TROUBLES : Kosovë
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Kosove :

La dernière purification éthnique des Balkans ?


Mise à jour : 3 janvier 2008
©Pascal Holenweg, Geneve, 2008










Sommaire


La crise de Kosove : l'ultime guerre de Milosevic ?



Albanie
Montenegro
Macédoine
Les Albanais en Suisse
Bibliographie
Ressources internet

Journal d'une crise


Sommaire

La crise de Kosove : l'ultime guerre de Milosevic ?

Mars 1998 : le conflit armé
Le massacre de Racak
La guerre de l'OTAN
L'accord de paix du 3 juin 1999
L'action des organisations humanitaires
L'exode des Albanais
L'internationalisation de la crise
La négociation politique
La rencontre de Rambouillet


Le conflit en Kosove

1998

Les mouvements de population en Kosove en 1998 (cartographie du Monde Diplomatique)

(Reuters 21.1) La tension générale qui règne en Kosove risque de dégénérer en un conflit armé sanglant, a averti le 21 janvier la Fédération Internationale d'Helsinki (IHF -groupe international d'observation des droits de l'Homme, dont une délégation se troue en Kosove depuis le 15 janvier). Selon l'IHF, il existe des signes "évidents" d'une escalade de la violence en Kosove, qui "a atteint un niveau jusqu'alors inégalité de danger". Il faut donc "redoubler d'effrts afin de convaincre le président yougolave, Slobodan Milosevic, d'accepter une médiation internationale chargée des futurs statuts" de la Kosove. L'IHF est particulièrement inquiète de l'émergence de l'UCK (Armée de Libération de la Kosove) et recommande "l'organisation d'une conférence internationale de type Dayton afin de régler la crise actuelle". Selon l'IHF,les policiers et la population serbes sont en train de s'armer "apparemment à des fins d'intimidation des Albanais et en vue d'une rpéression militaire de grande ampleur".

(AFP, Reuters 1.3) Au moins 14 personnes (25 selon le quotidien albanais "Koha Ditore") ont été tuées le 28 février en Kosove, dans des affrontements provoqués par des opérations de "ratissage" engagées par l'armée serbe dans la région considérée comme le "bastion" de l'UCK (Armée de Libération de Kosove), à trois semaines des élections générales (non reconnues par la Serbie) organisées par le mouvement national albanais. Dans le village de Likosane, cinq albanais et deux policiers serbes ont été tués, et deux autres policiers blessés selon le ministère de l'Intérieur qui a attribué le déclenchement des hostilités à l'UCK. Six autres villages (Dobrosec, Glanafela, Cirez, Baks, Preloc et Polac) ont fait les 28 février et 1er mars l'objet d'opérations de ratissage de la police serbe, selon le principal parti albanais de Kosove, la Ligue Démocratique de Kosove, qui affirme qu'une dizaine de villages sont cernés par la police dans la région de Glogovac et Srbica. Des témoignages non confirmés font état de 15 Albanais tués et 27 blessés dans ces opérations, ainsi que, selon le quotidien serbe "Politika" (pro-gouvernemental), citant une source hospitalière, quatre policiers serbes tués et trois autres blessés. Le 28 février, à Cirez, sept Albanais ont été tués lors d'une opération de police (le mitraillage d'une maison par un hélicoptère). Le président élu de Kosove Ibrahim Rugova a appelé les Etats-Unis et l'Union européenne à faire cesser "d'urgence" les opérations de la police serbe, qu'il accuse de vouloir "semer la panique parmi la population albanaise qui a choisi de régler le problème de la Kosove par des moyens pacifiques". La police et l'armée serbe maintiennent, selon des sources indépendances, environ 40'000 hommes en Kosove et selon l'agence "Beta", d'importants renforts les auraient rejoints récemment. Les affrontements du 28 février et du 1er mars sont les plus graves qui se soient produits en Kosove depuis dix ans. Le bilan des affrontements, qualifiés par le quotidien serbe "Dnevni Telegraf" de "véritable guerre", pourrait être plus lourd que celui annoncé de 20 morts. Le quotidien serbe "Demokratija" fait état de 62 morts, citant ses propres sources. Le Comité des droits de l'Homme de Kosove annonce que neuf personnes, toutes de la même famille, ont été "massacrées" lors de l'intervention de la police à Likosane.

(AFP 2.3, 3.3) La police a dispersé à coups de matraques, de grenades lacrymogènes et de canon à eau une manifestation de plusieurs dizaines de milliers de Kosovars protestant contre "la terreur, la violence et le nettoyage éthnique" pratiqués par le régime serbe en Kosove. Plusieurs manifestants et un journaliste de l'Agence France-Presse ont été blessés à coups de matraque ou de crosse. La presse albanaise locale du 3 mars fait état de 289 blessés, dont 11 journalistes. Le rédacteur en chef du quotidien albanais "Koha Ditore" a indiqué que la police serbe avait pénétré dans les locaux du journal. Les manifestants affirmaient leur solidarité avec les habitants de la région de Drenica où se sont produits les meurtriers incidents du week-end précédents, qui ont fait au moins 16 morts dans la population albanaise et 4 dans les rangs de la police.

(AFP 3.3, Reuters 5.3) Une journée de deuil a été observée le 3 mars par les Albanais de Kosove. Un calme tendu régnait à Prishtinë, où la plupart des magasins étaient fermés et les rues désertes. Les obsèques de 24 victimes ont eu lieu dans l'après-midi à Qirez, près de Drenica (centre). Plusieurs journalistes et équipes de télévision qui avaient tenté d'y assister ont été refoulées par la police. Les autorités serbes ont interdit aux responsables politiques albanais, notamment ceux de la Ligue démocratique de Kosove (LDK) du président Ibrahim Rugova d'assister aux obsèques. La LDK a publié les noms de 22 Albanais tués dont 12 étaient portés disparus, et a indiqué que les corps de 12 habitants du village de Likoshane ont été retrouvés à la morgue de Prishtina. De source serbe, on a appris le 5 mars que dix des victimes du week-end précédant appartenaient à la même famille, les Ahmeti, et auraient été abattus après s'être rendus à la police.

(Reuters, AFP 4.3, 5.3) L'Armée de libération de Kosove (UCK) a promis le 4 mars de venger les "innocents" tués au cours du week-end précédent par les forces serbes. "Nous assouvirons notre vengeance sous de multiples foprmes pour les morts innocents de la région de Drenica. Nous le jurons sur leur sang", proclame le communiqué de l'UCK publié par le quotidien "Bujku". Selon les services de renseignements occidentaux, l'UCK ne compterait que quelques centaines d'hommes (la presse serbe lui en accorde entre 1000 et 2000) mais reposerait sur un important réseau d'informateurs et de sympathisants (plusieurs milliers) au sein de la population, ce qui lui permettrait de suivre les déplacements de la police serbe. Selon les services serbes, qui affirment connaître tous les quartiers généraux de l'UCK, dont la région de Drenica serait le principal retranchement, le noyau dur de l'UCK, fondée en 1992, serait composé d'Albanais exilé en Suisse dans les années '70 et qui y auraient monté un réseau de financement mondial. L'UCK a admis avoir monté des bases dans le nord de l'Albanie, sans pour autant bénéficier de la tolérance du gouvernement albanais mais en utilisant son absence de contrôle du territoire. Selon un diplomate européen, "l'UCK, c'est comme du mercure (...). Si vous frappez, il se divise en milliers de morceaux et se reforme un peu plus tard". "L'UCK qui n'était qu'un groupe d'hommes, se sent pousser des ailes. Le peuple albanais a compris que l'UCK était indispensable pour se protéger", a déclaré le 5 mars Adem Demaçi, président du Parti parlementaire de Kosove.

(AFP, Reuters 3.3 6.3) Le Comité de coordination des partis albanais de Kosove s'est réuni le 3 mars à Prishtina pour débattre de la situation, à l'appel du président Rugova. Ibrahim Rogova a accusé le 6 mars la Serbie de "nettoyage éthnique" en Kosove. Selon le président kosovar, des femmes et des enfants figurent sur la liste des victimes de l'opération serbe. Ibrahim Rogova a exhorté "la communauté internationale à prendre des mesures concrètes et efficaces pour sauver la population de la Kosove", qu'il a appelé à ne pas "céder à la panique et à la peur qui font partie d'un plan des services secrets serbes". Le Premier ministre de Kosove Bujar Bukoshi a pour sa part appelé les Kosovars, dans les colonnes du quotidien "Bujku", à "organiser leur autod-fense par tous les moyens disponibles".

(AFP, Reuters 5.3, 6.3, 7.3) Les forces serbes ont lancé une nouvelle attaque le 5 mars contre une dizaine de villages de la région de Drenica, dont une grande partie serait assiégée, et de Mitrovica. 30'000 personnes vivent dans la zone attaquée. L'attaque a été lancée à 5 heures du matin contre Skenderaj, Prekaz, Lausha, Lasharaj, Lushtak, encerclés par des forces serbes composées d'unités policières, militaires et paramilitaires, commandées notamment par Milenko Radmilic, accusé de crimes contre l'humanité dans la guerre contre la Bosnie et qui commanderait une unité d'anciens serbes de Bosnie. Les autorités serbes ont démenti toute participation de l'armée ou d'unités paramilitaires serbes dans l'opération. Selon le Comité des droits de l'Homme de Prishtina, des hélicoptères participaient à l'opération. D'importants renforts de police, voire de l'armée, avec des blindés et des canons sont acheminés dans la région. La Ligue démocratique de Kosove (LDK) fait état de bombardements au canon lourd pendant plusieurs heures contre Prekaz, encerclée le 5 mars au matin, où des maisons sont en flammes et d'autres ont été détruites et qu'une grande partie de la population ne peut plus fuir. Les attaques serbes viseraient plus particulièrement les maisons de deux grandes familles kosovares, les Jasharaj et les Lustak, ainsi que contre les maisons de la famille Kodra. La LDK a lancé un appel à la communauté internationale lui demendant de prendre des "mesures urgentes pour éviter un massacre de la population". L'attaque serbe aurait fait plusieurs dizaines de morts le 5 mars (20 selon le ministère serbe de l'Intérieur, au moins 50 selon le Centre d'information de Kosove) et se poursuivait le 6 mars notamment contre Llausha, où se trouvaient femmes et enfants, Prekaz et Polac.

(AFP 7.3) Les autorités serbes ont affirmé le 7 mars que les opérations "de police" visant à "éliminer les terroristes" dans la région de Drenica étaient terminées. Le bilan de ces opérations au soir du 6 mars était de 75 morts en une semaine de source albanaise, et d'une quarantaine (dont six policiers) de source serbe. Le 6 mars au soir, le ministère serbe de l'Intérieur a annoncé que "le noyau des bandes terroristes et séparatistes albanaises avait été anéanti" et que le "chef" de l'UCK, Adem Jashari, avait été abattu. Le ministère serbe de l'Intérieur a revu son "bilan" la hausse le 7 mars et affirmé que 26 "terroristes" avaient été tués au cours de l'opération contre Prekaz. Le quotidien kosovar "Bujko" évaluait le nombre des victimes albanaises de l'opération lancée le 5 mars à une centaine en deux jours.

(AFP, Reuters 5.3 6.3, 7.3) Selon certaines estimations, environ 5000 personnes ont fui la région de Drenica au cours de l'offensive serbe. Dès le 5, femmes en enfants fuyaient par centaine à bord de tracteurs, de charettes ou à pied le théâtre des opérations serbes, pour se réfugier dans les villes voisines, comme Vucitrn, où des témoins racontent avoir vu évacuer les enfants serbes. Des familles serbes auraient également quitté Mitrovica et été déplacées d'un quartier à l'autre à Shipol. "C'est mauvais signe, un scénario déjà vu en Croatie et en Bosnie quand l'armée s'apprêtait à attaquer", a déclaré un témoin. Les forces serbes ont multiplié les "check points" autour de la zone et ont installé un barrage à la sortie de Prishtina mais auraient ouvert un "corridor" pour les réfugiés. Des familles albanaises commençaient le 6 mars à quitter la Kosove pour le sud de la Serbie, la Macédoine et l'Albanie. Les écoles albanaise de Prishtina étaient fermées le 6 mars. Un ,millier de personnes fuyant la région de Drenica sont arribées le 6 mars à Mitrovica, et plusieurs centaines d'autres é Kosovo Polje, dans la périphiphérie de Prishtina. Des dizaines de réfugié, hommes, femmes et enfants, se cachaient vendredi dans des bois proches de Prekaz, sans eau, sans pain et sans couverture malgré le froid. A prishtina, de nombreux magasins ont fermé leurs portes et la population commence à faire des stocks de produits de première nécessité.

(Le Monde 14.3) Selon des témoignages de rescapés, recueillis par le quotidien espagnol "El Pais", les forces serbes qui ont mené les opérations contre les villages de la région de Drenica étaient de trois types différents : certains assaillants portaient des uniformes de camouflage vert et marron et avaient le visage peint, d'autres, des policiers, étaient en bleu, d'autres encore en vert. Des membres des forces serbes arboraient un insigne représentant un tigre, signe distinctif des milices et des mercenaires dirigées par Zelijko Raznatovic, dit "Arkan".

(AFP 9.3) La police serbe a remis le 9 mars les corps de 62 Albanais (dont ceux de 14 femmes et de 12 enfants) tués la semaine précédente en Kosove. Les corps ont été transportés de la morgue de Prishtine à Srbica. Certains d'entre eux, "carbonisés, peuvent difficilement être identifiés", a déclaré le porte-parole d'Ibrahim Rugova, Xhemail Mustafa, qui a accusé le régime serbe d'avoir "commis un massacre d'Etat que le monde entier a pu voir" et que la population civile avait été particulièrement "exposée aux attaques des escadrons de la mort de la police serbe". Ajnishahe Shala, membre du Comité des droits de l'Homme à Srbica, a indiqué avoir elle-même dénombré les corps de 51 victimes, dont 13 enfants de moins de 12 ans, douze femmes et 7 vieillards. 46 de ces victimes étaient originaires de Prekaz et 5 de Llausha. Le mouvement national albanais a demandé au Comité international de la Croix Rouge (CICR) d'aider à l'identification des victimes. Le CICR va en demander l'autorisation aux responsables serbes, a indiqué le 9 mars le porte-parole de l'organisation. Il demandera également l'accès à l'ensemble des localités concernées, afin notamment d'aider les personnes qui ont fui les combats et se sont réfugiées dans les forêts.Des centaines de personnes ont fui la répression serbe en se réfugiant dans des villages de montagne isolés ou des localités situées hors des zones où les forces serbes sont intervenues. La localité de Turshila, à 50 kilomètes à l'est de Prishtinä, a ainsi reçu des centaines de réfugiés.

(AFP, Reuters 10.3, 11.3) La police serbe a ordonné le 10 mars à une compagnie de pompiers d'enterrer à Prekaz 49 Albanais victimes des affrontements de la semaine précédente. Les familles avaient refusé l'inhumation, exigeant que des médecins légistes mandatés par des organisations internationales procèdent à une autopsie pour "prouver que certaines victimes ont été exécutées". Un médecin serbe a déclaré sous couvert d'anonymat que "dans (sa) carrière, (il n'avait) jamais vu de cadavres dans cet état (et ne souhaitait) plus en voir". Les familles des victimes ont exhumé les corps le 11 mars pour pouvoir les ré-inhumer en respectant le rite musulman.

(AFP, Reuters, 9.3, TG 10.3) Des manifestations ont eu lieu dans toutes les villes de Kosove le 9 mars, à l'appel de tous les partis albanais et du gouvernement de Kosove en exil, pour dénoncer "la violence et la terreur serbe" et appuyer d'éventuelles initiatives du Groupe de contact Elles ont été brutalement réprimées à coups de matraques et de tirs en l'air à Pec, Klina et Istok. A Klina, plusieurs personnes, dont le directeur du lycée municipal, ont été passées à tabac. A Pec, des Albanaises qui essayaient de manifester le 8 mars à l'occasion de la Journée des femmes ont été matraquées, et des catholiques ont été brutalement dispersés à la sortie de la messe. La manifestation s'est par contre déroulée sans incident à Prishtine, où elle a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes, à Gnjilane et à Kosovska Mitrovica. A Prishtina, les manifestants, faisant le "V" de la victoire et scandant "Drenica", ont tenté de se diriger vers le siège des institutions serbes mais en ont été empêchés par les forces de l'ordre. Un caméraman britannique a été passé à tabac par quatre hommes en civil. Le succès de la manifestation de Prishtine, "couverte" par la presse internationale, et la répression des manifestations dans les villes de province, ont été interprété par Hydajet Hyshni, vice-président de la LDK, comme une confirmation du bien-fondé de la requête d'une présence permanente de la communauté internationale en Kosove

(Reuters 15.3) Environ 20'000 personnes ont manifesté dans le calme le 15 mars à Prishtinë, après la célébration d'une messe à la mémoire des victimes des opérations policières serbes. Les manifestants ont appelé les USA et l'Union européenne à intervenir pour mettre fin à la violence en Kosove.


(AFP 16.3) Une manifestation de 2000 femmes albanaises a été empêchée par la police serbe de se rentre vers la Drenica, le 16 mars. Parties l 9 heures de Prishtinë, les femmes ont été arrêtées à Kosovo Polje et ont fait demi-tour, brandissant les miches de pain qu'elles destinaient à la population de la Drenica.

(AFP 18.3) Plus de 50'000 personnes ont manifesté le 18 mars à Prishtine, pour la plus importante démonstration contre le pouvoir serbe jamais organisée dans la capitale kosovare. Aucun incident n'a été signalé au cours de la population et la police n'est pas intervenue. Par contre, à Peç, une manifestation albanaise a été brutalement réprimée par la police, qui a tiré sur la foule et fait un mort et plusieurs dizaines de blessés chez les manifestants.

(AFP 19.3) Environ 40'000 Serbes ont manifesté le 19 mars à Prishtine pour réclamer le maintien de la Kosove dans la Serbie, quelques heures après une manifestation d'ampleur comparable, rassemblant des Albanais réclamant l'indépendance de la Kosove. Entre les deux manifestations, des groupes d'Albanais et de Serbes se sont affrontés à coups de pierres et de bâtons et ont été dispersés par la police à coups de grenades lacrymogènes. Un caméraman belge a été passé à tabac par de présumés policiers en civil serbes Plusieurs milliers de Serbes ont également manifesté sans incident à Pec, après que des milliers d'Albanais aient assisté aux obsèques d'un manifestant albanais tué par la police serbe. Les manifestations de Serbes du 19 mars sont les plus importantes en Kosove depuis dix ans.

(AFP 23.3, 24.3, 25.3, 29.3) Trois semaines après l'offensive serbe dans la région, des éléments de l'UCK (Armée de libération de Kosove) font toujours face aux forces serbes dans la Drenice, où selon l'envoyé spécial de l'AFP sur place "les rebelles albanais contrôlent (...) un réduit d'environ 200 km2 (où sont concentrée entre quelques dizaines et quelques centaines de rebelles", revendiquant leur appartenance à l'UCK ou se présentant "comme de simples villageois ayant pris les armes pour protéger leurs maisons", et paraissant "bien intégrés à la population, qui les nourrit et les considère comme un rempart face à une nouvelle attaque serbe". Interrogé par l'AFP, un membre de l'UCK montant la garde près du village de Vojnik assure que l'UCK fera "payer aux Serbes le massacre de Prekaz", que l'organisation armée albanaise a "les armes nécessaires pour résister" et que ses membres sont "prêts à combattre des années pour libérer" la Kosove. "Le front n'est pas seulement dans le Drenice. Il est partout en Kosove. Nous sommes partout", assure le combattant, pour qui "un dialogue ne pourra s'engager avec Belgrade que lorsque son armée et sa police auront évacué toute la Kosove". L'envoyé spécial de l'AFP a été témoin d'affrontements limités entre l'UCK et les forces serbes, qui poursuivaient "leur mortelle partie de cache-cache" dans la Drenice, notamment autour de Vojnik et Llausha. Les autorités serbes ont assuré que leur opération "antiterroriste" dans cette région du centre de la Kosove était terminée depuis le 5 mars, mais l'accès à plusieurs villages, hameaux ou vallées de la région est toujours contrôlé par des barricades défendues par des hommes armés se revendiquant de l'UCK. Les policiers, dotés d'un armement lourd, sont retranchés dans de nombreux postes de contrôle fortifiés. Les membres de l'UCK rencontrés par le journaliste de l'AFP près d'Acareva lui ont déclaré être sur place depuis plus de deux semaines, et être prêts à "mourir sur place" -en ajoutant "mais nous ne mourrons pas seuls". Certains combattants de l'UCK seraient prêts à se transformer en "bombes humaines". Le correspondant de l'AFP a été témoin de fusillades entre UCK et forces serbes, qui de leur côté déclarent savoir où sont leurs adversaires et "attendre les ordres". Les religieuses orthodoxes du monastère Devic, près du village de Lausan, assurent que des barrages albanais bloquent les routes de la région. L'envoyé spécial de l'AFP fait état de la présence, à l'est de la Drenice, près du village de Makermale, de "plusieurs individus en armes, portant des uniformes récents frappés de l'aigle albanais, des cagoules, des armes automatiques neuves et refusant tout contact avec les journalistes étrangers", et que les villageois affirment ne pas connaître.

(AFP 24.3) Un policier serbe a été tué et trois blesés dans une attaque attribuée par le ministère serbe de l'Intérieur aux "terroristes" albanais à Dubrava près de Decani, le 24 mars. Selon Belgrade, deux "terroristes" albanais ont été tués dans l'affrontement. Les forces serbes ont riposté en donnant l'assaut à une vingtaine de maisons occupées pour la plupart par des membres du clan Haradinaj, à Glodjane, famille connue pour son engagement en faveur de l'indépendance de la Kosove. Deux membres de la famille ont été arrêtés, une maison a été entièrement détruite, une dizaine d'autres ont été endommagées ou mises à sac.

(AFP 12.4) Le Comité de défense des droits de l'Homme et des libertés a rendu public le 12 avril son dernier bilan des opérations serbes dans la Drenice, fin février et début mars. Pour le Comité, ces opérations ont fait au moins 83 morts et 9 blessés chez les Albanais. 22 personnes sont portées disparues. Le Comité a détaillé son bilan comme suit :

(Le Temps 26.3) Les affrontements se sont poursuivis le 25 mars entre combattants albanais et forces serbes autour des points de contrôle serbes dans la Drenice, ainsi qu'à Glogjani, près de la frontière albanaise. Les forces serbes ont répondu à l'arme lourde aux embuscades albanaises. La police a arrêté à Glogjani le dirigeant local des "Jeunesses démocratiques" (organisation de jeunesse de la Ligue démocratique de Kosove), Rasim Selmani, accusé par Belgrade d'être l'un des "dirigeants" de l'UCK. Les autorités serbes affirment également avoir abattu à Glogjani un "gagnster terroriste" venu d'Albanie et dénommé "Sultan". Dans la Drenice, le village d'Acarevo, considéré comme le "quartier général" de l'UCK, a été fortifié par les Albanais qui, selon certains diplomates occidentaux, y disposeraient d'un "arsenal d'armes antiaériennes".

(Reuters 30.3) Un "officier" de l'Armée de Libération de Kosove (UCK) a déclaré à l'agence Reuter qu'une solution négociée pouvait encore être trouvée en Kosove si les forces serbes s'en retiraient et que des discussions débutaient immédiatement. Interrogé "dans une maison bien gardée de la Drenica", cet "officier" (qui a gardé l'anonymat" a déclaré : "Nous avons toujours préféré négocier pour obtenir l'indépendance. Mais (...) nous avons commencé à nous battre parce que notre situation n'a pas changé et qu'aucune négociation significative (n'a) été engagée". Pour lui, "c'est aux Serbes de décider si l'on se bat ou si l'on discute". Selon le correspondant de Reuters, "certains Kosovars (ont) reçu à l'étranger une formation militaire" et sont revenus en Kosove lorsque les premiers affrontements ont commencé, mais ils ne possèdent pas "les techniques de guerre rudimentaires" et "des années peuvent être nécessaires avant que ces hommes ne parviennent à former une vraie guérilla". Le responsable de l'UCK interrogé par Reuter n'en est pas moins optimiste, et compte sur le sanctuaire albanais. "En fait, les Serbes ont déjà perdu la guerre et ils ont perdu la Kosove. C'est une force d'occupation démoralisée, et l'Histoire a montré ce qui se passait dans de telles situations".

(AFP 6.4) Le correspondant de l'Agence France-Presse a constaté que "des hommes équipés d'armes légères, dont certains se réclament de (l'UCK), sont retranchés dans quelques villages du plateau de la Drenica" et en interdisent l'accès "par des barres de fortune, souvent située en vue de positions de la police". Des diplomates et experts militaires occidentaux considèrent que s'est établi dans le région une sorte de "modus vivendi" entre forces serbes et Albanais : "Le jour où les Serbes voudront passer à l'action, ils mettront les moyens nécessaires et ne risqueront rien", et pourront même laisser les forces spéciales de la police "s'en charger, sans avoir besoin de l'armée", considère un expert militaire européen, pour quisSeul le retentissement international d'une telle opération, et "une volonté politique de ne pas multiplier les incidents" empêcherait actuellement une offensive serbe. 35 barrages de policiers serbes fortement armés ont été installés dans la Drenice. Ces barrages laissent passer journalistes, représentants des organisations humanitaires et diplomates. Selon "des sources concordantes à Prishtine et Belgrade", les quelque 200 km2 contrôlés par l'UCK dans la Drenice (en gros, la superficie du canton de Genève) "constituent actuellement le seul secteur de déploiement effectif des rebelles" et les experts militaires interrogés par l'AFP déclarent d'avoir "pour l'instant aucun indice de l'existence d'une organisation structurée, engagée dans un effort de formation de ses combattants".

(AFP 6.4, 7.4) Les corps de six Albanais "probablement battus à mort" ont été retrouvée le 6 avril dans le sud de la Kosove. Le Comité des droits de l'Homme et la Ligue démocratique de Kosove ont confirmé la nouvelle, annoncée par l'agence yougoslave Tanjug qui a affirmé que les corps étaient "criblés de balles" et que les victimes avaient été "enlevées et tuées "par des terroristes albanais".

(AFP, Reuters 14.4, 16.4, 17.4) Selon un communiqué de la Ligue démocratique de Kosove, la répression policière serbe se poursuite dans la Drenice et les régions de Decani et de Djakovica, afin de pousser la population albanaise "à quitter ses foyers". La LDK, qui considère que la situation est très tendue et dangereuse dans ces régions, évoque le "risque d'éclatement d'affrontements incontrôlés" et de "nouvelles expéditions punitives du régime". De nouvelles attaques serbes sont à craindre, a affirmé le 15 avril la LDK, et le quotidien albanais "Bujku" a également affirmé que la situation se dégradait dans 12 villages de la Drenice, où "les Serbes construisent de nouvelles fortifications et encerclent la région de champs de mines". Le journal accuse également les forces serbes d'opérer des "bombardements quotidiens". Selon la LDK, les forces de sécurité serbes ont attaqué le 16 avril les villages de Ponosec et de Morina, près de la frontière albanaise.

(Reuters 15.4, 16.4) Selon le Mouvement de la Résistance serbe, principale organisation serbe de Kosove, "presque toutes les familles serbes et monténégrines ont abandonné leurs maisons dans 18 villages de la zone de Decani", proche de la frontière albanaise, en raison de l'apparition "d'hommes en uniformes semblant être des membres armés de l'UCK, dans les environs de Decani". Le mouvement serbe rapporte également que "des bunkers ont été construits dans certains villages" et que "certains Albanais disent à leurs voisins serbes de partir". Selon le journal de Belgrade "Dnevni Telegraf", l'UCK creuse des tranchées et arrête des Serbes pour les interroger. Au début de la semaine, deux médecins serbes venus dans la région pour vacciner les enfants kosovars contre la polio ont été arrêtés et expulsés de Decani après s'être entendu dire qu'ils n'avaient rien à faire sur un "territoire albanais libéré". Les services de renseignements occidentaux estiment quant à eux qu'environ 500'000 fusils d'assaut ont été introduits d'Albanie en Kosove par la région de Decani, après l'insurrection albanaise du printemps 1997. L'agence officielle yougoslave Tanjug a fait état le 15 avril d'appels de Serbes de Decani demandant à Belgrade de "prendre les mesures nécessaires" pour les protéger, et a affirmé que des Albanais armés ont imposé un couvre-feu à partir de 19 heures.

(AFP 16.4) Le quotidien albanais "Gazeta Shqiptare" annonce le 16 avril l'existence d'une organisation de "libération de la Kosove", qui serait basée depuis février dans le nord-est de l'Albanie, près de la frontière avec la Kosove, à Kukes. Le groupe, baptisé "Aiglée Noir" aurait été créé en 1996 en Belgique et compterait un millier de membres, tous Kosovars et anciens soldats de l'armée yougoslave. Selon un homme identifié par ses initiales, F.C., "Aigle Noir" aurait appelé l'Armée de libération de Kosove (UCK) et la "Ligue démocratique de libération de Kosove" (LDCK) à fusionner avec elle. "F.C." affirme que son organisation est capable de prendre le contrôle de tout l'ouest de la Kosove.

(AFP 16.4, 17.4) L'armée yougoslave a annoncé le 16 avril qu'un "grave incident frontalier" s'était produit dans les montagnes de Junic, dans la région de Djakovica, opposant une unité de l'armée yougoslave à un groupe d'"une cinquantaine de terroristes et douze chevaux de bât" tentant d'entrer en Kosove avec un chargement d'arme et qui auraient ouvert le feu sur les soldats, lesquels auraient riposté et auraient "démantelé le groupe terroriste", selon l'armée -qui précise qu'il n'y a ni morts ni blessés de son côté et que "les partes parmi les terroristes ne sont pas connues", mais annonce avoir "saisi une grande quantité d'armes, de munitions et d'autres équipements terroristes". La télévision serbe a montré ces armes et des uniformes portant des insignes de l'UCK et de la Garde nationale croate. dans son journal du soir et Une commission mixte albano-yougoslave s'est rendue sur les lieux et une enquête est en cours sur ce "grave incident frontalier perpétré par la partie albanaise", selon les autorités yougoslaves, qui ont adressé une "énergique protestation" aux autorités albanaises en les priant de "prendre toutes les mesures appropriées afin d'empêcher des incidents graves de ce genre". Un second incident s'est produit alors que la commission mixte albano-yougoslave enquêtait sur les lieux, : selon l'état-major yougoslave, deux policiers albanais et "une dizaine de civils armés" ont ouvert le feu sur des soldats yougoslaves, puis, après intervention du responsable de la partie albanaise de la commission, ont cessé le feu et se sont retirée en Albanie. L'état-major yougoslave a accusé le 17 avril des "organes officiels" albanais d'être impliqués dans ses incidents, dont le déroulement montre, selon les responsables militaires yougoslave, "une action coordonnée et une implication d'oirganes officiels de l'Etat albanais", sans plus de précision. Le ministre albanais des Affaires étrangères Paskal Milo a mis en doute la version donnée par Belgrade et l'un de ses conseillers a estimé qu'il s'agissait d'un "incident monté afin de créer l'idée que l'Albanie incite au conflit et au terrorisme" les Albanais de Kosove.

(AFP 20.4, 22.4) Albanais et Serbes ont fait état le 20 avril d'une vive tension dans l'ouest de la Kosove. La Ligue démocratique de Kosove (LDK), qui qualifie la situation de "dramatique", signale une forte présence de troupes serbes et craint une "attaque d'envergure" de leur part. "Plusieurs centaines de soldats en treillis, masqués et équipés d'armes lourdes, dont des canons de 200 mm, sont déployés" près de Decani, selon la LDK, qui annonce également que les Albanais de la région commencent à "s'auto-organiser (...) pour prévenir un nouveau massacre", en l'absence de "mesures concrètes" de la part de la communauté internationale. Le Centre d'information serbe fait de son côté état d'une attaque à l'arme automatique et au lance-grenade contre un camp de réfugiés serbes à Babaloc (l'attaque n'aurait fait aucune victime), autour duquel des policiers serbes ont pris position le 21 avril, et d'un regroupement d'Albanais armés, notamment dans le village de Glodjane. Selon un communiqué de l'armée, des garde-.frontières yougoslaves ont été pris sous le feu de "terroristes albanais" le 19 avril près de Djakovica.

(AFP 22.4, 23.4) D'importantes forces serbes étaient regroupées le 22 avril dans l'ouest de la Kosove, notamment dans le village de Babaloc, selon le Centre d'information (KIC) de Prishtine. La police serbe a installé des postes de contrôle dans le village et un convoi militaire se dirigeait de Pec vers Babaloc, en traversant Decani. Le KIC prévoit une "attaque massive contre des villages des environs de Decani", que leurs habitants serbes ont quitté "sur ordre des autorités". En outre, d'importantes forces serbes se concentraient dans la région frontalière avec l'Albanie, où certaines familles albanaises commençaient à évacuer femmes, enfants et personnes âgées. L'AFP annonce pour sa part qu'un convoi militaire de plusieurs dizaines de camions, véhicules tous-terrain et blindés se dirigeait le 21 avril vers l'ouest de la Kosove. A Decani, la population serbe était incitée par l'armée et la police à "préparer (sa) défense". Des affrontements à l'arme automatique et au mortiers se sont produits entre forces serbes et albanais dans les environs de Babaloc au début de l'après-midi du 22 avril. Des réfugiés serbes ont affirmé que les Albanais avaient attaqué un point de contrôle serbe à l'entrée du village. Selon le quotidien serbe Snevni Telegraf, deux "terroristes albanais" ont été tués et sept autres blessés dans un accrochage avec l'armée yougoslave près de Djakovica. La Ligue démocratique de Kosove a fait état de tirs d'artillerie yougoslaves contre le village de Zdrelo, près de Djakovica

(AFP, Reuters 23.4, 24.4) Un affrontement entre l'armée yougoslave et un groupe d'environ 200 hommes armés venus d'Albanie a eu lieu près du village de Kosare, à la frontière albanaise, selon les autorités serbes de Kosove et aurait duré toute la nuit du 22 au 23 avril pour se terminer au matin. Les combats, qualifiés de source proche des services de sécurité serbes de "grande bataille", auraient fait "beaucoup de victimes" et il y aurait "beaucoup de prisonniers". La LDK a pour sa part indiqué qu'un Albanais avait été tué dans un accrochage. Le gouvernement yougoslave a accusé l'Albanie d'être à l'origine de ces "provocations armées systématiques" d'"armer des terroristes" et de créer un "climat de tension".

Selon l'état-major yougoslave, l'armée aurait empêché des "groupes de terroristes" de s'infiltrer d'Albanie dans la région de Djakovica et des affrontements auraient eu lieu à Gorozup, Maja Coban et Mitar Vojinovic. Selon l'armée yougoslave, au moins 26 "terroristes" auraient été tués dans l'ensemble de ces affrontements, dont un ancien officier de l'armée de l'ancienne Yougoslavie, Naim Maloku (qui avait dès le déclenchement de la guerre en ex-Yougoslavie choisi de servir d'abord dans les forces slovènes, puis dans les forces bosniaques). 19 corps ont été retrouvés après les affrontements de Kosare, dont 15 ont pu être rapidement identifiés, et sept dans le secteur de Djakovica. Deux combattants albanais ont été fait prisonniers et des armes saisies (selon l'armée : des fusils, des mitrailleuses, des lance-grenades, des bombes, des pistolets).

(AFP 24.4) Des sources serbes à Prishtine ont affirmé que des "terroristes" bombardaient le 24 avril le chateau d'eau de Radonjic, qui alimente la ville de Djakovica. De source militaire, on a annoncé par ailleurs que le "ratissage" du secteur de Kosare par l'armée se poursuivait le 24 avril. Ibrahim Rugova a pour sa part annoncé que "les incidents à la frontière entre la Kosove et l'Albanie se poursuivent" et a mis en garde contre "le danger d'une extension du conflit dans la région" en appelant "la communauté internationale à prendre des mesures préventives". La LDK a affirmé que l'armée yougoslave avait pris position sur les hauteurs de plusieurs villes à l'ouest, dans la région frontalière de l'Albanie, et dans le centre de la Kosove.

(AFP 25.4) Une zone de plusieurs centaines de kilomètres carrés dans la région de Decani est depuis plusieurs jours sous le contrôle d'Albanais armés, selon la police serbe, qui évite d'y pénétrer. Cette zone comprend notamment les localités de Dasinovac, Gornji, Donji Ratis, Babaloc et Glodjane. Des Serbes vivent dans ces villages majoritairement albanais, et leur famille est sans nouvelles d'eux. Des postes de contrôle albanais gardé par des hommes "armés et en uniforme" ont été établis. Aux abords du camp de réfugiés serbes de Babaloc, des policiers serbes ont essuyé des tirs et un échange de coups de feu d'une demie-heure a opposé policiers serbes et franc-tireurs albanais. Selon la police serbe locale, ces incidents sont fréquents.

(AFP, Reuters 27.4) Les obsèques de neuf Albanais tués par l'armée yougoslave près de Decani le 23 avril ont eu lieu le 26 dans leur village d'origine, Slup, en présence d'environ 2000 personnes. Les obsèques de dix autres Albanais tués par l'armée yougoslave ont eu lieu le 27 dans le village d'Erec. L'Ambassadeur de l'OSCE en Albanie, Daan Everts, a mis en doute (comme les famille) la version serbe de la mort de ces hommes, version selon laquelle ils étaient membres de l'UCK et ont été abattus alors qu'ils tentaient de faire entrer clandestinement des armes en Kosove depuis l'Albanie. Selon les proches des défunts, "la police a ttaqué la région le 21 avril et les habitants se sont enfuits pour ne pas être tués (...). Dans la confusion, ces hommes ont été capturés" et n'ont plus été revus jusqu'au 25 avril, "quand les Serbes ont balancé leurs cadavres au bord de la route".

(AFP 27.4) Trois Albanais ont été tués et quatre autres blessés dans un accrochage près de Decani dans la nuit du 26 au 27 avril, après que, selon le commandement militaire, un groupe armé ait attaqué au lance-grenade et à l'arme automatique une unité militaire yougoslave près de la frontière avec l'Albanie. Par ailleurs, deux policiers serbes ont été blessés dans l'attaque par un groupe armé d'un poste de police à Mala Krusa. La Ligue démocratique de Kosove (LDK) annonce en outre que l'armée yougoslave a "attaquà à l'artillerie lourde" les villages de Stergun et de Hulaj, près de Decani.

(AFP 28.4) Les responsables militaires yougoslaves ont accusé le 28 avril les autorités albanaises de soutenir les séparatistes albanais de Kosove en tolérant un trafic d'arme à destination de la Kosove et d'éviter de participer aux réunions des commissions mixtes chargées d'enquêter sur les incidents frontaliers "en raison des preuves de leur culpabilité". Un officier yougoslave a déclaré à un groupe de journalistes invités par les autorités de Belgrade à se rendre dans la région frontalière que les "cas de trafic d'armes (et) d'entrée de groupes terroristes" étaient nombreux, mais a reconnu que "les Albanais sont bien peu nombreux pour assurer la sécurité de la frontière de leur côté". Seuls une dizaine d'hommes, militaires, policiers et douanier, sont affectés côté albanais à la sécurité du passage frontalier de Cafa Prusit, et l'insurrection du printemps 1997 en Albanie a "favorisé la création de bandes armées qui entraient en RFY, volaient du bétail et tuaient même des villageois" albanais côté yougoslave. L'officier yougoslave a déclaré à la presse que sept incidents frontaliers "des plus graves", avec échanges de coups de feu, se sont produits à ce poste depuis le début du mois d'avril. De leur côté, les autorités albanaises craignent d'être impliquées dans un conflit auquel leurs modestes forces policières et militaires ne pourraient faire face. Le chef de la police de Krume, à la frontière avec la Kosove, décrit la situation comme "tendue" et craint "des incidents côté serbe". Des renforts ont été dépêchés de Tirana dans le secteur, mais le chef de la police politique (SHIK) de Krume accuse les Serbes de chercher à impliquer l'Albanie dans un conflit en faisant "pénétrer dans le nord de l'Albanie des Kosovars présentés comme des membres de l'Armée de libération de Kosove ou d'autres organisations comme Aigle Noir", alors que "l'Albanie n'a aucun intérêt à être impliquée dans un conflit, car elle n'en a pas les moyens". Le commandant militaire local dément pour sa part les accusations serbes concernant l'existence de camps d'entraînement de l'UCK en Albanie. Par contre, le chef du SHIK de Krume a affirmé qu'un millier de Kosovars avaient franchi la frontière le 24 avril à Tropoja et demandé des armes aux autorités albanaises, qui leur ont proposé en réponse de s'enregistrer comme réfugiés, ce que "80 % d'entre ont ont refusé" avant de retourner en Kosove.

(AFP 2.5) 157 incidents armés ont été enregistrée à la frontière entre la Yougoslavie et l'Albanie depuis le début de l'année, a annoncé le 2 mai l'agence officielle yougoslave Tanjug, qui qualifie 19 de ces incidents de "graves violations de la souveraîneté et de l'intégrité" de la Yougoslavie. Selon l'agence, un groupe de "terroristes" de l'UCK venant d'un camp d'entraînement en Albanie seraient passés en Macédoine sous la surveillance de la Force de prétention des Nations Unies (FORDEPRENU), après avoir tenté de "s'infiltrer en Yougoslavie". Tanjug écrit qque les armes saisies aux groupes ayant franchi illégalement la frontières "sont les mêmes que celles utilisées par l'armée albanaise" et étaient "dans leur emballage d'origine et n'avaient encore jamais servi".

(AFP 28.4, 29.4) L'Armée de libération de Kosove (UCK) a appelé le 28 avril dans un communiqué diffusé à Prishtine les Kosovars à constituer un "front de libération commun contre l'ennemi" et l'Albanie, "notre patrie", à soutenir leur lutte dans "sa partie occupée". "Nous sommes en état de guerre", proclame l'UCK, qui affirme être prête "à participer au dialogue avec l'ennemi avec une médiation internationale, à condition que l'occupant retire ses forces du territoire albanais", déclare "reconnaître et respecter les actes internationaux de l'ONU et la convention sur la guerre" et précise que "tout accord conclu sans notre présence sera considéré comme sans valeur et inacceptable. L'UCK appelle "le gouvernement albanais de Kosove à débloquer les moyens financiers rassemblée pour la libération nationale". Selon un diplomate occidental (non identifié) cité par l'AFP sur place, l'UCK est en passe de devenir "un mouvement de partisans" et n'est plus "ni clandestine, ni une guerilla". Les "spécialistes occidentaux" cités par l'agence française, qui évaluaient à quelques centaines d'hommes les effectifs de l'UCK, celle-ci compterait actuellement plusieurs milliers de combattants. Financée par la dispora albanaise, notamment en Suisse et en Allemagne, équipée d'armes achetées en Occident et transitant par l'Albanie, l'UCK serait désormais présente dans toute la Kosove et ses combattants, "vêtus d'uniformes neufs frappés de l'emblème albanais (...) et du sigle UCK, bien armés et équipés depuis peu de moyens de communication modernes" selon le correspondant de l'AFP à Belgrade, contrôlerait des zoines où la police serbe ne s'aventurerait plus. Face à l'armée fédérale yougoslave, elle ne ferait cependant "pas le poids" -mais l'armée fédérale n'a pas "d'autre mandat" que celui de "protéger la frontière avec l'Albanie".

(AFP 30.4) La police serbe, appuyée par des véhicules blindés et un caneau à eau, a dû s'interposer entre plusieurs milliers de manifestants serbes d'un côté, albanais de l'autre, pour éviter des affrontements entre eux le 30 avril à Prishtine. Plusieurs milliers d'Albanais manifestaient comme tous les jours pour l'autodétermination de la Kosove, et une dizaine de milliers de Serbes manifestaient contre les sanctions décidées la veille par le Groupe de contact. Plusieurs centaines de policiers se sont interposés entre les deux groupes. La police serbe a en outre interdit aux étudiants albanais l'accès des bâtiments universitaires (facultés techniques, des constructions mécaniques et d'architecture) dont ils entendaient obtenir la restitution prévue par l'accord sur l'enseignement signé le 31 mars, restitution qui, selon les autorités, commencera le 30 avril pour se terminer le 15 mai.

(Reuters 1.5, 2.5, 3.5) Les forces de sécurité serbes se préparaient dans les derniers jours d'avril à déclencher une offensive d'envergure contre les zones où les organisations armées albanaises opèrent, notamment près de la frontière albanaise où des véhicules blindés serbes et une forte présence policière ont été constatés le 30 avril, entre Grebnik et Djakovic. Des renforts serbes sont t arrivés à Drenice. "Nous sommes en mesure d'empêcher (...) le dessein (des Albanais) de décaler la frontière albanaise vers l'est" a déclaré le gouverneur serbe de Kosove, Veljko Odalovic, qui a évoqué un recours massif à la force "pour éliminer le danger visant notre frontière et notre territoire". L'offensive a été lancée le 2 mai dans la Drenice, avec l'aide d'armes lourdes et de véhicules blindés. Les villages de Stpuelj, près de Klina, de Turicevac, de Racanica ont notamment été attaqués. Dans plusieurs villages, notamment à Racanica, les forces serbes ont été repoussées par la population albanaise, armée. De nombreux habitants, essentiellement des femmes et des enfants, fuyent les zones d'affrontements. Trois Albanais ont été tués et trois autres blessés le 2 mai. Des combats ont éclaté le 3 mai dans le secteur de Ponosevac. Selon des gardes-frontières yougoslaves, des "rebelles" albanais ont attaqué un poste de police.

(AFP 4.5) Les affrontements entre forces serbes et Albanais se sont poursuivis le 4 mai dans l'est de la Kosove, partiellement isolé par les forces de sécurité serbes, qui affirment encercler plusieurs villages où se seraient retranchés "entre 150 et 200 terroristes albanais, armés de lance-grenades, mortiers et armes automatiques", et qui retiendraient "des civils". De leur côté, les Albanais tentent de se frayer un passage vers Prizren, dans le sud de la Kosove. L'adjoint serbe au préfet de Kosove, Veljko Odalovic, a déclaré pour sa part que "les terroristes opérant dans les zones frontalières de Djakovica et Decani tentant d'avancer vers l'intérieur du Kosovo pour former une sorte de territoire éthniquement pur, qui engloberait Klina, Orahovac, Srbica et Glogovac".

(AFP 5.5) Selon des sources serbes et albanaises à Prishtine, les affrontements armée en Kosove ont fait au moins six morts les 4 et 5 mai. Deux Albanais ont été tués, l'un à Bobovac, près de Klina, par d'autres Albanais selon les Serbes, et l'autre à Morina par un tireur embusqué selon les Albanais. Un Serbe a été tué près de Klina , un Tzigane à Ponosevac dans des affrontements avec les forces serbes et deux hommes non-identifiés près de Ponosevac et à Trstenik.

(Reuters 5.5, 6.5) Après deux jours d'affrontements, les forces serbes ont pris le 5 mai le contrôle du village de Ponosevac, occupé par des combattants albanais qui se sont repliés dans les environs. Les affrontements ont fait au moins un mort (un Tzigane) et huit blessés (cinq policiers serbes, trois Tziganes). Des policiers serbes ont déclaré à des journalistes que la zone était encore une "zone de combat" et que l'un de leurs véhicules de transport de troupes avait été détruit par une grenade anti-char. Un policier serbe et un combattant albanais ont été tués le 6 mai dans un accrochage dans la banlieue de Mitrovica. Deux policiers ont été grièvement blessés.

(AP 8.5) Un Albanais a été tué et quatre autres personnes blessées dans une embuscade tendue par des inconnus près de Decani le 7 mai. Dans la Dernice, près de Lausane, deux policiers serbes ont été blessés dans un échange de coups de feu à un poste-frontière avec l'Albanie.

(Reuters, AP 9.5, 10.5) De violents combats entre forces serbes et guérilla albanaise auraient fait quatre morts le 9 mai, de source albanaise : un enfant et un berger tués à Balica, entre Prishtine et Pec, un combattant albanais à Iglarevo et un mort à Decani. Le corps d'un Albanais a été retrouvé le 10 mai après qu'il ait été enlevé le 9 par des hommes armés se présentant comme membres de l'UCK.La police serbe a annoncé que les combats le long de la route Prishtine-Pec ont fait six blessés dans ses rangs, et qu'elle a fermé cette route. Des combats se poursuivaient en outre autour de Ponosevac, près de la frontière albanaise, depuis une semaine.

(AP 9.5) Près de 20'000 Albanais ont manifesté comme chaque jour depuis un mois à Prishtine pour l'indépendance de la Kosove et, pour la première fois, pour soutenir l'Armée de libération de Kosove (UCK).

(Reuters, AFP, AP 11.5, 12.5) Des combats ont éclaté le 11 mai entre Pec et Prishtine, entre forces serbes et combattants albanais. Un convoi de policiers se dirigeant de Prishtine à Pec a essuyé des tirs nourris alors qu'il progressait vers les heuteurs dominant la capitale kosovare. Au moins un combattant albanais aurait été tué et quatre policiers serbes blessés dans les affrontements. Les media serbes de Prishtine ont également annoncé que trois Serbes ont été blessés en voiture par un tir de mitrailleuse près de Srbica. Des accrochages sporadiques se sont également produits les 9 et 10 mai autour des villages d'Orlate et de Lapushnik, lors desquels deux véhicules de transport de troupes serbes ont été détruits. L'agence officielle Tanjug a annoncé l'arrestation de sept Albanais à Kosovska Mitrovica, pour avoir aidé des "terroristes". La justice serbe a annoncé qu'elle avait engagé des poursuites contre 24 membres présumés de l'UCK, dont 21 sont en détention -les autres étant en fuite- pour avoir attaqué des policiers et/ou introduit des armes depuis l'Albanie. Deux Albanais et un policier serbe ont été tués, et trois policiers blessés, le 12 mai, dans un accrochage survenu à Orahovac, à 60 km de Prishtine.

(AP 17.5) Des incidents ont mis aux prises policiers serbes et combattants albanais le 17 mai à l'ouest de Prishtine, à Iglarevo, où dans un policier a été blessé et plusieurs Albanais tués ou blessés, de source serbe, ainsi qu'à Grabnanica, où de présumée combattants de l'UCK ont attaqué des maisons habitées par des Serbes, en y faisant un blessé grave.

(AP 21.5) Un adolescent serbe de 15 ans a été tué dans l'attaque, le 20 mai, d'un village serbe par un groupe armé albanais, dans la région de Klina. Un homme a été tué et quatre autres personnes blessées dans des bombardements serbes dans cette même région, le même jour. Les corps mutilés de deux Albanais d'une soixantaine d'année ont été retrouvée le 21 mai près de Decani.

(Le Monde, AP 28.5) Au moins 15 personnes ont été tuées en Kosove entre le 24 et le 26 mai. Le 25 mai, un policier a été tué lors d'une attaque contre un poste de police près de Decani, et un convoi de l'armée a essuyé des tirs de mortiers et d'armes automatiques entre Pec et Decani. 9 personnes albanaises, dont huit de la même famille, ont été tuées également le 25 mai lors d'une opération de la police contre le village de Ljubenic, entre Pec et Decani. Quatre Albanais ont été tués les 27 et 28 mai par les forces serbes. Trois automobilistes ont été abattus dans une embuscade tendue par la police près d'Orahovac et un homme de 75 ans a été tué dans le bombardement serbe du village de Rastanica.

(AFP, AP 29.5) Des affrontements ont opposé forces serbes et Albanais dans l'ouest de la Kosove le 29 mai, où un convoi d'approvisionnement se dirigeant vers la ville de Decani, escorté par la police, et un poste de la police serbe à Celopek, ont été attaqués par des combattants albanais armés. La police serbe menait par ailleurs des opérations contre plusieurs villages de la région de Glogovac et de Komorane. La presse de Belgrade affirme que tous les accès à Decani sont contrôlés par l'UCK. Les liaisons téléphoniques avec Decani sont coupées, un seul magasin d'alimentation est ouvert, mais mal approvisionné, et l'unique dispensaire de la ville est sans médecin. Selon la Ligue démocratique de Kosove, des tireurs serbes occupent les positions clés dans la ville. Un policier a été tué et un autre blessé lors d'affrontements avec de présumés membres de l'UCK.

(AP, AFP 30.5) Sept Albanais ont été tués le 29 mai (trois dans la région de Djakovica, trois dans la région de Pec et un à Lapushnik) et un le 30 mai dans la Drenice et des tirs d'artillerie de la police arrosaient plusieurs villages de l'ouest de la province le 30 mai, faisant trois morts dans la population civile. Au moins deux policiers serbes ont été tués dans la région frontalière de l'Albanie, où un officier et deux soldats de l'armée fédérale ont également été tués par un tir de roquettes le 29 mai, qui a blessé deux autres militaires. Une action de représailles de l'armée aurait ensuite permis selon celle-ci "l'anéantissement d'un groupe terroriste" et l'arrestation de 11 de ses membres. Le corps d'un Serbe de 70 ans a été retrouvé le 30 mai près de Vucitrn.

(AP 1.6) Plusieurs centaines de villageois, en majorité des femmes, des enfants et des vieillards, ont traversé le 1er juin la frontière albanaise, fuyant les violents affrontements provoqués par une offensive serbe qui aurait fait plusieurs dizaines de morts parmi les Albanais. A New-York, le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard, a parlé de "bombardements violents et aveugles" de villages de Kosove, près de la frontière avec l'Albanie. Les Serbes ont annoncé le 31 mai avoir tué plusieurs dizaine de combattants albanais. Des responsables albanais ont déclaré le 1er juin que 37 Albanais avaient été tués par les forces serbes les 30 et 31 mai, dont 27 à Decani. Deux policiers serbes ont été tués dans des combats autour de Decani. 2000 personnes ont fui leurs villages en direction de la région frontalière albanaise de Tropoja. Le porte-parole de l'ONU a annoncé que 1300 personnes ont fui vers Tropoja dans la seule journée du 31 mai, et que d'autres étaient "bloquées et ne pouvaient pas franchir la frontière".

(AFP 2.6, Reuters 3.6) L'opération serbe s'est poursuivie le 2 juin contre des villages de la région frontalière de l'Albanie, entre Pec, Decani et Djakovica. Selon les Albanais, l'opération serbe viserait à chasser la population albanaise de toute la région, en vidant les villages. "La zone entre ces trois villes et la frontière albanaise sera vidée de la population dans les jours qui viennent", a prédit un observateur de l'OSCE sous couvert de l'anonymat. Le village de Kamenica a été occupé le 2 juin par les forces serbes et des habitants de Junik ont assuré que le bourg était pratiquement vide. L'attaché militaire autrichien à Tirana, le général Figl, a déclaré que les troupes serbes détruisaient systématiquement les villages qu'elles prenaient, après les avoir vidés de leur population. Les réfugiés dont le Haut Commissariat de l'ONU (HCR) a recueilli les témoignages "parlent de tirs de mortier, de chars et de mitrailleuses et disent avoir fui sous une pluie de balles". Le 3 juin, les forces serbes ont assuré avoir porté un "coup violent" aux combattants albanais et coupé "leurs voies d'approvisionnement et de fuite", malgré une résistance acharnée des Albanais. De source serbe, 40 personnes, dont 2 policiers serbes, ont été tuées dans l'opération. Selon des témoins, Decani était un champ de ruine le 3 juin et les forces serbes concentraient leurs attaques contre Glodjane et Junik, afin d'isoler complètement le bastion de l'UCK au centre de la Kosove, dans le "triangle de Dreniça", coupé de la frontière albanaise. A Belgrade, le quotidien "Dnevni Telegraf" a annoncé le 3 juin le licenciement de 100 policiers serbes qui avaient refusé fin mai d'aller combattre en Kosove. Le 6 juin, le même journal a annoncé la démission de 363 policiers serbes pour la même raison.

(Reuters, AFP 4.6) L'offensive serbe contre les bastions de l'UCK se poursuivait dans le secteur de Decani-Djakovica le 4 juin. Au moins trois personnes ont été tuées le 3 alors qu'un groupe de combattants albanais tentait de franchir la frontière entre l'Albanie et la Kosove près de Dragas. Le 3 juin au soir, la poussée serbe semblait s'être arrêtée à Glodjane, où des combats étaient cependant signalés dans la nuit du 3 au 4, et une offensive contre Glodjane semblait inévitable, le village étant transformé en camp retranché de l'UCK. Près de 12'000 Kosovars chassés par l'offensive serbe se sont réfugiés en Albanie, selon les autorités albanaises. Les arrivées de Kosovars fuyant les combats se multiplient également au Monténégro, notamment dans la région de Plav, où le 4 juin plus de 300 d'entre eux avaient déjà été enregistrés. Au moins 7000 Albanais de Kosove ont fui vers le Montenegro, selon les autorités monténégrines. Le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés estimait le 4 juin à 40'000 le nombre des Albanais de Kosove qui ont fui leur domicile depuis le début de l'offensive serbe.

(AP, AFP 5.6) Selon un bilan communiqué le 5 juin par la Ligue démocratique de Kosove (LDK), 52 Albanais ont été tués, 200 personnes portées disparues et 150 "tenues en otage" par les forces serbes depuis le début de leur offensive. Le HCR a pour sa part annoncé que cinq civils (deux vieillards et trois enfants) étaient morts d'épuisement sur la route les menant vers l'Albanie, au sein d'un groupe de 400 personnes ayant franchi la frontière dans la nuit du 4 au 5 juin. Selon la LDK, quatre villages albanais ont été entièrement détruits par les Serbes, huit l'ont été partiellement et seize vidés de leur population. "Les Serbes veulent vider de sa population une zone d'environ 10 km de large le long de la frontière albanaise, pour créler une zone tampon", a déclaré à l'AFP le représentant de la LDK à Romaje. L'offensive serbe se poursuivait le 5 juin dans la région de Decani. Une trentaine d'hommes ont été emmenés le 31 mai par les forces serbes après quatre heures d'affrontements à Novi Poklek, détruite au trois quarts et qui n'abritait plus qu'une quinzaine d'habitants. Le général serbe Nebojsa Pavkovic a invité le 5 juin les Albanais à regagner leurs maisons à condition que les combattants rendent leurs armes. Les Albanais dénoncent dans cette invite la réédition d'une tactique utilisée en Bosnie, et aboutissant au massacre des civils qui auraient répondu à l'invite serbe. Le ministère serbe de l'Intérieur a annoncé le 5 juin que les "bandes terroristes" qui "tentaient ces derniers jours de bloquer" l'axe routier Pec-Djakovica ont été "anéanties". Les autorités serbes reconnaissent que deux policiers ont été tués et cinq autres blessés dans les affrontements. Un Serbe a été tué le 5 juin dans la région de Srbica. Le poste de police de Ratkovac a été détruit lors d'une attaque albanaise le 4 juin.

(Reuters, AP 6.6, 7.6) L'offensive serbe s'est poursuivie le 6 juin. Plusieurs villages (Sheptej, Gramocel, Babaloc) ont été à nouveau bombardés et des dizaines de maisons étaienrt en flammes dans la région de Decani. Selon des réfugiés kosovars en Albanie, quatre avions serbes ont bombardé le 5 juin le village de Junik (ou Prilep) Au moins deux Albanais (dont un enfant de trois ans) ont été tués dans les bombardements. Deux Serbes ont été tués, un civil à Kostrc, près de Srbica, et un policier, décédé des suites de ses blessures. L'armée serbe a annoncé avoir tué deux Albanais à la frontière macédonienne, qui tentaient d'entrer en Kosove. Selon des témoins, la ville de Decani serait en grande partie détruite.

(AFP 8.6) Les dirigeants régionaux de l'UCK pour la région de Decani ont reçu le 7 juin cinq journalistes occidentaux dans une maison transformée en quartier général. Les journalistes ont pu constater que les lignes de l'UCK dans la région étaient protégées par des réseaux de tranchées, de casemates et de postes de tir. L'un des responsables de l'UCK a affirmé que les Serbes n'ont tué aucun combattant albanais à Decani, mais seulement "pillé et brûlé des maisons civiles, assassiné des innocents" car les positions de l'UCK "sont désormais trop solides pour eux". De source militaires occidentales, l'UCK contrôlerait environ la moitié de la Kosove, essentiellement dans l'ouest et le centre, où les forces serbes se contenteraient de patrouiller le jour et de tenir des postes de contrôle. Selon l'un des responsables de l'UCK présents, revenus en Kosove après dix ans passés en Suisse, le problème de l'organisation "est de gérer l'afflux des volontaires" et de "donner une arme à chacun". "Si le but (de l'offensive serbe) était d'effrayer les Albanais de Kosove, c'est l'inverse quii a été atteint". "Nous serons bientôt à Prishtine, nous y avons déjà des hommes" assure le chef.

(AFP 9.6, 12.6, 13.6) L'armée yougoslave semble s'engager de plus en plus dans les opérations en Kosove aux côtés des forces de sécurité serbes. Selon un communiqué officiel, l'armée fédérale a "anéanti" le 8 juin un groupe de "terroristes" albanais qui ont tué un soldat serbe et blessé trois autres, dont un appelé kosovar, en attaquant au lance-roquettes un convoi militaire dans la région frontalière de l'Albanie. L'armée fédérale a ratissé le terrain, "détruit des dépôts de munitions et d'explosifs" et "démantelé" deux autres "groupes terropristes" qui tentaient de pénétrer en Kosove venant d'Albanie, selon le communiqué.Les experts militaires occidentaux doutent cependant de la capacité de l'armée fédérale à briser la résistance armée kosovare, faute de pouvoir lancer une offensive d'envergure sans aller au-delà de son mandat officiel -la protection de la frontière. L'armée fédérale risque en outre de connaître des problèmes d'effectifs : la plupart des appelés kosovars refusent de servir, de nombreux Serbes font tout pour échapper à la conscription et le Monténégro s'est déclaré hostile à l'envoi d'appelés monténégrins en Kosove. Le président du Monténégro, Milo Djukanovic, a cependant assuré le 12 juin que l'armée fédérale ne participait pas aux combats en Kosove, qui opposeraient selon lui exclusivement l'UCK et les forces serbes. "J'ai reçu des assurances répétées du chef d'état-major de (l'armée fédérale) que l'armée continuera de remplir son devoir constitutionnel qui consiste à protéger les frontières de la RFY, y compris au Kosovo". Dans une adresse à la troupe à l'occasion de la Journée de l'armée fédérale, son chef d'état-major a appelé à un règlement politique du conflit kosovar.

(AFP 10.6) Selon des Kosovars réfugiés dans la région frontalière de Tropoja, en Albanie, 40 villages peuplée de 30'000 habitants sont contrôlés par l'UCK. Trois chars serbes auraient été détruits dans la nuit du 8 au 9 juin.

(AP 9.6) Le gouvernement de Kosove en exil a annoncé la collecte auprès des Kosovars d'un impôt exceptionnel de 300 à 600 $ (450 à 900 FS) destiné à financer la "défense du peuple".

(Reuters, AP 12.6) Au moins deux policiers serbes ont été tués et un autre blessé le 11 juin lors d'affrontements avec des combattants de l'UCK près d'Obilic. De source albanaise, on annonce un bilan de quatre policiers tués et d'un Albanais blessé. Des combats ont été à nouveau signalés dans la région de Decani.

(AP 13.6) Des affrontements se sont produits le 13 juin entre les forces serbes et l'UCK près de la ville frontalière de Djakovica et des villages de Morina et Smolica. Selon des bilans publiée le 13 juin par les media serbes et albanais de Kosove, les affrontements en Kosove ont fait au moins 300 morts et des centaines de blessés, ainsi que des centaines de disparus. De source albanaise, 272 Albanais, dont 31 femmes et 17 enfants, ont été tués. De source serbe, on annonce la mort de 22 policiers, l'enlèvement de quatre autres et la disparition de 59 autres.

(AP, Reuters, AFP 14.6) Les forces serbes ont repris l'offensive dans la région de Decani, où une cinquantaine de blindés, dont 15 chars, sont arrivés en renfort. Des journalistes étrangers ont témoigné avoir vu passer le long de la frontière albanaise des convois de dizaines de véhicules transportant des troupes spéciales, des mortiers et des missiles anti-aériens. Le village de Lausa a notamment été bombardé à la grenade. Un policier serbe a été tué et un autre blessé le 13 juin par des combattants de l'UCK dans un accrochage, près de Djakovica. La route Pristina-Pec est toujours fermée à la circulation. La route Pec-Decani est passée sous contrôle serbe

(Reuters, AFP, AP 15.6, 19.6) Alors même que l'OTAN organisait des manoeuvres aériennes au-dessus de l'Albanie et de la Macédoine, destinées à donner un dernier avertissement à Slobodan Milosevic avant une éventuelle intervention militaire pour mettre fin au conflit kosovar, des renforts d'hommes et d'artillerie serbes ont été acheminés le 15 juin vers Pec. L'armée fédérale a annoncé avoir "liquidé" cinq "terroristes" albanais près de la frontière albanaise. Le 18 juin, des colonnes de char et de blindés ont pris position sur la route reliant Prishtine à Prizren, près de la frontière macédonienne.Selon l'OTAN, le dispositif militaire serbo-yougoslave en Kosove atteindrait 45'000 à 50'000 hommes.

(AP 16.6) Selon des témoignages de réfugiés, deux hélicoptères de l'armée yougoslave ont ouvert le feu et lâché des grenades sur un camp de déplacés dans la montagne près de la frontière albanaise. Dans le même temps, un homme a été tué au poste-frontière de Padesh par des soldats ou des garde-frontières yougoslaves.

(AP, Reuters 19.6) Les forces serbes auraient attaqué cinq villages le 19 juin, près de la frontière albanaise, selon des sources albanaises. Trois personnes ont été tuées dans l'ouest de la province. Les autorités serbes ont annoncé que l'armée (fédérale) avait intensifié ses opérations dans les montagnes le long de la frontière albanaise pour couper les filières de ravitaillement de l'UCK, et les garde-frontières yougoslaves ont annoncé avoir abattu en une semaine dix Albanais qui tentaient de pénétrer illégalement en Kosove. L'UCK, qui a menacé dans un communiqué de poursuivre ses attaques contre l'"ennemi", a annoncé la mort de deux de ses combattants et avoir fait cinq prisonniers serbes. Des journalistes occidentaux ont constaté que l'UCK "tenait" plusieurs villages, notamment celui de Malisevo, où ses hommes se déplaçaient en uniforme dans les rues, où les marchés étaient approvisionnés et les services publics en état de fonctionnement.

(AFP 18.6) La colère monte dans les familles de soldats yougoslaves servant en Kosove après la mort le 17 juin d'un appelé, le sixième militaire fédéral tué dans des affrontements avec des combattants albanais. Plusieurs centaines de parents de soldats ont manifesté le 18 juin à Belgrade devant le siège de l'état-major de l'armée fédérale pour exiger que leurs fils puissent continuer leur service militaire hors de Kosove, rien selon eux ne justifiant que l'armée fédérale soit présente dans une province qui n'est pas l'objet d'une agression étrangère. Deux autobus avec des parents de soldats ont été refoulés par la police près de Belgrade. Le 13 juin déjà, des dizaines de parents de soldats avaient manifesté devant le commandement du corps d'armée de Kragujevac, et tenté de se rendre en Kosove, mais en avaient été empêchés par les autorités serbes. Le 17 juin, le parlement du Monténégro a voté une résolution demandant le rappel immédiat des soldats monténégrins servant dans l'armée fédérale en Kosove.

(AP, AFP 28.6) Le village stratégique de Kijevo, à 40 km de Prishtine, est totalement encerclé depuis un mois par les combattants de l'UCK. L'émissaire américain Richard Holbrooke a exprimé le 26 juin la crainte d'une opération d'envergure des forces serbes visant à désenclaver ce village où 200 habitants serbes sont quotidiennement bombardés à la lance-roquette au au mortier, et essuient des tirs d'armes automatiques. Plusieurs habitants du village ont déjà été tués, dont le directeur de l'école, et un poste tenu par une vingtaine de policiers serbes est la cible d'attaques albanaises. Les forces serbes auraient en outre armé les villageois. Adem Demaci, leader du parti parlementaire de Kosove (indépendantiste radical) a confirmé que la village ne pouvait être ravitallé et a déclaré que l'UCK était prête à ouvrir un "corridor" d'évacuation des villageois, sous la supervision du CICR, si la police et les habitants armés déposaient les armes. Des vivres et fournitures ont été acheminées dans le village par la voie des airs, et quatre femmes et un enfant ont été évacués par hélicoptère. Les forces serbes se sont déjà retirées de Lapusnik, à l'est, et d'Igarevo, à l'ouest, occupés ensuite par l'UCK

(AFP, Reuters, AP 29.6, 30.6, 1.7) Les forces serbes ont lancé le 29 juin une opération visant à reprendre le contrôle du village de Belacevac, à 20 km à l'ouest de Prishtine, tenu depuis une semaine par l'UCK. Belacevac est un site stratégique, qui comprend une mine houllière approvisionnant la principale centrale thermique de Kosove, alimentant la Kosove, une partie de la Macédoine et de la Grèce en électricité. Dès le 28 au soir, les Serbes ont encerclé Belacevac et commencé à tirer à la mitrailleuse depuis la localité voisine de Slatina, où se trouvent une caserne et un aéroport de l'armée fédérale yougoslave, et où d'importants renforts de forces serbes s'étaient dirigés depuis trois jours. Des combattants albanais se sont repliés vers les villages voisins et ont ouvert le feu sur les forces serbes, d'autres combattants albanais se sont retranchés dans la mine. Trois Albanais ont été tués dans les combats, et plusieurs autres blessés. Des maisons ont été incendiées dans les villages voisins de Hade et de Lismir, bombardés par intermittence. Six civils ont été blessés à Hade. Un enfants a été tué à Lismir, et la situation est également très tendue à Dardhista. 8000 villageois fuyant les combats à Belacevac et Hade se sont réfugiés dans les villages alentour. La police a bloqué la route menant à Pec et à Prishtine. Le 30 juin, les autorités serbes ont annoncé avoir repris le contrôle du gisement houiller de Belacevac et ont annoncé le 1er juillet que la production avait repris sur le gisement, mais des combats continuaient dans et autour de la localité, où les combattants albanais seraient encerclés, et de celle d'Obilic. Les forces serbes ont également annoncé avoir repris le village de Hade, tenu depuis 10 jours par l'UCK. Une dizaine de Serbes ont été enlevés dans la région , et deux policiers y ont été tués. Des affrontements entre forces serbes et UCK se sont également produits à Drenovac, faisant au moins deux morts albanais, dont un adolescent de 12 ans, et blessant trois enfants.


(CDHRF 31.7) Le Conseil de défense des droits de l'Homme et des libertés de Prishtine a fait le bilan suivant des six premiers mois de l'année 1998 en Kosove :


(AFP 30.6) Au moins huit Albanais ont été tués le 30 juin dans un accrochage avec des garde-frontières yougoslaves, près de la frontière albanaise, au nord-ouest de Djakovica. L'UCK a lancé le même jour une attaque au mortier et à l'arme automatique contre le village de Drenovac, et contre un convoi de ravitaillement de l'armée fédérale, près de Dulje. La veille, sept obus de mortier ont été tirés par l'UCK sur Decani, visant un centre d'hébergement de réfugiés serbes. Le village de Josanica a également été attaqué par l'UCK.

(AFP 7.7) Selon le quotidien serbe "Politika", 54 Serbes et Monténégrins ont été enlevés par l'UCK en trois mois, ainsi que 36 Albanais loyaux au pouvoir serbe. Le sort de ces personnes reste inconnu.

(AFP, AP 7.7) L'UCK a attaqué le 6 juillet des maisons serbes dans le village (à majorité albanaise) de Lodje, près de Pec. Trois policiers serbes ont été tués et neuf blessés. Un Albanais a été tué et un autre blessé. Les autorités serbes ont annoncé que les combattants de l'UCK s'étaient retirés de Lodje après l'attaque. Des combats se sont poursuivis toute la journée du 7 dans la région de Pec. Des attaques ont également été lancées par l'UCK contre Brezanik. Les autorités serbes ont annoncé une importante concentration de combattants de l'UCK à Grabac. Des échanges de tirs se sont produits entre combattants de l'UCK et habitants serbes de Bica, près de Klina. Les corps de trois Albanais tués par balles ont été découverts le 7 juillet près de Prizren.

(AP 8.7) Cinq Albanais ont été tués dans le village de Morine, le 8 juillet, par les forces serbes. Le même jour, un policier serbe a été blessé et un civil tué dans un affrontement à Suva Reka.

(AP, Reuters 10.7) Des combats opposant l'armée yougoslave à des combattants albanais qui tentaient de faire entrer des armes en Kosove depuis l'Albanie ont fait au moins quatre morts côté albanais le 10 juillet, près de Vrbnicca, sur la frontière. De grandes quantités d'armes et de munitions, dont des mitrailleuses, des canons sans recul, des grenades, des fusils fusils d'assaut et des mines (antichar ou antipersonnel selon les sources) ont été saisies par les forces yougoslaves. La tension montre en outre autour du village de Pantina, où les habitants (albanais) se sont retranchés, craignant une attaques des Serbes installés dans un village voisin, et qui ont dressé des barrages. Des combats se sont également produits près du village de Kosare, et au moins deux Albanais ont été tués. Dans la région de Pec, des villages ont été bombardés par les forces serbes, et plusieurs centaines d'habitants ont pris la fuite.

(AFP 12.7) Deux policiers serbes ont été tués et un autre blessé les 11 et 12 juillet dans des affrontements avec des combattants de l'UCK, dans l'ouest de la Kosove.

(AP 13.7) Trois villages de Kosove, dont celui de Pecan, ont été bombardés le 13 juillet par les forces serbes. Ces bombardements ont fait deux morts et 13 blessés. Des combats opposent également forces serbes et combattants de l'UCK près de Stari Trg.

(AFP, AP 14.7) Des centaines de Serbes ont fui les villages de la région de Klina, attaqués par les combattants de l'UCK, comme à Kilna même ou Dusevic Les habitants serbes restés dans leurs villages se sont armés pour résister aux assauts albanais. Tel est le cas notamment à Drsnik. Trois policiers serbes ont été blessés le 14 juillet dans un affrontement dans la région de Decani, et quatre combattants de l'UCK ont été blessés à Stari Trg. Des affrontements se sont également produits près de Djakovica. Les villages de Junik et Nec ont été bombardés par les forces serbes.

(AP 17.7) Un policier serbe a été tué par balles le 16 juillet à Kosovska Mitrovica.

(AFP, AP, Reuters 18.7) De violents combats ont opposé le 18 juillet les forces serbes aux combattants albanais le long de la frontière avec l'Albanie. Pour la première fois depuis le début des affrontements, des obus serbes sont tombés à l'intérieur du territoire albanais. Les forces serbes ont notamment bombardé des villages suspectés d'abriter des combattants de l'UCK. Selon les autorités albanaises, il y a eu de très nombreuses victimes. La télévision albanaise a annoncé que "les Serbes sont en train de prendre position le long de la frontière avec l'Albanie" et que 80 civils kosovars en fuite vers l'Albanie sont tombés dans une zone minée par les Serbes. Parallèlement, l'UCK a lancé une offensive contre les forces serbes à Orahovac, à 50 km su sud de Prishtine. L?UCK a tenté de s'emparer du commissariat de police du centre-ville et a fait sauter un transformateur alimentant Orahovac en électricité. De nombreux civils ont fui à Prizren. Les Serbes ont acheminé des renforts sur place pour lancer une contre-attaque, appuyée par des chars et de l'artillerie. Des centaines de civils ont fui la ville. L'armée fédérale yougoslave a pour sa part annoncé qu'un millier de "terroristes" albanais avaient tenté d'entrer en Kosove à l'ouest de Decani et auraient été refoulés en Albanie après avoir subi des pertes d'une trentaine de morts. Des sources diverses à Prishtine ont avancé le chiffre de 90 morts. 20 personnes auraient été tuées en outre dans d'autres affrontements dans la région frontalière. Un soldat yougoslave et un policier serbe ont été tués. Les combats se sont poursuivis entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves le 19 juillet, faisant au total plus de 110 morts. Les forces serbes ont affirmé le 19 juillet avoir repris le principal commissariat et le centre ville d'Orahovac, mais des poches de résistance de l'UCK subsistaient dans la ville, autour notamment d'un bureau de poste, d'un dispensaire médical et d'une école. Une bonne partie des combattants de l'UCK se sont replés vers Malisevo. Le village de Drenoc et celui de Bela Crkvs ont été bombardés par l'artillerie serbe.

