et 2,76 % de ceux des assemblées régionales.

Le FFS a obtenu 4,05 % des sièges des assemblées communales et 2,7 % de ceux des assemblées régionales.

Des incidents se sont produits après la proclamation des résultats dans plusieurs localités.

Dans la wilaya de Ghardaïa, où le Conseil religieux des sages ibadites du M'zab, l'Aâzaba, avait appelé à voter pour Ennahda aux municipales et pour le RND aux régionales, c'est le FLN qui arrive en tête (cinq sièges) des municipales à Ghardaïa, suivi du FFS et d'Ennahda (quatre sièges chacun), et c'est le FFS qui arrive en tête aux régionales.

Dans la wilaya de Tizi Ouzou, le RCD a gagné 29 communes sur 67 (dix de plus qu'en 2005), le FFS 18 (neuf de moins qu'en 2005), le FLN 14, le RND et les indépendants trois chacun. Le FFS a perdu la commune de Tizi Ouzou, devant céder la Mairie, au bénéfice ce l'âge, au FLN, puisque les deux partis sont à égalité de sièges. A l'assemblée de wilaya, le RCD a obtenu 16 sièges, le FFS 15, le FLN 10 et le RND 6.

Le mauvais résultat global du FFS (566 sièges dans les assemblées communales, 54 dans les assemblées de wilayas, 118 sièges perdus en Kabylie dans les municipalités.) a eu pour premier effet de provoquer la démission du Premier secrétaire national, Karim Tabbou, qui a expliqué : "Je ne suis pas un politicard, je suis un homme politique. Il y a un devoir important au FFS, c'est celui de rendre des comptes (...)"., démission cependant refusée par le président du parti, Hocine Aït Ahmed, qui a salué l'acte "hautement moral, militant et politique" de Karim Tabbou) Quant au résultat du scrutin, Karim Tabbou, qui avait, avant le scrutin, estimé que les partis de l'alliance présidentielle (FLN, RND, MSP) avaient "tué la démocratie", l'a interprété comme "la victoire de la mafia contre le peuple algérien", et Hocine Aït Ahmed comme une "punition" infligée au FFS par le pouvoir "pour avoir osé être nous-mêmes (...), fidèles à nous-mêmes, à nos engagements et à nos idéaux". Karim Tabbou s'et dit "non surpris" par le résultat des élections, et veut y voir une "opportunité pour engager un ressourcement et un contact avec la population".

Moins mauvais que celui du FFS, le résultat du RCD (qui a gagné une dizaine de municipalités hors de Kabylie) n'en a pas moins été interprété par le chef du parti, Saïd Sadi, comme le signe d'une "épuration des acteurs politiques indociles de tous les grands centres urbains" (le RCD a été privé de sièges à Alger, Boumerdès ou Sétif, par exemple)

Le président Bouteflika ayant par décret fixé au 29 novembre la date des élections locales (communales et wilayales), la campagne électorale s'était ouverte le 8 novembre, dans l'indifférence -"El Watan" se demandait à quoi pouvaient bien rimer des élections locales dans un système qui confine les maires "au rôle de secrétaire du chef de daïra et du wali" (sous-préfets et préfets), et "Le Quotidien d'Oran" observait que "c'est la même langue de bois nationale qui est servie au niveau local". 23 partis étaient en lice dans 1531 communes et 48 wilayas, pour les assemblées populaires communales et les assemblées populaires de wilayas. L'"Expression" a constaté en outre la très faible présence féminine sur les listes, et le très petit nombre de femmes têtes de listes, ou en position d'être élues. Quant au ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, il s'est félicité de ce que 22 % des candidats avaient une formation universitaire, "ce qui constitue une évolution qualitative qui encouragera davantage les citoyens à participer", et que 83 % des candidats ont moins de 50 ans.

Le mandat des élus locaux sortant a été prolongé de 50 jours (il devait se terminer le 11 octobre), plusieurs partis politiques ayant demandé un report des élections locales, pour éviter une abstention massive, après celle qui a marqué les élections législatives du 17 mai. Le ministère de l'Intérieur a annoncé qu'une révision des listes électorales se ferait du 3 au 12 septembre, ce qui a suscité la protestation de plusieurs partis politiques d'opposition, craignant une manipulation : "Zerhouni a une approche policière de la politique. Il veut gérer l'Algérie comme on gère un commissariat", a commenté le Premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou.

En revanche, le ministre de l'Intérieur a annoncé que la révision des codes communal et de wilaya, annoncée depuis une dizaine d'année et régulièrement donnée pour imminente, n'aura pas lieu avant les élections locales, et est en réalité renvoyée à une date indéterminée, la priorité que se donne le gouvernement étant celle de la réforme de la fiscalité locale.

Auparavant, une circulaire envoyée début août par le ministère aux abstentionnistes du mois de mai (65 % de l'électorat selon les chiffres officiels, plus de 80 % selon ceux de l'opposition), leur demandant les raisons de leur abstention (la circulaire a même été envoyée à des personnes décédées), avait déjà inquiété l'opposition, qui y avait vu une menace (d'autant que le ministre a annoncé que les citoyens qui n'auront pas répondu à la circulaire seront "suspendus provisoirement" des listes électorales) L'opposition a rappelé que l'abstention est autant un droit démocratique que le vote. Pour le Front des forces socialistes, l'"enquête" du ministère auprès des abstentionnistes est une manoeuvre "irresponsable" visant à "faire pression" sur les citoyens "qui en ont marre du processus institutionnel qui leur a été imposé", et expriment leur position par l'abstention : "le citoyen algérien ne voit plus l'utilité d'aller voter dans un climat politique où il n'y a plus de libertés publiques et où le vainqueur est désigné d'avance". "Zerhouni a transformé l'Algérie en un immense commissariat", a résumé le Premier secrétaire du parti, Karim Tabbou. Le 22 septembre, le FFS a demandé la démission du ministre Zerhouni, qui n'a "cessé de prouver son incompétence". Pour Ennahda, le "comportement de l'administration" est une "manière de terroriser les citoyens". Même le MSP (islamiste et gouvernemental) a critiqué la démarche du ministère, qu'il qualifie d'"inutile", d'antidémocratique, et d'"arbitraire". Pour le président d'honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme, Ali Yahia Abdennour, la circulaire gouvernementale rappelle le temps du parti unique et s'inscrit "en dehors de tout droit". Autre défenseur des droits humains, Mokrane Aït Larbi rappelle qu'aux Etats Unis la majorité des citoyens ne participent pas aux consultations électorales (c'est aussi le cas en Suisse) et que nul ne leur en fait reproche, car l'abstention est un droit. En revanche, le FLN, le RND et le FN n'ont aucune objection à opposer au "sondage" des citoyens par le gouvernement lui-même. Quant au gouvernement, "l'opération de mise à jour des listes électorales est des plus saines, transparente et honnête", a assuré le 4 septembre le ministre de l'Intérieur Noureddine Yazid Zerhouni, qui explique que les lettres envoyées par le ministère aux abstentionnistes des législatives du 17 mai n'avaient pour but que de savoir si leur abstention était motivée par des raisons politiques "ou seulement (par) des raisons techniques" ou parce qu'elles avaient changé de lieu de résidence sans en avertir les autorités. Finalement, selon le min istère de l'Intérieur, un destinataire de la lettre sur dix a répondu à la lettre adressée aux deux millions et demi d'abstentionnistes

Par ailleurs, l'attribution de numéros aux listes pour les distinguer les unes des autres, au lieu de le faire par des pictogrammes ou des couleurs, ou des photos des leaders des partis, ce qui aurait été plus facilement compréhensible dans un pays qui compte plusieurs millions d'électeurs analphabètes, a été contestée par plusieurs partis, notamment le FFS, le PT et le RCD.

Enfin, le ministère de l'Intérieur a décidé de "décharger" l'administration de la responsabilité de l'installation d'une Commission nationale de surveillance des élections, et de laisser ce soin aux partis, s'ils l'estiment nécessaire, et à leurs frais, ce dont les petites formations sont incapables, et ce qui supposerait en outre un accord, assez improbable, entre les partis. Le ministre a expliqué que la constitution n'imposait pas la création d'une commission officicielle de surveillance des élections, et a également affirm que les partis politiques exigeait que leurs représentants dans la commission soient dédommagés à raison de 80'000 dinars quotidiens, ce que plusieurs partis (le MSP, le RCD, le RND, le PT et le FFS) ont nié. Les réactions à la suppression de la CNISEL ont été variables : le FFS estime que cette suppression "discréditera davantage l'élection", le RND et le PT y sont indifférents, le FLN la regrette, mais sans plus. Sept formations politiques, les unes d'opposition (FFS, RCD, Islah), les autres gouvernementales (RND, MSP), d'autres non-gouvernementales sans être d'opposition (Ennahda, Front national) ont annoncé qu'elles créaient une commission autonome de surveillance des élections. Les sept partis entendent mobiliser les électeurs, veiller à l'impartialité de l'administration, à l'autoomie de la presse et au respect des droits et devoirs des observateurs. Le MSP, qui affirme avoir été à l'origine de cette initiative -finalement morte-née- a exprimé son inquiétude sur la possibilité d'une "fraude massive" : "les bureaux de vote seront livrés aux mains des agents de l'administration", annonce le porte-parole du parti. Le ministère de l'Intérieur a quant à lui assuré que les partis n'avaient "rien à craindre" et que "toutes les dispositions visant la transparence du scrutin" avaient été prises.

Le ministère de l'Intérieur a également annoncé des changements dans les dispositions présidant au dépôt des listes électorales. Ainsi, la collecte de signatures (3 % des électeurs inscrits dans la circonscription électorale communale) pour pouvoir déposer une liste n'est plus exigée des neuf partis politiques "nationaux" (FLN, RND, MSP, FFS, RCD, PT, FNA, Islah et Ennahda), mais reste exigée pour les seize petits partis (Infitah, MJD, Ahd54, ANR, MEN, MNDD, PNSD, FNIC, PRA, RA, MNE, RPR, FND, PRP, MDS, PST). Treize d'entre eux ont d'ailleurs créé une "Alliance pour la sauvegarde de la démocratie". Le ministère a également prolongé les délais de dépôt des candidatures. Les partis politiques semblent en effet avoir eu quelques difficultés à confectionner leurs listes -et les partis d'opposition à les faire accepter par les autorités-, même si les deux principaux partis gouvernementaux, le FLN et le RND, ont nié avoir eu quelque problème que ce soit.

Le FLN présentait 1580 listes pour les élections municipales et régionales, le RND 1570, le MSP 1217. Le Parti des Travailleurs a annoncé qu'il sera présent dans toutes les wilayas, et dans 90 % des communes, le Front des Forces socialistes se présentait dans la majorité des communes, avec pour ambition d'arriver en tête dans la majorité des municipalités des wilayas de Tizi Ouzou et de Bejaïa, mais après l'annulation de pluieurs de ses listes, n'était présent que dans 433 communes de toutes les wilayas, et dans 20 wilayas pour les régionales. Le RCD était présent dans 478 communes de 44 wilayas, et dans 22 wilayas pour les élections régionales. Il visait la présence dans 577 communes et 26 assemblées de wilayas. Les petits partis, en revanche, désavantagés par l'exigence qui reste leur être imposée de faire appuyer leurs listes par au moins 3 % des électeurs dans chaque circonscription (faute d'avoir obtenu 5 % des suffrages lors des précédentes élections), rencontrent de grands problèmes. Le Premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, fait observer qu'on détermine officiellement la représentativité des partis en fonction de résultats obtenus lors d'élections entachées de fraude.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH) a estimé que le mainien de l'état d'urgence empêchait la tenue d'élections libres, et que seule la levée de l'état d'urgence pouvait permettre la tenie d'élections "honnêtes".

