Edito (d'intérêt)

 



LES RÉSULTATS DEFINITIFS DU VOTE DU 24 AVRIL 2005Résultats définitifs du vote référendaire du 24 avril sur le crédit municipal de 2,5 millions :


MAIN BASSE SUR LA VILLE PRIVATISEE

 

Les matches de l'Eurofoot se sont joués dans des villes " hôtes " de Suisse et d'Autriche que leurs autorités, les autorités de leurs cantons et provinces et les autorités de leurs deux pays ont littéralement " louées ", à défaut sans doute de pouvoir les vendre, à l'UEFA, à ses sponsors, et aux " mandataires " plus ou moins prébendiers choisis pour les " animer " (et animer toutes les autres villes du pays, grâce par exemple aux " UBS Arena " ayant métastasé un peu partout). Mais cette privatisation de l'espace public est particulière : alors qu'habituellement, on privatise pour en retirer de l'argent, pour l'Eurofoot ce sont les collectivités publiques qui ont payé pour brader leur propre espace public. Et payé cher. Le brave comte de Sacher-Masoch n'a pas fait à Genève des émules que chez les banquiers privés : chez les responsables politiques aussi. Mais eux survivront.

 

Hôte-toi de là que j'y mette mon sponsor

Ce que rendit visible l'Eurofoot à Genève (puisque nous y sommes), c'est la perfection d'un processus à l'œuvre depuis l'avènement du " sport-pognon " : ce règne du marketing, du petit et du gros commerce de tout ce qui peut se commercer (légalement ou non), aboutit logiquement à la privatisation de tous les espaces publics disponibles jusqu'à la ville elle-même, devenue marchandise. Dans les espaces publics gardés par des polices privées après avoir été vendus aux organisateurs des jeux du cirque et à leurs sponsors, on ne choisit pas la bière que l'on boit, on ne porte pas un vêtement à l'effigie d'une marque concurrente de celle du sponsor. Et pour que cette privatisation se fasse, se maintienne et puisse se répéter, pour que la ville puisse être vendue, il faut lui donner l'image que l'acheteur souhaite : on la purgera donc de ses mendiants, de ses marginaux, de ses dealers, de ses lieux culturels alternatifs. Ainsi se dessine des modèles de villes, d'habitants, d'activités. Le modèle de la ville, c'est Disneyland. Le modèle d'habitant, c'est le consommateur ne cherchant pas à consommer autre chose que ce qu'on lui offre. Le modèle d'activité, c'est le centre commercial. Et tout cela se fait avec au minimum l'accord, et souvent la participation active et revendicatrice, des autorités élues. "  L'ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses : c'est ainsi qu'on grimpe dans la même posture que l'on rampe" disait Jonathan Swift. Rien n'a changé -sinon que l'on ne grimpe plus que dans les loges VIP, dans la même posture que l'on rampe devant l'UEFA.


POURQUOI LA SUISSE VA RATER SON EURO 2008

PAR NICOLAS MARTIN

 

Largeur.com, Dimanche 10 juin 2007

Encore une séance calamiteuse de penalties, à Bülach cette fois-ci. Le procès Swissair démontre à nouveau le culte fanatique que ce pays voue à la mesure et à la prudence. Le contraire des valeurs irrationnelles véhiculées par le football.

«En Suisse, l'osmose va prendre. L'événement va remuer toutes les fibres de la patrie, le pays va s'arrêter de vivre le 7 juin 2008.»

Bon, cet enthousiasme-là est bien normal puisque c'est celui qui habite, à une année du coup d'envoi de l'Euro 2008, le sélectionneur adjoint de l'équipe nationale Michel Pont, tout de même payé pour.

Sauf que, comme disait l'autre, à sauter comme un cabri en criant l'Euro, l'Euro, l'Euro, on risque, quand même de se retrouver à bêler dans le vide. Ou, pire, à brouter le gazon synthétique du stade de Suisse.

Certains donc n'hésitent pas, sans craindre le hors-jeu du ridicule, à faire de cette manifestation un instrument de propagande nationale qui devrait enfin prouver au monde entier que nous ne sommes pas aussi affreux -- chocolatiers sans cœur, horlogers sans âme, banquiers sans scrupules -- qu'on l'imagine volontiers à l'étranger.

Ainsi Benedikt Weibel, l'ancien boss des CFF aujourd'hui délégué du Conseil fédéral pour l'Euro 2008, affirme que ces joutes permettront de «nous débarrasser du cliché de pays cher et timoré». Et Christian Muschler, directeur du tournoi pour la Suisse, reprend la balle au bond, en parlant de montrer au million et quelque de touristes-supporters attendus «à quel point nos villes et notre pays sont formidables.»

Il en faudra pourtant des penalties, des coups francs et moins francs, des tacles appuyés ou glissés, pour casser l'image, et le miroir avec, d'une Suisse qui déteste, en secret mais dans la fibre, tout ce que peut représenter le football dans l'imaginaire mondial: esprit d'équipe, mais chauvinisme obtus, solidarité mais brutalité, liesse populaire mais haine collective, saine rage de vaincre mais gangstérisme prêt à tout pour y parvenir.

La Suisse du consensus et de l'équilibre, de la tiédeur prudente, du centre glacé, du refus des extrémismes, vomit instinctivement les valeurs d'un sport où tout, dans un sens comme dans l'autre, l'ombre et la lumière, n'est qu'excès, passion, héroïsme et crapulerie.

Non, de la mesure avant toute chose: la mollesse suisse dans l'art du penalty, mot qui signifie quand même à l'origine «sanction», «amende», et qui fut si criarde à la Coupe du monde 2006, s'est à nouveau vérifiée du côté de Bülach.

Pas de carton rouge pour les dirigeants de Swissair, quitte à passer de Kafka à Dürrenmatt, autrement dit du procès, puis du verdict, au soupçon. Moult docteurs en droit et autres vénérables spécialistes des tribunaux ont salué la clairvoyance des juges: avoir dit le droit, rien que le droit, en faisant «abstraction de l'émotion populaire». La Hola certes n'a pas été inventée à Bülach.

Le journal économique l'Agefi l'a résumé sobrement: «Justice et sentiment ne font pas bon ménage». Sans doute. On constatera quand même qu'aux horribles Etats-Unis, patrie supposée du business sans foi, loi, ni penalty, les patrons d'Enron et de Worldcom se sont ramassé de 20 à 30 ans de prison pour avoir coulé leur boîte sans en faire vraiment plus que les Burgisser et compagnie.

Pas de scandale donc, pas de vague, la faute à personne, oublions cette méchante affaire, comme on a oublié les 46 enfants russes morts dans le ciel de Constance. Sursis pour tout le monde. Et passons, pensons, s'il vous plaît, à autre chose.