(Reuters, AP, AFP 19.7, 20.7, 21.7, 22.7) Les forces serbes ont annoncé le 19 juillet avoir commencé de repousser les combattants de l'UCK hors de la ville d'Orahovac, où des groupes de l'UCK étaient cependant toujours retranchés. Les combats ont continué le 20 juillet, allant jusqu'au corps-à-corps selon des journalistes présents sur place.Le 20 juillet, cependant, les autorités serbes ont déclaré avoir totalement repris le contrôle de la ville : "Nous ne pouvions pas permettre à l'UCK de prendre le contrôle d'une zone urbaine d'importance et de créer une capitale séparatiste officieuse", a commenté l'un des responsables des forces serbes. qui ont engagé des chars et des canons contre les combattants de l'UCK. Les combats auraient fait au moins 44 morts, dont au moins deux policiers et quatre civils serbes. Le chiffre de 90 combattants de l'UCK abattus a été avancé par les media serbes de Belgrade. De source albanaise, on évoque le chiffre de 50 Albanais, civils ou combattants de l'UCK, tués. Le Centre d'information de Kosove a affirmé que des civils avaient été abattus par la police serbe qui était allée les chercher dans leurs maisons ou dans la mosquée. Une cinquantaine de civils serbes, albanais et tziganes ont été pris en otage au cours des combats et emmenés vers une destination inconnue. L'UCK a remis au CICR 35 personnes, dont 8 religieux, enlevées pendant les combats. Des affrontements sporadiques continuaient le 21 juillet à Orahovac (les autorités serbes affirmant le 22 juillet que les combattants de l'UCK s'étaient repliés plus au nord et ne menaçaient plus la ville), et des combats se poursuivaient dans les villages proches, comme Suha Reka. De nombreux civils ont fui dans les collines de la région d'Orahovac ou vers Prizren. l'UCK tenait toujours le village de Maljisevo. Les villages de Drenoc et de Bela Crvka ont été bombardés par les Serbes. Deux civils albanais -une fillette et un adolescent- ont été tués dans des attaques à la grenade contre des villages de la région d'Orahovac.

(AP 23.7) Les deux camps se sont mutuellement accusés le 23 juillet d'avoir commis des atrocités pendant les cinq jours de la bataille d'Orahovac. Des civils serbes pris en otages par l'UCK ont raconté à la Croix-Rouge internationale que d'autres captifs de l'UCK ont été battus. Le Centre d'information de Kosove estime pour sa part que des civils Kosovars ont été tués par les Serbes, certains purement et simplement exécutés après avoir été capturés dans leurs maisons. Le Comité albanais pour la défense des droits de l'Homme a demandé l'ouverture d'une enquête internationale sur les allégations de "massacres menés par l'armée, la police et les unités paramilitaires".

(AFP, AP 19.7) Le bilan des affrontements à la frontière albano-yougoslave les 18 et 19 juillet dans la région de Djeravica dépasserait les 110 morts. De source serbe, on annonce qu'"au moins 100 terroristes" tentant d'entrer en Kosove depuis l'Albanie ont été tués par des unités de garde-frontières de l'armée fédérale, dont une vingtaine dans la région de Djakovica le 19 juillet.

(AP, AFP, Reuters 20.7, 22.7) Des dizaines de milliers d'habitants de la région d'Orahovac ont fui vers le nord, en direction d'un territoire contrôlé par l'UCK, dans la région de Malisevo, où selon le quotidien albanophone "Koha Ditore" 13'000 personnes se sont réfugiées. Les réfugiés ont afflué également au Montenegro Plus de 3000 réfugiés ont été dénombrés à Rozaj, 6000 dans la région de Plav, 7000 à 8000 à Ulcinj. Toute la région d'Orahovac, à commencer par la ville elle-même, semblait le 20 juillet avoir été vidée de sa population, ont constaté des journalistes étrangers. Le maire (serbe) d'Orahovac, Andjelko Kolasinac, a déclaré que tous les habitants, serbes et albanais, avaient quitté la ville. Selon le CICR, plus de 20'000 habitants de la région l'ont fuie.

(AFP 19.7AP 20.7) Les deux camps renforçaient leurs forces en Kosove après la "bataille d'Orahovac". Le quotidien "Danas" de Belgrade a annoncé que des unités de police spéciale ont été dépêchées en Kosove en prévision d'attaques de l'UCK contre Prishtine et Gnjilane. De source serbe, ont affirme entre outre que des "Moudjahidines" arabes notamment yémémites et saoudiens), dont certains venus d'Allemagne, et des Albanais de Macédoine auraient renforcé les rangs de l'UCK. La télévision d'Etat serbe a de plus affirmé le 19 juillet qu'environ 300 militaires albanais se trouvaient en Kosove. Ces accussations ont été rejetées par le ministre albanais de la Défense. La télévision serbe a également annoncé que les forces serbes et yougoslaves avaient saisi "plus de 10 tonnes d'armes" pendant le week-end, dont environ 300 fusils, 60 mitrailleuses, une dizaine de bazookas et autant de mortiers.

(AP 21.7) Selon le Centre d'information de Kosove, 250 Kosovars, dont des femmes et des enfants, ont été faits prisonniers depuis le 18 juillet à Prizren. La police serbe a commencé le 21 juillet à les libérer par petits groupes, après les avoir interrogés. La radio d'Etat albanaise (Tirana) a affirmé que seules vingt personnes avaient été relâchées le 21 juillet.

(AFP 23.7) Le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic a annoncé le 23 juillet que la Yougoslavie avait décidé de porter à cinq kilomètres la largeur de la zone frontalière militairement sous haute surveillance, face à l'Albanie, pour contrer plus efficacement les infiltrations d'hommes et d'armes en provenance d'Albanie. La largeur de cette zone allait auparavant de 500 mètres à deux kilomètres. "L'armée fédérale agira à l'intérieur de cette zone avec une totale autorité", a annoncé le gouvernement yougoslave. La radio albanaise a affirmé le 22 juillet que les forces serbes et yougoislaves étaient en train de miner une partie de la frontière, entre Kukes (Albanie) et Prizren (Yougoslavie).

(AP 25.7) Les forces serbes et yougoslaves ont lancé une vaste offensive le 24 juillet contre l'UCK, notamment le long des routes Prishtine-Pec et Prishtine-Prizren, ainsi qu'à l'ouest de la Kosove, le long de la frontière albanaise. Les forces de Belgrade ont aussi pris l'offensive contre Malisevo. Des affrontements se sont produits dans la région de Crnoljevo, près de Stimlje, et à Malisevo, où de source albanais on annonce qu'un Albanais a été tué, un autre blessé et deux chars serbes déltruits. L'agenced officielle yougoslave Tanjug a annoncé le 25 juillet la prise de Bajnja et de Zociste. Au moins un Albanais a été tué à Malisevo et sept dans le reste de la Kosove. De source albanaise, on annonce également qu'"au moins" 10 policiers serbes auraient été tués. De source serbe, on fait état de trois policiers tués et de six combattants de l'UCK tués. Le 26 juillet, des combats se déroulaient dans les secteurs de Komorane, Lapusnik et Kijevo, sur la route Prishtine-Pec, et de Stimlje, sur la route Prishtine-Prizren.

(AP 26.7) Les rescapés de la bataille d'Orahovac ont commencé à donner le 26 juillet des témoignages de la dureté et de la cruauté des combats. Les responsables albanais de Kosove estiment à au moins 120 morts le bilan des civils tués, des témoins allant au-delà de ces chiffres. Les Serbes dénoncent pour leur part des atrocités commises par les combattants de l'UCK (meurtres, enlèvements, viols). Dans Orahovac parcourue par la police, les paramilitaires et les pillards, environ 3000 Albanais sont encore terrés dans l'attente de la fin définitive des combats et des ratissages.

(Reuters, AP, AFP 26.7, 27.7) Les forces serbes et yougoslaves ont poursuivi le 26 juillet leur offensive en progressant depuis Komorane vers Lapusnik, rencontrant parfois une résistance acharnée de l'UCK. Deux policiers serbes ont été tués et deux autres grièvement blessés, et onze combattants de l'UCK ont été tués, dans des combats près de Crnoljevo, selon des sources serbes. La Ligue démocratique de Kosove a fait état de huit Albanais tués et 43 blessés, dont trois enfants. Des combats ont eu lieu dans les secteurs de Komorane, Lapusnik et Kijevo, sur la route Prishtine-Pec, et de Stimlje, sur la route Prishtine-Prizren. Des portions de ces routes, qui étaient contrôlées par l'UCK, ont été reprises par les forces serbo-yougoslaves, qui ont pilonné à l'artillerie des positions de l'UCK dans le centre de la Kosove et ont annoncé le 27avoir repris le contrôle de la route Prishtine-Pec. Des combats avaient par contre toujours lieu le 27 juillet sur le route Prishtine-Prizren. Des chars yougoslaves ont été filmés le 25 juillet dans les villages de Zborc et de Carabreg. De source albanaise, on a annoncé qu'une trentaine de chars ont tiré dans la nuit du 26 au 27 juillet sur des villages de la commune de Suva Reka et que des combats se poursuivaient le 27 à Stimlje. Des attaques serbes se seraient également produites contre des villages albanais près de Lipljan. De source albanaise, on a annoncé que l'UCK avait repoussé une attaque lancée par les forces serbes contre Malisevo. De source serbe, on a annoncé que sept Albanais avaient été tués le 27 juillet en tentant de franchir la frontière albano-yougoslave près de Junik, et on a annoncé la reprise de Lapusnik le 27 juillet. Un capitaine de l'armée fédérale a été tué le 25 juillet sur la route entre Orahovac et Malisevo.

(AP, AFP 28.7) L'UCK a lancé le 27 juillet au soir une contre-attaque, en faisant notamment usage de mortiers, sur le village de Kijevo, repris par la police serbe quelques heures plus tôt. Dans le sud-ouest de la province, les forces serbo-yougoslaves encerclaient Junik, tenue par l'UCK, et où un millier de combattants de l'UCK et un millier de civils seraient bloqués. De source serbe, on annonce qu'au moins huit combattants de l'UCK ont été abattus. De source albanaise, on annonce que 20 Albanais ont été abattus par la police serbe après s'être rendus, et on signale de violents combats dans la région de Suva Reka, notamment dans les villages de Blace, Crnoljevo et Dulje. Les Serbes ont annoncé avoir repris le 28 juillet la ville de Malisevo, ce qui a été confirmé de source albanaise. Selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, un grand nombre de combattants albanais se sont réfugiés dans les forêts avoisinantes. La même source annonce que la police a "nettoyé les villages de Dusevici et de Josanica des terroristes albanais" et en a pris le contrôle. Selon un témoin, des dizaines de milliers de civils albanais ont fui Malisevo et sa région en direction de Ponorc, où les forces serbes se dirigeaient le 28 juillet. Des affrontements se sont également produits dans l'extrême sud de la Kosove, dans la montagne de Koritnik et selon Tanjug des "dizaines de terroristes albanais" se sont rendus à l'armée fédérale à Dragas.

(AP, AFP, Reuters 29.7, 30.7) Les forces serbo-yougoslaves ont poursuivi le 29 juillet leur offensive vers l'ouest de la Kosove. Selon les media serbes, quatre combattants de l'UCK ont été tués et sept autres blessés et capturés dans la nuit du 28 au 29 juillet lors d'affrontements avec la police serbe sur l'autoroute entre Kijevo et Malisevo. Des journalistes en visite guidée par les Serbes à Malisevo le 29 juillet n'ont rencontré dans toute la ville qu'un vieillard de 80 ans et un couple tsigane et ses quatre enfants. La ville semblait cependant relativement éargnée par les combats. Le gros village de Drenovac a, comme Malisevo, été presque totalement vidé de ses quelque 2000 habitants. Des journalistes occidentaux ont par ailleurs rencontré le 29 juillet un important convoi militaire de l'armée fédérale yougoslave se dirigeant vers la Drenice, tenue par l'UCK. Un autre convoi constitué de 16 chars et de plusieurs véhicules blindés se dirigeait vers le sud.

(AFP, Reuters 30.7, 31.7, AP 31.7) Slobodan Milosevic a assuré le 30 juillet aux représentants de la "troïka" européenne que l'offensive serbo-yougoslave en Kosove s'était arrêtée. Dans le même temps, cependant, le siège de Junik, tenu par les combattants de l'UCK, se poursuivait et le Centre d'information de Kosove a annoncé que les forces serbes se rapprochaient de la ville. Le 31.7, le Centre annonçait que Junik était bombardée et que des combats s'y déroulaient, ainsi que dans la région de Reke e Kece. Les forces serbes auraient engagé "de l'artillerie lourde, des unités motorisées et des lance-roquettes multitubes" dans ces combats. En outre, "plus d'une dizaine de villages" dans les régions de Lipljan et de Stimlje auraient été attaqués par des forces serbes. Selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, huit membres de l'UCK ont été tués et plusieurs arrêtés le 31 juillet près de Lipljane. Trois policiers serbes ont été grièvement blessés dans les affrontements. Des policiers serbes ont déclaré à Reuters que l'UCK avait miné les routes dans la région de Junik.

(AFP 1.8) De source albanaise, on annonce le 1er août que les forces serbes poursuivent leurs attaques dans plusieurs régions de Kosove, notamment celles de Reke e Kece, de Junik, de Lipljan et de Stmlje. Selon le Centre d'information de Kosove, trois Albanais ont été tués en deux jours dans la région de Lipljan, un près d'Obilic et un autre dans la région de Malisevo. Les forces serbes auraient lancé le 1er août une opération contre un groupe de treize villages au sud-est de Klina. L'agence officielle yougoslave Tanjug a pour sa part annoncé qu'un soldat de l'armée yougoslave avait été tué le 30 juillet dans un accrochage avec un groupe de l'UCK qui tentait de passer en Albanie, et que huit Albanais ont été tués et trois policiers blessés le 31 juillet dans l'attaque d'une patrouille de police par l'UCK près de Lipjan. Des sources policières à Prishtine font état d'accrochages au sud de Prishtine le 1er août, entre Crnoljevo et Dulje. De source serbe également, on fait état d'un policier tué dans la nuit du 31 juillet au 1er août près de Malisevo. A Junik, un officier yougoslave a déclaré à l'AFP que des affrontements sporadiques continuaient.

(AP, AFP, Reuters 2.8) Les forces serbes ont pilonné et incendié le 2 août des villages et des maisons d'habitation à l'ouest de Prishtine, près de Likovac, tenu par l'UCK. De source serbe, on annonce qu'une unité de l'armée yougoslave a été attaquée dans la région de Djakovica, et des policiers serbes le long de la route Prishtine-Pec. De source albanaise, on annonce que huit Albanais ont été tués dans des combats dans la nuit du 1er au 2 août, dans la région de Srbica (Drenice, centre) et de Junik (ouest). Dans la région de Srbica, une opération serbe a été déclenchée contre Lausa et Poljance, qui ont été bombardés. L'opération s'est étendue ensuite à des villages autour de Glogovac et de Klina. Les forces serbes ont également attaqué des villages de la région de Reke e Kece et de Junik, dont Junik, toujours tenu par l'UCK. Le village de Prilep a été bombardé. Deux policiers serbes ont été tués dans la région. Dans le centre, les villages de Klecka et de Nekovce ont été bombardés, et plusieurs milliers de personnes ont fui dans le maquis. Dans la Drenice, l'UCK a attaqué la police dans les villages de Josanica et de Dusevic depuis son bastion d'Ovcarevo, et dans le col de Lapusnik.

(AP, AFP 3.8) L'offensive serbe continuait le 3 août. De source militaire serbe, on a annoncé la prise du village de Smonica, sur la frontière albanaise, après plusieurs jours de pilonnage. Une dizaine de combattants de l'UCK auraient été tués lors de cette attaque. Par ailleurs, le siège de Junik continue et de nombreux combattants de l'UCK se seraient réfugiés en Albanie. Les combats se poursuivent également dans la Drenice, notamment autour de Lausa et dans les secteurs d'Ovcarevo, Srbica, Klina et de Likovac, dans les régions de Djakovica et Decani et sur la route de Prishtine à Pec, notamment autour de Kijevo. Iglarevo et Duskaj.

(AFP 3.8) Selon la presse serbe, 42 policiers de Mladonevac envoyés en Kosove ont quitté la Kosove sans autorisation, et 22 policiers de Novi Pazar ont été licenciés pour avoir refusé d'aller combattre dans la province.

(AP 4.8, 5.8) Le Centre d'information de Kosove a affirmé le 4 août que la Drenice est "en flammes" et que l'offensive serbe est de plus en plus violente en direction de Srbica et sur le route de Likovac, tenue par l'UCK. Les forces serbes ont ouvert le feu sur 2000 civils qui tentaient de s'enfuir au Montenegro. De source serbe, on annonce la reprise de Lausa, Smonica et Jablanica le 3 août et la prise de contrôle d'un large secteur autour de Kilma. Donje Prekaze est bombardée par les forces serbes. Un témoin de l'assaut serbe contre Lausa a affirmé le 4 août que des hélicoptères serbes ou yougoslaves ont répandu une substance chimique brûlant les yeux et la gorge et donnant la nausée, et que 100 à 200 personnes ont été tuées ou enlevées par les forces serbes à Lausa. L'Ambassadeur américain en Macédoine, Christopher Hill, a affirmé avoir vu les Serbes se livrer au pillage dans les zones "nettoyées" par leurs troupes.

(AP 6.8) De violente combats se sont poursuivis les 5 et 6 août sur le route Prishtine-Prizren, à Crnoljevo, près de Junik, dans la Drenice, à Likovac et Pantina. Ces combats auraient provoqué la fuite de 40'000 personnes s'ajoutant aux 200'000 (au moins) déjà réfugiées dans le reste de la Kosove, les pays limitrophes ou le reste de l'Europe.

(AP 5.8) Des dizaines d'Albanais ont été enterrés dans une décharge nivellée ensuite au bulldozer, après la chute d'Orahovac le 20 juillet. Au moins 60 civils avaient été tués lors des combats, selon le Comité pour la protection des droits de l'Homme de Prishtine. Des rumeurs circulaient selon lesquelles la décharge abriteraient un charnier contenant des centaines de corps -jusqu'à 567, affirmait le journal autrichien "Die Presse". Des observateurs de l'Union européenne qui se sont rendus sur place ont trouvé "des tombes avec des noms, mais pas de fosse commune", dont l'existence a été démentie par la police serbe, dont le responsable local a affirmé qu'il n'y avait que "les corps de terroristes qui ont été inhumés conformément aux règles dans le cimetière musulman d'Orahovac", et a précisé qu'il n'y avait là "pas de civils, de femmes ou d'enfants" mais uniquement des "terroristes".

(AFP 6.8, 7.8) Une cinquantaine de Serbes d'Orahovac et des environs se sont rendus à Prishtine le 6 août pour avoir des nouvelles de 171 de leurs proches enlevés par l'UCK. Un Serbe de Retimlje a déclaré que l'UCK avait fait prisonnier tous les hommes serbes du village (au moins seize) et expulsé toutes les femmes. Des Serbes d'Orahovac ont également témoigné de l'enlèvement de proches par des membres de l'UCK. Selon le CICR, 40 Serbes ont été enlevés par l'UCK à Orahovac et dans les environs, et 138 Serbes dans l'ensemble de la Kosove. Ibrahim Rugova a proclamé pour le 7 août une journée de deuil en Kosove en raison "des meurtres, des massacres et des charniers d'Orahovac".

(AFP 6.8) Experts et diplomates connaisseurs de la crise kosovare estiment, après deux semaines d'offensive serbo-yougoslave, que l'UCK a présumé de ses forces, accumulé les erreurs, échoué dans ses tentatives d'unification du mouvement national albanais de Kosove et sous-estimé la puissance militaire serbe. Face à l'offensive serbe, l'UCK n'a pu que battre en retraite et a perdu ses fiefs un à un, après avoir en mai et en juin gagné facilement des territoires face à l'inaction serbe. L'UCK a précipité le déclenchement de l'offensive serbe en prenant le contrôle d'objectifs qu'elle n'était en pas en mesure de défendre, comme la mine de Belacevac et la ville d'Orahovac, que les Serbes ont facilement repris. Le manque de coordination entre les maquis, l'absence d'un système de communication efficace, le défaut de stratégie globale et la constitution clanique de l'UCK ont rendu les choses plus faciles aux Serbes. L'UCK n'étant réellement apparue sur le terrain qu'au début de l'année 1998, il se pourrait qu'il ne s'agisse là que de défauts et d'erreurs de jeunesse (mais dont la population civile a largement fait les frais) et les observateurs occidentaux considèrent que les revers subis feront disparaître certains des "aspects grotesques" ou folkloriques de l'organisation armée, pour renforcer ce qu'elle peut avoir de sérieux, si elle arrive à se doter d'une direction.

(AP, AFP 7.8) Les combats ont diminué d'ntensité le 7 août dans toute la Kosove, mais des affrontements sporadiques ont été signalés dans plusieurs régions, notamment à Likovac -où les forces serbes ont incendié les maisons des habitants albanais. Un responsable de la police serbe a assuré le 7 août à l'agence AP que l'offensive contre l'UCK était "presque terminée". La plupart des combattants de l'UCK ont cependant pu s'échapper de la Drenice, sur laquelle l'étau serbe s'est presque totalement refermé -ce qui, selon les observateurs militaires occidentaux, ne signifie pas pour autant que les forces serbes arriveront à contrôler totalement la région. Tous les villages tenus par l'UCK dans la Drenice auraient été pris ou incendiés par les Serbes, sauf dans une bande de territoire au nord-est, par laquelle habitants et combattants de l'UCK fuient vers le nord.

(Reuters 8.8) de source albanaise, on confirme le 8 août la reprise par les Serbes de Likovac le 6 août, après deux jours de pilonnage. Likovac et les villages avoisinnants auraient été quasiment détruits. Le contrôle serbe n'est cependant pas encore total sur la Drenice et plusieurs barrages de l'UCK sont encore en place et des journalistes de l'AFP ont constaté que l'UCK occupait toujours le monastère orthodoxe de Sveti Kuzman i Damjan, dans le sud de la Kosove, après que les moines et les civils serbes qu'ils hébergaient en aient été expulsés et remis à la Croix-Rouge internationale. Les forces serbo-yougoslaves ont attaqué les 8 et 9 août plusieurs villages tenus par l'UCK autour de Decane et de Djakovica, faisant de source albanaise quatre morts parmi les civils le 8 août à Decane et trois autres dans les villages voisins. De source serbe, on annonce trois policiers blessés lors d'attaques de l'UCK près de Djakovica le 8 août. Des affrontements se sont également produits dans la région de Klina.

(AFP, Reuters 10.8) Les combats se sont poursuivis le 9 et le 10 août en Kosove. Au moins quatre policiers ont été tués le 9 dans des affrontements avec l'UCK à Prilep dans la région de Djakovica, et des combats se sont produits toute la journée du 10 sur la route entre Djakovica et Decani, autour de Prilep, Grmocel et Erec, où quatre Albanais auraient été tués le 10 août. Des groupes de combattants de l'UCK tiennent encore plusieurs régions de la Drenice, comme les monts Cicavica et les forêts autour de Klina et de Crnoljevo. L'UCK tient encore Junik, assiégée depuis fin juillet. Des affrontements à la frontière albano-kosovare ont eu lieu le 10 août, et plusieurs combattants de l'UCK ont été tués, dont trois à Gabrica. Trois combattants de l'UCK ont également été tués dans des affrontements près de Duraj, dans la région de Kacanik, près de la frontière macédonienne. Un civil albanais a été tué par un "sniper" serbe à Suva Reka. L'UCK a en outre réinvesti le village de Likovac, dans la Drenice, que les Serbes avaient repris le 7, avant de se replier à Poljance. Par contre, les Albanais armés qui tenaient le village de Skivjane, entre Decani et Djakovica, se sont rendus aux forces serbes et ont rendu leurs armes (des kalachnikov, des armes semi-automatiques et des grenades). Six policiers serbes ont été tués dans la nuit du 9 au 10 août, ont annoncé sans autre précision les autorités serbes.

(AFP 11.8, 12.8) De très durs combats ont opposé le 11 août dans la région de Djakovica les forces serbo-yougoslaves à des milliers de combattants de l'UCK, notamment dans le village de Glodjane. De source serbe, on indique que la plupart des combattants de l'UCK qui ont fui la région de Malisevo, reprise par les Serbes fin juillet, se sont concentrés dans le triangle Pec-Klina-Djakovica. Par ailleurs, le siège de Junik par les Serbes se poursuivait le 11 août, le village étant toujours tenu par l'UCK. Selon le Centre d'information de Kosove, les forces serbes ont pris le 12 août le village de Glodjane et ceux de Babaloc, Prilep et Rznic, le long de la route entre Decani et Djakovica.

(Libé 17.8, AFP 21.8) De source serbe, on a annoncé le 16 août la reprise de Junik après un siège de trois semaines. Ibrahim Rugova a accusé Belgrade d'avoir utilisé "des avions et des hélicoptères" pour reprendre Junik et a affirmé que "des dizaines de personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées" lors de l'opération. Selon les autorités serbes, par contre, l'UCK n'a pratiquement pas opposé de résistance à Junik et la population civile avait quitté le village avant l'entrée des forces serbes.

(AFP 21.8) Selon le Centre d'information de Kosove, des combats se sont poursuivis le 21 août près de Djakovica. A Vucitrn, un civil a été tué lors d'une fusillade. La presse albanaise de Kosove fait état d'"attaques serbes" le 20 dans l'ouest et le centre, et de "violents combats" dans le sud, autour de Suva Reka, sur la route Prishtine-Prizren. Quatre Albanais auraient été tués et huit blessés à Suva Reka. Le Centre d'information serbe a de son côté annoncé le 20 qu'un policier a été tué et un autre blessé dans le sud-ouest.

(AFP, Reuters 23.8) Les combats se sont intensifiés entre forces serbes et combattants de l'UCK le 23 août, aux alentours de Suva Reka, où les Serbes auraient procédé à des "bombardements intensifs" selon le Centre d'information albanais, et où l'UCK aurait attaqué des postes de police selon des sources serbes. Des accrochages se sont également produits à Malisevo, Lipovica et Komorane. Un policier serbe a été tué. et, le 22 août, sur la frontière avec l'Albanie, à l'ouest de la Kosove, notamment dans le village de Zociste, que les forces serbes avaient repris à l'UCK et que l'UCK tente de reprendre. Le 23, des tirs d'artillerie étaient entendus à Prishtine, en provenance semble-t-il de Komorane. Des villages de la région de Komorane étaient en flammes. et des centaines de civils ont fui des combats se déroulant à Ripari.

(AFP 23.8) Un porte-parole de l'armée yougoslave, cité par l'agence officielle Tanjug, a fait état le 23 août de 146 incidents ayant opposé des garde-frontières yougoslaves à l'UCK depuis février. Ces affrontements auraient fait plus de 450 morts dans les rangs de l'UCK. Le Comité (albanais) des droits de l'Homme a pour sa part fait état de 583 Albanais, pour la plupart des civils, tués en Kosove depuis la fin du mois de février. De source officielle serbe, on annonce 64 policiers et 22 soldats tués dans la même période.

(AP, Reuters 24.8) Les forces serbo-yougoslaves ont attaqué le 23 août plusieurs villages du sud-ouest, selon l'UCK. Ces attaques seraient des représailles aux actions menées par l'UCK contre la police serbe et l'armée yougoslave les 22 et 23 août. Les civils des zones de combat (qui comprendraient les villages de Pecane, Recane, Studencane et Samodraza) les ont fuies. Un millier de réfugiés sont arrivée à Velika Ribora et 5000 autres se trouvent depuis trois semaines dans la forêt de Krajmirovca, entre Prishtine et Prizren. Les villages de Magura et de Leletic, à une douzaine de kilomètres de Prishtine, étaient en flammes. Des combats se déroulaient sur le flanc du mont Golec et les forces serbo-yougoslaves faisaient usage d'artillerie dans les environs de l'aéroport de Prishtine. Un policier a été tué et cinq autres blessés près de Komorane le 24 août. Deux Albanais auraient été tués le même jour à Suva Reka. De source serbe, on annonce que les combattants de l'UCK dispersés lors des combats autour de Komorane se regroupaient pour reprendre le contrôle de voies de communication. Le 24 août, les corps de dix Kosovars tués le long de la frontière du Monténégro ont été transférés à la morgue de Djakovica.

(Reuters 24.8) Xhafer Shatri, ministre de l'information du gouvernement kosovar en exil, a déclaré au quotidien albanophone "Bujku" que l'UCK s'était dotée d'un nouveau quartier général dans l'ouest de la Kosove, qui contrôlerait 58 villages de la région. Dans une intefview au magazine autrichien "Profil", Adem Demaci, leader du Parti parlementaire de Kosove, a pour sa part annoncé que l'UCK allait adopter une "tactique de guerilla classique" après l'échec de sa tentative de défendre un territoire "libéré" contre les forces serbo-yougoslaves.

(AP 25.8) Selon le porte-parole du HCR, Fernando del Mundo, un convoi humanitaire de l'Association Mère Teresa a été mitraillé et bombardé par les forces serbes le 25 août à Malisevo, et trois volontaires de l'association ont été tués dans l'attaque.

(AFP 26.8) Quatre Albanais qui tentaient d'introduire des armes en Kosove depuis l'Albanie ont été tués par des garde-frontières yougoslaves le 26 août, selon un communiqué militaire yougoslave.

(AFP 27.8, 28.8) De source albanaise, on annonce que huit enfants et trois femmes, membres d'une même famille, ont été tués le 26 août par un obus tiré contre un tracteur, ou par l'explosion d'une grenade à bord de la remorque dans laquelle ils circulaient Le 27 août, des bombardements serbes auraient été menés autour de Lipljan, Glogovac et Malisevo. Selon le Centre d'information albanais, les forces serbes ont attaqué le 27 août 14 villages, détruit onze d'entre eux et pénétré dans trois villages proches de Suva Reka. Ces attaques auraient fait de nombreux morts et blessés. Trois membres d'une même famille auraient été tués et deux autres blessés dans l'attaque par les Serbes du village de Ladrovic. Deux vieillards et un bébé seraient morts d'épuisement près de Malisevo. La police serbe a enterré les corps de siy personnes, dont deux combattants de l'UCK, à Suva Reka. Le 28 août, trois hameaux autour de Komorane auraient été bombardés par les Serbes.

(AFP, AP 28.8) Les forces serbes ont annoncé le 28 août avoir repris le contrôle d'une zone stratégique "au terme de trois jours d'opérations" dans le secteur de Dulje, et avoir "neutralisé un important groupe de terroristes". Un policier et six combattants de l'UCK auraient été tués dans les opérations. Les forces serbes ont emmené des journalistes à Klecka pour leur montrer un charnier contenant les ossements de dix civils serbes (cinq hommes, trois femmes et deux enfants) assassinés par l'UCK en juillet.

(AFP 27.8, 30.8)Le Comité (albanais) des droits de l'Homme évalueà 400 environ le nombre des villages et hameaux détruits par les forces serbo-yougoslaves et à 612 le nombre des Albanais tués depuis mi-janvier, dont 62 enfants mineurs. 800 personnes sont portées disparues (tous groupes "éthniques" confondus), 400 membres présumés de l'UCK, dont certains sont toujours recherchés par la police, sont en instance de jugement devant des tribunaux serbes. De source officielle serbe, on annonce 65 policiers serbes et 22 soldats yougoslaves tués. Le 30 août, de source albanaise, on a fait état d'au moins 40 morts en une semaine, dont de nombreux civils.

(AFP 29.8, 30.8) L'UCK a annoncé le 29 août que des combats se poursuivaient dans la zone de Pastrik et "sur la ligne de front de Zociste, Blace et Semeniste" (sud-ouest). De source albanaise à Prishtine, on annonce qu'une quarantaine d'Albanais, dont huit enfants, ont été tués en une semaine. Une équipe du HCR a vu huit morts, dont deux enfants, le 28 août à Senik (sud-ouest), où selon les villageois 16 personnes ont été tuées en deux jours, et où des maisons étaient encore en flammes. Une équipe du CICR a indiqué avoir dénombré et secouru le 29 août dans le seul village de Senik, bombardé par les forces serbo-yougoslaves, une cinquantaine de civils blessés.

(AFP 29.8) La police serbe a montré le 29 août à la presse une fosse commune découverte à Klecka et contenant les restes présumés de 22 Serbes, dont deux enfants, fusillés et brûlés en juillet par l'UCK.Selon la police serbe, deux combattants de l'UCK faits prisonniers le 27 août ont donné les noms "d'une vingtaine de Serbes qui ont été liquidés" à Klecka, et l'un des prisonniers a déclaré devant les journalistes qu'il avait lui-même participé à l'exécution de 10 personnes. La police serbe a en outre annoncé avoir découvert un four crématoire qu'auraient utilisé l'UCK pour brûler les dépouilles des civils exécutés.Le ministère serbe de l'Intérieur a annoncé que "plusieurs dizaines" de membres de l'UCK ont été tués lors de l'opération qui a abouti à cette découverte, et la police a annoncé avoir "liquidé" sept combattants de l'UCK qui avaient attaqué une de ses unités près de Klina.

(AFP 31.8, 1.9) Les autorités serbes ont déclaré le 31 août être sans nouvelles de 188 personnes enlevées depuis le début de l'année par l'UCK en Kosove, dont un journaliste serbe, Djuro Slavuj. Le porte de l'UCK, Adem Demaçi, a déclaré le 1er septembre avoir transmis aux commandements locaux de l'UCK une liste des personnes portées disparues en Kosove par le CICR, et demandé "toute information disponible sur ces personnes".

(AP 1.9, AFP 2.9) Selon le Centre d'information (albanais) de Kosove, au moins quatre Albanais, dont une femme, ont été tués dans le bombardement serbe du village de Rusinovce, à 15 km de Prishtine, le 1er septembre. Les forces serbes auraient aussi attaqué le village de Tusus (sud-ouest de Prishtine), après une embuscade tendue par l'UCK. Des combats ont été rapportés vers Rakos (nord de Prishtine). Une opération a été lancée autour de Prizren, et se poursuivait le 2 septembre. De source serbe, on fait état de 15 combattants de l'UCK tués et de deux policiers serbes blessés.

(AFP 3.9, 4.9) De source serbe, on annonce qu'au moins 35 combattants de l'UCK ont été tués les 2 et 3 septembre autour de Prizren par les forces gouvernementales. Des affrontements se poursuivaient le 4 septembre, pour la troisième journée consécutive, près d'Orahovac.

(AFP 4.9, 5.9) De source serbe, on a annoncé le 4 septembre l'arrestation d'au moins 60 Albanais soupçonnés d'appartenir à l'UCK, chiffre porté à 450 en deux jours, le 5 septembre. Le Parquet de Peç a ordonné une instruction judiciaire contre 21 autres Kosovars soupçonnés d'activités "terroristes". Plus de 400 Albanais présumés membres de l'UCK font l'objet de poursuites judiciaires en Kosove.

(AFP 6.9) Les habitants du village de Brdosan, dans la région de Djakovica, ont rendu le 6 septembre à la police les armes que l'UCK leur avait distribuées. De source serbe, on a annoncé que 16 villages de la région ont ainsi rendu les armes.

(AFP, AP 8.9) Les forces serbes ont poursuivi le 8 septembre dans l'ouest de la Kosove leurs opérations contre l'UCK, selon le Centre d'information kosovar (KIC, albanais). Un convoi de 90 véhicules (chars, blindés, transports de troupes) aurait fait mouvement de Pec vers Decani. Sept villages auraient été bombardés dans la région de Decani, attaque qui aurait fait des morts et des blessés dans la population civile fuyant la zone des combats. Des journalistes étrangers ont observé des tirs d'artillerie contre des position de l'UCK à Glodjane. De source albanaise, on annonce qu'au moins deux personnes ont été tuées le 8 septembre à Prilep, près de la frontière albanaise, et 15 personnes blessées -dont deux enfants. Des habitants de la région frontalière ont déclaré qu'au moins 17 personnes avaient été tuées dans deux villages, les 5 et 6 septembre, et que des policiers ont pillé et incendié des maisons à Jezskovo.

(AFP 8.9, 11.9) Selon le Comité des droits de l'Homme de Prishtine, 828 Albanais (dont 126 femmes et 86 enfants) ont été tués en Kosove depuis le début du conflit. Le Comité a publié les identités des victimes, dont 180 (144 hommes, 36 femmes) avaient plus de 55 ans. De source serbe, 66 policiers serbes, 22 soldats yougoslaves et 26 civils serbes ont été tués durant la même période. Le 11 septembre, le comité portait à 885 le nombre des vécitimes albanaises du conflit, dont 95 enfants.

(AP 8.9, AFP 10.9, 13.9) La police serbe a accusé le 8 septembre l'UCK d'avoir exécuté des dizaines de civils serbes dans l'ouest de la Kosove, et a montré à des observateurs internationaux et à des journalistes les corps de sept victimes présumées, près de Glodjane. Selon la police, ces corps sont ceux de civils serbes abattus par l'UCK et une quarantaine d'autres civils auraient été abattus au même endroit. Le quotidien serbe de Kosove "Jedinstvo" a affirmé le 10 septembre qu'un nouveau site a été découvert dans la même région, où une vingtaine de civils auraient été fusillés par l'UCK. La police serbe a annoncé le 12 septembre avoir découvert les corps de 29 civils, dont trois femmes, entre Glodjane et Jablanica, et accuse l'UCK de les avoir exécutés.

(AP 9.9) De violents affrontements ont opposé la police serbe aux combattants de l'UCK le 9 septembre dans le nord-ouest de la Kosove. Selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, l'UCK aurait attaqué les gardes et les policiers de la mine de Stari Trg, à 30 km de Prishtine. Dans le sud-ouest, des bombardements intensifs de cinq villages ont provoqué, selon le porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés, la fuite de milliers de personnes (au moins 25'000 depuis le 8 septembre, selon le HCR).

(AFP 10.9) Selon une mission diplomatique d'observation sur place, de 30'000 à 40'000 Albanais fuyant les bombardements des forces serbes se trouvaient bloqués sur les routes le 10 septembre dans la région de Pec. La mission a ensuite indiqué que les fuyards ne se trouvaient plus sur la route, le Centre d'information serbe annonçant pour sa part que 10'000 personnes avaient pu regagner leur village. Le HCR évaluait pour sa part à 25'000 le nombre des personnes déplacées dans la seule zone située entre les villages de Krusevac et Isniq, où les forces serbes ont mené une offensive les 8 et 9 septembre. Les civils en fuite proviennent de 25 villages bombardés ou menacés par des mouvements de troupes. Trois personnes ont été tuées et 25 blessées, dont sept gravement, dans cette offensive. L'armée yougoslave a fait état d'un soldat tué et de deux autres blessés dans ces combats. Les 8 et 9 septembre, les habitants albanais de plusieurs villages du sud-est de Decani ont rendu les armes à la police serrbe (selon des sources serbes).

(AFP 12.9 13.9) Plusieurs milliers de réfugiés albanais ont été contraints par la police serbe le 12 septembre d'abandonner un camp autour d'Istinic (sud-ouest). Le 11 septembre, ils étaient environ 40'000 réfugiés à s'y entasser dans l'attente de pouvoir rentrer dans leurs villages, trouver un autre lieu où s'installer dans la région ou quitter le pays. Le 12 septembre, 6000 d'entre eux étaient encore dans le camp que les autres avaient quitté la veille. La police patrouillait dans le secteur avec des véhicules blindés. Selon des représentants d'organisations humanitaires sur place, les derniers groupes de réfugiés dont les villages ont été détruits par les bombardements serbes quittaient le 12 septembre la région d'Istinic en direction de Pac et Djakovica. Des sources albanaises ont fait état d'affrontements le 13 dans la Drenice. Trois Albanais, dont deux enfants, auraient été tués et 16 autres blessés.

(AFP 14.9) Plusieurs milliers de réfugiés (3000 selon le HCR) étaient toujours bloqués le 14 septembre dans le montagnes de la zone frontalière avec le Monténégro, dont les autorités refusaient de les accueillir et avaient fermé la frontière. 14 Kosovars ont été tués le 11 septembre par les forces serbes alors qu'ils fuyaient vers le Montenegro, a-t-on annoncé de source albanaise à Prishtine. Près de 10'000 réfugiés se sont massés autour de Cirez, dans la Drenice.

(AP 17.9, 18.9) Des combats se déroulant au nord de Prishtine ont abouti à l'incendie de quatre villages, dont Bajgora, le 17 septembre.

(AFP, AP 19.9) De violents combats se sont déroulés dans le nord du Kosovo, autour de Kosovska Mitrovica et Podujevo, selon des sources serbes et albanaises. Le quotidien pro-gouvernemental serbe "Politika" a affirmé le 19 septembre qu'une dizaine de membres de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) avaient été tués par les forces serbes, qui ont eu un mort et cinq Un ressortissant yéménite figure parmi les rebelles tués, selon le journal qui indique que la police a saisi au cours de cette opération plusieurs centaines d'armes et d'uniformes. L'UCK, dans un communiqué diffusé à Pristina, a affirmé s'être "opposée avec succès à l'ennemi" et avoir "repris certaines positions" perdues dans la Drenica (centre) et l'ouest de la province. L'UCK appelle tous les hommes pouvant tenir une arme à la rejoindre et accuse les forces serbes de pratiquer un "nettoyage éthnique" de la Kosove. Des combats se sont produits à Kicic. Selon des habitants de la région, l'offensive serbe aurait fait au moins 20 morts dans la population civile. 10'000 personnes auraient fui les combats.

(AP, AFP 22.9) De source albanaise à Prishtine, on annonce que des combats ont opposé le 21 septembre l'UCK aux forces serbes dans la Drenice. Le journal kosovar "Bujku" a annoncé le 21 septembre que l'UCK avait arrêté neuf responsables politiques albanais, dont huit proches d'Ibrahim Rugova, parmi lesquels le vice-président du parlement kosovar, Djerdj Dedaj.

(AFP, AP 22.9) Le ministre de la Défense du gouvernement de Kosove, Ahmet Krasniqi, ancien officier de l'armée yougoslave, a été assassiné le 21 septembre par un inconnu à Tirana, alors qu'il regagnait son domicile. Des observateurs kosovars ont évoqué l'hypothèse que cet assassinat pourrait être lié à des rivalités au sein du mouvement national albanais de Kosove. En tant que ministre de la Défense, Ahmed Krasniqi était en effet responsable de l'organisation de forces armées concurrentes de l'UCK, les "forces armées de la République de Kosove" (FARK), et a été qualifié par le gouvernement de Kosove de "commandant de l'Etat-major des FARK". Le Centre d'information (albanais) de Kosove a accusé le "régime serbe" d'avoir perpétré ce meurtre, et le gouvernement kosovar a affirmé que Kraniqi laissait "derrière lui une pléïade de soldats capables et déterminés".

(AFP, AP 22.9) Les forces serbes ont lancé une vaste offensive le 22 septembre dans le nord de la Kosove contre des groupes de l'UCK repliés dans la montagne, ainsi que dans la Drenice, en particulier les monts Cicavica. Cinq villages situés sur la route entre Prishtine et Mitrovica ont été bombardés le 22 septembre. Un responsable serbe a reconnu que les forces gouvernementales rencontraient "une forte résistance" dans les quinze villages de la Drenice pris pour cibles.

(AFP 23.9) Au moins trois Albanais ont été tué le 22 septembre dans le nord de la Kosove, où les forces serbes continuent de mener une offensive. Le centre d'information de Kosove a pour sa part annoncé que 14 civils albanais avaient été tués et 20 autres blessés. Un communiqué militaire a fait état d'un soldat yougoslave tué et d'un autre blessé.

(AP 24.9) Les forces serbo-yougoslaves ont multiplié les attaques le 24 septembre contre les poches de résistance de l'UCK dans la Drenice où, de source policière serbe, "les terroristes sont maintenant encerclés dans plusieurs villages". De source serbe, les forces gouvernementales auraient repris le contrôle de 15 villages et arrêté les 22 et 23 septembre194 Albanais soupçonnés de "terrorisme". De source albanaise, on annonce que 15 Albanais ont été tués depuis le 21 septembre et que 50'000 personnes ont été chassées de leurs foyers.

(AFP, AP 25.9) Sabri Hamiti, président du PEN-Club de Kosove, membre du Parlement de Kosove et de la direction de la Ligue démocratique de Kosove (LDK), proche collaborateur d'Ibrahim Rugova, a été grièvement blessé par balles le 25 septembre à Prishtine. L'attentat n'a pas été revendiqué, mais Ibrahim Rugova l'a attribué à une volonté d'"écarter de la scène politique ceux qui militent pour l'indépendance" de la Kosove. Certains observateurs l'attribuent au contraire aux indépendantistes les plus radicaux, hostiles à toute négociation avec Belgrade.

(AP, AFP 25.9, 26.9, 27.9) De source proche du Haut Commissariat aux Réfugiés, des maisons étaient en flammes le 25 septembre entre Kijevo et Komorane. Selon la police serbe, l'offensive des forces gouvernementales contre l'UCK dans le mont Cicavica a permis de "liquider" des dizaines de "terroristes" et de détruire leurs bases. Selon le porte-parole de la police serbe, 325 Albanais ont été arrêtés pendant les quatre jours de l'opération, et le chef local de l'UCK, Fehmi Ladrovici, a été tué. 10 Albanais ont été condamnés le 25 septembre à des peines de 5 à 10 ans de prison pour appartenance à l'UCK. Des combats se sont poursuivis le 26 et le 27 septembre dans la Drenice. De source albanaise, on annonce la mort de 70 Albanais et la destruction de 15 villages pendant la dernière offensive serbe. De source serbe, on reconnait 13 morts parmi les forces gouvernementales. Une nouvelle opération a été lancée le 27 septembre dans la région de Suva Reka, dans le sud.

(Reuters, AFP 29.9, 30.9) Au moins 16 à 18 personnes, dont des femmes, 5 enfants et des vieillards, ont été massacrées le 26 septembre à Gornje Obrinje par des membres des forces serbes et yougoslaves. Neuf des victimes faisaient partie de la famille Delija. Les victimes ont été abattues d'une balle dans la tête ou égorgées. Plusieurs d'entre elles ont été mutilées avant ou après leur exécution. La police serbe a démenti le 30 septembre avoir participé au massacre et une enquête a été ouverte par les autorités serbes. L'Autriche et la Grande-Bretagne ont demandé l'ouverture d'une "enquête immédiate, menée par des experts internationaux". Le 30 septembre, le Conseil de l'OTAN a copndamné le massacre qui, selon le porte-parole du département d'Etat américain, confirme qu'il faut disposer de davantages d'observateurs internationaux sur le terrain.

(AFP, Reuters 28.9) Des combats ont éclaté entre forces serbo-yougoslaves et combattants albanais le 27 septembre dans la région de Suva Reka. De source serbe, on annonce le 28 septembre qu'une opération des forces gouvernementales s'est soldée par la mort de "plusieurs dizaines d'extrémistes albanais" dans la région de Suva Reka et que "toutes les places fortes" de l'UCK ont été "neutralisées". La même source indique que "plus de cent membres de l'UCK" ont été tués dans la dernière semaine de septembre dans la Drenice et la montagne de Cicavica. Des centaines de Kosovars auraient été arrêtés les 27 et 28 septembre dans la région du Mont Jezero, où des villages ont été pillonnés le 27.

(AP, HRW 30.9) Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, 18 Albanais, dont des femmes et des enfants, ont été massacrés le 27 septembre dans une forêt voisine d'Obrija, dans la Drenice.

(AFP 28.9) Le Premier ministre serbe Mirko Marjanovic a annoncé au parlement serbe que les "actions antiterroristes" des forces gouvernementales en Kosove avaient pris fin le 28 septembre, que "les bandes terroristes ont été défaites", que les forces serbo-yougoslaves pouvaient désormais "réduire leur engagement" et regagner progressivement leurs bases, où elles "resteront pendant un certain temps en état d'alerte" au cas "où une organisation terroriste serait recréée" en Kosove et que tous les Albanais qui auront rendu les armes "dans un délai de 10 jours seront amnistiés s'ils n'ont personnellement pas commis de crime". Mirko Marjanovic a annoncé "l'arrestation et l'arrestation des dernières bandes terroristes dans les secteurs de Bajgora, Cicavica et Jezerska planina". De sources concordantes serbes et albanaises, l'offensive des forces gouvernementales dans le nord de la Kosove fin septembre a fait 70 morts côté albanais et 13 parmi les forces serbo-yougoslaves. 94 policiers et 32 officiers et soldats yougoslaves ont été tués depuis février en Kosove, selon les autorités de Belgrade, et 1270 Albanais ont été tués selon le Comité des droits de l'Homme de Prishtine. Selon les autorités serbes, 1273 "attaques terroristes" ont fait 140 morts parmi les civils, 249 personnes ont été enlevées par l'UCK, dont 29 ont été tuées, 93 relâchées, 9 se sont enfuies et 118 ont disparu.

(AFP, 29.9, 2.10) Le président du nouveau Conseil exécutif provisoire de Kosove, Zoran Andjelkovic, a affirmé le 2 octobre que "le processus de retrait des forces de sécurité du terrain (avait) été achevé" le 29 septembre, et qu'"au cours des quatre derniers jours, il n'y a pas eu d'actions armées sur le territoire du Kosovo". Des unités de l'armée yougoslaves et de la police serbe ont commencé le 29 septembre à regagner leurs casernes à Prishtine, en provenance de Djakovica, Prizren et Urosevac.

(AFP, AP 29.9, 30.9) Des villages de la région de Stimlje et d'Urosevac ont été bombardés le 29 septembre par les forces serbes, avant que celles-ci n'entament un retrait partiel de leurs troupes de certaines régions vers Prishtine. L'importance de ce retrait était cependant mis en doute par les services de renseignement militaires américains, et de source albanaise ont a annoncé qu'un convoi de chars se dirigeait vers Podujevo. Le 30 septembre, l'OTAN a à la fois confirmé des mouvements de retrait des forces serbes et estimé que les actes de violence de ces forces contre des civils continuaient.

(AFP 1.10) De source albanaise, on annonce que cinq personnes auraient été tuées le 30 septembre dans la région de Vranic dans l'attaque par les forces serbes d'un convoi de réfugiés albanais. Le même jour, un véhicule du Comité international de la Croix-Rouge a sauté sur une mine et un médecin albanais y a perdu la vie, près de Gornje Obrinje, lieu d'un massacre de civils quatre jours auparavant.

(Reuters, AP 1.10, 3.10) Au moins trois civils auraient été assassinés par des groupes paramilitaires serbes à Vranic le 28 septembre. Plusieurs centaines d'hommes du village et des environs auraient été emmenés par la police serbe les 28 et 29 septembre, et nombre d'entre eux n'étaient toujours pas réapparus le 1er octobre. De source albanaise, on annonce que des dizaines de personnes auraient été tuées par les troupes serbes ou des groupes paramilitaires serbes. De source albanaise, on annonce que 12 corps, dont celui d'un adolescent de 15 ans, ont été découverts le 1er octobre dans la région de Suva Reka. Un représentant de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a rapporté le 1er octobre le récit d'un Albanais affirmant être le seul survivant du massacre de 13 civils par la police serbe, le 26 septembre, à Golubovac. Les victimes (13 hommes) auraient été abattues après le nombardement de leur village. Les corps de 27 Albanais ont été découverts le 2 octobre dans le centre et le sud de la Kosove. 20 corps ont été retrouvés dans des villages des environs de Glogovac, dans la Drenice.

(AP 1.10) Six soldats de l'armée fédérale yougoslave ont été tués et sept blessés le 30 septembre lors de combats avec l'UCK sur la frontière albanaise, près du village de Padesh (Albanie). De source yougoslave, on accuse l'UCK d'avoir tiré sur les positions de l'armée depuis l'Albanie. Le porte-parole du ministère albanais de l'Intérieur a repoussé ces accusations et affirmé que les combats s'étaient déroulés pendant trois heures à l'intérieur du territoire yougoslave.

(AP, AFP, Reuters 1.10, 2.10, 5.10, 7.10) Le centre serbe des media a annoncé le 1er octobre que l'armée yougoslave s'était retirée des zones de combats, comme le demande le Conseil de sécurité, et que "les unités de police" restent désormais seules sur le terrain.Le 2 octobre, le président du gouvernement provisoire de Kosove nommé par Belgrade, Zoran Andjelkovic, a affirmé que "le processus de retrait des forces de sécurité du terrain a été achevé" le 29 septembre et que "les unités militaires se sont retirées du terrain dans leurs casernes" de Prishtine, Pec, Djakovica, Kosovska Mitrovica, Prizren et Urosevac. Selon des diplomates de l'OTAN, il ne s'agirait pas d'un retrait des forces serbes de Kosove, mais de leur concentration dans des casernes. Le médiateur américain Richard Holbrooke a été informé par le secrétaire général de l'OTAN et le commandant des forces de l'Alliance que "des forces militaires importantes" demeuraient en Kosove. Selon l'OTAN, des éléments de quatre brigades et des unités de la police spéciale àtaient encore en Kosove le 5 octobre. Zoran Andjelkovic a également affirmé qu'au cours des quatres derniers jours, "il n'y a pas eu d'action armée sur le territoire du Kosovo". Le 5 octobre, le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic a annoncé le retrait de Kosove de "cinq des dix détachements" des forces spéciales de la police et le cantonnement dans leurs bases kosovares des cinq autres, ainsi que le cantonement dans leurs casernes de "six groupes de combat" de l'armée yougoslave. Il a affirmé que "toute action armée" avait cessé en Kosove le 28 septembre et que 100'000 déplacés avaient regagné leurs foyers. Le 6 octobre, un convoi d'une cinquantaine de véhicules et d'un millier d'hommes a quitté la Kosove. La télévision serbe a annoncé qu'il s'agissait d'une unité "anti-terroriste". Selon un responsable de l'OTAN, cité sous couvert d'anonymat par l'AFP le 7.10, 14'000 militaires serbes et yougoslaves sont en Kosove, sans compter les forces de police spéciales. Dans le centre et l'ouest de la Kosove, la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées.

(AFP 8.10) Des diplomates occidentaux en poste en Yougoslavie ont constaté un "allégement du dispositif policier" serbe et militaire yougoslave en Kosove, mais également que "la police est toujours là dans certaines zones sensibles". L'armée a retiré du terrain des unités qui sont rentrées dans leurs casernes à Prishtine, Vucitrn et Djakovica, mais le quotidien albanais de Prishtine "Bujku" a affirmé le 8 octobre que 40 chars étaient entrée en Kosove la veille par le nord. Selon un "haut responsable américain" cité sous couvert d'anonymat par l'AFP, 60 % des soldats de l'armée fédérale "qui ont été amenés au Kosovo et qui ne devraient pas s'y trouver sont encore sur place", et seuls 1000 des 10'000 policiers envoyée en Kosove en ont été retirée.

(Reuters, AP 8.10) L'UCK a annoncé le 8 octobre une trêve à partir du 9, dans un communiqué envoyé au quotidien albanais "Koha Ditore". Le communiqué, qui annonce que l'UCK "a décidé d'arrêter toute activité militaire" à partir du 9 octobre, n'utilise cependant pas le terme "cessez-le-feu" et conditionne la trêve à l'absence de "provocation" de la part des forces de Belgrade. L'UCK explique qu'elle a décidé de cette trêve "pour respecter l'engagement de la communauté internationale de mettre fin à la tragédie civile en Kosove et pour répondre aux demandes de la résolution de l'ONU du 24 septembre", mais précise qu'elle se réserve le droit de se défendre si elle est attaquée. Elle demande un contrôle internationale sur l'application d'un cessez-le-feu.

(AFP 9.10) Ibrahim Rugova a annoncé le 9 octobre que "les forces militaires et policières serbes ont continué de combarder des villages dans la région de Malosevo, dans la Drenice et dans les environs de Mitrovica". Ibrahim Rugova a démenti que les forces serbes se soient retirés de Kosove, et a au contraire annoncé "un apport de nouvelles forces de Serbie et un redéploiement en Kosove".

(CDHRF 14.10) Le Conseil de défense des droits de l'Homme et des libertés de Prishtine, dans un rapport rendu public le 14 octobre, a estimé à 1670 le nombre des Albanais tués, mutilés ou blessés dans les trois derniers mois. Sur ces 1670 personnes (dont 410 non identifiées), le CDHRF a identifié 161 enfants, 190 femmes et 339 personnes de plus de 55 ans. 895 personnes ont été tuées en trois mois, 586 ont été enlevées, 1440 ont disparu et le Conseil estime que 450'000 personnes ont été déplacées, 150'000 se retrouvant sans abri. Le CDHRF annonce que 2197 Albanais ont été arbitrairement arrêtés. 157 maisons ont été démolies et 583 ruinées, 42 édifices religieux (essentiellement des mosquées) ont été partiellement ou totalement détruites.

(AFP 16.10, 18.10) Trois convois militaire de plus de 200 véhicules au total, dont des chards et des transports de troupe blindés, ont quitté la Kosove pour la Serbie le 16 octobre, ont indiqué des sources serbes et albanaises. Un premier convoi a quitté Pec, un deuxième a quitté Prizren et un troisième a quitté Podujevo. Selon le porte-parole de l'OTAN, cependant, "beaucoup d'unités militaires et d'unités spéciales, qui sont normalement basées hors du Kosovo" y sont "toujours déployées", et le Conseil de l'OTAN demande qu'elles en "soient retirées immédiatement". Le président Milosevic aurait donné le 16 octobre l'ordre de retrait d'une brigade de l'armée fédérale et d'un bataillon de police militaire, mais le porte-parole de l'OTAN a déclaré que "plusieurs unités spéciales, anti-terroristes ou paramilitaires, se (trouvent) encore sur place". Selon un responsable de la police, cité par l'AFP sous couvert d'anonymat, 5000 policiers ont été retirés de Kosove par la Serbie, mais l'UCK tente de "mettre à profit" ce retrait "pour reprendre le contrôle de territoire" qu'elle tenait avant la dernière offensive serbe.

(AFP 18.10) De source serbe, on annonce que l'UCK a lancé dans les cinq derniers jours près de 40 attaques contre la police serbe, qui ont fait quatre morts et 12 blessés parmi les policiers. Le préfet serbe de Kosove, Veljko Odalovic, a accusé l'UCK de vouloir saboter l'accord passé entre Slobodan Milosevic et la communauté internationale, et d'"abuser du retrait des forces policières et militaires" serbo-yougoslaves. De source albanaise, on annonce des bombardements serbes contre des villages de la région de Malisevo.

(Reuters 18.10) Trois policiers serbes ont été tués et deux autres blessés à Orlate, dans la région de Komorane, le 17 octobre, lors de l'attaque de leur position par l'UCK (selon une source serbe, démentie par un habitant albanais du village, qui a accusé la police serbe d'avoir tenté de pénétrer dans un quartier du village pour le piller, et a attribué l'accrochage à la milice locale qui n'a "rien à voir avec l'UCK" -laquelle a nié tout accrochage de sa part). Selon un diplomate occidental, l'armée yougoslave a déployé des troupes appuyées par des blindés dans la région, où selon lui "l'UCK est active depuis quelques jours".

(AFP, Reuters 19.10) L'armée yougoslave a lancé dans la nuit du 18 au 19 octobre une opération contre Orlate, dans l'ouest de la Kosove, après la mort le 17 octobre de trois policiers tués dans l'attaque de leur poste de garde. Une source proche de l'état-major de l'armée fédérale a toutefois démenti qu'une "opération offensive". Le village de Berisha a été bombardé les 18 et 19 octobre, et des tirs s'y faisaient entendre le 19 au soir. Deux convois d'aide humanitaire ont dû être annulés du fait de violents bmbardements dans les secteurs de Peterac, près de Klina, et de Streoc, près de Pec.

(AFP 19.10) Le retrait serbo-yougoslave de milliers d'hommes de Kosove a entraîné un regain d'activité de l'UCK, qui en profite pour reprendre le terain perdu, notamment dans la Drenice, lors des offensives serbes et multiplier ses attaques contre la police. Quatre policiers serbes ont été tués et 12 blessés dans une quarantaine d'attaques de l'UCK en trois jours. Le 18 octobre, un journaliste et un photographe de l'agence officielle yougoslave Tanjug ont disparu. Le Centre d'information albanais (KIC) et l'UCK ont annoncé que les forces serbes ont bombardé le 17 octobre des villages de la région de Malisevo, de Podujevo et de la Drenice La mort de trois policiers serbes le 17 octobre a conduit l'armée yougoslave à renvoyer des unités en Kosove et a lancer dans la nuit du 18 au 19 décembre une opération contre le village de Negrovce, qui a été encerclé par des blindés et des fantassins, et celui d'Orlate, où les trois policiers ont été tués dans l'attaque de leur poste de garde. L'UCK a en outre affirmé que les forces serbes avaient bombardé entre le 14 et le 17 octobre des villages autour de Djakovica. Selon des villageois fuyant vers le camp de réfugiés de Kisna Reka, le village de Trpeza a été bombardé le 18 octobre par les forces serbes. Selon un représentant de l'UCK, 500 personnes seraient arrivées dans le camp de réfugiés le 19 octobre, chassées de leurs villages par les attaques serbes. Un responsable militaire yougoslave a démenti le 19 octobre toute "opération offensive" de l'armée yougoslave, et a seulement admis le "regroupement d'unités retirées du terrain et qui se préparent à être transférées vers leurs bases d'origine". Le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés a cependant annulé deux convois d'aide prévus pour le centre de la Kosove, "en raison des violences du week-end".

(Reuters 20.10, AFP, Reuters 21.10) Des tirs de mortier ont été entendus le 19 octobre en provenance d'une position tenue par les forces serbes à Smonica, entre Lapushnik et Malisevo. Les habitants d'un village voisin ont dû fuir leurs foyers bombardés par les forces serbo-yougoslaves. L'OSCE a prévenu que ses 2000 observateurs (sans armes) ne seraient pas déployés dans les secteurs à risque. Selon le préfet serbe de Kosove, Veljko Odalovic, cinq policiers ont été tués en une semaine par l'UCK. Deux équipes d'observateurs américains et européens ont été dépêchées à Pagarusa.

(AFP 20.10, 25.10) Quelque 30'000 personnes ont quitté les montagnes et les forêts kosovares dans les derniers jours pour gagner des abris divers, selon les autorités militaires américaines, qui condisèrent que la situation s'améliore en Kosove. Des Albanais dont les maisons n'ont pas été détruites commencent progressivement à regagner leurs foyers dans la Drenice, où les policiers serbes ont maintenu des points de contrôle et où des tirs sporadiques d'armes automatiques se font encore entendre. Des journalistes étrangers ont pu constater à Junil, près de la frontière albanaise, les traces des pillages et des actes de vandalismes commis par les forces serbo-yougoslaves dans les habitations albanaises. Ils ont également pu constater que la zone frontalière avait été minées par les forces de Belgrade.

(AFP 21.10, 22.10, 23.10) Deux policiers ont été blessés le 19 décembre après avoir été attaqués alors qu'ils patrouillaient sur le route reliant Magura et Krajnovac. Le village de Trpeza, près de Lapusnik, a été bombardé le 18 octobre par l'artillerie serbo-yougoslave, après que la veille trois policiers serbes aient été tués à deux kilomètres du village. Des tirs d'artillerie se sont à nouveau produits par intermittence le 21 octobre. Les bombardements ont vidé le village de sa population, à l'exception de quelques vieux paysans et des combattants de l'UCK. Des tirs d'obus ont été entendus le 23 octobre dans la région du mont Berisha. De source albanaise, on affirme que des chars serbes ont bombardé le 22 octobre plusieurs villages de la commune (district) de Klina, sans faire de victimes. Ibrahim Rugova a annoncé que les forces serbes avaient effectué de "nouveaux bombardements" sur des villages de la région de Malisevo et de Djakovica.

(AP, AFP Reuters 22.10) Cinq Albanais, dont quatre d'une même famille, ont été tués, et deux autres blessés le 22 octobre, selon les sources albanaises lorsque l'armée yougoslave a ouvert le feu sur une colonne de réfugiés rentrant d'Albanie vers leur village de Grcina, près de Djakovica, et selon les sources serbes lorsqu'ils tentaient de passer clandestinement d'Albanie en Kosove. Un poste de la police serbe dans la réserve naturelle de Lipovica a été attaqué dans la nuit du 21 au 22 octobre par de présumés combattants de l'UCK. Selon les policiers occupant la position, l'UCK les "harcèle" chaque nuit. Une grande partie des forces de sécurité serbes n'ont toujours pas quitté la Kosove, où les accrochages avec l'UCK perdurent, ont constaté sur place les observateurs occidentaux, même si "le cessez-le-feu informel tient grosso modo". De source diplomatique occidentale, on émet l'hypothèse que l'UCK cherche délibérément à provoquer des tirs et des pilonnages serbes pour empêcher un retrait significatif des forces serbo-yougoslaves et contraindre l'OTAN à intervenir.

(AFP 22.10) Selon le porte-parole du département américain de la Défense, Kenneth Bacon, "la plupart (...) des troupes de police paramilitaires" serbes arrivées en Kosove depuis le début de l'année ont quitté la Kosove, et de nouveaux mouvements de retraits de troupes serbes devraient se produire avant le 27 octobre, date de l'ultimatum fixé par l'OTAN à Belgrade. Trois unités des forces armées sur quatre acheminées en renfort des troupes normalement stationnées en Kosove ont quitté la Kosove, selon Kenneth Bacon, qui considère cependant que Belgrade n'a pas encore opéré totalement les retraits auxquels elle s'est engagée.

(AFP 23.10) L'armée yougoslave a annoncé le 23 octobre qu'un soldat a été tué et un autre blessé lorsqu'un convoi de ravitaillement est tombé dans une embuscade tendue par l'UCK, près de Careva Cesma.

(AP 24.10, 26.10) Cinq réfugiés kosovars venant de Prizren ont été grièvement blessés le 24 octobre alors qu'ils tentaient de traverser la frontière albanaise. Un enfant a été tué par balle près de Krajkova. Une fusillade s'est produite lors de ses funérailles, le 25.

(AFP, AP, Reuters 26.10) Des unités de l'armée yougoslave ont entamé un retrait le 26 octobre. Un convoi d'une quarantaine de véhicules (des chars et des transports de troupe blindés) se dirigeait de Komorane à Prishtine, transportant des soldats. Trois convois sont partis de Dulje vers Urosevac, de Volujak vers Kosovska Mitrovica et de Careva Cesma vers Prishtine. Un barrage de la police a été démantelé à Komorane, sur la route de Pec. Plusieurs unités de l'armée fédérale ont également regagné Prishtine en provenance de l'ouest. Un responsable de la Mission diplomatique des observateurs en Kosove (KDOM) a relevé des éléments "positifs" et un "important retrait à Podujevo", mais a également déclaré avoir "vu des chars qui n'auraient pas dû se trouver là". Selon une source proche de l'état-major yougoslave, le retrait des troupes et leur cantonnement dans leurs garnisons d'origine seront achevés le 27 octobre et que les forces de sécurité serbes et yougoslaves déployées en Kosove reviendront à leur niveau et à leur positionnement du début de l'année, après avoir compté, selon certains experts indépendants, jusqu'à 30'000 hommes pour la seule police.. Un porte-parole de la mission diplomatique d'observation (KDOM) a indiqué que "plus de 4000 membres des forces de polices (ont) quitté le Kosovo en plusieurs convois", la KDOM s'apprêtant à vérifier que "certains ne sont pas revenus". L'émissaire américain Christopher Hill a confirmé que "des mouvements substantiels" avait été enregistrée sur le tzerrain, sans qualifier ce retrait de complet, et le porte-parole de l'UCK, Adem Demaçi, a également confirmé que "les forces serbes se retirent et que de nombreux points de contrôle ont été levés", tout en mettant en doute la réalité et la durée de ce retrait. Enfin, le gouvernement américain a qualifié de "nouvelle très positive" l'ampleur, qu'il estime à près de 90 % des forces sur le terrain, du retrait des forces serbes de Kosove. Dans la même temps, des tirs de mitrailleuses ont retenti sur les pentes du mont Berisha, au-dessus de Komorane, tirs attribués aux combattants de l'UCK, et la commissaire européenne Emma Bonino déclarait que la situation humanitaire reste *très mauvaise" alors que les premières neiges annoncent une détérioration des conditions de vie des réfugiés, dont plusieurs centaines sont revenus le 27 octobre à Malisevo.

(AFP 27.10) Le porte-parole politique de l'UCK, Adem Demaçi, a confirmé le 27 octobre que deux journalistes de l'agence yougoslave Tanjug étaient aux mains de l'UCK. Nebojsa Radosevic et Vladimir Dobricic ont été "arrêtés" par l'UCK le 18 janvier pour s'être rendus "sans autorisation" dans une zone contrôlée par l'UCK, à Magura.

(AP, AFP, Reuters 27.10) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est réjoui le 27 octobre des "signes selon lesquels (les forces serbes) se retirent" de Kosove. Par contre, l'UCK a dénoncé, par la voix de son représentant en Suisse Bardhyl Mahmuti, une manoeuvre destinée à "créer l'illusion d'un retrait" pour leurrer la communauté internationale et éviter les frappes aériennes de l'OTAN. Sur le terrain, combattants de l'UCK et civils kosovars en armes sortent de leurs caches au fur et à mesure que se retirent les forces serbes et l'armée yougoslave. La Mission diplomatique d'observation en Kosove (KDOM) a constaté un retrait substantiel des forces serbo-yougoslaves, et un responsable de l'OTAN s'exprimant sous couvert d'anonymat a reconnu que les autorités de Belgrade étaient "en train d'appliquer" les demandes de la communauté internationale, tendant à réduire à 10'000 hommes les effetifs des forces de sécurité serbo-yougoslaves en Kosove (il en restait 14'500 le 25 octobre), soit les effectifs présents fin février. Selon un porte-parole de KDOM, il restait le 27 octobre en Kosove trois unités de l'armée, de la taille d'une compagnie, déployées sur le terrain, dans les régions de Dulje, de l'aéroport de Prishtine et entre Klina et Pec. Aucune violation du cessez-le-feu n'a été constatée le 27 par la KDOM, la quasi-totalité des barrages de police sur l'axe Prishtine-Malisevo ont disparu et l'UCK n'a pas dressé ses propres barrages à leur place. Par contre, les combattants de l'UCK, en civil mais armés, sont revenus dans Malisevo après le départ des forces serbes -qui ont tout de même laissé un contingent de policiers au centre du bourg. L'UCK a menacé de "reprendre ce poste" serbe. A Likovac également, l'UCK est revenue dans le village après le départ des forces serbes.

(AFP, Reuters 28.10, 30.10) Des milliers de réfugiés kosovars reprenaient le 28 octobre le chemin de leurs villages en Kosove à la faveur de l'important retrait des forces serbo-yougoslaves. Le Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR) a relevé "un grand changement". Des centaines de personnes campent encore à flanc de montagne à Kisna Reka, mais depuis le 27 octobre, une bonne partie d'entre elles quittent les lieux. Selon la Mission diplomatique d'observation en Kosove (KDOM), il ne restait le 30 octobre qu'une seule unité de l'armée yougoslave hors des casernes, au sud-ouest de Klina, après que deux unités aient regagné leurs bases à Prishtine et Urosevac le 29, Selon la KDOM, il restait le 29 octobre en Kosove environ 10'000 policiers serbes et 11'000 soldats yougoslaves, sans compter les garde-frontières. Ces chiffres sont ceux que l'OTAN estimait acceptables. Selon un commandat local de l'UCK de la région de Lapusnik, tous les policiers serbes ne sont pas partis et "d'autres sont revenus un jour seulement après leur départ". Une trentaine de policiers serbes tiennent toujours un camp fortifié à Sopaj, par exemple. Quant à la communauté serbe de Kosove, elle dénonce l'occupation par l'UCK des positions abandonnées par les serbes, et le résurgence des barrages de l'UCK. Les observateurs internationaux confirment que l'UCK a occupé certaines positions abandonnées par les forces serbo-yougoslaves.

(AFP 31.10) Selon des habitants, les forces spéciales serbes ont lancé le 30 octobre un assaut contre le village de Sipitula, entre Prishtine et la Drenice, à proximité des mines de Belacevac, et bombardé l'école. Les forces serbes ont gardé leurs positions aux alentours du village, tenu par des hommes se revendiquant de l'UCK mais ne formant qu'une modeste milice armée de vieux fusils. Le commandant de secteur de l'UCK, installé dans un village des environs, Strovce, affirme que les Serbes "ne peuvent rien contre nous sans des dizaines de chars. Ils avancent, nous nous replions, ils repartent en vitesse. Résultat ? Des maisons brûlées. Rien d'autre".

(AFP 31.10) Douze Albanais de Kosove ont été condamnés le 30 octobre à des peines de deux à dix ans de prison pour "terrorisme". Dix des douze condamnés appartiennent à la famille Jetishi, de la région de Djakovica. Ils ont été reconnus coupables d'avoir formé avec onze de leurs cousins, tous en fuite, un groupe de l'UCK.

(AFP 1.11) Les milliers de réfugiés serbes de Bosnie, voire d'Albanie installés par Belgrade en Kosove craignent d'être livrés sans protection à l'UCK par le retrait d'une grande partie des forces de police serbes et de l'armée yougoslave de Kosove. A Babaloc, où 700 Serbes venant d'Albanie ont été installés par le gouvernement yougoslave en 1991 déjà, ils se retrouvent en première ligne face à l'UCK, qui avait pris pour cible leur lotissement dès le mois de mars. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs quitté le village pour se réfugier en Serbie ou au Monténégro.

(AFP 1.11) L'UCK a annoncé dans un communiqué au quotidien albanais de Kosove "Koha Ditore" que deux journalistes de l'agence officielle yougoslave Tanjug, Nebojsa Radosevic et Vladimir Dobricic, qu'elle détient depuis le 18 octobre après s'en être emparés dans la région de Magura, ont été condamnés à 60 jours de prison par un "tribunal militaire auprès de la direction de l'état major de l'UCK", pour avoir enfreint "l'ordre militaire et civil intérieur établi par l'UCK". Le communiqué annonce que les deux journalistes ont été "transférés à la prison No-7", sans en donner la localisation, et déclare qu'ils peuvent "faire appel" dans un délai de sept jours et "jouissent de tous les droits conformément aux accords internationaux". Le CICR a été autorisé à leur remettre des messages et des colis que leur adressent leur famille. Un autre journaliste serbe, Djuro Slavuj, et son chauffeur, sont portés disparus depuis fin août, mais l'UCK a toujours nié les détenir.

(AFP 3.11) Trois employés serbes d'une mine de charbon de Belacevac, près de Donji Grabovac, ont été blessés le 3 novembre dans l'attaque d'un convoi de marchandises par l'UCK.