L'une des deux ailes "dialoguistes" de ce qu'il reste du mouvement des aârchs de Kabylie (la CADC) a appelé à l'abstention. Du Qatar, l'ancien président du FIS, Abassi Madani, et d'Alger l'ancien "Numéro deux" du FIS Ali Benhadj ont également appelé à boycotter les élections locales. Le GSPC-AQ a fait de même.

La confection des listes électorales a suscité des contestation dans plusieurs partis. Au sein du FLN, elle a pris suffisamment d'ampleur pour que des rassemblements de mécontents aient été annoncés devant toutes les fédérations du parti (mouhafadhas) le 18 octobre, avant une réunion nationale fin octobre, puis à nouveau le 8 novembre, jour de l'ouverture officielle de la campagne. 400 militants, dont d'anciens élus au Parlement et à la direction du parti, ont manifesté devant le siège national du parti à Alger, protégé par une forte présence policière. Les mécontents réclament le départ d'Abdelaziz Belkhadem du Secrétariat général et celui de plusieurs mouhafedh (secrétaires fédéraux), dont celui de Médéa, accusé de n'avoir que le seul objectif de se faire réélire au Conseil de la Nation (Sénat). A Djelfa, le siège de la mouhafadha a été saccagé par les contestataires. Au sein du FFS, le responsable de la section de Gué de Constantine (Alger), s'estimant mal placé sur la liste du parti, est carrément passé au RCD pour y être tête de liste. A Azzefoun (w. Tizi Ouzou), six candidats se sont retirés pour protester contre la modification de la liste par la fédération. A Aït Mahmoud (Beni Douala) et Abi Youcef (Aïn El Hammam), des militants et des candidats ont protesté contre la confection des listes par la fédération, et le classement des candidats. Le 18 novembre, des "militants protestataires légalistes" ont rendu publique une déclaration, signée de huit d'entre eux, dans laquelle ils condamnent la décision même de participer aux élections locales, ainsi que les méthodes d'élaboration des listes électorales.

Pour "Liberté", la confection des listes électorales a illustré "une culture politique qui fait toujours la part belle au régionalisme, au clanisme, au népotisme, au copinage et à la cooptation". Dans les media publics (radio et télévision), la répartition des temps d'antenne entre les différents partis fera la part belle au FLN, qui disposera de 84 passages de cinq minutes, et aux autres partis de la coalition présidentielle : le RND (83 passages) et le MSP 65 passages). Le FN, le PT, le FFS, le RCD, Islah, Ennahda, les Indépendants et AHD 54 auront le même temps d'antenne que le MSP. Sur les 25 formations politiques qui présentent des candidtats, huit n'auront droit à aucun temps d'antenne : le PRA, le PNDS, le PST,. le RPR, le FNIC, le MJD, le MNDD et le MDS.

Le Front des forces socialistes et le Rassemblement pour la culture et la démocratie ont vivement dénoncé les "manoeuvres" et les "entraves" mises par l'administration à la présentation de leurs listes dans plusieurs wilayas. Dans un communiqué daté du 10 octobre, le FFS accuse l'administration d'avoir "refusé délibérément et en violation de toute la réglementation" d'enregistrer les listes du FFS pour des assemblées de wilaya (Khenchella, Chlef, Skikda, Jijel, M'sila, Sétif et Béchar) et des assemblées communales (à Ghardaïa, sur neuf candidats, huit ont été rejetés). Le FFS annonce des actions en justice contre les responsables de l'administration, et avoir saisi le Premier ministre Belkhadem. Après une rencontre avec le Premier ministre, le 17 octobre, où il a pu exposer à Abdelaziz Belkhadem des cas concrets de "dépassements" de l'administration (militants FFS empêchés d'accéder aux sèges des assemblées de wilaya, refus d'enregistrer le dépôt de listes avant l'expiration du délai légal, exigences absurdes etc...), doléances dont le Premier ministre a pris acte, et assuré qu'il allait en saisir le ministère de l'Intérieur le Premier secrétaire du FFS Karim Tabbou a estimé "singulier qu'un parti politique (ait à demander) au gouvernement de faire respecter la loi". Pour sa part, le ministère de l'Intérieur a qualifié d'"infondées et déplacées" les accusations du FFS, et assuré que "l'écrasante majorité des candidatures rejetées (émanent) des partis de l'Alliance présidentielle" (FLN, RND, MSP). Le ministère n'en a pas moins affirmé que des listes FFS avaient été rejetées, dans les wilayas de Tissemsilt, M'sila, Khenchela et Ghardaïa, parce qu'elles présentaient les candidatures de personnes représentant "une menace sur l'ordre public et un danger sur la sécurité publique", ou ayant des "antécédents judiciaires". Le FFS, qui affirme détenir "des preuves irréfutables sur les dépassements graves de l'administration", a répondu que les candidatures rejetées par l'administration ne l'ont été que parce qu'elles étaient celles de personnalités pouvant gagner les élections, et donc représentant un danger pour le pouvoir. A Ghardaïa, selon le FFS, ses candidats ont été rejetés parce qu'ils sont "membres actis dans le mouvement associatif et des militants des droits de l'homme". A Draâ Ben Khedda (w. Tiozi Ouzou), le FFS a dénoncé la "fraude massive qui s'annonce", du fait du FLN avec la complicité de l'administration, mobilisée pour "contrer" le FFS. Le Premier secrétaire du FFS explique aussi que le rejet de candidatures du FFS hors de son bastion kabyle témoigne d'une "volonté délibérée de l'administration de confiner le FFS" dans ce bastion, pour le priver de son implantation nationale. Le FFS, qui accuse l'administration de l'avoir privé de 10 listes pour les assemblées de wilayas, a invité le Premier ministre à un débat public, télévisé, et à accepter "un arbitrage par une instance indépendante et non gouvernementale". Le 12 novembre, le FFS s'est vu refuser l'usage d'une salle à Ouargla, pour un meeting électoral, ce que le Premier secrétaire du parti a dénoncé comme un indice de la volonté du pouvoir de "contenir (le FFS) dans un ghetto électoral" kabyle. Les "dépassements" et les "fraudes" se sont poursuivis pendant les opérations électorales, dénonce le FFS : bulletins du parti indisponibles dans les locaux de vote (ou, comme à Khenchela, acheminés une heure avant leur fermeture), menaces contre les candidats et les électeurs FFS (El Oued), distribution de bulletins de vote d'autres partis à l'extérieur des locaux de vote (Aïn Defla, Aghrib)...

Le Rassemblement pour la culture et la démocratie a lui aussi fait état de "dépassements" dans le traitement de ses listes et de ses candidats par l'administration, dans les wilayas de Jijel, M'Sila, Djelfa, El Oued et Oum et Bouaghi, où des listes ont été refusées. Selon le RCD, des candidats du parti auraient également été récusés par l'administration pour "comportement contraire aux intérêts de l'Etat", "incapacité à gérer", voire même "refus de la société civile", aucun de ces motifs ne reposant sur une norme juridique. Des candidats potentiels auraient été dissuadés de se présenter sur les listes d'un parti désigné comme "kabyle", d'autres écartés pour leur participation au mouvement des aârchs. Le ministre de l'Intérieur a même accusé le RCD d'avoir présenté dans la wilaya de Sétif deux candidats issus du FIS (alors que le RCD est foncièrement anti-islamiste), et des candidats ayant des antécédents judiciaires se traduisant par des emprisonnements pour divers délits (coups et blessures volontaires, dénonciation calomnieuse, chèque sans provision, abus de confiance, détournement de mineur etc...). Tous motifs jugés "juridiquement irrecevables, politiquement irresponsables et moralement inacceptables" par le RCD, qu dénonce des "transgressions méthodiques de l'Administration", visant à le priver, lui aussi (comme le FFS), de toute représentation institutionnelle hors de Kabylie, et annonce son intention de proposer la création d'une commission d'enquête parlementaire. Le RCD a même vu l'une de ses candidatures au motif que le candidat était décédé, alors qu'il n'était qu'homonyme d'une personne décédée. A Tebessa, un militant RCD a été passé à tabac au commencement du dépouillement pour, selon le chef du parti, Saïd Sadi, "lui apprendre à adhérer à un parti dirigé par un Kabyle". Saïd Sadi dénonce également des cas de "bourrage des urnes" à Souk Ahras, sur consigne des chefs de daïras (sous-préfets).

Un candidat potentiel sur la liste d'Islah, Nasreddine Bahdadi, a vu sa candidature à Larbaâ rejetée par l'administration au motif qu'il aurait été "militant actif" du FIS et en lien avec l'AIS, engaement et liens que Nasreddine Baghadi nie. Toujours à Larbaâ, un candidat du FFS, Mustapha Sahraoui, a vu sa candidature rejetée pour les motifs que celle de M. Baghadi.

"El Watan" signale dans les wilayas d'Alger et de Djelfa des cas de "trafic de cartes d'électeurs", et d'électeurs disposant de deux cartes leur permettant de voter deux fois, chaque fois dans un bureau de vote différent. Le quotidien signale également des cas d'appels lancés par des imams, lors de la prière du vendredi, à soutenir des candidats du pouvoir, et à Alger l'engagement par le RND de jeunes chômeurs pour fonctionner comme scrutateurs en échange d'un millier de dinars (environ dix euros).

Le "directeur des libertés" au ministère de l'Intérieur, Mohamed Talbi, a expliqué que certaines des 141'543 candidatures ont été rejetées pour contradiction avec la loi sur la réconciliation nationale, parce que le candidat avait été condamné à de la prison ou qu'il était candidat sur plusieurs listes. Selon Mohamed Talbi, 177 recours ont été déposés contre des rejets de candidatures aux APW et 1364 pour les APC. Le ministère de l'Intérieur a aussi suggéré que plusieurs dizaines, voir plusieurs centaines de candidat, auraient transmis de fausses déclarations sur leur profession, leur formation ou les fonctions qu'ils auraient occupées, en s'arrogeant notamment des expériences fictives ou des titres usurpés.

Enfin, l'ancien président du FIS, Abassi Madani, et le GSPC, ont appelé, séparément, à l'abstention lors des élections locales et régionales.

Après la proclamation des résultats officiels, plusieurs partis, y compris le FLN, ont dénoncé des "dépassements" et des fraudes. Le Premier ministre Belkhadem lui-même, en tant que Secrétaire général du FLN, a évoqué l'agression d'un candidat du FLN par des "patriotes" (miliciens locaux) qui voulaient modifier le résultat officiel pour mettre leur candidat à la place du candidat FLN.

Dans plusieurs localités, des incidents ont éclaté après la proclamation des résultats. Dans la wilaya de Sidi Bel Abbes, des bureaux de vote ont été saccagés à Teghalimet et Ras El Ma par des militants du RND accusant le FLN d'avoir "bourré les urnes". A Menaouer (w. Mascara), des affrontements ont opposé des manifestants contre la fraude (dont ils accusent le FLN, proclamé vainqueur) et les forces de sécurité. Ces affrontements ont fait une dizaine de blessés, dont trois gendarmes. Plus d'une dizaine de manifestants ont été arrêtés, dont deux candidats RND et un candidat MSP. A Aïn Rahma et Kalâa, dans la région de Relizane, des manifestants ont assiégé et incendié les municipalités, protestant contre la victoire annoncée du Front national à Aïn Rahma et du FLN à Kalâa. A Dellys, de jeunes manifestants se sont attaqués aux locaux de vote pour protester contre l'isolement, le chômage et les dégradation des infrastructures. A Aïn Torki (w. Aïn Defla), la disparition de bulletins FLN a suscité une manifestation devant la Municipalité, et quatre partis (le RND, HMS, le FFS et le RCD) ont demandé l'annulation du scrutin. Dans la même wilaya, des émeutes se sont produites à Bourached après la proclamation de la victoire du FLN et la municipalité a été saccagée. Plus d'une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés, dont deux élus du RND. Dans la wilaya de Batna, des manifestants dénonçant une fraude à Tagoust et Aourir ont mis le feu à la municipalité et à la sous-préfecture, et à Menâa des citoyens ont manifesté pour protester contre le fait qu'ils n'ont pas pu voter alors qu'ils disposaient de cartes de vote.