Comment dès lors imaginer que cette rage atavique de la mesure, cet enthousiasme débridé pour la froide raison, soient terrassés en quinze petits jours de pousse-ballons?

Et puis, qui se souvient qu'il n'y a pas si longtemps, en l'an 2000, deux petits pays, la Belgique et la Hollande, avaient déjà organisé conjointement un Euro? Leur image en a-t-elle été modifiée d'un iota? Les clichés pulvérisés?

Pour mettre en valeur les qualités intrinsèques et bien réelles de la Suisse, il aurait peut-être été plus judicieux d'organiser l'Euro 2008 de tir à l'arc ou de yass. Le football se joue certes parfois avec la tête. Mais jamais froide.


A PROPOS DES JEUX OLYMPIQUES (Y'A PAS QUE LE FOOT DANS LA VIE) : 8 Revendications pour Pekin

 

Collectif Chine JO 2008

Le 8 août 2008, les Jeux olympiques s’ouvriront à Pékin. La Charte olympique prescrit que l’olympisme repose sur « le respect des principes éthiques fondamentaux universels ». En avril 2001, le représentant du Comité de candidature de la capitale chinoise aux JO avait affirmé : « En confiant à Pékin l’organisation des Jeux, vous contribuerez au développement des droits de l’Homme ».

Les promesses des dirigeants chinois sont à ce jour démenties par les faits. La répression de toute forme de contestation du pouvoir en place reste systématique contre les pétitionnaires, les avocats défendant des causes sensibles, les journalistes et cyber-dissidents, ainsi que les adeptes du Falungong et d’autres groupes religieux indépendants du pouvoir. La situation des minorités reste également particulièrement préoccupante, notamment chez les Ouïghours et les Tibétains. Pourtant, de nombreux signes témoignent de la vitalité de l’aspiration de la société civile pour plus de démocratie et pour un État de droit. Les citoyens chinois revendiquent courageusement leurs droits en dépit des risques qu’ils courent. Les expressions contestataires sur Internet sont légion.

La période précédant les JO est cruciale pour prendre au mot les autorités chinoises et attirer l’attention de l’opinion mondiale sur les avancées nécessaires en Chine dans le domaine des droits de l’Homme. Ce rendez-vous mondial va attirer sur la Chine l’attention d’un nombre exceptionnel de médias ; nombreux sont les citoyens chinois qui espèrent que cet événement provoquera une évolution en faveur des libertés.

Le Collectif Chine JO 2008 a été initié par neuf associations françaises et internationales, soucieuses de rappeler aux autorités chinoises, qu’en accueillant les JO, elles se sont engagées à améliorer la situation des droits de l’Homme. Rejoint par des associations très diverses, le collectif soumet au gouvernement chinois ces « Huit revendications pour Pékin » applicables immédiatement. La Chine restituera ainsi tout leur sens aux valeurs de l’Olympisme « au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique, soucieuse de préserver la dignité humaine ».

 

La campagne "Revendications pour Pékin"

1 - Libérer les personnes emprisonnées depuis les manifestations de Tian An Men (1989) 
et tous les prisonniers d’opinions.
 
2 - Mettre fin au contrôle de l’information, y compris sur internet.
 
3 - Suspendre les exécutions sur tout le territoire chinois en vue d’aboutir
à l’abolition de la peine de mort.
 
4 - Supprimer la détention administrative.
 
5 - Mettre un terme à la pratique systématique de la torture.
 
6 - Permettre la constitution de syndicats libres et indépendants.
 
7 - Supprimer l’article 306 du Code Pénal, qui permet la répression des avocats.
 
8 - Mettre fin aux expulsions forcées des citoyens de leur logement ou de leurs terres.
Les membres du collectif:
-  Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France)
-  Agir pour les droits de l’Homme (ADH)
-  Amnesty International (AI-France)
-  Comité de soutien au peuple tibétain (CSPT)
-  Ensemble contre la peine de mort (ECPM)
-  Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH)
-  Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
-  Reporters Sans Frontières (RSF)
-  Solidarité Chine

8 revendications pour Pékin

1 - Libérer les personnes emprisonnées depuis les manifestations de Tian An Men (1989) et tous les prisonniers d’opinion

La plupart des prisonniers politiques chinois sont emprisonnés sous des prétextes divers (tentative de subversion, trahison de secrets d’Etat, troubles à l’ordre public, diffusion de rumeurs mensongères, etc.) mais non recensés comme tels. Il est donc difficile d’évaluer leur nombre à l’heure actuelle. Nous savons toutefois que plusieurs centaines de participants aux manifestations démocratiques de 1989, condamnés à des peines pouvant aller jusqu’à vingt ans de réclusion, seront toujours incarcérés au moment des Jeux Olympiques de 2008. Se comptent également par centaines ou milliers les individus qui croupissent injustement dans des prisons ou des camps de rééducation par le travail : avocats, journalistes, internautes, militants pour la défense des droits civiques, de l’environnement, du droit à pratiquer la religion de son choix, de parler sa langue lorsque l’on n’appartient pas à l’ethnie majoritaire Han, etc. Les tensions s’accroissent entre la population et le gouvernement parce que le discours officiel, qui affirme le respect des droits fondamentaux, est contredit par le maintien d’une répression très dure vis-à-vis de ceux qui sont perçus comme une menace au pouvoir en place.

2 - Mettre fin au contrôle de l’information, y compris sur Internet

Les médias et Internet sont considérés par le gouvernement chinois comme l’un des secteurs stratégiques à ne pas abandonner aux "forces hostiles", régulièrement dénoncées par le président Hu Jintao. Le Département de la propagande, la sécurité publique et la cyber police, bastions des conservateurs, sont ainsi chargés de faire appliquer la censure sur des sujets sensibles, notamment le mouvement démocratique de 1989.

Au moins trente journalistes et cinquante internautes sont actuellement emprisonnés, certains depuis les années 1980. Le gouvernement bloque des milliers de sites d’information, dont celui de la BBC. Les programmes en chinois, tibétain ou ouïghour d’une dizaine de radios internationales sont brouillés. La loi sanctionne lourdement la divulgation de secrets d’Etat, la subversion et la diffamation, notions définies de manière très floue et opportuniste. Bien que les régulations concernant les journalistes étrangers aient récemment été assouplies, il est toujours impossible pour les médias internationaux d’employer des journalistes chinois, ou de voyager librement au Tibet et au Xinjiang.