(AP, AFP 5.11, 6.11) Des combats à l'arme légère ont éclaté le 4 novembre à Priluzje, au nord-ouest de Prishtine, sans faire de victimes. Le 6 novembre, cinq membres de l'UCK ont été tués par la police serbe lors d'un affrontement à Opterusa, entre Suva Reka et Orahovac, après qu'une patrouille de police ait été attaquée, selon les sources serbes. Les sources albanaises affirment que les cinq hommes sont tombés dans une embuscade des forces serbes.

(KI 6.11) Selon le Conseil pour le défense des droits de l'Homme et des libertés de Prishtine, durant le mois d'octobre 172 Albanais ont été tués en Kosove, dont 11 enfants, 16 femmes et 42 personnes de plus de 55 ans; 55 Albanais ont été victimes d'exécutions extrajudiciaires, dont 5 enfants, 6 femmes et quatre personnes de plus de 55 ans; 12 personnes ont été tuées par des mines antipersonnel. D'entre ces morts, 26 n'ont pas été identifiés, et les corps de 23 d'entre eux ont été brûlés. 31 Albanais sont morts de froid, de faim ou faute d'assistance médicale. 94 Albanais ont été grièvement blessés. 394 Albanais, dont 10 responsables politiques, 4 membres d'organisations humanitaires et 3 enseignants ont été arrêtés.343 Albanais ont disparu, ont été kidnappés ou fait prisonniers. 659 maisons ont été détruites.

(AFP 9.11) L'UCK a progressivement repris le contrôle des villages dont les forces serbo-yougoslaves se sont retirées. Des journalistes de l'AFP ont ainsi pu constater la réoccupation par l'UCK du village de Jezerce, entre Urosevac et Orahovacdans le sud, à partir duquel les combattants albanais assurent contrôler une zone d'une trentaine de kilomètres de rayon, et être en contact avec les groupes de l'UCK des villages voisins, lesquels contrôlent de même une zone comparable à partir de leurs bases reconstituées. Les journalistes ont pu vérifier que l'UCK avait également repris le contrôle de villages plus au nord-ouest, comme celui de Dragobilje ou de Retinje. Les Serbes maintiennent cependant un dispositif de surveillance autour de ces zones contrôlées par l'UCK, et le 6 novembre, cinq combattants de l'UCK ont été tués dans un affrontement près d'Opterusa.

(AFP 10.11) Cinq combattants de l'UCK ont été tués à Opterusa le 6 novembre, dans une fusillade dont Serbes et Albanais se rejettent la responsabilités.

(AP 10.11) De source serbe, on annonce que deux policiers ont été enlevés le 6 novembre par l'UCK et exécutés en représaille de la mort de cinq combattants albanais tués par la police serbe. La police serbe a rapporté au moins trois incidents armés qu'elle a attribués à l'UCK. Adem Demaci, porte-parole politique de l'UCK a accusé le 10 novembre la police serbe de provoquer des combats et affirmé que toute violence commise par des Albanais relevait de l'autodéfense.

(AFP 10.11) Une fusillade a fait un mort dans les rangs de l'UCK et un blessé dans ceux de la police serbe le 10 novembre près de Negrovac, dans la Drenice, lors de ce que les sources serbes ont qualifié d'"attaque" d'une patrouille de police par un "important groupe" de combattants de l'UCK. Deux civils serbes ont par ailleurs disparu à Srbica.

(KI 12.11) De source albanaise, on annonce que des Serbes auraient enlevé 30 Albanais (hommes, femmes en enfants) à Leposavic, dans la région de Mitrovica, et n'accepteraient de leur rendre la liberté qu'en échange de celle de deux Serbes enlevés par l'UCK le 10 novembre. Les Albanais enlevés sont menacés d'être exécutés si les Serbes enlevés ne sont pas libérés.

(AFP 10.11) Selon le ministère serbe de l'Intérieur, 181 "actes terroristes" ont été perpétrés en Kosove depuis la signature de l'accord Milosevic-Holbrooke, soit un rythme plus important, selon le ministère, qu'avant l'accord. Le 10 novembre, le Centre d'information de Kosove (albanais) a fait état de l'arrivée en Kosove de 13 autobus transportant des policiers serbes. Selon la police, il s'agit d'une relève. Des diplomates occidentaux ont cependant déclaré avoir constaté un "renforcement sensible" de la présence policière serbe en Kosove, parallèlement à un regain d'activité de l'UCK.

(AFP 12.11) L'UCK a rendu hommage le 12 novembre à Retimlje à ses cinq combattants tués le 6 novembre dans une fusillade à Opterusa avec la police serbe. 200 villageois ont assisté à la cérémonie.

(ATS 13.11) Plus de 60'000 personnes sont rentrées chez elles depuis un mois, en Kosove, mais plus de 100'000 sont encore "déplacées", selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés. Une enquête du HCR établit que dans 240 villages, où habitaient 338'000 personnes avant le conflit et où il n'en restaient plus que 172'000 au début novembre, près de 60 % des maisons sont inhabitables.

(AFP 13.11) L'UCK a ouvert le feu le 13 novembre sur un camion de l'armée fédérale yougoslave à Dulje faisant un mort et deux blessés parmi ses occupants. Sur le terrain, l'UCK a repris le contrôle de nombreuses localités du centre et du sud de la province, à la faveur du retrait des forces serbes et yougoslaves imposé par la communauté internationale. Les positions encore tenues par les Serbes sur les axes principaux, et les patrouilles de la police serbe, sont à nouveau la cible d'attaques de l'UCK, ce qui a conduit à un "renforcement sensible" de la présence policière serbe, selon les observateurs étrangers.

(AP 13.11) L'armée yougoslave et l'UCK ont procédé à un échange de prisonniers le 13 novembre.

(ATS 15.11) L'UCK appelle les Albanais à collecter des fonds en sa faveur, dans le campagne d'une campagne intitulée "La patrie en danger", qui a commencé le 14 novembre et se poursuivra jusqu'au 20 décembre. L'UCK a ouvert des comptes à l'étranger, intitulés "La patrie appelle".

(AP 21.11) Deux policiers serbes ont été tués le 20 novembre et trois autres blessés près de Prilep, entre Peç et Djakovica, dans une embuscade tendue par l'UCK, selon les autorités serbes.

(Reuters, AFP 28.11) Plusieurs centaines de combattants de l'UCK ont célébré le 28 novembre le "Jour du drapeau", la fête nationale albanaise, à Lausa. Le commandat local de l'UCK, Sinan Veseli, a déclaré que "les balles et les fusils sont l'eau et le pain des Albanais de Kosove" et affirmé : "Nous nous battrons jusqu'au bout pour l'indépendance", jusqu'à ce que "le dernier Serbe s'en aille". C'était déjà à Lausa le 28 novembre 1997 que l'UCK s'était publiquement manifestée pour la première fois, lors de l'enterrement de Hajlit Ceci, un professeur assassiné par les Serbes quelques jours plus tôt. A Prekaz, près de Lausa, près de 300 recrues de l'UCK ont prêté serment d'être "des soldats loyaux, des soldats de la liberté, prêts à verser leur sang".

(AFP 3.12) Huit Albanais ont été tués le 3 décembre dans un affrontement avec l'armée yougoslave dans le sud-ouest de la Kosove, selon des sources militaires serbes.

(AFP 4.12) Une femme a été tuée et six personnes, dont un policier, ont été blessées dans une fusillade qui a éclaté le 4 décembre dans un hôpital de Pec, selon le Centre d'information serbe de Prishtine. Selon cette source, deux Albanais (un homme et une femme) auraient agressé un policier de faction devant l'hôpital.

(AFP 8.12) Adem Demaçi, représentant politique de l'UCK, a exprimé le 8 décembre sa crainte que de nombreux Serbes disparus ne soient morts. Les autorités serbes accusent l'UCK d'avoir enlevé 136 Serbes, mais selon Adem Demaçi, l'état-major de l'UCK "n'a aucune idée du sort de ces personnes", et d'ajouter craindre "que de nombreuses personnes innocentes n'aient péri lors des dernières offensives" serbes. Parmi les Serbes disparus figurent 40 habitants d'Orahovac, enlevés selon leurs proches par l'UCK le 17 juillet. Adem Demaçi a déclaré avoir "bien peur que, dans la tourmente qui a touché la moitié du territoire du Kosovo, de nombreux innocents n'aient payé de leur vie (dont) ceux d'Orahovac". L'UCK affirme que "parmi les disparus certains étaient des franc-tirreurs qui ont été tués pendant la guerre" et déclare "ignorer le sort des autres". Ce sont "les horreurs de la guerre", a sobrement conclu Adem Demaçi.

(AFP 10.12) Plusieurs centaines de civils serbes, non armés, escortés par des représentants internationaux et des policiers serbes, sont entrés le 10 décembre à Dragobilje, fief de l'UCK à 15 km d'Orahovac, pour exiger des nouvelles de quarante de leurs proches portés disparus et qu'ils soupçonnent l'UCK d'avoir enlevés, voire tués. 81 personnes avaient été enlevées, en majorité des Serbes, lors de la prise d'Orahovac par l'UCK le 17 juillet. 41 personnes ont été relâchées par l'UCK après la repise de la ville par les Serbes. A dix kilomètres de Dragobilje, la manifestation s'est arrêtée devant un poste de contrôle de l'UCK et certains protestataires ont renoncé à poursuivre leur marche et ont fait demi-tour. Les autres manifestants, escortés par des policiers serbes en gilets pare-balles et une demi douzaine de véhicules de l'OSCE, ont gagné Dragobilje. Des combattants de l'UCK étaient postée sur les collines environnantes. Un responsable serbe, Andjelko Kolasinac, s'est entretenu avec des membres du Comité albanais de défense des droits de l'Homme, et les deux parties ont convenu d'établir des listes des Serbes et des Albanais portés disparus et de les communiqués aux organisations internationales présentes en Kosove. Les autorités serbes accusent l'UCK de détenir 136 personnes, et les Albanais accusent les Serbes de détenir plus de 600 des leurs.

(AP 10.12) La police serbe a bloqué le 10 décembre une première opération d'exhumation de victimes de massacres en Kosove, que devait effectuer dans la Drenice une équipe finlandaise de médecins légiste, qui a accusé les forces serbes d'obstruction. Une douzaine de policiers serbes armés ont stoppé les véhicules de l'équipe à Trestenik et le convoi a dû regagner Prishtine. Les policiers serbes insistaient pour accompagner l'équipe finlandaise sur le lieu des exhumations, contrôlé par l'UCK, dont le chef local s'est opposé à cette escorte.

(AFP 14.12) Le président Milosevic a déclaré le 13 décembre dans une interview au "Washington Post" et à "Newsweek" que 26'000 armes introduites clandestinement en Kosove depuis l'Albanie avaient été saisies depuis le début de l'année par les forces serbes.

(AP, ATS, AFP 14.12, 15.12, 16.12) Un affrontement entre combattants de l'UCK et forces yougoslaves le 14 décembre a fait au moins 42 morts et 12 blessés dans les rangs de l'UCK, selon le Centre des médias serbes. Les Albanais tentaient d'entrer en Kosove depuis l'Albanie et ont été interceptés par les garde-frontières yougoslaves. L'affrontement, près de Gorozup et Liken, dans la région de Prizren, entre eux a duré cinq heures et les sources serbes affirmaient le 14 décembre que les forces yougoslaves n'avaient subi aucune perte et avaient saisi une grande quantité d'armes. Le centre d'information albanais a précisé que seuls des Kosovars avaient été tués, démentant ainsi qu'il y eut des Albanais d'Albanie (ou de Macédoine) parmi le groupe de l'UCK. Des membres de la Mission de véritication (KVM) de l'OSCE se sont rendus sur les lieux et ont pu compter 31 corps de combattants albanais. Le 15 décembre, des tirs étaient entendus dans la zone frontalière bouclée par l'armée yougoslave, qui selon les habitants de la région y aurait acheminé des chars et des hélicoptères.

(AP 14.12) Trois diplomates français en mission en Kosove, dont le Premier conseiller de l'ambassade de France à Belgrade, se sont tués le 14 décembre dans un accident de la routeà Besinje, dans les environs de Prishtine, où leur voiture blindée a heurté un autocar.

(AFP, AP, Reuters 15.12) Au moins 30 (36 de source serbe) Albanais armés qui tentaient de s'infiltrer en Kosove ont été tués, une douzaine blessés et neuf faits prisonniers (dont deux femmes) le 14 décembre par les garde-frontières yougoslaves, selon Belgrade, qui a rendu l'Albanie responsable de ces incursions et a précisé que tous portaient des uniformes de l'UCK. La plupart des Albanais tués l'ont été à un kilomètre au plus du territoire albanais. L'affrontement entre forces yougoslaves et combattants albanais a duré au moins cinq heures. Les observateurs de l'OSCE ont pu voir les corps de 31 Albanais tués. Des détonations et des tirs ont été entendus le 15 décembre à proximité de la zone frontalière, bouclée par l'armée yougoslave, qui ont acheminé des blindés et au moins un hélicoptère dans la région.

(AFP, AP 15.12) Un tireur masqué a ouvert le feu le 14 décembre dans un bar fréquenté par des Serbes à Peç, et a tué six personnes, en blessant une quinzaine.

(AP, ATS 17.12) La police serbe a lancé le 17 décembre une opération de ratissage dans la région de Pec (ouest), où six jeunes Serbes ont été tués dans un attentat le 14 décembre. Onze personnes ont été arrêtées, et deux combattants de l'UCK tués dans l'affrontement qui a suivi, selon la police. L'opération a eu lieu à Glodjana. Des tirs d'artillerie et de mortier ont été entendus. La police serbe a été attaquée par des combattants de l'UCJ armés de fusils automatiques et de mortiers.

(ATS, AFP 18.12) L'adjoint au maire de Kosove Polje, dans la périphérie de Prishtine, a été enlevé le 17 décembre par cinq hommes masqués portant l'uniforme de l'UCK, et son corps a été retrouvé le 18 décembre près de Careva Cesma. Le Maire de Kosovo Polje, Dobrica Lazic, a menacé d'organiser une milice d'autodéfense contre l'UCK et a dénoncé les pressions internationales qui ont forcé la Serbie a retirer une partie de ses forces de sécurité, estimant que ce retrait avait permis aux "terroristes albanais de tuer d'une manière bestiale" son adjoint. Le vice-Premier ministre yougoslave Nikola Sainovic a assuré que les autorités allaient "répondre très énergiquement au terrorisme" et a accusé "quelqu'un de l'extérieur" d'avoir "envoyé des armes et de l'argent afin que les criminels puissent tuer". L'assassinat de Zvonko Bojanic a été condamné par le représentant américain à Belgrade Richard Miles et par le chef de la mission de vérification de l'OSCE, William Walker, qui a informé l'UCK "du caractère inacceptable" de cet acte. Le représentant politique de l'UCK, Adem Demaçi, a démenti que l'UCK soit responsable de l'assassinat, dont il accusé "le régime de Belgrade".

(AP 21.12) En représailles à la mort d'un policier, les forces serbes ont lancé le 21 décembre une attaque dans la région de Podujevo. Des affrontements se sont produits entre forces serbes et combattants de l'UCK. Plusieurs Albanais ont été interpellés. Selon l'UCK, un char serbe aurait été détruit.

(AFP, Reuters, AP 24.12 25.12 26.12) Six villages de la région de Podujevo, au nord de Prishtine ont été attaqués par les forces serbes (appuyées par des chars et de l'artillerie) le 24 décembre, en réponse au meurtre d'un policier le 21 décembre dans la région. Les forces serbes sont notamment entrées dans Lapastica, où un communiqué de la police affirme qu'elles ont rencontré une "résistance féroce" avant de "liquider" plusieurs "terroristes". Ces attaques ont fait neuf morts côté albanais, et ont provoqué la fuite de plusieurs centaines d'habitants dans les collines environnantes. Un Serbe a été tué le 26 décembre à Obrandza, près de Podujevo, par des membres de l'UCK, alors qu'une partie des forces serbes et yougoslaves engagées le 24 décembre dans l'attaque de Lapastica s'est retirée dans sa base de Batlava. Le porte-parole de la police serbe a déclaré que l'UCK avait été repoussée vers Vucitrn, alors que des journalistes présents à Lapastica ont rapporté que les combattants kosovars tenaient toujours leur base au centre de Lapastica, bombardée au mortier et à l'arme lourde et encerclée par des chars. Les combats ont fait au moins neuf morts côté albanais et deux blessés côté serbo-yougoslave. Le 26 décembre, les forces serbes ont lancé une attaque contre Obranca, entre Prishtine et Podujevo. Des centaines d'habitants de la région de sont réfugiés à Lapastica. Un porte-.parole albanais a dénoncé le lancement d'"une opération de nettoyage éthnique dans le nord de la Kosove". L'intervention serbe a été condamnée par les gouvernements américain, français et albanais.

(AFP 29.12) Trois Tziganes ont été assassinés le 27 décembre à Kosovska Mitrovica. Les autorités serbes ont attribué ces meurtres à l'UCK, laquelle a démenti en être responsable.

(AFP 28.12) Après quatre jours d'affrontements qui ont fait 15 morts côté albanais et un mort et six blessés côté serbe, selon des bilans officieux, la situation demeurait explosive le 28 décembre dans le nord de la Kosove. De source occidentale, on estime que les effectifs de l'UCK en Kosove atteindraient 15'000 hommes armés (mais pas tous en état réel de combattre), et que l'organisation contrôlerait à nouveau un tiers de la Kosove. Les Serbes de Kosove affirment même que l'UCK contrôlerait peu ou prou 70 % du territoire kosovar.

(AFP, ATS 29.12, 30.12) Quatre Albanais ont été tués dans deux incidents le 29 décembre à Kosovska Mitrovica et Prizren selon le centre d'information serbe, qui accuse des tireurs non-identifiés. 25 personnes ont été tuées en Kosove depuis le 24 décembre. Un certain retour au calme était cependant perceptible en Kosove le 29 décembre, mais selon un porte-parole de l'OSCE, "l'atmosphère demeure tendue". Les forces serbes se sont retirées de la zone séparant Podujevo d'Obrandza, grâce à une "médiation de la mission" de l'OSCE, qui considère dans un communiqué que les combats dans la région ont constitué "des violations graves de l'accord de cessez-le-feu" du 13 octobre, quoiqu'il se soit agi "clairement d'une affaire locale à l'intérieur d'une zone n'excédant pas dix kilomètres carrés".

(AFP 29.12) Selon les autorités yougoslaves, 22 tentatives d'incursion en Kosove de groupes armés venant d'Albanie se sont produites depuis le 13 octobre, 290 personnes ont été enlevées par l'UCK (dont 31 ont été tuées, 117 libérées ou se sont échappées, et 142 sont encore portées disparues".

(AP 31.12) De source albanaise, on estime que la région de Podujevo compterait de 2000 à 3000 combattants de l'UCK, plus disciplinés, mieux équipés et mieux préparés à se battre qu'avant. Les mêmes sources affirment craindre en Kosove une grande offensive serbe au printemps 1999

1999

(ATS, AFP, AP 1.1, 2.1) Selon la mission de vérification (KVM) de l'OSCE en Kosove, le calme qui s'était instauré dans les dernières 48 heures s'est maintenu en Kosove dans les premiers jours de 1999. La Ligue démocratique de Kosove a toutefois fait état de "tirs à proximité de positions serbes" le 31 décembre, près de Klina, et à Prishtine, le passage de 1998 à 1999 a été salué par des salves d'armes automatiques. Les corps de deux Albanais tués par balles à Stimlje et à Urosevac ont été découverts le 31 décembre, et les corps de deux Serbes et d'un Albanais dans le nord de la Kosove. L'UCK a libéré le même jour trois Albanais qu'elle détenait, alors que la KVM annonçait avoit obtenu la libération d'un Serbe détenu par l'UCK. Un autre Serbe, également détenu par l'UCK, avait déjà été libéré sur intervention de la KVM le 27 décembre. La KVM a également évacué trois coupes de personnes âgées serbes de Lapastica, bastion de l'UCK.

(AFP 3.1) Les forces militaires serbes ont tiré à l'arme lourde sur le territoire albanais les 31 décembre et 1er janvier près de Tropoja, sans faire de victime, a indiqué le 2 janvier le ministère albanais de l'Intérieur. Au moins onze obus sont tombés à l'intérieur du territoire albanais.

(AP, ATS 5.1, 6.1) Le Centre d'information albanais de Kosove a annoncé le 5 janvier que deux Albanais avaient été abattus le 4 à une station-service de Vitina. Les motivations de ce double meurtre sont inconnues, mais les crimes crapuleux se sont multipliés en quelques jours en Kosove. Pendant ce temps, les observateurs de l'OSCE ont inspecté le site d'une fosse commune dans la région d'Urosevac, qui contiendrait les corps de 11 femmes et enfants tués le 27 août par un bombardement serbe dans les montagnes Caraleva. Un attentat à la grenade a fait six blessés le 5 janvier dans un café serbe du centre de Prishtine. Des émutes se sont produites après l'attenta, et des dizaines de cafés albanais ont été vandalisés. Selon des témoins, des Serbes ont ouvert le feu sur les établissements voisins de celui visé par l'attentat. Quatre Albanais ont été blessés dans ces effrontements.

(ATS, AP, AFP 7.1, 8.1) Plusieurs centaines de Serbes armés bloquaient le 7 janvier des routes d'accès à Prishtine, au lendemain du meurtre d'un gardien serbe de la mine de Belacevac, tué le 6 janvier dans une attaque de l'UCK. Les habitants du village de la victime, Preoce, ont bloqué l'autoroute Prishtine-Prizren, et le mouvement s'est étendu à d'autres villages serbes de la région et les routes de Prishtine vers Pec, Kosovska Mitrovica et Gnjilane ont également été bloquées. La zone a été bouclée par la police. De source serbe, on indique que les villageois exigent que le président yougoslave Slobodan Milosevic ou le président serbe Milan Milutinovic se rendent dans la région pour garantir personnellement leur sécurité. La mission de vérifiication de l'OSCE en Kosove (KVM) a dépêché des équipes sur le terrain et condamné "fermement toute activité d'atteinte à l'ordre public qui empêche son personnel d'exercer sa tâche". La KVM a rappelé que les autorités yougoslaves étaient "dans l'obligation de garantir la sécurité et la liberté de mouvement" de ses vérificateurs "dans tout le Kosovo". Les obséques de Nebosja Denic ont été célébrées en préence de 2000 personnes à Preoce le 7 janvier, plusieurs centaines de civils serbes armés contrôlant les routes avoisinantes, et menaçant, de quitter la Kosove en convoi si "rien n'est fait" par les autorités pour assurer leur protection. "Nous exigeons que des mesures urgentes soient prises afin que les Serbes cessent de servir de cibles aux Albanais", a déclaré leur porte-parole, Momcilo Trajkovic, qui a rendu "Milosevic et Milutinovic (...) responsables de cette situation". Le médiateur américain Christopher Hill a appelé Serbes et Albanais à la retenue et déclaré que "rien ne peut être réglé par la violence et le blocage des routes". Le 8 janvier, une cinquantaine de Serbes continuaient de bloquer le principal axe routier de Prishtine vers le sud. Les autres barrages avaient été levés, mais les négociations entamées dans la nuit du 7 au 8 janvier entre les responsables du barrage mis en place près de Preoce et Zoran Andjelkovic, chef du gouvernement provisoire de Kosove mis en place par Slobodan Milosevic, se sont soldées par un échec

(ATS, AFP, AP 8.1) Trois policiers serbes ont été tués le 8 janvier entre Suva Reka et Malisevo, dans le sud de la Kosove et deux autres policiers et trois civils ont été bléssés. Selon la police serbe, leur véhicule a été touché par une grenade lance-roquette. Un incident attribué de source albanaise aux forces serbes aurait en outre fait un mort albanais et plusieurs blessés dans la même région. Huit soldats yougoslaves ont été pris en otage le même jour par l'UCK près de Kosovska Mitrovica. L'OSCE a engagé des négociations pour leur libération, pour laquelle elle a appelé le gouvernement albanais à faire pression sur l'UCK. Des "vérificateurs" de l'OSCE ont pu visiter le 9 janvier les huits soldats, et indiquer qu'ils se portaient bien et qu'ils avaient pu communiquer par téléphone avec leurs familles. L'UCK a exigé en contrepartie de leur libération celle de neuf de ses membres, capturés le 14 décembre par les garde-frontières yougoslaves alors qu'ils tentaient de s'infiltrer en Kosove depuis l'Albanie (36 des membres de leur groupe avaient été abattus). Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a demandé "la libération immédiate des soldats serbes pris en otage", dont le ministère russe des Affaires étrangères a exigé la libération "immédiate et inconditionnelle". Par ailleurs, un Albanais, enlevé le 6 janvier par des inconnus, a été retrouvé mort près de Decani, dans l'ouest.

(ATS, AFP, AP 9.1, 10.1) L'armée fédérale yougoslave a menacé le 9 janvier de lancer une opération d'envergure pour libérer huit de ses soldats capturés la veille par l'UCK. Un important convoi militaire avec des chars et des véhicules blindés a quitté Prishtine en direction de Kosovska Mitrovica. Des véhicules militaires, déployés dans Prishtine, ont été déployés sur les hauteurs de la ville. Les troupes yougoslaves déployées le 9 janvier autour de Stari Trg, où ont été enlevés les trois soldats, ont été retirées. Trois combattants de l'UCK ont été tués et deux policiers serbes blessés dans deux incidents distincts le 9 janvier, et un café albanais de Prishtine a été endommagé par une explosion. Dans la nuit du 9 au 10, un Albanais a été tué et un autre blessé par des tireurs inconnus près d'Urosevac, et un civil serbe grièvement blessé par des combattants de l'UCK près d'Istok. Les médiateurs internationaux ont poursuivi le 10 janvier leurs efforts pour sauver le cessez-le-feu en Kosove et obtenir de l'UCK la libération des huit soldats yougoslave. Le 9 janvier, les forces serbo-yougoslaves ont pilonné les alentours de Podujevo et les habitants d'au moins cinq villages se sont enfuis.

(Reuters 11.1) Les forces serbo-yougoslaves ont bombardé le 10 janvier des bastions de l'UCK dans le nord de la Kosove, après avoir déployé des troupes et des chars dans toutes les régions de Kosove la veille, puis s'être retirées.

(AFP, AP 11.1, 12.1) Le directeur du Centre d'information de Kosove, Enver Maloku, proche collaborateur d'Ibrahim Rugova, a été abattu devant son domicile le 11 janvier par des tireurs inconnus, qualifiés de "tueurs professionnels" par l'envoyé de l'Union européenne en Kosove, Wolfgang Petrisch, qui n'a pas exlu qu'il pût s'agir d'un règlement de compte entre factions albanaises. Ibrahim Rugova a condamné l'assassinat de son collaborateur, et l'a qualifié d'"atteinte à la liberté d'expression albanaise".

(AFP 11.1) Selon le représentant politique de l'UCK en Suisse, Bardhyl Mahmuti, les Serbes détiendraient 2100 civils albanais et 9 combattants de l'UCK, et 900 Albanais seraient portés disparus.

(AFP, Reuters 11.1, 12.1) L'OSCE a poursuivi les 11 et 12 janvier ses efforts pour obtenir la libération des huit soldats yougoslaves détenus par l'UCK, qui a déclaré le 10 dans un communiqué qu'ils seraient "libérés lorsqu'aura été conclu un accord avec des médiateurs américains et européens sur l'échange de prisonniers de guerre conformément aux conventions internationales". L'OSCE demande la libération sans condition des soldats yougoslaves. l'UCK a annoncé le 11 qu'elle allait libérer certains d'entre eux, mais a maintenu son exigence d'un échange avec les prisonniers albanais détenus par les Serbes. Le président de l'OSCE, Knut Vollebaek, a eu des entretiens avec les dirigeants albanais (Ibrahim Rugova, Adem Demaçi) et serbes de Kosove. L'émissaire français Jacques Huntzinger était également attendu à Prishtine.

(AFP, ATS 12.1 13.1) L'OSCE a obtenu le 13 janvier, au terme de laborieuses négociations, la libération des huit soldats yougoslaves retenus en otages par l'UCK. Les huit soldats ont été relâchés. Les négociations ont été menées avec l'état-major de l'UCK par le chef de la mission de vérification de l'OSCE en Kosove, William Walker. L'UCK a déclaré attendre désormais que les autorités serbes relâchent neuf combattants albanais, mais l'OSCE, par la voix de son président Knut Vollebaek, avait exigé de l'UCK une libération inconditionelle de ses otages. L'UCK a par contre affirmé dans un communiqué que "les représentants de la communauté internationale ont donné des garanties que la partie serbe libérerait neuf soldats de l'UCK arrêtés il y a un mois près de la frontière avec l'Albanie", et parle d'un "accord sur l'échange de prisonniers de guerre (...) entre l'UCK et l'Armée yougoslave en tant que partenaires égaux, avec la garantie des médiateurs internationaux". Selon "Kosova Press", la "remise en liberté de nombreux Albanais arrêtés au cours de cette année" aurait également été convenue, ainsi qu'un retrait des renforts serbo-yougoslaves déployée en Kosove après la conclusion de l'accord Milosevic-Holbrooke. La négociation entre l'OSCE et l'UCK a permis à cette dernière de faire étalage de sa présence dans la Drenice, en montrant l'image d'une armée organisée. Les négociations se sont déroulées à Likovac, sous la garde d'unités de l'UCK bien équipées, notamment de matériel de télécommunication.

(AP 11.1) Un proche collaborateur d'Ibrahim Rugova, Enver Maljoku, chef du Centre d'information de Kosove, a été assassiné le 11 janvier à Prishtine, devant son domicile, par des tireurs inconnus.

(ATS, AFP, AP 14.1) Les "vérificateurs" de la Mission de l'OSCE ont demandé à l'armée yougoslave de se retirer du nord de la Kosove après la libération de ses huits soldats par l'UCK -laquelle menace de mettre fin au dialogue entamé avec l'OSCE si Belgrade ne libère pas neuf de ses combattants. L'OSCE s'est refusée à commenter les affirmations de l'UCK sur un éventuel "accord" d'échange de "prisonniers" avec Belgrade mais s'est félicitée d'avoir obtenu la libération des soldats yougoslaves, tout en admettant que cet acquis était maigre comparé à l'ampleur de sa tâche. Les autorités yougoslaves ont quant à elles insisté sur le fait qu'il n'y avait eu aucune négociation entre elles et l'UCK, laquelle affirme avoir "reçu des garanties des Etats-Unis d'une part et de la Communauté européenne d'autre part, qui se sont engagés à faire pression pour la libération des prisonniers politiques albanais", et menace de ne plus répondre à aucune proposition de négociation de la poart de "la communauté internationale ou (des) gens qui la représentent" si les "autorités de Belgrade refusent de les libérer".

(ATS . AP 14.1) Quatre policiers serbes ont été blessés le 14 janvier lorsque leur véhicule a sauté sur une mine anti-char, près de Decanio Le 12 janvier, trois policiers serbes avaient déjà été blessés dans des circonstances semblables.

Le massacre de Racak

(ATS, AP, Reuters, AFP 15.1) De violents combats se sont déroulés le 15 janvier à Racak, Petrovo et Malopoljce, dans la région de Stimlje, dans le sud de la Kosove, où la situation s'est considérablement détériorée. Les affrontements ont fait au moins 15 morts côté albanais et les autorités serbes, qui ont justifié leur offensive en parlant d'une opération contre "les membres d'un groupe terroriste" de l'UCK qui avaient attaqué une patrouille de police et tué l'un de ses membres le 10 janvier., ont annoncé avoir "saisi des armes, dont des mitrailleuses lourdes et des munitions". Les forces serbes ont fait usage d'armes lourdes, de chars, de mitrailleuses, de canons anti-aériens. L'UCK a utilisé des armes légères et des mortiers. Un observateur de l'OSCE et un traducteur serbe ont été blessés par balles dans l'ouest de la Kosove, près de Decani, alors qu'ils effectuaient une mission de vérification. Le commandant en chef de l'OTAN, le général américain Wesley Clark, a prédit le 15 janvier des affrontements à grande échelle au printemps si un accord négocié n'intervenait pas d'ici là.

(AFP 16.1) Deux vérificateurs non armés de l'OSCE (un Britannique et un Yougoslave) ont été blessés le 15 janvier près de Decani (ouest) par des tirs provenant apparemment d'une zone contrôlée par l'UCK et soumise à une offensive des forces serbo-yougoslaves. Le chef de la KVM, William Walker, a dénoncé une "attaque délibérée". La KVM s'est en outre vue refuser l'accès à la zone des combats autour de Racak (sud), où il n'a pu pénétrer que le 16 pour constater la présence d'une quarantaine de corps d'hommes albanais tués par balles, la plupart dans la tête.

(AP, AFP, Reuters 16.1, 17.1) Au moins 45 personnes (au moins trois femmes, un enfant et 41 hommes) ont été tuées dans le village albanais Racak (sud-ouest) le 15 et le 16 janvier par les forces serbo-yougoslaves. Selon l'UCK, il y aurait 51 victimes, dont 8 de ses combattants. Selon les rescapés, la police serbe a fait irruption à Racak le 15 janvier, a séparé les hommes de leur famille, les a regroupés et les a emmenés à l'écart du village pour les abattre. Le chef de la mission de l'OSCE, William Walker, a qualifié la tuerie de "massacre" et de "crime contre l'humanité" commis par "des gens qui n'ont aucun respect pour la vie humaine", et a imputé les "atrocités" de Racak aux "forces de sécurité du gouvernement". Le président serbe Milutinovic a rejeté cette accusation et a reproché à William Walker de prendre les "terroristes (...) sous sa protection" en se transformant en "représentant" et "protecteur du spéaratisme et du terrorisme". Le président Milutinovic a affirmé que la mission de l'OSCE avait été avertie "à temps" de l'opération des forces serbes contre l'UCK dans la région de Racak. Les victimes, dont 39 corps ont été dénombrés par des observateurs américains dans le village et ses alentours, sont âgées de 12 à 74 ans et ont été pour la plupart tuées d'une balle dans la tête ou dans la nuque, à bout portant. Deux cadavres étaient décapités. 37 des 39 corps retrouvés sont ceux d'hommes, dont un vieillard, les deux autres sont ceux d'une jeune femme et d'un garçon de 12 ans. Des affrontements avaient commencé entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves, appuyées par des chars, le 14 janvier. Le 15, la police a affirmé qu'au moins quinze combattants de l'UCK avaient été tués dans les combats, ce que l'UCK a démenti. La police serbe a affirmé que les corps retrouvés à Racak étaient ceux de combattants de l'UCK qui avaient "attaqué la police depuis leurs positions fortifiées dans des tranchées et des bunkers" et a affirmé avoir tué "plusieurs dizaines de terroristes". L'OTAN, l'OSCE, la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les USA ont condamné ce massacre. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a affirmé que l'Alliance "ne tolérera pas une nouvelle généralisation des combats et le retour d'une politique de répression" en Kosove. La Procureure en chef du Tribunal pénal international (TPI) sur l'ex-Yougoslavie, qui a ouvert une enquête, Louise Arbour, a annoncé qu'elle se rendra en Kosove pour enquêter sur le massacre, ce que William Walker lui avait demandé de faire "avec ou sans visas et invitations du gouvernement de la RFY" et "si possible dans les 24 heures". William Walker en en outre exigé du gouvernement yougoslave qu'il fournisse les noms de tous ceux, policiers et militaires, qui ont été engagés dans l'opération de Racak, et a en outre appelé l'UCK à "faire preuve de retenue et (à) ne pas chercher à se venger". De son côté, Ibrahim Rugova a appelé à une "intervention urgente des forces de l'OTAN" pour "arrêter la machine militaire serbe", et a proclamé une journée de deuil pour le 17 janvier. Son parti, la Ligue démocratique de Kosove (LDK), a également appelé à une intervention de l'OTAN et à une "démilitarisation rapide et conséquente" de la Kosove.

(AP, AFP, Reuters 17.1) L'OTAN a convoqué le 17 janvier une réunion d'urgence de son Conseil permanent, à la demande des USA, pour engager "des consultations entre alliés" et "voir comment réagir aux événements qui se sont produits à Racak". Les 16 membres de l'Alliance ont vivement condamné dans une déclaration le massacre de Racak, "violation flgrante des lois humanitaires internationale", ont appelé les autorités yougosoaves à "fournir un accès immédiat et sans restriction" au Tribunal pénal international (TPI) sur l'ex-Yougoslavie et à accorder leur "pleine coopération" pour identifier les coupables du massacre. L'OTAN rappelle la Yougoslavie au respect de ses engagements d'octobre 1998 (accord Milosevic-Holbrooke) et rappelle que le menace d'une action armée plane toujours. Les deux plus hauts responsables militaires de l'Alliance, les généraux allemand Klaus Naumann et américain Wesley Clark vont se rendre à Belgrade pour y rencontrer le président Milosevic.

(AP, AFP 17.1) La police serbe est revenue à Racak le 17 janvier, officiellement afin de mener sa propre enquête sur le massacre du 15 janvier, mais les forces serbo-yougoslaves ont bombardé le village au mortier, alors que les villageois priaient à la mosquée devant les corps de quarante des 45 victimes du massacre. Les villageois se sont enfuis vers Stmlje, alors que les forces serbes avançaient vers le village et que l'équipe de la KVM le quittait, avant que les Serbes n'y rentrent. Des blindés de la police et de l'armée fédérale étaient en position autour du village et de Stimlje et l'UCK était repliée dans les collines. Selon les autorités serbes, les forces policières et militaires étaient présentes "pour assurer la sécurité des enquêteurs". Les affrontements ont duré deux heures et se sont étendus à d'autres villages de la région. Des mouvements de char et de blindés serbo-yougoslaves ont été constatés dans la région de Podujevo.

(AFP 17.1) Les autorités serbes ont accusé le 17 janvier l'OSCE de "mentir" à propos du massacre de Racak, où des combats ont éclaté à nouveau. Selon le chef de la mission de l'OSCE en Kosove (KVM), William Walker, les forces serbes sont responsables du massacre, qu'il a qualifié de "crime contre l'humanité", dont les victimes étaient "des villageois ou des ouvriers". Le président serbe a accusé William Walker de chercher à "tromper l'opinion mondiale", d'avoir "tenté de mettre en scène" un massacre "en pleine coopération avec ses protégés terroristes de l'UCK", d'avoir "violé son mandat de vérificateur" en se comportant en "gouverneur, procureur et juge en Serbie" et d'avoir empêché les enquêteurs serbes de faire leur travail en voulant les priver d'escorte policière. Le président serbe a affirmé que "la police a été provoquée" par l'UCK et "contrainte de se défendre par les armes". Le parti (SPS) du président Milosevic a estimé que William Walker s'était "disqualifié pour l'exercice de sa fonction", le parti radical (extrême-droite) a demandé à l'OSCE de le remplacer "immédiatement" et le parti de Mira Markovic, l'épouse de Slobodan Milosevic, a considéré qu'il n'avait "plus la légitimité nécessaire" pour remplir son mandat.

(AP, AFP 17.1) Le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie va dépêcher une mission d'enquête sur les lieux du massacre de Racak. La mission sera conduite par la Procureure du TPI, Louise Arbour, qui tentera le 18 janvier de se rendre -pour la première ois depuis mars 1998- en Kosove, où les autorités yougoslaves ont jusqu'alors barré le chemin au TPI dont elles refusent de reconnaître la compétence sur la Kosove. Le massacre de Racak "entre clairement dans le mandat du TPI", a déclaré Louise Arbour, qui devrait partir pour la Kosove, via la Macédoine, à la tête d'un groupe de six personnes, "dont quatre enquêteurs" et a fait annoncer qu'elle entendait entrer en Yougoslavie même si les autorités yougoslaves ne lui délivraient pas de visa.

(Reuters 19.1) Le médecin légiste yougoslave qui a examiné les cadavres d'une quarantaine de personnes exécutées à Racak a assuré le 19 janvier que les corps ne portaient aucune marque d'exécution et que "ces personnes n'ont pas été massacrées".

(AFP, AP, Reuters 18.1, 19.1, 20.1, 24.1, Le Monde 19.1, 20.1, 21.1) Des combats se sont poursuivis le 18 janvier entre forces serbes et UCK autour de Racak. La police serbe a pris position avec des pièces d'artillerie lourde sur les collines environnant Racak, et a recommencé à tirer sur le village. Des tirs ont également retenté autour des villages voisins de Malopoljce, Dramnjak et Petrovo. Le 20 janvier, les forces serbes ont mené une opération contre un groupe de combattants albanais retranchés dans une maison de Vaganica (nord) Les observateurs de l'OSCE ont été empêchés de retourner dans le village. Des enquêteurs yougoslaves ont enlevé les corps de 40 des victimes du massacre, entreposés dans la mosquée du village, pour les transférer à l'hôpital de Prishtine. Les autorités serbes accusent l'UCK d'une "mise en scène" et d'avoir elle-même mutilé des corps, et les observateurs internationaux de s'en être rendus complices. L'OSCE attribue officiellement, dans un rapport au Conseil de Sécurité de l'ONU, la responsabilité du massacre aux forces de sécurité serbes et yougoslaves et déclare que la plupart des victimes ont été tuées d'une balle dans la tête, que beaucoup ont été mutilées, ajoutant que deux hommes ont été décapités et un troisième scalpé. Des journalistes de la télévision de l'Associated Press (APTV) qui ont filmé l'opération serbe à Racak mettent en doute cette version, et font état de tirs des combattants de l'UCK postés dans les bois qui surplombent le village, pendant toute la durée de l'intervention serbe dans un village quasiment déserté de ses habitants "civils". L'opération serbe a été observée en outre par les "vérificateurs" de l'OSCE, et la police serbe a fait une publicité intense autour de son intervention. Les médecins légistes finlandais dépêchés par l'OSCE pour étudier les circonstances du massacre ont refusé de s'associer à une déclaration du chef (serbe) de l'Institut médico-légal de Prishtine affirmant qu'"il n'existe pas de preuve d'un massacre" sur les corps retrouvés à Racak. Les experts yougoslaves ont procédé à l'autopsie d'une douzaine de corps, sans attendre l'équipe finlandaise. Une équipe russe est arrivée le 24 janvier. Selon les experts serbes ayant pratiqué des autopsies sur les corps de 5 des 45 victimes du massacre de Racak, ces personnes sont mortes par balles et les corps ne portaient pas de traces de mutilation. Un responsable de la mission de l'OSCE en Kosove (KVM) a déclaré à l'AFP que "tant qu'une enquête détaillée n'aura pas été menée, il sera impossible de se prononcer avec précision sur l'affaire de Racak", et a assuré que l'autopsie pratiquée par des légistes serbes et bélarusses en présence d'experts de la KVM "était menée de manière extrêmement rigoureuse et professionnelle".

(Reuters, AP 20.1) Les forces serbes ont retiré leurs armes lourdes en batterie autour de Racak le 20 janvier, mais restent présentes dans les bois environnants, et ont averti de l'existence de mines. Les forces serbo-yougoslaves se sont également postées près de Kosovska Mitrovica, et des tirs ont été entendus.

(AP 22.1) L'OSCE a confirmé dans un rapport daté du 17 janvier et signé par des observateurs de sa mission en Kosove, qu'il y avait bien eu massacre délibéré à Racak, et précise que ce massacre a été commis le 15 janvier par des membres des forces de sécurité serbes en uniformes, ainsi que des civils serbes du village de Stimlje, à la suite d'une embuscade de l'UCK, qui s'était soldée le 8 janvier par la mort de trois policiers serbes à Dulje

(AP, Reuters 22.1, 23.1) Près de 8000 personnes, albanaises et serbes, ont fui la région de Kosovska Mitrovica, où se déroulent depuis plusieurs jours des combats entre forces serbes et UCK

(AFP, ATS, AP 23.1, 24.1) Neuf membres de l'UCK, dont une jeune infirmière de 17 ans, détenus depuis plus d'un mois après avoir été interceptés le 14 décembre alors qu'ils tentaient de s'inflitrer en Kosove avec environ 130 autres membres de l'UCK, ont été libérés (fatigués mais en bonne santé) le 23 janvier par les autorités serbes, en échange de la libération de huit militaires yougoslaves par l'UCK le 13 janvier. Deux des membres libérés de l'UCK ont affirmé avoir été torturés pendant leur captivité. Cinq civils serbes (trois hommes et deux femmes) enlevés le 21 janvier par l'UCK ont été également libérés le 23 et remis à des membres de la mission de vérification de l'OSCE (KVM). Le chef de la KVM, William Walker, s'est félicité de ces "bonnes nouvelles" et le KVM espère que "des gestes similaires, des deux côtés, aideront à créer une atmosphère permettant d'aboutit à une solution pacifique du conflit, par la négociation". Les autorités de Belgrade ont démenti que les libérations qu'elles ont opérées résultaient d'un accord avec l'UCK en contrepartie de la libération par l'UCK des soldats yougoslaves

(ATS 25.1) Les corps de cinq Albanais tués par balles, probablement membres de la même famille, ont été découverts dans l'ouest de la Kosove. L'OSCE a envoyé un groupe de "vérificateurs" sur les lieux. A Prishtine, l'autopsie des victimes du massacre de Racak s'est poursuivie le 25 janvier. 27 dépouilles ont été autopsiées, sur les quarante qui se trouvent à l'Institut médico-légal de Prishtine.

(AFP 25.1) Des journalistes de l'AFP ont pu constater le 25 janvier que des combattants d'"unités spéciales" de l'UCK équipés d'armes légères s'entraînaient près de Gornja Lapastica, non loin des positions de l'armée yougoslave, et avaient dressé des points de contrôle et des barrages anti-char près de Podujevo, contrôlée par la police serbe.

(AP, AFP 25.1) Les cadavres de cinq personnes tuées à l'arme automatique, dont deux enfants, ont été découverts le 25 janvier à Rakovina. De source albanaise, on affirme que les victimes sont albanaises et ont été tuées le 24 janvier par des policiers serbes. Forces serbo-yougoslaves et UCK se font face dans le nord de la Kosove, et deux incidents se sont produits le 24 janvier, l'UCK ouvrant le feu sur des positions serbes et celles-ci ripostant. Un important dispositif militaro-policier serbo-yougoslave a été déployé, comprenant notamment des chars lourds et légers, des blindés et de l'artillerie. Les forces de Belgrade contrôlent Podujevo, l'UCK tient les collines et les montagnes environnantes.

(AP, Reuters 27.1, 28.1) Des affrontements se sont produits le 27 janvier entre forces serbo-yougoslaves et UCK dans le nord de la Kosove, le long de la route Prishtine-Podujevo. Les forces serbo-yougoslaves ont déclenché une opération d'envergure après une attaque de l'UCK, le 26, contre un poste de police à Luzane. Deux policiers serbes ont été blessés et deux combattants de l'UCK tués dans la nuit du 27 au 28 à Bistrazani, près de Djakovica, où une colonne de l'UCK est tombée dans une embuscade serbe. Le 27, des combats se sont déroulés toute la journée à Podujevo.

(AP 27.1) Selon le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, une centaine de villages de Kosove ont vu leur population serbe prendre le chemin de l'exide. En un mois (décembre 1998), quelque 30'000 personnes ont fui 23 villages. 10'000 d'entre elles seulement sont rentrées chez elles. 50'000 Kosovars (Serbes, Albanais, Tziganes et membres d'autres communautés) sont réfugiées dans la reste de la Serbie.

(AP 28.1, 29.1, 27.4) Des combats ont éclaté le 28 janvier le long de la frontière kosovo-albanaise entre l'armée yougoslave et des membres de l'UCK qui tentaient de passer des armes, selon des sources serbes. Deux policiers serbes ont été blessés et deux membres de l'UCK tués dans la nuit du 27 au 28 janvier à Bistrazani, dans la région de Djakovica. Le 29 mai, un accrochage entre UCK et police spéciale serbe aurait fait, de source serbe, 24 morts dans les rangs de l'UCK, après la mort d'un policier à Rogovo, près de Djakovica. Pour les observateurs de l'OSCE, les 23 morts albanais étaient des civils. Selon le ministre allemand de la Défense, qui a présenté le 27 avril des photos le prouvant selon lui, un massacre a été commis le 28 ou le 29 janvier par des membres de la police spéciale serbe dans le village de Rugovo. Les photos montrent une quinzaine de corps, dont l'un est décapité.

(Reuters 30.1) Sept personnes ont été blessées, dont six grièvement, le 29 janvier au cours d'une série d'attaques à le grenade contre des cafés serbes de Prishtine.

(AP 31.1) Trois policiers serbes ont été blessés le 31 janvier par une grenade jetée sur leur véhicule à Istinic, et trois civils kosovars par des inconnus armés près de Stimlje. Un Kosovar travaillant pour une entreprise serbe a été abattu à une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Prishtine.

(AFP 3.2) Selon Adem Demaçi, représentant politique de l'UCK, celle-ci comprendrait fin janvier 35'000 combattants, chiffre que les services de renseignements occidentaux jugent largement exagéré, estimant à environ 10'000 hommes les effectifs de l'UCK, mais envisageant néanmoins qu'au printemps lelle sera capable de rassembler une force de 50'000 à 70'000 combattants, mais à l'entraînement, à l'expérience et à l'équipement encore insuffisants face aux forces serbo-yougoslaves. Le ministre français de la Défense Alain Richard considère que l'UCK est déjà "capable de modifier la réalité sur le terrain". Les experts occidentaux constatent qu'après après avoir été longtemps dépendante des structures claniques traditionnelles de la population albanaise de Kosove, l'UCK est en passe de se réorganiser, de se moderniser, de se doter d'une hiérarchie, d'un réel état-major, de moyens de communication efficaces et d'armes modernes.

(AP 3.2) Des centaines de villageois de Stimlje et de Racak se sont rassemblée à Stmlje le 3 février pour rendre un dernier hommage à 29 des victimes du massacre de Racak, dont les corps ont été ramenés depuis Prishtine par un camio de la police serbe, après avoir été autopsiés. Les chefs de la communauté albanaise locale ont demandé aux vérificateurs de l'OSCE de garder les corps pendant la nuit dans la mosquée, alors que les Serbes ont exigé que les familles viennent les chercher -ce à quoi elles se refusaient, de crainte d'être maltraitées, voire artrêtées, par les Serbes. Un responsable de l'OSCE a jugé totalement irréaliste de s'attendre à ce que des Albanais se rendent de nuit dans un poste de police serbe. Les corps sont donc restés, faute d'accord, dans le camion serbe, gardés par la police et surveillés par l'OSCE, avant que les Serbes ne repartent avec eux à Prishtine, les familles n'étant pas venues les réclamer. Onze corps se trouvaient toujours le 3 février à la morgue de Prishtine pour autopsie.

(AP 4.2) Un policier serbe a été tué le 4 février à Djakovica, pendant une patrouille, trois Albanais ont été tués par balle dans la nuit du 3 au 4 près de Decani, et un Serbe près de Junik, dans la région frontalière de l'Albanie.

(AFP 5.2) 26 Albanais de Kosove ont été condamnée à des peines de 2 à 15 ans de prison pour "terrorisme" le 5 février à Prishtine. 17 des condamnés l'ont été par contumace, ayant échappé à la police lors de la rafle organisée contre leur groupe, fin juillet 1998, dans la région d'Urosevac. Le procès s'est déroulé à huis-clos en présence de neuf accusés.

(AFP, ATS 6.2, 7.2) Une explosion due à un engin explosif puissant a fait au moins trois morts, dont une enfant, et un blessé dans un magasin de légumes au centre de Prishtine le 5 février, quelques minutes après l'ouverture de la conférence de paix de Rambouillet. Les participants serbes et albanais à la conférence ont unanimement condamné "dans les termes les plus forts" cet attentat et exigé que ses auteurs soient arrêtés et traduits le plus vite possible en justice. Le porte-parole français de la Conférence a estimé que l'attentat visait "à faire obstacle aux efforts engagés" à Rambouillet.

(AP 6.2, 9.2, AFP 7.2) Des restaurants albanais ont été la cible d'attentats à la bombe dans le nord de la Kosove le 9 février, sans qu'il y eut de victimes. Les corps de six personnes -dont au moins quatre Albanais- ont été retrouvés le 8 février dans différentes régions.

(AP 8.2) Des milliers de personnes ont participé le 7 février à Rogovo aux funérailles de neuf hommes tués en janvier lors d'un raid de la police serbe, où 14 Albanais et un policier serbe avaient trouvé la mort.

(AFP 10.2, 11.2, 12.2) Un macabre bras de fer entre autorités serbes et Albanais autour des dépouilles des victimes du massacre de Racak s'est achevé le 10 février avec le transfert dans la mosquée de Racak de quarante cercueils, après que les autorités serbes aient tenté pendant trois jours de persuader les familles de récupérer les corps un à un à la morgue de Prishtine. Belgrade tentait ainsi d'empêcher des funérailles collectives, propices aux manifestations. Les familles avaient refusé de venir chercher les corps et exigé de pouvoir les inhumer tout ensemble. La Mission de l'OSCE en Kosove (KVM) avait finalement obtenu des Serbes le retour des quarante corps (sur les 45 victimes du massacre, cinq ayant été inhumées peu après la tuerie). Des vérificateurs de l'OSCE vont passer la nuit à Racak pour garantir la sécurité des derniers habitants, et celle des corps. Les funérailles des victimes ont eu lieu le 11 février, en présence de milliers d'Albanais venus de toute la région et d'une délégation de la Mission de vérification de l'OSCE, la KVM, conduite par son chef, William Walker, qui a du faire désarmer des hommes de l'UCK avant de prendre la parole. Les obsèques étaient surveillées par un contingent de policier serbes postés sur une colline proche. Le village, qui avait été déserté des habitants survivants après le massacre, l'a été à nouveau après les obsèques, les habitants ayant profité de celles-ci pour déménager leurs biens ailleurs. Il ne restairt plus à Racak le 12 février que six hommes, relativement âgés, chargés de veiller sur les biens des autres habitants du village (300 maisons).

(AP, AFP, ATS 11.2) Deux policiers serbes sont portés disparus depuis le 9 février et pourraient avoir été enlevés par l'UCK dans la région de Kosovo Polje, et emmenés dans la région du Mont Cicavica, a annoncé le 11 février le centre serbe des media à Prishtine. L'OSCE a pour sa part annoncé que des négociations étaient en cours pour obtenir leur libération. Le 12 février, un combattant de l'UCK a été tué et deux policiers serbes blessés dans une embuscade tendue par l'UCK sur le route de Glogovac à Komorane.

(AFP, ATS 14.2) Treize personnes ont été blessées, dont deux grièvement, dans un attentat à l'explosif commis le 13 février à l'heure du marché dans le centre d'Urosevac. Les autorités serbes ont attribué l'attentat à l'UCK.-

(AFP 12.2) Selon le Comité albanais de défense des droits de l'Homme (Prishtine), 2105 Albanais ont été tués en Kosove depuis le début de la crise, en février 1998.

(AP 13.2) Huit Albanais prisonniers de l'UCK depuis l'enterrement des victimes du massacres de Racak ont été libérés le 13 février. Ils étaient suspectés de "travailler pour la police serbe". Un attentat à la bombe contre une banque d'Urosevac a fait une douzaine blessés le même jour.

(AP 14.2) La police serbe a interpellé le 14 décembre une quarantaine d'Albanais au lendemain de l'attentat à la bombe qui a fait une douzaine de blessés (Serbes et Albanais) à Urosevac. Une vingtaine de commerces ont été endommagés dans l'attentat qui visait la Banque fédérale Yugobanka. Serbes et Albanais sont sont mutuellement accusés d'être responsables de l'attentat.

(AP, Reuters, AFP 22.2, 23.2) Des combats ont éclaté le 22 février près du Vucitrn, après que des véhicules militaires serbes aient été pris pour cible par l'UCK. Des renforts serbes sont arrivés sur place et les forces serbo-yougoslaves ont riposté au mortier, à la mitrailleuse, au canon de char et à l'arme automatique. Les combats ont duré deux heures, et n'auraient pas fait de victimes. Ils auraient éclaté après l'attaque par les forces serbo-yougoslaves de trois villages albanais.Les observateurs de l'OSCE ont rapporté que les forces serbo-yougoslaves avaient commencé à séparer les hommes des femmes et des enfants dans deux villages du lieu des combats, puis sont revenus sur ces informations et les ont démenties. Des maisons en feu ont cependant été vues par des journalistes occidentaux. Des milliers de civils ont fui la région lors de l'intervention des forces serbo-yougoslaves, pour y revenir après que celles-ci se soient retirées et que l'UCK se soit repliée vers la montagne Cicavica et la Drenice. Trois groupes de 500 à 800 civils ont également fuit les villages de Doljak et Stitarica. Environ 9000 personnes ont fui leurs maisons en Kosove à la suite des combats des derniers jours, a annoncé le HCR le 23 février. L'armée yougoslave a en outre miné le 22 février un pont proche de la frontière macédonienne, sur un axe que pourrait emprunter une force de l'OTAN en cas de déploiement en Kosove. Enfin, deux membres de la KVM ont été frappés et menacés d'armes à feu le 21 février par des policiers serbes près de Podujevo, un villageois serbe de Bukos a été abattu le même jour et le 23, des combattants de l'UCK ont à nuveau attaqué le village de Bukos alors que se déroulaient les obsèques de la victime de l'avant-veille.

(AFP 22.2) L'UCK a nommé Suleyman Selimi, dit "Sultan", 29 ans, "commandant général" de ses forces. Il commandait les unités de l'UCK dans la Drenice, et a été remplacé à ce poste par Sami Lustraku. Les deux hommes ont été condamnés en 1997 à 20 ans de prison par contumace pour "plusieurs actes terroristes, dont des meurtres de policiers", ont indiqué les autorités serbes.

(AP, AFP 23.2) Les combats ont repris le 23 février au matin à Bukos, dans le nord de la Kosove, où l'UCK a lancé une attaque contre des villageois serbes. Cinq policiers serbes et un membre de l'UCK ont été blessés.L'armée yougoslave a envoyé des renforts dans la région. Depuis le 20 février, environ 9000 personnes ont été contraintes à se "déplacer" en Kosove.

(ATS 24.2) Les victimes du massacre de Racak, le 15 janvier, ont été "tuées par balle à distance", ont affirmé des légistes biélorusses cités le 24 février par le quotidien serbe "Politika", qui parle d'une "cocordance compléte" des résultats des autopsies effectuées par les experts yougoslaves, finlandais et biélorusses.

(Reuters, AP, AFP 25.2) La situation est "extrêmement tendue" en Kosove, a jugé l'OSCE le 25 février. Les observateurs de l'OSCE ont intensifié leurs patrouilles pour tenter de contenir les risques d'escalade de la violence. Des membres des forces serbes et des combattants de l'UCK qui se faisaient face entre Orahovac et Suva Reka ont été séparés par les hommes de la MVK. 18 pièces d'artillerie et plusieurs blindés serbes ont quitté Prizren le 24 février et se sont déployés, puis ont regagné leurs casernes. De son côté l'UCK a établi des barrages sur la route Orahovac-Suva Reka le 24 février. Une quarantaine de camions militaires et de véhicules blindés ont quitté le 25 Prishtine pour le secteur du Vucitrn. Des chars et des mortiers de l'armée yougoslave ont pilonné les positions de l'UCK près de Bukos. Selon l'OTAN, les Serbes massent des troupes à la frontière du Kosove et transfèrent des cantons anti-aériens de l'armée régulière aux forces de police spéciale basées en Kosove. En outre, de nombreux réservistes, notamment dans les unités anti-aériennes, ont été mobilisés et déployés en Kosove, officieusement (de source serbe) pour "faire face aux menaces de l'OTAN".

(AP 26.2) Les garde-frontières serbes et yougoslaves ont bloqué pendant près de 24 heures le 25 et le 26 février un groupe de 21 observateurs de l'OSCE se rendant en Kosove depuis la Macédoine. Les observateurs de l'OSCE, qui disposent de l'immunité diplomatique, refusaient que les garde-frontières fouillent leur huit véhicules, alors que la police serbe était en train de mener une opération dans un village voisin.

(AFP, Reuters, AP 25.2, AP 26.2) Les observateurs de l'OSCE ont mis sous surveillance permanente le village de Studencane (sud), tenu par l'UCK, et autour duquel patrouillaient les forces serbo-yougoslave, afin d'éviter un embrasement général du secteur. Les patrouilles serbo-yougoslaves traversaient quotidiennement le village pour atteindre les villages serbes voisins. Des tirs de mortier ont retenti le 26 février, et l'arrivée de chars serbes a fait fuir des dizaines de villageois. Des chars sont postée à l'entrée de Nevoljane. L'armée yougoslave a par ailleurs déployé des troupes et des véhicules (une vingtaine de chars et des camions, des véhicules blindés et des armes lourdes) dans la région de Vucitrn. Selon le porte-parole du ministère américain de la Défense, 60 tanks, 50 véhicules blindés, 60 pièces d'artillerie et 4500 hommes des forces serbo-yougoslaves ont été rassemblés à proximité de la Kosove. Le vice-Premier ministre serbe Vojislav Seselj (ultra-nationaliste) a démenti que la Serbie prépare une offensive, mais affirmé qu'elle "continuera de combattre le terrorisme" et affirmé que les militants de son parti sont prêts à "prendre les armes pour défendre leur patrie". Par la voix de son porte-parole, Ivica Dacic, le Parti socialiste de Slobodan Milosevic a également affirmé que "La Yougoslavie et la Serbie combattront le terrorisme, qu'il y ait ou non un accord politique".

(AFP, Reuters 26.2, 27.2) Deux civils albanais ont été tués à Randubava (sud) le 26 février dans un affrontement entre l'UCK et les forces serbes. Le même jour, deux membres de l'UCK ont été blessés dans un affrontement près de Pustenik (sud), qui a fait fuir 500 villageois en Macédoine. Le village de Gorace s'est vidé de sa population à l'annonce de l'arrivée d'un convoi militaire. Les forces serbo-yougoslaves ont renforcé leur présence autour de Studencane (sud-ouest) et Bukos (nord), où elles ont occupé des positions de l'UCK. Des escarmouches se sont poursuivies dans les environs de Vucitrn. Huit membres de la mission de vérification de l'OSCE ont été contraints de passer la nuit du 25 au 26 février dans leurs véhicules après avoir été empêchés d'entrer en Kosove en provenance de Macédoine, et 13 autres observateurs de la MVK ont été bloquée à la frontière macédonienne, les 21 hommes étant plus tard autorisés à entrer en Kosove, après une fouille de leurs véhicules par les garde-frontières yougoslaves.

(AFP, Reuters 27.2) Un policier serbe a été tué et un autre grièvement blessé lors d'une attaque de l'UCK contre une patrouille de police, le 27 février, à Krikovo. Une importante colonne militaire serbo-yougoslave a été aperçue à l'entrée de Nis, sur le principale route vers la Kosove. Des chars et des mitrailleuses anti-aériennes yougoslaves ont tiré sur les positions de l'UCK près d'Osljane (nord), où des affrontements ont fait deux morts côté albanais. Les forces serbes auraient également bombardé le village de Lapastica (nord), et les villages d'Oslan, Pirc, Pantina, Gornja et Donja Vaganica, dans les régions de Vucitrn et de Kosovska Mitrovica. Deux Albanais ont été tuls et un blessé à Vaganica. De source serbe, on affirme qu'il s'agissait de membres de l'UCK. Le vice-Premier ministre serbe Vojislav Seselj a affirmé qu'"il n'y aura plus d'Albanais au Kosovo" en cas de frappes de l'OTAN, et qu"il ne restera rien de l'Etat macédonien" si une "armée étrangère attaque la Serbie depuis le territoire de la Macédoine".

(AP, AFP, Reuters 28.2, 1.3, 2.3) Quatre civils serbes ont été enlevés près d'Orahovac le 27 février. Deux ont été libérés le soir grâce à l'intervention de l'OSCE, un troisième a été libéré le 1er mars, le quatrième a été tué. L'UCK a d'abord démenti être responsable de ces enlèvements, pour ensuite en reconnaître deux (dont celui de la personne qui a été tuée). Les combats se sont poursuivis près de Pustenik, à la frontière macédonienne, et dans la région de Vucitrn, où les forces serbo-yougoslaves procédaient le 1er mars à des bombardements. La situation est considérée comme "explosive" dans la région d'Orahovac par les observateurs internationaux. Des milliers de réfugiés albanais ont été jetés par les bombardements de l'armée yougoslave sur les routes du sud de la Kosove, et tendent de passer en Macédoine. 3000 villageois auraient ainsi fui le 28 février Kacanik pour Jankovic, à la suite de combats entre forces servo-yougoslaves et UCK, combats lors desquels un policier serbe et un Albanais ont été tués et plusieurs combattants blessés. Deux villages proches de la frontière, Rezance et Krivenik, ont été "bouclés" le 1er mars par les forces serbo-yougoslaves. Deux observateurs de l'OSCE, un Danois et un Britannique, ont été passés à tabac à Prizren par des civils serbes le 1er mars. A Vaganica, 2000 personnes, dont des responsables de l'UCK, ont assisté le 1er mars à l'enterrement de deux combattants de l'UCK tués le 27 février par les forces serbes. Le 2 mars, les forces serbo-yougoslaves ont bombardé plusieurs villages de la région, pris celui de Gajre, et massé des troupes et des chars sur la frontière, entre Kacanik et Jankovic, en minant un pont frontalier. Des combats ont également éclaté près de Klina, après que l'UCK ait attaqué un convoi militaire, et sur le mont Cicavicca, où les forces serbo-yougoslaves ont attaqué trois villages.

(ATS 4.3) Des troupes de l'OTAN et des forces serbo-yougoslaves ont frôlé l'affrontement armé sur la frontière entre la Kosove et la Macédoine lors de l'immobilisation par les autorités serbes de 21 vérificateurs de l'OSCE à un poste-frontière. Le commandement de l'OTAN a alors donné l'ordre à deux unités britannique et italienne (600 hommes) de charger leurs armes et de se préparer à secourir les vérificateurs de l'OSCE.

(AFP, Reuters 1.3) Deux Albanais ont été tués et un autre a été bléssé par balles le 28 février dans un attentat commis contre un café du centre de Prishtine. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé le 1er mars que la situation en Kosove était "à très hauts risques". Le corps d'un bûcheron serbe enlevé par l'UCK le 27 février a été restitué par l'UCK, et un autre bûcheron enlevé a été libéré. Les deux étaient originaires d'Orahovac où la situation était particulièrement tendue le 1er mars, 300 policiers serbes patrouillant dans les rues. De source albanaise, on signale que les villages de Rezance et de Krivenik ont été encerclés par les forces serbes, que 3000 villageois ont fui Kacanik après des combats qui ont fait un mort dans chaque camp, et que des bomnardements sporadiques se sont produits le 1er mars dans la région de Vucitrn

(Reuters 2.3) De source serbe, on annonce que des combattants de l'UCK ont attaqué des unités de l'armée fédérale yougoslave dans la région de la frontière avec la Macédoine, le 2 mars, et que les accrochages ont duré plusieurs heures, avant que les "terroristes" soient "écrasés". Dans la région, plusieurs centaines d'Albanais campent dans les bois depuis deux nuit après avoir fui leur village. Des tirs d'obus retentissent dans les environs.

(AFP, AP 4.3) Les forces serbo-yougoslaves et l'UCK se sont affrontées le 4 mars à Djurdica, que les forces gouvernementales ont tenté d'investir avant d'y renoncer. Des échances de tirs ont en outre eu lieu sur la route entre Komorane et Pec, et l'armée a pilonné plusieurs positions de l'UCK. L'armée fédérale yougoslave a par ailleurs renforcé sa présence sur la frontière entre la Kosove et le Montenegro. Trois Serbes ont été tués dans la nuit du 3 au 4 mars, lors d'accrochages avec l'UCK dans la région de Vucitrn (deux civils tués près de Mijalic) et dans la région de Podujevo (un policier tué). Dans le sud de la Kosove, la recrudescence des combats a poussé 4000 personnes à fuir leurs foyers, selon le HCR. Un convoi yougoslave de 15 véhicules a rejoint Urosevac. Les Albanais ont abandonné Mihalic, Drvare et Resnik. L'UCK a appelé les habitants de Kacanik, à la frontière avec la Macédoine, a rester chez eux et les a assuré de sa protection. A Gnjilane, sept Albanais ont été condamnés le 4 mars à des peines allant jusqu'à quatre ans de prison pour avoir rallié l'UCK et participé à des attaques contre les forces gouvernementales.

(AFP 4.3, 5.3) Des combats ont opposé l'armée yougoslave et l'UCK le 4 mars entre Komorane et Pec, près de Drurdjica, que les forces serbo-yougoslave ont tenté d'investir, sans y parvenir. Des échanges de tirs se sont également produits à Negrovce. L'UCK a concentré des forces dans la Drenice afin d'empêcher le passage d'un convoi de l'armée yougoslave, finalement reporté. Onze policiers serbes ont été blessés dans une embuscade tendue par l'UCK près de Magura, le 5 mars. A Belgrade, la police a lancé un avis de recherche contre le chef de l'UCK, Hashim Thaçi, condamné à 10 ans de prison en juillet 1997 à Prishtine pour "terrorisme". L'armée et la police ont déployé une vingtaine de chars et de véhicules blindés près de Vernica.

(ATS 5.3) Six Serbes ont été blessés le 5 mars dans un attentat à la grenade contre un restaurant de Pec. Les combats se poursuivent par ailleurs, et au moins onte policiers ont été blessés lors de l'attaque dun convoi de ravitaillement de la police par l'UCK.

(ATS 6.3) Des milliers d'Albanais ont rendu hommage à Prekza à l'un des chefs de l'UCK, Adem Jashar, abattu il y a un an par les forces serbes. La cérémonie s'est déroulée à quelques centaines de mètres d'une usine de munitions gardée par des soldats yougoslaves, et en présence d'observateurs de l'OSCE qui avaient négocié avec les autorités serbes pour qu'elles tolèrent la manifestation.

(AP 7.3) Deux policiers serbes ont été tués et un troisième blessé le 7 mars dans la banlieue de Prishtine par un Albanais protégeant son fils, que les policiers venaient arrêter pour cambriolage.

(AP, Reuters 8.3) Des combats ont éclaté le 8 mars dans la région de Kacanik, à la frontière de la Macédoine. De source albanaise, on annonce un mort et quatre blessés dans les rangs de l'UCK, et un nombre indéterminé de victimes côtés serbe. Des renforts de police serbe et de l'armée yougoslave se dirigeaient vers la zone des combats. Des affrontements se sont également produits dans la région de Vucitrn. "La situation devient de plus en plus grave" et il y a "pas mal de combats", a déclaré le chef de la mission de vérification de l'OSCE, William Walker. Près de Stuble, deux policiers serbes ont été tués et trois autres grièvement blessés par l'explosion d'une mine de l'UCK au passage de leur patrouille.

(AFP, AP 10.3, 13.3) La police serbe a lancé des mandats d'arr'et contre huit membres de l'UCK, dont trois négociateurs présents aux pourparlers de Rambouillet, Hashim Thaçi, coordonnateur de la délégation albanaise et désigné par l'UCK pour former un gouvernement provisoire de Kosove, ainsi que Jakup Krasniqi et Ram Buja. Les huit hommes recherchés par la Serbie le sont sous l'accusation d'homicide, d'attaques contre la police et l'armée et d'enlèvement de civils. Tous ont déjà été jugés et condamnés par contumace. Hashim Thaci a été condamné en 1997 à dix ans de prison, Jakup Krasniqi à 12 ans de prison et Rame Buja à 18 ans. Les autres personnes concernées ont été condamnées à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison (pour Jakup Nure et Samu Ljustak). Le 12 mars, la police serbe a lancé de nouveaux mandats d'arrêt contre le commandant en chef de l'UCK, Suleyman "Sultan" Selimi, et cinq autres responsables de l'organisation.

(ATS 8.3, 9.3 AFP 10.3) Des combats ont opposé le 9 mars l'UCK aux forces serbo-yougoslaves dans le sud de la Kosove, près de la frontière macédonienne. Le 8 mars, des combats avaient déjà éclaté dans la région, notamment à Straza, Ivaja, Gajre et Globocica, et un convoi du HCR devant évacuer 200 personnes vers le nord a du être annulé. Des habitants de plusieurs villages près de Vucitrn ont été contraints de fuir devant les forces serbo-yougoslaves. Plusieurs maisons ont été incendiées à Pirca. Les forces serbo-yougoslaves ont lancé le 9 mars une opération contre des positions de l'UCK au nord de Prishtine.

(AP, AFP, Reuters 9.3, 10.3, 11.3) De source albanaise, on annonce le 9 mars que cinq policiers serbes ont été tués par l'UCK dans le nord. Les forces serbo-yougoslaves tentent de repousser l'UCK de cinq villages de la région de Vucitrn. Des combats ont éclaté le 10 mars près de Trpeza, dans la région de Malisevo. Le village d'Ivaja, près de la frontière macédonienne, a été bombardé le 9 mars par les forces serbes et en grande partie détruit, et ses 400 habitants ont pris la fuite, mais ont été interceptés par les forces serbes, qui ont regroupé les hommes et en détenaient toujours 35 le 10 mars. Un civil a été tué et un autre grièvement blessé après avoir été battu par des soldats serbes à la recherche de combattants de l'UCK. Les forces serbo-yougoslaves ont lancé une offensive dans le sud de la Kosove, appuyée par des chards et de l'artillerie lourde, pour prendre le contrôle de la zone frontalière de la Macédoine. Quatre villages étaient en flammes le 10 mars près de la frontière. Ivaja, Gajre, Llac, Straza et Pustenik ont été abandonnés par leurs habitants, lesquels se sont soit réfugiés à Kacanik, soit cachés dans les forêts de la région. De source albanaise, on annonce que trois combattants de l'UCK ont été tués et quatre autres blessés le 9 mars dans le secteur.

(AP 10.3) La justice serbe a annoncé le 10 mars qu'aucune charge ne sera retenue contre les policiers impliqués dans le massacre de Racak, le 15 janvier. Le bureau du Procureur a conclu qu'il n'y avait pas eu de massacre et que les 45 victimes avaient été tuées au combat après avoir attaqué une unité de la police serbe en service régulier.

(AFP, ATS 10.3, 11.3, 12.3) Des échanges de tirs ont eu lieu le 10 mars dans la région de Malisevo (centre), entre la police serbe et des combattants de l'UCK. L'armée fédérale a tiré au canon de char le 11 mars contre des positions de l'UCK dans le sud-ouest. Selon les "vérificateurs" de l'OSCE, les forces de sécurité serbes se livrent à des opérations de ratissage dans plusieurs des villages des environs de Prizren, et quatre corps ont été découverts dans le secteur.

(Reuters, AFP 12.3) Les forces serbo-yougoslaves ont pilonné le 11 mars le village de Jeskov (sud), contrôlé par l'UCK, où sept membres de l'UCK ont été tués. et sont entrées dans Hoca Zagraska, provoquant un nouvel exode de civils. Des tirs d'obus ont également été constatés dans la région de Vucitrn, et une offensive est en cours contre deux bastions de l'UCK près d'Osljane, bombardée le 11 mars. Des accrochages entre policiers serbes et UCK se sont produits près de Podujevo (nord). Trois policiers ont été blessés. Selon le Conseil pour le défense des droits de l'Homme, 226 personnes, dont 23 enfants, ont été tuées en Kosove depuis le 1er janvier.

(AFP, Reuters 13.3) Trois attentats à la bombe ont fait sept morts et une soixante de blessés le 13 mars à Podujevo (trois morts, dont un Albanais, dans deux attentats distincts, l'un à proximité du sièfe de la police) et sur la place du marché de Kosovska Mitrovica (quatre morts).