Déclaration du Front des Forces Socialistes

Alger le mardi 23 octobre 2007

A la date du 22 octobre 2007, l'administration a refusé arbitrairement d'enregistrer huit (08) listes APW, sept (07) listes APC et 767 dossiers de candidatures du Front des Forces Socialistes, répartis sur 28 wilayas. Les motifs de rejet vont des troubles à l'ordre public jusqu'aux problèmes d'antécédents judicaires. Ces candidats ont pourtant fourni des extraits de casiers judicaires ne portant aucune mention.

S'agissant du motif d'atteinte à l'ordre public, il concerne des candidats ayant eu des activités associatives, de défense des droits de l'homme et de manifestations politiques. On se croirait revenu au temps des juridictions d'exception et aux cours de sureté de l'Etat.

Pour une contravention routière quelconque, un candidat à l'élection se trouve empêché de concourir.

Contrairement aux affirmations officielles qui proclament que les dossiers sont étudiés par les instances habilitées, telles que la justice et l'administration, les listes de candidatures se voient passer par le filtre des services de police. Manifestement, nous ne sommes pas sortis de décennies d'autoritarisme et de contrôle policier en ces quelques semaines électorales.

Le chemin est encore long pour atteindre un fonctionnement normal des institutions. Un fonctionnement qui soit régi par des règles et des lois applicables, imposables et opposables à tous.

Sous prétexte d'assurer la justice et de défendre les lois, on s'attaque encore aux libertés. L'appareil d'Etat algérien reste dangereusement verrouillé et cadenassé.

Dans les faits, la haute administration a les mains libres.

Dans les faits, le contrôle administratif et le contrôle judicaire s'avèrent insuffisants.

Plus que jamais, le contrôle populaire s'avère être une nécessité et le moyen incontournable pour consolider la liberté et pour organiser la responsabilité dans les institutions de l'Etat.

Pour le FFS, les élections locales constituent une étape politique importante :

Pour le FFS, la politique commence dans les municipalités

Pour le FFS, les affaires publiques se traitent devant tous

Il refuse tout secret pour ce qui a par nature un caractère public, il se réserve le droit d'intervenir avant, pendant et après le scrutin.

Le FFS maintient qu'une géopolitique électorale est entrain de se mettre en place. Ce qui explique d'ailleurs le rejet des listes APC et surtout APW dans des wilayas stratégiques dans la perspective d'une guerre de succession.

Les dépassements sont trop visibles et trop nombreux pour accréditer les thèses officielles. Le but du FFS n'est pas de réfuter point par point, ni de prendre le contre pied des thèses officielles. Son devoir et son objectif sont de mobiliser et d'impliquer l'opinion dans un rendez-vous politique. L'objectif et le devoir du FFS, c'est de redonner la dignité, conforter le courage, maintenir la ferveur et témoigner sa solidarité agissante aux femmes et aux hommes ont qui il a placé sa confiance.

Les dépassements sont trop visibles et trop nombreux pour accréditer les thèses officielles. Le but du FFS n'est pas de réfuter point par point, ni de prendre le contre pied des thèses officielles. Son devoir et son objectif sont de mobiliser et d'impliquer l'opinion dans un rendez-vous politique. L'objectif et le devoir du FFS, c'est de redonner la dignité, conforter le courage, maintenir la ferveur et témoigner sa solidarité agissante aux femmes et aux hommes ont qui il a placé sa confiance.

Le FFS détient des preuves irréfutables sur les dépassements graves de l'administration envers les listes du FFS. Ces dépassements ont été exposés lors de l'entrevue avec le chef du gouvernement.

Le FFS est disposé à comparer à recouper et éventuellement à opposer ces témoignages, ces présomptions, ces preuves aux allégations inqualifiables du ministère de l'intérieur.

Nous invitons le ministre de l'intérieur à un débat public et télévisé sur la question et à accepter un arbitrage par une instance indépendante et non gouvernementale.

Nous invitons la presse nationale à faire un vrai travail d'investigations. Contrairement aux habitudes du ministre de l'intérieur, le FFS s'astreint à un devoir de vérité. Son passé l'a amplement démontré, l'avenir le dira et le redira. Maintenant que toutes les institutions et l'opinion publique sont prises à témoins : Témoignez, témoignez, témoignez

Le FFS s'interdit et interdit à l'ensemble de ses militants de monter sur les rings des insultes et des coups bas. Il s'oblige et adjure ses militants de rester dans l'espace éthique et politique avec de la tenue, de la retenue et de l'élégance.

Le Premier Secrétaire
Karim TABBOU


(La Tribune 28.8) La crise au sein du Mouvement démocratique et social (MDS) a pris fin août l'aspect d'une scission de fait, avec l'annonce dans la presse de la démission du chef de l'aile "fidèle aux textes du parti", et à la "double rupture avec l'islamisme politique et le pouvoir rentier et bureaucratique", Ahmed Meliani, démission démentie par l'intéressé, qui accuse l'autre aile, celle de Hocine Ali, qui avait engagé le parti dans les élections législatives du mois de mai (et subi une véritable déroute électorale, malgré une alliance avec deux autres partis, l'UDR et l'ANR), d'accointances avec un pouvoir qui a choisi "le pourrissement en validant les listes" déposées par une tendance du mouvement.

La crise qui secoue le MDS, parti héritier du Parti communiste algérien (PCA, puis PAGS, puis Ettahadi), remonte au retrait pour raisons de maladie, puis au décès, le 2 août 2005, de son secrétaire général, Hachemi Cherif. Les deux ailes adverses se revendiquent de son héritage, chacune accusant l'autre de captation, et finissant par tenir chacune un congrès séparé, et par en venir aux mains.

(El Khabar 29.7 / L'Expression, Le Jeune Indépendant 30.7) Le ministère de la Justice a demandé officiellement fin juillet au président de l'Assemblée nationale la levée de l'immunité parlementaire du député RPR et chef de milice Smaïl Mira, auteur d'un homicide sur la personne du jeune Kamel Saâdi, le 13 juillet. Smaïl Mira s'est dit prêt à renoncer lui-même à son immunité partlementaire "si la justice le demande". Il qualifie l'homicide dont il se reconnaît coupable d'"incident regrettable", provoqué par un geste de la victime qui aurait, lors d'un contrôle d'identité (dont on se demande à quel titre le député l'opérait) tenté de se saisir de son arme de poing. Le président du parti de Smaïl Mira, le Rassemblement national républicain, Abdelkader Merbah, a désavoué son élu tout en se déclarant prêt à le défendre si la légitime défense était prouvée, et en accusant le Front des forces socialistes d'"envenimer" l'affaire. LeFFS a dénoncé le "crime abject" commis par "le Seigneur de la guerre Smaïl Mira", ancien maire de Tazmalt et député, sur la personne du jeune Kamel Saâdi, et a rappelé que Smaïl Mira avait déjà été l'auteur d'un homicide, celui, en 1998, du jeune Hamza Ouali.

La famille de la victime n'a pas déposé plainte, puisque l'affaire est d'ores et déjà en mains de la justice, mais demande que celle-ci suive son cours.

(Dépêche de Kabylie 29.8 / Algeria-Watch 3.9) Le général-major Smaïl Lamari, directeur de la sécurité intérieure (les services spéciaux intérieurs) est décédé le 27 août à l'âge de 66 ans, des suites d'une triple attaque cartdiaque. Il a été inhumé le lendemain au cimetière d'El Alia, à Alger, en présence de nombreuses personnalités politiques et militaires. Entré à la fin des années soixante dans les services spéciaux algériens, il en était devenu le "numéro deux". Il a notamment été l'artisan dès le début des années '90 de l'infiltration, voire de la manipulation, des groupes armés islamistes (création de "faux maquis", de "faux groupes armés", provocation de conflits entre groupes armés), mais également des exécutions sommaires (extrajudiciaires) d'islamistes présumés, avant que d'être associé au début des années 2000 aux négociations avec ces groupes dans le cadre de la politique de "concorde civile", puis de "réconciliation nationale", du président Bouteflika.

Le général Smain Lamari échappe à la justice des Hommes

(Justitia Universalis 28.8

Le général algérien Smain Lamari est mort le 27 août à l'hôpital militaire de Ain-Naadja à Alger à l'age de 66 ans. La cause de son décès n'a pas été officiellement révélée dans le communiqué laconique de l'Agence de presse officielle (APS). Il restera l'un des symboles de la répression sanglante qui s'est abattue sur la population, au lendemain du coup d'état du 11 janvier 1992.

Le général major Smaïn Lamari a fait l'essentiel de sa carrière, entamée à la veille de l'indépendance en 1961, dans les services opérationnels de la tristement célèbre sécurité militaire, de la Direction générale de prévention et de sécurité (DGPS) et du Département recherche et sécurité (DRS).

Nommé par Larbi Belkheir inspecteur général de la direction de la sécurité de l'Armée, il devait avoir, dès le renversement du président Chadli Bendjedid en janvier 1992, et sous les ordres du général Mohamed Médiene, dit Tewfik, la haute main, sur tous les services de sécurité algériens dont il assurera la coordination durant la décennie noire.

Il est tenu pour responsable d' exécutions extrajudiciaires opérées à grande échelle, sur la base d'un programme de liquidation physique d'opposants et de simples citoyens algériens, programme conçu entre autres avec le général Khaled Nezzar ; ces exécutions commises par les services de sécurité militaire ainsi que par la police judicaire dirigée par Mohamed Issouli, et passée sous son contrôle, en mars 1995. C'est ainsi que de nombreux citoyens algériens seront assassinés, torturés ou disparaîtront à ce jour.

De nombreux témoignages, parmi lesquels ceux d'anciens officiers de l'armée algérienne, y compris d'anciens officiers du DRS, attestent du rôle et de l'implication directe du général Smain Lamari dans l'exécution cette politique de répression à vaste échelle ;

L'ex-adjudant chef Abdelkader Tigha rapporte l'ordre personnel du général Lamari au CTRI de Blida dirigé alors par Mehenna Djebbar, l'un de ses hommes de confiance, de limiter au maximum les traductions des prévenus devant les tribunaux, ce qui était interprété comme un permis de tuer ou de faire disparaître les personnes interpellées.

Le général Lamari aura ainsi échappé à la justice des hommes et laissé aux familles de ses victimes un sentiment de frustration qui ne les fera cependant pas renoncer à la poursuite de leur combat pour la justice et la vérité sur les crimes contre l'humanité commis par les civils et militaires responsables la tragédie algérienne.


(El Watan, le Quotidien d'Oran 28.7 / Liberté 20.8 / Le Quotidien d'Oran 29.8 / Le Soir d'Algérie 4.11 / El Watan 20.11) Selon le ministère de la Solidarité nationale, sur 16'648 demandes d'indemnisations déposées dans le cadre de la Charte pour la réconciliation nationale, par des familles victimes de l'implication d'un de leur membre dans le "terrorisme" (10'200 dossiers) et par des personnes licenciées pour des motifs "liés à la tragédie nationale" (c'est-à-dire, en clair, parce qu'ils étaient islamistes et suspects d'avoir des liens avec le "terrorisme") (6448 dossiers), 9309 ont été retenues fin juillet.