3 - Suspendre les exécutions sur tout le territoire chinois en vue d’aboutir à l’abolition de la peine de mort

La Chine est le pays qui exécute le plus grand nombre de personnes chaque année. Pourtant, les statistiques relatives aux condamnations à mort et aux exécutions sont classées secret d’Etat, ce qui rend toute évaluation difficile. Les estimations de certains chercheurs chinois font état de 8 000 à 10 000 exécutions par an. La peine de mort est généralement prononcée au terme de procès parfaitement inéquitables. Elle est prévue pour un grand nombre de crimes : 68 chefs d’inculpation, y compris des infractions non-violentes telle que la corruption. Enfin, depuis le 1er juillet 2006, l’accord du condamné est demandé pour effectuer un prélèvement d’organes. Toutefois, un tel consentement est, par définition, inopérant s’agissant des personnes condamnées à mort compte tenu des mesures coercitives dont elles risquent de faire l’objet.

4 - Supprimer la détention administrative

La détention administrative (en chinois laojiao : rééducation par le travail) s’applique à des infractions dont la gravité est insuffisante pour qu’elles soient punies aux termes du Code pénal.

La durée des peines de « rééducation par le travail » peut aller d’un an à trois ans, etpeut être prolongée d’un an. Elle est fixée arbitrairement par la police, sans inculpation, sans procès ni contrôle d’une autorité judiciaire. La torture et les mauvais traitements sont liés à cette forme de détention.

Il arrive aussi que des citoyens chinois soient enlevés et maintenus au secret, pendant des durées illimitées, dans des dépendances de camps militaires ou dans des centres d’hébergement gérés par la police ou la sécurité publique. Pendant les JO, le champ d’application de la rééducation par le travail sera élargi pour assurer la sécurité de Pékin. Le vagabondage, la mendicité, l’exercice de la profession de taxi sans licence, les activités commerciales non autorisées, feront partie de ces « comportements délictueux ».

5 - Mettre un terme à la pratique systématique de la torture

En novembre 2006, Wang Zhenchuan, l’un des sept procureurs adjoints du parquet suprême de la République populaire a reconnu que « presque chaque verdict erroné prononcé ces dernières années est la résultante d’interrogatoires illégaux ». Pour le Rapporteur spécial des Nations unies : « La torture, bien qu’en déclin, en particulier dans les zones urbaines, reste une pratique répandue en Chine ». Plusieurs facteurs contribuent à perpétuer la pratique de la torture, notamment les règles de preuve, qui incitent à obtenir des aveux sous la torture, la durée excessive de la garde à vue, l’absence de culture juridique reposant sur la présomption d’innocence, l’accès limité à un défenseur et l’obligation de clore l’enquête dans des délais très courts.

Selon les témoignages des victimes, la liste des tortures utilisées est impressionnante, allant des coups de poing, de matraque électrique, de la privation de sommeil aux sévices psychologiques, en passant par des positions très douloureuses, dans lesquelles le prisonnier, suspendu ou menotté, peut être abandonné seul pendant des heures ou des jours entiers.

6 - Permettre la constitution de syndicats libres et indépendants

La Fédération nationale des syndicats chinois constitue la seule organisation légale de défense des intérêts des travailleurs. Depuis 1949, elle ne sert en fait qu’à relayer la politique du gouvernement auprès des ouvriers et des employés. Depuis 25 ans, les réformes économiques ont engendré de nouvelles inégalités et conflits sociaux. En l’absence quasi-totale de liberté d’expression, le mécontentement populaire s’est traduit par des émeutes, des soulèvements et des grèves. Depuis 1995, ces protestations s’étendent aussi au monde du travail, dénonçant des privatisations opaques et responsables de nombreux licenciements. Bien que préoccupé par la crise sociale, le Parti communiste préfère privilégier la performance économique du pays pour s’assurer l’intérêt des investisseurs étrangers, plutôt que de reconnaître aux ouvriers leurs droits les plus élémentaires. De peur de remettre en cause son pouvoir, il refuse de consentir à l’indépendance des syndicats dont les représentants sont toujours désignés par le Parti et non élus par les travailleurs. Quant aux associations indépendantes qui tentent de pallier les carences sociales du gouvernement (santé, éducation, environnement), leur fonctionnement est soumis à l’obtention d’une « unité de tutelle » officielle et au versement d’une forte caution.

7 - Supprimer l’article 306 du Code pénal, qui permet la répression des avocats

Pour garantir les droits de la défense et l’indépendance des juges et des avocats, la séparation des pouvoirs devrait être reconnue. D’une part, les juges sont nommés et révoqués par la commission Politique et Juridique du Comité central du Parti communiste. De l’autre, les autorisations d’exercice pour les avocats sont données par les bureaux administratifs locaux. La profession d’avocat est actuellement considérée comme l’une des professions les plus dangereuses en Chine, après celles de policier et de journaliste. Outre les agressions physiques dont ils font l’objet, l’article 306 du Code pénal de 1997 fait peser sur eux la menace d’une accusation de faux témoignage. Si un avocat de la défense veut s’appuyer sur des témoignages qui contredisent les assertions du procureur, ce dernier peut se fonder sur cet article du Code pour demander l’arrestation de l’avocat pour faux témoignage. L’article 306 a entraîné l’emprisonnement de plus de 500 avocats.

8 - Mettre fin aux expulsions forcées des citoyens de leur logement ou de leurs terres

A Pékin, la plupart des expulsions forcées est liée à l’organisation des JO. Ces expulsions ont lieu manu militari et l’insuffisance des dédommagements est à l’origine de conflits violents, durement réprimés. Les expulsions ont lieu également à la campagne pour faire place non seulement à des projets immobiliers mais aussi à des industries souvent polluantes. Ceux qui demandent justice pour les victimes d’expulsion font l’objet de poursuites, de harcèlement et d’incarcération.


Recours contre le cadeau de 11 millions d'argent public à la Fondation du stade de la Praille


Comité de citoyens et citoyennes contre tout nouveau crédit pour le stade de la «Praille»

Genève, le 14.03.07

Le Comité de citoyennes et de citoyens contre tout nouveau crédit public pour le stade de la Praille (Comité Praille) annonce qu'il a déposé deux recours au Tribunal fédéral et un recours au Tribunal administratif, contre la décision du Fonds d'équipement communal (FEC) d'accorder à la Fondation du stade de la Praille (FSG), un don lui permettant de payer sa dette de 11 millions auprès de l'entreprise Zschoke (Implenia)

L'entourloupe consiste à accorder un don princier de 11 millions de francs, puisés dans le FEC, afin de permettre à la FSG de payer l’ardoise laissée auprès de l’entreprise Zschokke (Implenia). Dans un premier temps, on remplit les caisses d’un organisme intercommunal (FEC) en puisant dans celles des communes, pour ensuite puiser dans les caisses du FEC pour payer les factures d’une fondation privée.