(AP, AFP 14.3, 15.3) Les forces serbo-yougoslaves ont incendié plus de 25 maisons dans des villages du nord-ouest de Kosove, près de Vucitrn, en représailles après la mort de deux civils serbes. Le 15, les forces serbo-yougoslaves continuaient de refouler vers l'ouest les combattants de l'UCK dans cette région, en ratissant les villages le long de la route de Prishtine à Mitrovica, en minant les accès à certains villages et en détruisant des maisons. Au dessus de la Drenice, des combats ont eu lieu sur le mont Cicavica. Des affrontements faisaient également rage le 13 morts le long de la frontiière albanaise et dans la région de Prizren (nord-ouest). Des tirs d'artillerie lourde ont été constatés au sud de Kosovska Mitrovica. Des escarmouches se sont produites dans la nuit du 14 au 15 à Luzane, où des maisons ont été incendiées. Quatre Albanais ont été abattus le 14 mars par des policiers serbes à Grajovac, et quatre membres de l'UCK ont été tués le 13 dans le secteur de Dus-Svrhe. Le 15, un convoi d'une centaine de véhicules, dont des blindés, est entré en Kosove depuis le nord de la Serbie. La nuit précédente, l'UCK a attaqué un poste de police serbe à Luzane.

(AFP 15.3) Depuis la conférence de Rambouillet, l'armée yougoslave et la police serbe ont réussi à "sécuriser" les frontières et les grands axes routiers de Kosove, mais n'a pu empêcher l'UCK de se renforcer dans la Drenice. Les 40'000 soldats et policiers ont notamment chassé l'UCK de la zone de Kacanik isolé la bande frontière avec la Macédoine, de Djankovic à Glbocica et repris le contrôle de l'axe routier Prishtine-Kosovska Mitrovica. Les forces de Belgrade ont en outre isolé la Drenice du reste de la Kosove. Le 15 mars, des combats à l'arme lourde et à la mitrailleuse étaient signalés à l'ouest de Vucitrn.

(AFP, Reuters 16.3, 17.3) L'armée fédérale yougoslave acheminait le 16 mars des renforts dans le nord de la Kosove, vers Kosovska Mitrovica, région dans laquelle trois villages albanais et des positions de l'UCK ont été attaqués. De source albanaise, on annonce qu'une quinzaine de villages des environs de Vucitrn ont été bombardés le 16 mars, des bombardements et des tirs d'armes légères se poursuivant dans le secteur le 17 mars. Des tirs d'artillerie et d'armes automatiques ont été signalés dans le secteur de Grabovac (centre-est). A Srbica, dans la Drenice, des renforts de blindés ont été déployés. Des journalistes ont indiqué avoir entendu des tirs d'artillerie et vu des colonnes de fumée s'échapper du village de Glavotina. Les habitants du village de Lebane, où un incident armé a éclaté entre l'armée yougoslave et l'UCK le 15 mars, ont commencé à fuir le village le 16. Environ 9000 personnes ont fui les 14 et 15 mars les villages bombardés par les forces serbes, ou théâtre d'affrontements entre elles et l'UCK, dans la région de Vucitrn.. Au moins 1500 personnes ont fuit la région de Sibovac le 16 mars. En un mois, environ 25'000 personnes ont fui le secteur de Vucitrn. Le porte-parole du HCR, Kris Janowski, a déclaré que les combats qui se déroulent en Kosove étaient les plus violents depuis la fin octobre. Selon le Pentagone américain, quelque 30'000 hommes, des chars et des missiles ont été envoyée en Kosove ou à son périmètre immédiat par les autorités serbes et yougoslaves afin de "se préparer à la guerre" avec l'OTAN. Un train transportant des chars d'assaut et des véhicules de transport de troupes est entré le 16 mars en Kosove, où la défense anti-aérienne a été renforcée. L'armée fédérale a annoncé un "exercice" dans la région de Djakovica et a renforcé sa présence le long de la frontière macédonienne. Un responsable de l'OTAN a déclaré le 17 mars qu'il était peu probable que la Yougoslavie s'en prenne aux troupes de l'Alliance stationnée en Macédoine, ou à la Macédoine elle-même, ou à l'Albanie, mais qu'il était probable qu'une offensive générale contre l'UCK était en passe d'être lancée. Le 17, des combats ont opposé des garde-frontières yougoslaves à l'UCK à la frontière albanaise. Les affrontements ont fait un mort et 30 blessés côté albanais. Une patrouille de la police serbe a été attaqués entre Ponosevac et Djakovica par l'UCK. Dans la matinée, le village de Dencuk, dans la région de Vuctirn (nord) a été attaqué par les forces serbo-yougoslaves. Les corps de trois Albanais tués par balles ont été découverts près de Tomanci (nord-ouest).

(Reuters, AFP 17.3) Les 45 villageois massacrée à la mi-janvier à Racak ont été victimes d'un "crime contre l'humanité", mais il n'a pas été possible d'en désigner les responsables, selon le rapport des experts finlandais mandatés par l'Union européenne, qui ont autopsié 40 des corps. Pour les Albanais et le chef de la mission internationale, William Walker, les villageois de Racak ont été massacrés par les Serbes, lesquels ont affirmé qu'ils avaient été abattus dans des combats, puis utilisés par l'UCK pour faire croire à un massacre de civils. Le terme même de "massacre" n'a pas été utilisé par les médecins légistes, qui estiment cependant que "le plus vraisemblable " est que les victimes sont des "civils non armés". La président de l'équipe des légistes, Helena Ranta, a démenti que les corps aient été mutilés. Quant à la justice serbe, elle a fait savoir que le procureur de la République à Prishtine n'avait pas trouvé "d'éléments pour engager des poursuites judiciaires contre des membres de la police".

(Reuters 20.3, AFP 21.3, 22.3) Les combats se sont intensifiés le 20 mars, alors que les observateurs de l'OSCE quittaient tous la Kosove, la menace de frappes aériennes de l'OTAN se précisant ("ce sera une question de jours", a menacé le ministre beitannique des Affaires étrangères Robin Cook) après l'échec de la conférence de Paris. Les ambassades occidentales ont évacué la majorité de leur personnel, pour la même raison. Les forces serbes ont bloqué le 20 mars la route Prishtine-Belgrade après une attaque de l'UCK contre le commissariat de Luzane. Les media serbes ont signalé des attaques de l'UCK les 19 et 20 mars contre des positions de la police serbe à Glogovac et Srbica. Sept combattants de l'UCK et un policier serbe ont été tués dans ces attaques près de Srbica, et un policier près de Luzane. Dans la Drenice, les civils fuient en masse les villages de l'ouest de Srbica et selon les habitants, des paramilitaires serbes se sont livréàs à des exécutions sommaires. Le 21 mars, les combats se sont poursuivis, notamment dans la Drenice, où le HCR a envoyé un convoi d'aide pour secourir environ 9000 personnes chassées de leurs villages par les combats. Les forces serbo-yougoslaves ont attaqué les villages de Trstenik, Lausa et Prekaz, et l'UCK a riposté, attaquant également les forces serbes dans le nord et le centre, notamment le long de la route Prishtine-Podujevo. L'UCK a attaqué une patrouille de police près de Srbica et miné un pont près de Stari Poklek. Quatre policiers serbes ont été tués et un autre blessé dans une fusillade à Prishtine. Le 22 mars, de nouveaux combats ont opposé forces serbes et UCK dans la Drenice et autour de Suva Reka. Les villages de Pecane, Slapuzane, Studencane et Racane ont été bombardés par les forces serbes et un convoi militaire yougoislave a été acheminé de Prishtine vers la Drenice. Les forces serbo-yougoslaves ont poursuivi leur avancée au nord et au nord-ouest de Prishtine, bombardant des maisons autour de Konjusevac et avançant dans la vallée de Lapastica. Dans la Drenice, le village de Gornja Klina a été incendié. De source albanaise, on annonce que huit personnes ont été et dix autres blessées en deux jours autour de Srbica, et que 15'000 personnes ont été chassées de chez elles dans la région. Le HCR évalue à 25'000 le nombre des personnes déplacées dans la Drenice.

(Vreme 7.6.01) Un charnier a été découvert le 2 juin 2001 près de Zemun. Il pourrait contenir les corps qui avaient été retrouvés, en avril 1999, dans un fourgon frigorifique contenant une cinquantaine de corps d'enfants, de femmes et d'hommes, immergé dans le Danube dans la nuit du 20 au 21 mars 1999, près de Tekija. Les corps avaient ensuite été enlevés du fourgon et avaient disparu. L'affaire avait ressurgi le 8 mai 2001 avec l'ouverture d'une enquête sur ordre du procureur de Negotin. Le 30 mai, le ministre serbe de l'Intérieur, Dusan Mihailovic, informait les députés que le fourgon retiré du Danube contenait 86 corps et que le lieu de leur inhumation avait été repéré. 83 corps ont été retrouvés à Zemun : des femmes, des enfants, des vieillards, et des hommes portant l'uniforme de l'UCK. Il pourrait s'agir de personnes originaires de la région de Pec, en Kosove. Presque tous les corps portaient des traces de torture. Selon les autorités serbes, cette affaire ne serait pas le seule du genre.

(Reuters 22.3) L'offensive serbo-yougoslave en Kosove pourrait, selon les analystes occidentaux, avoir plus pour objectif d'anticiper une partition de la Kosove en une région serbe, au nord et à l'ouest, et une région albanaise, que celui, officiellement affiché, de détruire l'UCK. L'offensive lancée le 20 mars dans le Drenice, s'ajoutant aux attaques précédentes contre les zones de Vucitrn et de Podujevo, s'inscriraient dans cet objectif, Milosevic sachant que l'"Occident" ne peut pas, politiquement, le laisser vider la Kosove de ses deux millions d'Albanais. Les mines et centrales électriques, les routes et lignes ferroviaires, sont concentrées dans un couloir entre Prishtine et Podujevo et Mitrovica au nord. Les hauts lieux symboliques (historiques et religieux) se trouvent à l'Ouest. Le Kosovo serbe de l'ouest est relié au Kosovo serbe du nord par Pec. Une partition laisserait aux Serbes tout ce qui à l'ouest de l'axe Pec Djakovica, tout ce qui est nord de l'axe Pec Prishtine et tout le territoire compris entre Prishtine, Vucitrn, Mitrovica et Podujevo. La stratégie de Belgrade consisterait à vider ces zones des Albanais et à masser des troupes (ou des milices) pour les empêcher d'y revenir. Le reste de la Kosove pourrait alors être "abandonné" aux Albanais.

(Reuters, AFP 22.3) Deux personnes ont été blessées le 22 mars dans un attentat à la bombe contre un café de Prishtine. Des centaines de personnes ont en outre fui le quartier de Matlcane après que s'y soient produits des mouvements de troupe et une fusillade. Au moins 16 Albanais ont été tués au cours des trois derniers jours lors de combats dans la Drenica (centre) entre forces serbes et combattants de l'UCK, a annoncé le 22 mars le Comité albanais de défense des droits de l'Homme, qui craint que le nombre de victimes ne soit plus élevé encore.

(ATS 23.3) Un attentat à la bombe et une attaque à l'arme automatique contre deux cafés albanais ont fait 3 morts et 4 blessés à Pristina, hef-lieu de la province du Kosovo. Dans le centre de Pristina, des journalistes ont vu des policiers serbes mettant en joue des personnes. D'autres policiers étaient déployés dans les principales artères de la ville.

(Reuters, AFP, AP 23.3) Trois personnes ont été tuées et trois autres blessées dans des tirs et un attentat à la bombe contre deux cafés albanais le 22 mars à Prishtine, où une opération lancée par la police serbe a provoqué la fuite de plusieurs centaines d'habitants albanais du quartier de Maticane. En outre, un policier a été tué lors d'une offensive serbo-yougoslave contre l'UCK, sur la route menant de Prishtine à Podujevo. Les combats se sont par ailleurs poursuivis dans le nord et des villages ont été bombardés sur les versants de la montagne Cicavica. De source serbe, on annonce des combats (victorieux) dans la région de Podujevo, et la poursuite de l'offensive dans la Drenice. De source albanaise, on annonce que 11 personnes au moins, dont un Serbe (à Suva Reka), ont été tuées le 22 mars, et au moins 16 Albanais depuis le 20 dans la seule Drenice, que 25'000 personnes auraient fui. Les forces serbo-yougoslaves se sont renforcées en Kosove, où l'armée fédérale a notamment déployé des missiles sol-air et sol-sol et des canons de DCA, ainsi que des chars lourds. La radio macédonienne a annoncé la fermeture des deux points de passage entre la Kosove et la Macédoine, malgré la présence de 2000 réfugiés dans le no-mans'land.

(AFP, AP 23.3, 24.3) L'échec de la "mission de la dernière chance" entamée par Richard Holbrooke à Belgrade, pour tenter de faire accepter à Slobodan Milosevic le plan de paix issu de Rambouillet, a accéléré les préparatifs de guerre et les prises de précautions diverses : Le gouvernement yougoslave a décrété le 23 mars l'état d'urgence (que le Monténégro, pour sa part, a décidé d'ignorer, et qualifie d'"illégal"), et le président Milosevic a appelé le 24 mars le peuple yougoslave à se tenmir pr^^et à défendre le pays "par tous les moyens". Les compagnies aériennes Air France, Swissair, Lufthansa et British Airways ont annoncé le 23 mars l'annulation pour des durées indéterminées de leurs vols pour Belgrade. Tous les délégués des organisations humanitaire de l'ONU (HCR, PAM, UNICEF) ont évacué la Kosove, où cependant le CICR a décidé de rester, tout en réduisant son dispositif à Prishtine. Les mesures de sécurité ont été renforcées dans les aéroports du sud-est de l'Italie. L'Albanie a déployé le long de sa frontière avec la Kosove "le plus important dispositif militaire" mis en place depuis la Seconde guerre mondiale. La Macédoine a fermé sa frontière avec la Kosove. Le 23 mars au soir, le secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, a donné l'ordre au général Wesley Clark de mettre en oeuvre des frappes aériennes contre la Yougoslavie

(AFP 24.3) De source albanaise, on annonce que des villages ont été bombardés par les forces serbo-yougoslaves dans les régions de Podujevo, Vucitrn et Kacanik. Le Centre d'information albanais (KIC) de Prishtine annonce que 30 Albanais ont été tués et plus de 20 blessés en trois jours.

La guerre de l'OTAN

Les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie (cartographie du Monde Diplomatique)

(ATS 25.3) L'Albanie a dénoncé le 25 mars des attaques des forces serbes qui auraient tiré au mortier et à l'arme automatique sur un village albanais, depuis la Kosove. Un soldat albanais a été blessé lors d'un accrochage à la frontière et plusieurs maisons du village de Vicidol ont été touchées par des tirs.

(AP 24.3) L'OTAN a commencé le 24 mars à bombarder la Yougoslavie, en affirmant ne viser que des sites miliotaires. Une vingtaine de sites ont été pris pour cible en Serbie (à Belgrade, Batajnica, Kragujevac, Uzice, Novi Sad, Pancevo), Kosove (à Prishtine, Kursumalija) et au Monténégro (à Danilovgrad et Podgorica). Les aéropoprts de Belgrade-Batajnica, de Prishtine-Slatina et de Podgorica ont été bombardés. L'agence yougoslave Tanjug annonce que les espaces aériens de la Croatie, de la Hongrie, de l'Albanie et de la Bosnie ont été utilisés par l'OTAN pour bombarder la Yougoslavie. Des combats aériens ont opposé l'aviation yougoslave et celle de l'OTAN, le secrétaire d'Etat américain à la Défense affirmant que tous les appareils alliés sont "rentrés saufs". De source américaine, on annonce qu'un appareil yougoslave a été abattu. De source serbe, on annonce qu'un avion allié a été abattu. Cette information a été apparemment confirmée par un informateur depuis la base de l'OTAN à Vicenza, en Italie, qui a précisé que l'appareil, dont il n'a pu donner le type, a été abattu au nord de la Kosove.

(AP, Reuters 25.3) Alors que le Conseiller à la sécurité du président américain Clinton déclarait le 24 mars que les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie n'étaient "pas une opération d'une nuit" et pourraient se poursuivre, L'OTAN a démenti qu'un appareil allié participant aux bombardements ait été abattu au dessus de la Kosove. Selon l'armée yougoslave, les raids de l'OTAN ont fait des morts et des blessés civils, notamment, selon Tanjug, des "réfugiés" hébergés provisoirement dans des casernes. Tanjug annonce également que quatre soldats yougoslaves ont été blessés, dont trois à Podgorica, au Monténégro. Le vice-Premier ministre yougoslave Vuk Draskovic a pour sa part annoncé 10 morts et 38 blessés dans les bombardements du 24. Le représentant yougoslave auprès des Nations Unies à Genève, Branko Brankovic, a accusé l'OTAN de "crimes contre l'humanité" et affirmé que le peuple yougoslave, comme "l'héroïque peuple vietnamien", résisterait aux "hordes américaines". L'Ambassadeur a accusé les USA d'avoir "brutalement détruit" la Charte des Nations Unies en lançant une "agression barbare" contre un Etat souverain, et a comparé l'OTAN au IIIème Reich nazi. Le dirigeant paramilitaire serbe Arkan a annoncé le 25 mars qu'il reconstituait sa "Garde de volontaires serbes", un groupe paramilitaire impliqué dans des massacres en Croatie et en Bosnie. Le ministère serbe de l'Information a annoncé le même jour l'expulsion de tous les journalistes originaires des pays participant aux bombardements de l'OTAN, mais le gouvernement fédéral a annoncé que tous les journalistes, quelle que soit leur nationalités, étaient les bienvenus à condition qu'ils soient "objectifs".

(AP 26.3) Selon l'OTAN, plus de 40 cibles ont été frappées le 24 mars en Yougoslavie, dont au moins une usine d'armement, une centrale électrique, l'aéroport militaire de Batajnica, et une usine aéronotique à Pancevo, et trois ou quatre chasseurs yougoslaves ont été abattus, ainsi quepeut-être deux détruits au sol. L'OTAN a annoncé avoir effectué 400 sorties et frappé 55 civles en deux jours (les 24 et 25 mars). Les sources yougoslaves font état, pour le 24 mars,d'une cinquantaine de cibles touchées et de dix civils tués et 60 blessés, mais d'un impact "minime" des premières frappes de l'OTAN.

(AP, AFP 26.3) Les frappea aériennes ont repris sur la Yougoslavie dans la nuit du 26 au 27 mars. Selon le Pentagone américain, le 20 % de ces frappes se seraient concentrées sur les forces serbes engagées en Kosove. Les bombardements ont notamment visé Prishtine, Djakovica et Kosovska Mitrovica en Kosove, Nis et la périphérie de Belgrade en Serbie, des installations réputées militaires à Kumbor, Radanovici, Masline, Danilovgrad, Podgorica-Golubovci et Ulcinj au Monténégro. Prishtine a été particulièrement visée dans la nuit du 25 au 26, une quinzaine d'explosions ont été entendues. La ville de Gnjilane, à moins de 50 kilomètres de Prishtine, a également été visée, ainsi que Prizren, Kosovska Mitrovica et Djakovica. Le gouvernement serbe a annoncé des victimes civiles au sein de la population civile, et qu'un missile de l'OTAN manquant sa cible avait touché un quartier ancien de Djakovica. Une usine pharmaceutique dfe la périphérie de Belgrade a été touchée et un nuage de matières toxiques s'est échappé, se dirigeant vers Batajnica. Un dépôt de produits chimiques a également été touché à Sremcica, et un autre nuage de matières toxiques s'en est échappé, se dirigeant vers Kievo et Zeleznik. L'agence yougoslave Tanjug a annoncé que deux avions de l'OTANM avaient été abattus par la DCA, la télévision serbe a annoncé qu'un troisième avion allié avait été abattu au-dessus de la Kosove, l'OTAN ayant démenti toute perte. A Prishtine, profitant des bombardements, des bandes de pillards ont dévasté des magasins et brisé les fenêtres des appartements. Des crépitements d'armes automatiques ont été entendus toute la nuit

(AP, Reuters 26.3) L'OTAN annonce avoir abattu deux migs-29 yougoslaves qui, selon l'Alliance, tentaient d'attaquer des forces de maintien de la paix en Bosnie. Dans une lettre faxée aux media, les ouvriers de l'usine automobile Zastava, à Kragujevac, qui abrite aussi des uniotés de production mulitaire, ont fait savoir qu'ils ignoreraient les sirènes d'alerte et resteraient sur place avec leurs famille : "ce bouclier humain potègera l'usine 24 heures sur 24, tant que se poursuivront les attaques contre notre pays", écrivent les ouvriers.

(Reuters, AP, AFP 26.3) Les forces serbes ont bombardé le 25 mars deux villages du nord-est de l'Albanie et attaqué le village de Goden en Kosove, selon le secrétaire britannique à la Défense George Robertson. Le gouvernement albanais et le HCR font état de l'exécution de vingt Albanais (intellectuels et enseignants) par les forces serbes le 25 mars, à Goden, le village ayant ensuite été incendié. 174 réfugiés venant des villages de Goden, Prush et Zylfaj sont arrivés en Albanie. De source serbe, on annonce que l'UCK a lancé plusieurs attaques contre les forces serbo-yougoslaves à Djakovica, Orahovac, Zrze et Podrine, faisant deux morts au sein de la police, et où, selon des sources albanaises, des personnalités albanaises (comme Veton Surroi) étaient visées par des opérations policières, faisant deux morts, un responsable de la LDK à Kosovska Mitrovica et un syndicaliste. L'avocat Bajram Kelmendi aurait été arrêté dans la nuit du 24 au 25 mars avec ses deux fils, et les bureaux d'Ibrahim Rugova saccagés. Enfin, selon le ministre albanais de l'Information, les forces serbes ont bombardé le village de Goden, dans la région de Tropoja, et 200 personnes ont passé la frontière pour se réfugier en Albanie. De source albanaise on annonce que 20'000 civils albanais ont été pris dans une rafle serbe à Qirez.

(AP, Reuters, AFP 26.3, 27.3) De source albanaise (Kosovapress), des migs de l'armée fédérale ont attaqué le 26 mars les villages de Klecke et Divjake (centre), et la veille les environs de Podujevo (nord), alors que l'artillerie bombarderait les villages d'Orlat, Negrac, Trpeza et Llapushnik, dans la Drenice. 30 civils auraient été massacrés les 25 et 26 mars à Suva Reka, et 20 autres le 25 dans la région d'Orahovac, après l'incendie des villages de Goden, Prush et Zylfaj. Deux personnes auraient été abattues à Djakovica. Selon le ministre albanais de l'Information, Musa Ulqini, près de 15'000 Albanais du nord de la Kosove fuyaient l'offensive serbe en direction de Srbica, dans la Drenice, où 22'000 personnes seraient encerclées par les forces serbo-yougoslaves près de Cirez. De source albanaise, on signale que des marques ont été apposées à Prishtine sur les portes des habitations serbes pour en identifier les occupants lors des "pogroms" anti-albanais et que les magasins sont pillés. L'avocat Bajram Kelmendi et ses deux fils auraient été abattus le 25 mars après avoir été enlevés la veille. Le porter du quotidien "Koha Dittore" a été abattu, les locaux du journal "Kosova Sot" ont été détruits.

(AFP 25.3, 26.3) Le vice-Premier ministre serbe Vojislav Seselj a appelé le 25 mars les Serbes du monde entier à "frapper les intérêts américains par tous les moyens". Le président Milosevic a pour sa part dénoncé "les frappes criminelles des forces aériennes de l'agresseur". Des dizaines de journalistes étrangers, notamment ceux originaires des pays participant aux bombardements de l'OTAN, ont été expulsés le 25 mars vers la Macédoine. Les chambres d'hôtel de nombreux autres ont été perquisitionnées, leurs véhicules endommagés, leurs passeports confisqués, leur matériel mis sous scellés. Des journalistes, notamment français et américains, ont également été menacés par des policiers et des militaires, mais également par des civils les rendant complices de leurs gouvernements respectifs.

(ATS, AFP 26.3, 27.3, 28.3, Le Monde 27.3 Les frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie se sont poursuivies les 26, 27 et 28 mars, notamment sur des objectifs dans les environs de Belgrade et de Prishtine, pendant que les forces serbo-yougoslaves accroissaient leur pression contre les Albanais en Kosove. Le 26, 40 % des objectifs visés se trouvaient en Kosove (un pourcentage double de celui des deux jours précédents). Deux MIG-29 serbes qui avaient violé l'espace aérien bosniaque, probablement pour attaquer les troupes de l'OTAN en Bosnie, ont été abattus le 26 mars par l'OTAN et leurs pilotes capturés. Un avion de l'OTAN (un "appareil furtif" F-117 américain) a été abattu par les Serbes dans la nuit du 27 au 28 mars, mais son pilote a pu être "récupéré" par un commando. De source russe, on a déclaré que les deux premiers jours de raids de l'OTAN avaient fait plus de 100 morts et 400 blessés. Selon l'OTAN, l'armée yougoslave a bombardé deux villages dans le nord-est de l'Albanie et Belgrade s'est, selon le ministre britannique de la Défense, lancée dans une répression "de grande envergure en Kosove". 2000 personnes ont fui en 24 heures la région du Sandjak, entre la Serbie et le Monténégro. Une grande partie d'entre elles cherchent, selon le HCR, à échapper à la mobilisation serbe.

(ATS, AFP 26.3, 27.3 28.3, Le Monde 27.3) De source albanaise, on a affirmé que des forces serbes avaient massacré 50 Albanais dans les villes de Suva, Reka et Orahovac (sud-ouest). Selon des témoignages de réfugiés, une vingtaine de villageois ont été massacrés le 26 à Goden (sud-ouest). Un avocat kosovar célèbre, Bajram Kelmendi, et ses deux fils, ont été retrouvés morts à Prishtine après avoir été enlevés dans la nuit du 24 au 25 mars. Le porte-parole du Département d'Etat américain James Rubin a fait état de témoignages selon lesquels les soldats ou les paramilitaires serbes séparaient de leur familles les hommes "en âge de pprter les armes", comme ils le faisaient en Bosnie avec les musulmans avant de les massacrer. L'Union européenne a mis en cause dans un communiqué du 26 mars "les forces de sécurité serbes et des civils masqués qui pourraient appartenir à des groupes paramilitaires" et dénonce "les atrocités perpétrées contre des personnalités politiques albanaises du Kosovo, des avocats et autres citoyens du Kosovo" maltraités, faits prisonniers, blessés ou tués.

(IWPR 13.2.02) Selon des témoignages transmis au Tribunal pénal international, 48 Albanaises et Albanais de Kosove ont été massacrée le 26 mars 1999 dans un restaurant de Suhareka (sud-est) par des militaires serbes. Les corps des victimes de ce massacre ont été emportée en Serbie (une femme et son fils, donnés pour morts mais n'étant que blessés, ont pu s'échapper du camion qui les tranmsportait). Les passeports des victimes ont été retrouvés en 2001 dans un charnier en Batajnica, près de Belgrade.

(AP, AFP 27.3) Selon Ramush Hajredinaj, commandant régional de l'UCK, la situation humanitaire est "catastrophique" en Kosove, et une "opération sur le terrain" de l'OTAN est indispensable. Ramush Hajredinaj a fait état de disparitions, d'exécusions, de recours à des "boucliers humains". Pec et Djakovica seraient en flammes. A Djakovica, où des exécutions de civils se produiraient, "un tiers de la ville est brûlée et pillée". 3000 résufiés sont arrivés dans la zone montagneuse proche de l'Albanie. Dans la Drenice, la situation serait particulièrement grave, et "plus de 20'000 otages" seraient encerclés par les forces serbo-yougoslaves. A Prishtine, une vingtaine de personnes sont portées disparues. Le porte-parole de l'OTAN, Jamie Shea, a déclaré qu'un "nombre croissant d'informations laisse à penser qu'une opération de "nettoyage éthnique" est en cours" en Kosove.

(AFP 10.4.99) Le rescapé, grièvement blessé, d'un massacre commis par les forces serbes le 27 mars à Krusa, au sud d'Orahovac, a raconté ce massacre, dont il affirme être le seul homme survivant. Le 27 mars, les forces serbes ont investi le village, désigné comme une base de l'UCK. Les Serbes ont "enfoncé les portes des maisons à coup de cirsse et fait sortir les habitants, séparant les femmes des hommes". Ils ont ensuite mitraillé ceux-ci, en tuant une quinzaine, puis arrosant les corps (et les blessés) d'essence, et y mettant le feu. Une femme rescapés du massacre a ajouté que quatre femmes avaient été tuées à le grenade, et quatre jeunes filles enlevées, et sans doute violées.

(AFP, Reuters 27.3, 28.3) L'OTAN a lancé le 27 mars de nouvelles frappes contre la Yougoslavie, et annoncé passer à la deuxième phase de l'opération "Force alliée" en intensifiant son action "contre les forces yougoslaves". L'OTAN annonce ainsi son intention d'attaquer les chards, l'artillerie, les moyens de transport et les centres de commandement au sud de Kragujevac, mais cela sans déployer de forces terrestres, du moins "actuellement". Les frappes de l'OTAN ont notamment atteint les régions de Belgrade et Prishtine.

(AP, AFP 28.3) Un avion furtif américain F-117 aurait été abattu par la DCA yougoslave le 27 mars, et la télévision serbe en a montré des images. Son pilote a été récupéré par une équipe de sauveteurs. Selon un "haut responsable" militaire américain, cité sous couvert d'anonymat, la deuxième phase des opérations de l'OTAN contre la Yougoslavie, impliquant des attaques contre les forces serbes en Kosove, est plus risquée que la première. Selon lui, 40 % des cibles touchées dans la nuit du 26 au 27 mars étaient constituée de forces militaires et policières yougoslaves, soit une proportion double de celle des premières frappes, le 24 mars. Un porte-parole du ministère américain de la Défense a en outre reconnu qu'il faudra "des semaines et des mois" pour détruire le réseau de défense anti-aérienne yougoslave.

(AP, AFP 28.3, 29.3) Le pilote de l'avion "Furtif" américain F-117A abattu par la DCA yougoslave le 27 mars a pu être récupéré par un commando de secours le jour même. L'avion s'était abattu près de Budjanovci, au nord-ouest de Belgrade, et son pilote a été rapatrié sur la base de l'OTAN d'Aviano, en Italie. D'une manière générale, la défense anti-aérienne yougoslave s'est très peu manifestée lors des bombardements, et a fait le "gros dos" pour ne pas être repérée par les forces de l'OTAN, qui ne peuvent donc la détruire et se préparent à devoir prolonger les bombardements bien plus longtemps que ce qui était prévu. En outre, pendant les bombardements, le nettoyage éthnique en Kosove se poursuit, et près de 40'000 hommes des forces serbo-yougoslaves seraient massés en Kosovë, très lourdement armés, et ne se manifestant pas pendant les bombardements, pour se consacrer à l'offensive contre les Albanais (UCK et civils).. De source officielle serbe, on a annoncé le 28 mars que deux avions de l'OTAN avaient été abattus et un troisième touché au-dessus de la Serbie, informations démenties par l'OTAN.

(AFP 29.3) Un missile de l'OTAN a touché dans la nuit du 28 au 29 mars un bâtiment de la police au centre de Prishtine, causant d'importants d'égats. Trois missiles se sont abattus en plein centre de Prishtine, qui a été privée d'électricité, et 23 frappes ont été affectuées sur Prisntine dans la nuit du 28 au 29 mars. L'aéroport militaire de Golubovci, près de Podgorica (Monténégro) a également été bombardé. Selon un communiqué officiel yougoslave, les attaques de l'OTAN auraient déjé provoqué pour 50 milliards de dollars de dégats.

(AFP, AP 27.3, 28.3) Le ministre britannique de la Défense George Robertson a accusé les forces serbo-yougoslaves d'avoir "bombardé des villages jusqu'à les raser" et d'avoir "tué et brûlé sans discrimination" à Djakovica. De source albanaise, on annonce que les corps de 33 Albanais ont été retrouvés dans la rivière entre Orahovac et Djakovica, et que 13 personnes, dont cinq enfants et trois femmes, ont été tuées à Bela Crkva. Le gouvernement albanais a affirmé qu'environ 20'000 Kosovars, pour la plupart des femmes et des enfants, ont été expulsés le 27 mars en Albanie, et conduits de force jusqu'à la frontière, dans la région albanaise de Kukes, où les autorités locales qualifient la situation de "dramatique". Les autorités albanaises estiment que 50'000 personnes pourraient traverser encore la frontière dans les prochains jours.

(AFP 29.3) Les bilans des opérations de l'OTAN contre la Yougoslavie, des forces serbes et yougoslaves contre les Albanais de Kosove, et des conséquences de ces opérations, sont, le 29 mars, extrêmement contrastés selon les sources. Les pertes en vie humaine dues aux bombardements de l'OTAN sont évaluées par les autorités russes à un millier de morts dans la population civile youghoslave, et à moins de cent militaires, policiers et miliciens serbo-yougoslaves. L'OTAN n'a annoncé aucune perte humaine. S'agissant des pertes militaires en matériel, l'OTAN a reconnu avoir perdu un bombardier F-117A et a revendiqué avoir détruit six chasseurs yougoslaves MIG-29. Les autorités yougoslaves revendiquent avoir abattu au moins trois avions de l'OTAN, et en avoir abattu ou touchés treize. S'agissant des mouvements de population, selon les autorités albanaises, environ 100'000 Albanais de Kosove étaient en route le 29 mars vers la frontière albanaise, où plus de 60'000 Kosovars se trouvent déjà. L'OSCE évalue à 70'000 le nombre des Kosovars arrivés en Albanie du 27 au 29 mars. Le HCR évalue à 30'000 le nombre de ceux arrivés, dans la même période, dans la seule région de Kukes. Le gouvernement monténégrin annonce 10'000 réfugiés kosovars arrivés le 27 mars, en plus de 25'000 déjà sur place (dont 20'000 avant le début des bombardements de l'OTAN), et le gouvernement macédonien à 15-20'000 le nombre des Kosovars en route vers la Macédoine. L'OTAN estime que plus d'un demi-million d'Albanais de Kosove ont été déplacés à l'intérieur de la province.

(AFP 29.3) Selon l'OTAN les forces serbo-yougoslaves seraient en train de "vider" Pec de sa population. Le porte-parole de la présidence américaine, Joe Lockhart, a annoncé que l'offensive serbe en Kosove "s'intentisifiait progressivement" et que "des atrocités sont commises" dans le cadre d'une action planifiée de "nettoyage éthnique". L'OTAN a annonce que neuf villages entre Prishtine et Pec sont en feu. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a annoncé que le chef de milice serbe Arkan, et sa milice des "Tigres", sont présents en Kosove et "pleinement intégrés" au 52ème corps d'armée yougoslave -celui de Prishtine. L'OTAN a également annoncé l'exécution de cinq personnalités albanaises de Kosove le 28 mars, dont Fehmi Agani et Baton Haxhiu, rédacteur en chef de Koha Ditore.

(AFP 29.3) L'OTAN a annoncé concentrer désormais ses bombnardements contre la police, les forces paramilitaires et l'armée yougoslave. Lors de la nuit du 28 au 29 mars, les alliés ont massivement bombardé la région de Prishtine et ont annoncé avoir détruit un avion de combat yougoslave MIG 21, plusieurs hélicoptères serbes, le QG de la police spéciale à Prishtine et un radar anti-aérien à Obrva. De son côté, l'armée yougoslave a annoncé avoir abattu depuis le début des raids de l'OTAN sept avions, trois hélicoptères et une trentaine de missiles de croisière de l'Alliance. L'OTAN a reconnu le 28 mars la chute près de Belgrade d'un bombardier "furtif" F-117, dont le pilote a pu être récupéré par un commando.

(AFP 30.3) Selon les informations disponibles le 30 mars, les conséquences directes et indirectes des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie étaient les suivantes, après une semaine de raids :


(Reporter 15.11.2000) Dans les six premiers jours de la guerre contre l'OTAN, les forces aériennes yougoslaves ont perdu deux pilotes et six avions ont été abattus, a reconnu en novembre 2000 le lieutenant colonel Slobodan Peric, de l'armée de l'air yougoslave. Ces pertes sont selon lui dues au mauvais état des appareils (des MIG-29), réparés avec des pièces usagées du fait des sanctions frappant la Yougoslavie, et incapables de fonctionner correctement en vol : les radars étaient défectueux et les avions ennemis ne pouvaient être détectés.

(Reuters 30.3) Des réfugiés venant de Pec et passés en Albanie par le poste-frontière de Brovina ont raconté que le 28 mars les policiers serbes les avaient forcé à se rassembler au centre de la ville, avec la moitié de la population albanaise locale, puis les avaient fait monter dans des camions et des bus pour les en chasser. Selon le président albanais Rexhep Meidani, Pec, qui comptait 75'000 habitants albanais, a été incendiée et la quasi totalité de sa population albanaise a été chassée.

(AFP, ATS 29.3, 30.3, 31.3, 1.4, 2.4, 3.4, 4.4) Environ 100'000 Albanais de Kosove étaient en route le 29 mars vers l'Albanie, où plus de 60'000 réfugiés albanais de Kosove se trouvent déjà, a annoncé le Premier ministre albanais Pandeli Majko, pour qui "la déportation entreprise par Belgrade a touché 25 % de la population albanaise de Kosove. Le 3 avril, plus de 170'000 personnes étaient passées de Kosove en Albanie, dont 10'000 dans la seule nuit du 1er au 2 avril (30'000 en 24 heures). La plupart d'entre eux venaient de Prishtine. En outre, plus de 30'000 réfugiés de Kosove sont arrivés le 27 mars au Monténégro, où 40'000 autres sont attendus, et plusieurs milliers de réfugiés kosovars sont arrivés le 29 mars à Blance, à la frontière macédonienne, vers laquelle se dirigeraient entre 15'000 et 20'000 personnes, et où se trouvaient déjà plus de 20'000 réfugiés kosovars. Le 3 avril, un porte-parole du CICR a annoncé la mort de huit réfugiés (sept personnes âgées et un nouveau-né). Le 30 mars, environ 150'000 personnes avaient déjà quitté la Kosove et 160'000 étaient encore sur les routes vers les frontières. Le 31 mars, le HCR estimait à 30'000 réfugiés par jour l'afflux supplémentaire de Kosove vers les pays voisins et n'a pas exclu, le 1er avril, que le nombre total de réfugiés dépasse les 350'000 personnes dans les semaines à venir. Le 3 avril, le HCR estimait à plus de 320'000 le nombre de personnes ayant quitté la Kosove ou massées à la frontière. Selon l'OTAN, 634'000 personnes ont été déplacées de Kosove depuis février 1998 et selon le HCR, en dix jours d'offensive de l'OTAN, "au moins 150'000 personnes" ont quitté la Kosovë. Le gouvernement yougoslave a accusé le 31 mars l'OTAN d'avoir provoqué une "catastrophe humanitaire générale aux proportions insoupçonnées". L'OTAN a pour sa part donné mission à ses forces déployées en Macédoine de "venir au secours des réfugiés" et d'"aider les autorités" macédoniennes à "maîtriser" le problème. L'OTAN a adopté le 3 avril le principe de l'envoi d'une force armée en Albanie pour garantir l'approvisionnement de l'aide humanitaire aux réfugiés de Kosove et la sécurité des ONG et des institutions albanaises. L'objectif de l'OTAN est désormais de faire revenir les réfugiés en Kosove sous la protection d'une "force militaire internationale" commandée par l'OTAN, dont les ministres des Affaires étrangères américain, italien, britannique, allemand et français sont convenus le 3 avril.

(Reuters 30.3) L'OTAN a annoncé le 29 mars, s'appuyant sur des "sources sûres", l'exécution de cinq dirigeants de la communauté albanaise de Kosove, par des forces policières, militaires ou paramilitaires serbes. Les cinq personnalités dont l'OTAN annonce l'exécution sont Fehmi Agani, négociateur à la conférence de Rambouillet, Baton Haxhiu, rédacteur en chef de "Koha Ditore", qui aurait été exécuté le 29 mars à Prishtine par la police serbe, qui aurait aussi exécuté le même jour à Prishtine l'écrivain Teki Devrishi. Les deux autres personnalités exécutées seraient, selon des sources albanaises, l'écrivain Din Mehmeti et le Conseiller d'Ibrahim Rugova Alush Gashi. Ces cinq personnalités auraient été exécutées après avoir assisté aux obsèques de l'avocat Bajram Kelmendi, tué avec ses deux fils par la police serbe le soir des premiers raids de l'OTAN le 24 mars. Les informations de l'OTAN, données par le général Wilby, n'ont pas été confirtmées par d'autres sources.

(Reuters 30.3) Pour la sixième nuit consécutive, l'OTAN a bombardé la Yougoslavie dans la nuit du 29 au 30 mars, frappant notamment des aéroports en Serbie (Batajnica) et au Monténégro, une usine aéronautique dans la banlieue de Belgrade (Pancevo) et une caserne à Prishtine. De source serbe, on a annoncé qu'un avion britannique "Harrier" avait été abattu près de Podgorica. Après une semaine de bombardements, le bilan de l'OTAN est maigre, à tous points de vue : ils n'ont pas, contrairement à ce qui était l'un de leurs buts officiels, interrompu l'offensive serbo-yougoslave contre les Albanais de Kosove; ils n'ont pas non plus, au contraire, permis d'éviter une catastrophe humanitaire, alors que l'OTAN avait annoncé que ses frappes avaient précisément pour but de l'éviter; ils n'ont pas affaibli la capacité militaire, sur le terrain, des forces serbo-yougoslaves, et ont à peine affaibli la DCA yougoslave, qui s'est bien gardée de se concentrer et de se dévoiler en intervenant. Enfin, ils ont renvoyé aux oubliettes l'accord de Rambouillet.

(Reuters 30.3) L'armée yougoslave, appuyée par des blindés et de l'artillerie, a lancé le 30 mars une offensive en direction de la vallée de Pagarusa, où 50'000 Albanais sont réfugiés depuis l'été 1998. L'artillerie a pilloné la vallée et a concentré son offensive sur Malesevo, Suva Reka et Orahovac, afin apparemment d'anéantir les unités de l'UCK présentes dans la vallée, et d'en chasser les civils vers l'Albanie.

(AFP 30.3) Selon Hashim Thaci, représentant politique de l'UCK, 100'000 personnes ont été rassemblées le 30 mars par les forces serbo-yougoslaves dans le centre de Prishtine. Selon la LDK, des groupes paramilitaires et des forces de police serbes tentaient de chasser les habitants albanais de la ville, et Human Rights Watch a confirmé que des familles albanaises étaient rassemblées et expulsées de Prishtine par les forces serbo-yougoslaves. Un responsable militaire de l'OTAN, le général Wilby, a annoncé que six localités de Kosove étaient en train d'être délibérément incendiées par les Serbes.

(AFP 30.3) Un porte-parole de l'UCK invité à Londres pour une conférence de presse du Foreign Office, Bardhyl Mahmuti, a assuré que les unités de l'UCK avaient reçu l'ordre "d'éviter toute confrontation avec les forces serbes" et ne ripostaient que "lorsque cela est nécessaire".

(Reuters 31.3) L'OTAN a affirmé le 31 mars disposer d'informations faisant état de l'expulsion de force de tous les Albanais de Prishtine et d'Orophovac (sud-ouest). Le porte-parole de l'Alliance, Jaimie Shea, a déclaré que les autorités yougoslaves avaient en outre entrepris de détruire les dossiers, actes de propriété, certificats de naissance et contrats de mariage rerlatifs aux Albanais, en vue de leur dénier toute existence légale.

(Reuters 31.3) Selon le génétal Wilby, une trentaine d'avions yougoslaves ont été détruits ou endommagés les 30 et 31 mars par l'OTAN.

(AFP, ATS 29.3, 31.3, 1.4, 4.4, Le Monde 1.4) L'OTAN a affirmé le 31 mars vouloir intensifier ses actions et étendre la portée et le rythme de ses raids, en concentrant ses frappes contre la police, les paramilitaires, les blindés et l'artillerie. Elle a massivement bombardé dans la nuit du 28 au 29 des cibles serbes dans la région de Prishtine, et a notamment détruit le QG de la police spéciale à Prishtine et, le 30, le quartier général des forces spéciales serbes à Belgrade. Le complexe industriel Sloboda, à Cacak, a également été détruit, ainsi que des ponts sur le Danube, à Novi Sad, chef-lieu de la Voïvodine et à Backa Palanka. Dans la nuit du 2 au 3 avril, les missiles de l'OTAN ont touché les ministères de l'Intérieur serbe et yougoslave à Belgrade, un QG militaire à Nis et un dépôt de munitions à Prishtine. Dans la nuit du 3 au 4, les raids ont touché l'Académie de police et une centrale thermique.Deux missiles ont été lancés suite à un "problème technique" sur sol albanais le 3 avril. Selon le ministre russe de la Défense, les bombardements de l'OTAN ont fait en cinq jours un millier de morts parmi la population civile et une centaine parmi les forces armées et la police. Selon les autorités yougoslaves, les raids de la nuit du 3 au 4 avril ont fait deux morts et plusieurs blessés. De sources militaires française et britannique, on affirme que la moitié des appareils MIG-29 de l'aviation militaire yougoslave sont hors de combat, mais le général britannique Cuthrie a reconnu que, même "sensiblement affaiblie", la défense anti-aérienne yougoslave n'avait pas encore été "mise hors d'état de nuire", et le général allemand Naumann a admis que les frappes aériennes n'avaient pas permis "pour l'instant" de faire cesser "les atrocités sur le terrain".

p>(AFP 31.3) L'OTAN a affirmé le 31 mars qu'un grand nombre de réfugiés et d'éléments de l'UCK étaient cernés par les forces serbo-yougoslaves dans la vallée de Pagarusa, et soumis à des tirs d'armes lourdes et de chars. L'Alliance accuse également les forces de Belgrade de procéder à une "destruction des archives du peuple kosovar, tels que les titres de propriété, les actes de naissance ou les registres de mariage". Le général Wesley Clark a été autorisé par le Conseil permanent de l'OTAN (ambassadeurs des pays membres) à étendre la portée et accentuer le rythme des raids sur la Yougoslavie, et que seraient désormais visés "les lieux où se conçoit la répression". Le ministre britannique de la Défense, George Robertson, a annoncé que les alliés allaient désormais viser les chars et concentrations de troupes serbo-yougoislaves. Le mauvais temps a cependant empêché tout bombardement le 31 mars.

(AFP, ATS 29.3, 30.3, 31.3) Plusieurs personnalités politiques et intellectuelles albanaises auraient été assassinées en Kosove, selon l'OTAN, qui a annoncé que Fehmi Agani, principal conseiller d'Ibrahim Rugova, et Baton Haxhiu, rédacteur en chef du quotidien "Koha Ditore", avaient été abattus le 28 mars. Ces informations ont été par la suite démenties, puis infirmées, et les deux hommes ont finalement été reconnus comme vivants par l'OTAN. La ligue démocratique de Kosove a annoncé le 30 mars qu'Ibrahim Rugova avait été blessé, que son sort restait incertain et que sa maison avait été brûlée, mais Ibrahim Rugova, sain et sauf, a reçu des journalistes à son domicile le 31 mars. De source serbe, on a annoncé que treize combattants de l'UCK avaient été abattus alors qu'ils tentaient d'entrer en Kosove depuis l'Albanie.

(AFP, ATS 29.3, 30.3, HRW 1.4, ATS 28.5) Les forces serbo-yougoslaves multiplient les exactions et ont, selon l'OTAN, décidé le 29 mars de "vider" de toute sa population albanaise la principale ville de l'Ouest de la Kosove, Pec. Selon le dirigeant politique de l'UCK Ashim Thaci, Prishtine est une "ville morte" livrée aux exactions de la police et des paramilitaires. Selon l'OTAN, neuf villages entre Prishtine et Pec sont en feu. La Ligue démocratique de Kosove a réclamé le 30 mars l'envoi de forces terrestres de l'OTAN en Kosove pour mettre fin au "génocide" et a appelé la communauté internationale à reconnaître l'indépendance de la Kosove. Selon Human Rights Watch, les forces serbo-yougoslaves séparent systématiquement les hommes adultes des femmes, des enfants et des vieillards dans la région de Malisevo, où des milliers d'hommes ont fui dans les montagnes par crainte d'être arrêtés ou assassinés. Selon Amnesty International, s'appuyant sur les témoignages de réfugiés, des centaines de civils ont été rassemblée et assassinés par les forces serbes dans la Drenice, fin mars, puis enterrés dans des fosses communes, dont la plus importante se trouverait à Izbica et renformerait 151 corps, dont ceux de combattants de l'UCK

(Reuters 31.3) De violents affrontements ont éclaté le 30 mars entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves, après l'attaque par ces dernières de villages du nord-ouest de la Kosove, selon l'agence de presse de l'UCK, Kosovapress. L'agence affirme également que la ville de Gnjilane (est) a été bombardée par l'artillerie serbe, que les villes de Glogovac (centre) et d'Orlate (entre Prishtine et Pec) étaient en flammes après une attaque serbe menée avec des dizaines de chars, et que de violents combats opposaient forces serbo-yougoslaves et UCK à Decani. Le milicien serbe Zeljko Raznjatovic, alias "Arkan", recherché par le Tribunal pénal international pour crimes de guerres, est impliqué dans le "nettoyage éthnique" en cours en Kosove, selon l'OTAN. Diverses sources signalent que Arkan se trouvait en Kosove.

(AFP 31.3) De mauvaises conditions météorologiques ont considérablement gêné dans les derniers jours de mars les opérations aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, et au contraire permis aux forces serbo-yougoslaves au sol d'accentuer leur pression sur les combattants et les civils albanais de Kosove. Un plafond nuageux bas sur la Yougoslavie oblige les pilotes à voler près du sol, ce qui les rend vulnérables, ou à lâcher leurs bombes de manière hasardeuse, ce qui multiplie les risques de bavures. Le 30 mars, les avions français du porte-avion Foch ont pour cette raison renoncé à lâcher leurs bombes. Au sol, les forces serbo-yougoslaves, "libérées" d'une partie du risque de bombardements, attawurnt les bastions de l'UCK et vident les villes. Les forces de Belgrade sont en outre très miboles, dispersées, souvent placées au coeur des villes, voire au milieu de convois de réfugiés, et leur potentiel militaire a été, de l'aveu même de l'OTAN, "très peu dégradé" depuis le début de l'ofensive atlantique. Une dizaine de chars tout au plus ont été détruits, sur les centaines déployés en Kosove.

(Reuters 31.3) Selon le Pentagone, les frappes aériennes de l'OTAN ont réduit en une semaine les capacités de défense et de communication des forces serbo-yougoslaves, mais les opérations de l'Alliance devraient prendre "beaucoup plus de temps" que prévu pour "réduire les forces" serbo-yougoslaves autant que l'Alliance le juge nécessaire. Selon les informations fournies par les responsables américains, plus de 1700 raids aériens ont été menée au-dessus de la Yougoslavie et plus de cent missiles de croisière lancés, ce qui certes a réduit la capacité des forces de Belgrade à lancer des missiles, détruit la moitié de sa flotte de chasseurs MIG-29 et endommagé les dépôts de munitions, mais n'a pas privé les forces serbo-yougoslaves de leurs moyens essentiels.

(AFP 31.3, 1.4) "Un grand nombre de réfugiés et d'éléments de l'UCK" seraient "cernés par la police et l'armée" serbe et yougoslave "qui ont tiré sur eux à l'arme lourde et avec des chars", a affirmé le 31 mars le porte-parole militaire de l'OTAN, qui a également accusé les Serbes de procéder à une "destruction des archives du peuple kosovar". Selon la Ligue démocratique de Kosove, 3000 habitants de Pec ont été regroupés dans le stade de la Ville par les Serbes.

(Reuters 31.3) Des centaines de Kosovars embarqués de force à Prishtine par la police serbe à bord d'un train ont été expulsés vers la Macédoine, où ils sont arrivés le 31 mars, dans des wagons scellés, et sans avoir pu se nourrir ni boire pendant des heures. Selon l'un d'entre eux, la police serbe a tué trois personnes en gare de Kosovo Polje, dans la banlieue de Prishtine.

(Reuters 31.3) Les deux dirigeants albanais de Kosove dont la mort avait été annoncée, Fehmi Agani et Baton Haxhiu, sont vivants, ont annoncé le 31 mars des sources diplomatiques américaines et des sources kosovares. De source serbe, on a annoncé par ailleurs qu'Ibrahim Rugova était vivant et sous la "protection" serbe. Contrairement à ce qu'avait annoncé l'OTAM, Fehmi Agani, négociatewur à Rambouillet, et Baton Haxhiu, rédacteur en chef de "Koha Ditore", n'ont donc pas été exécutés le 29 mars, et se trouvent toujours, cachés, en Kosove. Le porte-parole militaire de l'OTAN, le général David Wilby, avait annoncé le 29 mars, en citant des "sources sûres", que cinq dirigeants albanais de Kosove, dont Agani et Haxhiu, avaient été exécutés. Les autorités serbes avaient affirmé ne rien savoir de ces exécutions. Quant à Ibrahim Rugova, le centre des media serbes de Prishtine lui prête une déclaration selon laquelle il va "bien", est chez lui avec sa famille, "sous la protection de la police serbe" et demande à l'OTAN de cesser ses bombardements.

(Reuters 31.3) L'UCK a ordonné la mobilisation générale de ses troupes pour combattre la répression serbe, rapporte la télévision albanaise le 31 mars. Tous les hommes âgés de 18 à 50 ans sont sommés par l'UCK de remplir "leur devoir militaire de libérer la Kosovë". Selon la télévision albanaise, les hommes incorporés dans l'UCK suivront deux semaines d'entraînement.

(AFP 1.4) Un membre de la mision de l'OSCE en Albanie, Harald Schenker, a confirmé le 1er avril que la déportation forcée d'une partie de la population de Prishtine a commencé. Selon des témoignages de réfugiés arrivés à Morina, en Albanie, des paramilitaires serbes sont passé d'appartements en appartements dans certains quartiers pour expulser les habitants albanais et les conduire jusqu'à la frontière. Les Serbes auraient commencé par brûlef quelques maisons, notamment dans le quartier de Vranjevc, pour faire peur aux habitants et les convaincre de prendre la fuite.

(AFP, ATS 1.4, 2.4) Trois soldats américains ont été fait prisonniers le 31 mars dans la région de Kumanovo par les forces serbo-yougoslaves, en territoire serbe selon les autorités de Belgrade, en territoire macédonien selon les autorités américaines. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a rendu le président Slobodan Milosevic responsable de la sécurité des trois militaires (deux sergents et un caporal). Les trois soldats américains seront jugés "assez rapidement" et risquent une peine de prison, qui pourrait cependant être suspendue "dès que la situation le permettra". Le Comité international de la Croix-Rouge a indiqué que ce procès serait illégal et rappelé que les trois soldats sont protégés par les Conventions de Genève, quelque soit le lieu où ils ont été capturés et la nature de leur mission.

(AFP 3.5.99) Selon le témoignage d'un enfant rescapé du massacre, des militaires serbes ont tué dix enfants et une femme le 1er avril à Djakovica. Les victimes étaient l'épouse, les enfants ou des parents d'un membres de l'UCK.

(Reuters 2.4) L'OTAN a mené un raid aérien à l'aube du 2 avril contre une caserne yougoslave, à Vranje. La caserne a été touchée par quatre missiles.

(AFP, Reuters 2.4, 3.4) Les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie se sont poursuivis dans la nuit du 1er au 2 avril, frappant notamment un "site militaire" à Vranje. L'agence yougoslave Tanjug annonce qu'un civil a été tué dans le bombardement d'un village du sud de la Serbie. Le Pentagone a annoncé le 1er avril que treize chasseurs bombardiers furtifs F-117 supplémentairesallaient rejoindre dans les jours à venir le théâtre des opérations. Pour la première fois, le centre de Belgrade a été bombardé par l'OTAN dans la nuit du 2 au 3 avril. Le chef de l'état-major yougoslave, le général Ojdanic, a assuré néanmoins que "lé'armée yougoslave a rempli son devoir et (est) prête à continuer à le faire aussi longtemps qu'il existera une forme d'agression contre nous". Le général Ojdanic a également assuré que la "situation sur le front" n'était pas inquiétante.

(AFP 2.4) Selon le témoignage des réfugiés kosovars passés en Albanie, l'OTAN bombarde depuis des jours des casernes et des commissariats vides, policiers et soldats s'étant installés dans les maisons des Kosovars chassés de chez eux, dans des hôtels, et même dans des caves à vin. Les forces serbo-yougoslaves ont également caché les camions et les blindés dans des granges, des entrepôts, des usines. Les témoignages de nombreux réfugiés décrivent des forces serbo-yougoslaves très mobiles, camouflées, éclatées, changeant souvent de cantonnement, utilisant fréquemment des véhicules civils. De plus, l'armés yougoslave dispose de centaines de bunkers et d'abris souterrains de toutes tailles, dispersées dans tout le pays en prévision d'une éventuelle invasion soviétique. Dans les régions montagneuses, de gigantesques ouvrages protégés par des centaines de mètres de béton sont encore parfaitement fonctionnels. Près du mont Golès, la base aérienne est doublée en sous-sol d'une base quatre fois plus grande dans laquelle, selon un réfugié, "deux Migs peuvent se croiser sans se toucher".

(ATS, Le Monde, Reuters 2.4, 3.4) De source serbe, on a annoncé que les forces serbo-yougoslaves avaient mené des offensives "victorieuses" contre l'UCK à Dragobilje, Ovcarevo, Obrinje, Prekaz et Lapastica et que les combattants de l'UCK avaient été chassés de leurs principaux bastions kosovars. "L'UCK passe un très mauvais moment", a reconnu le porte-parole du département d'Etat américain. Le porte-parole de l'UCK Jakup Krasniqi a lui-même reconnu que la situation était "très difficile" pour l'organisation armée et a demandé à l'OTAN de l'armer ou d'envoyer des troupes au sol. L'UCK a lancé un appel à la mobilisation générale de ses troupes. La BBC britannique a diffusé le 3 avril un document vidéo amateur montrant un massacre d'hommes albanais par des forces serbes, à Krusa Emahde, le 25 mars. La réalisateur du fil affirme avoir identifié 26 corps et estime à une centaine le nombre des victimes albanaises du massacre.

(AFP 2.4) L'UCK enrôle les hommes qui s'enfuyent et recrute les jeunes volontaires de la diaspora albanaise en Europe, pour tenter de faire face à l'offensive serbe. 200 jeunes gens sont arrivés le 1er avril en Albanie pour rejoindre les rangs de l'UCK, qui avait lancé la veille un ordre de mobilisation pour tous les Albanais de Kosove, de 18 à 50 ans, où qu'ils se trouvent. Depuis lors, des combattants de l'UCK filtrent les arrivées de réfugiés kosovars à Kukes et incitent les hommes valides et en âge de se battre de s'enrôler. Le porte-parole de l'UCK a menacé le 2 avril d'utiliser "la force pour enrôler les déserteurs", et déploré que "beaucoup d'hommes sont entrée en Albanie pour accompagner leurs familles, alors que leur place est en Kosove". Des réfugiés ont révélé que de jeunes Kosovars refusant de rejoindre l'UCK se cachaient et évitaient les patrouilles de l'organisation armée dans les rues de Kukes, Shkodër et Tropoja, où l'UCK est "comme chez elle". Des barrages de l'UCK ont été établis à l'entrée de Kukes, première ville albanaise après le poste-frontière de Morina.

(AFP 2.4) L'appel lancé le 31 mars par Ibrahim Rugova, depuis son domicile de Prishtine, alors qu'il était "gardé" et "protégé" par des policiers serbes, puis sa rencontre le 1er avril à Belgrade avec Slobodan Milosevic, ont consterné et embarassé les dirigeants occidentaux engagés dans l'opération de l'OTAN, et les dirigeants de la communauté albanaise de Kosove. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a estimé que Rugova ne faisait pas "librement ce qu'il fait"; le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a estimé que les déclarations du leader kosovar étaient dues "à des pressions exercées oar les Serbes". Côté albanais, le porte-parole de l'UCK, Jakup Krasniqi, a estimé "possible" que Rugova ait été "forcé, contraint de déclarer que l'OTAN doit mettre un terme aux bombardements de cibles serbes", et le président albanais Rexhep Meidaniconsidère qu"Ibrahim Rugova est sous la pression de la terreur".

(AFP 3.4) L'OTAN a frappé le 3 avril à Belgrade ce qu'elle annonce être les centres nerveux des forces serbes engagées dans le "nettoyage éthnique" de la Kosove. Les ministères de l'Intérieur serbe et yougoslaves ont été en grande partie détruits dans la nuit du 2 au 3 avril par des missiles de croisière. De source officielle, on annonce que ces destructions n'ont pas fait de victimes; de source de l'OTAN, on affirme que "les dommages collatéraux ont été limités au maximum". Les autres cibles frappées dans la nuit du 2 au 3 avril sont un QG militaire à Nis et un dépôt de munition à Prishtine.

(Reuters 3.4) Des avions de l'OTAN ont bombardé le 3 avril au soir un pont sur le Danube à Novi Sad. Selon la télévision serbe, des voitures civiles se trouvaient sur le pont au moment du bombardement. Le 1er avril, un autre pont sur le Danube, à la périphérie de Novi Sad, avait déjé été bombardé et rompu, ce qui avait bloqué la navigation internationale sur le Danube en direction et en provenance de la Mer Noire.

(Reuters 3.4, 4.4)Selon le "Sunday Times", les chefs militaires occidentaux sont en train de planifier l'invasion de la Kosove après une campagne aérienne "d'une intensité sans pareille"; l'OTAN envisagerait, selon le "Sunday Times", une force d'au moins 60'000 hommes qui pénétrerait en Kosove après l'écrasement des forces yougoslaves par une campagne aérienne. Les autorités américaines ont immédiatement démenti l'information donnée par le journal britannique : Il n'est pas "dans les intentions" de l'OTAN d'"envahir le Kosovo" avec des forces terrestres, a affirmé le 3 avril le ministère américain de la Défense.

(IWPR 27.4) Selon des témoignages de réfugiés, les forces serbes ont encerclé el vidé de ses habitants le village de Fhsatit Lismir le 4 avril, en leur ordonnant d'abandonner tous les papiers d'identité, puis en les détruisant et en incendiant les maisons. Plusieurs milliers d'habitants du village ont ensuite été conduits à pieds à Prishtine, puis entassés dans des trains en direction de la Macédoine, d'où ils ont ensuite été expulsés de force vers le sud de l'Albanie, à Korçe.

(Reuters 4.4) Selon le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping, le palais présidentiel de Slobodan Milosevic, à Belgrade, pourrait être une cible des bombardements de l'OTAN, car Milosevic "ne doit pas s'imaginer qu'il peut assassiner des gens au Kosovo sans en subir les conséquences". L'OTAN avait jusque là toujours affirmé que ses frappes ne visaient pas personnellement le président yougoslave.

(AFP 4.4) L'offensive aérienne de l'OTAN contre la Yougoslavie ne donne pas, et de loin, les résultats escomptés, estiment la plupart des observateurs et analystes militaires occidentaux, après 10 jours de bombardements qui ne semblent avoir ni atteint sérieusement la machine militaire serbo-yougoslave (on constate par exemple que la défense anti-aérienne continue de fonctionner). ni entravé la stratégie de Belgrade de "vider" la Kosove de sa population albanaise. Le porte-parole de l'OTAN, Jamie Shea, a m'eme admis que si l'exode se poursuivait à son rythme actuel, la Kosove sera entièrement vidée de sa population albanaise avant la fin avril. Les Etats-Unis refusent toujours d'envisager l'idée d'une offensive terrestre en Kosove dans une situation de guerre, une telle offensive étant très coûteuse en pertes humaines et matérielles, et l'issue politique de l'offensive aérienne reste très incertaine (d'autant que l'exemple irakien est là pour prouver que le pouvoir politique adversaire, celui de Saddam Hussein en l'ocurrence, peut parfaitement y résister même après une défaite militaire). En outre, l'offensive militaire contre la Yougoslavie a été lancée sur la base de positions de principes (celles de Rambouillet) provéyant le maintien de la Kosove au sein de la Yougoslavie, hypothèse que les observateurs s'accordent à considérer comme de plus en plus irréaliste.

(AFP 4.4) Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a assuré le 4 avril que l'OTAN n'avait "pas l'intention de lancer une invasion terrestre de la Serbie et du Kosovo", et a estimé que la mise en place d'une telle opération prendrait au moins "deux mois", à moins que Belgrade ne l'accepte. Dans une étude datant de 1998, les experts de l'OTAN avaient évalué à 200'000 le nombre de militaires requis pour "imposer" la paix en Kosove par une opération militaire terrestre conflictuelle avec la Yougoslavie, et que les forces de l'Alliance subiraient de nombreuses pertes humaines et matérielles.

(AFP 5.4) Les témoignages se multiplient, de réfugiés kosovars en Albanie, sur les pratiques des forces serbo-yougoslaves en Kosove, alors que le selon le HCR ces forces retiendraient de force à l'intérieur de la Kosove des civils désireux de fuir. Les réfugiés racontent l'encerclement de leurs villages avec des chars, les bombardements de civils, la destruction des villages, les expulsions de force, les humiliations collectives, l'utilisation de civils comme "boucliers humains".

(AFP 5.4) L'OTAN a intensifié les 4 et 5 avril ses bombardements sur la Serbie, et autorisé le 5 avril le déploiement en Albanie d'hélicoptères de combat américains "Apache", contre les blindés serbes. Dans la nuit du 4 au 5 avril, les bombardements ont touché une caserne à Zemun, dans les faubourgs de Belgrade, l'aéroport Surcin, à la périphérie belgradoise et le quartier Rakovica, toujours à Belgrade. Dans d'autres régions, des caserne, une usine chimique et une mine ont été bombardées. Les media serbes annoncent que des habitations ont été touchées et que des civils ont été tués ou blessés. Aux frontières kosovares, les réfugiés continuent par ailleurs d'affluer par milliers : Le 4 avril au matin, on en comptait 226'000 en Albanie, 120'000 en Macédoine, 36'000 au Monténégro et 5'000 en Turquie.

(Reuters 5.4) L'US Air Force a mis en service une chaîne de télévision et une radio émettant depuis un avion à destination de la Yougoslavie, et des avions de l'OTAN ont largé des tracts au-dessus du sud de la Roumanie de manière à ce que les ventes les poussent vers le nord de l'OTAN, ces tracts indiquant les fréquences de plusieurs radios étrangères, et proclamant que "l'OTAN ne cherche pas querelle au peuple serbe. L'OTAN et la communauté internationale veulent toujours une solution pacifique au Kosovo".

(AFP, ATS 5.4, 6.4, 7.4, 8.4, 9.4, 10.4, 11.4, Le Monde 6.4) L'OTAN a poursuivi du 4 au 11 avril ses raids contre la Yougoslavie. Le 5 avril, le bâtiment du commandement de l'armée de l'air et de la DCA à Zemun a été touché. L'aéroport Surcin a également été visé, ainsi que des objectifs à Novi Sad et Prishtine. A Aleksinac, au sud de Belgrade, un bombardement le 5 avril a tué au moins sept civils, fait 28 blessés et détruit ou endommagé des dizaines d'immeubles d'habitation, selon des bilans provisoires. L'OTAN a attribué ces victimes à une "faute technique" liée au mauvais guidage d'une arme. Dans la nuit du 6 au 7, des raids menés de façon "intensive" ont frappé notamment Prishtine, la banlieue de Belgrade, Cacak, Nis, Nivo Sad , Sombor et le Monténégro. A Prishtine, les raids de l'OTAN ont fait, de source serbe, "des morts et des blessés" parmi les civils le 8 avril. L'OTAN a reconnu avoir causé des dégats "non voulus" à des habitations autour d'un central téléphonique visé. L'OTAN a cependant démenti le 8 avril que ses bombardements soient à l'origine de destructions à Prishtine, et a attribué ces destructions aux forces serbes. Le général Wilby, porte-parole militaire de l'OTAN, a affirmé que "l'OTAN a attaqué des cibles militaires autour de Prishtine, et une cible visée avec beaucoup de précautions, des quartiers généraux de la police, qui a été frappée avec succès" dans la ville. Des journalistes étrangers conduits à Prishtine le 7 avril ont pu y constater des dégâts importants. Dans la nuit du 8 au 9 avril, un entrepôt de carburant a été touché à Smederevo, ainsi quun relais de télévision et l'usine automobile Zastava à Kragujevac, où 124 personnes auraient été blessées, selon la télévision serbe, ce qui a été "exclu" par le chef d'état-major allemand, Hans-Peter von Kirchbach. Dans la nuit du 10 au 11, l'OTAN a bombardé la région de Prishtine et largué 2 millions et demi de tracts au-dessus de la Yougoslavie, expliquant que les bombardements cesseront si le président Milosevic cesse les hostilités, retire ses forces de Kosove, autorise le retour des réfugiés, accepte une force internationale de maintien de la paix et l'autonomie de la Kosove. L'agence Tanjug a annoncé qu'un appareil de l'OTAN avait été abattu dans le nord de la Serbie, ce qui a été démenti par l'OTAN. Selon l'ambassadeur de Yougoslavie à Moscou, Borislav Milosevic (frère de Slobodan), les bombardements de l'OTAN ont fait plus de 300 morts et 3000 blessés en dix jours. Plusieurs centaines de personnes, dont le doyen de l'Université de Belgrade, ont formé une chaîne humaine le 6 avril sur l'un des ponts de Belgrade pour le protéger d'un éventuel bombardement de l'OTAN Le 8 avril, des milliers de personnes ont (volontairement) formé des "boucliers humains" sur trois ponts de Belgrade et Novi Sad. Le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense) Kenneth Bacon a reconnu que les raids de l'OTAN n'avaient "pas encore arrêté l'armée serbe". Belgrade a affirmé avoir abattu deux avions de l'OTAN au-dessus de Novi Sad, ce qui a été démenti par l'Alliance. Le 6 avril, un convoi de véhicules blindés serbes a été attaqué de jour par des avions de l'OTAN et a subi des "dommages", selon l'alliance, dont le commandant suprême des forces en Europe, le général Wesley Clark, a estimé le 9 avril que la campagne de frappes aériennes contre la Yougoslavie était "très efficace et crédible". l'OTAN a annoncé le 10 avril que son opération avait permis de toucher 150 objectifs, que 50 % des cibles avaient été détruites et 40 % fortement endommagées. Selon le Centre d'estimations stratégiques et budgétaires, le coût des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoislavie dépasserait, le 7 avril, les 600 mios de dollars, dont 500 mios à la charge des USA. Le coût total des opérations pourrait, selon le centre, atteindre de 2 à 4 mias de dollars.

(AP 9.4) Des soldats albanais et yougoslaves ont échangé des tirs d'artillerie le 9 avril à la frontière kosovare, entre Padesh et Kamenica, près d'un ancien bastion de l'UCK. Selon le porte-parole de l'OSCE, des combattants de l'UCK seraient impliqués dans ces échanges, qui seraient accompagnée de combats.

(Reuters 5.4) Un responsable de l'OTAN a qualifié d'"erronée" le 5 avril l'information donnée par la télévision serbe RTS (qui n'a cependant pas diffusé d'images de cet avion, contrairement à ce qu'elle avait fait précédemment pour un F-117 écrasé près de Belgrade- de la destruction d'un avion allié près d'Obrenovac, qui aurait selon la RTS été abattu par la DCA yougoslave.

(Reuters 5.4) Ibrahim Rugova a reçu le 5 avril à Prishtine l'Ambassadeur de Russie à Belgrade, Youri Kotov, et a réclamé avec lui la fin des raids aériens de l'OTAN sur la Yougoslavie, selon les media officiels serbes, qui ajoutent que Rugova a également assuré avoir effectivement rencontré dans les jours précédents le président Milosevic (le porte-parole de l'OTAN, Jamie S hea, avait assuré le 4 avril que la rencontre n'avait pas eu lieu). Le 5 avril, Rugova aurait également reçu le vice-ministre yougoslave Nikola Sainovic, les deux hommes se prononçant pour une solution négociée du conflit kosovar et pour le retour en Kosove des réfugiés albanais. Selon l'agence russe Interfax, Rugova pourrait se rendre à Moscou pour discuter du conflit.

(AFP, ATS, Le Monde 5.4, 6.4, 7.4, 8.4, 9.4, 10.4, 11.4) Selon des estimations fournies par le HCR le 6 et le 9 avril, plus de 450'000 personnes ont fui la Kosove depuis le début des frappes de l'OTAN le 24 mars et 620'000 depuis le début de la phase actuelle de la crise kosovare, en mars 1998. : le 8 avril, les réfugiés kosovars étaient 304'000 en Albanie, 120'000 en Macédoine, 60'000 au Monténégro. Le 4 avril, ils étaient plus de 5'000 en Turquie, plus de 2000 en Bulgarie. Dans la seule journée du 4 avril, près de 40'000 personnes ont quitté la Kosove. Selon l'OSCE (le 6 avril), environ 280'000 Kosovars sont arrivés en Albanie depuis le 24 mars. "A ce rythme là, le Kosovo sera entièrement vidé d'ici 10 à 20 jours", a commenté le 3 avril le porte-parole de l'OTAN. L'évacuation des premiers réfugiés kosovars vers l'étranger a commencé le 5 avril. 100'000 Kosovars devraient être accueillis dans des pays de l'OTAN. Par ailleurs, l'OTAN a évoqué le 6 avril la disparition de 10'000 à 100'000 hommes en Kosove, sans pouvoir donner de chiffres précis. Dans la nuit du 6 au 7 avril, l'armée yougoslave a totalement fermé la frontière entre la Kosove et l'Albanie, mais en laissant ouverte la frontière entre la Monténégro et l'Albanie. Selon des témoins, l'armée yougoslave a posé des mines autour du principal poste-frontière entre la Kosove et l'Albanie, Morina, puis l'a rouvert le 9 avril. 2000 Kosovars ont passé la frontière le 10 pour se réfugier en Albanie. L'OSCE estime à 80'000 le nombre de personnes empêchées de quitter la Kosove du fait de la fermeture de la frontière avec l'Albanie, l'OTAN est sans nouvelle de plusieurs dizaine de milliers de civils à la fois chassés de leurs villages et empêchés de quitter la Serbie, et craint qu'ils ne soient utilisés comme "boucliers humains" face aux frappes alliées, alors que de source officielle yougoslave on affirme que 70'000 Albanais de Kosove sont rentrés dans leur villages et que l'OTAN estime que plus de 200'000 personnes se cachent en Kosove. Le 9 avril, un haut responsable militaire américain a estiné qu'entre 1,2 et 1,4 million de personnes ont été déplacées en et hors de Kosove depuis le début du conflit.

(AFP 5.4, 7.4 Le Monde 6.4, 9.4, ATS 9.4) Les témoignages de réfugiés kosovars faisant état de massacres en série par les forces serbes en Kosove se multiplient et deviennent concordants. Un porte-parole du département d'Etat américain a considéré que "le caractère systématique" des expulsions forcées d'Albanais de Kosove par la police, l'armée ou les groupes paramilitaires étaient des "indicateurs de génocide" et que ce qui se passe en Kosove constitue "des crimes de guerre, du nettoyage éthnique et des crimes contre l'humanité". Selon l'ambassadeur David Scheffer, qui a recueilli les témoignages de 200 réfugiés originaires pour la plupart de Prishtine et de la région de Podujevo (Nord), "la responsabilité politique" de ces crimes "incombe au président Milosevic". Le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense) a fait état d'images de télédétection montrant des regroupement forcés de civils kosovars par les forces serbes. Les forces serbes ont utilisé des centaines d'Albanais comme boucliers humains pour se couvrir de bombardements de l'OTAN les 3 et 4 avril, lors d'une attaque lancée par les forces serbo-yougoslaves contre l'UCK dans la région de Krajlane (ouest de Prishtine). 50 villages auraient été incendiés en Kosove depuis le 3 avril, a affirmé le 7 avril le porte-parole de l'OTAN, et celui du département d'Etat américain a ajouté qu'"il y a huit villages où nous avons reçu ce que nous pensons être des informations crédibles, mais non confirmées, d'exécutions de masse" : Orovac, Orlate, Pstasel, Srbica, Izbica, Hjovic, Kosovksa Mitrovka et Seva Reca. Des rapports en possession du Tribunal pénal international indiquent que des exécutions et des viols de masse ont été commis en Kosove, a annoncé la Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Mary Robinson. Des témoins évoquent des charniers et le racket exercé par des soldats serbes sur les femmes tentant de quitter la Kosove et exigeant d'elles l'équivalent d'environ 1600 FS (6500 FF), ou les violant. Le 8 avril, le plan "fer à cheval" a été rendu public par les autorités allemandes : il s'agit d'un résumé des opérations menées par les forces serbo-yougoslaves depuis l'accord d'octobre 1998 entre Slobodan Milosevic et Richard Holbrooke.