La cellule d'assistance judiciaire de mise en oeuvre de la Charte a elle aussi présenté le bilan de son activité, avec, à fin août, 13'541 dossiers d'indemnisations, dont 6500 concernent des familles de "disparus" et 7000 des familles de "terroristes" (le solde étant constitué de "repentis" et d'enfants nés au maquis). Les familles concernées avaient jusqu'au 31 août pour présenter une demande d'indemnisation. Le chef de la cellule d'assistance a demandé qu'une loi spéciale permette l'indemnisation de catégories de personnes victimes de la "tragédie nationale", mais non prises en charge dans le cadre de l'application de la charte, dont les membres des milices locales, les personnes mises en détention provisoire sous l'accusation de liens avec le "terrorisme", mais qui ont été innocentées. Le 3 novembre, le président de la Commission nationale pour la défense et la pèromotion des droits de l'Homme (officielle), Farouk Ksentini, a annon cé qu'il avait transmis au président Bouteflika les dossiers de milliers de personnes (entre 15 et 18'000. selon Faroiuk Ksentini) ayant été internées dans les années '90 dans des camps au sud saharien, sur le soupçon d'avoir appartenu au FIS. Farouk Ksentini a estimé que ces personnes seraient en droit de demander une indemnisation. Au moins 2000 à 3000 d'entre elles auraient été relâchées sans avoir été jugées. Des associations les représentant réclament soit leur réintégration dans les fonctions professionnelles qu'elles exerçaient avant leur internement, soit une compensation.

Le budget 2007 de l'Etat prévoit une enveloppe de plus de 15 milliards et demi de dinars (environ 150 millions d'euros) pour alimenter le fonds spécial de mise en oeuvre de la Charte. La majeure partie de cette enveloppe avait été dépensée à la mi-août.





(Le Soir d'Algérie 13.8 / Le Jeune Indépendant 20.9 / El Watan 23.9 / Corr.) Le premier rapport sur les violations des libertés syndicales publié depuis sa création par la Confédération syndicale internationale (CSI, résultat de la fusion de la Confédération internationale des syndicats libres -CISL, socialdémocrate- et de la Confédération mondiale du Travail -CMT, chrétienne-sociale-, signale que la situation en Algérie est loin de respecter les normes internationales. Le rapport évoque les cas de syndicats autonomes non reconnus, comme le SNAPAP, et les restrictions au droit de grève, mais également les représailles administratives à l'encontre de militants et dirigeants syndicaux, les entraves à la syndicalisation dans le secteur public, l'empêchement de créer des confédérations syndicales nationales et interprofessionnelles, les entraves à la tenue d'assemblées syndicales, à la récolte de fonds par les syndicats, etc...

Quelques jours après l'annonce de sa création, début août, le Comité pour la défense des libertés syndicales, dit "Comité Badaoui", du nom de l'ex-secrétaire général du syndicat UGTA des douanes, a bénéficié de l'adhésion d'un grand nombre de personnalités politiques (le commandant Azzedine), médiatiques (Mohammed Benchicou), syndicales (venant notamment des rangs de l'UGTA, souvent aprtès en avoir été exclues, comme Nacera Merah), et de citoyens. Le comité a vu le jour pour dénoncer la répression syndicale, et "la collusion UGTA/pouvoirs publics pour briser toute tentative de remise en cause de la toute-puissance de l'UGTA sur le monde du travail, alors qu'elle est de plus en plus contestée par celui-ci, qui ne se reconnaît plus en elle". "C'est tout le processus de démocratisation et d'autonomisation des syndicats que l'on veut frapper, les droits et les libertés que l'on veut réprimer", conclut l'appel du "Comité Badaoui".

(Corr) Le Secrétaire général du Conseil des Lycées d'Algérie (syndicat autonome de l'éducation), Redouane Osmane, est décédé le 15 décembre. Ancien militant du Parti socialiste des Travailleurs, il était devenu l'un des principaux animateurs des syndicats autonomes, après avoir quitté l'UGTA.

(Le Jour d'Algérie 8.8 / El Watan 15.8 / Liberté 18.8 / Le Quotidien d'Oran 20.8 / Le Soir d'Algérie 21.8 / Le Soir d'Algérie 27.8 / El Watan 17.9 / Le Soir d'Algérie 22.9 / El Watan 23.9 / Le Quotidien d'Oran 30.9 / El Watan 1.10 / Le Quotidien d'Oran 6.10 / El Watan 7.10 / Le Soir d'Algérie 9.10 / El Watan 23.10 / La Tribune 6.11 / Le Quotidien d'Oran 18.11 / Le Soir d'Algérie 19.11 / Liberté 20.11 / Le Quotidien d'Oran 21.11 / Liberté 22.11 / Le Soi d'Algérie 25.11 / Liberté 8.12 / Corr.) La rentrée sociale s'est ouverte, début août, par de nombreuses menaces de grèves et de débrayages (boulangers, réclamant une augmentation du prix du pain pour compenser celles des tarifs de l'eau, de l'électricité et du gaz), des chauffeurs de taxis, des travailleurs du port d'Alger, de la fonction publique, de l'éducation, le tout sur fond de flambée des prix des denrées alimentaires et de dégradation du pouvoir d'achat. "Aucvune mesure efficace n'a été prise pour faire baisser les prix", dénoncent les syndicats autonomes, qui relèvent, comme Redouane Osmane, porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA) que la majorité du million et demi de fonctionnaires touchemt le salaire minimum garanti, soit 12'000 dinars (environ 120 euros), alors que les prix des denrées et biens importés sont les mêmes en Algérie que dans les pays d'où ils sont importés, soit essentiellement d'Europe. "Si les prix appliqués sur les produits sont des prix internationaux, le gouvernement doit donner aussi des salaires qui se rapprochent des normes internationales", conclut Redouane Osmane.

Dans une déclaration datée du 5 septembre, le SATEF (syndicat autonome de l'éducation et de la formation) de Bejaïa dénonce l'érosion du pouvoir d'achat et appelle les travailleurs à "ne pas céder sur leurs droits économiques, sociaux et professionnels". Toujours à Bejaïa, cinq militants syndicaux de l'entreprise des travaux routiers ont entamé le 26 août une grève de la faim à l'appui de leur exigence de respect de la convention collective, de renouvellement du comité de participation et de respect des droits syndicaux.

Dans l'entreprise Arcelor Mittal d'Annaba (complexe sidàrurgique d'El Hadjar, passé en mains anglo-indiennes), le syndicat (UGTA) d'entreprise a déposé le 14 août un préavis de grève illimitée, pour protester notamment contre l'application très sélective par l'entreprise des recommandations du bureau d'audit Price Waterhouse Coopers, et les menaces de suppressions de centaines (jusqu'à plus de 3000) postes de travail. Des négociations se sont ouvertes le 19 août entre le syndicat et la direction du groupe. Un accord a été annoncé par le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, accord entraînant la levée du préavis de grève, mais trois semaines plus tard, "El Watan" constate que "l'essentiel du plan de compression des coûts de l'employeur indien est passé" : 1200 à 1500 départs de travailleurs sont prévus, les salaires sont bloqués, aucune garantie de nouvelles embauches n'ont été données, aucune augmentation des salaires n'est prévue. "El Watan" y voit un "naufrage moral de l'UGTA", qui a réussi à "faire passer une reddition en règle pour une victoire".

Pour autant, l'UGTA et le syndicat autonome de l'administration publique SNAPAP ont annoncé le 16 août envisager de coordonner leurs actions et leurs efforts "pour défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs". Cette annonce n'a cependant été suivie d'aucune décision concrète, et n'a pas empêché le Secrétaire général de l'ÛGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, de critiquer le 7 octobre les syndicats autonomes qui refusent la nouvelle grille des salaires dans la fonction publique, grille qui, selon Sidi Saïd, constitue "un gain pour tous les travailleurs", ce qui justifie que l'on prenne le temps de "dialoguer plutôt qu'entrer d'emblée dans la confrontation" et "perdre du temps en ayant recours à la grève", ce à quoi les syndicats autonomes ont réagi en observant que l'UGTA ne défend plus les travailleurs, mais les autorités, et qu'au sein même de la base de l'UGTA, l'opposition s'exprime à la ligne de la direction (pour Ali Lemdani, du CNAPEST, "l'UGTA a cessé d'être un syndicatif revendicatif en 1963".

Les syndicats autonomes de la fonction publique ont en effet annoncé préparer des actions communes à l'appui des revendications des salariés, après l'annonce du report d'un an des augmentations de salaires dans la fonction publique, malgré l'adoption d'une nouvelle grille des salaires que les syndicats autonomes qualifient de "supercherie" et "simple jeu d'écriture comptable aboutisant à une augmentation destinées à être engloutie par l'inflation galopante" -d'autant que le traitement mininimal de base est fixé à 9000 dinars, soit en-dessous du salaire minimum. Le directeur général de la Fonction publique a quant à lui traité d'"agitateurs" les syndicalistes contestant la nouvelle grille des salaires. Les syndicats autonomes ont annoncé préparer un débrayage national "pour dire non au bradage des richesses du pays et à la pauvreté du peuple" Six syndicats autonomes (CNES, SNCP, SNMAM, UNPEF et SNAPEST) ont appellé à une journée de protestation le 6 octobre (Journée officielle de l'enseignant), avant que d'y renoncer pour "donner une seconde chance au gouvernement". Le SNPSSP (santé publique), le SNPDSM (médecine), le SNTE, le SATEF et le Conseil des lycées d'Alger (éducation) ont également rejeté la nouvelle grille salariale. Les syndicats autonomes ont décidé d'envoyer une délégation au Premier ministre et ont formé une coordination regroupant douze organisations syndicales, dans ce qui pourrait aboutir à la création d'une véritable Confédération syndicale. Le 19 octobre, cinq syndicats autonomes (CLA-CNAPEST, SATEF, SNAPAP, SNAPSY, SNTE) ont adopté une déclaration commune dénonçant une "grille des salaires injuste et ségrégationniste", concoctée par le gouvernement et l'UGTA en déniant aux syndicats autonomes "le statut de partenaires social malgré leur représentativité indéniable". Les six syndicats réclament notamment l'abrogation du blocage du salaire minimum, le relèvement de la valeur du "point indiciaire" (la base de la fixation du salaire de base). Le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) a appelé à une grève de trois jours dès le 20 octobre pour protester contre la nouvelle grille des salaires. Le 23 octobre, le CNES a tiré un bilan positif de la grève.

Une dizaine d'enseignantes et d'enseignants de Tamazight à Bouira ont entamé le 27 octobre à Alger une grève de la faim pour protester contre leur licenciement par le ministère de l'Education nationale. Ces personnes enseignaient le berbère depuis plusieurs années et leur contrat de travail a été rompu par le ministère avant la rentrée 2007-2008. Leur statut était précaire, leur rémunération et leurs conditions de travail inférieures à celles des autres enseignants, alors que Tamazight a obtenu le statut de langue nationale et que selon la Constitution "Tamazight est langue nationale. L'Etat oeuvre à sa promotion et à son développement". Les enseignantes et enseignants en grève ont obtenu le soutien du Congrès Mondial Amazigh, qui rappelle que la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, approuvée par l'Algérie, enjoint aux Etats de "soutenir, protéger et promouvoir" les "cultures, arts et langues" des peuples autochtones. Le 5 novembre, les enseignants ont eu gain de cause, par la décision du ministère de l'Education nationale de les réintégrer à leurs postes, avant de les titulariser.

A Alger, les conducteurs de train, qui s'estiment sous-payés (un chef mécanicien conducteur avec 20 ans d'expérience touche un salaire de base de 14'000 dinars, soit environ 140 euros) et revendiquent une revalorisation des primes existantes, et l'introduction d'une prime de risque, ont entamé le 17 novembre un mouvement de grève, qualifiée d'illégale et d'"anarchique" par la direction régionale de la SNTF. L'appel de la direction de la SNTF à la reprtise du travail n'a enregistré aucun écho favorable chez les grévistes, et la grève s'est poursuivie et étendue dans le pays. La SNTF a mobilisé les conductrices de locomotives pour les faire travailler de nuit (ce que le règlement intérieur de la SNTF exclut) pour remplacer les conducteurs grévistes, puis a fait appel à des conducteurs retraités et même des magasiniers, des contremaîtres ou des chefs d'équipe pour "casser" la grève. Plusieurs grévistes ont été convoqués par la justice pour "arrêt de travail illégal" et des mises en demeure ont été adressées aux grévistes. Le 18 novembre, l'UGTA a réuni sa fédération des cheminots pour prendre position sur une grève à laquelle la centrale syndicale est étrangère. La fédération UGTA des cheminots a publié un appel aux grévistes, dans lequel elle reconnaît la légitimité de leurs revendications et promet qu'elles seront présentées à la direction de la SNTF. Le mouvement, qui s'est poursuivi jusqu'au 27 novembre, s'est étendu à Constantine, Oran et Souk Ahras. Selon les grévistes, le mouvement était alors suivi à 80 % par les 10'000 employés de la SNTF sur tout le territoire national, provoquant un arrêt total des activités ferroviaires. Malgré un appel à la reprise du travail, lancé par la fédération UGTA des chemins de fer, les grévistes ont refusé de reprendre le travail "tant que la direction ne donne pas de garanties quant à l'aboutissement des revendications". Finlement, le 27 novembre, les grévistes ont mis fin à leur mouvement, après dix jours de grève, et après que l'UGTA se soit engagée à prendre en charge les revendications des travailleurs, et que la direction de la SNTF se soit engagée à traiter dans les plus brefs délais les dix points du cahier de revendications des travailleurs : indemnité de panier, prime de traction, prime de risque, prime d'astreinte, prime de transport, prime de rendement, heures supplémentaires, indemnités diverses.