Mais l’exercice ne se limite pas au racket, il atteint au sublime dans le déni de démocratie: moins de deux après que les citoyennes et les citoyens de la Ville aient refusé à une majorité écrasante (73%), de prêter 2,5 millions à la FSG, on contraint la Ville par l'intermédiaire du FEC à payer au moins 3 millions à la même fondation.

Pour éviter un référendum populaire, le Conseil d'État et les dirigeants de l'Association des communes genevoise (ACG) et du FEC n'ont pas hésité à violer la loi, les ressources du FEC ne pouvant servir à financer des projets privés, ni à régler des dettes privées. Nous signalons que la proposition de ponctionner le FEC n'a été portée à l'ordre du jour des délibérations ni du FEC ni de l'ACG.

En l'absence de recours déposés par les municipalités, en premier lieu la Ville de Genève, qui s'est contentée d'alerter la Cour des comptes (voir dossier de presse, document 6) - laquelle ne peut annuler la décision du FEC - nous avons en tant que citoyens, déposé nous-même un recours auprès du Tribunal administratif et deux recours auprès du Tribunal fédéral.

D'autre part, nous avons invité les communes, toutes contributrices au FEC, à dénoncer auprès de l'ACG la méthode utilisée pour leur faire supporter la dette privée de la fondation privée du stade. Nous tenons ici à saluer la proposition du Conseil administratif de la Ville de Genève de convoquer une assemblée extraordinaire de l'ACG pour débattre de cette méthode pour le moins inacceptable.

Nous remercions les groupes du Conseil municipal de la Ville qui sont intervenus pour exiger du Conseil administratif qu'il donne les explications légitimes, et qu'il agisse comme il se doit pour faire respecter le vote de l'écrasante majorité de ses citoyennes et citoyens.

Nous saluons également la démarche entreprise par 21 conseillères et conseillers communaux de la Ville de Meyrin, représentant les deux tiers et presque tous les partis du Conseil municipal, et exprimant au Conseil d'État, à l'ACG et au FEC leur indignation.

Nous signalons que le même genre de procédé utilisé pour contourner la démocratie à propos du stade de la Praille, est réutilisé pour faire payer à la collectivité les frais liés à l'organisation de l'EuroFoot 2008 à Genève et exclure un référendum populaire.

Nous invitons les politiciennes et politiciens genevois à sortir du budget de l'État les crédits couvrant l'organisation de l'EuroFoot 2008 et à les soumettre au référendum obligatoire comme les autorités de la Ville de Berne l'ont décidé pour leur part. Nous saluons, comme elle le mérite cette décision bernoise.

Pour le comité: Jean Bart, Jean-Marc Burnod, Vincent Carrard, Luc Gilly, Pascal Holenweg, Jacques Mino, Ivan Ruet


Comité de citoyens et citoyennes contre tout nouveau crédit pour le stade de la «Praille»

Genève, le 19 janvier 2007

Le stade de la Praille, à défaut d'utilité publique, a enfin trouvé sa vocation: celle de trou noir financier, aspirant tout ce que les caisses publiques situées à proximité peuvent laisser échapper.

Dernière entourloupe du genre, qui tient à la fois du racket et du déni de démocratie, le don princier (en pleine période de «vaches maigres» budgétaires) de 11 millions de francs, puisés dans le Fonds d'équipement communal (FEC) au sein duquel siège le conseiller administratif libéral de la Ville de Genève, Pierre Muller. Cela afin de permettre à la Fondation du Stade de payer l'ardoise (moins les intérêt abandonnés par le créancier) laissée auprès de l'entreprise qui a construit ce temple du football: Zschokke (Implenia).

Racket, tout d'abord. La facture finale de la construction du stade a atteint presque le double de ce qui était prévu: 117 millions aujourd'hui contre 68 millions initialement. Pour tenter de combler le gouffre ainsi creusé, la Fondation du Stade a successivement racketté l'État, la Ville de Lancy, et maintenant l'ensemble des communes, via le FEC (au passage grossi de ressources auparavant restituées aux communes : part sur l'impôt immobilier, part sur l'impôt à la source des frontaliers).

On admirera l'exercice. Dans un premier temps, on remplit les caisses d'un organisme intercommunal en vidant celles des communes, pour ensuite vider les caisses de l'organisme en question en payant les factures d'une fondation privée. Mais l'exercice ne se limite pas au racket, il atteint au sublime dans le déni de démocratie.

En avril 2005, lors du référendum, les citoyens et citoyennes de la Ville refusaient, à une majorité écrasante (73%), de prêter 2,5 millions à la Fondation du Stade, compte tenu de l'absence à peu près totale d'espoir que ce prêt soit un jour remboursé. Lancy et le canton, qui avaient eux aussi prêté de l'argent à la fondation, n'ont jamais vu la couleur du moindre début de remboursement.

Mais, moins de deux ans plus tard, c'est 3 millions que la Ville va, non plus prêter, mais offrir gracieusement à cette même fondation, par l'intermédiaire du FEC, alimenté pour un tiers par la Ville et ponctionné de 11 millions sur les 17 millions à disposition.

Et sûrement à titre de coïncidence malheureuse, on pille les fonds publics pour éponger une dette privée, alors que dans le même temps, on explique au «bon peuple» que les collectivités n'ont plus assez d'argent pour maintenir certaines prestations sociales...

On notera, pour la bonne bouche, que le cadeau de 11 millions fait à la fondation, provient d'un Fonds au sein duquel siègent deux conseillers d'État Verts. Pourtant, lors du référendum en avril 2005, les Verts s'opposaient au prêt de 2,5 millions. Les Verts sont, effectivement, comme nous le clame la presse, sur une pente ascendante.

Du coté des privés la fête continue, puisque malgré les bénéfices juteux de l'année 2006, les trois principaux partenaires privés du stade de la Praille (Crédit Suisse, Jelmoli, Fondation Hippomène - banquier Benedict Hentsch), échappent une fois de plus à leurs responsabilités dans ce dossier et ne mettront pas un sou de leur poche. Le «bon peuple» s'en chargera...

Face à ce déni démocratique et ce détournement de fonds publics inacceptables, il va sans dire que le Comité référendaire va examiner rapidement, tous les moyens juridiques et politiques pour recourir contre cette décision scandaleuse.


SUBVENTIONNER LE FOOTBALL-FRIC ? NON MERCI !