(AP 9.4.99) Les témoignages se multiplient sur les exactions commises par les forces serbo-yougoslaves à Pec, pratiquement vidée de sa population après une campagne de pillages et de tueries. Dès le 24 mars, quelques heures avant le début des bombardements de l'OTAN, policiers et paramilitaires serbes ont averti les Albanais : "si l'OTAN attaque, vous êtes morts". Sès le début de la première attaque de l'OTAN, les forces serbes lancent un raid contre le quartier de Kapesnica, détruisant et pillant des habitations. Depuis une colline, des chars bombardent des maisons. Le 27 mars, les exactions s'intensifient : des groupes de soldats et de policiers expulsent les habitants de leur logement, les dépouillent de leurs bijoux, séparent les hommes de leur famille. L'épuration éthnique de la ville est étendue aux quartiers "mixtes" (albano-serbes). Selon certains témoignages, une cinquantaine d'hommes ont été tués dans le quartier de Dardanija, après avoir été disngés par des civils serbes masqués. A la périphérie de la ville, une centaine d'homme sont séparés de leur famille et dispataissent. Le 28 mars, des milliers d'Albanais sont chassés de la ville. En quelques jours, ils seront des dizaines de milliers à être contraints à l'exode, la plupart ver le Monténégro, d'autres vers l'Albanie.

(6.4) l'OTAN a annoncé le 6 avril que des frappes étaient en cours contre des blindés serbes en Kosove, et que quatre avions Mig yougoslaves avaient été détruits au sol le 4 avril.

(AFP 6.4) La ville d'Aleksinac (200 km au sud de Belgrade)a été bombardée le 5 avril par l'aviation de l'OTAN. Ce bombardement a fait au moins 7 morts et 28 blessés, dont 13 grièvement, dans la population civile, et détruit ou endommagé des dizaines d'immeubles d'habitation. Selon le Maire de la ville, environ 400 logements ont été rendus inhabitables. Il n'y aucun objectif militaire à Aleksinac, selon les habitants. Le bombardement a détruit, entre autres, un centre médical, un centre des urgences, une clinique dentaire, le siège de la sécurité sociale, et mis hors d'usage plusieurs sociétés commerciales et une usine d'installation électriques. Le général Wilby, responsable militaire de l'OTAN, a reconnu qu'une "faute" liée à un défaut de guidage a pu être commise, mais que les raids visaient une caserne abritant une brigade d'artillerie.

(AFP 6.4) L'OTAN a admis le 6 avril avoir pu bombarder, "par erreur", des civils lors des raids aériens opérés dans la nuit du 5 au 6 avril sur la Yougoslavie. Ces raids ont touché plus de trente cibles et mobilisé une centaine d'avions. Le général britannique Wilby a reconnu qu'une "faute" liée à un défaut de guidage "a pu être commise" à Aleksinac, provoquant des pertes civiles dans une zone résidentielle. De source serbe, sept civils ont été tués et 28 blessés dans le bombardement d'Aleksinac, où des dizaines d'immeubles d'habitation ont été détruits ou endommagés.

(Reuters 6.4) Selon l'agence yougoslave Tanjug, des Kosovars qui avaient fui la province après le début des bombardements de l'OTAN seraient en train d'y revenir. Tanjug a annoncé qu'une centaine de voitures transportant des Kosovars albanais étaient passées de Macédoine en Kosove. L'Ambassadeur yougoslave Branko Brankovic, représentant la Yougoslavie à la conférence de Genève sur les réfugiés de Kosove, a par ailleurs mis en garde l'OTAN contre toute intervention au sol : "si jamais un seul soldat ose fouler du pied un seul centimètre de mon sol, le Vietnam n'est rien à côté de ce qui s'ensuivra".

(AFP 7.4) L'OTAN a annoncé avoir attaqué le 6 avril un convoi de blindés serbes au Kosovo et lui avoir fait subir des "dommages". Dans la nuit suivante, l'Alliance a annoncé avoir mené des raids "intensifs" en Yougoslavie, raids qui ont, de source serbe, fait des morts et des blessés. Les raids ont notamment frappé Prishtine, le nord-ouest de Belgrade, Lucani, Cacak, Nis, Novi Sad et Sombor, en Serbie, et le nord du Monténégro. Pendant ce temps, l'exode des Albanais de Kosove continue : près de 450'000 personnes ont quitté la Kosove depuis le 24 mars, et 10'000 sont entrée en Albanie le 7 avril.

(AP 7.4) Selon un communiqué de l'armée yougoslave à Prishtine, les forces serbo-yougoslaves respectaient le cessez-le-feu unilatéral décrété le 6 avril par le pouvoir yougoslave, et la seule activité militaire dans la région était celle de l'OTAN...

(AFP 7.4) Les Occidentaux ont collectivement jugé insuffisante la trêve unilatérale décrétée le 6 avril par Belgrade, tout en estimant qu'elle témoigne de l'affaiblissement de la Yougoslavie par les bombardements de l'OTAN. La question est maintenant de faire déboucher l'action militaire sur une solution politique. Les USA et les Européens se sont consultés pour formuler cinq conditions impératives à un arrêt des bombardements : un arrêt vérifiable de toute offensive et de toute répression en Kosove, un retrait des forces serbo-yougoslaves (armée, police, milices), la mise en oeuvre du droit au retour des réfugiés, l'acceptation d'un cadre politique sur la base des accords de Rambouillet, et le déploiement d'une force de sécurité internationale. Les directeurs politiques des pays du Groupe de contact (USA, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie, Russie) se sont réunis le 7 avril à Bruxelles, ceux du G-8 (les mêmes plus le Japon et le Canada) se réuniront le 9 avril à Dresde, les ministres des Affaires de l'OTAN le 12 à Bruxelles, pour préciser et confirmer cette position. La France insiste pour sa part sur le rôle que devrait jouer le Conseil de Sécurité de l'ONU, mis à l'écart par l'OTAN depuis le début des bombardements. Le Premier ministre Lionel Jospin a estimé le 6 avril que c'est l'ONU qui devra "conférer sa légitimité" à une force de paix en Kosove.

(AFP 7.4) Affaiblie, encerclée, désorganisée par une offensive serbo-yougoslave qui lui a porté de terribles coups, l'UCK n'est cependant pas anéantie, et résiste encore, tout en perdant de plus en plus de terrain et en se retrouvant cloisonnée dans des poches de résistance qui se réduisent progressivement. Un porte-parole de l'UCK en Albanie, Visar Reka, reconnaît en outre que les munitions manquent, et les réfugiés kosovars décrivent une UCK en repli partout, inexistante face aux miliciens serbes qui vident villes et villages de leur population albanaise. Les combattants de l'UCK se cachent, et ne sortent que la nuit pour aider la population civile à fuir, tout en tentant d'entraver par des actions de guerilla l'avance constante des forces serbo-yougoslaves. En outre, l'UCK doit faire face à l'afflux de réfugiés civils dans les régions qu'elle contrôle, et est traversée de divergences internes : le chef de la délégation de l'UCK à Rambouillet, Hashim Thaçi, n'est pas soutenu par tous les commandants de l'organisation, ni par l'ancien président albanais Sali Berisha, qui contrôle le nord de l'Albanie. Seule l'offensive de l'OTAN, si elle parvient à couper les lignes logistiques serbes et à contraindre les forces serbo-yougoslaves à ne pas concentrer leurs moyens -et donc à les rendre atteignables par les bombardements, pourrait permettre à l'UCK de ne pas être défaite. D'ici là, l'UCK "fait le gros dos" et attend que les frappes de l'OTAN aient suffisamment ébranlé le régime de Belgrade pour le contraindre à reculer.

(AP 7.4) Au moins dix personnes auraient été tuées et huit autres blessées le 7 avril au matin dans un bombardement de l'OTAN sur Prishtine, a annoncé l'agence yougoslave Tanjug. Des missiles auraient frappé le centre ville, endommageant plusieurs bâtiments administratifs civils. Un dépôt de carburants des environs aurait également été bombardé, ainsi que les villages de Gracanica et Avalija. L'OTAN a pour sa part annoncé qu'elle avait mené 439 sorties lors de la dernière vague de bombardements, visant 28 installations diverses et des unités terrestres militaires et policières en Kosove, et qu'elle avait réussi "sa première grande percée contre des forces blindées au sol".

(AFP 7.4) Intensément bombardée dans la nuit par l'OTAN, la ville de Prishtine comptait le 7 avril ses morts et les destructions subies. Au moins 12 civils ont été tués dans ces bombardements, dont trois enfants. La poste du centre-ville a été détruite. Le siège du gouvernement provisoire (serbe) du Kosovo a été touché. Une vibngtaine de maisons de la vieille ville ont également été détruites. Prishtine a été touchée entre minuit et quatre heures du matin par 17 obus et missiles. Dans la périphérie, à Devet Jugovica, des réservoirs de carburants ont été incendiés. En Serbie, la ville de Kursumlija, la voie ferrée Prishtine-Belgrade et un pont ont également été touchés.

(AP 7.4) Au moins 51 civils, dont douze enfants, auraient été massacrée par les forces serbo-yougoslaves à Celina, près d'Orahovac, a annoncé l'UCK le 7 avril, après avoir repris partiellement le contrôle de la localité. Le massacre aurait eu lieu les 24 ou 25 mars lors de la prise de Celina par les Serbes. Les victimes seraient toutes membres de trois ou quatre familles. L'agence de presse de l'UCK, Kosovapress, fournit leurs noms. L'information n'a cependant pas pu être vérifiée et confirmée de source indépendante.

(AFP, ATS 7.4, 9.4, 10.4) Le président du parlement chypriote Spyros Kyprianou a déclaré le 7 avril avoir reçu du président yougoislave Milosevic l'offre de remettre aux autorités chypriotes, en signe de "bonne volonté", les trois soldats américains capturés par les forces serbes le 31 mars à la frontière macédonienne. Spyros Kyprianou s'est rendu le 8 avril à Belgrade pour tenter d'obtenir la libération des trois soldats. Les USA ont fait savoir qu'ils accueilleraient avec satisfaction une libération de leurs trois soldats, mais restent prudents et "ne (la) négocieront pas" et exigent qu'elle soit "inconditionnelle", alors que l'OTAN a écarté toute idée d'une suspension des bombardements contre la Yougoslavie en échange de cette libération. Le 9 avril, Spyros Kyprianou s'est déclaré très réservé sur les résiltats de sa démarche, avant que de reconnaître qu'elle avait finalement échoué. Les USA ont répété qu'ils tenaient Slobodan Milosevic "personnellement responsable" de la sécurité des trois prisonniers.

(AP 7.4) L'agence indépendante yougoslave Beta a annoncé que quatre personnes avaient été blessées et plusieurs bâtiments civils touchés dans la nuit du 6 au 7 avril dans un raid de l'OTAN contre Novi Sad. L'agence officielle Tanjug a quant à elle annoncé que dix personnes avaient été tuées et huit blessées le 7 avril dans un raid de l'OTAN sur Prishtine. L'OTAN a annoncé qu'elle avait mené 439 sorties, visé 28 installations et des unités terrestres militaires et policières serbes et yougoslaves et Kosove.

(AP 7.4) Selon l'OTAN, 50 villages kosovars auraient été brûlés par les forces serbo-yougoslaves depuis le 3 avril, et au moins trois charniers ont été constitués, selon des témoignages de réfugiés. Par ailleurs, le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a accusé le 7 avril les forces yougoslaves d'utiliser des personnes déplacées, parties sur le chemin de l'exil, comme boucliers humains contre les bombardements de l'OTAN.

(AP 8.4) Le centre de Belgrade a été touché dans la nuit du 7 au 8 avril par des bombardements de l'OTAN. Le ministre français de la Défense a assuré qu'il était devenu "quasi impossible" pour l'armée yougoslave d'envoyer des renforts en Kosove, mais a reconnu que 90 % des forces serbo-yougoslaves en Kosove étaient intactes, même si "les rapports de force, y compris au Kosovo, sont en train de s'inverser". L'UCK a de son côté affirmé qu'elle était en contact avec l'OTAN pour lui suggérer les cibles les plus efficaces. Pendant ce temps, le long de la frontière entre la Kosove et l'Albanie, les garde-frontières yougoslaves ont posé des mines et dressé des fortifications, et repoussé les Kosovars qui attendaient de franchir la frontière.

(AFP 8.4) Le débat sur la création d'une zone de sécurité en Kosove pour contrecarrer l'épuration éthnique est relancé par le départ d'un demi-million de Kosovars vers les pays voisins. Le quart de la population de Kosove l'aurait déja fuie, principalement vers l'Albanie et la Macédoine. Plusieurs Etats membres de la coalition, notamment la France, étant fermement attachés au principe du maintien sur place de la population albanaise, pour éviter de "faire le jeu" de l'épuration éthnique, il s'agit dès lors d'assurer les conditions de sécurité minimales à la population concernée, conditions actuellement non garanties mais pouvant l'être, selon la Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Sadako Ogata, par une "présence militaire internationale" à terre -avec le risque d'une partition de fait entre une Kosove albanaise et un Kosovo serbe, et la nécessité d'une forte présence militaire pour sécuriser les zones choisies et éviter que s'y reproduise les massacres commis dans les "zones de sécurité" en Bosnie en 1993.

(AP 8.4) Quatre journalistes français, dont le correspondant du "Monde", ayant réussi à rentrer en Kosove avec l'UCK depuis la Macédoine jusque dans la vallée du Rugovo, ont décrit l'UCK comme une force motivée mais aux moyens "très rudimentaires", mal armée et mal équipée, contrôlant cependant encore des zones "relativement importantes", quoique reculées et réduites à 40 % du territoire de la Kosove, contre 60 % avant le début de l'offensive de l'OTAN dans les airs et des forces serbo-yougoslaves au sol; l'UCK contrôlerait "les montagnes, les vallées reculées, mais aucun axe goudronné, aucune grande ville". Un commandant de l'UCK a admis qu'elle était "encerclée", mais pas inquiète, car disposant de "portes de sortie" vers l'étranger, et travaillant avec l'OTAN "pour déterminer quelles sont les cibles les plus efficaces" (ponts, routes, par exemple). Le commandant de l'UCK a estimé "très efficaces" les frappes de l'OTAN : "les Serbes ont de grosses difficultés pour se rendre d'un point à un autre depuis le début des frappes".

(AFP 8.4) L'UCK appelle, par le canal de la télévision albanaise, à la mobilisation générale des hommes en âge de combattre, mais en réalité se trouve incapable de les enrôler, de les former et de les encadrer. Des volontaires affluent du monde entier, et au surplus, sur les routes de l'exode, des barrages routiers de l'UCK, dès la frontière franchie, enrôle (au besoin de force) les hommes de 18 à 50 ans, mais l'UCK ne dispose réellement ni de centres d'entraînement, ni de centres d'hébergement, et n'arrive pas à armer tous ses volontaires. Selon les services de renseignements européens, des conselllers américains et turcs feraient office d'instructeurs dans des casernes albanaises où des combattants de l'UCK seraient entraînés en tant que membres de l'armée albanaise -elle même sous-équipée, sous entraînée et sous-commandés. En l'absence de réelle capacité opérationnelle, l'UCK attend l'effondrement de l'armée yougoslave et des forces serbes sous les coups de l'OTAM, pour pouvoir rentrer en Kosove "dans les fourgons" des armées occidentales.

(AFP 9.4) Les autorités yougoslaves ont annoncé le 9 avril que les forces de sécurité avaient "cessé leurs opérations offensives anti-terroristes" en Kosove, conformément au cessez-le-feu unilatéral décrété le 6 avril par Belgrade. "La paix est revenue au Kosovo" et le "processus de retour des personnes déplacées a été engagé", selon le communiqué officiel yougoslave. Selon le chef d'état-major allemand, Hans-Peter von Kirchbach, il y a des "signes" d'arrêt de l'offensive de l'armée yougoslave en Kosove, et de repli sur des positions défensives, mais cela pourrait être dû selon lui au fait que Belgrade ait atteint "une partie de ses objectifs" en Kosove. Des tirs sporadiques ont cependant été entendus le 9 avril près de Morina, à la frontière entre la Kosove et l'Albanie, fermée depuis le 7. Des affrontements ont eu lieu en outre dans la région de Tropoje, à la frontière albano-yougoslave. Les affrontements entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves dans la région frontalière ont fait au moins quatre morts dans les rangs de l'UCK. L'armée yougoslave a accusé le 9 avril l'Albanie d'une "tentative d'agression" et a fait état d'une "attaque d'artillerie" contre ses garde-frontières et d'une "tentative d'incursion d'un important groupe terroriste armé".

(Le Monde 8.4) Selon des combattants de l'UCK rencontrés par des journalistes français dans la région de Rugova, l'UCK a subi une sérieuse défaite dans la Drenica après le déclenchement de l'opération de l'OTAN contre la Yougoslavie, mais contrôle entre 45 % et 50 % de la Kosove, et de nombreux habitants des régions ratissées par les forces serbo-yougoslaves viennent se réfugier dans celles contrôlées par l'UCK. Des officiers de l'UCK ont expliqué aux journalistes que si les bombardements de l'OTAN n'aidaient pas "momentanément" l'UCK, ils affaiblissaient à plus long terme les forces de Belgrade qui auront "des difficultés à bouger car des ponts seront détruits" et elles auront "moins de tanks". Les commandants locaux de l'UCK admettent la collusion entre l'UCK et l'OTAN, la première donnant à la seconde "des informations sur les cibles". Les journalistes français ont pu constater l'efficacité des canaux de ravitaillement en nourriture, médicaments, hommes et armes légères de l'UCK à travers la frontière albano-kosovare.

(AP 9.4) Le porte-parole militaire de l'OTAN, David Wilby, a annoncé le 8 avril que la radio et la télévision serbes étaient des cibles "légitimes" et qu'elles pourraient être visées (en tentant de réduire les pertes civiles au "minimum absolu"), en tant qu'"instrument de propagande et de répression" ayant "rempli les ondes de haine et de mensonges au cours des années". Le général français Kelche, chef d'état-major de l'armée française, a lui aussi estimé que des frappes contre les media serbo-yougoslaves pourraient "affaiblir la détermination" de Belgrade. Certaines installations de la télévision ont déjà été touchées par des bombes de l'OTAN, au motif qu'elles sont "intégrées au systèmes de communication de l'armée yougoslave", a ajouté le porte-parole civil de l'OTAN, Jamie Shea.

(AFP 9.4) L'OTAN a bombardé dans la nuit du 8 au 9 avril un dépôt de carburant à Smederevo, à 50 km de Belgrade, et l'agence yougoslave Tanjug a annoncé le bombardement du centre de Kragujevac. A Belgrade et Novi Sad, des milliers de personnes ont formé le 8 avril des "boucliers humains" sur trois ponts pour les "protéger" des bombardements de l'OTAn. L'Alliance a affirmé que ses raids avaient sévérement réduit la capacité de production des raffineries de pétrole de la Yougoslavie, et son secrétaire général, Javier Solana, a évoqué la possibilité d'opérations "plus collées au terrain pour affaiblir l'appareil de répression militaire ou policier de Milosevic". Le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a fait état de deux massacres de civils en Kosove début avril, faisant 35 morts.

(AP 9.4) L'OTAN a reconnu le 9 avril que l'une des bombes lâchées par ses appareils sur une centrale téléphonique de Prishtine avait manqué sa civle et avait touché un quartier résidentiel, provoquant sans doute des victimes civiles et des dommages matériels. Le général Wilby, porte-parole de l'Alliance, a regretté ce "dommage non intentionnel", mais a affirmé que l'OTAN n'était pas "responsable" des destructions étendues constatées à Prishtine.

(AFP 10.4) L'OTAN a poursuivi ses bombardements le 9 avril sur la Yougoslavie, et les USA ont annoncé l'envoi de six avions de combat F-15C supplémentaires en Europe pour participer aux opérations dans les Balkans. Dans la nuit du 8 au 9 avril ont été visés des blindés et des véhicules des forces serbo-yougoslaves, ainsi que des dopôts de carburants et l'usine automobile Zastava de Kragukevac, où124 ouvriers servant de "boucliers humains" auraient été blessés, selon des sources serbes, ce qui a été démenti par le chef d'état-major des armées allemandes, le général von Kirchbach. L'OTAN a cependant reconnu avoir causé des dégâts "involontaires" à des habitations situées autour d'un central téléphonique de Prishtine. A l'intérieur de la Kosove, selon les aurorités américaines, des informations "crédibles" annonce que des jeunes femmes kosovares ont été rassemblées dans un camp militaire et violées par des soldats serbes, une vingtaine d'entre elles étant tuées.

(AP 9.4.99) Un affrontement armé s'est produit le 9 avril, durant sept heures, près de Tropoja entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves. La Yougoslavie a accusé l'Albanie d'agression et l'a menacée de "supporter les conséquences de l'intensification de la guerre dans les Balkans" si elle soutenait l'UCK. Le même jour, l'OTAN a bombardé l'usine automobile Zastava de Kragujevac.

(AP 10.4) Les combats se sont intensifiés le 9 avril à la frontière albano-yougoslave, entre UCK et forces serbo-yougoslaves. Quatre combattants de l'UCK ont été tués et plusieurs blessés, selon l'OSCE, lors de combats à la mitrailleuse lourde, au mortier et à l'artillerie, dans la région de Tropoja et de Junik.

(AFP 9.4.99) Après 17 jours de frappes aériennes, les Belgradois semblent avoir surmonté le choc des premiers bombardements et s'être organisés pour vivre à peu près normalement malgré les alertes, les pénuries et la menace. Le prix des denrées alimentaires de première nécessité (pain, farine, huile, sucre) a été bloqué et l'essence rationnée, les bureaux de poste et les banques fonctionnent à rythme réduit par manque de liquidités, les transactioons (légales) avec l'étranger ont été gelées, mais l'éclairage public a été rétabli même pendant les bombardements après quelques jours de black out et des concerts se succèdent au centre ville. Les cafés sont pleins, les théâtre donnent des représentations gratuites et font salle comble, des kiosques à restauration rapide fonctionnent 24 heures sur 24. La plupart des habitants ont cessé de descendre dans les caves et les abris lors des alertes et depuis la destruction par l'OTAN de plusieurs ponts sur le Danube, des milliers de personnes forment des "boucliers humains" volontaires sur les ponts sur la Save.

(AP 9.4) Un soldat macédonien a été abattu le 8 avril à la frontière yougoslave, près de Blace, alors qu'il était en patrouille. Les autorités macédoniennes affirment que les tirs provenaient de Yougoslavie, et que la patrouille avait été prise sous les tirs après avoir repéré et mis en fuite un homme non identifié en territoire macédonien.

(AFP 9.4.99) L'OSCE a fait état le 9 avril de duels d'artillerie et d'armes légères à la frontière albano-yougoslave, entre des garde-frontières yougoslaves et des combattants de l'UCK, alors que la Yougoslavie accusait l'Albanie de "tentative d'agression". Dans la nuit du 8 au 9 avril, l'OTAN a bombardé des blindés et des véhicules des forces serbes, ainsi que des dépôts de carbirant et une usine automobile, la Zastava de Kragujevac. Selon la télévision serbe, ce dernier bombardement aurait fait 124 blessés, ce qu'exclut le chef d'état major allemand. Par contre, l'OTAN a reconnu la possibilité de dégâts "collatéraux" à des habitations autour d'une centrale téléphonique de Prishtine. Enfin, le ministre allemand de la Défense, Rudolf Sharping, a fait état de deux massacres de civils, faisait 35 morts début avril, et la haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Sadako Ogata, a annoncé n'avoir aucune information sur le sort de plusieurs dizaines de milliers de civils kosovars refoulés aux frontières, et qui pourraient être utilisés comme "boucliers humains" par le régime yougoslave.

(AP 10.4) De nouveaux affrontements se sont produits le 10 avril entre forces serbo-yougoslaves et combattants de l'UCK, sur les frontières entre la Kosove et l'Albanie d'une part, la Macédoine d'autre part. Deux obus serbes sont tombés sur le village albanais de Kamenica, sans faire de blessés. Quatre combattants de l'UCK ont été tués le 9 avril dans des affrontements avec les forces serbo-yougoslaves, alors que plusieurs centaines d'hommes de l'UCK tentaient de pénétrer en Kosove. L'armée yougoslave a accusé l'Albanie de soutenir cette "agression" et l'a menacée des "conséquences" d'une nouvelle extension du conflit.

(AP 10.4) Un groupe de 1500 Kosovars ont franchi la frontières avec l'Albanie dans la nuit du 9 au 10 avril en affirmant avoir été chassés de chez eux par les forces serbes. Ce groupe était le premier à franchir la frontière, fermée depuis trois jours par les autorités yougoslaves. La plupart de ces réfugiés venaient de Vragoli, à l'ouest de Prishtine. Ils ont affirmé avoir reçu l'ordre de la police serbe de quitter leur village avant midi le 9 avril, et avoir été escortés jusqu'à la frontière par les policiers, qui les ont expulsés en Albanie.

(AP 10.4) Selon un groupe de 80 réfugiés kosovars arrivés le 10 avril en Macédoine, les forces serbes ont, au début avril, fait irruption dans leur village en annonçant que tzous les habitants qui refuseraient de partir seraient tués. Pendant leur marche de quatre jours vers la Macédoine, les réfugiés ont été encerclés et séparés en plusieurs groupes par des policiers serbes.

(AFP 9.4) Les opinions publiques occidentales, influencées par les images de l'exode des Albanais de Kosove et les récits d'atrocités perpétrées par les forces serbo-yougoslaves, semblent de plus en plus favorables à l'intervention militaire de l'OTAN contre la Yougoslavie, et à son déploiement au sol. En France, selon un sondage du "Parisien", l'opinion publique est même plus favorable à une intervention au sol (soutenue par 68 % des "sondés" qu'aux frappes aériennes (soutenues par 50 % des "sondés"), contrairement aux USA, où malgré tout 58 % des "sondés" sont favorables à une intervention terrestre de l'OTAN (un tiers d'entre eux y mettent toutefois la condition qu'elle n'implique la mort d'aucun soldat américain). En Grande-Bretagne, par contre, une majorité des "sondés" acceptent l'éventualité de pertes humaines britanniques. En Italie et en Espagne, par contre, les frappes aériennes sont désapprouvées par une majorité des "sondés" (46 % des Italiens, contre 37 %, et 49,7 % des Espagnols).

(AFP 10.4) L'OTAN a poursuivi ses bombardements le 9 avril sur la Yougoslavie, et les USA ont annoncé l'envoi de six avions de combat F-15C supplémentaires en Europe pour participer aux opérations dans les Balkans. Dans la nuit du 8 au 9 avril ont été visés des blindés et des véhicules des forces serbo-yougoslaves, ainsi que des dopôts de carburants et l'usine automobile Zastava de Kragukevac, où124 ouvriers servant de "boucliers humains" auraient été blessés, selon des sources serbes, ce qui a été démenti par le chef d'état-major des armées allemandes, le général von Kirchbach. L'OTAN a cependant reconnu avoir causé des dégâts "involontaires" à des habitations situées autour d'un central téléphonique de Prishtine. A l'intérieur de la Kosove, selon les aurorités américaines, des informations "crédibles" annonce que des jeunes femmes kosovares ont été rassemblées dans un camp militaire et violées par des soldats serbes, une vingtaine d'entre elles étant tuées.

(AFP 10.4) De nouveaux affrontements se sont produits le 10 avril entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves, à la frontière albano-yougoslave. L'Albanie a accusé la Yougoslavie de vouloir "étendre le conflit aux pays voisins", et l'armée fédérale yougoslave a accusé l'Albanie d'une "tentative d'agression contre ses garde-frontières". Le 9 avril, quatre membres de l'UCK ont été tués par les forces serbo-yougoslaves dans la zone de Tropoja.

(AP 10.4) L'UCK a annoncé qu'elle commençait à recruter des volontaires en Allemagne. Le représentant de l'UCK en Allemagne, Sabri Kicmari, a affirmé que la majorité des Albanais d'Allemagne étaient "prêts à combattre pour la libération de la Kosovë", et qu'une centaine de volontaires avaient déjà quitté l'Allemagne pour se rendre sur le théâtre des opérations. Un demi-million d'Albanais, presque tous kosovars, résident en Allemagne, dont une cinquantaine de milliers arrivée depuis le début des combats, en février 1998.

(AFP 10.4) Les USA ont annoncé le 10 avril un renforcement de leur dispositif aérien engagé dans les bombardements de l'OTAN contre la Yougoslavie, avec pour objectif de disposer de la capacité de "frapper 24 heures sur 24". 82 avrions supplémentaires vont être déployés en Europe par les américains (24 chasseurs F-16, quatre avions d'attaque au sol A-10, six avions de soutien tactique EA-6B, 41 avions de ravitaillement en vol et 7 avions de transport. Le 9 avril, six chasseurs F-15 avaient déjà été annoncés. Ce renforcement va porter à 480 le nombre d'appareils américains participant aux bombardements sur la Yougoslavie. La flotte totale de l'OTAN engagés contre la Yougoslavie compte 600 appareils. En outre, 24 hélicoptères d'attaque "Apache" devraient être opérationnels avant fin avril.

(AFP 11.4) L'aviation de l'OTAN a effectué des bombardements dans la région de Prishtine dans la nuit du 10 au 11 avril. L'agence yougoslave Tanjug a annoncé qu'un appareil de l'OTAN avait été abattu dans le nord de la Serbie, ce que l'OTAN a démenti. Le chef de milice paramilitaire serbe Arkan a quant à lui affirmé qu'un avion furtif américain F-117 avait été abattu la nuit précédente, et son pilote, "un Noir américain", capturé. Une source de l'AFP avait affirmé qu'un avion de l'OTAN avait été abattu dans les environs de l'aéroport de Batajnica.

(AFP 11.4) Selon des témoignages de réfugiés kosovars arrivés le 11 avril en Albanie, l'épuration ethnique engagée par les forces serbo-yougoslaves se poursuit en Kosove. Dans la nuit du 9 au 10 avril, 4200 personnes ont franchi la frontière albano-yougoslave à Morina. Plusieurs de ces réfugiés ont déclaré avoir été expulsés de leurs villages ou leurs quartiers par des miliciens ou des civils serbes masqués. Le 9 avril, environ 1500 personnes venue d'un faubourg de Prishtine, Miradi e Ulet, avait déjà raconté en avoir été expulsées sous la menace par les forces serbes. Des villageois de Donje Dobrev et de Magura ont également témoigné de leur expulsion sous la menace.

(AP 11.4) 43 Albanais recrutés par l'UCK en Allemagne, où ils disposaient de l'asile politique, ont été refoulés le 11 avril à la frontière autrichienne, alors qu'ils se rendaient probablement en Albanie pour rejoindre les camps de l'UCK. Début avril, 150 Albanais avaient déjà été refoulés par l'Autriche. L'UCK a déjà recruté plus d'une centaine de combattants en Allemagne, où séjournent 400'000 Albanais.

(AFP, AP 11.4) Les bombardements de l'OTAN dans la nuit du 10 au 11 avril se sont concentrés sur la région de Prishtine, où une quarantaine d'explosions, au moins, ont été entendues, et où la DCA yougoslave, que l'OTAN donnait pour fortement dégradée, est entrée en action. L'OTAN a démenti toute perte d'avions, et a annoncé le renforcement de son dispositif aérien.

Trois civils auraient été tués dans le village de Mirovac par les bombardements de l'OTAN, selon le centre des media serbes de Kosove, qui annonce sur plus de 10 missiles sont tombés sur la région de Podujevo, où se trouve le village.

L'OTAN a annoncé avoir touché des dépôts de munitions, des ponts, des infrastructures de télécommunication, des installations de DCA et des éléments des forces serbes, ainsi que des chars.

Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a annoncé que 400'000 Kosovars albanais restée en Kosove se cacheraient pour échapper aux forces serbes.

L'Albanie a annoncé avoir transféré à l'OTAN le contrôle de son espace aétien, de ses ports et de son infrastructure militaire, alors que des combats se poursuivent entre UCK et forces serbo-yougoslaves à la frontière. Une dizaine d'obus seraient tombés près du village albanais de Kremica.

(AP 11.4) Un employé australien de l'organisation CARE, Steve Pratt, arrêté le 31 mars à la frontière croate et détenu depuis, a été inculpé d'espionnage (au profit de l'OTAN) par les autorités yougoslaves le 11 avril, et montré à la télévision en déclarant avoir "effectué des missions de renseignement". Il est accusé d'avoir tenté d'"évaluer les effets des bombardements de l'OTAN".

(AFP, ATS 11.4 13.4, 14.4, 16.4, 18.4, Le Monde 13.4, 15.4) L'OTAN a poursuivi du 12 au 17 avril ses frappes aériennes contre la Yougoslavie, y compris la Kosove et le Monténégro. Dans la nuit du 11 au 12 avril, les raids de l'OTAN ont notamment touché une raffinerie à Pancevo, l'aéroport militaire de Batajnica et l'usine automobile Zastava à Kragujevac, où 124 personnes qui se trouvaient dans l'usine au moment des bombardement ont été blessées par ceux-ci. Une frappe contre un pont au moment où passait un train de voyageurs à Ordelicka Klisura a fait dix morts et seize blessés civils, le 12 avril. Trois civils ont été tués et deux autres blessés le même jour lors des frappes de l'OTAN contre Prishtine. Le 13 avril, des ouvriers d'une usine mécanique de Valjevo ont été blessés dans le tir par l'OTAN de missiles contre l'usine. Des missiles de l'OTAN seraient en outre tombés sur un village proche de la frontière bulgare. Dans la nuit du 13 au 14 avril, la centrale hydro-électrique de Bistrica a été prise pour cible par l'OTAN. Le 14 avril, un convoi de véhicules civils transportant des réfugiés de retour en Kosove a été pris pour cible par des avions de l'OTAN. De source serbe, on annonce qu'au moins 75 personnes ont été tuées dans le bombardement, admis après 24 heures d'hésitation par l'OTA et qualifié de "tragique incident" par son porte-parole le 15 avril. Le pilote du F-16 américain auteur de la "bavure" a expliqué qu'il avait pris les véhicules du convoi pour des "blindés de transport de troupes". Les rescapés du convoi ont reconnu qu'aucun véhicule militaire serbe ne circulait en leur compagnie. Le secrétaire général de l'OTAN a exprimé sa "grande douleur" pour cette "bavure", dont il a cependant accusé Slobodan Milosevic d'être "l'ultime responsable". Le 15 avril, le quartier de Rakovica, dans la périphérie de Belgrade, et la zone industrielle de Pancevo, ont été la cible de frappes de l'OTAN. Sept ouvriers ont été blessés dans le bombardement de leurs usines. Une caserne de l'armée aurait été touchée. Les bombardements ont également pris pour cible un pont entre Smederevo à Kovin, ainsi que Novi Sad, Podgorica (Monténégro) et Psishtine (Kosove). Le 17 avril, un enfant a été tué et cinq personnes blessées lors du bombardement de Batajnica. La zone industrielle de Pancevo, Novi Sad et le mont Strazevica ont été bombardés. De source serbe, démentie par l'OTAN, on a annoncé qu'un avion de l'OTAN aurait été abattu et se serait écrasé à la frontière macédonienne. L'OTAN a annoncé la destruction de 13 véhicules militaires yougoslaves et avoir atteint deux avions Mig-21. Les USA ont annoncé le 11 avril qu'à la demande du commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Wesley Clark, ils allaient déployer 82 avions supplémentaires pour participer aux bombardements en Yougoslavie. La Grande-Bretagne y a ajouté un porte-avion et 8000 soldats supplémentaires seront déployés au sol. 600 avions de l'OTAN participent aux opérations alliées. D'après les Américains, les opérations alliées ont réduit à zéro les capacités de raffinage pétrolier en Yougoslavie, mais le pays possède de considérables réserves de carburants. "Petit à petit, nous sommes en en train de détruire" les capacités militaires et paramilitaires serbes, a néanmoins affirmé le général Wesley Clark. Selon un bilan yougoslave, le bilan des bombardements de l'OTAN s'élevait, le 15 avril, à un millier de morts civils et plusieurs milliers de blessés. Les dégâts des bombardements par plus de 1500 missiles et 5000 tonnes de bombes, sont évalués par Belgrade à 100 milliards de dollars, alors que la campagne militaire de l'OTAN a coûté jusqu'au 14 avril (soit en vingt jours) aux seuls USA entre un milliard et demi et deux milliards de dollars (soit entre 70 et 100 millions de dollars par jour). Le ministère de la Défense va demander au Congrès 6 milliards de dollars supplémentaires pour faire face aux dépenses générées par l'intervention militaire et humanitaire en Kosove.

(AFP 12.4) Des intellectuels kosovars (albanais) ont raconté à l'AFP la féroce vengeance des Serbes sur les Albanais de Kosove en général, et leurs intellectuels en particulier, dès le début des raids de l'OTAN : pour l'écrivain Migjen Kelmendi, les Serbes ont traité les Albanais comme d'autres ont traité les juifs pendant la deuxième guerre mondiale. Trois personnalités albanaises, l'avocat Bajram Kelmendi et ses deux fils, l'écrivain Latif Berisha, le syndicaliste Agim Hajrizi, ont été assassinées dans la première nuit de raids de l'OTAN. D'autres, comme le traducteur Fadil Bajraj, ont été contraints à l'exil.

(AFP 12.4) Plusieurs centaines de civils kosovars chassés par les forces serbo-yougoslaves de la région d'Urosevac-Ferizaj ont rejoint le 12 avril les camps de réfugiés de Brazda, en Macédoine. Certains ont raconté qu'ils avaient été chassés de la ville depuis une semaine, s'étaient réfugiés dans les bois ou des villages, d'où ils avaient à nouveau été chassés et ramenés à Urosevac pour être mis dans des trains en direction de la Macédoine. Selon des témoignages, des civils ont été abattus dans ces rafles.

(AFP 12.4) Pris au piège entre les raids aériens de l'OTAN, les combats au sol et l'épuration éthnique entreprise par les forces serbo-yougoslaves, des dizaines de milliers de Kosovars sont privés d'aide alimentaire et commencent de souffrir de la faim. La directrice du programme alimentaire mondial (PAM), Catherine Bertini avait averti le 31 mars que dans un délai de deux semaines, des centaines de milliers d'Albanais de Kosove seront menacés de famine. Un représentant de l'ONG "Action contre la faim" a déclaré que la situation alimentaire était très difficile pour les gens "pris au piège dans les zones contrôlées par l'UCK", et où aucun stock alimentaire n'a pu être constitué, ces zones ayant été attaquées par les forces serbo-yougoslaves pendant l'été 1998, les moissons rendues impossibles, les stocks existants détruits et les semailles empêchées. Selon l'OTAN, 200'000 personnes, dont beaucoup de femmes et d'enfants, vivent actuellement dans les maquis, avec un approvisionnement alimentaire aléatoire.

(AP, AFP, ATS 12.4, 13.4, 14.4, Le Monde 13.4) Selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, "au moins" 150 combattants de l'UCK auraient été tués lors d'un affrontement avec les forces serbo-yougoslaves à la frontière albanaise, alors que "plusieurs centaines" de membres de l'UCK tentaient de pénétrern en Kosove. Les autorités albanaises ont accusé les forces serbo-yougoslaves d'avoir effectué une incursion sur territoire albanais. A Tropoja, en Albanie, un bâtiment de la police et un quartier d'habitation ont été touchés par des tirs de mortiers, tuant deux personnes et en blessant neuf. Près de là, au poste-frontières de Padesh, trois combattants de l'UCK et un journaliste français ont été blessés dans des combats entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves. Plus de 3000 Kosovars établis en Europe sont arrivée en Albanie pour s'enrôler dans les rangs de l'UCK, qui a demandé aux USA d'armer ses membres, à défaut de déployer des troupes au sol, demande rejetée par la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright.

((AFP 12.4) Les 19 pays de l'OTAN ont averti le 12 avril le président Milosevic que l'alliance poursuivra ses bombardements jusqu'à ce qu'il "accède aux demandes de la Communauté internationale" : arrêt de toute offensive et de toute répression en Kosove, retrait des troupes militaires, paramilitaires et policières serbes de Kosove, droit au retour des réfugiés, mise en place d'un cadre politique fondé sur les accords de Rambouillet, déploiement d'une force de sécurité internationale.

(AP 12.4, AFP 13.4) Dix personnes ont été tuées et 16 blessées le 12 avril, dans le bombardement d'un train par l'aviation de l'OTAN près de Leskovac, selon les autorités yougoslaves. L'OTAN a affirmé avoir voulu dirigé ses frappes contre un pont de chemin de fer sans viser le train, qui se dirigeait vers Salonique, en Grèce, ou Skoplje, en Macédoine, selon les sources. Selon les autorités yougoslaves, 3000 civils ont été tués et 3000 blessés en trois semaines de bombardements.

Trois civils ont été tués et deux autres blessées dans des bombardements de l'OTAN sur Prishtine, le 12 avril.

(AP 13.4) L'agence officielle yougoslave Tanjug et des media locaux ont annoncé le bombardement par l'OTAN, dans la nhuit du 12 au 13 avril de raffineries de pétrole à Pancevo et Novi Sad, d'un dépôt de carburant et d'une usine de plastiques à Prishtine, d'un dépôt de carburant près de Sombor, de l'aéroport de Ladjeci et d'une carserne de la banlieue de Belgrade.

(AP 14.4.99) Les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie sont entrées le 14 avril dans leur quatrième semaine, avec des bombardements sur la Kosove et le sud-est de la Serbie. La gare routière, l'aéroport et des casernes ont été bombardés à Prishtine, un transmetteur TV près de Kosovska Mitrovica, un pont à Bar (Monténégro), et en Serbie une usine hydroélectrique à Bistrica et une usine agro-alimentaire à Valjevo.

(AP 14.4.99) Les forces serbes ont à nouveau bombardé le 14 avril le territoire albanais, près du hameau de Padesh et du village de Kamenica, brièvement occupé le 13 avril par les forces serbes.

(AP 14.4) L'agence Kosova Presse (de l'UCK) a annoncé le 14 avril qu'au moins un millier d'Albanais de Kosove avaient été tués en quatre jours dans le sud de Kosove. L'UCK accuse les forces serbo-yougoslaves d'avoir commis des "tueries massives de civils" dans la Drenice, près de Srbica et de Prekaz. Le même jour, le ministère américain de la Défense a fait état d'attaques de colonnes de réfugiés par des hélicoptères et des avions yougoslaves, en Kosove, alors que les Serbes ont annoncé qu'un bombardement de l'OTAN sur un convoi de réfugiés en avaient tués 64, et blessés une vingtaine.

(AFP 15.4) La Yougoslavie et l'OTAN se rejettent mutuellement la responsabilité du bombardement, le 14 avril, de colonnes de réfugiés dans l'ouest de la Kosove, bombardement qui serait l'oeuvre de l'aviation de l'OTAN et aurait fait au moins 75 morts et 25 blessés selon le porte-parole du ministère yougoslave des Affaires étrangères. Le porte-parole de l'OTAN s'est contenté de déclarer que l'alliance était en train d'"enquêter", alors que le commandant des forces alliées en Europe, le général Wesley Clark, a émis l'hypothèse que les réfugiés aient été attaqués par les forces serbo-yougoslaves après que celles-ci aient été bombardées par l'aviation de l'OTAN. Sur place, à Meha, près de Junik, un journaliste de l'AFP a compté au moins vingt morts et quatre blessés. Les colonnes de réfugiés étaient "vraisemblablement" escortées par des véhicules militaires serbes ou yougoslaves, selon les autorités militaires américaines. En bombardant ces véhicules, l'aviation de l'OTAN aurait donc pu toucher les colonnes de réfugiés. Des réfugiés arrivés en Albanie ont affirmé avoir été bombardés par des avions serbes (mais les avions serbes ne sortent plus guère, l'OTAN maîtrisant le ciel), le coordinateur de la présidence américaine pour l'aide humanitaire a estimé que les réfugiés pouvaient avoir été utilisés comme "boucliers humains" par les forces serbo-yougoslaves, ce qui laisserait supposer que ce sont effectivement des avions de l'OTAN qui ont bombardé à la fois la colonne de réfugiés et les forces militaires serbo-yougoslaves.

(AP 15.4, AFP 16.4) La France a exprimé le 15 avril sa "plus vive émotion" après le bombardement ("par erreur", officiellement) d'une colonne de réfugiés par un avion de l'OTAN. Les autorités serbes ont estimé que cette "bavure" avait fait 75 morts et 26 blessés. Les USA ont de leur côté adopté un profil bas et exprimé par la voix du président Clinton des "regrets" pour des "erreurs inévitables", en ajoutant que les frappes aériennes sur la Yougoslavie allaient continuer, et même, selon le Secrétaire d'Etat à la Défense, "s'intensifier" : "Vous ne pouvez pas avoir ce genre de conflit sans quelques erreurs comme celle qui est arrivée", a déclaré le président Clinton. L'OTAN a finaement reconnu (mais y a mis 24 heures) avoir bombardé par erreur un véhicule civil. Le secrétaire général de l'Alliance a exprimé sa "grande douleur" devant une "tragédie" dont il a cependant rendu responsable le président Milosevic. Selon l'OTAN, la "bavure" s'est produite sur le route de Prizren à Djakovica, le 14 avril, lorsqu'un pilote d'un avion F-16 a largué une bombe sur un convoi de trois véhicules "qui ressemblaient à des blindés de transport de troupes". De source yougoslave, on annonce que ce bombardement a fait au moins 75 mnorts et 25 blessés. Un journaliste de l'AFP a pu dénombrer 13 cadavres, dont ceux de trois fillettes, sur la route, et vingt morts et quatre blessés dans une localités proche. Selon lui, c'est un convoi de huit tracteurs qui a été pulvérisé. Des rescapés du bomberdement ont confirmé qu'aucun véhicule militaire ne circulait en leur compagnie au moment de ce bombardement.

(AFP, AP 16.4) Les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis le 16 avril. Un pont sur le Danube, entre Smederevo et Kovin, a été rendu impraticable. Deux usines ont été bombardées, et sept ouvriers ont été blessés, à Pancevo, dans le bombardement d'une raffinerie. Plusieurs missiles ont frappé la raffinerie de pétrole de Novi Sad, et une caserne dans la même région. Deux casernes ont été bombardées à Subotica. Ces bombardements ont souvent provoqué des d'gâts dans les édifices civils et les maisons d'habitation situés à proximité des cibles. Les environs de Podgorica et de Bar, au Monténégro ont été bombardés, ainsi que Prishtine, en Kosove,

(AFP 14.4) De nouveaux soldats de l'OTAN sont arrivés le 14 avril en Albanie, dans le cadre de l'opération "Abri Allié" qui pourrait en mobiliser jusqu'à8000. 400 soldats italiens ont débarqué à Durres. "Abri Allié" est théoriquement une opération humanitaire, mais dont la force doit également avoir un effet "dissuasif" sur la Serbie et la Yougoslavie, et leur tentation de s'en prendre à l'Albanie. Parallèlement, celle-ci renforce sa pésence militaire sur sa frontière nord, alors que l'UCK a demandé à l'OTAN de parachuter de l'aide humanitaire aux populations civiles de Kosove. De sources proches de l'UCK, ont annonce que 5000 combattants potentiels ont rejoint l'organisation armée, mais que celle-ci manque d'armes et de matériel.

(ATS 16.4, 18.4) Deux combattants de l'UCK ont été tués et neuf blessés dans des affrontements avec les forces serbes près de la frontière albanaise, le 15 avril, selon l'OSCE, qui a également annoncé que des obus serbes avaient été tirés à la frontière, dont un est tombé en territoire albanais. Les obus de mortier sont tombés près du poste-frontière de Morina. Cinq réfugiés ont été tués lorsque leur voiture a sauté sur une mine à quelques mètres du poste-frontière albanais de Morina

(AFP 16.4) Les forces serbo-yougoslaves ont bombardé le 16 avril une zone située à proximité du plus important camp albanais de réfugiés kosovars, à Kolsh, près de Kukes. Deux civils albanais ont été blessés. Depuis le début du mois, les bombardements serbo-yougoslaves se sont intensifiés sur la zone frontalière entre la Kosove et l'Albanie, zone où l'UCK est très active. Des garde-frontières albanais et des soldats serbes ont échangé des coups de feu à Zherka, près de Tropoja.

(AFP 16.4, 17.4) "Les Serbes sont en train de vider méthodiquement tout le nord du Kosovo et 50'000 réfugiés sont attendus le 16 avril au soir" à Morina, a annoncé le ministre albanais de l'Information, selon qui les forces serbes contraignent tous les habitants de la Drenica, fief de l'UCK au centre de la Kosove, et ceux des villes du nord, à embarquer dans des camions afin d'être déposés à deux heures de marche de la frontière albanaise. Le porte-parole du HCR a évoqué quant à lui des "corridors de la terreur" par lesquels les Serbes videraient la Kosove de sa population albanaise. La Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mary Robinson, a dénoncé des exécutions sommaires de Kosovars par les forces serbes à Djakovica, Orahovac, Ljubenic et Kotina, et le porte-parole du Département d'Etat américain a fait état de la découverte de plusieurs dizaines de tombes recueillant les dépouilles de civils massacrés dans la région de Prishtine. L'UCK a affirmé que 45 civils avaient été massacrée dans une embuscade tendue par les forces serbo-yougoslave, le 15 avril, dans la région de Pec.

(AFP 16.4, 17.4) Trois membres de l'UCK ont été tués et deux autres blessés le 16 avril dans des affrontements avec les forces serbo-yougoslaves près de la frontière albanaise. L'OTAN a bombardé le 16 avril des sites à Prishtine et dans sa région. Deux civils ont été blessés par un mjissile de l'Alliance à Vranje (sud de la Serbie) et plus d'une quinzaine dans la nuit du 15 au 16 avril à Pancevo, dans le bombardement d'une raffinerie.

(AFP 17.4) Le général Pavlovic, commandant de la 3ème armée yougoslave, a affirmé le 16 avril qu'il y avait "en ce moment sur le territoire du Kosovo 150'000 personnes en armes" prêtes à affronter une intervention terrestre de l'OTAN.

(AFP 17.4, 18.4) Le Département d'Etat américain a affirmé le 16 avril "disposer de preuves convaincantes de l'existence de massacres et de charniers" à l'ouest de Prishtine. Le porte-parole du Département d'Etat a fait état de "plusieurs dizaines de tombes" découvertes dans la région, et a affirmé que "les forces militaires et paramilitaires sous le contrôle de Belgrade de commettre des atrocités au Kosovo". La BBC britannique a diffusé le 16 avril une vidéo prise le 27 mars à Djakovica par un photographe local, montrant les corps de six hommes abattus dans leur maison. L'UCK a affirmé que 45 civils avaient été massacrés au cours d'une embuscade tendue par les forces serbes dans la région de Pec, le 15 avril. Selon l'OTAN, 18 villages ont été incendiés, 200 zones résidentielles "sévèrement touchées" et 3200 personnes tuées en trois semaines par les forces serbes. Une fosse commune de 150 personnes aurait été découverte à Izbica par des photos aériennes.

(AP 17.4) Un officier yougoslave capturé à Junik dans la nuit du 13 au 14 avril par l'UCK a été remis le 16 avril, en Albanie, au gouvernement albanais, puis à l'armée américaine. L'homme est détenu en tant que prisonnier de guerre, et les autorités américaines ont assuré qu'il pourrait être relâché dès la cessation des hostilités. La Yougoslavie détient de son côté trois soldats américains, également au titre de prisonniers de guerre.

(AP 17.4) L'OTAN a rendu publiques le 17 avril des photos aériennes de ce qui pourrait être des tombes (150 environ) fraîchement creusées près d'Izbica, en Kosove, ainsi que de 18 villages incendiés. Le porte-parole de l'Alliance, Jamie Shea, a affirmé que celle-ci disposait d'informations faisant état de "plusieurs charniers" et de "preuves" d'exécutions sommaires : "De nombreuses tueries ont eu lieu au Kosovo ces dernières semaines", a déclaré Jamie Shea, qui a accusé les Serbes d'intensifier l'épuration ethnique de la Kosove, notamment en tuant et brûlant le bétail pour accélérer le départ des paysans.

(AP 17.4) Une centaine de Kosovars volontaires pour rejoindre les rangs de l'UCK sont arrivée le 17 avril à Tirana en provenance des Etats-Unis. Ils rejoignent environ 10'000 autres volontaires venus d'Europe et des USA et ont été conduits vers Kukes pour y subir un entraînement de trois semaines, avant de rejoindre les unités combattantes.

(AP 18.4) Les avions de l'OTAN ont bombardé le 17 avril une raffinerie de pétrole à Novi Sad. De source serbe, on annonce également un raid sur Batajnica, où se trouve un aérodrome militaire. Ce raid aurait fait un mort (un enfant de trois ans) et cinq blessés. Les media serbes annoncent en outre des bombardements sur Valjevo et Ragovica, dans la banlieue de Belgrade.

(AFP, AP, ATS 22.4, 23.4, 24.4, 25.4) Les bombardements de l'OTAN contre la Yougoslavie se sont poursuivis du 18 au 25 avril. Le 22 avril, après que les bombardements aient frappé une résidence du président Milosevic à Belgrade, les responsables militaires américains ont assuré que ces bombardements ne visaient "pas le président Milosevic ou le peuple serbe" mais "les militaires et les infrastructures militaires qui soutiennent les instruments de la répression au Kosovo". L'OTAN a commencé le 21 avril à diffuser ses propres programmes de tléévision et de radio en Yougoslavie, à partir de six émetteurs installés autour du territoire yougoslave. Le CICR a indiqué le 20 avril qu'un million de citadins avaient quitté leur domicile dans les grandes villes yougoslaves pour aller se réfugier dans les campagnes ou les petites villes. La population de Targoviste a ainsi triplé depuis le début des "frappes" de l'OTAN, passant de 7 à 21'000 habitants. Une dizaine de personnes auraient été tuées et une vingtaine blessées, une vingtaine d'autres étant portées disparues, dans le bombardement le 23 avril de la télévision serbe à Belgrade. L'OTAN a également bombardé le 23 avril des transformateurs électriques à Belgrade, ainsi que la région de Prishtine, Novi Sad et Kursumlija. Dans la nuit du 23 au 24 avril, l'OTAN a bombardé Nis, Novi Sad et Prishtine, et dans la nuit du 24 au 25, Nis et Lucani. Selon l'ambassadeur de Yougoslavie en Grèce, les bombardements alliés contre la Yougoslavie ont fait en un mois 500 morts et 4000 blessés.

(AP 19.4.99) Des villageois de Bukelf, Dacici et Kalundjerski Laz, au Montenegro, ont accusé le 19 avril l'armée fédérale yougoslave de les avoir chassés, violences physiques à l'appui, de leurs habitations, frontalières du Kosovo. Plus de 400 personnes auraient ainsi été refoulées vers Rozaje, après la fermeture de la frontière avec la Kosove.Selon certains témoignages, non confirmés, quatre civils auraient été tués dans l'opération. Les villages musulmans vidés de leurs habitants serviraient désormais de ligne de défense à l'armée yougoslave.

(AFP 19.4) Une longue colonne devéhicules civils a quitté les environs de Prishtine et se dirige vers le sud, a annoncé le 19 avril le HCR. Il s'agirait de réfugiés, ou de civils déplacés de force par les militaires et les miliciens serbo-yougoslaves. Près de Malina, à la frontière macédonienne, plusieurs centaines de réfugiés (jusqu'à 2000 selon les sources) attendent que les autorités macédoniennes les laisses passer.Selon les autorités macédoniennes, 11'000 Albanais de Kosove sont arrivés en Macédoine les 17 et 18 avril.

(AFP, ATS 19.4, 20.4, 23.4, Le Monde 19.4) L'OTAN a annoncé avoir reçu des informations sur des opérations de nettoyage éthnique menées par les forces serbo-yougoslaves en Kosove, et notamment sur des viols organisés de femmes albanaises, ainsi qu'au Monténégro l'utilisation d'Albanais comme "boucliers humains" contre les frappes de l'OTAN et la séparation systématique des hommes de leurs familles, ces dernières étant expulsées de Kosove. Selon l'OTAN, 850'000 personnes sont en danger ou déplacées en Kosove même. L'Alliance a affirmé disposer de photos aériennes de 43 fosses communes que les forces serbes auraient obligé les Albanais à creuser, et 50 villages incendiés. Selon l'OTASN, 3200 personnes auraient été tuées en trois semaines. L'OSCE a pour sa part confirmé avoir des preuves de meurtres, de viols et d'expulsions, mais pas d'exécutions collectives ni de charniers. Le 23 avril, un responsable de l'OSCE a déclaré à Skoplje que les "atrocités" commises par les Serbes en Kosove sont d'une ampleur "que personne n'avait imaginée", avec des cas de viols, de torture, de mutilation et d'exécutions sommaires, confirmés par des interviews de 250 réfugiés kosovars en Albanie

(ATS 20.4, Le Monde 20.4, OSCE 20.4) Les forces serbo-yougoslaves et albanaises ont échangé des tirs le 20 avril à la frontière. L'accrochage a fait un blessé côté albanais. Des responsables de l'OTAN ont accusé la yougoslavie de tenter d'entraîner l'Albanie dans le conflit kosovar. Des combats continuent d'opposer forces serbo-yougoslaves et UCK dans le nord et le sud-ouest de la Kosove, selon l'OTAN. L'UCK a affirmé avoir fait prisonniers trois soldats de l'armée fédérale, dont un volontaire russe.

(AFP 20.4) La Croatie a accusé le 20 avril la Yougoslavie d'une incursion de 200 à 300 soldats de l'armée fédérale dans la zone démilitarisée de Prevlaka, sous contrôle de l'ONU. L'armée yougoslave a bloqué l'unique poste-frontière entre le Monténégro et la Croatie à Debeli Brijeg.

(AP 22.4.99) L'agence de presse de l'UCK, Kosova Press, annonce que des dizaines de civils kosovars, dont des femmes et des enfants, ont été massacrés par les forces serbo-yougolslaves dans les régions de Podujevo et de Lipljan. Kosova Press accuse des paramilitaires serbes vêtus d'uniformes noirs d'être responsables des massacres de Lipljan, qui auraient fait au moins quarante victimes. L'UCK affirme par ailleurs avoir tué sept policiers serbes près de Djakovica.

(AP, AFP 23.4) L'OTAN a bombardé la Yougoslavie dans la nuit du 22 au 23 avril, frappant selon des sources serbes la zone de Vranje et le centre d'Uzice, mais surtout le siège de la télévision publique RTS à Belgrade, et y faisant au moins un mort et une dizaine de blessés de source officielle serbe, une dizaine de morts de source officieuse. Le 22 dans la journée, une résidence du président Milosevic à Belgrade, trois relais de la télévision et un pont de chemin de fer sur l'Ibar avaient été bombardés. Plusieurs missiles de l'OTAN sont tombés le 23 avril à Ajvalija, près de Prishtine, et sur des transformateurs électriques près de Belgrade.

(AP 24.4) L'OTAN a bombardé dans la nuit du 23 au 24 avril des installations militaires à Novi Pazar, l'aéroport de Prishtine, la ville de Nis, Novi Sad et un dépôt de carburant à Bogutovac.

(ATS 24.4) L'ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev, président de "Green Cross International", a mis en garde le 24 avril contre le risque d'une catastrophe écologique dans les Balkans à la suite des raids de l'OTAN en Yougoslavie, en particulier contre des raffineries, des usines pétro-chimiques, chimiques et d'engrais.

(AP, AFP 25.4) Deux Kosovars albanais ont été kidnappés par des soldats (réservistes) de l'armée fédérale yougoslave, et accusés de faire partie de l'UCK, le 23 avril près de la frontière monténégrine, selon les autorités du Montenegro.

Selon des réfugiés kosovars arrivés à Blace, en Macédoine, les paramilitaires serbes auraient commis à la mi-avril un massacre dans trois villages de la région d'Urosevac, Hallac Ivogel, Ribar Ivogel et Slavi. 21 personnes auraient été tuées à Hallac Ivogel le 17 avril, 16 personnes tuées à Slavi et 19 personnes à Ribar Ivogel, dont quatre ou cinq jeunes femmes, violées avant d'être assassinées.

(AP 25.4, 28.4) Les témoignages sur la pratique systématique du viol comme instrument de la "purification ethnique" en Kosove se multiplient, recueillis par l'ONU, les ONG, les observateurs internationaux et les enquêteurs sur les crimes de guerre. De nombreuses femmes violées par les paramilitaires serbes, voire les soldats des forces régulières yougoslaves, ont disparu, et les témoignages de viols collectifs, notamment dans des camps de détention, dont l'un a été signalé à Djakovica, sont de plus en plus nombreux. Des cas de viols collectifs ont également été signalés à Pec. Des jeunes femmes faisant partie des convois de civils expulsés de Kosove ont également été enlevées. Selon des témoignages, une vingtaine d'adolescentes ont été violées à la mi-avril par des paramilitaires serbes à Draganica.

(AFP 28.4) L'OTAN a admis le 28 avril avoir bombardé par erreur le 27 la ville serbe de Surdulica, tuant, selon les autorités serbes, au moins 20 personnes lorsqu'une bombe est tombée "par erreur", suite à une défaillance de son système de guidage, sur une maison au lieu de frapper une caserne.

(HRW 30.4) Au moins 100, et peut-être jusqu'à 300 hommes âgés de 16 à 60 ans, ont été massacrés le 27 avril à Meja, selon l'ONG Human Rights Watch, qui a interrogé des survivants et des témoins du massacre, commis par la police et les paramilitaires serbes, "conjointement avec l'armée yougoslave", dans le cadre d'une "campagne de nettoyage éthnique systématique de tous les Albanais des villages entre Djakovica tet Junik". Les villages de Pecaj, Nivokaz, Dobrash, Sheremet, Jahoc, Ponashec, Racaj, Ramoc, Madanaj et Orize ont été vidés de leur population, qui a été conduite à Meja, près de Djakovica. Les hommes ont ensuite été séparés de leurs familles. A midi, des témoins les ont vu tenus en joue par les forces serbo-yougoslaves. Quelques heures plus tard, d'autres témoins ont déclaré avoir vu "un énorme tas de corps humains".

(AFP, ATS 26.4, 27.4, 28.4, 29.4, 1.5, 2.5, Le Monde 29.4, Courrier des Balkans 2.5) Les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis du 25 avril au 2 mai. Le dernier pont de Novi Sad sur le Danube a été coupé le 26 avril. Les aéroports de Slatina et de Sombor ont également été touchés. Dans la nuit du 26 au 27, un émetteur de télévision placé sur le siège du parti de Slobodan Milosevic à Belgrade a été détruit. Le 27, les faubourgs de Belgrade, la région de Kursumlija et la ville de Surdulica ont été bombardées, ainsi que la région de Prishtine, notamment l'aéroport Slatina et les villages d'Ajvalika, Batusa et Pomazatin, et les alentours de Podgorica, au Monténégro. Des missiles sont tombés sur des immeubles d'habitation à Surdulica, faisant de nombreux morts et blessés, dont, de source serbe, des femmes et des enfants. La télévision serbe a annoncé au moins 20 morts. Un correspondant de la chaîne américaine CNN a vu 16 morts, sont 11 enfants, dans une morgue de la ville. L'OTAN a reconnu cette cinquième "bavure" et l'a expliquée par une erreur dans le guidage d'une bombe. Le 28 et le 29 avril, l'OTAN a bombardé Belgrade, Podgorica (notamment son aéroport) et la Kosove. Une victime civile a été annoncée au Monténégro. Un missile est tombé le 28 avril dans la banlieue de Sofia, en Bulgarie, après avoir manqué sa cible. Le président américain Bill Clinton a annoncé le 28 avril que les raids de l'OTAN se produiront désormais 24 heures sur 24, et s'intensifieront sur la Kosove. Dans la nuit du 29 au 30 avril, l'OTAN a mené son opération la plus intensive sur Belgrade, où au moins trois personnes ont été tuées et 40 blessées dans les bombardements, qui ont également frappé le siège de l'état-major de l'armée fédérale et le ministère fédéral de l'Intérieur, des émetteurs de télévision, l'aéroport de Prishtine ainsi qu'une raffinerie à Novi Sad. Le 30 avril, la région de Belgrade le village monténégrin de Murino a été bombardé et évacué, après que quatre personnes, dont deux enfants, aient été tués dans le bombardement. Podgorica a également été bombardée le 30 avril.Treize civils ont été tués et 65 blessés à Belgrade selon les autorités yougoslaves. 4 civils albanais ont été tués et deux autres blessés près du mont Goles en Kosove, selon des sources serbes et albanaises. Un projectile de l'OTAN est tombé le 1er mai devant l'hôpital de Pancevo, dans la périphérie de Belgrade. Un autobus civil a été atteint le 1er mai à Luzane par un avion de l'OTAN. Cette nouvelle bavure" aurait fait au moins 60 morts de source serbe, au moins 23 selon l'AFP. Cinq civils ont été tués et 23 blessés par des missiles de l'OTAN tombés dans la banlieue de Prizren (Kosove). Prishtine, Nivo Sad et la région de Belgrade ont à nouveau été bombardés le 1er mai, ainsi que des installations industrielles à Cacak, des trous de transmissions, des bâtiments de contrôle et des relais radio. Un soldat de l'armée yougoslave a été fait prisonnier. Le 2 mai, un avion F-16 de l'OTAN s'est écrasé dans l'ouest de la Serbie, accidentellement selon l'OTAN, après avoir été abattu par la DCA selon des sources serbes. Depuis le début des opérations, l'Alliance a perdu trois avions, quatre drones et un hélicoptère.

(Reuters 27.4.99) Quelque 40'000 soldats et membres des forces spéciales serbes sont présents en Kosove, et reçoivent régulièrement des renforts, a déclaré le 27 avril le général Wesley Clark, commandant des forces de l'OTAN. Selon le général, les forcss serbes en Kosove ont reçu le renfort de la Deuxième armée fédérale, basée au Monténégro, pour défendre les frontières extérieures de la province.

(AP 27.4, Le Monde 28.4) Selon la ministre serbe de la Santé, Leposava Milicevic, la Serbie fait face à une catastrophe humanitaire en raison des frappes de l'OTAN, qui auraient pour conséquence une réduction de moitié des services liés à la santé, en raison de pénuries de médicaments dues à la destruction des voies de communication, à la destruction de 18 centres sanitaires régionaux et 15 locaux, et du manque de carburant. La ministre a ajouté que plus de 500'000 personnes ont été privées de travail et deux millions de personnes privées de revenu en raison des frappes de l'OTAN, lesquelles ont en outre détruit 23 ponts, six routes régionales, 11 voies de chemin de fer, quatre aéroports civils et 36 usines, et fait plus de 400 morts et plus de 4000 blessés. Le général Wesley Clark, commandant des forces alliées en Europe, a quant à lui estimé que "des dégâts significatifs" ont été causés à l'appareil militaire serbe, mais a ajouté que plus reste à faire" et "sera fait". L'OTAN, selon lui, ne s'attend pas (ou plus) à un renversement de la situation militaire avant l'été. Wesley Clark a estimé à 40'000 hommes les forces serbo-yougoslaves en Kosove.

(AFP, ATS, Reuters 26.4, 28.4, 29.4, 30.4, 1.5) Selon le HCR, plusieurs dizaines de civils sont détenus par les forces serbes comme boucliers humains au-dessus d'un dépôt de munitions à Prizren. Par ailleurs, des villages à majorité albanaise situés sur le territoire de Macédoine ont fait l'objet d'incursions de groupes paramilitaires, chassant la population et volant ses biens. Le HCR a fait état, sur la base de témoignages de réfugiés, du massacre de 100 à 200 hommes dans la région de Djakovica. Des réfugiés ont déclaré avoir vu des "piles de cadavres" dans les villages de Meija et Oriza. Le 28 avril, au moins cinq kosovars ont été tués par l'explosion d'une mine du côté yougoslave de la frontière avec la Macédoine, à Blace. Selon des réfugiés kosovars, les Serbes détruisent les réserves de nourriture dans les maisons et les villages, provoquant un début de famille en Kosove. Selon le HCR, la ville de Prizren est en train d'être "vidée" par les Serbes. Près de 20'000 réfugiés sont arrivée en Albanie les 30 avril et 1er mai, essentiellement en provenance de Prizren, et le HCR s'attend à l'arrivée de 50'000 habitants de Prizren en Albanie. Selon les récits des réfugiés, les habitants de la ville sont rassemblée par des policiers serbes et des soldats yougoslaves qui les font monter dans des cars, les débarquent dans le village de Zhur et leur font atteindre à pied la frontière à Morina, six kilomètrtes plus loin. "Il ne reste que des Serbes à Prizren. La ville est déserte", ont confirmé des réfugiés.

(AFP, ATS 26.4, 27.4, 1.5, Le Monde 26.4, 28.4) Les 24 hélicoptères de combat américains "Apache" mis à disposition de l'OTAN par les USA sont arrivés en Albanie le 25 avril. L'un d'eux s'est écrasé lors d'une mission d'entraînement le lendemain à l'aéroport de Tirana. 5300 soldats américains seront chargés de leur protection. Les USA vont également envoyer 15 chars lourds et des pièces d'artillerie en renfort Albanie. 4000 soldats britanniques et allemands sont arrivés en renfort en Macédoine. Bill Clinton a donné le feu vert le 27 avril à la mobilisation de 33'000 réservistes, dont 2000 seront mobilisés immédiatement, pour appuyer l'intervention de l'OTAN. Dix bombardiers B-52 américains supplémentaires vont être déployés, sur ordre du secrétaire à la Défense.

(AFP 29.4) L'OTAN a bombardé la région de Belgrade et l'aéroport de Podgorica, dans la nuit du 28 au 29 avril. Trois ponts ont été détruits dans le sud de la Serbie, ainsi que le complexce métallurgique de Glogovac, près de Prishtine. Pozarevac a également été bombardée, et un missile de l'OTAN s'est égaré sur Sofia, où il s'est abattu sur une maison (sans faire de blessés).En Kosove, à Prizren, une femme et trois enfants ont été tués dans un bombardement. Le 27, au moins 16 civils ont été tués à Surdulica par un missile qui a raté sa cible (une caserne)

(AFP 30.4) Le bombardement par l'aviation de l'OTAN de bâtiments officiels et de deux maisons d'habitation a fait au moins trois morts et 40 blessés le 30 avril à Belgrade. Le siège de l'état-major de l'armée fédérale a été frappé par un missile. Le ministère de la Défense et le ministère de l'Intérieur ont également été touchés. Tous ces bâtiments étaient vides, mais sont situés à proximité d'hôpitaux, d'une maternité et d'immeubles résidentiels. A Kalenic, deux pavillons d'habitation ont été bombardés.

(AP 2.5.99) Un missile de l'OTAN a détruit le 1er mai un autocar civil sur un pont à Luzane (au nord de Prishtine), faisant une soixantaine de morts selon l'agence serbe Beta. Le même jour, cinq personnes ont été tuées et 23 blessées par un missile à Kurilo, un quartier de Prizren. Des civils ont également été blessés par un missile à Vitanovac, au sud de Belgrade. Des missiles sont également tombés sur Jablanica (Kosove) et Cacak (Serbie)

(Reuters 1.5) Deux villages albanais proches de la frontière, Letaj et Zahrishti, ont été pris le 1er mai sous le feu des mortiers et de roquettes serbes. Ces bombardements n'ont pas fait de victimes mais ont poussé les habitants à fuir vers l'intérieur de l'Albanie. Quatre maisons de Letaj ont été détruites. Le 30 avril, un poste-frontière albanais a été détruit au lance-flamme par les soldats serbes. La zone visée est utilisée comme base arrière par l'UCK.

(AFP 2.5) Trois soldats américains, prisonniers des forces yougoslaves, ont été libérés le 2 mai, après l'intervention du pasteur Jesse Jackson, et ont été remis à la frontière croate à des représentants de l'ambassade américaine à Zagreb. Les trois hommes ont déclaré avoir été "très bien traités" par les forces yougoslaves, qui les avaient capturés le 31 mars à la frontière entre la Yougoslavie et la Macédoine.

(AP 5.5.99) Deux membres de l,'équipage d'un hélicoptère d'attaque Apache ont été tués dans l'écrasement de leur appareil, dans la nuit du 4 au 5 mai, lors d'un vol d''entraînement en Albanie, dans une zone montagneuse proche de la Yougoslavie et de la Macédoine. C'est le deuxième hélicoptère de ce type qui s'crase en deux semaines en Albanie. Deux avions américains se sont également écrasés le 1er mai, l'un dans la mer Adriatique, l'autre en Serbie, les autorités yougoslaves affirmant l'avoir abattu. Les pilotes des deux appareils sont indemnes.

(AFP, ATS, AP 3.5, 4.5, 5.5, 9.5, Courrier des Balkans 9.5, Le Monde 3.5, 4.5, 9.5) Les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis du 2 au 5 mai sur la Yougoslavie. Le 2 mai, l'OTAN a reconnu avoir bombardé par erreur un bus traversant un pont à Luzane, en Kosove, faisant 47 morts et 21 blessés selon les autorités serbes. Dans la nuit du 2 au 3 mai, l'OTAN a utilisé des bombes au graphite, explosant en altitude pour libérer un nuage de poussière de carbones de graphite s'infiltrant au sol dans les appareillages électriques et y provoquant des courts circuits. La presque totalité de la Serbie a été privée de courant électrique dans la nuit du 2 au 3 avril, et ces coupures ont provoqué une rupture de l'alimentation en est potable. Un raid de l'OTAN sur Valjevo dans cette même nuit a fait 34 blessés et deux disparus. Un avion A-10 américain "Tueur de chars" a été touché par la DCA yougoslave le 3 mai, mais a pu atterrir en Macédoine. Le 1er mai, un avion de combat F-16 s'est écrasé en serbie, victime selon l'OTAN d'une panne de moteur et selon la Yougoslavie de tirs de la DCA, et un avion de combat Harrier s'est abîmé en Adriatique lors d'une mission d'entraînement. Un bus et deux voitures circulant entre Pec et le Monténégro ont été touchés par un missile le 3 mai près de Savine Vode, en Kosove. Au moins 17 personnes ont été tuées et 20 blessées dans ce bombardement. Le siège de la télévision de Novi Sad a été touché le 3 mai, ainsi que celui de la police à Kosovska Mitrovica, attaque ayant fait au moins un mort et 30 blessés et détruisant une cinquantaine de véhicules. Le 4 mai, un chasseur yougoslave Mig-29 a été abattu par un chasseur américain F-16 dans un combat aérien et un hélicoptère de combat américain "Apache" s'est écrasé en Albanie lors d'une mission d'entraînement, ces deux pilotes ayant été tués. L'OTAN a bombardé le complexe insudtriel Krusik, à Valjevo et le secteur de Morina, à la frontière albanaise. Dans la nuit du 4 au 5 mai, l'OTAN a bombardé la région d'Uzice. L'agence yougoslave Tanjug a annoncé qu'un avion de l'OTAN avait été abattu dans la nuit du 5 mai par la DCA, ce qui a été démenti par l'OTAN. Un convoi humanitaire grec a été bombardé le 5 mai entre Blace et Prishtine, l'OTAN, accusée par les autorités yougoslaves d'être coupable de ce bombardement, affirmant n'y être pour rien. Dans la nuit du 6 au 7 mai, les bombardements ont touché Pozarevac et Nis, détruit un pont ferroviaire près de la frontière roumaine et atteint quelques objectifs militaires en Kosove. Dans la nuit du 7 au 8 mai, l'ambassade de Chine à Belgrade a été touchée et en grande partie détruite dans la plus importante vague de bombardements depuis le début des "frappes" de l'OTAN, et quatre personnes ont été tuées. Le 8 mai, le Montenegro et plusieurs villes de Serbie ont été plongés pendant plus d'une heure dans le noir après le bombardement de la centrale d'Obrenovac. Des relais de télévision, la poste d'Uzice et la ville de Nis ont également été pris pour cible le 8 mai.