Les travailleurs de la compagnie Baker Atlas, à Hassi Messaoud, se sont mis en grève le 27 novembre, et l'étaient encore le 7 décembre, pour protester contre le licenciement de deux de leurs colègues, dont leur représentant syndical, licenciement suivi de 53 autres. Les grévistes exigent l'annulation de tous ces licenciements.



1er Mai : Intervention du premier secrétaire national du Front des Forces Socialistes, Ali Laskri, lors du Forum pour les libertés syndicales

(Le Quotidien d'Oran 7.10) Le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a affirmé le 6 octobre qu'il n'était pas question d'accepter l'installation de bases militaires étrangères en Algérie. La question se posait d'une éventuelle installation d'une base militaire américaine dans le cadre de la "luttre contre le terrorisme" et du commandement régional Maghreb-Sahel et du commandement continental (Africom) américain, mis en place fin septembre... en Allemagne, dans le cadre du commandement américain pour l'Europe. Le ministre a réaffirmé la volonté algérienne de privilégier les mécanismes de sécurité collective de l'Union Africaine.

(ONU, Quotidien d'Oran 9.8 / ONU 10.8 / Quotidien d'Oran 11.8 / ONU 14.8 / ONU 11.10 / El Watan 25.10 / ONU 31.10) Une nouvelle phase de discussions sur le Sahara occidental, entre le Maroc et le Front Polisario, avec la participation de l'Algérie et de la Mauritanie, s'est ouverte (mais à huis-clos) le 10 août à Long Island (USA). La phase précédente des discussions, les 18 et 19 juin, n'avait abouti à rien, compte tenu de la position intransigeante du Maroc, consistant à vouloir placer le Sahara occiental sous souveraineté marocaine, ce que le Front Polisario refuse au nom du droit à l'autodétermination, qui implique le droit à l'indépendance, conformément à la résolution 1754 du Conseil de Sécurité de l'ONU. En 1991, un accord sur l'organisation d'un référendum d'autodétermination avait été obtenu entre le Maroc et le Front Polisario, et une mission des Nations Unies (la MINURSO) avait été déployée sur place pour permettre l'organisation de ce référendum, mais celui-ci n'a toujours pas été organisé, du fait des contestations sur la composition du corps électoral, et du refus du Maroc de permettre que la question de l'indépendance soit posée avec la possibilité d'une réponse positive. L'ancienne puissance coloniale, l'Espagne, a appelé les deux parties, sahraouie et marocaine, à faire preuve de "souplesse" pour avancer dans leurs négociations directes un "climat de confiance". Selon l'envoyé du Secrétaire général de l'ONU, Peter van Walsum, le Maroc et le Polisario auraient tous deux reconnu que le statu quo était inacceptable, mais aucun accord n'a été obtenu et le 10 octobre, lors d'un débat sur la question à la Commission des Nations Unies sur les "questions politiques spéciales et la décolonisation", les tenant des positions marocaine et sahraouie se sont affrontés, et le Secrétaire général a annoncé, dans son rapport sur l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental, qu'il allait à nouveau demander au Maroc et au Polisario d'engager de "réelles négociations" pour assurer une "aplication plus effective" de la résolution 1754 du Conseil de Sécurité. Le 7 septembre, lors des élections législatives marocaines, le territoire sahraoui sous contrôle marocain a été inclu dans le champ des élections, ce que le Polisario a condamné, et le Secrétaire général a noté que non seulement le cessez-le-feu était toujours violé, mais que les observateurs militaires des Nations Unies voyaient leur liberté de mouvement entravée. En outre, "la dimension humaine du conflit, notamment le sport des réfugiés" sahraouis en Algérie, continue d'être "préoccupante". Le 31 octobre, le Conseil de Sécurité de l'ONU a décidé de proroger au 30 avril 2008 le mandat de la MINURSO et a demandé, dans une résolution (1783), aux parties de "continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue", de poursuivre les négociations "sans conditions préalables et de bonne foi" afin de pèarvenir à une "solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable"permettant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental", conformément à la résolution 1754.

Le 23 octobre, lors d'une visite officielle au Maroc, le président français Nicolas Sarkozy a apporté dans un discours devant le parlement marocain son soutien à la position marocaine, contraire à la position de l'ONU, ce qui a suscité une protestation du Polisario, qui y voit non seulement une manifestation d'ignorance de "toutes les résolutions des Nations Unies qui reconnaissent le droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination", et donc à l'indépendance, mais aussi "un encouragement à l'intransigeance et un alignement sur la position de l'occupant marocain qui tente désespérément de légitimer son fait accompli", et a fait "échouer tous les efforts louables déployés par la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara occidental". L'Association française des amis de la République arabe sahraouie démocratique a également protesté contre le discours de Sarkozy.



Les élections législatives de mai 2002

Congrès du FFS, 24-26 mai 2000, Tipaza

Résolution du Conseil de l'Internationale socialiste sur l'Algérie


La presse et les media dans l'étau


Ce voleur qui, dans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c'est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne pas dire dehors le méchant métier qu'il fait, c'est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au Palais de Justice, attendant de passer devant les juges, c'est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu'un coup de crosse propulse au fond du camion, c'est lui. C'est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d'arriver à son travail et lui qui quitte, le soir, son travail sans être sûr d'arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c'est lui. C'est lui qu'on menace dans le secret d'un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu'il sait, ce citoyen nu et désemparé... Cet homme qui fait le voeu de ne pas mourir égorgé, c'est lui. C'est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d'autre que ses petits écrits. Lui qui espère contre tout parce que, n'est-ce pas, les roses poussent bien sur les tas de fumier. Lui qui est tout cela et qui est seulement journaliste.
Saïd Mekbel, directeur du "Matin". Saïd Mekbel a été assassiné le jour de la publication de ce texte, le 3 décembre 1994.


Silence on a peur !

par Salima Ghezali

(source : Reporters Sans Frontières, avril 1997)

L'exercice le plus dangereux en Algérie est bien la défense des droits de la personne humaine. Pour un avocat, un journaliste ou un médecin, raconter ce qu'il a vu et entendu en termes de violations de l'intégrité physique d'un suspect ou d'un prévenu relève de la témérité. Tout le monde -les journalistes les premiers- a le droit et le devoir de s'émouvoir ou d'être scandalisé par les actes barbares commis par les groupes islamistes. Rares sont ceux qui, à côté de la dénonciation du terrorisme, se mobilisent contre les abus commis au nom de la défense de l'Etat. Pourtant, ces abus sont légion. Et n'eût été la conspiration du silence, de nombreuses vies auraient pu être sauvées, des ressorts au sein de la société auraient fonctionné pour contrer l'effroyable mécanique de la haine, des massacres en série et des représailles qui n'en finissent pas de se suivre et de se répandre.

Les affaires ? Il y en a des centaines : disparitions, exécutions sommaires, sans parler des mauvais traitements qui sont devenus l'habitude quotidienne et "normalisée" de celui qui porte un uniforme face à celui qui n'en porte pas. La peur se chargera de faire taire les bavards, l'inertie bureaucratique et une justice qu'on ne peut surtout pas qualifier d'indépendante se chargeront du reste. Depuis cinq ans, la terreur a réussi à s'imposer à tous. Et si chacun sait qu'il peut mourir à n'importe quel moment, nul ne sait à qui sera attribuée la paternité de son assassinat. Les droits de l'Homme en Algérie ? Silence, on a peur. Silence, on tue.


Declaration de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme / LADDH : Non, la maison Algérie n'est pas en verre !

Alger le 02 mai 2007

A l'occasion de la journée internationale de la liberté de la presse, la LADDH attire l'attention sur la situation en Algérie de la liberté d'expression, pilier fondamental des droits humains universels.

Les medias lourds restent le monopole du pouvoir politique. Ni radios libres, ni chaînes de télévisions indépendantes. Les algériens sont contraints de se brancher sur les chaînes étrangères pour voir des images sur la situation de leur propre pays. Ils savent ainsi que des événements importants se déroulent actuellement sans qu'ils en soient informés. Les JT de l'ENTV restent une propagande quotidienne digne de l'ère du parti unique.

Les visas continuent d'être distribués aux journalistes étrangers au compte goutte, de préférence à ceux qui donnent des signes "d'amitié" au régime en place. D'autres sont carrément interdits depuis longtemps du territoire national à cause de leurs témoignages critiques.

Il faut rappeler aussi que les ONG des droits de l'Homme continuent d'être interdites dans le pays. Il y a des choses qu'il ne faut pas montrer.

La pénalisation des délits de presse met la pression sur les journalistes qui développent des mécanismes d'auto censure pour échapper à la machine de répression judiciaire.

Les sources d'informations sont verrouillées. L"accès aux sources est contrôlé rigoureusement par une police politique qui ne laisse rien au hasard, aussi les enquêtes d'investigation n'existent pas, alors que les rumeurs de corruption foisonnent sur la place publique, en particulier sur les grands scandales financiers et de corruption.

En dehors de rares cas privilégiés, les journalistes exercent et vivent dans des conditions de précarité professionnelle et sociale. Taillables et corvéables à merci, ils savent qu'ils peuvent être remerciés d'un moment à l'autre, privés de leur droit de s'exprimer et d'exercer librement leur métier. Les correspondants locaux travaillent dans des conditions particulièrement critiques, sous l'influence de menaces de réseaux maffieux en place.

A ce jour, un journaliste correspondant d'un journal Français est sous le coup d'un mandat d'arrêt et condamné par défaut à 06 mois de prison ferme pour un délit de presse, et a été privé de ses droits fondamentaux à savoir le droit à la défense.

Alors que sous état d'urgence, une étroite fenêtre médiatique est ouverte à l'occasion de la campagne électorale actuelle, la LADDH considère que la liberté d'expression continue d'être bridée. Elle s'inquiète que dés la fin de cette période, la chape de plomb retombera sur le pays.

La LADDH, rappelle les engagements du gouvernement algérien à respecter les conventions et pactes internationaux qu'il a ratifiés en matière de liberté de la presse et d'expression. Elle demande leur traduction effective par les juges dans le droit interne.

La dépénalisation des délits de presse et la levée de l'état d'urgence demeurent des revendications pressantes de la LADDH à satisfaire.


(El Khabar 1.11) Le Comité des droits de l'Homme de l'ONU recommande aux autorités algériennes d'annuler les peines d'emprisonnement des journalistes prévues par le Code pénal, et de réviser celui-ci dans ce sens. Le Comité appelle à renforcer les références déontologiques dans la presse, afin d'éviter que des journalistes soient traînés devant les tribunaux.