(René Ecuyer,"Gauchebdo", 1er septembre)
EURO 2008 : TROP SALÉE LA FACTURE !
Pour trois matchs prévus à Genève, Berne veut "taxer" le canton de 10 à 20 millions

Jouer au foot. Ils sont des millions et des millions de gosses, de jeunes et moins jeunes de par le monde à pratiquer ce sport, qui est vraiment à la portée de tous, de toutes car même les filles s'en mêlent dans la cour d'école, sur la rue, sur le terrain. L'avantage du football sur bien d'autres sports d'équipe, c'est que tout le monde a sa place dans l'équipe, que l'on soit petit ou grand, costaud ou fluet. Le basket, par exemple, si l'on a pas 1m90 au garrot, on n'a pas sa place dans l'équipe. Et le rugby : 1m85, 110 kilos, 11 secondes aux 100m. Et taillé comme une bête.

C'est ce football-là qu'on encourage et le Service des sports de la ville de Genève, sous la responsabilité d'André Hediger, fait le maximum pour mettre à disposition de la population les installations et les terrains, organise et sponsorise des tournois. Le rêve de nos petits, c'est qu'un jour ils soient appelés à jouer dans une grande équipe, mais... autant prendre un billet de loterie !

UN MONDE INTOUCHABLE

Avec la dérive générale du football professionnel, l'image se ternit. Aujourd'hui, c'est le football-fric. Les milliardaires achètent et revendent les grands clubs comme ils achètent des entreprises avec leurs directeurs et leurs ouvriers, et exigent un rendement. Les espoirs locaux s'effacent en raison de l'achat de joueurs-vedettes, dont les prix de transfert sont proprement scandaleux. FC Sion, Lausanne-sports, Servette FC ont fait les frais de cette politique. Le football-fric conduit à toutes les dérives. En Italie, des matchs sont "arrangés". A la Coupe du monde, les passions nationalistes se déchaînent. Il n'y a aucun contrôle anti-dopage comme dans les autres sports... Ce monde est intouchable et c'est malsain.

Et c'est pour se football-là, qui nage dans de l'argent pas forcément bien propre, que la collectivité genevoise devrait y aller de 10 à 20 millions de francs pour avoir l'immense joie d'accueillir trois matchs de l'Eurofoot 2008 au stade de la Praille ? Non merci ! Gardons notre argent pour rétablir sans délai l'allocation qui était versée aux plus pauvres des plus pauvres de la République, pour les vêtements et l'abonnement aux transports publics, scandaleusement supprimée par la nouvelle majorité du Grand Conseil.

Voilà pourquoi le Comité Directeur de la section de Genève du Parti du Travail a pris une position négative, sans équivoque, à l'égard de toute demande de subventionnement pour l'Eurofoot 2008.


UNE BATAILLE EST GAGNEE, LE COMBAT CONTINUE

Communiqué de presse du Comité de citoyennes et citoyens contre tout nouveau crédit pour le stade de la Praille

Genève, 24 avril 2005

Le Comité de citoyennes et citoyens contre tout nouveau crédit pour le stade de la Praille prend acte, avec une satisfaction qu'il ne songera pas à déguiser, et qui d'ailleurs n'étonnera personne, du résultat du vote municipal sur l'avant-dernière tentative en date de ponctionner les caisses publiques pour boucher le trou financier creusé à la Praille.

Le Comité remercie les citoyennes et les citoyens qui, par leur vote, ont clairement exprimé leur refus de voir les collectivités publiques payer à la place des promoteurs privés les dettes d'un projet sans légitimité, sans utilité et sans mesure.

Le Comité remercie également les partis politiques qui ont appelé avec lui à dire NON À L'ARNAQUE et à refuser de payer le fourrage du mammouth de la Praille, fût-il rebaptisé " mammouth de Genève ".

Le Comité rappelle que ce vote municipal offrait., pour la première fois (mais vraisemblablement pas la dernière) l'occasion au " peuple souverain " de dire ce qu'il pensait d'un équipement qu'on avait soigneusement préservé jusque là du vote populaire. Le Comité remercie donc également les partis et responsables politiques (ceux de l'Entente, de l'UDC et du PS) qui ont permis, malgré eux, et par le niveau calamiteux de leur argumentation (" le stade est construit, payez-le ! ") l'expression du refus populaire. Ce refus est aussi la sanction de leur obstination à vouloir faire assumer par la collectivité les conséquences de choix imposés à la collectivité par une chaîne de centre commerciaux et une banque privée (entre autres philanthropes).

Le Comité espère que le résultat du vote de ce dimanche sera compris par ceux qui depuis des mois bricolent montages financiers sur plans comptables, tout plus improbables les uns que les autres, dans l'illusion d'éviter le naufrage du Titanic de la Praille. Le Comité espère que ce résultat contribuera à dissuader d'autres bricoleurs de se joindre à ceux qui se sont manifestés dans les dernières semaines, voire les derniers jours, de la campagne, avec la même crédibilité que les ultimes " sauveteurs " du Servette FC. Il espère enfin que les producteurs du triste feuilleton de la Praille ne songeront pas à en tourner un remake à Blandonnet

Le Comité de citoyennes et citoyens contre tout nouveau crédit pour le stade de la Praille reste mobilisé et déterminé à combattre, y compris par voie référendaire, toute proposition visant à pérenniser la mise à contribution des budgets publics pour payer les dettes d'un projet privé, et notamment toute proposition de transformer l'actuelle fondation privée du stade en fondation de droit public. Le Comité se tient également prêt à combattre, y compris par voie référendaire, toute proposition de crédit, cantonal ou municipal, destiné à l'actuelle fondation du stade, quelles que soient les modalités d'un tel engagement.

Est delendum stadium
Pour le Comité : 
Luc Gilly, Pascal Holenweg

A la fin du communiqué (de victoire) du Comité référendaire, après le vote municipal du 24 avril, nous avions (malignement) glissé la petite paraphrase de Caton : "Est delendum stadium" -petite phrase qui fit quelque peu frémir quelques commentateurs.

Nous avons pêché par précipitation : le stade peut en effet difficilement être détruit avant que la fondation, qui en est théoriquement pripriétaire, le soit.

Or donc, veuillez corriger "est delendum stadium" par "est delenda fundatio" (si fundatio est féminin, mais on a un doute, là).

D'ailleurs, "fundatio", qui dérive du verbe "fundare", a le même sens que "fundatus", qui signifie bien assis. S'agissant du stade, "bien assis" sur les plus de 60 millions de fonds publics balancés dans les "fundationes" du monstre.

Du même préfixe, on trouve aussi "fundere", qui signifie verser (des larmes sur le vote du 24 avril), ou répandre (son amertume après ledit vote), ou se répandre (en aigreurs contre les citoyennes et citoyens de la Ville).

Ou "laisser échapper de sa bouche" (l'annonce que le Conseil d'Etat va retirer son projet de loi transformant la fondation privée du stade en fondation de droit public). A ce jour, rien n'indique que le Conseil d'Etat ait effectivement retiré ce projet.

La distribution de soporifique commence, restons éveillés...