(AFP 9.5.99) L'Ambassade de Chine à Belgrade a été touchée par un bombardement de l'OTAN dans la nuit du 7 au 8 mai. 4 personnes, dont deux journalistes, ont été tuées et une vingtaine blessées dans le bombardement de l'ambassade. L'OTAN a assuré que ce bombardement était dû à une "information erronée", la CIA a parlé d'une "erreur" et les USA se sont excusés pour les pertes de vies humaines et les blessures infligés à des citoyens chinois, le président Clinton présentant ses "regrets sincères" et ses "profondes condoléances", mais la Chine a violemment protesté contre cette "agression" et plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté dans toutes les villes de Chine le 8 et le 9 mai pour dénoncer ce qu'elles considèrentcomme un acte visant délibérément l'ambassade.

(AP 9.5) Le ministère américain de la Défense (Pentagone) et la CIA ont expliqué le 9 mai le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par une "information erronée" qui a conduit "à une erreur dans la désignation initiale" de l'objectif, qui était supposé être un service d'approvisionnement, mais qui est situé à plusieurs centaines de mètres de l'ambassade bombardée. La cible avait été désignée par la CIUA, et c'est la CIA qui aurait commis l'erreur.

(AFP, ATS, AP 9.5, 10.5) L'OTAN a exprimé ses regrets après avoir bombardé l'ambassade de Chine à Belgrade, tout en assurant qu'elle continuerait ses frappes contre la Yougoslavie, et le secrétaire général de l'Alliance Javier Solana a annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette "très regrettable erreur" (4 morts), qui s'expliquerait par la programmation de l'ambassade comme un site à détruire en lieu et place d'un autre bâtiment abritant la direction de l'armement. Javier Solana a exclu tout limogeage immédiat de responsables de l'Alliance. Le président Clinton a présenté lui aussi ses "regrets sincères" le 8 mai et a qualifié le bombardement de l'ambassade de Chine d'"erreur tragique", tout en affirmant que l'OTAN devait continuer sa "mission" et "maintenir le cap". Le 9 mai, le président Clinton a envoyé un message de regrets "au nom du peuple américain" au président chinois Jiang Zemin, et a réaffirmé que le bombardement de l'ambassade choinoise était un "tragique accident", qu'il n'était pas "intentionnel" et qu'il s'agissait d'une "erreur malheureuse". Le gouvernement yougoslave a pour sa part estimé que ce bombardement était un "crime délibéré" et précisé que l'ambassade était "nettement signalisée et séparée des bâtiments les plus proches". Le Conseil de Sécurité de l'ONU s'est dit "bouleversé et préoccupé", le président Eltsine a déclaré que la Russie était "choquée" par ce qu'il a qualifié d'acte "totalement arbitraire" et que son ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov a qualifié de "provocation criante" et de "défi à la communauté internationale".

(HRW 20.5) Des réfugiés albanais de Kosove rapportent que les forces serbes ont séparé, puis exécuté, des dizaines d'hommes albanais qui voyagaient avec un convoi de réfugiés près de Vucitrn (Vushtri) les 2 et 3 mai. Le nombre total de morts serait d'au moins 25 et pourrait être supérieur à la centaine. Les forces serbes ont obligé les Albanais de Vucitrn et des villages avoisinants à quitter leurs maisons dès fin mars, début avril, les déplaçant notamment dans plusieurs villages de la région (Bajgore, Vesekovce, Kurillove, Sllakovce), alors que celle-ci était partiellement sous contrôle de l'UCK. Début mai, les forces serbo-yougoslaves ont lancé une offensive et bombardé des villages de la région et repoussé l'UCK. Un convoi de 3500 à 5000 réfugiés est parti de Bajgore vers Sllakovce et Ceceli, suivi par les forces serbo-yougoslaves, qui étaient en outre en poste sur le trajet, à Studime e Poshtme. Le convoi a alors été bombardé par les forces serbo-yougoslaves, puis stoppé à Studime par des soldats, des policiers et des paramilitaires.. Plusieurs hommes et des femmes ont alors été battus, certains abattus, la plupart dépouillés de leur argent et de leurs bijoux. Le 3 mai, sous la direction du chef de la police de Vucitrn, les hommes de 18 à 60 ans (sauf les conducteurs de tracteurs) ont été séparés du reste des réfugiés et emmenés vers Kosovska Mitrovica. Les autres réfugiés ont été alors reformés en convoi sous escorte policière vers Kosovska Mitrovica, puis sans escorte vers Srbica, Pec, Klina, Prizren et la frontière albanaise, à Morina.

(AP 5.5) Cinq personnes, toutes de la même famille, dont deux femmes, ont été tuées dans l'explosion d'une bombe larguée par l'OTAN à Velika Jablanica, dans la région de Pec, le 3 ou le 4 mai. Dans le nord et l'est de la Kosove, des combats intenses se dérouleraient, entre l'UCK et les forces serbes. Sur la frontière albanaise, l'UCK bombarde les lignes serbes près de Junik, avec pour objectif d'ouvrir un corridor permettant aux civils de passer en Albanie. Dans le centre, 4000 civils se retrouveraient piégés au milieu de combats opposant l'UCK et les forces de Belgrade.

(AP, AFP 5.5) L'OTAN a bombardé dans la nuit du 4 au 5 mai la ville d'Uzice (centre de la Serbie). La veille, l'OTAN avait bombardé des centrales électriques, provoquant une panne de courant touchant 70 % de la distribution. Un convoi humanitaire grec a été bombardé le 5 mai près d'Urosevac, sans que l'on sache précisément par qui. Un hélicoptère d'attaque américain "Apache" s'est écrasé en Albanie, et ses deux pilotes ont été tués. On ne sait pas s'il s'agit d'un accident ou si l'hélicoptère a été abattu.

(AFP 9.5) L'explosion d'une bombe à fragmentation lâchée par des appareils de l'OTAN a fait 15 morts et 70 blessés civils à Nis

(Le Monde 8.5, 9.5) Après un mois et demi de bombardements contre la Yougoslavie, seules 20 % des "forces lourdes" serbes présentes en Kosove auraient été "neutralisées", de l'aveu même de l'OTAN. Les "bavures" de l'OTAN (huit reconnues, la dernière étant le bombardemnt de l'Ambassade de Chine dans la nuit du 7 au 8) ont fait, de sources serbes, au moins 222 morts dans la population civile.

(IWW 3.5) Les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie commencent d'avoir des effets très dangereux en Voïvodine, dont la composition démographique est multiéthnique (majorité serbe, mais 17 % de Hongrois, 4 % de Croates, 3 % de Slovaques, 2 % de Roumains, 1 % de Tziganes, 1 % de Ruthènes etc...) et dont les communautés éthniques pourraient se retrouver dressées les unes contre les autres, en particulier les communautés hongroises et serbes, la seconde accusant la première de connivence avec la Hongrie, membre de l'OTAN. Certains Hongrois de la capitale de Voïvodine, Novi Sad, fréquemment bombardée, ont été chassés des abris pendant les bombardements sous le reproche : "c'est votre pays qui nous bombarde". D'autres ont été insultés dans les rues. Des rumeurs incontrôlées circulent sur un "plan de partage" de la Voïvodine entre la Serbie, la Hongrie, la Croatie et la Roumanie. La Voïvodine disposait du même statut d'autonomie que la Kosove jusqu'en 1989, et en a été privée en même temps que la Kosove par le pouvoir serbe. Plusieurs milliers de non-Serbes (essentiellement des Hongrois, mais également des Slovaques, des Roumains et des Croates. ont fui la province plutôt que subir les bombardements, la conscription ou un nettoyage éthnique

(AP, ATS 5.5, 9.5, Monitor 30.4) Le général Klaus Naumann, chef du comité militaire de l'OTAN a reconnu le 4 mai que le régime de Belgrade était en passe de réussir l'épuration éthnique de la Kosove. Selon la directrice du Fonds pour le droit humanitaire (ONG de Belgrade) Natasa Kandic, "A Prishtine, il n'y a plus que des magasins serbes" et seuls "20 % des habitants sont restée en ville", et Pec a été presque vidée de sa population par des formations paramilitaires, alors que l'armée fédérale avait ordonné aux gens de rester chez eux. Des réfugiés kosovars ont déclaré que des Serbes armés et masqués ont abattu des gens qui refusaient de leur remettre de l'argent. De source albanaise, on annonce que 180 civils ont été torturés et tués par des forces serbes dans les villages de Vergoc, Qirez, Shtukiz et Gllanaselle, dans la Drenice, et près de Shavarina. Les Serbes semblent désormais contrôler en Kosove les déplacements de population vers la frontière. Selon la commissaire européenne Emma Bonino, près de 700'000 personnes seraient actuellement déplacées à l'intérieur de la Kosove, et le régime de Belgrade pourrait les utiliser comme "armement humain".

(AFP 9.5, Libération 10.5) Fehmi Agani, proche conseiller d'Ibrahim Rugova, est mort alors qu'il se trouvait en garde à vue dans un poste de police serbe le 8 mai. La police serbe a affirmé qu'il a été assassiné par l'UCK, sa famille est persuadée qu'il a été assassiné par des policiers ou des paramilitaires serbes. Son corps aurait été retrouvé le 7 mai près de Liplan, à 30 kilomètres de Prishtine, alors qu'il avait été arrêté dans un train près de Prishtine la veille.

(AP 9.5.99) Un Français engagé dans les rangs de l'UCK a été tué le 9 mai dans un affrontement avec les forces serbes, selon la télévision albanaise,

(AP 11.5) L'OTAN a bombardé le 10 mai la ville industrielle de Cacak, faisant quatre morts civils et 13 blessés selon les autorités locales, et détruisant trente maisons. Selon l'OTAN, les bombardements visaient une usine d'appareils électro-ménagers, une société de travaux publics et un garage de camions. Le 11 mai, l'OTAN a bombardé à Nis un dépôt de carburant et le QG de la IIIème armée serbe. En Kosove, le village de Staro Gradsko a été bombardé, et trois personne (un couple et sa fillette) ont été tuées.

(AP 11.5) De violents combats se dérouleraient dans la région de Junik (sud-ouest de Kosove) entre des "escadrons de la mort" serbes et l'UCK, selon l'agence de presse de celle-ci (Kosova Press). L'UCK tente depuis un certain temps d'ouvrir un "couloir" dans cette région pour y acheminer des hommes et des armes. Trois hommes de l'UCK ont été tués près de Djakovica dans un bombardement serbe, et une trentaine de combattants de l'UCK, blessés, ont été hospitalisés à Bajram Curri, en Albanie.

(AFP, ATS, AP 11.5, 12.5, 13.5, 14.5, 15.5, 16.5, Le Monde 15.5) L'aviation de l'OTAN a continué ses raids sur la Yougoslavie du 9 au 16 mai. Dans la nuit du 10 au 11 mai et la journée du 11, les villes de Nis, Sjenica, Raska, les montagnes du centre de la Serbie, un complexe chimique à Baric et la périphérie de Belgrade ont été frappées. Un avion de l'OTAN aurait été abattu le 11 mai dans le secteur du mont Gledijske, au centre de la Serbie, selon des sources serbes non confirmées par l'OTAN. Le 12 mai, le bombardement d'une dizaine de localités serbes a fait au moins cinq morts et 18 blessés selon des sources serbes. L'OTAN a annoncé avoir opéré le 12 mai plus de 600 sorties aériennes, et plus de 20'000 depuis le 24 mars. Le 13 mai, Belgrade, ses environs (Pancevo, Batajnica) et Novi Sad ont été bombardées et des bombes au graphite, provoquant des court-circuits dans les installations électriques, ont à nouveau été lâchées sur Belgrade, Nis et Novi Sad, coupant le courant dans plusieurs quartiers. Au moins 87 et jusqu'à une centaine de civils ont été tués et des dizaines d'autres blessés lors d'un bombardement par l'OTAN du village de Korisa (région de Prizren) dans la nuit du 13 au 14 mai. Au moins trois bombes se sont abattues dans la nuit sur la cour d'une ferme où plusieurs centaines de "déplacés" albanais de Kosove étaient venus passer la nuit. L'OTAN a d'abord reconnu une possible "erreur", puis affirmé que le bombardement avait visé une "cible militaire légitime" (un centre militaire, selon Javier Solana) après des bombardements de villages kosovars par l'artillerie serbe. "Jamais l'OTAN ne vise délibérément des cibles civiles", a affirmé le porte-parole de l'Alliance.Cette "bavure" est la plus meurtrière de celles commises par l'OTAN depuis le début des opérations. En 24 heures, l'aviation alliée avait opéré 679 sorties dont 327 pour des bombardements, visant notamment le réseau de centrales électriques et sept ponts en Serbie, notamment à Vrbas. Un énorme nuage noir se déplace de la Bulgarie vers la Roumanie après des "frappes" de l'OTAN sur le port de Prachovo et la mine Bor. Dans la nuit du 15 au 16 mai, l'OTAN a nombardé des centrales électriques et des dépôts de carburants. La banlieue belgradoise de Batajnica a été touchée.L'OTAN a contacté le 11 mai la Turquie et la Hongrie, membres de l'Alliance, pour obtenir "de nouvelles bases" afin de bombarder la Yougoslavie. Le 15 mai, le général Wesley Clark a annoncé que l'OTAN allait encore intensifier ses bombardements en Yougoslavie, malgré les risques de tuer des civils utilisés, selon lui, comme "boucliers humains". Cette intensification des bombardements a été justifiée par le commandant des forces alliées par le souci d'"atteindre de manière encore plus efficace les forces (serbo-yougoslaves) au sol".

(AP 12.5) L'OTAN a bombardé le 12 mai, selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, des localités du centre et du nord de la Kosove (Podujevo, Novo Brdo, Kosovska Kamenica, Vucitrn, Orahovac, Stimlje, Lipljan, Obilic, le mont Ovcar, Leskovac), faisant des victimes en nombre indéterminé, dont trois personnes à Staro Gradsko. L'OTAN a également bombardé la Serbie, notamment Nis, Vladicin Han, où une fillette a été tuée, la forêt de Lipovica, près de Belgrade, Cacak, Sabac, la région de Pancevo.

Dans le même temps, des combats se déroulent dans le sud de la Kosove entre forces serbo-yougoslaves et UCK. Une trentaine de combattants de l'UCK ont été évacués sur un hôpital de Bajram Curri, dans le nord de l'Albanie, trois autres ont été tués et une vingtaine blessés dans un bombardement serbe près de Djakovica.

(AFP, ATS 11.5, 13.5, 16.5 Le Monde 11.5) "Il n'y a pas de preuve que l'UCK ait été vaincue", a déclaré le 11 mai le porte-parole de l'OTAN Jamie Shea. Malgré l'annonce par Belgrade d'un retrait partiel de ses forces en Kosove, celles-ci mènent toujours selon l'OTAN des "opérations très intenses" en Kosove, et y poursuivent le nettoyage éthnique. Les forces serbes ont montré à des journalistes un groupe de 250 soldats se retirant de Kosove, retrait jugé "insignifiant" par l'OTAN. Le 16 mai, un porte-parole de l'armée yougoslave a affirmé que l'armée et la police continuent leur retrait partiel de Kosove, mais en l'adaptant à l'intensification des raids aériens de l'OTAN.

(AFP 13.5) Le président Milosevic a rendu hommage le 12 mai aux "nombreux" membres des forces de sécurité tués en Kosove. Le Secrétaire américain à la Défense a en outre affirmé que des membres des familles de hauts responsables militaires yougoslaves ont commencé à quitter la Yougoslavie.

(AP 13.5) Entre 120 et 250 soldats serbes stationnés en Kosove en ont été retirés le 13 mai, ainsi qu'une section de la police serbe. Les porte-paroles de l'OTAN ont jugé ce retrait "ridicule" et "insignifiant". Après 51 jours de bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie, la guerre a fait, selon les autorités yougoslaves, au moins 1200 morts et 5000 blessés

(AP, AFP 13.5) L'OTAN a bombardé le 13 mai les bases aériennes yougoslaves de Batajnica et Obrva, détruisant cinq avions au sol. deux missiles ont été tirés sur le mont Sara, à la frontière macédonienne. Les régions de Pec et de Djakovica, la gare de Prizren, le mont Goles, l'aéroport de Prishtine, la mine de Stari Trg, un émetteur de télévision sur le mont Kutlovac, la ville de Nis, la télévision serbe à Novi Sad, une radio de Pancevo, ont également été la cible de bombardements de l'OTAN. Un drone (avion sans pilote) de l'OTAN a été abattu près de Kosovska Vitina. Dansa la nuit du 12 au 13, des explosions ont été entendues à Belgrade.

AFP 13.5) Selon les autorités yougoslaves, plus de 1200 civils ont été tués et environ 5000 blessés depuis le début des bombardements de l'OTAN.

Chronologie des bavures (reconnues) de l'OTAN

6 avril
Raid contre un quartier civil d'Aleksninac
5 morts, plusieurs dizaines de blessés

12 avril
Un train de passagers est touché par des missiles au sud de Belgrade.
Plusieurs dizaines de morts.

14 avril
Un convoi de réfugiés kosovars est attaqué "par erreur" entre Prizren et Djakovica.
Plusieurs dizaines de morts

23 avril
Raid contre le siège de la télévision à Belgrade
Au moins 10 morts

27 avril
20 civils (en majorité des femmes et des enfants) tués dans un bombardement à Surdulica.

1er mai
Un autocar est touché par un missile à Luzane.
Plusieurs dizaines de morts.

7 mai
Un quartier civil de Nis est touché par une bombe à fragmentation.
Au moins 15 morts selon les autorités serbes.

8 mai
Bombardement de l'Ambassade de Chine à Belgrade.
Trois morts, plus de vingt blessés.

14 mai
Bombardement de Lorisa (Kosove).
Au moins 100 morts selon les autorités serbes.

(Tanjug 14.5) Le bombardement par des missiles de l'OTAN l'OTAN du village kosovar de Korisa, près de Prizren, a fait au moins 100 morts civils (des Albanais déplacés, réfugiés dans le village) et 200 blessés le 13 mai, ont annoncé des témoins, des représentants de la défense civile et les autorités yougoslaves, qui affirment que le village est é,loigné et dépourvu de toute cible militaire. Le porte-parole de l'OTAN, Jamie Shea, a quant à lui affirmé que "l'OTAN ne vise pas les civils". Des témoins, serbes et albanais, ont vu sur placed de nombreux cadavres démembrés et calcinés, ainsi qu'une dizaine de charettes en flammes, et de nombreuses maisons détruites.

(AFP 16.5) L'OTAN a reconnu le 15 mai avoir provoqué la mort de civils lors du bombardement de Korisa, tout en affirmant que son attaque visait une "cible militaire légitime et que les bombardements vont se poursuivre, tandis que que le ministère américain de la Défense évoquait l'hypothèse de l'utilisation de "boucliers humains" par la Yougoslavie, sans qu'aucune information crédible ne soit apportée à l'appui de cette hypothèse.

(IWPR 13.2.02) 52 Albanaises et Albanais de Kosove ont été massacrés le 14 mai 1999 (ou autour de cette date) dans les villes de Qyshk, Pavlan et Zahaq par les Serbes, selon des témoignages recueillis par le Tribunal pénal international.

(ATS 16.5) Douze jeunes Kosovars âgés de 12 à 16 ans ont été tués à Izbice le 15 mai, selon la télévision albanaise, en représailles au meurtre d'un soldat yougoslave.

(Reuters 15.5 / AFP 16.5) L'aviation de l'OTAN a bombardé le 15 mai des objectifs proches de Zhur, dans la région frontalière de la Kosove et de l'Albanie. L'agence officielle yougoslave Tanjug a accusé l'OTAN d'avoir bombardé un camp de réfugiés à Decani, des ponts près de Visoka et la route de Belgrade à Nis, ainsi que les régions de Mitrovica et d'Urosevac, la ville de Cacak, les villages de Ladjevci et Cvetke, près de Kraljevo. Selon l'agence Beta, un dépôt de pétrole a été bombardé à Bor. Des explosions ont été entendues à Belgrade même, après une alerte aérienne. Six ouvriers ont été blessés, dont un grièvement, dans le bombardement d'une station de transformation de courant électrique dans l'est de la Serbie.

(AFP, Reuters 16.5) L'OTAN a poursuivi ses bombardements sur la Yougoslavie les 15 et 16 mai, malgré les risques d'atteindre des civils. Les frappes ont été effectuées dans le sud et le sud est de la Kosove, et le sud-est de Belgrade (notamment sur un transformateur électrique à Smederevo, sur l'aéroport de Batajnica, Pancevo et le site minier de Bor, où six ouvriers ont été blessés). Les autorités yougoslaves ont accusé l'OTAN d'empêcher volontairement le retrait des forces serbo-yougoslaves de Kosove, en multipliant les raids.

(Reuters 17.5) Deux missiles ont été tirés par des avions de l'OTAN le 17 mai sur Batajnica. Un dépût de carburant à Smederevo aurait également été bombardé, ainsi que des objectifs à Cacak, Kraljevo et dans la région de Bor.

(AFP, ATS, Reuters 17.5, 18.5, 19.5, 21.5, 22.5, 23.5) Les bombardements et actions militaires de l'OTAN se sont poursuivis du 17 au 23 mai, malgré un ralentissement le 17 et le 20, du aux mauvaises conditions météorologiques. Deux chasseurs MIG-29 yougoslaves (un MIG 29, récent, et un vieux MIG-21) ont été abattus le 17 mai, a annoncé l'OTAN. De source serbe, on annonce un raid de l'OTAN contre le village kosovar d'Ence le 17 mai, et un raid dans la banlieue belgradoise de Batajnica, ainsi qu'à Cacak. Dans la nuit du 22 au 23, les frappes de l'OTAN ont visé le nord de la Serbie, la Kosove et la périphérie de Belgrade, notamment le quartier de Racovica et la centrale thertmique d'Obrenovac.Quatre civils ont été tués et quinze blessés le 19 dans un bombardement sur Gnjilane, en Kosove. Un civil a été tué et plusieurs autres blessés le 20 dans un raid de l'OTAN contre Sombor.Quatre patients d'un hôpital de Belgrade ont été tués dans le nombardement de l'hôpital dans la nuit du 19 au 20 mai. Les ambassades d'Irak, de Libye, du Pakistan d'Inde et de Suisse sont été endommagées le 20 et le 21 mai par les bombardements. Des avions de tourisme ont été détruits lors du bombardement le 21 de l'aéroport de Leskovac. Un dirigeant du parti radical serbe, Dragan Milunovic, a été tué dans la nuit du 22 au 23 à Prishtine dans un raid de l'OTAN, selon le parti. Au moins 19 détenus et surveillants ont été tués et 10 autres blessés lors du bombardement de la prison d'Istok par l'OTAN, le 21 mai. Sept combattants de l'UCK ont été tués et plusieurs autres blessés lors du bombardement "par erreur" par l'OTAN de leur position le 20. L'OTAN a affirmé que la prison d'stok était un "complexe de sécurité", a déclaré qu'elle avait confondu la position de l'UCK avait une position yougoslave et son porte-parole a affirmé que "la campagne aérienne de l'OTAN représente clairement l'utilisation de la force aérienne la plus précise et la plus sélective de la force aérienne". Le général Wesley Clark a recommandé la poursuite des bombardements et le porte-parole de l'Alliance a considéré que cette stratégie était "promise au succès". Selon l'OTAN, près d'un tiers des chars et de l'artillerie lourde yougoslaves stationnés en Kosove auraient été détruits en deux mois de bombardement, ainsi que les deux tiers des avions de chasse MIG-29 de l'armée yougoslave. Le 23 mai, le journal allemand "Welt am Sonntag" a affirmé que l'hélicoptère d'attaque "Apache" tombé au début du mois en Albanie avait été abattu par la DCA yougoslave. Le 22 mai, une responsable humanitaire yougoslave a annoncé que les bombardements de l'OTAN avaient tué plus de 1200 civils, dont un tiers d'enfants.

(ATS 17.5) Des avions de l'OTAN ont lâché dans la mer Adriatique des bombes qu'ils n'avaient pas pu larguer sur leurs cibles. Trois pêcheurs italiens ont été blessés par l'explosions d'engins ramenés dans leurs filets. Les opérations de déminage ont commencé le 16 mai dans le golfe de Venise et devraient durer au moins 15 jours.

(AFP 19.5) Sept civils ont été tués dans des bombardements de l'OTAN sur la Kosove le 19 mai, selon les media serbes : trois prisonniers et un gardien dans la prison d'Istok (ouest), trois civils dans un restaurant de Gnjilane. La ville serbe de Bujanovac aurait été la cible de 14 misasiles. A Prizren, l'OTAN annonce avoir détruit au sol six appareils yougoslaves. L'OTAN annonce également avoir bombardé des objectifs militaires à Sabac, Vranje, Loznica, Prepolac, Valjevo et Belgrade.

(AFP 18.5) Selon Ibrahim Rugova, reçu le 17 mai par les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, "la Kosovë est vide" et il n'y reste que "quelques centaines de milliers" de Kosovars d'origine albanaise.

(AFP 19.5), 20.5 Depuis le début de l'offensive de l'OTAN contre la Yougoslavie, l'UCK tente d'avancer en profondeur en Kosove, mais elle n'a réussi qu'à contrôler une maigre bande de territoire à la frontière albanaise. L'UCK affirme avoir pris le contrôle de Koshare, mais ses postes avancés en territoire kosovar sont encerclés par les forces serbo-yougoslaves, et l'organisation armée a subi de lourdes pertes en les défendant, voire en tentant d'élargir la zone qu'elle contrôle.

Au moins six personnes ont été tuées et 22 blessées dans des raids de l'OTAN en Kosove et Serbie, le 19 mai, selon des sources serbes.

Par ailleurs, plusieurs sources font état de désertions "massives" de soldats serbes de l'armée yougoslave en Kosove. La radio monténégrine a annoncé la désertion le 19 mai de 700 soldats, qui auraient regagné la région de Krusevac. Les autorités américaines ont quant à elle annoncé la désertion de 500 à 1000 soldats de différentes unités de l'armée yougoslave, dans le nord de la Kosove. Le porte-parole de l'OTAN à bruxelles a annoncé que 500 soldats yougoslaves "semblent avoir déserté leurs lkieux de casernement au Kosovo pour rentrer chez eux".

(ATS, Canal + 19.5) Selon l'Institut américain du pétrole, avec sa campagne militaire en Yougoslavie, l'OTAN brûle 5 % de la demande mondiale de kérosène et consomme chaque jour 38 millions de litres de carburant pour avion. Du coup, la consommation mondiale de kérosène a augmenté de 30 % après le début de la campagne de bombardement de l'OTAN sur la Yougoslavie. Par ailleurs, selon Greenpeace, un pic de pollution avec une forte hausse des taux de dioxine et d'hydrocarbures aromatiques a été enregistré au nord de la Grèce, "très probablement" du fait de la guerre et de "la présence de nombreux foyers de combustion au Kosovo". En outre, Greenpeace a confirmé l'"usage au Kosovo d'armes comprenant de l'uranium appauvri". L'organisation écologiste a appelé à l'"arrêt de la guerre" et estimé qu'à long terme, celle-ci "aura de lourdes conséquences environnementales pour toute la région", du fait notamment de la destruction et de l'incendie de nombreuses installations pétrolières et chimiques yougoslaves.

(Reuters 20.5) Selon les autorités yougoslaves, quatre personnes (trois malades et un garde de sécurité) ont été tuées le 20 mai par un missile de l'OTAN tombé sur un hôpital du quartier belgradois de Dedinje, à proximité de l'ambassade de Suède -légèrement endommagée. L'OTAN a reconnu que l'un de ses missiles avait raté sa cible -une caserne- de 500 mètres. Cette bavure a été condamnée par la Suède et la Russie. Les ambassades de Suède et de Norvège et les résidences des ambassadeurs d'Espagne, d'Inde et de Suisse ont également été touchées. Les USA ont présenté leurs excuses à la Suisse.

L'OTAN a également bombardé un dépôt de carburant à la périphérie de Belgrade, et d'autres à Sombor et Smederovo, un site de missile à Belgrade, des dépôts de munition à Vrdnik et Sremska Mitrovica.

(Reuters 21.5) L'aviation de l'OTAN a bombardé le 21 mai une prison à Istok, à l'ouest de Prishtine, faisant 19 morts et 10 blessés (selon le bilan officiel yougoslave) parmi le personnel (dont le directeur adjoint) et les détenus. Plusieurs détenus ont en outre profité de ce bombardement pour s'évader. Un millier de détenus, dont des membres de l'UCK, étaient incarcérés à Istok. La prison avait déjà été frappée le 19 mai, et deux prisonniers et deux gardiens avaient alors été tués dans ce premier bombardement.

L'OTAN a également détruit un pont à Velicka Plana, entre Belgrade et Nis, et des dépôts de carburants à Smederevo, faisant sept blessés dont quatre enfants, et Bor. Les media serbes ont également annoncé des bombardements sur Vrba et la région de Pozega.

(Reuters 22.5) Une caserne de l'UCK à Kosare (une ancienne caserne serbe occupée par l'UCK) a été bombardée par erreur le 20 mai par les avions de l'OTAN, a reconnu le porte-parole de l'Alliance, qui a affirmé que l'OTAN ne savait pas que la caserne était tombée aux mains de l'UCK, alors que celle-ci la fait visiter aux journalistes étrangers depuis le début du mois de mai et que de nombreux reportages télévisés lui ont été consacrés et ont été diffusés. de un à sept membres de l'UCK (sept selon l'UCK elle-même) ont été tués, et entre une quinzaine et une trentaine blessés, dans ce bombardement. La caserne, située près de la frontière albanaise, sert à l'UCK de tête de pont en Kosove, et lui permet de faire le lien entre ses bases arrières en Albanie et ses bastions enclavés en Kosove.

Le 22 mai, l'OTAN a mené ses plus intenses bombardements sur la Yougoslavie depuis le début de la guerre, en frappant notamment la banlieue sud de Lipovica, ainsi que Leskovac et Smederevo et, en Kosove, des sites proches de Prizren, Urosevac et Prishitne (dont l'aéroport aurait été bombardé). Selon l'agence officielle yougoslave Tanjug, une vingtaine de personnes ont été tuées et une cinquantaine blessées dans les bombardements de l'OTAN les 21 et 22 mai.

(AFP, AP 23.5) La compagnie d'électricité serbe a annoncé qu'une grande partie de la Serbie avait été privée d'électricité le 22 mai après le largage par l'OTAN de bombes au graphite, qui paralysent le fonctionnement des centrales sans les détruire. L'OTAN a également attaqué des relais de radio et de télévision, des ponts d'autoroute, des baraquements militaires, un centre de commandement de l'armée et détruit l'une des résidences de Slobodan Milosevic.

(AFP 23.5) Un combattants de l'UCK a été tué et quinze autres blessés, dont 9 grièvement, le 22 mai dans un accrochage avec l'armée yougoslave près de la frontière albanaise, selon l'OSCE.

(Reuters 27.5) Plusieurs villages albanais frontaliers de la Kosove ont été bombardés le 27 mai depuis celle-ci par les forces serbo-yougoslaves. Des obus sont tombés sur Pogaj et Kishaj. En Kosove même, des affrontements ont opposé les forces yougoslaves et l'UCK dans la région de Morina.

(AFP 23.5) L'OTAN a admis le 22 mai une dizaine de bavures, qu'elle qualifie d'"erreurs", dans ses opérations contre la Yougoslavie, faisant au total au moins 250 morts civils et probablement au moins un millier de blessés. Ces erreurs vont du bombardement d'habitations civiles dans la ville minière d'Aleksinac, le 5 avril, à celui d'une position de l'UCK, le 22 mai. Le 12 avril, 55 personnes sont tuées par un tir de missile contre un pont sur lequel passait un train, à Grdelicka Klisura; deux jours plus tard, 75 personnes sont tuées dans le bombardement d'un convoi civil pris pour un convoi militaire dans la région de Djakovica; le 1er mai, 47 personnes sont tuées dans le bombardement d'un pont sur lequel passait un autobus à Luzane; le 8 mai, trois journalistes chinois sont tués dans le bombardement de l'Ambassade de Chine à Belgrade; le 20 mai, quatre patients sont tués dans le bombardement d'un h'opital de Dedinje. A ces bavures reconnues s'en ajoutent d'autres, vraisemblables mais non reconnues, comme le bombardement du village de Korisa, le 13 mai (87 civils tués) ou de la prison d'Istok, le 21 mai (19 morts).

(AFP, ATS, Reuters 24.5, 25.5, 26.5, 28.5, 29.5, 30.5) Les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis du 24 au 30 mai. Le 24 mai, une grande partie de la Serbie a été privée d'électricité à la suite de ces bombardements, qui ont également frappé des objectifs en Kosove, dont des objectifs militaires, et à Novi Sad. Les coupures de courant ont affecté les stations de pompage et de filtrage d'eau. Le 25 et le 26, les bombardements ont également touché les environs de Bar, au Monténégro. Le 27, l'électricité a à nouveau été coupée à Belgrade après des bombardements qui ont fait au moins quatre morts, dont deux enfants, à Ralja et Lebane et six blessés civils, et ont notamment visé Belgrade, Novi Pazar, Sombor, Pancevo, Prishtine, Palic et Novi Sad. Selon l'OTAN, en deux mois d'opérations en Kosove, l'OTAN aurait détruit un tiers des armements lourds de l'armée yougoslave et une centaine d'avions. L'agence yougoslave Tanjug a annoncé qu'un avion de combat Harrier de l'OTAN a été abattu dans la nuit du 25 au 26, ce que l'OTAN a démenti. Un missile ratant sa cible à Urosevac a fait au moins sept blessés le 24 mai. La région de Belgrade, et notamment la ville de Novi Sad, a été bombardée dans la nuit du 25 au 26. Une personne a été tuée par un missile à Ralja. Rakovica, Strazevica, les régions de Cukarica et Mladenovac ont été bombardées. Les 27 et 28, l'OTAN a notamment visé le système électrique serbe, particulièrement dans la région de Belgrade, privée à nouveau d'électricité. Le 28, l'OTAN s'est attaquée à des relais de télévision. Des bombardements ont été effectuiés en outre en Kosove, dans la banlieue de Prishtine, dans la région frontalière de la Macédoine et dans les régions d'Urosevac et de Pec, ainsi qu'au Monténégro. Un avion A-10 américain a été touché par la DCA mais a pu regagner sa base en Italie. Le 29 mai, les raids de l'OTAN ont fait au moins trois morts et une dizaine de blessés en Serbie et un mort et six blessés en Kosove. Dans la nuit du 29 au 30, la région de Belgrade a à nouveau été prise pour cible. 18 personnes au moins, de source serbe, ont été tuées les 29 et 30 mai, dont au moins onze dans le bombardement d'un pont à Varvarin, alors que des automobiles privées le traversaient. De source serbe, on annonce que les raids menés par l'OTAN contre la prison d'Istok, en Kosove, auraient fait une centaine de morts et 200 blessés. Un correspondant de l'AFP a pu compter 44 cadavres dans la prison. L'ambassadeur de Yougoslavie auprès de l'ONU à New-York a déclaré que les bombardements de l'OTAN avaient fait 1300 morts et plus de 6000 blessés en Yougoslavie depuis le 24 mars.L'UCK a réclamé le 23 mai une intensification des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie, malgré le bombardement par erreur d'une position de l'UCK par l'OTAN. Plus d'une cinquantaine d'avions américains seront déployés en juin en Turquie pour pouvoir frapper la Yougoslavie. Les avions américains déployés en Hongrie ont commencé leurs opérations contre la Yougoslavie le 28 mai.Le 28 mai et les Américains ont annoncé qu'ils allaient déployer 68 appareils supplémentaires dans le cadre de la campagne contre la Yougoslavie. L'OTAN a pourtant prévenu le 28 mai qu'elle ne pourra pas protéger les avions civils effectuant des parachutages humanitaires au-dessus de la Kosove. La Cour internationale de justice (CIJ) rendra le 2 juin sa décision sur la demande de la Yougoslavie de faire arrêter les bombardements de l'OTAN sur son territoire.

(Corr) Selon le chef de la majorité républicaine du Sénat américain, la guerre des Balkans coûterait entre 70 et 100 millions de dollars par jour aux USA. De source officielle, on estime que la guerre coûte 40 millions de dollars par jour aux USA et 2 millions de dollars par jour à la France. Une guerre terrestre coûterait entre 60 et 90 milliards de dollars aux Alliés, selon la banque Morgan Stanley. A mi-mai, la guerre aurait directement coûté entre 3 et 4 milliards de dollars aux pays de l'OTAN, soit entre une fois et demie et deux fois le produit intérieur brut total de la seule Albanie. L'opération du HCR pour les réfugiés kosovars nécessite en outre à elle seule 106 millions de dollars pour trois mois.

(Reuters 24.5) La majeure partie de Belgrade a été privée d'eau et d'électricité le 24 mai après des raids de l'OTAN contre les centrales électriques serbes, pour le deuxième nuit consécutive. L'apprivisionnement en eau a été en majeure partie interrompu par la coupure de l'alimnentation électrique du système d'approvisionnement. Les transports publics ont été également en grande partie interrompus. Des centrales électriques de la région de Sremska Mitrovica, de la Voïvodine, de Nis, de Novi Sad et de Pozarevac ont également été bombardées, avec les mêmes conséquences.

(AP 24.5.99) L'UCK "étoffe ses rangs et ses ressources", note l'agence américaine AP, qui fait état de combats entre l'UCK et les forces serbo-yougoslaves (qui ont cependant chassé l'armée de libération de tous ses bastions dès le début de l'offensive de l'OTAN). Ces combats se concentreraient au nord-ouest de Pristina, autour de Djakovica et à la frontière albanaise, où l'UCK aurait réussi à ouvrir un "corridor" autour de Kosare, avant d'être bombardée par erreur par l'OTAN. L'UCK recrute à tour de bras au sein des réfugiés en Albanie et dans la diaspora, mais manque de matériel, et ne dispose guère que de kalashnikovs, et de quelques mortiers et lance-roquettes. Elle opère en petites unités d'une cinquantaine d'éléments au maximum. Selon Hashim Thaçi, l'UCK compterait 30'000 hommes, face aux 40'000 homes des forces serbo-yougoslaves en Kosove, mais les observateurs estiment que les combattants kosovars ne sont pas plus de 2000 en Kosove même. Le sort de l'UCK dépend en fait moins de ses propres actions que de la protection et des actions de l'OTAN, seule à même d'affaiblir réellement des forces serbo-yougoslaves largement supérieures à celles de l'UCK.

(AP 26.5) Les forces serbo-yougoslaves ont bombardé le 26 mai trois villages albanais, proches de la frontière avec la Kosove mais en territoire albanais : Pogaj, Kishaj et Sahani. Selon l'OSCE, deux personnes ont été tuées à Sahani.

(AFP 26.5, 27.5) 650 sorties des forces aériennes de l'OTAN ont été menées les 25 et 26 mai, dont 284 visant diverses cibles et 74 des positions de la défense anti-aérienne serbo-yougoslave, a annoncé l'Alliance. La villa présidentielle de Dobanovci (région de Belgrade), des relais et émetteurs radio, des casernes, des sites de stockage de munitions, des dépôts de carburants ont été touchés. L'agence officielle yougoslave Tanjug a annoncé qu'un avion britannique Harrier avait été abattu, ce qui a été démenti par l'OTAN. 40 projectiles sont tombés sur la Kosove le 25 mai. En Kosove, deux enfants ont été tués et trois adultes blessés le 26 mai, de source yougoslave. En Voïvodine, le bâtiment de la télévision serbe a été touché. Selon le ministre serbe de la santé, plus de 2000 civils ont été tués et 6000 blessés depuis le 24 mars, dans des frappes de l'OTAN. A la frontière entre l'Albanie et la Kosove, un homme et une jeune fille ont été tués dans des bombardements serbo-yougoslaves près de Morina.

(Reuters 26.5) "La campagne de bombardement de l'OTAN (sur la Yougoslavie) a créé une situation anormale qui peut expliquer la conduite irrationnelle de certains civils et même de certaiins membres des forces de sécurité et de l'armée (serbo-yougoslaves) (...) (mais ne saureit) expliquer ou justifier l'ampleur et l'étendue géographique des déplacements internes et du phénomène des réfugiés dans les pays voisins", a déclaré le 26 mai le sous-secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des questions humanitaires, Sergio Vieira de Mello, qui a cependant ajouté que la campagne de bombardement entamée le 24 mars avait créé une situation calamiteuse pour les populations civiles : dégâts physiques et matériels, désorganisation des services sociaux, stress. Mais "menaces, violence, destruction, incendies de demeures ou de magasins", départs de gens "dans la panique, en toute hâte, dans la terreur", ne peuvent être attribués "à la folie ou à l'attitude irrationnelle de certains individus ou de petits groupes irresponsables agissant en dehors des lois". En d'autres termes, les déplacements massifs de population sont la conséquence d'un choix délibéré d'épuration ethnique de la Kosove, de la part du pouvoir serbe.

(AFP 28.5) L'OTAN a annoncé avoir effectué le 27 mai un nombre "record" de sorties aériennes (au nombre de 741 en 24 heures) contre la Yougoslavie. Deux civils ont été tués et six blessés selon les media serbes.

65 jours de bombardements de l'OTAN ont réduit des milliers d'habitants de Belgrade à la pauvreté, les privant de la totalité ou de l'essentiel de leurs ressources. Deux millions de Serbes se retrouvent au-dessous du seuil de la pauvreté, dans un pays où, avant la guerre, le chômage frappait déjà 27 % de la population active. Les coupures d'eau et d'électricité provoquées par les bombardements, le rationnement de l'essence, la réduction des services des transports en commun frappent directement la population des villes, et en premier lieu celle de Belgrade, même s'il n'y a pas de pénurie alimentaire. Il y a par contre pénurie de médicaments dans le circuit commercial, les écoles ont été fermées, les postes travaillent au ralenti.

(AFP, ATS 24.5, 26.5, 29.5) Des combats se sont produits entre forces serbo-yougoslaves et UCK du 24 au 27 mai près de la frontière kosovo-albanaise. De nombreux tirs d'armes lourdes et automatiques ont été entendus le 26 mai dans la région de Morina. Ces combats viseraient à préparer une bataille pour le col de Kamenica, point de passage quasi-obligatoire pour une invasion terrestre de la Kosove à partir de l'Albanie.

(AFP 28.5) De durs combats opposent depuis plusieurs jours l'UCK aux forces serbo-yougoslaves dans la région du col de Kamenica, point de passage pour une éventuelle invasion terrestre de la Kosove à partir de l'Albanie, et point stratégique pour la prise de Djakovica. Mais Kamenica est une place forte des forces serbes et yougoslaves, qui y disposent d'un puissant dispositif de défense, d'un grand nombre de blindés et d'un périmètre de sécurité miné. L'UCK a lancé le 26 mai une attaque contre une bande frontalière avec l'Albanie, entre Pogaj et Vlahen, attaque suivie d'une contre attaque contre l'unique corridor contrôlé par l'UCK, dans le secteur de Padesh. La présence de forces américaines de reconnaissance a été constatée côté albanais de la frontière, sans que ces forces ne prennent part aux combats. L'UCK a également fait savoir qu'à au moins trois reprises ses positions ont été bombardées par erreur par l'OTAN, alors que les positions serbes dont l'OTAN a annoncé le bombardement ne sont souvent que des leurres, l'essentiel du dispositif militaire serbo-yougoslave étant masqué.

(Reuters 29.5) L'OTAN a poursuivi le 29 mai ses bombardements contre la Yougoslavie. Les infrastructures électriques serbes figurent parmi les cibles particulièrement visées depuis trois jours. Dans la nuit du 28 au 29 mai, les centrales de Bajina Basta, Drmno et Kostolac ont été bombardées.. Deux bases aériennes ont été bombardées, à Batajnica et Vrsa, ainsi que des rlais de télévision. Des positions militaires serbo-yougoslaves en Kosove ont également été bombardées, à prizren notamment. Le Monténégro a également été touché par les bombardements.

¨

(Reuters 30.5) Quatre civils ont été tués et une trentaine de personnes blessés dans les bombardements de l'OTAN dans la nuit du 29 au 30 mai. Ces bombardements ont notamment visé Strazevica, Batajnica, Rakovica, Pristina, Nis, Pirot, Kragujevac, Priboj, Vranje, Prizren, et Gnjilane. Deux civils ont été tués et plusieurs blessés (dont trois enfants) à Camurlija, près de Nis, et deux personnes ont été tuées à Cenovacki, entre Leskovac et Pristina. Une trentaine de personnes ont été blessées à Cuprija (centre), où une centaine d'habitations et de bâtiments commerciaux ont été détruits. Huit personnes ont été blessées à Sinjac, près de Bela Palanka.

(AFP 30.5) Une personne a été tuée et six autres blessées dans des bombardements de l'OTAN sur la Serbie et la Kosove. L'aviation de l'OTAN a bombardé le faubourg belgradois de Batajnica, ainsi que, en Kosove, Prishtine, Prizren, Vucitrn, Gnjilane, Djakovica et Pec.

(Reuters 31.5) 27 personnes ont été tuées le 31 mai dans le bombardement par l'OTAN d'un immeuble résidentiel et d'un sanatorium dans le sud de la Serbie. Ving personnes ont été tuées et 10 autres blessées dans le bombardement de l'immeuble à Novi Pazar, et 17 personnes tuées et 36 blessés dans celui du sanatorium à Surdulica. Par ailleurs, entre deux et neuf personnes, selon les sources, ont été tuées dans le bombardement d'un pont entre Lebane et Leskovac, et une personne tuée à Ripanj, toujours dans un bombardement. En deux jours, plus de 50 civils ont été tués dans les bombardements de l'OTAN.

(AFP, ATS, Reuters 31.5, 1.6, 2.6, 3.6, 4.6, 5.6, 6.6, Le Monde 31.5) Les bombardements de l'OTAN contre la Yougoslavie se sont poursuivis du 30 mai au 6 juin. La destruction d'un pont le 30 mai à Varvarin a fait 11 morts civils et 40 blessés, l'OTAN jugeant avoir atteint une "cible légitime". Un sanatorium a été atteint, selon les autorités serbes, à Surdulica dans la nuit du 30 au 31 mai. L'attaque aurait fait au moins 20 morts. La même nuit, les régions de Belgrade et Nis ont été frappées.L'OTAN a démenti avoir bombardé le sanatorium et affirmé avoir attaqué une caserne et un dépôt de munitions. Le 31 mai, un immeuble résidentiel de Novi Pazar a été atteint. Un premier bilan fait état d'au moins 23 morts et 20 blessés. L'OTAN a reconnu son erreur et l'a attribué à une bombe qui aurait dévié de sa trajectoire. L'OTAN a bombardé le 31 mai des positions serbes sur la frontière albanaise, à Morina, alors que plusieurs dizaines de réfugiés tentaient de passer en Albanie. Le 31 mai et le 1er juin, les avions de l'OTAN ont bombardé une ligne de bunkers se trouvant à l'intérieur du territoire albanais, et dans lesquels des douaniers albanais s'étaient réfugiés pour se protéger des tirs de l'OTAN sur la zone frontalière. Le 1er juin, l'OTAN a bombardé des usines et des installations militaires près de Pancevo et un entrepôt de carburant et un transformateur à Smederevo L'OTAN a affirmé avoir détruit en trois mois les deux tiers des armes lourdes des forces servo-yougoslaves stationnées en Kosove. Dans la nuit du 2 au 3 juin, l'OTAN a bombardé des ponts et des émetteurs en Serbie, notamment à Jagodina, Kralijevo et Dimitrovgrad, mais a épargné Belgrade. Le 2 juin, la présidence américaine a annoncé que 48 avions supplémentaires allaient être mis à la disposition de l'OTAN pour les frappes contre la Yougoslavie. Selon l'OTAN, les forces serbo-yougoslave ont eu "bien plus de 10'000" morts et blessés depuis le début des bombardements le 24 mars. Après l'acceptation le 3 juin par la Yougoslavie du plan de paix du G-8, les bombardements ont continué du 3 au 6 juin, notamment dans les secteurs de Decani et de Prizren (Kosove), et à Batajnica, mais ont épargné Belgrade et limité leurs objectifs hors de Kosove.

(Tanjug 28.5 / Reuters 30.5) Après un entretien de plus de huit heures entre le Premier ministre russe Viktor Tchernomyrdine et le président yougoslave Slobodan Milosevic, à Belgrade, le 28 mai, l'agence officielle yougoslave Tanjug a annoncé que le Yougoslavie est prête à accepter les principes du plan de paix du G8, dont le retait des troupes yougoslaves de Kosove et le déploiement d'une force internationale de maintien de la paix.

(AFP 31.5) Les avions de l'OTAN ont bombardé le 31 mai des positions serbo-yougoslaves très proches de la frontière albanaise, dans la zone de Morina, alors que de leur côté les forces serbo-yougoslaves bombardaient aux "orgues de Staline" et à l'artillerie des positions de l'UCK dans la même zone. Des combats entre forces serbo-yougoslaves et UCK se déroulent dans les monts Pashtrik, sur la frontière, où l'UCK tente d'ouvrir un "corridor" vers la Kosove. Le village kosovar albanais de Planeja a été bombardé par l'OTAN.

(AFP 1.6) Les avions de l'OTAN ont bombardé à plusieurs reprises le 1er juin le territoire albanais, dans la région de Morina, obligeant la population des villages de la zone à la quitter, et détruisant des bunkers datant du régime d'Enver Hodja. Dans le même temps, l'artillerie serbe se mettait elle-aussi à bombarder la zone.Ces bombardements n'ont semble-t-il pas fait de victimes.

(AP, Reuters 1.6) Le chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air yougoslave, le général Velickovic, a été tué sur "la première ligne de défense" et "dans l'exercice de son devoir"a a annoncé, sans plus de précision, l'armée yougoslave, le 1er juin.

Les forces armées yougoslaves n'ont subi, en 70 jours de bombardements par l'OTAN, que des pertes minimes (moins de un pour cent des effectifs, en comptant les blessés graves), défendent toujours avec succès le Kosovo et "l'ennemi n'est pas parvenu à s'emparer d'un pouce de notre territoire", a déclaré le 1er juin le général Pavkovic, chef des forces yougoslaves en Kosove. Les forces yougoslaves auraient donc subi des pertes (morts et mises hors de combat) de 1800 hommes.

(ATS, AFP Reuters 5.6, 6.6) Les forces serbo-yougoslaves ont à nouveau bombardé le territoire albanais le 4 juin et, selon l'UCK, ont lancé le 3 juin une offensive dans trois secteurs de Kosove. Les 5 et 6 juin, l'artillerie serbe a pillonné la ville albanaise de Kruma et ses environs. L'artillerie serbo-yougoslave a également bombardé des villages albanais du mont Pastrik. De nombreux habitants de Kruma et de ses environs ont fui la région.

(AFP, Reuters 4.6) Alors que le président Milosevic annonçait accepter le plan de paix euro-russe, l'OTAN a poursuivi ses bombardements sur la Serbie, les 3 et 4 juin. Dans la nuit du 3 au 4 juin, selon les media serbes, des raids auraient été menés contre Trgoviste, Kursumlija et Leskovac. L'OTAN a en outre signalé que de "durs combats" opposaient le 3 juin l'UCK et les forces serbo-yougoslaves dans la région du mont Pastrik, à la frontière albanaise. Selon l'OTAN, les 71 jours de bombardement de l'OTAN sur la Yougoslavie y ont fait plus de 10'000 morts et blessés au sein des forces militaires et paramilitaires, et un nombre indéterminé de victimes chez les civils.

(Reuters 5.6) L'OTAN a bombardé le 4 juin l'ouest de la Kosove, dans la Decani et près de Prizren, et l'aéroport militaire de Batajnica, au nord de Belgrade.

(AP 5.6.99) Des réfugiés kosovars arrivés le 5 juin en Albanie ont fait état de nouvelles exactions commises par la police serbe dans une prison de Kosove. Ces 86 hommes venus de Shtitarice et Dolak, au nord-ouest de Pristina, ont arrêtés le 2 juin dans une zone de combats entre les forces serbo-yougoslaves et l'UCK, ils ont passé quatre jours en prison, à Smrekovnice, près de Mitrovica, avec 2000 autres détenus. Ils ont été battus pendant leur interrogatoire, privés de papiers, puis expulsés de Kosove, et encore battus lors du trajet vers l'Albanie. Les deux viillages ont été encerclés et bombardés, puis investis. La plupart des maisons ont été brûlées, et les tirs de l'artillerie auraient fait de nombreux morts et blessés.

(AP 4.6) Le coût de la reconstruction de la Yougoslavie, après six semaines de bombardements par l'OTAN, de la Kosove, et de l'aide aux pays voisins touchés par la guerre, devrait dépasser les 18 milliards de dollars, selon le commissaire européen aux Finances Yves Thibault de Silguy. C'est un volume financier équivalent à celui consacré à la reconstruction de la Bosnie depuis 1990.

(ATS 5.6) Le porte-parole du Pentagone américain a reconnu que de nombreux Serbes vivant en Kosove pourront tenter de partir "lorsque l'OTAN arrivera", mais qu'ils "ne seront pas chassés comme les Serbes ont chassé les Albanais du Kosovo".

(AFP 6.6) Selon l'hebdomadaire britannique "The Observer", les forces serbes auraient brûlé les corps de nombre de leurs victimes pour détruire les preuves d'atrocité avant l'arrivée en Kosove d'enquêteurs sur les crimes de guerre.

(ATS 6.6) L'OTAN a fait état le 6 juin de premiers signes de préparatifs de retrait de l'armée yougoslave de Kosove, et d'un ralentissement des activités militaires serbo-yougoslaves dans le nord et le centre de la Kosove.

(AFP, ATS 7.6, 8.6, 11.6, 12.6) L'OTAN a poursuivi les 7 et 8 juin ses frappes en Kosove, notamment dans les régions de Pec, Gora et Prishtine, et a repris celles sur la Serbie. La région de Belgrade a été bombardée , ainsi que celle de Novi Sad, où un civil a été tué lors d'un raid contre une raffinerie. Une concentration de plusieurs centaines d'hommes des forces serbes a été bombardée le 7 juin, et une source proche de l'OTAN fait état de "plusieurs centaines de morts". Les frappes de l'OTAN ont été de facto interrompues dans la soirée du 8 juin, et officiellement suspendues le 10. Des avions de l'OTAN en difficulté ont largué une douzaine de bombes dans la mer Adriatique dans la nuit du 6 au 7. Depuis le 24 mars, selon le ministère italien de la Défense, 161 bombes ont été lâchées dans l'Adriatique. Le 10 juin, le secrétaire américain à la Défense William Cohen estimait que la moitié de l'artillerie serbe, un tiers de ses véhicules blindés et "une grande partie" de sa DCA avaient été détruits par le campagne aérienne de l'OTAN. Selon le commandant de la 3ème armée yougoslave, le général Nebosja Pavkovic, celle-ci aurait perdu 161 hommes en 79 jours de frappes de l'OTAN

(AP 9.6) Malgré l'annonce par l'Allemagne d'une cessation des bombardements de l'OTAN contre la Yougoslavie, cessation d'ailleurs démentie par l'OTAN, cinq missiles auraient atteint Bljac, au sud de la Kosove, selon l'agence yougoslave Tanjug.

De son côté, l'UCK a annoncé qu'elle respecterait un cessez-le-feu pendant le retrait des forces serbes, mais a souhaité la poursuite des bombardements de l'OTAN jusqu'au début effectif de ce retrait.

(ATS 8.6, AFP 11.6) Les forces serbes ont bombardé au mortier la zone albanaise frontalière de la Kosove, le 8 juin. Le 10, des tirs de mortier ont touché des hameaux albanais non loi de la crête frontalière où les combattants de l'UCK tentaient d'ouvrir un "corridor" vers la Kosove.

(AFP 4.6) Après deux mois et demi de guerre, et de bombardements quasi continus de l'OTAN sur la Yougoslavie (10'000 bombardements en 73 jours, sur 34'000 sorties aériennes des appareils de l'alliance), celle-ci dispose encore, à la fin des opérations militaires, de 40'000 hommes en Kosove, et de 200 chars (après la destruction d'une centaine d'entre eux). L'OTAN n'a perdu aucun homme dans cette guerre. Deux avions ont été détruits, mais leurs pilotes ont été récupérés. Côté yougoslaves, les dommages matériels de la guerre sont énormes, et les pertes humaines, essentiellement civiles, se comptent en centaines de morts. Côté albanais de Kosove, la guerre a provoqué le plus grand exode de population depuis 1945 (des centaines de milliers de réfugiés en Macédoine et Albanie, des dizaines de milliers dans les autres pays de la région, des milliers dans toute l'Europe, notamment en Allemagne et en Suisse) et des centaines de morts dans les rangs de l'UC, mais également dans la population civile.

(Monitor 17.3.2000) Un an après le début de la guerre engagée par l'OTAN contre la Yougoslavie, il s'avère que le dispositif militaire yougoslave, notamment l'aviation et la défense aérienne, ont été bien moins atteintes que l'OTAN ne l'escomptait par ses "frappes" aériennes. La destruction de la DCA devait se faire en trois jours : cet objectif n'a jamais été atteint, et l'OTAN n'a même pas réussi à localiser tous les systèmes de missiles, ce qui a obligé ses avions à voler à de très hautes altitudes et a réduit l'efficacité de leur action. Le commandant en chef de l'OTAN, le général Wesley Clark, intervant à la BBC le 12 mars, convaincu que les Serbes disposaient d'un espion au sein de l'OTAN, qui transmettait des informations à l'armée fédérale yougoslave, lui permettant de déplacer ses troupes et son matériel hors des zones de frappes : "je pense qu'ils connaissaient simplement le type de cibles et qu'ils ont parfaitement compris ce que nous allions entreprendre dès la première nuit", a toutefois nuancé Wesley Clark. Dès la deuxième semaine de campagne, les responsables militaires de l'OTAN se sont aperçus que les ordres d'attaques aériennes circulaient sur le système informatique "Chronos" de l'OTAN, accessible à au moins 600 personnes. Des rumeurs sur la présence d'un espion yougoslave (ou russe, la Russie transmettant les informations à la Yougoslavie) à l'OTAN circulent depuis le début de l'intervention de l'Alliance. En novembre 1998, un officier français, le major Binelmembre du Comité militaire de l'OTAN, avait été inculpé d'espionnage au profit de la Yougoslavie, à qui il avait transmis une copie du plan d'opérations encore "virtuelles" contre la Yougoslavie -document supposé être hautement confidentiel, et montrant les cibles à toucher dans la phase initiale d'une opération.

(AFP 6.6) L'UCK et les forces serbes ont continué de s'affronter entre le 4 et le 6 juin dans le nord de l'Albanie, dans la région frontalière de la Kosove, notamment dans la région du mon Pastrik où l'UCK tente, sans y parvenir, d'ouvrir un corridor vers la Kosove. Sur ce front, l'UCK compterait jusqu'à 5000 hommes, légèrement armés, face à des forces serbo-yougoslaves renforcées. Les responsables de l'OTAN craignent que la tentative de l'UCK fasse capoter l'accord de paix, et l'OTAN s'est abstenue d'aider l'UCK. Le village de Golaj, près de Kruma, a été bombardé dès le 4 juin par l'artillerie serbe, et une personne a été tuée, six blessées. L'artillerie albanaise a répliqué aux tirs de l'artillerie serbe.

(AP, Reuters, AFP 6.6) Les forces serbo-yougoslaves ont bombardé le 5 juin la ville de Kruma, dans le nord de l'Albanie, où se sont réfugiés de nombreux Kosovars, et les villages de Nikoliq, où trois jeunes femmes ont été blessées, Golaj et Perollaj Un millier de personnes ont été évacuées de Kruma. D'importants tirs d'artilleries ont été notés dans la zone de Pogaj. Le 5 juin, un bus de passagers civils a été attaqué par l'UCK près de Pristina. Cinq passagers ont été blessés, dont deux grièvement. L'OTAN a fait état d'information selon lesquelles des membres des forces serbes en Kosove se livraient à des pillages, et de brutalités contre les Kosovars albanais. De son côté, l'OTAN a poursuivi ses bombardements, en les concentrant sur les forces serbo-yougoslaves déployées en Kosove, notamment dans les régions de Pristina et de Prizren.Des missiles de l'OTAN ont également été tirés dans la nuit du 5 au 6 près de Decani et de Gnjilane.

(Reuters, AP 7.6, 8.6) Les bombardements de l'OTAN se sont poursuivis les 7 et 8 juin, faisant au moins un mort et cinq blessés à Novi Sad, où un quartier résidentiel a été touché par un missile visant une raffinerie pétrolière à proximité. Les media serbes ont fait état de bombardements intensifs en Kosove. Les régions de Boljevac, où trois civils auraient été tués dans le bombardement de leur ferme, et Pancevo ont également été touchées.

Selon des généraux serbes, les forces serbo-yougoslaves auraient abattu 75 appareils de l'OTAN depuis le début des hostilités, alors que l'OTAN ne reconnaît que la perte de deux appareils.

(Le Monde 10.6, Reuters 11.6, ATS 12.6) Les forces serbo-yougoslaves ont commencé leur retrait de Kosove le 10 juin, et l'OTAN a en conséquence suspendu ses bombardements. Des camions yougoslaves vides sont entrée en Kosove en provenance de Serbie et des véhicules militaires ont commencé à quitter Prishtine, mais d'importantes forces de sécurité y subsistaient le 11. Le 12, l'OTAN a annoncé que 10'000 soldats et policiers serbo-yougoslaves avaient déjà quitté la Kosove. Les civils serbes de Prishtine attendent avec nervosité le retrait des troupes serbo-yougoslaves et redoutent d'être exposés à des actes de vengeance des Albanais, ou à l'arrivée de l'UCK avant celle des troupes de l'OTAN. Beaucoup de femmes et d'enfants ont été évacués vers la Serbie. L'annonce le 11 juin de l'avance de troupes russes vers la Kosove a provoqué des manifestations de joie parmi les Serbes de Prishtine, manifestations qui ont redoublé lors de l'entrée des Russes à Prishtine.

(AFP 11.6) Le conflit kosovar a, sous son aspect international, pris fin le 10 juin avec la suspension des bombardements de l'OTAN, consécutivement au début du retrait des forces serbo-yougoslaves. Les premiers hommes de la force internationale (la KFOR) sont arrivés dans la nuit du 10 au 11 juin

(AFP 7.1.00) La guerre du Kosovo a fait 545 morts dans les rangs de l'armée fédérale, et 33 militaires sont portés disparus, a indiqué l'hebdomadaire de l'armée, "Vojska".

(AFP 25.2.00) Le Département d'Etat américain évalue à "jusqu'à 10'000 personnes" le nombre des morts dont les forces serbo-yougoslaves seraient responsables en Kosove pour les six premiers mois de 1999. Cette évaluation est contenue dans le rapport annuel du Département d'Etat sur les droits de l'homme, publié le 25 février

(AFP 18.7) L'annonce par Slobodan Milosevic du retrait des forces serbes de Kosove est intervenue trois jours seulement après l'adoption par les USA et la Grande-Bretagne d'un plan secret d'invasion terrestre de la Kosove, engageant 170'000 soldats dont 50'000 britanniques, soit "presque la totalité de l'armée britannique" selon "The Observer", qui a donné le 18 juillet l'information.

(ATS 9.6, AFP 11.6) Un rapport de l'ONU cite de nombreux témoignages de femmes violées en Kosove, et d'hommes éogrgés, mais déclare ne pouvoir affirmer qu'il y ait eu une "systématisation" des viols dans le conflit. Il y aurait eu une augmentation des viols par les Serbes "lors de la semaine qui a suivi les bombardements de l'OTAN". Le rapport évoque des rapts de groupes de cinq à trente femmes dans les villages et les petites villes de Kosove. Selon le secrétaire américain à la Défense William Cohen, la découverte de l'étendue des atrocités commises par les Serbes en Kosove suscitera un large mouvement d'indignation à travers le monde.

AFP 11.6) Un membre de l'UCK a été condamné en appel à 15 ans de prison le 10 juin, pour "terrorisme", par le tribunal militaire de Nis.

(ATS 11.6, 13.6) Selon Peter Botoucharov, économiste de "BankBoston Securities", la reconstruction de la Yougoslavie pourrait coûter 27 milliards de dollars, essentiellement aux USA et à l'Europe. De source européenne le 12 juin, on estimait à 3 milliards de dollars le coût de la reconstruction de la seule Kosove, selon des estimations de la commission européenne.

(AP, AFP 11.6 / Reuters 12.6) Des troupes russes, acclamées par la population, sont entrées en Serbie depuis la Bosnie, le 11 juin, à Pavlovica Cuprija, et se sont dirigées vers le Kosovo, au lendemain du retrait des forces serbo-yougoslaves. Le convoi russe était fort d'un demi-millier d'hommes (des parachutistes), et formé de blindés, de véhicules de transports et de camions portant l'insigne de la KFOR. Il est arrivé un jour avant les premiers éléments de la force internationale, a pris position à l'entrée de l'aéroport de Pristhine, après avoir traversé la ville sous les acclamations de la population serbe, et formerait l'avant-garde d'un contingent de plusieurs milliers (au moins 2000, et jusqu'à 10'000) d'hommes Les Russes revendiquent leur propre secteur opérationnel en Kosove, ce que les Américains leur refusent et que redoute l'UCK, et que les Russes se disent prêts à s'adjuger sans l'aval de l'OTAN -mais avec celui de la Yougoslavie. Les Russes refusent en outre que leurs forces soient placées sous commandement opérationnel de l'OTAN. Cinq secteurs opérationnels ont pour l'instant été définis : le nord pour les Français, l'est pour les Américains, le sud pour les Allemands, l'ouest pour les Italiens et le centre pour les Britanniques.

(AFP, ATS, AP 12.6, 13.6, Le Monde 12.6) L'opération de la KFOR en Kosove a commencé le 12 juin au matin avec le franchissement de la frontière entre la Kosove et la Macédoine par des hélicoptères britanniques, puis des forces terrestres britanniques par Blace et françaises par Slupcane et Lipkovo, puis par les forces allemandes et américaines La KFOR a été cependant précédée de plusieurs heures par un contingent russe, qui est arrivé directement à Prishtine dans la nuit du 11 au 12 juin, accueilli par plusieurs milliers de serbes enthousiastes. Le contingent russe a ensuite pris le contrôle de l'aéroport de Prishtine, qui avait été attribué par l'OTAN aux Britanniques, ceux-ci se mettant dès lors à la recherche d'un autre site pour installer leur base à Prishtine. Les Britanniques sont arrivés le 12 juin au soir à Prishtine. Les Français ont progressé plus lentement, du fait de la présence de champs de mine. Les Russes ont empêché le 13 juin un convoi militaire français de pénétrer dans l'enceinte de l'aéroport, puis ce sont les troupes Yougoslaves, soutenues par les Russes, qui ont empêché les Britanniques d'accéder à l'aéroport, avant qu'un accord de compromis entre Russes et Britanniques laisse à chaque partie le contrôle de la moitié de l'aéroport. Une nouvelle colonne de 60 véhicules militaires russes, et d'une centaine de soldats, se tenait le 13 juin prête à entrer en Kosove, depuis la frontière bosno-yougoslave.

(AFP 13.6) Des combattants de l'UCK ont attaqué le 12 juin la mine de charbon de Belacevac, après que l'armée yougoslave et la police serbe s'en soient retirées. Un général de la police serbe et un général de la KFOR se sont rencontrés à Prishtine pour examiner la situation à la lumière des activités de l'UCK.

(AFP, ATS 15.6) Des parachutistes britanniques ont été pris dans la nuit du 14 au 15 juin à Prishtine sous le feu d'un groupe d'homme qui appartiendraient à l'UCK. Il n'y a eu aucun blessé. Trois journalistes allemands (deux de "Stern" et un de la ZDF) ont été tués le 13 juin dans le sud de la Kosove par des tireurs inconnus. L'OSCE conseille aux journalistes de porter un insigne distinctif.

(AFP, ATS 15.6, 17.6, Le Monde 16.6) Plusieurs charniers auraient été localisés le 14 juin dans la région de Prizren par des patrouilles de l'OTAN. Ils contiendraient les restes de plusieurs dizaines d'Albanais en âge de combattre, exécutés par les Serbes, selon les témoignages de réfugiés albanais.A Korenica, les corps de 120 personnes assassinées ont été découverts. Un charnier a également été découvert à Velika-Krusa.Les troupes britanniques auraient découvert deux charniers contenant au total 85 corps, des soldats allemands deux charniers près de Prizren. Plus de 90 fosses communes ont été recensées par l'OTAN en Kosove, a annoncé le 16 juin le Pentagone américain.

(Dnevnik 15.6, AFP, ATS 17.6, 18.6, Le Monde 18.6) Des paysans de Stagovo, Rumjeva et Kotomice ont dénoncé le massacre par les paramilitaires serbes de 91 personnes, dont des enfants et un bébé de trois mois, à Kotomice. Les victimes auraient été ensevelies dans une fosse commune et plusieurs tombes dans le cimetière de Kacanik. Un massacre commis le 17 mars dans le village de Poklek, près de Prishtine, aurait également été confirmé. Un seul policier aurait alors tué 54 personnes. Des démineurs italiens ont découvert dans une maison de Djakovica les corps carbonisés de trois enfants de 3 à 5 ans. Selon le ministre britannique de la Défense, les forces serbo-yougoslaves ont massacré, torturé et violé "de façon systématique" des milliers de civils en Kosove. Les Britanniques ont découvert dans un bâtiment de Prishtine utilisé par la police serbe des couteaux, des matraques, des coups de points américains, une table avec des lanières. "les actes barbares" semblent n'avoir été "qu'une affaire de routine", selon le secrétaire d'Etat au Foreign Office Geoff Hoon, qui a évalué à "au moins 10'000 civils innocents" le nombre des victimes de massacres perpétrés en Kosove, et qui se sont poursuivis dans le centre et le nord après l'entrée en Kosove des forces de la KFOR.

(Dnevnik, Le Monde 15.6, Reuters 17.6, Le Monde 17.6) La route principale de et vers Prizren, malgré la présence des forces de la KFOR, est contrôlée par celles de l'UCK, laquelle contrôle également les poste-frontières ou postes de police de Blace, Général Jankovic et Kacanik, où un accrochage a opposé troupes fédérales yougoslaves et combattants de l'UCK. Les Serbes quittent en masse Prizren, suivant les troupes serbo-yougoslaves opérant leur retrait, pour Brezovica, puis Prishtine, où la situation est confuse et où des tirs se font entendre, attribués par les Serbes à l'UCK et par l'UCK aux Serbes, et où circulent à la fois des policiers serbes qui ne se sont pas encore retirés, soldats britanniques et irlandais de la KFOR et avant-garde de l'UCK. Des groupes de l'UCK en armes ont occupé des maisons et des locaux publics serbes. Le 17 juin, les combattants de l'UCK présents à Prishtine refusaient de rendre leurs armes et le "ministre de la Justice" du gouvernement formé par l'UCK revendiquait pour elle de "se transformer en une force chargée de la sécurité et de la défense" en Kosove. L'approvisionnement en eau de Prishtine a cependant été rétabli le 17 au matin par des soldats du génie britannique, après que les techniciens serbes aient quitté Prishtine. Le personnel serbe des hôpitaux a également quitté la ville, dont le ravitaillement est difficile et où les prix ont augmenté de 50 % en une semaine. Le 14 juin, un policier serbe en civil armé d'un pistolet s'est mis à tirer sur les parachutistes britanniques, qui ont riposté et l'ont abattu. 20'000 civils albanais déplacés ont été dévcouverts affamés à Glogovac.

(AFP, ATS 15.6, 17.6, 18.6, 20.6) La ville de Prizren est passée le 14 juin sous le contrôle de l'UCK, "en coordination avec la KFOR" selon le représentant de l'UCK pour la région, Rexha Ekrem. Les combattants de l'UCK sont entrée le 14 juin dans Prizren et ont commencé à contrôler toutes les maisons habitées par des Serbes et à vérifier chaque véhicule. De source serbe, on annonce le 14 juin que trois membres de l'UCK ont été tués par des soldats de la KFOR le 13 à Prizren, et qu'au moins sept personnes, toutes serbes, ont été tuées, dont quatre à Prishtine et trois à Kojlovice, et plusieurs enlevées en Kosove le 14 par l'UCK. Le 18 juin, les soldats de la KFOR ont retrouvé dans une "prison" de l'UCK une quinzaine de civils sévèrement battus, et un homme de 70 ans décédé sous la violence des coups et enchaîné sur une chaise. Une quinzaine de personnes avaient été arrêtées par l'UCK le 16 juin sous l'accusation de "trahison" ou de "collaboration". Le général britannique Michael Jackson, commandant de la KFOR, a affirmé le 17 juin s'attendre à la signature "*dans deux ou trois jours" d'un accord sur la "démilitarisation" de l'UCK. Le ministre russe des Affaires étrangères a exigé cette démilitarisation "au plus tôt", sous peine de mettre en péril le règlement de la crise. Un homme de 70 ans est décédé le 18 juin à Prizren après avoir été battu par des membres de l'UCK, qui détenaient une quinzaine de personnes dans l'ancien siège de la police serbe. Ces hommes ont été libérés, "en mauvais état", par les troupes allemandes de la KFOR, qui ont passé un accord avec l'UCK pour que celle-ci dépose les armes d'ici au 19 juin dans le secteur contrôlé par les troupes allemandes, et pour que les membres de l'UCK ne portent plus d'uniformes à partir du 21 juin. Le 19 juin, un porte-parole de l'UCK annonçait qu'elle avait pris l'engagement que ses combattants ne porteront plus d'armes dans les villes. Les soldats du contingent canadien (400 hommes) ont reçu l'ordre de désarmer les hommes de l'UCK qu'ils croiseront.

(AFP 17.6, 18.6) Les troupes françaises de la KFOR sont entrées le 16 juin à Kosovska Mitrovica, séparant combattants de l'UCK et forces serbo-yougoslaves en retraite, et qui commençaient à échanger des tirs. Un véhicule blindé léger a sauté sur une mine le 18 juin entre Mitrovica et Srbica, et un soldat a été légèrement bless.

(AFP 17.6) Des chars yougoslaves ont bombardé des villages au nord de Prishtine dans la nuit du 16 au 17 juin, alors qu'ils quittaient la région conformément à l'accord entre la KFOR et la Yougoslavie.