(L'Expression 22.11) Le Président directeur général du quotidien "El Khabar", Ali Djerri, a démissionné (ou a été démissionné) de son poste, où il a été remplacé à titre intérimaire par Amer Mahieddine. Il a expliqué sa démission par "une fatigue accumulée après dix années à la tête (du) journal", dans "un milieu hostile, miné de coups, de manigances et d'hypocrisie", a annoncé qu'il restait journaliste et que la ligne éditoriale du jounal ne serait pas modifiée.

(L'Expression 22.11) Le Président directeur général du quotidien "El Khabar", Ali Djerri, a démissionné (ou a été démissionné) de son poste, où il a été remplacé à titre intérimaire par Amer Mahieddine. Il a expliqué sa démission par "une fatigue accumulée après dix années à la tête (du) journal", dans "un milieu hostile, miné de coups, de manigances et d'hypocrisie", a annoncé qu'il restait journaliste et que la ligne éditoriale du jounal ne serait pas modifiée. Avec 600'000 exemplaires journaliers, "El Khabar" est le premier quotidien algérien.



Reporters sans frontières : La répression touche l'ensemble de la presse
Le conflit de l'automne 1998 entre imprimeurs et éditeurs

Solidarité avec l'Algérie


Mouvements, comités et organisations ayant fait de la solidarité avec l'Algérie, avec celles et ceux qui y combattent pour la démocratie, les libertés fondamentales et les droits de la personne humaine, un objectif prioritaire. Quelques adresses suivent(attention : certaines adresses sont probablement obsolètes...

COMITE POUR LA PAIX ET LA DEMOCRATIE EN ALGERIE
CP 159
CH-1000 Lausanne 3-Cour

RESEAU DES FEMMES VIVANT SOUS LOIS MUSULMANES
Espace Femmes International
2 rue de la Tannerie
CH-1227 CAROUGE

Solidarité avec les femmes d'Algérie (SOLFAL)
c/o Collectif Femmes en grève
CP 275
CH-1000 Lausanne-Riponne 17

SOLIFONDS
Case postale
CH-8031 ZURICH
Fax (01) 272.11.18

KALIMATE
Femmes du Maghreb et du Machrek
CP 19
CH-1213 ONEX
Fax (22) 792.62.58


Suisse Algérie Harmonie
En France

Un Jour pour l'Algérie 4 place de Valois F-75001 Paris Tel. 01 55.35.36.37 Fax 01.55.35.36.36

BP 9
F-75860 PARIS Cédex 18
Fax (1) 43.56.10.66

  • Association Vérité et Justice pour l'Algérie CICP 21 Ter rue Voltaire, F-75011 Paris
  • Les Amis De La Fondation Lounès Matoub
    25 Rue François Arago.
    F- 93100 Montreuil
    Tel : 01 42 58 12 66 Fax 01 42 58 12 67

    6 rue Neuve POPINCOURT
    75011 Paris 

    06, Sophia Antipolis
    Comité de soutien aux démocrates algériens
    1 place des Amouriers
    Valbonne Sophia Antipolis
    06410 Sophia Antipolis
    Tel. 04.93.00.35.50
    Fax 04 93.00.35.51
    
    13, Marseille
    MRAP
    BP 12
    13471 Marseille-Cédex
    
    17, La Rochelle
    Haninaïa
    45 rue J. Henry
    La Palice
    17000 La Rochelle
    Tel. 05 46.43.25.27
    Fax 05 46.43.13.65
    
    20, Ajaccio
    Per a Pace
    BP 829
    Parc Berthault
    20192 Ajaccio-Cédex
    
    22, Saint Brieuc
    Collectif 22- Solidarité avec le peuple algérien
    1 rue Mathurin-Mehen
    22000 Saint-Brieuc
    
    25, Besançon
    CISIA
    rue Beauregard
    25000 Besançon
    Tel. 03 81.40.28.23
    Fax 03 81.88.57.14
    
    29, Brest
    France-Algérie
    4 rue Auguste-Morvan
    29200 Brest
    Tel. 02 98.00.82.43
    Fax 02 98.00.82.44
    
    29, Morlaix
    Morlaix-Algérie
    M. Conan
    25 rue Jean-Jaurès
    29600 Saint-Martin des Champs
    
    30, Nîmes
    Cimade
    17 rue Pépin le Bref
    30000 Nîmes
    
    31, Cintegabelle
    Collectif anti-racisme
    50, av. de Boulloume
    31550 Cintegabelle
    Tel. 05 61.08.45.12
    
    31, Toulouse
    Comite Pour la Paix Civile 
    et la Democratie en Algerie  (CPCDA)
    CPCDA-TOULOUSE
    26, rue Aristote
    31400 TOULOUSE
    
    AYDA
    BP 363
    31006 Toulouse-Cédex
    Tel. 05 61.42.11.66
    Fax 05 61.42.97.47
    
    33, Bordeaux
    AYDA
    BP 47
    33035 Bordeaux Cédex
    
    34, Saint Gély
    Comité de solidarité Europe-Algérie
    BEDE
    BP 90038
    34981 St-Gély du Fesc
    Tel. 04 67.54.61.86
    
    35, Redon
    M. Boualem Kassi-Chaouche
    Allée de Kerouallai
    35000 Redon
    Tel. 02 99.72.32.88
    
    35, Rennes
    ASDA
    MJC La Paillette
    rue Pré de Bris
    35000 Rennes
    Tel. 02 99.44.88.88
    Fax 02 99.86.05.72
    
    37, Tours
    CASPA
    BP 1411
    37014 Tours Cédex 01
    
    38, Grenoble
    Collectif de soutien aux
    réfugiés politiques algériens
    Inter-peuple
    6bis r. Berthe de Boissieux
    38000 Grenoble
    Tel/fax 04 76.87.59.79
    
    ALIF
    Amitiés et Liens France-Maghreb
    1 r. Hauquelin
    F-38000 Grenoble
    
    39, Champagnolle
    Carrefour de l'Amitié
    BP 80
    39303 Champagnolle Cédex
    
    42, Roanne
    Femmes pour la Paix
    72, av. de Paris
    42300 Roanne
    
    44, Nantes
    ALFA
    Espace Simone de Beauvoir
    2 cours d'Estiennes d'Orves
    44000 Nantes
    Tel. 02 40.75.92.91
    
    EBN
    75 rue du Port Boyer
    44000 Nantes
    Tel. 02 40 50 12 47
    
    45, Orléans
    ASLA
    Maison des Associations
    46ter rue Ste-Catherine
    45000 Orléans
    Tel. 02 38 45 78 76
    
    49, Angers
    AYDA
    Librairie Contact
    rue Leprieure
    49100 Angers
    Tel. 04 41 65 41 57
    
    49, Saumur
    Loire Tassili
    325 rue Brunel
    49400 Saumur
    
    53, Laval
    Théâtre du Tiroir
    8 rue Jean-Macé
    53000 Laval
    Tel. 02 43 91 15 66
    Fax 02 43 66 97 85
    
    54, Longwy
    Comité pour la Liberté
    Mairie de Longwy
    54400 Longwy
    Tel. 03 82 23 46 83
    
    57, Thionville
    Algérie Solidarité
    BP 260
    57108 Thionville Cédex
    
    Saint-Avold
    Collectif de Moselle-Est
    16 Pavillon Melluy
    57500 Saint-Avold
    Tel/Fax 03 87 92 19 10
    
    59, Douai
    Comité de Solidarité FSU
    198 Square Paul-Valéry
    59500 Douai
    Tel. 03 27 97 14 19
    
    59, Lille
    Collectif pour la démocratie en Algérie
    32 rue Montaigne
    59000 Lille
    Tel/Fax 02 20 85 02 32
    
    59, Villeneuve d'Asq
    Mères pour la Paix
    71, rue Gaston Baratte
    59650 Villeneuve d'Asq
    
    63, Clermont-Ferrand
    Algérie-Urgence
    Centre Blaise Pascal
    3 rue Maréchal Joffre
    63000 Clermont Ferrand
    Tel. 04 73 37 59 23
    Fax 04 73 92 15 20
    
    64, Pau
    Comité Algérie Solidarité
    c/o MRAP, Centre social La Pépinière
    6 rue Robert-Schuman
    64000 Pau
    Fax 05 59 92 72 12
    
    67, Strasbourg
    Algérie Urgence
    Jacques Morel
    21 rue Freyerduim
    67380 Lingosheim
    Tel. 03 88 78 74 58
    Fax 03 88 10 65 02
    
    69, Lyon
    Collectif pour la démocratie
    14, Montée Saint Sébastien
    69001 Lyon
    Tel. 04 78 39 40 42
    Fax 04 78 39 35 34
    
    Femmes contre les Intégrismes
    BP 0640
    69239 Lyon Cédex 02
    Tel. 04 78 43 00 27
    Fax 04 72 54 66 90
    
    Dar Sajia
    Accueil et rencontre
    13 rue de la Bombarde
    69005 Lyon 


    Solidarité Anti-Autoritaire avec Luttes et Alternatives de l'Afrique du nord au Moyen-orient

    SAALAAM
    La Gryffe5 
    rue Sébastien Gryphe
    69007 LYON
    
    69, Veynissieux
    Urgence démocrate algérien
    Centre Culturel Boris Vian
    8 bis rue Gaspard Picard
    69200 Veynissieux
    
    72, Le Mans
    Amis de l'Algérie
    4 rue d'Arcole
    72100 Le Mans
    Tel. 02 43 85 22 56
    
    75, Paris
    Algérie Urgence
    Tel. 01 42 06 67 71
    
    Bled Connection
    4 rue Pelport
    75020 Paris
    
    CLASPA
    Place du Grès
    75020 Paris
    Tel. 01 43 70 58 09
    
    Coordination de Solidarité avec la Kabylie (CSK)
    47 rue Bénard
    75014 Paris
    Tel.01 45 45 72 44
    Fax 01 49 81 02 32
    
    Pluri-elles Algérie
    163 rue de Charenton
    75012 Paris
    
    76, Le Havre
    Algérie Urgence
    2 rue Amiral Courbet
    76600 Le Havre
    
    79, Niort
    Algérie Urgence
    Hotel de la vie associative
    79000 Niort
    Tel. 05 49 79 52 86
    Fax 05 49 79 10 76
    
    80, Amiens
    Initiatives amiénoises pour l'Algérie
    9 rue d'Antibes
    80090 Amiens
    Tel. 02 22.80.08.08
    
    81, Albi
    MRAP
    2 av. Colonel Teyssier
    81000 Albi
    Tel. 05 63.38.38.08
    
    83, Toulon
    TADS
    Andrée Baduel
    BP 6045
    83064 Toulon Cédex
    Fax 04 94 98 97 30
    
    85, La Ferrière
    Collectif algérien de Vendée
    6 rue de la Rouge
    85280 La Ferrière
    Tel. 05 51 98 31 50
    
    86, Poitier
    Algérie Urgence
    BP 125
    86004 Poitier Cédex
    
    87, Limoges
    Limousin Algérie
    5 rue du Capitaine Viguier
    87000 Limoges
    Tel/Fax 05 55.30.72.48
    
    93, Aubervilliers
    ANGI
    19, rue de la Maladrerie
    93000 Aubervilliers
    
    93, Montreuil
    Association AlgériEnsemble
    35 av. de la Résistance
    F-93100 Montreuil
    Fax + 14 87 07 417
    
    93. Saint-Denis
    RAAFD
    BP 30
    93201 Saint-Denis
    
    94, Villeneuve Le Roi
    Association des amis de la Fondation Asselah
    106 av. Paul-Painlevé
    94290 Villeneuve-Le-Roi 
    
    

    Les comités de solidarité en Europe et dans le reste du monde

    Canada

    Comité d'action des sans-statut algériens au Canada tel +514 409 2049

    Italie CISA via Dogana Vecchia 5 I-00186 Roma Tel/Fax 0039 668.64.640

    Les organisations internationales non-gouvernementales

    AMNESTY INTERNATIONAL 1 Easton Street GB-LONDON WC1X 8DJ AMNESTY INTERNATIONAL BP 377 ALGER RP 16004 Reporters sans Frontières 5 rue Geoffroy-Marie F-75009 Paris Tel. (331) 44.83.84.84 Fax (331) 45.23.11.51


    Des livres pour comprendre


    (AFP 8.4.1999) Les ministères des Affaires religieuses, de la Communication et de la Culture ont décidé à la mi-mars de mettre en place une commission conjointe chargée de contrôler les livres importés. Selon le ministre des Affaires religieuses, cette décision vise à lutter contre l'"empoisonnement" de la société algérienne par des "microbes idéologiques et intellectuels" et à "se prémunir et contrecarrer, avec l'aide de nos intellectuels et de nos savants, ce genre d'idées néfastes".