Votations cantonales et municipale du 24 avril :

Y'a plus d'argent pour les vieux...

Y'a plus d'argent pour les chômeurs...

Y'a plus d'argent pour les handicapés...

Y'a plus d'argent pour les transports publics...

Y'a plus d'argent pour l'école...

Y'a plus d'argent pour les hôpitaux...

Y'a plus d'argent pour les hôpitaux...

... mais y'aurait encore des millions pour un stade vide ?


PRIORITÉ AU SPORT POUR TOUS

(par Séverin Brocher)

Voici quelques exemples auxquels les sportifs de ce canton peuvent être confrontés : vestiaires trop étroits pour des équipes de football, douches ne fonctionnant pas, un terrain à diviser avec trois équipes -voire plus- salles de gymanistique vétustes, absence de sécurisation de dépôt de planches à voile, etc. La oliste n'est bien entendu pas exhaustive et dépend du sport pratiqué.

Bref, il existe de nombreuses attentes auxquelles il n'est pas répondu pour le motif du manque d'argent.

Or, le 24 avril, il nous sera demandé de faire fi de nos besoins afin de sponsoriser, à la place du privé, l'industrie du sport et du spectacle sportif !

Nous devrons engloutir 2,5 millions supplémentaires dans le naufrage financier du stade de la Praille avant, sans doute, qu'on nous demande d'assumer de surcroît le déficit structurel d'exploitation d'un stade surdimensionné, aux trois quarts vide et qui vient en plus de perdre son principal utilisateur et sa seule justification -le déficit évalué par l'inspectorat cantonal des finances s'élève à au moins 1,8 million par année.

Non ! Le sport que nous devons soutenir en priorité est celui que des enfants, des adolescents et des adultes font par plaisir dans des clubs associatifs.


LES YEUX PLUS GROS QUE LE SPORT

(par J.-M. Burnod)

Monsieur Moutinot à récemment déclaré qu'en cas de refus du nouveau crédit de 2'500'000 frs.- destiné à boucher une partie du trou de la Praille il faudrait tout reprendre à zéro avec les partenaires concernés. Eh bien, c'est exactement ce qu'il convient de faire pour que cette fuite en avant sans rétroviseur s'arrête au plus vite.

Après avoir affirmé haut et fort que le stade de la Praille était un projet privé qui ne coûterait rien à la collectivité, ses promoteurs ont écarté toutes les objections et fait taire toutes les oppositions. Le financement et l'exploitation bénéficiaient de toutes les garanties sur le long terme et l'image de Genève en sortirait grandie.

Voilà maintenant que ces mêmes milieux s'emploient à ce que les collectivités publiques prennent en charge ce qui se révèle jour après jour un désastre sur tous les plans.

A ce jour, le stade a déjà coûté deux fois plus cher que prévu sans pour autant satisfaire à son cahier des charges. Le déficit d'exploitation s'annonce chronique contrairement au "business-plan" initial dont la révision nous apprend qu'il faudrait organiser plus d'un évènement par semaine à guichets fermés pour que l'énorme soit rentable. L'image de Genève quant à elle doit s'attendre à quelques dépréciations; lorsque la presse étrangère évoque le sujet, c'est surtout de l'inculpation et de l'arrestation de l'ex-homme providentiel d'il y a quelques mois dont il s'agit.

Pour ce qui concerne les aspects financiers, on relèvera que les contributions des privés ne sont que des prêts ou des avances de loyer et que c'est les collectivités publiques qui assurent l'essentiel du financement. Sans consultation de la population jusqu'à ce jour.

La confusion est la seule planche de salut des promoteurs de ce désastre.

Seul un refus est de nature à clarifier la situation et à établir les responsabilités.

Autant de raison de voter NON à ce nouveau crédit pour la Praille le 24 avril.

"Dans les périodes troublées, ce n'est pas de faire son devoir qui est difficile, c'est de le connaître."
Augustin d'Hippone

5 millions par an pendant soixante ans pour un stade vide à 90 %

par Jacques Mino, conseiller municipal SolidaritéS

Refuser que la Ville rajoute encore 2,5 millions pour boucher le trou du Stade, est-ce que cela revient à être contre le sport, et contre le foot en particulier ?

La réponse est non ! La Ville dépense déjà chaque année 45 millions pour le sport, dont 6 millions de subventions aux divers clubs sportifs, notamment pour des terrains de foot.

Elle permet donc à des milliers de jeunes et moins jeunes de pratiquer le sport de leur choix.

Est-ce privilégier la culture ? C'est encore non ! La Ville dépense, notamment, 12,5 millions pour le Grand Théâtre et le BFM. Mais ces institutions font le plein de leurs salles tout au long de l'année et reçoivent 100.000 spectateurs qui payent leur place. La Ville subventionne donc des places occupées à 100 % par des spectateurs, sans compter qu'elle donne ainsi du travail à 300 personnes.

La différence avec le Stade est qu'il coûtera annuellement 2,5 millions pour l'entretien de ses murs et 2,5 millions pour son exploitation, alors qu'il ne recevra, en moyenne annuelle, que 45.000 spectateurs payant leur place. C'est dire que la collectivité devrait dépenser 5 millions par année durant 60 ans pour subventionner 90% de places vides.

Le montage financier : en 1997, le stade était devisé à 68 millions, et les travaux entrepris sans que le peuple n'ait pu se prononcer. A ce jour, il a déjà coûté le double, soit 120 millions, et il manque encore 10 millions pour payer l'entreprise qui l'a construit.

Les collectivités ont déjà versé 61 millions, alors que les promoteurs privés se sont contenté de prêts ou d'avances sur loyer : 20 millions pour le Crédit Suisse (qui a fait l'an dernier 5,6 milliards de bénéfices sur le plan global) et 36 millions pour Jelmoli (qui n'a fait que quelques millions de bénéfices l'an dernier !). Nous dire que si la Ville ne rajoute pas encore 2,5 millions " c'est la faillite ", sous prétexte que les privés ne pourraient se passer de cette aide, est-ce bien sérieux ?

Fondation de droit public ou affaire privée ?

La proposition d'en faire une fondation de droit public se fonde sur le fait que la collectivité ne saurait perdre les 61 millions qu'elle a déjà versés dans ce gouffre. Il faudrait donc accepter le principe du " quand le vin est tiré, il faut le boire " et continuer de gaspiller l'argent public au rythme de 5 millions par an durant 60 ans encore, soit 300'000 millions, pour un stade vide à 90 %.

Ce choix reviendrait à subventionner les privés, soit le Crédit Suisse et Jelmoli qui empochent déjà des bénéfices dans une affaire qu'ils veulent encore développer (étage de cinéma, etc.). Ne faut-il pas leur laisser le coûteux jouet qu'ils ont voulu et qu'ils ont largement les moyens d'entretenir ?