(AFP 17.6, 18.6, 19.6, 20.6, Le Monde) La KFOR s'est déclarée "heureuse et satisfaite" du bon déroulement du retrait des forces serbo.yougoslaves de Kosove. Le 17 juin, 26'000 hommes (sur les 43'000 qui étaient présents en Kosove) des forces policières et militaires serbes et yougoslaves ont quitté la Kosove, avec 110 chars, 210 transports de troupes et 151 pièces d'artillerie. Le 18 juin, le porte-parole de l'OTAN estimait que plus des trois quarts des forces serbo-yougoslaves ont quitté la Kosove, que la zone 2 (centre et est) était "maintenant virtuellement vide de forces serbes", mais que le retrait de ces forces de la zone 3 (nord) pourrait rencontrer "quelques difficukltés logistiques". Le 19 juin, le retrait serbe était achevé de la zone 2. A minuit, la retrait de la totalité des 41'000 militaires et policiers serbo-yougoslaves de Kosove était achevé, en avance de 24 heures sur le calendrier prévu. Plus de 22'000 hommes de la KFOR étaient déjà déployés en Kosove le 18 juin.

(IWW 16.6) Selon des économistes, il faudra 40 ans à la erbie pour se remettre des conséquences des bombardements de l'OTAN et retrouver son niveau économique d'avant l'arrivée au pouvoir de Slobodan Milosevic. Les destructions physiques et leurs conséquences auraient provoqué des dégâts et des coûts équivalant à 20 à 100 milliards de dollars (les seuls dommages causés aux deux raffineries de pétrole du pays impliqueraient un investissement de 100 millions de dollars pour qu'elles soient en mesure de traiter leurs stocks) , la perte de fait de la souveraineté serbe sur la Kosove équivaut à celle de 11 % du territoire yougoslave, de 15 % de sa population et de 5 % du PIB, les bombardements auraient réduit de moitié la productivité de l'économie yougoslavie, qui avait déjà été ramenée au tiers de ce qu'elle était avant l'éclatement de l'ancienne Yougoslavie titiste. Selon l'économiste Mladen Dinkic, il faudra 16 ans à la Yougoslavie pour retrouver son niveau de productivité de 1998, et 35 à 40 ans pour retrouver celui de 1988. D'autres économistes sont moins pessimistes et considèrent que ce qui a été détruit était obsolète ou non productif, et aurait de toutes façon du être remplacé ou rénové. Cela étant, trois centrales électriques ont été détruites, deux raffineries de pétrole gravement endommagées, et la capacité énergétique du pays a été réduite d'un tiers.

(AFP 20.6) Les troupes russes contrôlant l'aéroport de Prishtine en ont empêché l'accès le 19 juin à des blindés britanniques qui tentaient d'y pénétrer.

(AFP, ATS 20.6) De source serbe, on annonce l'enlèvement de onze Serbes et Monténégrins en Kosove les 18 et 19 juin. Des fusillades ont fait huit morts le 19 juin dans le secteur tenu par les soldats américains de la KFOR. Un serbe a été arrêté après avoir abattu un membre de l'UCK à Gnjilane. Deux personnes ont été blessées dans des tirs.

(AFP, ATS 20.6) Les troupes de la KFOR ont découvert que quelque 60'000 albanais étaient détenus depuis la mi-avril par les forces serbes comme "boucliers humains" en cas d'offensive de l'OTAN, dans cinq villages bombardés et transformés en camps de concentration dans le nord de la province, selon le "Sunday Telegraph" du 20 juin. A Prizren, des familles de prisonniers albanais emmenés hors de Kosove avant l'arrivée des troupes occidentales ont manifesté pour demander une enquête et le retour de leurs proches.Par ailleurs, plus de cent corps ont été découverts dans un charnier dans le village de Velika Krusa (sud-ouest). Une commission d'enquête a commencé à travailler.

(AFP, ATS 21.6, 22.6, 23.6) Deux soldats britanniques et deux civils ont été tués le 21 juin par l'explosion à Negrovoce d'une bombe à fragmentation de l'OTAN, qui avait été larguée lors d'un bombardement de l'OTAN et n'avait pas explosé au sol,. Environ 11'000 projectiles de bombes à fragmentation ont été déversés sans exploser en Kosove et en Serbie, représentant autant de mines antipersonnel potentielles. Le représentant spécial du président américain pour le déminage, Donald Steinmberg, a estimé qu'il faudra entre trois et cinq ans pour déminer la Kosove, "l'une des régions du monde les plus minées". Le danger des mines est particulièrement grand le long des frontières avec la Macédoine et l'Albanie et dans le sud-ouest.

(AFP, ATS 21.6, 22.6) Le général Michael Jackson, chef de la KFOR, a appelé le 21 juin les Albanais de Kosove à ne pas se venger des Serbes et utilisant leurs méthodes, comme l'incendie ou le piillage des maisons, et a qualifié dans une interview à la BBC d'"attitude honteuse" les menaces des Albanais de Kosove à l'encontre des Serbes. Le dirigeant politique de l'UCK Hashim Thaci s'est engagé auprès de Bill Clinton, lors d'un entretien téléphonique, à ce que l'UCK protège les droits des minorités en Kosove, alors que plus de 50'000 Serbes et Tziganes ont déjà quitté la province.

(ATS 21.6) L'UCK a formellement accepté de déposer les armes le 21 juin, en signant un engagement prévoyant sa démilitarisation progressive dans les trois mois, et la remise de ses armes lourdes, puis légères, à la KFOR.

(AFP, ATS 22.6, 24.6) Six Serbes enlevés par l'UCK ont été retrouvés morts au nord-ouest de Prishtine le 22 juin, et quatre autres ont été tués en Kosove le 21, de source serbe. Selon l'église orthodoxe serbe le 24 juin, une cinquantaine de Serbes ont été tués et environ 140 autres enlevés par des Albanais depuis le début du retrait des forces yougoslaves de Kosove, le 12 juin. Trois Serbes ont été retrouvés morts dans les locaux de l'Université de Prishtine, poignardés ou battus à mort.

(ATS 23.6, 25.6) Le bombardement de 80 sites industriels yougoslaves par l'OTAN a causé de graves dommages à l'environnement, notamment à Novi Sad, Pancevo et Nis, où des raffineries de pétrole et des installations chimiques ont été touchées et des terres agricoles contaminées, avec des risques pour la santé de la population. Le chef de la mission du Programme des Nations Unies pour l'environnement a exprimé son inquiétude quant à la pollution du Danube. Un rapport présenté aux ministres de l'environnement de l'Union européenne considère cependant qu'il n'y a "pas de preuve d'une catastrophe écologique à grande échelle", même si la pollution est "très sévère" aux abords de complexes industriels visés, comme Pancevo, Prahovo et Novi Sad, et si des dégâts ont été causés à des écosystèmes précieux.

(ATS, AP 22.6, 23.6, 24.6, 26.6) A Kosovska Mitrovica, les forces françaises de la KFOR sont intervenues dans la nuit du 21 au 22 juin contre des pillards. Le 23, des "Marines" américains ont été pris sous le feu de tireurs non identifiés à Zegra, près de Gnjilane, et on riposté, tuant un ou deux de leurs agresseurs et en un. Trois civils serbes armés ont par ailleurs ouvert le feu dans la nuit du 22 au 23 juin sur une patrouille française à Mitrovica. Les soldats français ont riposté et les Serbes ont été arrêtés. Ils avaient été surpris alors qu'ils "incitaient fortement" des Albanais à quitter le centre ville. Un accrochage a opposé le 25 des Marines américains à des tireurs non identifiés près de Gnjilane. L'un des tireurs a été abattu.

(ATS 24.6) Les soldats de la KFOR ont empêché une centaine d'Albanais d'entrer de force dans les locaux de Radio Prishtine, qui n'emploie que des Serbes. Des manifestants armés ont été désarmés.

(ATS 24.6) Au moins 40 personnes ont été victimes de mines, et six sont mortes, depuis qu'a commencé le retour des "déplacés" albanais en Kosove.

(AFP 25.6) Les affrontements entre Serbes et Albanais à Prishtine ont fait 14 morts le 24 juin à Prishtine. Un soldat de la KFOR a également été tué.

(ATS 26.6) L'aéroport de Prishtine a été réouvert au trafic le 26 juin, et deux avions militaires gros-porteurs, l'un russe et l'autre français, y ont débarqué des hommes et du matériel, pour la première fois depuis la fin du conflit entre l'OTAN et la Yougoslavie.

(Reuters, AFP 26.6, 27.7) Les troupes britanniques de la KFOR ont arrêté le 25 juin un homme -un policier serbe- soupçonné d'avoir commis 56 meurtres à Lipiale.

(AZS 27.6) Les autorités serbes et yougoslaves avaient méticuleusement planifié le "nettoyage éthnique" de la Kosove, selon des documents découverts après le retrait des forces serbes, et selon l'hebdomadaire britannique "The Observer".

(ATS 27.6) Un membre d'une ONG et un interprète (un homme et une femme) ont été abattus le 27 juin près de Prishtine, où plusieurs incidents ont éclaté dans la nuit du 26 au 27 entre soldats britanniques et tireurs isolés et où des habitations tziganes ont été pillées et incendiées par des Albanais.. Un Serbe a été tué à Gnjilane dans la nuit du 26 au 27 juin par les "Marines" américains.

(HRW 25.6) L'organisation non-gouvernementale américaine Human Rights Watch dénonce le 25 juin les "exactions violentes" commises par "certains membres" de l'UCK contre des Serbes, des Tziganes, voire "dans certains cas" des Albanais en Kosove. Selon HRW, les soldats de l'UCK ont été, en une semaine, "impliqués dans cinq meurtres, quatre enlèvements, un viol et quatorze détentions, dont douze comprenant des violences physiques". Le 21 juin, un homme et une femme serbe ont été assassinés à Prizren. Le 19 juin, trois hommes serbes ont été assassinés à Belo Pole. 14 personnes, dont quatre femmes (dont une de 77 ans) ont été enlevées et détenues, et pour doute d'entre elles, battues, voire torturées, par l'UCK, à Prizren, et quinze ont subi le même sort à Prishtine, dont une est décédée. Une femme et quatre enfants serbes ont été enlevés à Prizren par des hommes portant l'uniforme de l'UCK, avant l'arrivée de la KFOR dans la ville. Une jeune femme albanaise a été violée par des hommes masqués portant l'uniforme de l'UCK, pour se venger de l'un de ses parents ayant travaillé comme policier.

(ATS 28.6) La KFOR a fait exploser le 28 juin 400 mines antichar dans une ancienne caserne de l'armée yougoslave, dans la banlieue de Prishtine.

(ATS 28.6) Alors que l'UCK commence apparemment à rendre ses armes, des combattants albanais armés continuent de semer la terreur contre les minorités serbe et tziganes de Kosove. Des groupes de l'UCK sont soupçonnés de violences, de pillages et d'incenties de maisons serbes et tziganes. Le couvre-feu a été décrété le 27 juin à Prizren, dans le secteur allemand et le 28 à Gnjilane et Vitina, dans le secteur américain. Six maisons y ont été incendiées dans la nuit du 27 au 28 juin et les "Marines" se sont trouvés pris dans une violente fusillade alors qu'ils évacuaient des Serbes. D'autres maisons ont brûlé à Kacanik et Urosevac.

(ATS 28.6, AFP 29.6, Le Monde 29.6) L'UCK a respecté la première étape de sa démilitarisation, a annoncé le 29 juin un porte-parole de la KFOR. 3735 membres de l'UCK se sont présentés dans 45 centres de rassemblements. 17 points de stockage d'armes ont été établis, où l'UCK doit déposer d'ici au 22 juillet le 30 % de son matériel, et les armes ont commencé à y être déposées. L'UCK doit également enlevé mines et piéges, et ses hommes doivent se rendre dans des points de rassemblements. Le port des uniformes et des insignes de l'UCK seront interdits dès le 29 juin hors de ces points de rassemblement.

(ATS 30.6) Deux Serbes ont été abattus à Lipljan le 30 juin. La veille, également à Lipljan, un Serbe qui avait brandi une arme à feu en direction de soldats britanniques de la KFOR a été abattu par eux le 20 juin

(ATS, AFP 1.7, 2.7, 4.7) Des policiers britanniques ont exhumé 27 corps (dont ceux d'au moins sept enfants de 1 à 10 ans) d'un charnier à Bela Crvka, charnier cité dans l'acte d'inculpation des dirigeants serbes et yougoslaves par le Tribunal pénal international. Les villageois survivants estiment à 64 le nombre des personnes massacrées à Bela Crvka le 25 mars, dont huit enfants. Par ailleurs, 119 cadavres ont été dénombrés à Celina et les villageois estiment qu'il en reste encore une soixantaine. Dans la même région, 150 personnes ont été tuées à Velika Krusa et 60 à Nagovaz.

(Le Monde 1.7) Selon les analystes de la banque américaine Merrill Lynch, le coût de la guerre et de la reconstruction des Balkans (Serbie nom comprise) se monterait à 35 à 38,5 milliards d'euros (56 à 61,5 mias FS, 225 à 250 mias FF). Pour la seule Kosove, l'Union européenne prévoit un coût de 1 à 1,5 milliard d'euros pendant trois, en-deça des besoins, et annonce des crédits de 150 millions d'euros en 1999, puis de 500 à 700 millions par an pendant les trois années suivantes, contribution humanitaire non comprise.

(IWW 30.6) Selon les écologistes, les autorités serbes cachent à la population l'étendue des dommages et des menaces écologiques et sanitaires dues aux bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie. Lors des bombardements effectués contre les infrastructures pétrolières de Novi Sad, le 1er mai, par exemple, trente réservoirs de pétroles ont été incendiés et ont répandu la fumée et la suie de leur incendie pendant 11 jours sur la ville et ses environs. La pluie survenant ensuite a délavé les rues, mais rejeté la suie dans le Danube. A Pancevo, trois grandes usines ont été détruites par les bombardements : une raffinerie de pétrole, une usine de produits pétroliers et une usine de traitement de nitrogène. Quelques heures après le bombardement, le 18 avril, les mesure du niveau de chlorure de vinyle (VHM), cancérigène, dans l'air ont indiqué une dose plus de 10'000 fois plus élevée que le taux de sécurité. Les pluies là encore ont rabattu le VHM sur le sol, et donc sur les cultures. Les bombardements d'installations électriques à Kostolac, Lzarevac, Nis, Belgrade et Smederevo ont détruit des transformateurs fonctionnant avec du pralène, toxique et cancérigène, comme refroidisseur, et en ont répandu sur le sol, la pluie l'envoyant, là encore, dans les rivières, la nappe phréatique et le Danube. Sur tout son parcours en Yougoslavie, le Danube (déjà pollué avant les bombardements) a reçu d'énormes quantités d'ammonium. Le ministère serbe de l'Agriculture a indiqué que les poissons vivant localement son dangereux pour la santé, et a interdit la pêche sur le Danube en aval de Pancevo, ainsi que sur trois rivières (la Kolubara, la Beljanica et la Turija). La pollution du Danube et de ces rivières va s'écouler avec le fleuve, jusque dans son delta roumain, puis dans la mer Noire. Des mises en garde officielles ont été adressées à la population, de ne pas manger de poisson, d'oeufs et de viande en provenance des régions touchées. Des experts ont conseillé de faire bouillir l'eau avant de la boire. Des pédiatres de la région de Belgrade ont constaté l'apparition de nouvelle allergies inexpliquées chez les enfants. Le WWF met en garde contre la pollution au mercure et aux métaux lourds. Les paysans des régions bulgares de Kula et Belogradik ont rapporté que les fleurs sont tombées des arbres fruitiers et que les légumes ont commencé à pourrir après le bombardement d'une usine de fertilisants de l'autre côté de la frontière, à Prahovi. Enfin, des milliers de bombes et missiles à l'uranium appauvri auraient été lâchés sur la Yougoslavie (dont 150 sur la seule ville de Belgrade, et plus d'une centaine par jour sur la Kosovë pendant plus de deux mois). La poussière radioactive ainsi dégagée peut se répandre à dix kilomètres à la ronde de l'endroit bombardé.

(AFP 2.7) Le chef d'une milice serbe locale de Mitrovica a été arrêté par les forces françaises de la KFOR. La KFOR a également arrêté six soldats en civil, munis d'un émetteur clandestin, et cinq militaires en armes.

(AFP, Reuters 3.7, 4.7) Deux personnes (des Albanais, membres de l'UCK selon la KFOR) ont été tuées et deux autres blessées par des soldats britanniques de la KFOR dans la nuit du 2 au 3 juillet à Prishtine, lorsque les soldats, qui ont affirmé avoir été en état de légitime défense, ont ouvert le feu en réponse à des tirs d'armes automatiques à la fin d'une manifestation commémorant les 9 ans d'indépendance (autoproclamée) de la Kosove.

(AFP 5.7) Des milliers de personnes ont assisté le 5 juillet aux obsèques des 64 victimes (dont sept enfants) du massacre commis à Bela Crvka, le 25 mars, par des policiers et paramilitaires serbes.


(AFP 9.7, 10.7) La KFOR a annoncé le 8 juillet la découverte par le contingent italien, près de Ljubenic, au sud de Pec, d'un "possible site de charnier" contenant 350 cadavres, soit le plus important charnier découvert à ce jour en Kosove. Seus cinq cadavres avaient cependant mis à jour le 19 juillet (trois dans le village et deux dans un puit). Le charnier consisterait en une succession de petites tombes (ainsi que d'un ou plusieurs puits transformés en fosse commune) contenant chacune plusieurs cadavres.

(AFP 9.7) Une enquête du HCR, réalisée sur 141 des 2000 villages kosovars, estime à 64 % la proportion des maisons kosovares gravement endommagées ou détruites.

(AFP 10.7) L'armée allemande a appelé le 10 juillet le "gouvernement provisoire" formé par l'UCK à prendre ses responsabilités dans la ville de Prizren, "dirigée" par un préfet nommé par l'UCK, Kadri Kryesiu, et où de nombreuses maisons serbes et tziganes ont été incendiées dans les derniers jours.

(AP 12.7) L'ancien maire adjoint serbe de Prishtine, Zivorad Igic, membre de la direction du Parti socialiste serbe de Slobodan Milosevic, et se femmes ont été passés à tabac et bastonnés par une dizaine d'Albanais le 12 juillet, lors d'une tentative d'enlèvement perpétrée contre eux, a annoncé l'agence Tanjug. Le couple aurait été hospitalisé.

(Courrier des Balkans 16.7) Le 16 juillet, le Centre européen pour les droits humains des Roms (ERRC) a adressé une lettre au Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan pour dénoncer le manque de protection fourni par les forces de l'OTAN et la KFOR à la population rom de Kosove. L'ERRC dénonce l'"inaction totale des forces de la KFOR devant des actes criminels; des réponses inadaptées aux plaintes déposées; un manque de réponse aux déclarations d'attaques criminelles; une mise en danger intentionnelle de la population civile et des discours racistes de la part de certains officiers de la KFOR". L'ERRC relève dans sa lettre des cas d'incendies de maisons de Roms en Kosove, d'enlèvements et de disparitions de Roms du fait de membres de l'UCK, de violences, de menaces, de détentions abusives de Roms par l'UCK, de "coopération si soutenue entre la KFOR et l'UCK qu'elle revenait à de la collaboration". Selon l'ERRC, "plus de 250 assassinats seraient à déplorer dans le seul secteur allemand depuis l'entrée de la KFOR au Kosovo" et "entre 30 et 150 personnes (sont) emprisonnées chaque jour par la police pour suspicions de meutre, d'homicide ou de viol".

(AP 16.7, AFP 18.7) Une vingtaine de personnes ont été blessées, dont sept gravement, le 15 juillet à Vitina dans une explosion d'origine très probablement criminelle. Un adolescent et un homme ont été interpellés par la KFOR après l'attentat. Des soldats américains de la KFOR ont en outre arrêté trois personnes après avoir entendu des coups de feu et découvert une cache d'armes et d'explosifs. Des coups de feu ont été tirés contre des soldats français de la KFOR le 17 juillet dans le secteur de Kosovska Mitrovica. Un attentat à la bombe a détruit l'église Saint-Nicolas, située à cent mètres d'un poste de la KFOR, à Slovinje (sud-est).

(AFP 18.7) La KFOR a découvert deux sites de charniers en secteur britannique (nord-est) et français (nord).

(KFOR 26.7) Selon la KFOR, 198 personnes ont été assassinées en Kosove depuis le 12 juin, dont 73 Serbes et 72 Albanais. Le chef de la police militaire de la KFOR a en outre fait état de 573 incendies volontaires et 840 actes de pillage, la plupart dans le centre de la Kosove, dans le secteur britannique. 237 personnes, en majorité des Albanais, sont détenues par la KFOR : 79 en secteur allemand, 61 en secteur britannique, 55 en secteur américain, 38 en secteur italien et 4 en secteur français. Une dizaine de personnes ont été arretées par des soldats de la KFOR le 25 juillet.

(AFP, Reuters 24.7, Le Monde 26.7) 14 villageois serbes, des agriculteurs en train de faire les moissons, ont été massacrés le 23 juillet à Gracko, dans la zone britannique. Les soldats britanniques, qui patrouillaient à proximité du massacre lorsque celui-ci a eu lieu, ont bouclé le secteur. La KFOR, accusée par les villageois serbes de la région de ne pas les protéger, a condamné "cet acte méprisable". L'administrateur de l'ONU en Kosove, Bernard Kouchner, qui a déclaré qu'avec 30'000 soldats la KFOR ne pouvait "pas protéger et être derrière chaque individu", a appelé à un "changement de mentalité" en Kosove. Les exactions contre la population serbe et tzigane de Kosove se multiplient, et la Yougoslavie a demandé une réunion du Conseil de Sécurité. L'administrateur de l'ONU, Bernard Kouchner, s'est rendu sur les lieux du massacre et a demandé "pardon" aux familles des victimes, affirmant que "le monde est intervenu d'une manière sans précédent" en Kosove "pour mettre fin aux souffrances, aux injustices et aux assassinats", et non pour faire de la Kosove "un lieu sûr pour la revanche et l'intolérance". "La vie quotidienne des Serbes, incapables de quitter leurs logements pour acheter du pain, est simplement inimaginable et inacceptable", a déclaré Bernard Kouchner le 25 juillet. A Gjilane, sous contrôle américain, les maisons serbes continuent de brûler et la représentant de l'OSCE sur place a déclaré qu'"au rythme d'aujourd'hui, il n'y aura plus un seul Serbe à Gjilane d'ioci une quinzaine de jours" alors que la ville comptait 15 à 20 % de Serbes avant la crise. Ce climat de violence et de vengeance a provoqué la paralysie des négociations en cours entre Serbes et Albanais à Mitrovica et l'annulation de la réunion du Comité mixte (serbo-albanais) de transition, prévue le 26 juillet.

(AFP 25.7) L'administrateur de l'ONU en Kosove Bernard Kouchner a promulgué le 25 juillet le "Règlement numéro un" de la Mission des Nations Unies en Kosove (MINUK), "base légale à l'exercice des pleins pouvoirs de gouvernement prévus par la résolution du Conseil de Sécurité". Le texte prévoit que l"autorité législative et exécutive du Kosovo, y compris l'administration de la justice, est investie par la MINUK et exercée par le représentant spécial du Secrétaire général", en l'ocurrence Bernard Kouchner, qui "peut nommer toute personne pour remplir des fonctions d'administration civile au Kosovo, y compris judiciaire, ou la déstituer (...) en accord avec les lois existantes (...) et les réglements édictés par la MINUK". Le texte impose également à "toute personne en charge de devoirs ou fonctions publics" d'observer "les règles internationalement reconnues en matière de droits de l'homme et de ne pas se rendre coupable de discrimination", et autorise "si nécessaire" la MINUK de prendre "des actes législatifs sous forme de réglements" et lui confie l'administration des "propriétés meubles ou immeubles, y compris les comptes bancaires, et autres propriétés de, ou enregistrées au nom de la République fédérale de Yougoslavie ou de la République de Serbie, ou de l'un de leurs organes sur le territoire du Kosovo".

(Le Monde 2.8) Des soldats russes de la KFOR ont interpellé le 31 juillet le chef militaire de l'UCK, Agim Ceku, dans un secteur sous commandement allemand, pour défaut de pièce attestant son appartenance à la commission de désarmement. Le responsable de l'UCK a été relâché au bout d'une heure. Le chef politique de l'UCK, Hasim Thaçi, a dénoncé un acte "prémédité" des Russes, avec un "but politique". Le ministère russes des Affaires étrangères à répliqué en dénonçant "les prétentions de l'UCK à être maîtresse des lieux, en complète contradiction avec la résolution 1244 du Conseil de sécurité".

(Le Monde 2.8) Une maison serbe de Zitinje a été attaquée à la grenade le 30 juillet et une fusillade a éclaté entre Serbes et Albanais. Peu avant, deux Serbes ont été tués à Zitinje dans une embuscade. La KFOR a établi le couvre-feu dans le village. Un fermier serbe a été abattu dans le sud-est de la Kosove le 31 juillet. La cathédrale orthodoxe de Prishtine a été la cible le 1er août d'un attentat à l'explosif. Selon l'église orthodoxe serbe, plus de 200 Serbes ont été tués depuis le départ des forces serbes et yougoslaves de Kosove.

(Corr 5.8) Des heurts ont opposé le 4 août des Albanais à des Serbes fuyant la Kosove, et ont fait un mort dans chaque camp à Dobrcane, après que les Albanais aient jeté des pierres sur les véhicules des Serbes, que les Serbes aient répondu en tirant sur les Albanais et les Albanais riposté en tirant sur les Serbes. Dans le même secteur, un Serbe a été abattu à son domicile et sa mère battue par deux agresseurs. Deux Albanais ont été blessés à l'arme blanche à Kosovska Kamenica.

(AP 5.8, AFP 8.8) Un millier d'Albanais ont manifesté le 5 août dans la région de Kamenica contre la présence du contingent russe de la KFOR, en jugeant les Russes "pro-serbes". Un responsable de l'UCK, Rexhep Selimi, "ministre de l'Intérieur" du gouvernement formé par l'UCK, a par ailleurs été arrêté le 4 août par la KFOR après avoir placé ses hommes en travers de la route des forces britanniques. Une perquisition opérée le 7 août par la KFOR dans une maison de Rexhep Selimi a abouti à la découverte d'armes, de munitions, de "très importante quantité" d'argent et de papiers d'identité illégaux.


(AFP 8.8) Des échauffourées ont éclaté le 7 août entre soldats français de la KFOR et manifestants albanais tentant de pénétrer dans la partie serbe de Kosovska Mitrovica, par un pont que les Français ont bloqué. Des violences ont fait trois morts la veille en Kosove, deux Serbes et un Albanais, et entraîné l'arrestation de dix Albanais.

(AFP 8.8) Les premiers éléments de la police de l'ONU en Kosove -200 policiers bengalis, canadiens, allemands et suédois- ont commencé à patrouiller à Prishtine le 8 août. Les effectifs de la police de l'ONU en Kosove atteindront progressivement le chiffre de 3100.


(AFP 9.8, 11.8, 15.8, Le Monde 9.8, 14.8,) De nouvelles violences ont opposé le 9 août pour la troisième journée consécutive soldats français et manifestants albanais tentant de se rendre en cortège dans le quartier serbe de Kosovska Mitrovica par le principal pont de la ville. Les soldats français qui les en ont empêché ont été bombardés de pierre (l'un d'eux a été blessé), sous les insultes et les crachats. La manifestation était visiblement orchestrée par l'UCK, laquelle a donné l'ordre de dispersion par la voix de son commandant local, Reahman Rama. Le 7 août, un membre d'un commando albanais tirant au lance-grenade contre la partie serbe de la ville a été blessé ou tué par un soldats français de la KFOR. La veille, un commando serbe avait attaqué sans faire de victimes le bureau du commandement local de l'UCK. Quatre Albanais ont été interpellés lors de la manifestation du 7 août. Le pont a été rouvert le 8 août et des Albanais ont été escortés vers leurs appartements dans le quartier serbe. Trois Serbes ont été interpellés pour avoir tenté de s'y opposer. L'un des laders serbes locaux, Dragan Janivic, a été arrêté et est détenu à Prishtine. Le ministre français de la Défense Alain Richard a fait une visite éclair à Kosovska Mitrovica le 10 août et a appelé la communauté albanaise de la ville à la patience, puis s'est rendu à Prishtine pour y rencontrer Ibrahim Rugova et Hashim Thaçi. Le 10 août, moins d'une centaine de jeunes albanais se sont à nouveau rassemblés devant le pont de Mitrovica, avant de se disperser dans le calme. L'administrateur provisoire de l'ONU en Kosove, Bernard Kouchner, a déclaré au chef de l'UCK Hashim Thaci que sa "patience" était "à bout". Le 12 août, des soldats britanniques ont ouvert le feu et blessé deux hommes, et interpellé deux autres, dans une opération contre des Albanais qui avaient attaqué un village serbe. Le 13 août, plus de 2000 Serbes ont manifesté à Mitrovica pour demander la fin des violences et la protection de la KFOR.

(AFP 10.8) Le commandant de la KFOR, le général Michael Jackson, a averti l'UCK que la KFOR était la seule autorité légitime de police en Kosove, tant que la police internationale de l'ONU n'y est pas opérationnelle, et qu'"aucune autre ne sera tolérée". Cet avertissement a été donné au chef militaire de l'UCK, Agim Ceku, après que la KFOR ait découvert que l'UCK mettait en place une police parallèle.

(AFP, Reuters 14.8 13.8) Des experts de l'ONU ont exhumé et autopsié le 13 août seize premiers corps d'Albanais d'un site de 97 fosses contenant chacune au moins un corps, près de Rakos, renfermant probablement les corps de détenus de la prison de Dubrava, à Istok, bombardée pendant cinq jours consécutifs par l'OTAN à la mi-mai au prétexte qu'elle servait de caserne à la police et à l'armée. De source albanaise, on affirme que de nombreux détenus albanais ayant survécu aux bombardements (qui auraient tué au moins 26 détenus et blessé quarante) ont été exécutés après ceux-ci. Une centaine de détenus auraient ainsi été exécutés après les bombardements, le 22 et le 23 mai.

(AFP, AP, Reuters 16.8, 17.8, 18.8, 20.8) La KFOR a déclaré le 16 août constater une baisse des incidents violents en Kosove, pour la troisième journée consécutive. La nuit suivante, cependant, des tirs de mortiers contre le village serbe de Klokot, en secteur américain, ont tué un jeune homme et une jeune femme, et fait cinq blessés. A Petrovce, le 16 août, un enfant albanais de huit ans a été blessé par balles. Le gouvernement yougoslave a exigé le 18 août des "mesures urgentes pour assurer la sécurité des Serbes", dans une note adressée au général Jackson et à Bernard Kouchner, note qui constate que "les Serbes et la population non-albanophones du Koso (sont) constamment (exposés) au terrorisme" de l'UCK. La KFOR et la Mission de l'ONU en Kosove ont condamné le "les actes d'intimidation et les meurtres inacceptables" dont sont victimes les Serbes et assuré prendre toutes les mesures pour les empêcher. Trois Serbes ont cependant encore été blessés le 18 août dans l'explosion d'une grenade à Gnjilane, en secteur américain. A prizren, en secteur allemand, et à Djakovica, en secteur italien, les soldats de la KFOR ont saisi le 17 et le 18 août des dizaines de fusils, des pistolets, des munitions et des cartes d'identité. Trois Serbes soupçonnés d'avoir participé à des meurtres d'Albanais, à des pillages et à des incendies criminels ont été arrêtés le 20 août par des soldats allemands et néerlandais de la KFOR et remis à la mission de l'ONU en Kosove.

(AFP, AP 19.8, 21.8) L'administrateur de l'ONU en Kosove Bernard Kouchner a évoqué le 19 août dans un entretien avec le quotidien "Le Monde" la possibilité de regrouper les Serbes de Kosove pour mieux les protéger. A la radio française RTL, Bernard Kouchner a déclaré qu'il faudra encore beaucoup de temps pour réduire "la densité de haine" existant entre Albanais et Serbes de Kosove, et s'est déclaré opposé à la partition de la Kosove. Bernard Kouchner a réclamé "plus de police" pour "rétablir la sécurité et protéger les Serbes". Le chef de l'UCK, Hashim Thaçi, a affirmé le 19 août que les violences en Kosove étaient le fait d'"individus incontrôlables", opposants à l'UCK et à son gouvernement provisoire. L'UCKa en outre affirmé avoir rendu 60 % de ses armes, conformément à l'accord de désarmement passé avec l'OTAN. Agim Ceku, chef militaire de l'UCK, a accusé la communauté internationale d'avoir empêché son organisation de combler la vacance de pouvoir après la fin du conflit.

(AP 19.8, 21.8, 22.8, AFP 22.8) Deux soldats italiens ont été blessés le 19 août lors d'une attaque à la grenade et à la bombe incendiaire lancée par des inconnus contre la principale église orthodoxe de Djakovica. Les soldats italiens qui gardaient l'église ont ouvert le feu et fait fuir les auteurs de l'attaque, la deuxième contre cette église. Un charnier a par ailleurs été signalé le même jour à Dragodan, dans les faubourgs de Prishtine. Il pourrait comprendre une soixantaine de tombes. Un membre de l'UCK a été abattu par un tireur isolé à Prishtine, près du sièce de l'UCK. La KFOR a saisi le 20 août 119 mortiers et un canon aérien près de Djakovica, sans doute abandonnés par l'armée yougoslave. Un couple de retraités a été retrouvé mort à Prizren. Deux Serbes ont été grièvement blessés par balles le 21 août près de Banje, dans le secteur français, et ont accusé un "groupe terroriste" albanais d'être responsables de cette attaque, la troisième depuis juin. L'une des deux est décédé de ses blessures. Les 300 villageois ont organisé une réunion le 21 août, sous la protection des soldats français, et menacé de quitter la Kosove si leur sécurité n'était pas mieux assurée.Un Tziganes a été blessé le 21 août à Mail Atlas par une grenade. Les soldats britanniques de la KFOR ont ensuite découvert une cache d'armes et arrêté un Albanais. Six Albanais ont également été arrêtés à Lipljan par la KFOR, et inculpés d'association de malfaiteurs. A Vucitrn, la nouvelle académie de police multi-éthnique de Kosove a ouvert ses portes. 402 personnes (dont 151 anciens combattants de l'UCK et 74 femmes) ont été sélectionnés pour commercer leurs cours. A terme, la police kosovare devrait compter 3000 hommes, qui commenceront en octobre à patrouiller, avec des policiers de la police internationale de l'ONU.

(AP 22.8) La KFOR a accédé le 22 août à la demande de la population serbe d'Orahovac de repousser de quelques heures le délai fixé aux Serbes pour qu'ils rendent les armes en leur possession. Le contingent néérlandais de la KFOR souhaite désarmer les Serbes avant de céder le contrôle de la ville au contingent russe.

(AIM 15.8) Depuis la mi-juin (entrée des troupes de l'OTAN -et des premières troupes russes- en Kosove), et jusqu'au 26 juillet, 198 personnes ont été tuées en Kosove, dont 78 Serbes et 74 Albanais. Environ 250 Kosovars ont été tués de la mi-juin à la mi-août, soit une moyenne d'environ 30 par semaine. De la mi-juin au 26 juillet, la KFOR a enregistré 570 incendies volontaires de maisons et 840 vols. Entre 10 et 15 Albanais seraient arrêtés chaque jour. Le nombre des personnes arrêtées est le plus important dans le secteur allemand, puis dans le secteur anglais, puis dans le secteur français. Environ 15 personnes auraient été arrêtées pour crimes de guerre et/ou crimes contre l'humanité.


(AFP, Reuters, AP 23.8, 24.8, 25.8, 26.8, 27.8) Plusieurs centaines de voitures, tracteurs et camions d'Albanais ont bloqué dès le 23 août les entrées d'Orahovac pour empêcher le déploiement de troupes russes dans la ville, où sont retranchés (et désormais bloqués) environ 3000 Serbes et Tziganes, entourés de 30'000 Albanais, un cordon de soldats de la KFOR séparant les uns et les autres. Orahovac se trouve en secteur allemand, et était contrôlée par les troupes néerlandaises. Les troupes russes, que les Albanais accusent de vouloir protéger les Serbes, n'ont pas forcé les barrages et attendent à l'entrée de la ville. Leur déploiement a été repoussé d'un jour. Des discussions entamées entre représentants des communautés serbe et albanaise (dont un représentant de l'UCK) de la ville, et des troupes russes, allemandes et néerlandaises de la KFOR, n'ont pas permis de débloquer la situation, mais Serbes et Albanais se sont rencontrés directement et les premiers auraient, selon le général allemand Sauer, "fait des excuses aux Albanais" pour ce qui s'est passé en Kosove. Les représentants des deux communautés doivent consulter "leur" population. Les Serbes ont proposé une "partition" d'Orahovac entre un secteur russe, pour les quartiers serbes, et un secteur germano-néerlandais, dans les quartiers albanais. La KFOR refuse toute remise en cause du déploiement des forces russes, le général Jackson, commandant de la KFOR, a déclaré que les Russes faisaient du bon travail en Kosove et la Russie a affirmé que les manifestations albanaises ne modifieront pas sa position concernant "la présence de ses forces de paix dans le district d'Orahovac, mais la KFOR affirme que la force ne sera pas utilisée pour débloquer la situation. et a reconnu qu'un accord sera difficile à obtenir pour le déploiement de troupes russes à Orahovac. Selon le HCR, au moins 2000 Serbes et Tziganes quitteraient Orahovac (pour la Serbie, notamment) s'ils avaient l'assurance de pouvoir le faire en toute sécurité -mais quelques uns d'entre eux craignent d'être sur le liste des personnes soupçonnées de crimes de guerre et ne tiennent pas à décliner leur identité au passage des points de contrôle de la KFOR.

(AFP 23.8) Le général Jackson, commandant de la KFOR, s'est déclaré satisfait des progrès de l'accord de démilitarisation de l'UCK et a plaidé le 23 août pour la transformation de l'UCK en une sorte de "garde nationale" sur le modèle américain (milice).

(AP 23.8) Les troupes françaises de la KFOR ont détruit un relais de radio-télévision yougoslave sur le mont Mokra Gora, près de Zubin Potok. Le ministère yougoslave des Affaires étrangères a remis une note de protestation à l'ambassade de Suisse (qui représente les intérêts de la France) à Belgrade et exigé la réparation de l'installation, ainsi que des compensations financières, et dénoncé les pratiques de "force d'occupation" des troupes de la KFOR.

(AFP, AP, Reuters 26.8) La KFOR a annoncé qu'une quinzaine de corps ont été découverts dans une fosse commune à Ugljare, en zone américaine, le 24 juillet, et qu'il s'agit vraisemblablement de Serbes. La KFOR a déclaré dans un communiqué qu'il n'y avait pas de "signes de massacre" et que des autopsies étaient en cours. Le président Milosevic a pour sa part affirmé qu'il s'agissait de Serbes et que les USA "portent l'entière responsabilité" de leur "massacre". Près de Gnjilane, des Serbes ont bloqué une route le 26 août pour obtenir que les soldats de la KFOR retrouvent deux hommes enlevés par des Albanais le 24 août.

(AP 26.8) Le général Cuche, commandant du contingent français de la KFOR, chargé du secteur nord de la Kosove, a fait état le 26 août d'un "apaisement très marqué depuis trois semaines" entre les communautés serbe et albanaise de la province, et attribue cette accalmie à une "forte pression politique internationale, notamment sur l'UCK". Le général a demandé à Bernard Kouchner un déploiement accéléré de la police civile à Kosovska Mitrovica, une présence accrue de l'ONU dans les régions à majorité serbe et la mise en place d'un tribunal "très rapidement" dans le secteur français.


(AFP, AP 27.8) 2000 à 4000 Albanais, dont des représentants de l'UCK, rejoints par Bernard Kouchner, ont manifesté le 27 août en silence dans le centre de Prishtine pour demander la libération de leurs proches, portés disparus ou prisonniers en Serbie. Selon les organisateurs de la manifestation, de 5 à 7000 Albanais de Kosove sont portés disparus ou détenus en Serbie. "Nous allons, je vous le promet, insister pour avoir des informations sur le sort de ces personnes", a déclaré Bernard Kouchner aux manifestants.

(AP 28.8) Un attentat à la bombe le 28 août a endommagé, sans le détruire et sans faire de blessés, le momument à l'harmonie inter-éthnique érigé à l'époque de Tito au centre de Prishtine.

(AP 30.8, 1.9) Le blocus d'Orahovac par la population albanaise de la ville se poursuivait le 30 août, après que des représentants albanais aient rejeté les demandes de l'ONU de laisser entrer les soldats russes de la KFOR. Le 1er septembre, les acteurs du blocus ont reçu la visite du chef politique de l'UCK, Hashim Thaçi, après que l'ONU ait décidé que les membres de la police internationale stationneraient à Orahovac tant que le problème de la pésence des soldats russes n'aura pas été résolu.

(AP 31.8, 3.9) Les soldats de la KFOR se sont déployés le 31 août sur ce qui pourrait être le site d'un charnier à Prishtine, près de l'hôpital. Environ vingt corps seraient enterrés sur ce site, et il s'agirait d'Albanais morts des suites de mauvais traitements infligés par les soldats serbes, dans l'hôpital même. Une cache d'armes contenant des centaines de kalachnikovs, mitrailleuses, explosifs et munitions, a été découverte le 2 septembre à Rogo, près de la frontière albanaise. La KFOR ignore si les armes ont été cachées par l'UCK ou à des forces serbes.

(AP 2.9) Des Serbes et des Tziganes ont bloqué le 2 septembre la rue principale de Gracanica en établissant un barrage pour protester contre la disparition de l'un des leurs, deux jours auparavant, et réclamer la protection des troupes de l'OTAN.

(AP, AFP 4.9, 5.9) Deux explosions d'origine indéterminée ont fait cinq blessés, dont au moins deux enfants, et peut-être un mort (un Serbe âgé) au centre de Prishtine dans la nuit du 3 au 4 septembre, notamment dans un appartement appartenant à des Serbes mais occupé par des Albanais. Selon un soldat britannique de la KFOR, il s'agirait d'un attentat à la bombe. A Prizren, un Albanais a été abattu dans son appartement, et un Albanais a été blessé près de Kilna.

(AFP 5.9) Les Serbes âgés restés à Prishtine (environ 200) vivent depuis le départ des forces serbo-yougoslaves de Kosove dans la terreur et l'isolement, proies faciles pour les criminels de droit commun, et les auteurs albanais d'actes de vengeance. Ils ne survivent, tout en s'attendant à tout instant à être agressés, que grâce à la protection des soldats britanniques de la KFOR, qui ont monté une opération baptisée "granny patrols" (patrouilles pour les grands parents"), consistant à leur rendre visite régulièrement, et à les ravitailler (ils n'osent plus sortir de chez eux) Les soldats britanniques se disent "indignés par le sort" qui est fait à ces vieux Serbes, "et la détresse dans laquelle ils sont plongés", au point d'ajouter que "la communauté internationale est venue avec l'idée de secourir les Albanais et commence à peine à se rendre compte que les Serbes sont désormais les victimes". La plupart des vieux Serbes voudraient bien quitter Prishtine mais sont dans l'incapacité de le faire, dénuée de tout moyen de transport et abandonnés par leur famille (quand celle-ci n'a pas, tout ou partie, "disparu" des suites d'exactions albanaises). Le 4 septembre, une Serbe âgée de 73 ans a été battue et violée par des jeunes Albanais, dans le quartier de Miroslava.

(AFP, Reuters 6.9) Trois Serbes ont été tués le 6 septembre à Korminjane (est) par les soldats russes de la KFOR, lors d'affrontements entre Serbes et Albanais qui ont fait un mort côté albanais. Les trois Serbes abattus par les Russes avaient agressé des Albanais voyageant en voiture. Les Russes ont d'abord ordonné aux Serbes de cesser d'agresser les Albanais puis, essuyant des coups de feu de la part des agresseurs, ont à leur tour ouvert le feu et tué les agresseurs. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana en a tiré publiquement la conclusion que "les troupes russes se conduisent selon les impératifs auxquels toutes les troupes de la KFOR sont tenues (et) méritent le même respect que les soldats de la KFOR des autres pays".

(AFP 6.9) Le Centre européen des droits des Roms (ERRC) a vivement reproché le 6 septembre à l'OTAN et à l'ONU de ne pas protéger suffisamment les Tziganes de Kosove des exactions dont ils sont victimes. L'ERRC accuse notamment la KFOR de ne pas avoir "pris toutes les mesures nécessaires pour minimiser la violence ou toute autre violation des droits de l'homme", et de n'avoir pas édicté "publiquement que l'enlèvement de civils, le pillage et les incendies de maisons ne serait pas tolérés". Le Haut Commissaire de l'OSCE pour les minorités nationales, Max van der Stoel, a reconnu que les "Tziganes du Kosovo en (étaient) réduits à devoir sauver leur vie", et le directeur du bureau de l'OSCE chargé des institutions démocratiques et des droits de l'Homme, Gérard Stoudmann, a ajouté que le principal problème auquel il fallait faire face en Kosove était "la revanche collective". Selon l'OSCE et l'ONU, il ne resterait plus que 10'000 Tziganes en Kosove, où ils étaient entre 100'000 et 150'000, sédentarisés, avant la guerre. L'ERRC reproche à la communauté internationale de ne pas avoir été "capable jusqu'à présent de protéger les Tziganes", et rappelle que "beaucoup de leurs maisons ont été et sont encire incendiées, (que) parfois des quartiers entiers de Tziganes ont été détruits par le feu, notamment à Mitrovica, (que) les Tziganes sont fréquemment menacés et poursuivis, victimes de violences et vraisemblablement également de viols, (que) certains ont été enlevés par des Albanais qui portaient parfois l'uniforme de l'UCK". Sans nier que des Tziganes aient collaboré avec les Serbes dans l'exécution de la politique d'épuration éthnique en Kosove, l'ERRC considère que "beaucoup d'entre eux ont été manipulés, voire contraints par les Serbes de fournir des services". Des Tziganes de Prishtine ont ainsi été forcés de participer à des manifestation pro-Milosevic, d'autres ont été réquisitionnés et certains "utilisés comme instruments pour commettre des atrocités contre des Albanais".

(Reuters 8.9) Deux Serbes ont été tués et quatre blessés le 7 septembre dans l'attaque au mortier de leur village, Donja Budriga (est, secteur américain). Douze explosions se sont en outre produites, sans faire de blessés, à Petrovce.

(AP, AFP, Reuters 9.9, 11.9, 12.9) Environ 200 Albanais de Mitrovica ont manifesté le 8 novembre devant le QG des Nations Unies à Prishtine pour demander que les forces françaises qui contrôlent leur ville leur permettent de retourner dans la partie serbe de la ville. Certains manifestants menaçaient de prendre des armes et de "libérer" eux-mêmes leurs maisons. Bernard Kouchner leur a assuré qu'ils pourraient bientôt rentrer chez eux et réouvrir leurs écoles. Des affrontements entre Serbes et Albanais ont éclaté le 9 septembre. Au moins huit personnes ont été blessées par balles et quinze soldats et gendarmes français ont été blessés (dont cinq par des éclats de grenades) en s'interposant entre Serbes et Albanais. Le 10 septembre, de nouveaux affrontements entre Albanais et Serbes, avec la KFOR au milieu, ont fait 36 blessés, dont quatre soldats français, quatre Serbes et 28 Albanais. Les troupes de la KFOR ont fait usage de grenades lacrymogènes et offensives pour disperser les manifestants albanais, généralement très jeunes. Le calme est revenu après l'intervention d'un commandant de l'UCK, Raman Rama. L'UCK a empêché toute nouvelle manifestation le 11 septembre. Le programme de relogement de 136 familles albanaises dans la partie serbe a été suspendu pour "au moins quelques jours", a annoncé le HCR, pour qui "les conditions de sécurité ne sont pas réunies". Environ 75'000 Albanais et 70 Serbes vivent dans la partie sud de Mitrovica, et 12'000 Serbes et 2500 Albanais dans la partie nord. Cinq soldats français ont en outre été blessés le 9 septembre par l'explosion d'une mine.

(AP 10.9) Six des onze corps découverts en juillet dans une fosse commune près d'Ugljare (est) ont été identifiés, a déclaré le 10 septembre le colonel Mitchell, de la KFOR, qui a précisé qu'il s'agissait de Serbes. Selon le colonel Mitchell, les victimes ont été abattues par balles, poignardées ou frappées avant d'être jetées dans la fosse commune. Un Albanais est détenu dans le cadre de cette affaire, après avoir avoué l'enlèvement de trois Serbes dont les corps ont été retrouvés dans la fosse commune.

(AP, Le Monde 11.9, 13.9) Les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie y ont laissé des "points noirs" écologiques, selon une équipe d'exeprts de l'ONU revenus d'une mission d'évaluation sur place. Le chef de la mission, le Flindais Pekka Haavisto, a minimisé les risques de catastrophe écologique mais estimé que la situation sur plusieurs sites, notamment à Pancevo (pétrochimie, raffinerie) et Kragujevac (usines), était particulièrement préoccupante. A Pancevo, le complexe industriel (usine d'engrais, raffinerie, usine pétrochimique) a été bombardé dans la nuit du 18 avril, D'énormes quantités de gaz toxiques (notamment 1400 tonnes de chlorure de vinyl, cancérigène, et du phosgène, suffocant, ont été émises et les habitants y ont été exposés. La zone industrielle est imbibés de chlorure d'étyhlène et de mercure, dont huit tonnes se seraient infiltrées dans la sol. A Kragujevac, 150 tonnes de pyralène et plusieurs centaines de tonnes de pétrole à Novi Sad, ont été répandus. L'équipe a également relevé qu'un canal pollué par le mercure, la dioxine et des rejets pétrochimique se déversait dans le Danube. Le fleuve a été pollué par les fuites dues aux bombardements le long de son cours et de son bassin, et ses sédiments sont probablement pollués, ainsi que les nappes phréatiques, notamment en aval de la raffinerie de Novi Sad. Enfin, la question reste posées des conséquences de l'emploi d'uranium appauvri dans les obus américains. Les effets de tout cela sur la biodiversité restent à évaluer, dans un pays qui compte cinq des douze grands types d'écosystèmes terrestres. Plusieurs parcs nationaux ont été bombardés.

(IWW 14.9, AP 19.9) Des affrontements entre des Serbes, des Albanais (armés les uns et les autres), et la KFOR entre les deux, sont survenue à la veille du délai de trois mois fixé par l'accord de paix et par la KFOR pour le désarmement des organisations armées. Selon des fonctionnaires de l'OTAN, ces affrontements feraient partie d'un plan des paramilitaires sertbes pour déstabiliser la province et légitimer un retour des forces policières serbes. L'un des trois Serbes abattus par les soldats russes de la KFOR début septembre portait un uniforme paramilitaire. Selon la KFOR, en outre, les affrontements à Kosovska Mitrovica seraient dus à un effort de groupes armés serbes pour provoquer la violence. Ainsi, le 9 septembre, des Serbes armés ont attaqué des familles albanaises réinstallées dans les quartiers nord de la ville, et les ont fait fuir vers les quartiers sud, d'où des Albanais sont repartis pour tenter d'investir les quartiers serbes. Plus d'une centaine de personnes ont été blessées et un Albanais a été tué dans les affrontements, auxquels les forces françaises de la KFOR ont mis fin (au prix de 15 blessés dans leurs rangs). Selon certains observateurs, les Serbes tenteraient ainsi de garder le contrôle de tout le territoire situé au nord de Mitrovica. le 11 septembre, des soldats danois de la KFOR ont du lever un barrage de Serbes qui bloquaient la route entre Mitrovica et le Monténégro et exigaient de la KFOR qu'elle interdise aux Albanais de l'emprunter.Le 12, trois Serbes armés de Kalachnikovs ont été arrêtés à Mitrovica par la KFOR. Des soldats français et danois de la KFOR ont saisi le 18 septembre des armes (kalachinkovs, fusils, grenades) et des munitions dans un bar de Zvecan Les Serbes contrôlent la région, à l'exception de quelques villages albanais et de la plus grande partie de la ville de Mitrovica.

(AFP 16.9) Le commandant des forces de l'OTAN en Europe, le général américain Wesley Clark, a tiré le 16 septembre un bilan positif des 78 jours de compagne aérienne contre la Yougoslavie, en présentant les conclusions d'une équipe d'experts militaires : "c'est une campagne réussie", a affirmé le général, qui a déclaré que les avions de l'OTAN avaient détruit 93 chars serbes (soit moins que précédemment annoncé). les Serbes reconnaissant eux la perte de 13 chars. L'équipe d'experts a cependant reconnu que les avions de l'OTAN avaient bombardé des leurres, confondus avec des chars. Elle a également annoncé la destruction de 153 véhicules de transport blindés, 339 véhicules militaires et 389 mortiers et systèmes d'artillerie. Le général Clark a refusé d'évaluer les pertes humaines des forces serbo-yougoslaves et a également refusé de commenter le coût de la campagne, son différend avec le général Jackson, commandant de la KFOR, ou son remplacement anticipé à la tête des forces de l'OTAN par le général (américain, lui aussi) Joseph Ralston.

(AFP 17.9, 19.9) Le porte-parole de la KFOR a annoncé le 17 septembre à Prishtine que la KFOR était "satisfaite" de la restitution de ses armes par l'UCK, dont le chef militaire, Agim Ceku, avait assuré la veille avoir "rendu toutes les armes et les munitions" dont elle disposait, soit environ 10'000 armes. Plus de 100'000 Albanais ont assisté le 18 septembre à la première et dernière grande parade de l'UCK avant sa transformation en corps civil.

(AFP 18.9) Onze Albanais, membres présumés de l'UCK, ont été condamnés le 17 septembre par la Cour militaire de Nis (Serbie) à des peines de six à vingt ans de prison pour avoir "mis sur pied des groupes terroristes" et "introduit au Kosovo des armes en provenance d'Albanie".

(AP 18.9) Le Saint Synode de l'église orthodoxe serbe a appelé le 18 septembre la communauté internationale à protéger les Serbes et les autres minorités présentes en Kosove. "Nous sommes confrontés à un danger d'extinction biologique et spirituelle totale" de la communauté serbe de Kosove, "mais nous pleurons aussi toutes les victimes innocentes du Kosovo, quelle que soit leur origine éthnique", déclare l'église orthodoxe, qui reproche à l'ONU et à l'OTAN de ne pas empêcher le "nettoyage éthnique et la terreur subis par les Serbes en leur présence".

(AFP, AP 21.9) Quatre enfants ont été tués et deux autres blessés le 20 septembre après avoir accidentellement déclenché l'explosion d'une bombe à fragmentation (lâchée par l'OTAN durant les bombardements du printemps) près de Mogila (est). Le corps d'une femme de 82 ans a été découvert par les soldats russes de la KFOR à Kamenica.

(AFP 22.9) Les experts du Tribunal pénal international enquête sur un possible charnier, contenant plusieurs centaines de corps, dans une galerie des mines de Trepça (nord). Selon des témoins, ce puit contiendrait les corps de 700 Albanais tués par les forces serbo-yougoslaves.

(AP 24.9, AFP 25.9 ) Plusieurs centaines de Serbes ont manifesté le 24 septembre à Mitrovica pour exiger de disposer de leur propre unité armée, sur le modèle du "Corps de protection du Kosovo" (TMK), successeur de l'UCK, faute de quoi ils exigent la dissolution du TMK. En gendarme français a été légèrement blessé au cours de ces manifestations, alors que des paysans serbes tentaient de rouvrir un marché aux fruits et légumes à une extrémité du pont qui sépare les quartiers serbes et albanais. Par ailleurs, un Serbe a été retrouvé mort et quatre autres grièvement blessés par balles le 24 septembre près de Gnjilane, après un embuscade tendue par un groupe armé non identifié, probablement albanais. Près de Velika Hoca, la KFOR a arr'eté quatre Serbes soupçonnés de crimes de guerre, alors qu'ils tentaient de se réfugier en Serbie.

(AFP, AP28.9) Deux grenades tirées avec des fusils sur un marché près de Kosovo Polje, près de Prishtine, ont fait au moins deux morts et près de cinquante blessés parmi la population serbe le 28 septembre. Quatre personnes, dont deux Albanais, ont été interpellées par la KFOR après l'attaque. Les barrages ont été dressés par les Serbes sur la principale route de la région, pour exiger plus de sécurité. Les autorités yougoslaves ont accusé l'ONU et l'OTAN de faire preuve d'une "attitude tolérante et indulgente (...) envers les terroristes" de l'UCK, qui "a peut-être récemment changé de nom et subi des motifications cosmétiques, mais (qui) continue à semer la terreur".

(AFP 28.9) Les gendarmes français ont arrêté quatre personnes soupçonnées d'être les auteurs ou les témoins de l'assassinat de 28 Albanais dont les corps ont été dcouverts à la mi-septembre près de Mitrovica. Dans le secteur nord de Kosove, depuis l'arrivée des troupes de l'OTAN le 12 juin, plus de 400 corps ont été exhumés opar les enquêteurs du TPI, sur au moins six sites.

(AP 28.9, AFP, Reuters 29.9) Trois employés de l'ONU (dont un Serbe) sont portés disparus dans le nord de la Kosove, en secteur français, près de Kosovska Mitrovica, depuis le 27 septembre, et des recherches ont été entreprises par les troupes françaises pour les retrouver. Le 29 septembre, la mission de l'ONU a annoncé que ses trois employés étaient détenus en Serbie par la police, à Kraljevo, après avoir été arrêtés alors qu'ils étaient en mission de repérage d'un relais de télécommunication. Les autorités serbes affirmaient qu'ils avaient pénétré sur territoire serbe, la mission de l'ONU qu'ils étaient restés en Kosove Ils ont été relâchés dans la journée du 29.

(IWW 24.9) Selon des sources proches du commandement de l'armée fédérale yougoslave, quelque 10'000 lettres d'incirporation militaire ont été imprimées et attendent d'être envoyées. Selon ces sources, il s'agirait de préparer un éventuel retour des forces yougoslaves en Kosove. Une unité d'une quarantaine de "volontaires" de Nis, c'est-à-dire un groupe paramilitaire servant sous commandement militaire, aurait fait savoir à son commandement militaire local qu'elle était prête à retourner en Kosove. De nombreux officiers et soldats de l'armée fédérale seraient d'ailleurs restés en Kosove, en civil, après le retrait de l'armée, et y attendraient le retour des forces serbo-yougoslaves. Selon certaines sources, des forces issues de l'armée opéreraient déjà dans les régions à forte population serbe de Kosove, notamment au nord de Kosovska Mitrovica, et de petites unités paramilitaires traverseraient la frontière avec la Serbie pour rentrer en Kosove. A Kosovska Mitrovica même, plusieurs dizaines de policiers serbes en civil organiseraient des groupes armés, et l'un des trois Serbes tués par les troupes russes de la KFOR à Korminjane, le 6 septembre, avait sur lui une carte de police. Selon l'accord de paix signé entre la KFOR et l'armée yougoslave, "un nombre aggré de personnel yougoislave et serbe" sera autorisé, sans date précise, à revenir en Kosove pour protéger les sites et les monuments historiques serbes. En outre, plusieurs unités yougoslaves stationnées en Serbie auraient été déplacées de manière à pouvoir rentrer en Kosove rapidement : on cite les exemples d'une brigade de char déplacée de Kraljevo vers Krusevac et d'une brigade de parachutiste. Il est possible cependant que ces "bruits de bottes" ne soient qu'une opération de politique intérieure serbe, face au mouvement d'opposition. Le pouvoir de Belgrade, en effet, a l'habitude de déclencher des crises violentes pour faire taire ses oppositions intérieures.

(AP 2.10) Les troupes américaines de la KFOR stationnées dans l'est de la Kosove ont reçu des informations selon lesquelles la police yougoslave harcelait des villageois albanais à la frontière avec la Serbie. Ses villageois "disent qu'ils sont maltraités, qu'on leur extorque de l'argent" et "font face à des situations àprouvantes", a déclaré le général Peterson, qui a incriminé les forces du ministère serbe de l'Intérieur. Les villages concernés ne sont pas placés sous la protection de la KFOR.

(Corr 18.9, AP 7.10) De source serbe, on annonce que 263 Serbes ont été tués ou ont disparu après avoir été kidnappés en Kosove depuis l'arrivée de la KFOR, le 2 juin, jusqu'au 22 août. Ce chiffre ne comprend pas les personnes tuées ou disparues mais faisant partie du nombre des réfugiés et déplacés. 45 personnes ont été tuées ou kidnappées dans la région de Prishtine et 53 dans celle de Pec, quatre dans celle de Gracanica, sept à Obilic, 18 dans la région de Lipjane, 14 à Staro Gracko, 11 dans la région d'Urosevac, 24 dans la région de Gnjilane, 15 dans la région de Vitina, six dans celle de Novo Brdo, neuf dans celle de Kosovksa Kamenica, deux à Kosovska Mitrovica, deux à Gojbulja, près de Vucitrn, trois dans la région de Podujevo, 25 dans celle de Prizren, cinq à Orahovac et Velika Hoca, 18 dans la région de Klina, quatre à Istok. Le 7 octobre, le chef de l'OSCE Knut Vollebaek, en visite en Kosove, a enjoint les responsables albanais de "prendre des mesures claires contre l'intimidation de la population serbe".


(AP 5.10, Reuters 6.10) Un Serbe a été tué et plusieurs personnes ont été blessées, dont 18 soldats français et russes de la KFOR lors d'affrontements survenus le 5 octobre entre Serbes et Albanais à Supkovac, près de Kosovska Mitrovica, lors des funérailles (photo) d'une vingtaine d'Albanais dont les corps ont été découverts par les soldats français de la KFOR en septembre, et qui ont sans doute été massacrés par des Serbes dans les premiers jours de la campagne de bombardement de l'OTAN contre la Yougoslavie. Des Albanais ont jeté des pierres et s'en sont pris à des Serbes, puis ont incendié un véhicule de la KFOR. Des gendarmes français et des soldats russes sont intervenue pour rétablir l'ordre. Le général Jackson, commandant de la KFOR, a qualifié d'"incident ignoble" ces affrontements, qui prouvent selon lui "que la haine est toujours prête à refaire surface". Bernard Kouchner a quant à lui salué les hommes de la KFOR, qui risquent leur vie pour tenter de mettre fin aux affrontements.

(AP 9.10) Plusieurs centaines de personnes ont assisté le 9 octobre aux obsèques, à Plocica, de 27 Albanais tués au début de l'année par les forces serbes et à celles, à Gornja Brnjica, de sept autres personnes tuées dans les mêmes conditions. A Plocica, deux anciens chefs de l'UCK, Shaban Shala et Halil Kulliqi, en uniformes, ont rendu hommage aux victimes. Sur les 27 personnes inhumées, 13 avaient été massacrles dans les collines après une attaque serbe.

(AP 6.10) Deux Serbes ont été blessés le 6 octobre dans un attentat à la grenade à Vitina (sud-est), contre un magasin tenu par des Serbes.

(AP 7.10, 8.10) Un millier d'Albanais ont manifesté le 7 octobre pour exiger l'accès à la mine de métaux précieux de Stari Trg, contrôlée par les soldats français de la KFOR. A Kosovska Mitrovica, des élèves albanais ont manifesté devant un bâtiment de l'ONU pour pouvoir retourner dans leurs établissements situés du côté serbe de la ville. Les employés albanais de l'hôpital ont également manifesté, pour la même raison. A Prizren, un homme a été poignardé et le corps d'un Albanais de 50 ans, porté disparu, a été retrouvé le 6 octobre près de Suva Reka. A Dokovica, une femme a été tuée et une autre grièvement blessée dans un appartement. Trois membres du Corps de protection du Kosovo, formé d'anciens membres de l'UCK, ont été arrêtés, puis relâchés, le 7 octobre à Orahovac, dans le secteur allemand, pour avoir battu un Albanais qui avait acheté un tracteur à un Serbe. L'arrestation a provoqué une manifestation de 1500 personnes. Dans le secteur américain, à Kamenica, des soldats russes ont placé en garde à vue quatre Albanais après une perquisition aboutissant à la découverte de trois fusils d'assaut.

(AFP 12.10) Un employé civil bulgare des Nations Unies en Kosove a été assassiné d'une balle dans la tête au centre de Prishtine le 11 octobre, pour avoir répondu en serbe à une question anodine.

(AP 16.10) Le 15 octobre, un Serbe a été retrouvé par la KFOR à Bresje, près de Polje, après avoir été violemment battu, et deux personnes ont été arrêtées alors qu'elles tentaient de s'enfuir en Albanie. Le 16 octobre, selon un communiqué de la KFOR, un Albanais portant l'uniforme du corps de protection de Kosove (ex-UCK) a été interpellé en possession d'un fusil à Istok alors qu'il n'avait pas de permis de port de cette arme, trois hommes ont été interpellés à Klina, porteurs de cartes de police, de menottes etde matraques, un pistolet et une carte d'identité illégale ont été saisis sur un Albanais à Milosevo. Selon le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping, la KFOR devra rester au moins cinq ans en Kosove, et peut-être plus longtemps encore.

(AP 16.10) La première promotion de la nouvelle académie de police de Kosove a reçu ses diplômes le 16 octobre lors d'une cérémonie marquée par des discours sur la nécessité de défendre les droits de l'Homme et de combattre le crime sans tenir compte des intérêts "éthniques". Cette promotion de 173 nouveaux policiers, qui ont reçu leur diploôme des mains de Bernard Kouchner, est dirigée par un ancien officier de l'UCK, Nuredin Ibishi, qui a affirmé : "plus jamais il n'y aura de déportations, de massacres ou de viols par des hommes en uniforme. Ceci est une police qui respectera la loi, et par dessus tout, les hommes". "Avec vous naît une véritable possibilité de rompre avec le passé", a pour sa part déclaré Bernard Kouchner aux nouveaux policiers. Sur les 173 policiers kosovars, huit sont Serbes, trois Bosniaques et trois Turcs. Les autres sont Albanais. La promotion compte 39 femmes.

(AP 18.10) Un incendie criminel a dévasté le 18 octobre un magasin de Prishtine et les locaux de la télévision, quelques jours après que celle-ci ait recommencé à diffuser des émissions régulières.

(AP 20.10) Les vols commerciaux sur l'aéroport de Prishtine ont été suspendus le 20 octobre, après cinq jours d'utilisation par des avions de ligne. Cette suspension fait suite à des directives yougoslaves, la Kosove faisant toujours formellement partie de la Yougoslavie, même si l'OTAN est chargée depuis juin 1999 du contrôle de l'espace aérien kosovar.

(Le Courrier 21.10) Un rapport "final", mais succint, du Groupe de travail des Balkans (BTF) mis sur pied en juin par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et le Centre des Nations Unies pour les habitations humaines (HABITAT) pour évaluer les conséquences de la guerre de l'OTAN contre la Serbie sur l'environnement et l'"habitabilité" de la région. Ce rapport semblée particulièrement lacunaire, entre autres raisons parce que le Pentagone américain, auquel s'adresse une demande de liste des sites bombardés et des munitions utilisées, renvoie la questions à l'OTAN, qui la renvoie au Pentagone, qui annonce au bout du compte qu'il ne peut rien dire parce qu'il est poursuivi devant le Tribunal de La Haye pour crimes de guerres à cause de son utilisation d'armes à l'uranium appauvri. En outre, alors que des experts de la radiation à basse intensité conseillent de prélever des échantillons sur les cible, aucun échantillon conforme n'a été transmis au BTF et aucune mission d'enquête ne sera envoyée en Kosove à ce propos. Finalement, le rapport "final" du BTF a été rendu public, après moult altermoiements et sous la forme d'un texte expurgé, qui a suscité la consternation des experts indépendants. Selon le directeur du "National Gulf War Ressource Center" américain, Paul Sullivan, "l'enquête s'est transformée en comité de soutien au lobby militaire" des USA. Un rapport interne du PNUE, rédifé par Baraky Kante, doyen des conseillers du directeur du PUNE, faisant état d'une situation environnementale grave à la suite des bombardements de l'OTAN, et évoquait notamment les effets des armes à l'uranium appauvri (UA). Ce rapport avait été classé et son auteur "réorienté" vers d'autres tâches, à la suite selon certaines sources de pressions américaines. Le Pentagone avait sorti de son côté, pendant la guerre, un rapport affirmant que personne n'est jamais tombé malade à cause de l'utilisation d'armes à l'UA. Ce rapport avait été dénoncé comme "malhonnête" par les associations d'anciens combattants de la Guerre du Golfe.

(TG 8.11) Un leader de la communauté serbe de Kosove, Momcilo Trajkovic, chef du Conseil national des Serbes de Kosove, partisan d'une collaboration avec les Albanais, a été attaqué et blessé à son domicile le 31 octobre.

(TG 8.11) Une explosion en endommagé le 5 novembre près de Mitrovica un pont ferroviaire sur la ligne reliant Kosovo Polje à la Serbie. Les soldats de la KFOR déplorent cinq blessés légers dans leurs rangs, et ont bloqué la voie avant l'arrivée d'un train transportant 400 personnes. Les Serbes de la région accusent les Albanais d'avoir voulu provoquer une hécatombe, et l'OTAN dénonce un sabotage. La ligne ferroviaire visée permet aux habitants de Kosovo Polje, ville peuplée majoritairement de Serbes, d'aller s'approvisionner en Serbie en évitant les villages albanais.

(IWW 23.11) 370 civils ont été tués en Kosove depuis juin dans le cadre de violence "éthniques" : 141 Albanaiis, 133 Serbes et 96 membres d'autres communautés, essentiellement des Tziganes. 400 fosses communes ont été découvertes.

(AFP 27.11, 28.11, IWPR 26.11) Le ministre yougoslave de l'information Goran Matic a annoncé le 25 novembre l'arrestation le 11 novembre de cinq Serbes (des réservistes de l'armée yougoslave, membres d'une unité spéciale en Kosove pendant la guerre) accusés d'être liés aux services secrets français, et qui auraient projeté d'assassiner Slobodan Milosevic. En outre, les accusés auraient infiltré l'armée yougoslave pour transmettre des renseignements à la France, et auraient reçu l'ordre d'abattre un commandant de l'UCK qui aurait "échappé au contrôle des Français". Ils auraient également commis des crimes contre des Albanais dans la région de Decani, pour en faire porter la responsabilité aux Serbes. Ils auraient ensuite gagné le Monténégro pour travailler avec les forces spéciales monténégrines Selon le ministre yougoslave de l'Information, les accusés seraient membres d'une organisation appelée "Araignée", recevant ses ordres de Paris. Le chef du groupe, Jugoslav Petrusic, aurait été mercenaire au Zaïre et aurait la nationalité française. Il serait membre des services français depuis 10 ans et aurait sévi en tant que tel, en commandant un groupe paramilitaire contrôlé par les Français, en Bosnie, où il aurait commune une cenquantaine de meurtres, et en Algérie, où il serait impliqué dans des assassinats. Le gouvernement français a démenti le 28 novembre les accusations, qualifiées par lui d'"élucubrations absurdes" et d'"allégations sans fondement", portées par Belgrade la veille. Le quotidien belgradois (pro-gouvernemental) "Vecernje Novosti" a affirmé le 27 novembre, s'appuyant sur des informations en provenance de "milieux bien informés", que les services de renseignements allemands étaient aussi impliqués dans le projet d'assassinat de Slobodan Milosevic, et que trois groupes différents, liés aux services secrets français et allemands, avaient été arrêtés par les autorités de Belgrade dans le cadre de cette affaire.

(IWW 30.11) Une série d'attentats à la bombe a visé la Ligue démocratique de Kosove (LDK), le parti d'Ibrahim Rugova. Ces attentats sont attribués par certains à des Serbes de Kosove, mais par d'autres à une campagne organisée par des forces albanaises opposées à la LDK, à la veille d'élections dont le parti est l'un des vainqueurs possibles, avec celui de Hashim Thaçi. A Decan (ouest), trois attentats à la bombe ont visé les bureaux locaux de la LDK (or il n'y a pratiquement plus aucun Serbe dans la région). Des militants et responsables locaux de la LDK ont été agressés à Junik, Suhareka, Gllogoc. Le dirigeant local de la LDK de Skenderaj a été assassiné Des bombes ont explosé dans les locaux de la LDK à Malishevo et Suhareka

(IWW 25.11) La Kosove se trouve dans un vide juridique, à cause de lois incertaines, du manque de juges et du sous-équipement des tribunaux. Conséquence : les délits restent impunis, les procès sont retardés et tout le cadre juridique est politisé, c'est-à-dire "éthnicisé". Seul un tibunal de district fonctionne et deux procès seulement sont arrivés à leur terme depuis juin 1999. La plupart des délits, comme les incendies criminels, les enlèvements, les passages à tabac, les vengeances, restent impunis, et leurs auteurs se cachent souvent en Kosove même, certains d'entre eux ayant des liens avec l'UCK. Il n'y a toujours pas de tribunaux civils pour traiter les questions non-pénales. Au surplus, le droit en vigueur est incertain : la Kosove restant formellement une province serbe, ou à tout le moins yougoslave, c'est le droit serbe (code pénal, notamment) et yougoslave (code de procédure pénale, notamment) qui devrait s'y appliquer -ce que refusent évidemment les Albanais -non pas à cause du contenu réel de ce droit, mais parce qu'il est serbe et yougoslave. Quant au droit promulgué par l'UNMIK, il n'est pas publié et n'est pas connu, faute de moyens. La Mission de l'ONU est censée faire redémarrer tout le système policier, judiciaire et pénitenciaire, mais n'y arrive pas. Depuis la mi-novembre, l'UNMIK a nommé 41 juges et 14 procureurs, mais les 7 nouveaux juges serbes ont démissionné après leur nomination (restent 42 Albanais, 4 musulmans slaves, un Tzigane et un "Turc". Ces procureurs et ces juges gagnent environ 350 DM par mois, soit trois fois moins qu'un gardien du QG de l'UNMIK à Prishtine. Mi-novembre, 250 personnnes étaient détenues dans les prisons militaires de la KFOR, dont 14 sont accusées de crimes de guerre.

(AFP 30.11, AP 1.12) Un vieil homme serbe a été lyché et abattu à Prishtine dans la nuit du 28 au 29 novembre par la foule albanaise lors de la célébration de la fête nationale albanaise. L'épouse et la belle-mère de la victime oint été battues, blessées et transportées à l'hôpital de Kosove Polje. Bernard Kouchner, qui a déposé le 1er décembre une gerbe de fleurs sur les lieux du lynchage, a "fermement condamné" cette "lâche" attaque, le commandant en chef de la KFOR s'est dit "horrifié" par le "degré de l'acheté et d'intolérance (...) des attaquants et de ceux qui les soutenaient", l'incident s'étant produit devant plusieurs centaines de personnes passives. Hashim Thaçi a condamné ce meurtre et averti ses compatriotes qu'ils doivent suivre les appels internationaux à la tolérance, s'ils ne veulent pas "remettre en cause toutes les avancées conquises dans le sang et la sueur".

(AFP 30.11, AP 1.12) Deux Albanais ont été tués par balle, et deux policiers de l'ONU blessés, à Gnjilane le 28 novembre. Un Albanais a été retrouvé abattu le 30 novembre à Lescovac.

(IWW 3.12) Enlevé le 3 décembre par la police serbe, l'avocat albanais de Kosove Teki Bokshi, travaillant à Belgrade pour le Centre juridique humanitaire, est détenu depuis pour des raisons qui n'ont pas été données par les autorités yougoslaves. Le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'homme, Jiri Dienstbier, et Amnesty International, ont exigé des autorités serbes qu'elle disent où se trouvent Bokshi, qui avait contribué à la libération en novembre de 19 enfants albanais, et devait représenter 28 albanais détenus à Pozarevac. 300 Albanais ont été libérés des prisons serbes depuis juin, mais il en resterait 2000 à y être détenus.