    
    Revue Algérie Littérature/Actions
    Editions Marsa
    103 Bd MacDonald
    F-75019 Paris
    Fax : (00331) 40.34.48.07
    
    Revue "POUR" No 31/32/33, septembre/octobre/novembre 2000
    Dossier "Tout sur l'islamisme politique en France"
    (POUR, BP9, F-75860, Paris Cédex 18)
    
    ***
    Paroles d'Algériens. Ecrire pour résister dans l'Algérie du XXe siècle
    Serpent à Plumes, Arte, Institut du monde arabe, Paris, 2003
    
    ***
    ouvrage collectif sous la coordination de Hassan Remaoun
    L'Algérie, histoire, société et culture
    Edition Casbah. Septembre 2000
    
    ***
    Livre blanc sur la répression en Algérie
    Hoggar, Genève, 1994 et 1995 (3 vol.)
    
    ***
    An Inquiry into the algerian massacres
    préface de Noam Chomsyki et Eric Avebury
    Hoggar, Genève, 1999
    
    ***
    Le Maghreb face à la contestation islamiste
    Manières de voir, Le Monde Diplomatique, Paris, 1996
    
    *** 
    Algérie, le livre noir
    La Découverte, Paris, 1997 et 2003
    
    *** (collectif)
    Algérie, le mal et la douleur
    BD Boum, Blois, 1998
    
    ***
    Lettres d'Algérie
    Gallimard (Folio/Le Monde)
    Paris 1998
    
    ***
    Les Belles Etrangères. Treize écrivains algériens
    L'Aube / Barzakh, 2003
    
    *** (recueil)
    2000 ans d'Algérie
    Atlantica, "Carnets Séguier", 1998
    
    ***
    Annuaire de l'Afrique du Nord
    Editions du CNRS, Paris, 1998
    
    ***
    Algérie : quelles perspectives ?
    Recherches internationales, No 56-57
    
    ***
    Les droits des Algériens en France
    GISTI, Paris, janvier 2000 
    (collection "cahiers juridiques")
    
    *** (collectif, sous la direction de Olivier Le Cour Grandmaison)
    Le 17 octobre 1961, un crime d'Etat à Paris
    Association 17 octobre 1961 contre l'oubli, septembre 2001
    
    *** (sous la direction de René Gallissot)
    Algérie : engagements sociaux et question nationale. De la colonisation à l'indépendance
    L'Atelier 
    
    Revue "Mots" décembre 1998 :
    Algérie en crise, entre violence et identité
    Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, Paris, 1998
    
    "Télérama" hors série 
    "Algérie-France"
    
    La face cachée de l'Algérie"
    (Confluences Méditerranée N°45, Printemps 2003)
    
    La Suisse et les accords d'Evian
    Politorbis (revue trimestrielle de politique étrangère), N0 31, 2/2002
    Département fédéral des Affaires étrangères, Berne, 2002
    
    Aboud Hicham
    La Mafia des généraux
    Lattès, Paris, 2002
    
    Lounis Aggoun, Jean-Baptiste Rivoire
    Françalgérie : crimes et mensonges d'Etats
    Histoire secrête, de la guerre d'indépendance à la "troisième guerre" d'Algérie
    La Découverte, Paris, 2004
    
    Lahouari Addi
    . l'Algerie et la democratie 
    (Pouvoir et crise du politique dans l'algerie contemporaine)
    La Découverte, Paris, 1999
    
    . Les mutations de la societe algerienne 
    (famille et lien social dans l'Algerie contemporaine)
    La Découverte, Paris, 1999
    
    Lounis Aggoun, Jean-Baptiste Rivoire
    Françalgérie : crimes et mensonges d'Etat - histoire secrète de la guerre d'indépendance 
    à la "troisième guerre d'Algérie"
    La Découverte, Paris, 2004
    
    Ali Aissaoui
    Algeria: The Political Economy of Oil and Gas
    Oxford University Press, 2001
    
    Sadek Aïssat, Paul Euzière, Jacques Dimet
    Algérie, une guerre à la société
    Editions sociales, Paris, 1996
    
    Hocine Aït Ahmed
    L'Esprit d'indépendance, mémoires d'un combattant
    Editions Sylvie Messinger, 1983
    Editions Barzakh 2001
    
    Henri Alleg
    Mémoire algérienne
    Stock, Paris, 2005
    
    Farid Allilat
    L'Algérie embrasée
    Editions 1 (Calmann-Lévy), Paris
    
    Sous la direction de Merzak Allouache et Vincent Colonna :
    Algérie 30 ans après - les enfants de l'indépendance
    Autrement, Paris, 1992
    
    Abdelkader Alloula
    Les Sangsues
    Actes Sud, Arles, 2003
    
    Malek Alloula
    En mémoire du futur, pour Abdelkader Alloula
    Sindbad, Paris / Actes Sud, Arles, 1997
    
    Chawki Amari
    De bonnes nouvelles d'Algérie
    Editions Baleine, Paris, 1998
    
    Jean Amrouche
    Un Algérien s'adresse aux Français
    textes 1943-1961
    Awal/L'Harmattan, Paris, 1995
    
    Fadhma Aïth Mansour Amrouche
    Histoire de ma vie
    La Découverte, Paris, 2000 
    (première édition : Maspéro, Paris, 1968)
    
    Florence Beaugé
    « Algérie une guerre sans gloire », histoire d’une enquête
    Calmann-Lévy, Paris, septembre 2005
    
    Rabah Belamri
    . Corps seul
    Gallimard, Paris, 1998
    
    . Regard blessé
    Gallimard, Paris, 1987 (réédition "Folio" 2002)
    
    Akram Belkaïd
    Un regard calme sur l'Algérie
    Seuil, Paris, 2005
    
    Akram Belkaïd-Ellyas, Jean-Pierre Peyroulou
    L'Algérie en guerre civile
    Calmann-Lévy, Paris, 2002
    
    Youcef Bellil 
    Moi, Youcef, rescapé de la torture
    éditions Bouchène, Paris, 2003
    
    Nassira Belloula
    Les Belles Algériennes
    Media-Plus, 2006
    
    Hassan Belmessous
    Algérie, généalogie d'une fatalité : des réfugiés se racontent
    Paris Méditerranée, Paris, 1999 
    
    Slimane Benaïssa
    . Les Fils de l'amertume
    Plon, Paris, 1999
    
    . Le Silence de la falaise
    Plon, Paris, 2001
    
    . La dernière nuit d'un damné
    Plon, Paris, 2003
    
    Anouar Benmalek
    Les Amants désunis
    Calmann-Lévy, Paris, 1998
    
    Madjid Benchikh
    Algérie : un système politique militarisé
    L'Harmattan, 2003
    
    Mounia Bennani-Chraïbi, Olivier Fillieule
    Résistance et protestation dans les sociétés musulmanes
    Presses de Sciences Po
    Paris, 2002
    
    Mohammed Benrabah
    Langue et Pouvoir en Algérie
    Séguier, Paris, 1999
    
    Maïssa Bey
    . Nouvelles d'Algérie
    Grasset
    
    . Au commencement était la mer
    L'Aube, 2003
    
    . Entendez-vous dans les montagnes
    L'Aube, 2002
    
    Rachid Boudjedra
    . La vie à l'endroit
    Grasset, Paris, 1997
    
    . Cinq fragments du désert
    Barzakh, Alger, 2001
    
    Kamel Bouguessa
    Aux sources du nationalisme algérien
    Casbah Editions, Alger, 2000
    
    Liess Boukra
    Algérie, la terreur sacrée
    Favre, 2002
    
    Nina Bouraoui
    Le jour du séisme
    Stock, Paris, 1999
    
    Boualem Bourouiba
    Les Syndicalistes algériens, leur combat de l'éveil à la libération
    L'Harmattan, Paris, 1998
    
    Raphaëlle Branche
    La torture et l'armée pendant la guerre d'Algérie 1954-1962
    Gallimard, Paris, 2001
    
    Jean-Paul Brunet
    Police contre FLN. Le drame d'octobre 1961
    Flammarion, Paris, 1999
    
    François Burgat
    L'islamisme en face
    La Découverte, Paris, 1996
    
    Omar Carlier
    Entre Nation et Jihad
    Presses de Sciences-Po, Paris, 1995
    
    Jacques Charby
    Les Porteurs d'espoir
    Les réseaux de soutien au FLN pendant la guerre d'Algérie : les acteurs parlent
    La Découverte, Paris, 2004
    
    Abed Charef
    Algérie : autopsie d'un massacre
    L'Aube, 1998
    
    Achour Cheurfi
    Mémoire algérienne
    Editions Dahlab, Alger, 1996
    
    Aziz Chouaki
    . Les Oranges
    Mille et Unes Nuits, 1998
    
    . Aigle
    Gallimard, Paris, 2000
    
    . L'Etoile d'Alger
    Balland, Paris, 2002
    
    Fanny Colonna
    Les versets de l'invicibilité. Permanence et changements religieux dans l'Algérie contemporaine
    Presses de Sciences Po, Paris, 1995
    
    Vincent Colonna
    Yamaha d'Alger
    Tristram, 1999
    
    Bernard Cubertafond
    L'Algérie contemporaine
    PUF (Que Sais-Je ?), Paris, 1995
    
    Kamel Daoud
    O Pharaon
    Ed. Dar El Gharb, Oran, 2005
    
    Pierre-Alban Delannoy
    La Pietà de Bentalha
    L'Harmattan, Paris, 2005
    
    Patrick Denaud
    Algérie. Le FIS : sa direction parle
    L'Harmattan, 1998
    
    Mohammed Dib
    . L'Ombre gardienne
    . Les Terrasses d'Orso
    . Le Sommeil d'Eve
    . L.A Trip
    La Différence, 2003
    
    . Si Diable veut
    . L'Arbre Dire
    Albin Michel, Paris, 1998
    
    Tahar Djaout
    . Les Chercheurs d'Os
    Seuil, Paris, 1984
    
    . L'Invention du Désert
    Seuil, Paris, 1987
    
    . Les Rets de l'Oiseleur
    ENAL, Alger, 1981
    
    . L'Arche à Vau-L'eau
    Editions Saint-Germain des Prés, Paris, 1978
    
    . Le dernier été de la Raison
    Seuil, Paris, 1999
    
    Assia Djebar
    . Le blanc de l'Algérie
    Albin Michel, Paris, 1995
    
    . Oran, langue morte
    Actes Sud, Arles, 1997
    
    Mourad Djebel
    Les Sens interdits
    La Différence, 2001
    
    Abdelkader Djemaï
    . 31 rue de l'Aigle
    Michalon, Paris, 1998
    
    . Sable Rouge
    Michalon, Paris, 1999
    
    . Dites-leur de me laisser passer
    Actes Sud, Arles, 2000
    
    . Un été de cendres
    Michalon, Paris, 2000
    
    Andrée Dore-Audibert, Annie Morzelle
    Vivre en Algérie, des Françaises parlent (1989-1995)
    Karthala, Paris, 1997
    
    Raphaël Draï
    Lettre au Président Bouteflika sur le retour des 
    Pieds-noirs en Algérie
    Michalon, Paris, 2000
    
    Chalabi El-Hadi
    La presse algérienne au-dessus de tout soupçon
    Hina-Yas, Alger-Paris, 1999
    