 

LA COUPE EST PLEINE

Luc Gilly, solidaritéS No 64 (29 mars)

En juin 2004, le Municipal de la Ville de Genève (la droite, l'UDC... et les Socialistes) vote un crédit de 2,5 millions pour aider la Fondation du stade de la Praille à boucher en partie le monstrueux déficit du nouveau temple du foot genevois. Dès juillet, un comité référendaires de citoyens et citoyennes s'oppose à ce crédit et récolte 5256 signatures. Le 24 avril prochain, cet objet passera en votation. Le comité référendaire comprend aujourd'hui l'Alliance de Gauche (solidaritéS, Indépendants, PdT), les Communistes, les Verts, Sport et santé pour tous et toutes, et la Fédération des associations de quartiers et d'habitants (FAQH).

En 1997, le futur stade de la Praille, appelé "Stade de Genève", Titanic dédié au foot de par sa conception, était devisé à 68 millions, montant devant être pris en charge par le privé ! L'inauguration du stade inachevé aura lieu en 2003. Fin 2004, la facture d'élève à plus de 120 millions... et les collectivités publiques ont déjà versé plus de 61 millions en frais directs et indirects (Canton, Ville de Genève, Commune de Lancy, Confédération) selon le rapport de l'Inspection cantonale des finances (ICF).

Les privés ont prêté de l'argent : 20 millions pour le Crédit Suisse, remboursables sur 80 ans, soit vingt ans de plus que la durée de vie prévue du stade (!); 36 millions pour le groupe Jelmoli, qui paye des loyers d'avance pour son centre commercial qui jouxte le stade. Il faudra donc rembourser ces millions, et éponger encore une dette de 10 millions, dus au groupe Zschokke, finir quelques travaux de construction et équiper le stade pur accueillir des méga concerts. Bref, il faudra trouver grosso modo environ 70 millions.

PRIVATISER LES BENEFICES, COLLECTIVISER LES PERTES

On connaît la chanson : sous le prétexte que les collectivités ont déjà versé plus de 61 millions, la droite et les Socialistes voudraient créer une Fondation de droit public, pour ne pas perdre cet investissement. Dès lors, nous devrions assumer les dettes, les déficits et l'entretien de l'édifice à très long terme, sans compter les frais que l'"Euro 2008" va encore engendrer pour les contribuables (normes sévères de sécurité à l'intérieur du stade et forces de l'ordre déployées hors du stade pour contenir les supporters).

Pour équilibrer les comptes sur la période 2004-2012, le stade de Genève devrait accueillir chaque année et à guichets fermés (30'000 personnes) : 21 matchs internationaux, 20 matchs du club résident -depuis, le Servette FC a disparu- et 22 concerts événements ! Actuellement, aucun événement culturel n'est prévu, seuls 3 matchs sont gendés à Genève pour l'"Euro 2008". On est donc vraiment loin du compte.

POUR QUI SONNE LE GLAS ?

Tous les budgets sociaux et culturels sont revus à la baisse, soi-disant parce qu'il n'y a plus d'argent. Les prestations dans tous les secteurs diminuent (personnes âgées, handicapé-e-s, logement, hôpitaux, écoles, crèches, formation, culture, sport populaire, transports publics...). Les caisses des collectivités sont vides pour maintenir les allocations aux plus modestes, mais l'argent existerait pour financer ce stade ?

Il est malhonnête et honteux de demander encore de l'argent aux contribuables pour ce puits sans fond du sport-spectacle.

Le Crédit Suisse annonce triomphamement un bénéfice de 5,6 milliards pour 2004; le groupe Jelmoli engrange des millions et le banquier Benedict hentsch, engagé dans ce méga-stade, rechignent tous à financer ce qu'ils ont voulu hier. A eux et à leurs petits copains d'assumer.

Nous voterons massivement NON à ce nouveau crédit, le 24 avril, en écho à notre 6 fois NON cantonal à la régression sociale.

 

NON AU RACKET !

(15 mars 2005)

Position du comité référendaire (publiée dans la brochure officielle distribuée pour la votation du 24 avril)

Les irresponsables qui ont pris la décision de faire construire le stade de la Praille se livrent sur la collectivité à un véritable racket.

La population n'a jamais eu son mot à dire sur l'opération.

Lorsque ce projet a été présenté en 1997, il devait être construit et pris en charge par le secteur privé, à hauteur de 68 millions de francs, avec un budget de fonctionnement estimé à 2,8 millions par an. Dès le début des travaux en 2001, la faillite a guetté leurs promoteurs, et il manquait déjà 10 millions. Aujourd'hui, sous prétexte d'une hypothèque légale de l'entreprise Zschokke, ces irresponsables veulent faire combler par les contribuables de la Ville une partie du trou financier qu'ils ont creusé. Pire : ils tentent maintenant de faire endosser par la population genevoise les déficits chroniques d'un stade dont ils ont bradé l'exploitation en une nuit !

De 68 à 120 millions

Au mois d'octobre 2004, selon le rapport de l'Inspectorat cantonal des finances (ICF), la facture des travaux s'élevait à plus de 120 millions de francs. C'est la collectivité qui a déjà financé la plus grande partie de la construction, à hauteur de plus de 61 millions de subventions directes et indirectes. En effet, dans un premier temps, la Ville de Genève, le canton, la Confédération et la ville de Lancy ont versé 31 millions à fonds perdus. Ces deux dernières années, 7 millions de francs y ont été ajoutés, toujours à fonds perdus, par l'Etat et Lancy, sans compter les dotations diverses. Au total, la facture, arrêtée en octobre 2004 par l'ICF, s'élève déjà à 47,5 millions de francs pour le seul canton (le Grand Conseil en avait voté vingt…).

Arrangements entre petits copains

Dans cette opération, des arrangements entre petits copains ont été passés, notamment en laissant le groupe Jelmoli jouer au banquier et se contenter d'avancer 36 millions sur la redevance du droit de superficie du centre commercial, sans investir un seul centime de fonds propres pour la construction du stade. Le groupe Jelmoli ne fait donc que payer son loyer d'avance. En retour, ce groupe financier qui engrange des centaines de millions chaque année, profite d'un droit de superficie extrêmement bon marché pour son centre commercial de la Praille.

De même, il faudra rembourser pendant 80 ans (soit 20 ans de plus que la durée de vie espérée du stade…) les 20 millions que le Crédit Suisse a prêtés. Le Crédit Suisse a fait un bénéfice de 5,6 milliards en 2004…

Il est temps de mettre un terme à cette valse des millions.