    Akram Ellyas, Benjamin Stora
    Les 100 portes du Maghreb
    L'Atelier, Paris, 1999
    
    Noël Favrelière
    Le Désert à l'aube
    Editions de Minuit, Paris, 2000 (réimpression de l'édition interdite de 1960)
    
    Fellag
    Rue des petites daurades
    Lattès, Paris, 2001
    
    Patrick Forestier, Ahmed Salam
    Confession d'un émir du GIA
    Grasset, Paris, 1999
    
    Baya Gacemi
    Moi, Nadia, femme d'un émir du GIA
    Seuil, Paris, 1999
    
    Hafid Gafaiti
    Between God and the President : Litterature and Censorship in North Africa
    Diacritics, vol. 27, no 2 (summer 1997)
    
    Meline Gazsi
    L'Armoire aux secrets
    L'Aube, 1999
    
    Françoise Germain-Robin
    Femmes rebelles d'Algérie
    l'Atelier, Paris, 1996
    
    Salima Ghezali
    Les Amants de Shahrazade
    L'Aube, 1999
    
    Michael von Graffenried
    . Algérie, photographies d'une guerre sans images
    Hazan, Paris, 1998
    
    . Journal d'Algérie 1991-2001
    Autrement, Paris, 2003
    
    Nordine Grim
    L'économie algérienne, otage de la politique
    Ed. Casbah, Alger, 2004
    
    Djillali Hadjadj
    Corruption et démocratie en Algérie
    La Dispure, Paris, 1998
    
    Ramdane Hakem
    Islamisme et barbarie
    L'Harmattan, Paris, 1997
    
    Louisa Hanoune
    Une autre voix pour l'Algérie
    La Découverte, Paris, 1996
    
    Mohammed Harbi
    Une vie debout - Mémoires 1945-1962
    Tome I
    La Découverte, Paris, 2001
    
    Mohamed Harbi et Benjamin Stora 
    La Guerre d’Algérie-1954-2004. La fin de l’amnésie. De la mémoire à l’histoire 
    Robert Laffont, Paris, 2004
    
    Hassan
    Algérie, histoire d'un naufrage
    Seuil, Paris, 1996
    
    Ghazi Hidouci
    Algérie, la libération inachevée
    La Découverte, Paris, 1995
    
    Louisette Ighilahriz
    Algérienne, récit recueilli par Anne Nivat
    Fayard/Calmann-Lévy, Paris, 2001
    
    Gérard Ignasse, Emmanuel Wallon
    Demain l'Algérie
    Syros, Paris, 1995
    
    Marco Impagliazzo, Mario Giro
    Algeria in Ostaggio :
    Tra esercito e fondamentalismo, storia di
    une pace difficile
    Guerini, Milano, 1997
    
    Francis Jeanson
    Algéries, de retour en retour
    Seuil, Paris, 1992
    
    Jean Jolly
    L'Algérie de Bouteflika
    Editions Durante, 2004
    
    Jacques Jurquet
    Années de feu, Algérie 1954-1956
    L'Harmattan, Paris, 1997
    
    Gilles Kepel
    Jihad. Expansion et déclin de l'islamisme
    Gallimard, Paris, 2000
    
    Yasmina Khadra
    . Les Agneaux du Seigneur
    Julliard, Paris, 1998
    
    . L'imposture des mots
    Julliard, Paris, 2002
    
    . La part du mort
    Julliard, Paris, 2004
    
    Aïssa Kheladi
    Rose d'abîme
    Seuil, Paris, 1998
    
    Lyes Laribi
    Dans les geôles de Nezzar
    Editions Paris-Méditerranée, Paris, 2002
    
    sous la direction de Rémy Leveau :
    L'Algérie dans la guerre
    Complexe, Bruxelles, 1995
    
    Alain Mahe
    Histoire de la grande Kabylie. 19ème-20ème siècles. 
    Anthropologie historique du lien sociale dans les communautés villageoises
    Editions Bouchène, Paris, 2001
    
    Djallal Malti
    La Nouvelle Guerre d'Algérie
    La Découverte, Paris, 1999
    
    André Mandouze
    La révolution algérienne par les textes
    Maspéro, Paris, 1961
    
    Maurice Maschino
    L'Algérie retrouvée
    Fayard, Paris, 2004
    
    Lounès Matoub
    . Rebelle
    Stock, Paris, 1995
    
    . Mon nom est combat
    La Découverte, Paris, 2003
    
    Nadia Matoub
    Pour l'amour d'un rebelle
    Laffont, Paris, 2000
    
    Slimane Medhar
    La violence sociale en Algérie
    Thala, Alger, 1997
    
    Arezki Mellal
    Maintenant, ils peuvent venir
    Actes Sud, 2002
    
    Khalida Messaoudi
    Une Algérienne debout
    Flammarion, Paris, 1995
    
    Gilbert Meynier
    Histoire intérieure du FLN, 1954-1962
    Fayard, Paris, 2002
    
    Rachid Mimouni
    . La Malédiction
    Stock, Paris, 1993
    . Le fleuve détourné
    Laffont, Paris, 1995
    
    Sous la direction de Khadija Mohsen-Finan
    L'Algérie : une improbable sortie de crise ?
    Institut Français des Relations Internationales, Notes de l'IFRI N0 37, 2002
    
    Malika Mokkedem
    . Les hommes qui marchent
    Grasset, Paris, 1997
    
    . La Nuit de la lézarde
    Grasset, Paris, 1998
    
    . La Transe des Insoumis
    Grasset, Paris, 2003
    
    Mohammed Mokkedem
    Fils de ta mère
    Ed. Maurice Nadeau, Paris, 1999
    
    Pierre Montagnon
    Histoire de l'Algérie, des origines à nos jours
    Pygmalion, Paris, 1997
    
    Melanie Morisse-Schillbach
    L'Europe et la Question algérienne
    PUF, Paris, 1999
    
    Ahlam Mosteghanemi
    Le chaos des sens
    Albin Michel, Paris, 2006
    
    Khaled Nezzar
    Algérie : échec à une régression programmée"
    Publi-Sud, 2001
    
    André Nouschi
    L'Algérie amère, 1914-1994
    Maison des Sciences de l'Homme, Paris, 1995
    
    Amar Ouerdane,
    Les Berbères et l'arabo-islamisme en Algérie, 
    Montreal, Éd. KMSA, 2003
    
    Jean-Jacques Pérennès
    Pierre Claverie, un Algérien par alliance
    Le Cerf, Paris, 2000
    
    Lucille Provost
    La Seconde Guerre d'Algérie. Le Quiproquo franco-algérien
    Flammarion, Paris, 1996
    
    Nourredine Saadi
    La Maison de Lumière
    Albin Michel, Paris, 2000
    
    Mohammed Samraoui
    Chronique des années de Sang
    Algérie: comment les services secrets ont manipulé les groupes islamistes
    Editions Denoel, septembre 2003
    
    Boualem Sansal
    . Le Serment des barbares
    Gallimard, Paris, 1999
    
    . L'Enfant fou de l'arbre creux
    Gallimard, Paris, 2000
    
    . Poste restante : Alger. Lettre de colère et d'espoir à mes compatriotes
    Gallimard, Paris, 2006
    
    Leïla Sebbar
    Une enfance algérienne
    Gallimard (Folio) 1999
    
    Sadek Sellam
    Algérie : des colons aux colonels. Camps, extermination, éradication
    in : Catherine Coquio et alt., Parler des camps, penser les génocides
    Albin Michel, Paris, 1999
    
    Sid-Ahmed Sémiane
    . Octobre, ils parlent
    Le Matin, Alger, 1998
    
    . Au refuge des balles perdues. Chroniques des deux Algérie. 
    La Découverte, Paris, 2005
    
    Jaime Semprun
    Apologie pour l'insurrection algérienne
    Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances , Paris, 2001
    
    Jean Senac
    . Oeuvre poétique
    Actes Sud, Arles, 1999
    
    . Pour une terre possible
    Editions Marsa, Paris, 1999 
    
    Dominique Sigaud
    La vie, là-bas, comme le cours de l'Oued
    Gallimard, Paris, 1997
    
    
    Hamid Skif 
    La Princesse et le clown
    (publication sur internet)
    
    Samia Slimane
    Situation des droits de l'Homme en Algérie, 
    et autres considérations
    Organisation mondiale contre la torture (OMCT)
    Genève, 1999
    
    Mohammed Smaïn
    Relizane dans la tourmente : silence ! on tue...
    Ed. Bouchene, 2004
    
    Habib Souaïdia
    . La sale guerre - 
    le témoignage d'un ancien officier des forces spéciales de
    l'armée algérienne (1992-2000)
    La Découverte, Paris, 2001
    
    . (avec François Gèze et Salima Mellah)
    Le procès de la "Sale Guerre"
    La Découverte, Paris, 2002
    
    Benjamin Stora
    . L'Algérie en 1995 - la Guerre, l'Histoire, la Politique
    Michalon, Paris, 1995
    
    . L'Algérie, formation d'une nation
    Atlantica, Paris, 1998
    
    . La gangrène et l'oubli, 
    la mémoire de la guerre d'Algérie
    La Découverte, Paris, 1998
    
    . La Guerre Invisible - Algérie, années 90
    Presses de Sciences Po, Paris, 2001
    
    . Le transfert d'une mémoire, 
    de l'Algérie française  au racisme anti-arabe.
    Casbah - Editions, Alger 2000
    
    . Les mots de la guerre d'Algérie
    Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2005
    
    Daniel Timsit
    Algérie, récit anachronique
    Ed. Bouchène, Saint-Denis, 1999
    
    Jean-Pierre Vittori
    Le choix des larmes, Algérie 1954-1962
    Arte-Le Félin, 2002
    
    Kateb Yacine
    . Boucherie de l'espérance
    Le Seuil, Paris, 1999
    
    . Minuit passé de douze heures
    Le Seuil, Paris, 1999
    
    . L'Oeuvre en fragments
    Sindbad/Actes Sud, 1999
    
    Tassadit Yacine
    . Piège, ou le combat d'une femme algérienne
    Essai d'anthropologie de la souffrance
    Publisud/Awal, 1996
    
    . Chacal ou la ruse des dominés
    La Découverte, Paris, 2001
    
    YB
    . Comme il a dit lui - Chroniques d'Algérie
    Lattès, Paris, 1998
    
    . L'explication
    Lattès, Paris, 1999
    
    Nesroulah YOUS (avec Salima Mellah et François Gèze)
    Qui a tué à Bentalha ? 
    Chronique d'un massacre annoncé
    La Découverte, Paris, octobre 2000 
    
    Fatma Zohra Zamoum
    A tous ceux qui partent
    L'Harmattan, Paris, 1999
    
    Amin Zaoui
    . Sommeil du mimosa
    Le Serpent à Plumes, Paris, 1998
    . La Soumission
    Le Serpent é plumes, Paris, 1998
    
    Youcef Zirem
    Algérie - la guerre des ombres
    Editions Complexe-Le GRIP (Belgique), 2002
    
    

    ou par le service ALAPAGE :

    Des liens pour s'informer


    Algerie-Guide

    Cliquez ici pour souscrire a notre liste de diffusion (informations, débats) sur l'Algérie


    Contactez-nous, jugez-nous

    Merci de bien vouloir répondre à ces quelques questions

    les renseignements que vous nous donnez ne seront pas transmis ailleurs...
    Facultatif
    Votre adresse e-mail:

    Votre URL:

    Dans quel pays résidez-vous ?

    De quelle nationalité êtes-vous (si vous n'êtes pas de celle de votre pays de résidence) ?

    Que recherchez-vous sur TROUBLES ?

    Souhaitez-vous recevoir régulièrement par E-Mail des informations ?

    Sur quel thème, dans quel domaine ? (au maximum trois)

    Souhaitez-vous adhérer à la Commission Socialiste de Solidarité Internationale ?
    Encore quelque chose à dire ?


    Cliquez ici pour participer à la liste Forum Socialiste
    Votez pour nous