Une majorité de circonstance du Conseil municipal de la Ville vous demande aujourd'hui d'accepter d'engloutir 2,5 millions supplémentaires dans ce naufrage financier. Avant sans doute de vous demander d'assumer de surcroît le déficit structurel d'exploitation d'un stade surdimensionné, aux trois quarts vide et qui vient en plus de perdre son principal utilisateur et sa seule justification. Ce déficit est évalué par l'ICF à au moins 1,3 million par année.

Privatiser les bénéfices et collectiviser les pertes ?

Aujourd'hui, ceux qui prônent la création d'une fondation de droit public espèrent, ni plus ni moins, faire assumer par les contribuables les accords scélérats signés par le passé. En effet, le remboursement, notamment des prêts qui ont été accordés (contre avantages) par le Crédit Suisse et le groupe Jelmoli, grèveront dans tous les cas à tel point les comptes d'exploitation du stade que ceux-ci resteront déficitaires et que si cette fuit en avant n'est pas arrêtée, c'est encore la collectivité qui devra, chaque année, délier sa bourse pour éponger ces déficits.

Nous refusons ce marché de dupes

Nous exigeons que les responsables de cette gabegie assument seuls les conséquences de leur mégalomanie. Les collectivités publiques ont assez payé.

Nous n'acceptons pas que, sous prétexte d'éviter la faillite, on tente une nouvelle fois de privatiser les bénéfices et de collectiviser les pertes.

Un puits sans fonds

Les partis de droite (" Entente " et UDC) coupent dans les budgets sociaux, au prétexte qu'il n'y aurait plus assez d'argent pour les personnes âgées, le logement, les hôpitaux, les écoles, les classes de neige, le sport populaire, les crèches, la formation, la culture, les transports publics… Ils reportent autoritairement sur les communes des charges financières qui incombent au canton. Mais ils sont prêts à jeter des millions supplémentaires dans le puits sans fond du stade de la Praille !

Arrêtons la fuite en avant : votons NON !

Ce que l'on voudrait aujourd'hui imposer aux contribuables, de déficit en déficit, c'est de mettre la main au porte-monnaie pour payer les dettes accumulées par les (ir)responsables d'un projet sur lequel le peuple n'a jamais pu se prononcer !

Les collectivités publiques (la Ville de Genève, le canton, Lancy, la Confédération) ont déjà payé, sous forme de subventions directes ou indirectes, l'essentiel de la facture.

L'argent public ne doit plus combler les déficits d'entreprises privées.

Refusez de vous laisser tondre : votez NON au nouveau crédit municipal.

(13 décembre 2004)

" Austérité " pour les uns, gaspillage pour les autres : Déjà 60 millions de fonds publics jetés dans le trou de la Praille, et on voudrait que ça continue ?

Le coût de la construction du Stade de la Praille a atteint 120 millions, le double de ce qui était prévu au départ. Le canton a déjà englouti 46 millions dans ce gouffre, et semble prêt à y engloutir de nouveaux millions. La commune de Lancy a déjà claqué 6 millions, la Confédération 5 millions, la Ville de Genève 3 millions. Si les citoyennes et les citoyens de la Ville acceptent de " prêter " (sans aucune garantie de remboursement) 2 millions et demi de plus à la fondation du Stade, transformée ou non en fondation de droit public, le canton crachera une nouvelle fois au bassinet : vous avez dit crise budgétaire ?

120 millions pour un stade de 30'000 places occupées par 7500 personnes : qu'en disent les brillants défenseurs de la réduction des dépenses publiques ? Qu'il faut payer encore plus !

Deux fois trop gros, le Stade de la Praille ne sera jamais rentable, ni même financièrement équilibrable. Si un coup d'arrêt n'est pas donné au racket des finances publiques, on verra chaque année les pèlerins de la Praille se présenter devant les collectivités publiques, sébile en main et pleurant famine, pour quémander quelques petits millions supplémentaires (" les derniers, c'est promis ! comme chaque année depuis sept ans...")

Privatiser les bénéfices, socialiser les pertes : de l'utilisation des fonds publics pour boucher les trous privés

Les collectivités publiques ont déjà contribué à fonds perdus pour plus de 60 millions au Stade, alors qu'il était supposé ne rien leur coûter...

Le projet de budget cantonal de l'Entente et de l'UDC prévoit un déficit de 290 millions, et n'y arrive qu'en sabrant aveuglément dans les budgets sociaux, éducatifs, culturels et solidaires, en puisant dans les budgets communaux et en ponctionnant les bénéfices des Services Industriels) Mais les mêmes milieux qui ont asséché l'Etat à coup de démagogie fiscale demandent aujourd'hui aux collectivités publiques de claquer des millions dans un gouffre financier creusé par des privés… lesquels privés ne cherchent plus qu'à se débarrasser d'un équipement surdimensionné, ingérable et structurellement déficitaire...

Le seul maintien en l'état du Stade de Genève coûtera, chaque année, environ 3 millions. Qui doit payer ? Ceux qui ont voulu ce stade (notamment pour pouvoir y faire leur pub, comme le Crédit Suisse, ou construire à côté du stade un centre commercial superfétatoire, comme Jelmoli), ou la population, qui n'a jamais pu être consultée sur la mise à l'eau de ce Titanic ?

Avait-on réellement besoin à Genève d'un stade capable d'accueillir plus d'un habitant sur quinze, nouveaux-nés et grabataires compris ? Poser la question, c'est y répondre...

Le seul fait de passer d'un stade de 25'000 places, déjà surdimensionné, à un stade de 30'000 places, a alourdi l'ardoise de 12 millions.

Lors de la saison 2003-2004, la Praille n'a accueilli en moyenne que 7358 spectateurs (dont un sur trois n'a pas payé sa place). En d'autres termes : le stade est aux trois quarts vide, et les " évènements " exceptionnels ne seront jamais assez nombreux pour le rentabiliser. Les fonds publics qui y seront engloutis le seront en pure perte.

Arrêtons la fuite en avant : Dire " non " au " prêt " de la Ville à la fondation du Stade est indispensable si l'on veut éviter que les caisses publiques soient régulièrement ponctionnées pour boucher les trous du Stade et payer les dettes de la Fondation...

La transformation de l'actuelle fondation privée du Stade en fondation de droit public (instaurée par une loi votée par le Grand Conseil -et donc soumise à référendum populaire) aurait pour principal effet de rendre les collectivités publiques responsables des pertes financières du Titanic de la Praille -et donc de faire payer (au sens le plus trivial du terme) aux citoyennes et citoyens l'irresponsabilité des " décideurs " (privés ou publics) de ce dossier. C'est ce que le Conseil d'Etat, disposé à sortir de nouveaux millions des caisses cantonales, s'apprête à faire !


 

 

 


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