(AP 4.12) Trois Serbes ont été tués le 3 décembre en Kosove : une femme dans un attentat à la bombe contre le domicile d'un dirigeant serbe de Kosovska Kamenica (secteur américain) et deux hommes, abattus par balles en ramassant du bois, au sud-est de Prishtine,

(AFP 6.12, 9.12) La Kosove est toujours en proie à la violence et à la criminalité cinq mois après la fin de la guerre, a reconnu le 6 décembre l'OSCE qui a présenté à Prishtine un double rapport sur les violations des droits de l'Homme commises en Kosove avant et après la guerre. L'OSCE dénonce notamment les attaques contre la minorité serbe, les Tziganes et les Serbes musulmans (Gorans), attaques impliquant selon des témoignages des Albanais se présentant comme membres de l'UCK, et une augmentation de la criminalité contre les Albanais.L'OSCE souligne également "l'intolérance (...) qui a émergé au sein de la société albanaise en Kosove", et la mise en cause "par une partie de la société albanaise" des libertés "d'association, d'expression, d'opinion et de religion". L'OSCE relève des "actes d'intimidation et de harcèlement" contre ceux qui ont exprimé "le refus de sa rallier à la cause de l'UCK", d'exactions commises par la "police" de l'UCK et demande "un examen minutieux de la part de la communauté internationale" de "l'implication explicite ou tacite de (la) direction" de l'UCK dans ces pratiques, qui "s'inscrivent dans une logique systématique et semble être organisé(e)s". Daan Everts, chef de la mission de l'OSCE en Kosove, a demandé la mise en place d'urgence d'un système légal pour mettre un terme à la violence et à l'impunité dont jouissent les criminels. Le 8 décembre, la KFOR a demandé à la population de Kosove d'en finir avec la "loi du silence" et d'accepter de témoigner sur les violences. En une semaine, 22 personnes ont été assassinées en Kosove.

(AP 11.12) La KFOR a accepté le 11 décembre d'escorter désormais les cars scolaires du village à majorité serbe de Velika Hoca (centre de la Kosove), cibles de jets de pierres.

(AFP, AP 12.12) Un officier polonais de la KFOR a été tué et quatre soldats polonais blessés le 11 décembre dans l'explosion d'une bombe à Djeneral Jankovic, à la frontière macédonienne. Selon l'agence de presse polonaise, la bombe avait été confisquée par la KFOR au "Corps de protection" formé à partir de l'UCK.

(AFP 20.12) La police de l'ONU a annoncé l'arrestation d'un Albanais âgé de 32 ans, suspecté d'avoir tué d'une balle dans la tête, depuis le mois de novembre cinq Serbes et Tziganes, avec l'aide de trois autres Albanais.

(Reuters 27.12) Dix personnes ont été blessées, dont deux grièvement, le 27 décembre dans l'explosion d'une bombe jetée dans un café serbe de Vitina (est). La police internationale a arrêté quatre suspects.

2000

(AFP, Reuters 2.1) L'administrateur civil des Nations Unies en Kosove, Bernard Kouchner, estime dans un entretien accordé à Reuters ne pas avoir suffisamment de moyens financiers pour organiser en 2000 dans les délais prévus des élections démocratiques. Bernard Kouchner met en garde la communauté internationale contre la tentation de considérer le dossier kosovar comme clox, et de désintéresser de la situation dans les Balkans. De son côté, le ministre français de la Défense, Alain Richard, en visite en Kosove, a estimé que la KFOR devait davantage s'impliquer dans des missions de maintien dfe l'ordre et dans la lutte contre la mafia, et s'est prononcé contre une réimplantation volontariste des minorités non-albanaises là où l'on ne pourrait pas assurer leur sécurité.

(IWPR 7.1) Le mécontentement augmente en Kosove au sujet des grandes disparités entre les salaires versls par les organisations internationales et les salaires locaux. Ainsi, un assistant personnel d'un responsable de l'OSCE gagne 2000 DM par mois, et un universitaire kosovar 165 DM par mois -quand il est payé. L'OSCE, la Mission de l'ONU et les ONG sur place ont recruté des centaines de personnes, le plus souvent des jeunes gens, à qui ils versent des salaires aux normes européennes (adaptées à la Kosove, certes, mais toujours largement supérieures aux salaires locaux), alors que des dizaines de milliers de salariés de la fonction publique doivent subsister avec des salaires dix à vingt fois plus bas, pour des qualifications plus élevées, salaires qu'ils ne reçoivent souvent même plus. Un chauffeur ou un interprète travaillant pour une organisation internationale gagne 1000 DM par mois, soit six ou sept fois le revenu moyen kosovar, avec pour seule qualification un permis de conduire, alors que les enseignants kosovars n'ont touché que 200 DM en six mois, après avoir reçu un salaire de 150 DM par mois payé par les familles (albanaises) de leurs élèves. De nombreux professeurs d'université sont dans le même cas. La communauté internationale a annoncé son intention de payer les salaires mensuels de 65'000 employés des services publics, à raison de 270 DM par mois en moyenne.

(Reporter 8.1) Dans un entretien au magazine "Reporter", le commandant en chef de la KFOR, Klaus Reinhard reconnaît que la situation en Kosove "n'est toujours pas satisfaisante", que les gens y vivent "dans des conditions de sécurité minimales" et que "de nombreux criminels sont venus de différents pays" (donnant comme exemple celui d'un bataillon turc de la KFOR, dans la région de Dragas, qui a "attrapé, en 22 semaines, 59 Albanais )d'Albanie) qui voulaient entrer au Kosovo". S'agissant du problème du transit de drogue par le Kosovo vers l'Europe de l'ouest, Klaus Reinhard répond que ça n'est pas à la KFOR de lutter contre cela, mais à la police -et de rappeler qu'"au Kosovo nous avons besoin de 4800 policiers et nous n'en avons que 1700". Le général estime qu'on ne sortira de cette situation que lorsque la "sécurité économique et sociale aura été rétablie", mais qu'une partie de la solution "réside dans le coeur et l'esprit" de la population, car "les gens manquent cruellement de tolérance et d'humanité" et "la violence entre personnes de toutes nationalités augmente de jour en jour". Klaus Reinhard reconnaît en outre que "par rapport à la taille de (leur) population, les Serbes souffrent plus" aujourd'hui en Kosove que les Albanais, qui ont cependant eu plus de tués, mais il affirme que "la KFOR réussit à protéger les Serbes" et que "les meilleurs amis des Serbes au Kosovo sont les soldats de la KFOR", donnant comme exemple les 180 soldats britanniques vivant à Prishtine dans des appartements serbes, et des 59 familles serbes d'Urosevac devant les maisons desquelles stationnent, pour les protéger, des soldats de la KFOR. Pour le commandant en chef de la KFOR, s'il est vrai que de nombreux Serbes ont fui le Kosovo, "la plupart l'ont fait en même temps que l'armée de Yougoslavie", avant l'arrivée de la KFOR, et que lorsque l'on voit "combien le pays a été détruit par les forces serves", on peut "comprendre pourquoi un grand nombre de Serbes sont partis : ils ont eu peur de la revanche". Mais "depuis que nous sommes ici, il y a beaucoup plus de Serbes qui reviennent que de Serbes qui quittent le pays", ajoute le général, qui affirme vouloir "à long terme" pouvoir "donner l'assurance aux Serbes de pouvoir circuler là où ils le désirent".

(AFP 12.1) La Kosove est quasiment privée d'électricité, et en partie d'eau courante et de chauffage (dépendants de l'électricité) depuis l'incendie, le 10 janvier, de sa principale centrale électrique (celle d'Obilic), et la situation en plein hiver est qualifiée par la mission de l'ONU (MINUK) de "très précaire". Le niveau de fourniture d'électricité atteignait à peine le 11 janvier la moitié du seuil minimum de 600 megawatts par jour. Le seconde grande centrale électrique est dans un état précaire et tombe fréquemment en panne. Dans le même temps, la Serbie, qui fournit de l'électricité à la Kosove, a décidé de réduire cette fourniture de 75 à 20 megawatts/jour. Un plan de rationnement de l'électricité a été mis au point par la MINUK : il prévoit une alimentation pendant deux heures, suivie de quatre heures d'interruption.

(IWPR 14.1) L'administration des Nations Unies (UNMIK) est confrontée à des graves difficultés pour régler le statut juridique de plusieurs entreprises commerciales, notamment les Telecom (Kosovo Telecom) et le complexe minier Trepca, à Kosovska Mintrovia, dont une grande partie des installations sont situées dans le partie serbe de la ville En ce qui concerne Kosovo Telecom, alors que Kosovo Telecom et l'UNMIK s'étaient mises d'accord pour construire un réseau parallèle pour les téléphones portables, et que Kosovo Telecom avait décidé que la société allemande Siemens construirait ce réseau, c'est à la société française Alcatel que l'UNMIK en a confié la construction, et a accordé une large partie des revenus générés. Le directeur général de Kosovo Telecom, qui avait refusé de signer le contrat, a été remplacé par décret. La presse albanaise et Kosovo Telecom ont accusé Bernard Kouchner d'avoir favorisé une société française.

(AFP 16.1) Des milliers d'Albanais ont commémoré le 15 janvier le massacre de Racak, une année après que 45 habitants de ce village aient été tués par les forces serbes.

(IWPR 18.1) Depuis le début de la guerre avec la Croatie, en 1990, plus de 500 personnes ont été assassinées en Serbie, et la police serbe est soit peu disposée, soit incapable de les élucider. Cinq policiers ont été tués dans la seule ville de Belgrade, dans la seule année 1999.

(AIM 23.1) Un plus de l'intolérance éthnique et du manque de confiance en toute institution, l'établissement d'un système judiciaire fiable en Kosove se heurte au manque de cadres professionnels. La plupart des juristes albanais travaillent, plus lucrativement, dans le privl, et les juristes serbes restée en Kosove refusent d'exercer un poste exposé à la violence, aux représailles et aux menaces. Les responsables de la MINUK ont cependant décidé de nommer environ 400 juges formant le "socle" d'un système judiciaire, et un premier groupe de 297 juges et juges d'instruction, et de 238 jurés élus parmi plus de 750 candidats, devait prêter sermet fin janvier ou début février, un second groupe de juges devant être nommé début mars. Parallèlement, des experts juridiques de l'ONU ont préparé le projet de loi criminelle devant être mise en application, les juges albanais refusant d'appliquer les lois en vigueur avant le 24 mars 1999 (début des frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie), alors que théoriquement ces lois sont toujours supposées être en vigueur en Kosove, puisque celle-ci est toujours, aux termes de la résolution 1244 du Conseil de Sécurité, partie intégrante de la Yougoslavie. Les représentants de la communauté internationale ont donc, dans un premier temps, décidé d'appliquer les lois en vigueur en Kosove avant l'abolition de l'autonomie de la province, en 1989, ce qui a cette fois suscité l'opposition des Serbes, qui estiment en outre être sous-représentés dans les nominations de juges par la MINUK (à Mitrovica, par exemple, sur 28 juges nommés par Bernard Kouchner, 23 sont Albanais, trois Serbes et deux "musulmans", alors que les Serbes représentent le tierrs de la population de la ville. à Vucitrn et Srbica, tout les juges sont Albanais., A Zvecani et Zubin Potok, majoritairement sernes, les juges n'ont pas été nommés.

(IWPR 25.1) A Gjilan, les Serbes qui n'ont pas encore quitté la ville (et la région) spapprêtent à le faire, vendant ce qu'ils possèdent, à commencer par leurs maisons, la plupart du temps à des Albanais. A Cernica, où 450 Serbes vivent encore, aux côtés de 3000 Albanais, les agressions contre les Serbes sont quasi journalières. Le 14 janvier, l'église orthodoxe a été à moitié détruite, avec trois maisons d'habitation serbes voisines, par un attentat à la bombe, à 70 mètres du point de contrôle de la KFOR, tenu par les Américains. Plusieurs Serbes ont été assassinés depuis le départ des forces serbo-yougoslaves et l'arrivée de la KFOR dans la région, et leur situation ressemble de plus en plus à celle que vivaient les Albanais de Kosove avant mars 1999. A Zitinje, où Serbes et Albanais étaient grosso modo à parité (136 maisons serbes, 100 maisons albanaises -mais des familles albanaises plus nombreuses), tous les Serbes sont partis en août, après l'assassinat de quatre d'entre eux, et leurs maisons ont été soit brûlées, soit occupées par des Albanais. A Zegra, les Serbes ont fui en juin, sur les conseils de la KFOR. Les villages de Pasjan, Budrike et Partesh sont encore habités par des Serbes, accusés par les habitants des villages albanais voisins (Llashtice, Zegra, Ugljare) d'être responsables des violences subies avant l'arrivée de la KFOR (destructions de maisons, expulsion des habitants, meurtres).

(IWPR 25.1) Après des mois de négociations, l'UCK a finalement été transformée en une force civile d'intervention, le Corps de protection de Kosove (TMK), comprenant 3000 soldats et 2000 réservistes, officiellement intronisée le 21 janvier. Les leaders albanais de Kosove ont salué cette évolution comme étant une étape majeure vers l'indépendance de la Kosove : "la formation du TMK est celle d'une institution importante", avec laquelle, et les "autres institutions que nous sommes en train de mettre sur pied, nous allons bâtir la Kosove", a déclaré Ibrahim Rugova au quotidien "Bota Sot". Le commandant du TMK, le major général Rrustem Mustafa, a qualifié sa force de "première étape vers la reconstruction et le développement de la Kosove en tant qu'Etat indépendant". A Belgrade, évidemment, le ton a été tout autre. "Glas Javnosti", quotidien indépendant de Belgrade, a considéré que la transformation de l'UCK en TMK affichait clairement les intentions d'"une partie de la communauté internationale qui souhaite donner de la terre serbe aux Albanais". Pour le quotidien, les forces de maintien de la paix ne sont donc pas "venues au Kosovo pour établir la paix, mais pour occuper une partie de la Serbie avec l'aide des extrémistes albanais". L'agence officielle yougoslave Tanjug a pour sa part dénoncé la "contradiction" entre la constitution d'une "force militaire chargée de la sécurité dans la province" et "les positions du Conseil de sécurité des Nations Unies", du G-8 et de la Russie.

(Reuters 28.1) L'Eurocorps prendra en avril 2000 le commandement de la KFOR à la demande des Européens, a annoncé le 28 janvier le porte-parole de l'OTAN Lee Mc Cleeny. L'Eurocorps travaillera cependant sous le contrôle du commandement suprême des forces de l'OTAN en Europe. Les USA s'étaient montré au départ réticents à l'égard de ce passage de flambeau et considéraient que l'état-major de l'Eurocorps est trop faible pour assumer cette tâche, mais le secrétaire d'Etat américain à la Défense à déclaré que les Etats Unis n'avaient "aucune objection à ce que l'Eurocorps prenne en main la KFOR pourvu qu'il ait un commandement et des moyens à la hauteur de cette tâche". L'état-major de l'Eurocorps, fondé en 1992 et composé de troupes françaises, allemandes, espagnoles, belges et luxembourgeoises est basé à Strasbourg et compte 400 officiers (contre 1500 opérant actuellement en Kosove pour diriger la KFOR). La Turquie, membre de l'OTAN mais non de l'Union européenne, était également réservée à l'égard de la prise de contrôle de la KFOR par l'Eurocorps, mais les a levées contre la promesse d'être consultée. La responsabilité du commandement de la KFOR par l'Eurocorps devrait être confiée au général espagnol Juan Ortuno, commandant de l'Eurocorps depuis le 26 novembre 1999.

(Reuters 28.1) Les autorités serbes ont remis en liberté les 27 et 28 janvier 49 Albanais de Kosove détenus depuis septembre 1998. Les libérations sont intervenues au terme de procès qui se sont traduits par des peines de prison correspondant au temps de détention déjà effectué, ou plus basses, ou d'acquittement. Il resterait cependant, selon le CICR, environ 2000 Albanais de Kosove dans les prisons serbes, sous l'accusation de "terrorisme".

(IWPR 28.1) La première banque commerciale de Kosove, la "Micro Entreprise Bank" (MEB) s'engage à promouvoir la croissance économique dans la région. La MEB se donne pour but la satisfaction des demandes urgentes de services financiers. Elle a commencé à fonctionner le 24 janvier, et a reçu 70 nouveaux clients en 24 heures. Créée à l'initiative d'institutions financières (dont la Benque européenne pour la reconstruction et le développement, la BERD)et de compagnies internationales, et grâce à un financement gouvernemental hollandais et allemand, la MEB assurera la gestion de comptes, le transfert d'argent, les prêts et les virements. Elle proposera des crédits allant de 2000 à 200'000 DM, à 18 % d'intérêt l'an. La MEB sera installée à Prishtine mais devrait ouvrir des agences à Prizren et Peje au printemps.

(AP 1.2) Deux Serbes de Kosove soupçonnés de crimes de guerre ont été arrêtés le 31 janvier à Velika Hoca, près d'Orahovac, a annoncé le lendemain la police de l'ONU.

(AP 2.2) Un autocar du HCR, escorté par la KFOR et transportant 49 civils serbes dans la région de Kosovska Mitrovica a été attaqué au lance roquette le 2 février. Au moins deux des occupants (un homme et une femme âgés) de l'autocar ont été tués et cinq blessés dans l'attentat. "Cette attaque déplorable était une tentative délibérée de tuer et de blesser des enfants, hommes et femmes serbes sans défense", a déclaré le chef de la KFOR, le général Reinhardt, qui a promis que la KFOR et l'ONU feraient tout pour "amener les terroristes devant la justice". C'est la première fois qu'un transport de civil assuré par l'ONU est pris pour cible d'une attaque armée.


mitrov.jpg : affrontements entre KFOR et Albanais à Mitrovica (AP, Reuters, AFP 4.2, AFP 5.2, 6.2) La tension est brutalement montée à Kosovska Mitrovica après l'attentat à la roquette perpétré le 2 février contre un véhicule du HCR transportant des civils serbes, et les plus violents affrontements qui se sont produits depuis l'entrée de la KFOR en Kosove ont opposé d'une part Serbes et Albanais et d'autre part Albanais et soldats de la KFOR. Huit Albanais, dont une femme et une enfant, ont été tués, et quinze Serbes blessés dans des affrontements entre Serbes et Albanais le 3 février. Les affrontements ont également fait cinq blessés au sein de la KFOR. Deux attentats à la grenade visant des cafés serbes ont ensuite fait au moins 21 blessés. La KFOR a entrepris le 4 d'évacuer à sa demande une grande partie de la population albanaise (4500 personnes) des quartiers nord (serbes) de la ville et a imposé un couvre-feu sur la ville, de 20 heures à 5 heures, jusqu'au 6 février. Dans les affrontements entre de jeunes albanais et la KFOR, dix véhicules de l'ONU (sept voitures de police et trois du HCR) ont été brûlées. Les affrontements avaient cessé à la suite de l'intervention de représentants armés du Corps de protection de Kosove (ex-UCK), qui ont réussi à faire se disperser la foule. Ils ont repris le 5 février, et ont fait seize blessés dans les rangs des soldats et gendarmes français, attaqués à coups de pierres et ripostant à coup de grenades lacrymogènes et de matraques. Un jeune Albanais de 15 ans a également été blessé par balle.

(IWPR 4.2) Dans la ville d'Orahovac, à prédominance albanaise, les Serbes sont "prisonniers" dans une enclave, disent craindre pour leur vie et survivent grâce à l'aide humanitaire. Trois Serbes ont été tués et neuf autres blessés en décembre 1999. Le directeur du lycée, un Serbe, a été attaqué à la grenade en janvier. Les jeunes Serbes quittent la ville, comme une grande partie de la population serbe de la ville (4000 personnes avant la guerre, 1500 début 2000, pour 20'000 Albanais) l'a déja fait. Selon le Centre pour le droit humanitaire de Belgrade, plus de vingt Serbes d'Orahovac auraient commis des crimes de guerre dans la ville ou la région.

(AFP 6.2) Des centaines de personnes ont assisté le 6 février à l'enterrement de l'une des huit victimes albanaises des violences de Kosovska Mitrovica, où la situation restait très tendue. La victime, une femme de 47 ans, avait été tués par une grenade jetée par des Serbes dans son appartement, dans la partie nord (à majorité serbe) de la ville. L'attaque a fait un autre mort, un enfant de 13 ans, et deux blessés, deux enfants. Les hommes vivant dans l'appartement attaqué ont riposté avec des armes à feu aux agresseurs, et accusent la KFOR et la police de l'ONU d'avoir tardé à intervenir. Le 6 février, la situation était relativement calme mais très tendue à Kosovska Mitrovica, ou 200 Albanais et 200 Serbes se tenaient de chaque côté du pont central, fermé et gardé par la KFOR. Dans la nuit du 5 au 6, deux maisons serbes avaient été attaquées à l'arme automatique et à la grenade, et une personne a été blessée dans l'attaque. La "purification éthnique" des quartiers nord et sud de Kosovska Mitrovica s'est accélérée après les violences du début février : selon le HCR, il ne resterait plus que sept Serbes dans la partie sud, et guère plus d'Albanais dans la partie nord.

(AFP, Reuters 9.2) Le ministre fédéral yougoslave de la Défense, Pavle Bulatovic, fidèle et proche collaborateur du président Milosevic, a été assassiné le 7 février à Belgrade. Le ministre a été abattu à l'arme automatique dans un restaurant, par un inconnu qui a pu s'enfuir. Le gouvernement yougoslave et le PS serbe de Slobodan Milosevic ont qualifié l'assassinat de Pavle Bulatovic d'"acte terroriste", et en ont rendu responsable les grandes puissances yougoslaves. Le ministre yougoslave de l'Information Goran Matic a implicitement accusé la France d'être commanditaire de l'attentat, après la découverte d'un supposé réseau terroriste "Araignée" formé d'agents français. Quant au vice-ministre serbe de l'Information, Miodrag Popovic, il a attribué l'attentat à l'UCK kosovare. Une douzaine de personnalités, dont des proches du président Milosevic, ont été assassinées depuis dix ans en Serbie, et aucun de ces assassinats n'a été élucidé.

(AFP, Reuters, AP 10.2) Le "Washington Post" et le "Herald Tribune" américains accusent, sur la base de déclarations de onze policiers des Nations Unies (non identifiés), les militaires français de la KFOR contrôlant le secteur de Kosovks Mitrovica d'avoir refusé de porter secours aux policiers, dans la nuit du 3 au 4 février, lors d'un incident les opposant à des civils serbes, de ne pas avoir non plus secouru des Albanais attaqués par une foule serbe, et d'avoir même refusé d'accueillir des blessés albanais dans un hôpital militaire français. Le ministère français de la Défense a réfuté ces "accusations très graves" et nié tout "parti pris" de la part des troupes françaises pour l'une ou l'autre communauté, et a rappelé que "la zone française est la plus sensible de toutes" celles attribuées aux principaux contingents nationaux de la KFOR. Le porte-parole du ministère a reconnu que la situation à Kosovks Mitrovica n'était "pas apaisée" et qu'elle de dégradait même. Le porte-parole de la KFOR, le lieutenant-colonel Chanlieu, a affirmé que l'intervention des troupes françaises avait "permis d'éviter un bain de sang" à Mitrovica. Le commandant de la KFOR, le général allemand Reinhardt a également exprimé sa "certitude" que les soldats français "ont fait de leur mieux dans de difficiles conditions", et a vu dans "le fait que les critiques viennent des deux côtés", serbe et albanais, la confirmation que la réaction de la KFOR a été "équilibrée". La polémique déclenchée par la presse américaine s'inscrit dans un contexte de tension entre Paris et Washington à propos de la conduite des opérations de l'OTAN contre la Yougoslavie en 1999, et de la suspicion persistante nourrie à l'encontre de la France de vouloir ménager les Serbes. Des troupes britanniques sont venues renforcer les troupes françaises à Mitrovica.

(AP 10.2) Une fosse commune a été découverte à Mires, au sud de Prishtine, a annoncé la KFOR. La fosse contenait entre huit et dix corps. Depuis juin 1999, 2800 corps ont été exhumés en Kosove, selon la procureure du Tribunal pénal international, Carla del Ponte.

(IWPR 11.2) Les soldats français déployés en Kosove sont accusés par des policiers de l'ONU et des Albanais d'avoir abandonné, à Mitrovica, les victimes albanaises des émeutiers serbes, en ne répondant pas à leur demande d'assistance lors des manifestations serbes du début février, lors desquelles six Albanais et deux turcophones ont été tués (après que deux Serbes l'aient été dans l'attaque d'un café et d'un autobus). "Les soldats français de la KFOR auraient pu nous aider" et ne l'ont pas fait, a déclaré un policier, qui accuse "quelqu'un" d'avoir "donné un ordre insensé" à cause duquel "des gens sont morts", lorsque des policiers de l'ONU et des Albanais ont été assiégés dans un immeuble par une foule serbe en colère, et laissés sans protection par les soldats français se trouvant à proximité. Par contre, les soldats français ont été déployés pour contenir la manifestation et l'empêcher de se propager, et pour évacuer 120 personnes.

(AFP, AP, Reuters 13.2) De très violence incidents ont à nouvesu éclaté à Kosovska Mitrovica le 13 février, après que des Albanais venant du sud de la ville aient attaqué des maisons serbes au nord, puis quesept Albanais aient été blessés, et un tué, dans des attaques de représailles à la grenade contre des maisons albanaises situées dans la partie nord de la ville, à majorité serbe. Deux soldats français ont quelques heures plus tard été blessés par des "snipers" probablement albanais, toujours dans le même quartier. Les soldats français et italiens ont riposté, et les soldats britanniques ont également du riposter à des tirs de snipers, mais dans le sud de la ville. Un "sniper" albanais a été tué et cinq autres blessés par les soldats de la KFOR. Une dizaine de chars français sont intervenus dans les quartiers serbes, et le principal pont entre le nord et le sud de la ville, sur le rivière Ibar, a été fermé. Des tirs, des rafales et des explosions ont retenti pendant plusieurs heures dans la ville, où quatre Serbes ont également été blessés, mais selon la KFOR, "les populations serbe et albanaise sont restées calmes". Le porte-parole de la KFOR, le lieutenant-colonel Chanliau, a averti que la KFOR pourrait ouvrir le feu sur "toute personne en possession d'une arme", car la situation à Mitrovica a "changé de nature", et a déclaré que les "sinpers" touchés et arrêtés par la KFOR étaient des "terroristes albanais qui ont pour but de remettre en question ce qu'a fait la communauté internationale". Le couvre-feu instauré par la KFOR sur la ville a été avancé de deux heures et est désormais en vigueur de 18 à 6 heures. Un responsable serbe a dénoncé une "provocation" albanaise à l'origine des incidents. Pour sa part, Bernard Kouchner, l'administrateur des Nations Unies pour la Kosove, a dénoncé le manque de présence policière à Mitrovica, et a en particulier reproché au gouvernement français de tarder à lui envoyer les renforts de 200 hommes qu'il a promis d'envoyer.

(AFP 15.2) La ville de Kosovka Mitrovica était calme le matin du 15 février, mais restait sous haute surveillance militaire. Aucun incident majeur n'avait été signalié depuis le 13 février, et le couvre-feu imposé par la KFOR semble être respecté. La KFOR a reçu sur place de nouveaux renforts de troupes, notamment d'une compagnie de soldats des Emirats Srabes Unis et d'une compagnie grecque. Le 14 février, une ambulance albanaise transportant une grande quantité d'armes (lance-roquettes, grenades, munitions) vers Mitrovica a été stoppée par un barrage de la KFOR près de Vucitrn, et ses occupants se sont enfuis. Dans la partie sud de Mitrovica, une voiture albanaise a été arrêtée, contenant des cartes de la région, du matériel de transmission et des munitions. Les passagers de la voiture ont été arrêtés. Près d'un millier d'Albanais habitant dans les quartiers nors de Mitrovica (à majorité serbe) ont rejoint les quartiers sud (à majorité albanaise) depuis le 3 février. Des Serbes ont également quitté les quartiers nord pour se rendre à Zvecan, ou en Serbie. Bernard Kouchner a accusé les "extrémistes de deux bords, du côté albanais et du côté de Belgrade", d'avoir "organisé" l'explosion de violence à Mitrovica pour empêcher la Mission de l'ONU de réussir à mettre sur pieds une administration conjointe en Kosove, avec participation de toutes les communautés "éthniques", y compris les Serbes qui s'y étaient d'abord refusés.

(IWPR 15.2) Les Albanais de Mitrovica sont "furieux contre les Français", selon l'Institute for War and Peace Reporting de Londres, selon qui les Albanais qui ont fui au début février les émeutes de Mitrovica affirment que les soldats français de la KFOR ne les ont pas protégés. 300 familles albanaises ont abandonné le quartier majoritairement serbe de Mitrovica, après que des attaques contres les Serbes aient déclenché une vague de violence et de représailles. Deux Serbes avaient été tués dans l'attaque d'un autobus, et dix Albanais dans les émeutes qui ont suivi. Les soldats français sont accusés d'avoir ignoré un appel de la police locale leur demandant d'engager une action décisive contre des groupes de Serbes déchaînés, accusation que les forces françaises repoussent. Le chef du Conseil pour la défense des droits de l'Homme à Mitrovica, Halit Berani, a déclaré que les soldats français avaient perdu la confiance des Albanais et devraient être remplacés. Un résident albanais des quartiers nord (majoritairement serbes) a accusé les soldats français arrivés sur les lieux d'un affrontement avec des Serbes, d'avoir pris position pour ces derniers et empêché l'accès de l'hôpital militaire français aux Albanais blessés. Par ailleurs, la KFOR a accusé implicitement des Albanais d'être responsables d'attaques commises par des tireurs embusqués contre des soldats français. La KFOR a démenti ensuite connaître précisément l'identité "éthnique" des tireurs.

(AFP, Reuters 17.2) Deux ou trois roquettes ont été tirées le 16 février, en dépit du couvre-feu, dans la partie nord (majoritairement serbe) de Kosovska Mitrovica, sans faire de victimes. Le général de Saqui de Sannes, commandant de la brigade nord de la KFOR, a reconnu qu'on ne pouvait pas "imaginer le degré de haine et la soif de vengeance qui existent" à Mitrovica, et des officiers des services de renseignement ont souligné le manque d'information dont ils disposaient sur les extrémistes de l'une et l'autre communauté, les policiers faisant quant à eux état de la difficulté de distinguer politique et banditisme dans la violence. Des officiers de la KFOR évoquent également le danger que pourrait représenter les activités, au sud de la Serbie, dans les régions majoritairement albanophones de Precevo, Medveda et Bujanovac, les membres de l'"Armée de libération" locale (UCPMB)

(Reuters 17.2) Des milliers d'étudiants albanais (10'000 selon la police) ont manifesté le 17 février à Prishtine pour demander la fin des violences éthniques à Kosovska Mitrovica, violences dont ils ont attribué la responsabilité à "des paramilitaires et des criminels serbes (qui) se promènent en toute liberté, terrorisent et massacrent les Albanais". A Mitrovica même, une centaine de soldats grecs de la KFOR vont renforcer le contingent français.


Soldats américains de la KFOR face à l'hostilité des Serbes de Mitrovica (uskfor.jpg) (Reuters, AFP 20.2) Des centaines de soldats de la KFOR, de plus d'une dizaine de pays, ont fouillé le 20 février la ville de Mitrovica à la recherche d'armes et d'éléments criminels. Dans les quartiers nord (serbes) de la ville, les soldats américains ont du faire face à l'hostilité et aux jets de pierres et de projectiles divers de la foule. Des soldats américains ont du battre en retraite sous une pluie de projectiles divers, de la boule de neige aux bouteilles vides. Ils ont été relevés par des soldats français, mieux accueillis, et qui ont du à plusieurs reprises s'interposer entre la population serbe et les soldats américains ou allemands, et ont pu fouiller sans incident les locaux du Conseil national serbe local, et reprendre leurs patrouilles dans les rues. Le président du Conseil serbe de Mitrovica, Olivier Ivanovic, a déclaré que quatre civils serbes avaient été blessés èar des soldats américains "très, très agressifs" et agissant "comme des Allemands pendant la seconde guerre mondiale", défonçant des portes et endommageant des appartements. Un porte-parole de la KFOR a démenti que l'opération ait fait des blessés. L'opération de fouille de Mitrovica se poursuivra jusqu'à ce que la KFOR ait constaté "la disparition de toutes les menaces pesant sur le respect du maintien de l'ordre".

(IWPR 22.2) L'OTAN et les USA ont accusé la régime serbe d'attiser la violence à Mitrovica. La presse locale albanaise a fait état d'autobus transportant des paramilitaires et d'anciens policiers serbes dans le nord de la ville, et le commandant en chef de l'OTAN, Wesley Clark, a affirmé le 21 février qu'il connaissait l'existence d'une organisation serbe armée opérant à Mitrovica. L'Alliance a également exprimé ses inquiétudes au sujet du renforcement de la présence militaire serbe le long de la frontière est de la Kosove, à proximité de régions de Serbie peuplées essentiellement d'Albanais.

(AFP 23.2) L'ONU et la KFOR ont mis à profit le 23 février l'accalmie à Kosovska Mitrovica pour tenter de mettre en place des mesures de relance de la coexistence entre communautés serbe et albanaise, et éviter la partition de la ville. Depuis le début du mois de février, environ 2000 Albanais ont fui le nord de la ville, où ils ne seraient plus que 500, selon le HCR, alors que seuls 15 Serbes vivent encore dans les quartiers sud. Les soldats américains ont effectué un ratissage surprise et des fouilles dans les quartiers nord (serbes), trois jours après en avoir été chassés à coups de pierres. Au moins huit personnes ont été interpellées pour possession inetdites d'armes, après quoi les Américains ont regagné les quartiers sud, et les Français ont poursuivi les fouilles. La KFOR prévoit en outre de construire une passerelle au dessus de l'Ibar, qui sépare les quartiers serbes des quartiers albanais.


Manifestation serbe à Mitrovica, le 25 février, sous la surveillance des forces françaises de la KFOR

(AFP 25.2) Plusieurs milliers (de 3 à 5000) Serbes de Mitrovica ont manifesté le 25 février pour affirmer leur intention de ne pas quitter la ville, pour inviter ceux qui l'ont quitté à y revenir et pour rejeter les accusations occidentales selon lesquelles ils seraient aux ordres du pouvoir de Belgrade.



Soldats français de la KFOR surveillant une manifestation serbe à Mitrovica, le 25 février Pendant la manifestation, surveillée par les soldats français de la KFOR, es forces de la KFOR ont bloqué les accès entre le nord et le sud de la ville.

(AP 25.2) Une femme serbe de 65 ans, la seule Serbe restée dans le village de Klobukar, a été assassinée le 9 février et sa maison incendiée, selon des sources serbes. Selon l'agence serbe Beta, 73 familles serbes ont été expulsées de Klobukar depuis le retrait des forces serbvo-yougoslaves de Kosove.

(IWPR 25.2) Selon des "sources militaires yougoslaves" citées par l'"Institute for War and Peace Reporting" de Londres, des policiers d'élite et des unités de l'armée fédérale ont été envoyées clandestinement par Belgrade en Kosove pour fomenter des troubles entre Serbes et Albanais, et des forces spéciales laissées en Kosove après le retrait des forces serbo-yougoslaves en juin 1999 ont été activées. Cette "cinquième colonne" yougoslave en Kosove, comprenant des tireurs d'élite, aurait orchestré les violences de Mitrovica, et quatre Albanais auraient été abattus par ces "snipers". Un centre de police de Brzece (sud de la Serbie), près de la frontière kosovare, aurait été la base de l'infiltration serbe en Kosove, opérée par des policiers et des soldats en civil, et parlant l'albanais, disposant de "vrais faux papiers" délivrés par les services officiels de Belgrade. Certaines rumeurs ajoutent que ces hommes se déguiseraient parfois en soldats de l'OTAN. Trois autobus remplis de policiers armés seraient arrivés à Brzece le 15 février.

(IWPR 25.2) L'inquiétude augmente au sujet de la menace d'un nouveau conflit en Serbes et Albanais, le long de la frontière entre la Kosovë et la Serbie. Les soldats de la KFOR voient régulièrement d'anciens membres de l'UCK passer la frontière, en civil et sans armes. Environ 300 Albanais de la région étaient membres de l'UCK. Les muncipalités de Bujanovac, Presevo et Medvedja se trouvent en Serbie, mais leur population est majoritairement albanaise. Certains Albanais ont d'ailleurs, sous la pression des contrôles de police serbe, passé la frontière pour rejoindre la Kosove. L'armée yougoslave est certes interdite dans un périmètre de 5 kilomètres le long de la frontière, mais pas la police serbe. Le 26 janvier, une fusillade a éclaté entre elle et des Albanais, faisant deux morts à Dobrosin, que les femmes et les enfants ont fui et ont laissé à trente à cinquante Albanais armés. Selon les soldats américains de la KFOR, des armes sont passées régulièrement par des Albanais de Kosove en Serbie, et des affrontements poradiques ont fait une dizaine de morts depuis le début de l'année, d'un côté ou de l'autre de la frontière. Le vice-président du Parti de la Prospérité Démocratique de Hashim Thaçi, Bardhyl Mahmuti, a demandé que le mandat de la KFOR soit étendu aux municipalités à prédominance albanaise du côté serbe. D'autres Albanais de Kosove accepteraient d'échanger le nord de la Kosove, habité par des Serbes, pour les municipalités "albanaises" de Serbie. Le Secrétaire général de l'OTAN, Lord Robertson, a mis en garde le 21 février Serbes et Albanais contre les conséquences du déclenchement d'un conflit dans la région : "nous ne tolérerons aucune action", a-t-il averti.

(Vreme 26.2) Le 20 février, quelques minutes après la fin du couvre-feu, peu avant six heures du matin, des soldats américains, allemands et français de la KFOR ont isolé les bâtiments du lycée technique et de la faculté de métallurgie et des mines de Kosovska Mitrovica, pour y opérer une perquisition. Pour la première fois à Mitrovica, des soldats américains participaient à une opération en quartier serbe. Les Serbes se sont rassemblée dans la rue alors que les Américains opéraient les fouilles. La foule serbe s'est peu à peu mise à manifester contre la présence des soldats américains, et a commencé à les lapider, en prenant bien soin de ne toucher aucun soldat français ou italien, et en scandant même "La France, la France". Les Américains et les Allemands (cibles eux aussi de la colère des Serbes) ont évacué la zone et se sont réfugiés dans la partie albanaise de la ville, laissant les Français et les Italiens contenir les Serbes et poursuivre les fouilles dans la partie serbe, alors que la population serbe manifestait son contentement. Des armes et des munitions ont été saisies par les Français dans le lycée technique. Le lendemain, les perquisitions ont repris, avec à nouveau la participation des Américains, mais sans manifestations hostiles des Serbes, les Américains étant encadrés par des Français. Le président du Parti démocratique de Serbie pour le Kosovo, Marko Jasic, a déclaré que les Serbes ne faisaient pas "confiance aux Anglais, aux Américains ou aux Allemands" car c'est "dans leurs secteurs que les Serbes ont été les plus humiliés". Le "Comité de protection des droits de l'homme" de Kosovska Mitrovica, comité serbe proche du PS de Slobodan Milosevic, a adressé une lettre à l'émissaire américain Richard Holbrooke accusant les soldats américains et allemands de destructions d'écoles, et en particulier les soldats allemands d'"être venus pour finir ce que leurs grands-pères avaient commencé" sous l'uniforme nazi. Le 21 février, une manifestation albanaise, appelée "Marche pour la Paix", partie de Prishtine, a tenté de pénétrer dans les quartiers serbes, et en a été empêchée par les soldats américains et britanniques de la KFOR. De part et d'autre du pont de l'Ibar, les manifestants albanais (plusieurs milliers) et serbes (un millier) se faisaient fasse, séparés par des cordons de soldats de la KFOR.

(Reuters, AP 28.2) La police des Nations Unies a signalé une aggravation des violences contre les Serbes dans l'ensemble de la Kosove, après l'assassinat d'un médecin et l'explosion d'une mine antichar qui a détruit un autobus scolaire serbe le 28 février à Mitrovica. Le bus était heureusement vide.

(IWPR 29.2) Les hommes d'affaires serbes et albanais de Kosove commercent clandestinement, malgré le risque de sanctions sévères. Des Albanais rachètent des biens serbes à moitié prix, affirmant s'assurer ainsi du départ des Serbes. Les Serbes qui ont fui la Kosove vendent à des prix extrêmement bas leurs biens immobiliers à des Albanais, qui les revendent ensuite parfois à d'autres Albanais avec des profits de 100 % de la valeur d'achat. Le village de Merdar, près de Podujevo, est devenu un lieu de transactions entre Serbes et Albanais. Les transactions sont menées discrètement, chaque partenaire craignant d'être aperçu et dénoncé par des membres de sa propre communauté, et les acheteurs craignant de se voir confisquer les marchandises achetées. Avant la guerre déjà, l'économie kosovare dépendait largement du commerce plus ou moins clandestin entre hommes d'affaires serbes et commerçants albanais. Les intermédiaires serbes approvisionnaient notamment la Kosove en essence et en produits alimentaires. Ensuite, l'UCK a commencé à rançonner les commerçants albanais, voire à forcer les récalcitrants à s'enfuire, quand elles ne les abattait pas. Actuellement, le commmerce de biens de consommation est toujours au-dessous de son niveau d'avant guerre, mais le trafic est important et les produits serbes remplissent de nouveau les étagères des magasins kosovars.

(IWPR 3.3) Les Serbes des quartiers nord de Mitrovica, craignant que leur enclave ne soit submergée par des Albanais voulanrt se venger des exactions subies, se retranchent dans leurs quartiers et n'en sortent plus. De nombreux habitants de ces quartiers, protégés par les troupes françaises de la KFOR, ont été chassés en juin dernier de leurs appartements situés dans les quartiers albanais, et ont occupé des appartements autrefois occupés par des Albanais, chassés eux entre mars et juin 1999, pendant l'offensive serbe en Kosove. Les quartiers serbes du nord de Mitrovica forment la plus grande enclave serbe de Kosove, avec 16'000 habitants, dont plus du tiers sont récemment arrivés du sud de Mitrovica, de Vucitrn, de Prishtine ou de Pec. De l'autre côté de la rivière Ibar vivent 20'000 Albanais, dont beaucoup sont eux aussi de nouveaux arrivants, venus du nord de Mitrovica ou des villages détruits par les Serbes avant et pendant les bombardements de l'OTAN. Mitrovica-nord est la seule ville de Kosove où la population serbe est en augmentation, du fait de l'arrivée continuelle de nouveaux réfugiés en provenance d'autres régions de Kosove. Officiellement, la KFOR affirme que Serbes et Albanais de Mitrovica doivent apprendre à vivre ensemble. En réalité, la KFOR tente surtout de les protéger les uns des autres, et la plupart des Serbes pensent que la ville ne peut que rester divisée pour que leur sécurité soit assurée.

(AFP 3.3) 15 Albanais de Kosove accusés de "terrorisme" ont été libérés le 3 mars par la justice serbe. Ils ont été pris en charge par le CICR. Ilsd étaient accusés d'appartenir à l'UCK et d'avoir participé à des attaques contre les forces gouvernementales en 1998.

(IWPR 3.3) La rumeur de nouveaux bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie s'est emparée de Belgrade, où l'on craint un conflit sur plusieurs fronts : entre les surgeons de l'UCK et les forces serbes dans le sud de la Serbie, entre les indépendantistes et les partisans de la Yougoslavie au Monténégro, entre les partisans du pouvoir et l'opposition à Belgrade, entre la Yougoslavie et l'OTAN, enfin. De jeunes belgradois préparent des itinéraires pour s'évader, des gens tentent d'obtenir des emplois hors de Serbie. Ces rumeurs sont attisées par l'intention de l'OTAN d'organiser des manoeuvres en Kosove dans le courant du mois de mars. Les sirènes d'alerte aérienne ont été tesées en Serbie. Pendant ce temps, les guerillas albanaises qui opérent dans le sud de la Serbie, le long de la frontière kosovare, ont intensifié leurs attaques contre les forces serbes, tuant un policier et blessant un responsable de l'ONU fin février. Le gouvernement a délivré en février plus de 100'000 ordres de rappel militaire.

(Vreme 4.3) Au sud de la Serbie, les surgeons de l'UCK, rebaptisés "Armée de libération de Presheve, Medvegje et Bujanovac" (UCPMB), tentent de provoquer une insurrection des populations albanaises contre les forces serbes, insurrection supposée provoquer elle-même l'intervention de l'OTAN. Les incidents sont presque devenus journaliers. Un membre des Nations Unies a été blessé fin février près de Bujanovac après que sa voiture ait été arrêtée par des hommes en uniforme du Corps de protection de Kosove (TMK). Trois jours auparavant, à Konculj, un policier a été tuée et trois autres blessés dans une embuscade tendue, selon la police, par "des terroristes albanais venus des territoires du Kosovo", dont l'un a été abattu par la police. Un attentat à la bombe, toujours fin février, a partiellement endommagé l'usine de chauffage de Bujanovac. Depuis le début novembre 1999, 15 incidents avec armes à feu ou explosifs ont fait 8 morts et 10 blessés dans la région serbe frontalière de la Kosove. De sources militaires occidentales, ont annonce que 5 policiers serbes et 15 combattants albanais ont été abattus le long de la frontière. L'OTAN a annoncé qu'"un nombre important de nouvelles troupes yougoslaves sont arrivées dans la région" : 4 régiments de police serbe (300 hommes), qui ont commencé à perquisitionner les maisons albanaises, à intimider les habitants et à poser des mines. Selon l'armée yougoslaves, 4 à 5 groupes de clandestins tentent chaque jour de passer de Kosove en Serbie. La tension dans la région a commencé en novembre 1999, avec l'arrivée à Dobrosin d'un groupe d'une dizaine de membres de l'UCK, conduits par un certain "Sefket". Le 26 janvier, ce groupe s'est affronté à la police à Dobrosin, et deux de ses membres ont été tués. A chaque affrontement de ce genre, une partie de la population civile (les femmes et les enfants, essentiellement) s'enfuit en Kosove, le temps que les choses se calment. Selon le HCR, 43 familles de Dobrosin ont fui en Kosove après l'affrontement de Dobrosin. Quatre groupes de l'UCPMB, sans commandement unique, opéreraient dans la région.

(IWPR 7.3) La pression de la police serbe pousse des milliers d'Albanais du sud de la Serbie (6000 selon le HCR) à chercher refuge en Kosove. Après la dissolution de l'UCK s'est créée une "Armée de libération de Presevo, Bujanovac et Medvedja" (OVPMB) qui harcèle la police serbe, laquelle ne se prive pas de riposter. Après un échange de coups de feu entre les deux adversaires, environ 200 personnes ont fui le village de Dobrosin vers la Kosove. Le village de Konculj a été pratiquement abandonné après que 3000 Serbes chassés de Kosove s'y soient présentés décidés à se venger. Le HCR fait état de déclaration des Albanais ayant fui la région, faisant état "de harcèlements, de coups, de confiscation de logements et de maisons, de mobilisation forcée, de menaces de viols et de demandes d'argent". La police serbe fairait ainsi payer de 15 à 20'000 DM aux familles pour qu'elles puissent passer la frontière en toute sécurité. Pour sa part, l'armée yougoslave accuse les services secrets américains d'avoir créé, de financer et d'armer l'OVPMB. Le 3 mars, des dizaines de chars et de véhicules de transport de troupes yougoslaves ont été acheminés dans la région.

(IWPR 10.3) Dans la poudrière de Mitrovica, les soldats français de la KFOR repoussent les accusations de parti pris dont ils font l'objet de la part des Albanais. Le 7 mars, lors de la dernière éruption de violence intercommunautaire, sur 40 personnes blessées au cours des affrontements entre Albanais et Serbes au nord de la ville, 16 étaient des soldats français. Pourtant, les Français sont accusés de favoritisme "pro-serbe", ce dont les Serbes eux-mêmes semblent persuadés, qui scandaient avec déléctation le mot "France" lorsque les soldats français ont remplacé les soldats américains, chassés à coups de pierres par les Serbes du nord de Mitrovica. L'accusation de "serbophilie" a également été portée contre les Français par la police des Nations Unies et des officiers des autres contingents, qui leur reprochent de ne pas s'opposer avec assez de force aux Serbes du nord de Mitrovica à qui ils ont permis de former des groupes d'autodéfense. Le fait est que les Français ont la charge des quartiers les plus difficiles de la ville la plus difficile de Kosove, où coexistent deux communautés fortes chacune de plusieurs dizaines de milliers de personnes, alors que par exemple les Britanniques contrôlent à Prishtine un secteur pratiquement vidé de sa population serbe.

(AI 13.3) Amnesty Internationnal accuse la force de paix au Kosovo (KFOR) et l'ONU de "ne pas respecter les droits de l'Homme dans le cadre de leur action". Dans un communiqué de presse, l'organisation reproche à la KFOR et à la police de l'ONU d'avoir bafoué les droits de 49 Albanais arrêtés à la mi-février après des violences à Mitrovica entre des soldats et des "snipers" albanais. Selon AI, les Albanais arrêtés n'ont pas été "informés immédiatement des raisons de leur arrestation" ni de leurs droits, n'ont pas vu d'avocats et ont été "détenus dans des conditions inhumaines, dans un gymnase sans chauffage" et boueux, sans avoir eu le droit de se laver pendant quatre jours, de prendre de l'exercice ou de marcher en plein air.

(AFP, AP 13.3) Le rapporteur spécial de l'ONU pour les droits de l'Homme dans l'ex-Yougoslavie, Jiri Dienstbier, a mis en garde contre une nouvelle guerre dans les Balkans : "Je pense que les incidents dans la région de Presevo, Bujanovac et Medvedja sont conçus au Kosovo et que des hommes politiques albanais au Kosovo, en Macédoine et en Albanie rêvent d'une Grande Albanie", a déclaré Jiri Dienstbier. La tension est en effet de plus en plus vive dans le sud de la Serbie, et les accrochanges se multiplient entre policiers serbes et Albanais armés. Fin 1999, des policiers serbes ont été attaqués par une sorte d'UCK-bis, baptisée "Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac", qui entend soustraire cette région majoritairement peuplée d'Albanais à la tutelle de Belgrade. La police serbe a répondu à ces attaques en envoyant des renforts dans la région. A Presevo, où les Serbes ne forment que 5 % de la population, une série d'attentats à la bombe et de fusillafe ont fait plusieurs morts et conduit 2000 personnes à prendre la fuite. Fin janvier, à Dobrosin, la police serbe a abattu deux Albanais, et a été ensuite prise plusieurs fois sous le feu des indépendantistes qui semblent contrôler le village.

(Femmes en Noir, Belgrade, 13.3) Les "Femmes en Noir" de Belgrade expriment, dans un communiqué, leur crainte d'une "nouvelle guerre imminente dans les Balkans", et constatent qu'"on a commencé à mobiliser au sud-est de la Serbie", à la frontière kosovare, autour de Nis. Des notifications d'incorporation ont été adressées aux hommes, sans même que ceux-ci aient eu à en accuser réception. La procédure habituelle de mobilisation est la suivante : notification postale, puis notification par la police militaire, puis enrôlement par la police. La mobilisation aurait commencé à Leskovac et dans la région de Jablanicka, où 4000 hommes avaient été recrutés en 1999 pour être envoyés en Kosove. Des notifications d'incorporation ont également été adressées dans la région de Subotica. Il semble que la plupart des notifications concernent la zone de la Troisième armée yougoslave, comme en 1999. En février, quelques déserteurs ont été arrêtés, malgré une loi monténégrine d'amnistie, mais la mobilisation ne touche pas le Monténégro -où elle serait probablement massivement contestée. Officiellement, les mobilisations ne sont que des "entraînements et activités militaires régulières", des "appels ordinaires qu'on fait en temps de paix" -comme en Suisse, en somme, et le commandant de la troisième armée, le général Lazarevic, a menacé de prendre "des dispositions jurudiques contre tous ceux qui font circuler des mensonges destinés à inquiéter la population", en particulier les journalistes et les publications. En attendant, le président de la Ligue social-démocrate, Nenad Canak,m a appelé les jeunes mobilisés à ne pas se présenter à l'armée, et en mars, 60 militants de la Ligue ont été arrêtés à Novi Sad lors d'une journée de protestation.

(AFP 16.3) De violents heurts ont opposé le 15 mars à Kosovska Mitrovica des soldats français de la KFOR à des centaines de manifestants serbes, faisant une dizaine de blessés. L'OTAN et la Russie ont appelé la communauté internationale à envoyer rapidement des policiers supplémentaires en Kosove, dans une déclaration commune publiée à l'issue d'un Conseil permanent conjoint. Le Conseil permanent de l'OTAN (ambassadeurs des pays membres) a entériné l'envoi de deux bataillons (l'un français, l'autre italien), soit environ 110 hommes, pour renforcer la KFOR à Kosovska Mitrovica. Le président Slobodan Milosevic a accusé l'ONU de tolérer le terrorisme en Kosove, et appelé à la fin de la MINUK "le plus vite possible".

(AFP 16.3) 300 soldats américains de la KFOR ont mené le 15 mars une opération contre cinq villages albanais de l'est de la Kosove, à la frontière serbe, pour s'emparer de caches d'armes appartenant à des "extrémistes" albanais. 22 caisses de munitions, 7 fusils, 28 grenades, des mines, des uniformes et des documents ont été saisis lors de l'opération, qui n'a donné lieu à aucun affrontement.

(AFP 16.3) Dans la région serbe frontalière de la Kosove, et peuplée en majorité d'Albanais, où une série de meurtres et d'explosions inexpliquées se sont produits dans les dernières semaines, l'inquiétude monte. Le 15 mars, un commerçant de 36 ans a été enterré à Veliki Trnovac (60 % d'Albanais), après avoir été abattu par des inconnus. Le maire du village a attribué le meurtre à "une organisation serbe" Il était le dixième Albanais tué dans la région en quatre mois. Un policier serbe a également été abattu, et une dizaine d'attentats à la grenade ou au plastic ont été commis, sans faire de victimes. Des renforts policiers serbes ont été installés dans la région, où des policiers serbes chassés de Kosove par la KFOR étaient déjà arrivés au début de l'année, apportant, selon un responsable local du Parti d'action démocratique (principale formation albanaise de la région) une "psychose de guerre", alors que la police serbe de la région se comportait avant eux de manière correcte et que "les relations entre habitants serbes et albanais (...) n'avaient jamais été problématiques, même pendant la guerre au Kosovo". Aujourd'hui, "dès que la nuit tombe, on ne sort plus du village (et) même dans le village, les rues sont vides le soir", témoignent des habitants.

(IWPR 17.3) L'ancien leader des étudiants albanais de Kosove, en 1997-1998, Albin Kurti, devenu ensuite porte-parole de l'UCK après que la stratégie de confrontation pacifique du mouvement étudiant ait échoué face à l'intransigeance du régime Milosevic, a été condamné à 15 ans de prison par un tribunal serbe pour "activités terroristes", c'est-à-dire pour son travail politique avec l'UCK et son rôle dans les manifestations étudiantes de 1997-1998, le tribunal ne distinguant pas l'un de l'autre. Albin Kurti est l'un des 1200 Albanais de Kosove accusés de "terrorisme" encore détenus dans les prisons serbes, auxquels s'ajoutent 1500 personnes disparues pendant la guerre de 1999.

(Reuters 27.3) Un officier de gendarmerie français, le lieutenant-colonel Mechain, a été déféré le 27 mars à la justice en vue de son inculpation pour diffusion à la presse de documents militaires secrets concernant le Kosovo. Le Parquet ne demandait qu'un simple contrôle judiciaire, mais l'officier a été placé en détention provisoire. Il avait servi jusqu'à mi-février au sein de la KFOR mais avait été rappelé à Paris après avoir divulgué des documents dans lesquels les chefs du contingent français de la KFOR accusaient Bernard Kouchner d'être pro-albanais et anti-serbe. La "divulgation de documents couverts par un secret" est punissable d'un maximum de sept ans de prison.

(AFP 29.3) "L'administration réelle au Kosovo est celle dirigée par les gens de l'UCK" et non l'administrazion civile de l'ONU (MINUK), a déclaré le 29 mars le rapporteur spécial de l'ONU pour l'ex-Yougoslavie, Jiri Dienstbier, qui a affirmé à Genève, devant la Commission des droits de l'homme de l'ONU, que "la seule solution poour faire face à la détérioration de la situation (...) et que la KFOR et la MINUK s'engagent pleinement dans la mise en oeuvre de la résolution 1244 du Conseil de Sécurité". Pour Jiri Dienstbier, l'affirmation selon laquelle l'UCK a été "dissoute" est un "non-sens total", puisque ses hommes sont aux commandes dans les villages.

(IWPR 4.4) Selon un rapport interne rendant compte des résultats d'une enquête auprès d'officiers serbes, enquête effectuée en janvier et février 2000 par l'Unité de Renseignements de l'armée fédérale yougoslave, des unités de l'armée fédérale seraient responsable de la mort d'au moins 800 enfants albanais de moins de 5 ans un commandant a déclaré avoir vu un soldat décapiter un enfant de trois ans; un autre a raconté le pilonnage par des chars de villages albanais, puis le massacre des survivants par les paramilitaires. Un officier a vu un réserviste massacrer 30 femmes et enfants albanais à la mitrailleuse. Un officier de reconnaissance raconte que des enfants ont été assassinés par des réservistes parce que leurs parents ne pouvaient payer une rançon de 20'000 DM pour les sauver. Le commandant d'une unité de char déclare que les opérations militaires en Kosove ont essentiellement été dirigées contre des civils, que lui même n'a "jamais vu un soldat ennemi" et que son unité "n'a jamais tiré sur des cibles militaires". Les anciens combattants ont déclaré être horrifiés à l'idée d'organiser une campagne militaire contre le Monténégro, et être encore traumatisés par ce qu'ils ont vu, voire fait, eu Kosovo.

(Reporter 5.4) Selon le militant serbe des droits de l'Homme Sefko Alomerovic, responsable du Comité Helsinki de la région de Novi Pazar, l'UCK disposerait de camps de prisonniers dans lesquels elle détiendrait des Serbes, dans six endroits de Kosove. Il s'agirait de camps mobiles où seraient détenus, dans chaque camp, une cinquantaint d'hommes, et qui pourraient être déplacés. Ces camps seraient contrôlés par le chef de la police secrète de l'UCK, Aljod Malja. Selon la Croix Rouge internationale, 4434 personnes ont disparu en Kosove entre le 1er janvier 1998 et le 1er février 1999, dont 346 ont probablement été enlevées par l'UCK (ou des groupes armés albanais autonomes). L'association (serbe) des familles de disparus en Kosove évalue pour sa part à 1200 le nombre des personnes (Serbes ou Roms) enlevées par des Albanais en Kosove depuis 1998, et le président de l'association, Ranko Djinovic, affirme lui aussi que les hommes enlevés sont gardés dans des camps mobiles dans les régions de Klina, Pec et Dkakovica. Une agence de détectives privés de Kargujevac, "Ozna", affirme que des camps de personnes kidnappées se trouvent au nord de l'Albanie, dans la région frontalière contrôlée par l'UCK, ainsi que dans la Drenice. Le directeur de l'agence fait état de rançons (de 10'000 à 15'000 DM) exigées par les responsables de ces camps pour la libération des prisonniers. L'existence de camps albanais de détention de Serbes n'est cependant pas confirmée par la KFOR et la MUNIK en Kosove.

(Reporter 12.4) Selon les informations diffusées par l'Association des familles des personnes kidnappées au Kosovo et Metohija, 1200 civils seraient portés disparus sur le territoire actuellement contrôlé par la KFOR. 20 % des "disparus" auraient été "kidnappés" avant l'intervention de l'OTAN, 5 % pendant et 25 % après. "Reporter" a publié le 12 avril des témoignages de parents ou de témoins des enlèvements d'un homme de Kosovska Vitina enlevé entre le 18 et le 21 juillet 1999 après son transfert à l'hôpital de la base américaine "Bondsteel"; d'un homme "kidnappé" le 15 juillet 1999 à Decani, d'un homme enlevé le 16 juin 1999 à Orahovac; d'un homme enlevé le 2 juillet 1999 à Llubizda, par quatre hommes de l'UCK.

(AP 9.4) Les 40 derniers militaires de l'Eurocorps à partir pour la Kosove décolleront le 9 avril de Strasbourg pour Prishtine. Ils rejoindront leurs 310 collègues allemands, belges, espagnols et français déjà engagés au sein de la KFOR. Le général espagnol Juan Ortuno, commandant de l'Eurocorps, prendre le commandement de la KFOR. Le général français Jean-Philippe Wirth sera commandant adjoint responsable des opérations civiles, le général allemand Harald Qiel chef d'état-major de la KFOR. Le 28 janvier, le Conseil de l'OTAN a donné pour mission à l'Eurocorps de former le noyau du QG de la KFOR.

(AFP 14.4) Une cinquantaine de personnes se sont réunies le 14 avril à Fshej (ouest) en hommage aux victimes d'une erreur meurtrière de l'OTAN lors des bombardements de 1999 : un convoi de réfugiés albanais conduits par les forces serbes à la frontière a été bombardé par l'aviation alliée. 70 personnes ont été tuées dans cette "bavure", que l'OTAN a expliqué en affirmant que les aviateurs avaient pris le convoi de réfugiés pour un convoi militaire serbe. Les rescapés reprochent encore aux responsbles de l'OTAN de ne s'être jamais excusés auprès des familles des victimes, et à l'Alliance de ne pas les avoir dédommagés.

(AFP 18.4) Le général espagnol Juan Ortuno, commandant de l'Eurocorps, a officiellement pris le commandement le 18 avril de la KFOR, marquant ainsi les premiers pas du corps européen à la tête d'une force de l'OTAN. Le général Ortuno succède au général allemand Klaus Reinhardt.

(AP 18.4) Le procès de 145 Albanais de Kosove, l'un des plus grands procès de masse organisé en Yougoslavie, s'est ouvert le 18 avril à Nis, avec la comparution des accusés -qui le sont de "terrorisme". Les prévenus ont été arrêtés à Djakovica, en Kosove, lors de la campagne aérienne de l'OTAN. Ils sont accusés d'avoir perpétré des actions "terroristes" contre les troupes serbes stationnées en Kosove, actions qui auraient fait trois morts et au moins sept blessés parmi les policiers serbes. S'ils sont reconnus coupables, les accusés risquent jusqu'à 15 ans de prison.

(AP 18.4) Les radio-amateurs ont acquis une importance cruciale pour les Serbes de Kosove, où les lignes téléphoniques sont rares. Ce qui avant la guierre était un loisirs est devenu une nécessité pour les Serbes vivant dans des enclaves disséminées et protégées par la KFOR. Le seul lien entre ces enclaves est souvent fourni par les radio-amateurs. Les personnes qui souhaitent prendre des nouvelles de proches après des violences n'ont souvent d'autre choix que de s'adresser aux radio-amateurs, qui font également circuler les informations vers l'extérieur sur le sort des Serbes de Kosove. Les monastères orthodoxes de Kosove ont organisé un véritable réseau de radio au moment où le conflit armé a réellement commencé entre les Albanais et le pouvoir de Belgrade, en 1997.

(AP 21.4) Deux Albanais ont été tués et deux policiers serbes blessés le 21 avril lors de violents affrontements survenus dans le sud de la Serbie, près de la frontière avec la Kosove, à Djordjevac, où une patrouille de police a été attaquée et a tué deux Albanais, et à Konculj, où deux policiers serbes escortant une ambulance ont été blessés. Le 20 avril, cinq obus de mortier avaient déjà été tirée contre un barrage de police à Konculj.

(Reuters, AP 23.4) Neuf explosions ont ébranlé le 22 avril l'enclave serbe de Gorazdevac (ouest), gardée par des soldats italiens de la KFOR. On ne signale aucune victime. Trois cratères ont été retrouvés près du Gorazdevac, le seul village serbe restant dans l'ouest de la Kosove, et six autres près d'un quartier tzigane. Selon un porte-parole de l'OTAN, il s'est agi de tirs de mortiers depuis le village albanais voisin de Grabovac. De source yougoslave, on annonce également un incendie criminel visant des Serbes à Bostane (est), la quatrième en quelques semaines, et le découverte à Gracanica du corps d'un Serbe porté disparu depuis 21 avril.

(AFP 26.4) Le procès de trois Serbes de Kosove accusés d'avoir tué un Albanais en juillet 1999 s'est ouvert le 25 avril à Gnjilane (est), a annoncé la KFOR. Amnesty International a émis des doutes sur la manière dont le procès a été pré.paré et va être conduit, soulignant que l'ensemble du tribunal est composé d'Albanais.

(Corr 26.4) Près de 10'000 Albanais ont manifesté silencieusement le 26 avril à Prishtine pour réclamer la libération des prisonniers albanais de Kosove détenus en Serbie. Quelque 2000 prisonnioers albanais ont été transférés de Kosove vers la Serbie en juin 1999, avant l'arrivée de l'OTAN en Kosove. L'OTAN n'a jamais demandé leur libération.

(AFP 28.4, 29.4, 30.4) Des violences ont éclaté le 28 avril entre Serbe et Albanais à Mitrovica, alors qu'une délégation du Conseil de Sécurité de l'ONU visitait la ville divisée. Deux autobus de Serbes revenant d'un office religieux ont été lapidés par des Albanais, deux Albanais ont été molestés par des Serbes, une maison albanaise a été incendiée par des Serbes, des grenades ont été tirées sur une autre. Quatre Serbes ont été légèrement blessés. Le 29, de nouveaux incidents ont éclaté, lorsque des Serbes ont bloqué des camions transportant des Albanais escortés par la KFOR. Le 30 avril, une cinquantaine de Serbes ont célébré la Pâque orthodoxe sous protection de la KFOR, dans une église située dans la partie albanaise de la ville. Une vingtaine de blindés et environ 150 soldats français et italiens de la KFOR les protégeaient. Il n'y a pas eu d'incidents.

(IWPR 2.5) Quelque 20'000 Serbes de Kosove réfugiés en Serbie pourraient être rapatriée en Kosove, selon un plan préparé par les responsables serbes de Kosove (le Conseil national serbe SNV). Le plan envisage le retour des réfugiés à Istok et Klina, villages originellement à majorité serbe, entre Mitrovica et Zubin Potok, dans une région où les Serbes formaient une importante minorité dans 41 villages, une majorité dans quelques autres, et possédaient 60 % du territoire. Depuis juin 1999, 270'000 Serbes ont quitté la Kosove, presque tous pour la Serbie, où leur situation est déplorable. Nombreux sont parmi eux ceux qui souhaitent revenir au Kosovo. Le retour proposé par le SNV se ferait en deux temps : d'abord dans les villages à majorité serbe avant la guerre, puis dans les villages où les Serbes étaient minoritaires, mais assez nombreux pour n'y être pas totalement isolés au sein de la population albanaise. L'incertitude du plan réside dans la capacité de la KFOR à protéger les réfugiés rentrant chez eux. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) est en tous cas sceptique sur la "faisabilité" du plan, compte tenu de l'incertitude sécuritaire, mais aussi de la précarité des conditions de vie sur place. Le président du SNV à Mitrovica, Vuko Antonjevic, a criotiqué les organisations humanitaires qui ont aidé les serbe de Kosove à se construire des maisons en Serbie : "Nous voulons que les Serbes reviennent. Si on leur construit des maisons en Serbie, ils y resteront. Ivanovic a demandé aux responsables albanais de Kosove de donner leur accord au plan de rapatriement. Le Parti de la prospérité démocratique de Hashim Thaçi ne s'est pas opposé au plan, mais a posé comme condition préalable la libération des prisonniers albanais détenus en Serbie.

(AP 3.5) L'administrateur de l'ONU pour la Kosove, Bernard Kouchner, des responsables de l'OTAN et des Serbes modérés ont créé le 2 mai un comité destiné à permettre le retour en Kosove des Serbes ayant fui la province par peur d'y subir des violences de la part des Albanais. Quelque 100'000 Serbes ont fui la Kosove depuis le départ des forces serbo-.yougoslaves et l'arrivée de celles de l'OTAN (et de l'UCK) en juin 1999.

(AP 10.5) Plusieurs centaines de Serbes, pour la plupart des femmes, ont manifesté le 10 mai à Mitrovica et Belgrade pour demander l'ouverture rapide de procès de leurs proches incarcérés, et des informations sur leurs proches "disparus". S'adressant aux manifestants, qu'il a appelé au calme et à la confiance, le général français de Saqui de Sannes s'est déclaré conscient "des problèmes concernant le système judiciaire du Kosovo", fragilisé par le manque de personnel et l'absence de législation- Le 12 avril, 37 prisonniers, dont cinq Tziganes, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement "inéquitable" que leur inflige l'OTAN, qu'ils accusent de les détenir sans perspective de jugement. Deux des grévistes de la faim ont du être hospitalisés. Le 9 mai, une vingtaine d'épouses de prisonniers ont également entamé une grève de la faim.

(AP 10.5) Cinq Serbes ont été blessés le 9 mai dans une attaque à la grenade et à la mitrailleuse contre un magasin à Cernica.

(IWPR 16.5) 250'000 Albanais de Mitrovica sont contraints de quérir des soins médicaux dans un centre médical improvisé et un hôpital de campagne marocain, faute de pouvoir avoir accès à l'hôpital de la ville, situé dans les quartiers serbes, et auquel les Serbes les empêchent d'accéder. En septembre 1999, le personnel soignant et les patients albanais ont été évacués de l'hôpital. Chaque jour, les membres albanais du personnel étaient attaqués alors qu'ils se rendaient à leur travail, plusieurs ont été blessés. Le 25 septembre, une partie du personnel serbe a attaqué à coups de bâtons et de pierres ses collègues albanais. Depuis lors, les soldats français de la KFOR empêchent les Albanais de se rendre à l'hôpital, faute d'être en mesure d'y garantir leur sécurité. L'hôpital est financé et équipé par Belgrade, qui paye au personnel serbe des salaires plus élevés que ceux qu'offrent la mission de l'ONU, et même plus élevés que ceux du personnel soignant en Serbie même. Les Albanais de Mitrovica vont donc se faire soigner dans un centre médical improvisé, qui traite 50'000 patients par mois et bénéficie de l'aide du gouvernement français et de Médecins sans Frontières, et dans un hôpital de campagne marocain de la KFOR.

(AFP 17.5) Un employé serbe de la Mission des Nations Unies pour le Kosovo (MINUK), interprète, a été assassiné, son corps poignardé retrouvé le 14 mai près de Prishtine. Il avait été enlevé après que le quotidien albanais "Dita" l'ait accusé, ainsi que son père, d'activités paramilitaires, en donnant son adresse et en publiant sa photo. Un responsable de la MINUK a déclaré, sous couvert d'anonymat, que "dans le contexte actuel, désigner un Serbe et dire que c'est un paramilitaire, c'est une ordonnance de mort". L'OSCE a ainsi du évacuer au début de l'année plusieurs de ses employés serbes accusés par la presse albanaise de crimes de guerre, et l'Albanais qui les a reconduits à la frontière a ensuite été traité de traître. Le président de l'Association des journalistes de Kosove, Hacif Muliqi, a dénoncé les pratiques de délation de la presse, mais les a attribué aux défaillances du système judiciaire. La pression grandit en Kosove en faveur d'une réglementation de la presse locale, et le porte-parole de l'OSCE, Roland Bless, a admis que les tentatives d'autorégulation n'avaient pas abouti.

(IWPR 19.5) Les projets de la communauté internationale destinée à assurer le retour de réfugiés serbes en Kosove se heurtent à la méfiance des anciens voisins albanais de ces réfugiés. La Mission des Nations Unies au Kosove (MINUK) a approuvé l'idée d'un retour organisé des Serbes, et un comité commun pour ce retour a été créé début mai 2000 avec la participation du leader des Serbes modérée, l'Evêque Artemije, du chef de la MINUK, Berard Kouchner, du commandant de la KFOR, le général Ortuno.

(Vreme 20.5) 42 prisonniers serbes et roms en Kosove ont entamé une grève de la faim pour obtenir un procès juste et équitable, connaître la date de ce procès et être libérés en attendant. Certains de ces prisonniers sont détenus sans jugement depuis neuf mois, les enquêtes les concernant ne sont toujours pas terminées, la date de leur procès n'est toujours pas fixée. Le 10 avril, ils ont entamé une grève de la faim. Quatre d'entre eux ont été à la mi-mai transférés à l'hôpital de Mitrovica dans un état grave, six autres reçoivent des soins médicaux quotidiens en prison. Le patriarche de l'église orthodoxe serbe leur a demandé de cesser leur grève de la faim, mais les prisonniers ont décidé de ne pas répondre à cet appel. Selon certaines sources, ils auraient également refuser de tenter de s'évader, malgré la possibilité réelle de le faire. La plupart d'entre eux sont accusés de crimes liés à l'épuration éthnique, dont des homicides, mais certains n'ont été arrêtés que pour vol de voiture, et plusieurs ont été victimes de dénonciations anonymes. Depuis le 10 avril, une "marche pour la justice" est organisée à Mitrovica par la communauté serbe, avec les mêmes demandes que celles des grévistes.

(AP 22.5) Un enfant est mort et deux autres ont été blessés le 21 mai entre Urosevac et Strpce, lors de l'explosion d'une bombe trouvée au bord d'une route.

(IWPR 2.6) La nouvelle Force de protection de Kosove (TMK), composée en grande partie d'anciens membres de l'UCK, a effectué en janvier l'une de ses premières opérations : déblayer la neige à Prishtine, sous les moqueries des "extrémistes" issus eux aussi de l'UCK. Le Mouvement pour la libération nationale de Kosove (LKCK), l'un de ceux qui a été à l'origine de l'UCK, considère que la transformation de celle-ci en TMK équivaut à un abandon de ses objectifs, et une unité entière de l'UCK, à Podujevo, s'est dissoute plusôt que de se joindre à la TMK. Les tâches de celle-ci devraient comprendre, en temps de paix, la réparation des services publics, la fourniture de services urgents en cas de désastres naturels et le soutien aux services civils.

(AP 3.6) Un avion espion sans pilote (un drone) de l'OTAN en mission au-dessus de la Kosove a été victime d'une avarie le 3 juin et contraint de se récupérer par parachute en Macédoine, a annoncé l'armée américaine. C'est le deuxième incident de ce genre en deux semaines : un drone britannique avait déjà été contraint de se récupérer par parachute entre la Kosove et la Serbie, où il a été récupéré par les forces yougoslaves.

(AP 8.6) Cinq policiers serbes ont été blessés, dont un grièvement, le 8 juin dans l'explosion d'une mine dans la région serbe frontalière de la Kosove, près du village de Konculj. La responsabilité de l'attentat a été attribuée par les autorités serbes au "surgeon" de l'UCK dans la région, l'"Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac", du nom des trois principales localités albanaises de la région serbe.

(AP 9.6) Le Secrétaire général de l'ONU a dénoncé le 9 juin une "campagne orchestrée" contre les Serbes de Kosove. Un rapport conjoint du Haut Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (HCR) et de l'OSCE, rendu public à Prishtine, signale 180 crimes violents contre les Serbes en Kosove entre février et mai 2000, alors que les Serbes ne représentent plus que 5 % de la population kosovare. Les Albanais, qui représentent 90 % de la population, ont été la cible de 215 crimes violents. "Nous ne pensions pas que les réfugiés et victimes que le HCR avait aidés dans l'exil deviendraient bientôt les oppresseurs" et utiliseraient "les mêmes écoeurantes tactiques qui furent utilisées contre eux", a déclaré à Genève le porte-parole du HCR, Ron Redmond.

(AP 18.6) La KFOR a lancé le 15 juin une vaste opération re recherche d'armes dans la Drenice. Deux bunkers ont été découverts le 15 juin à Klecka, contenant quatre mitrailleuses lourdes, 40 mortiers, 48 lance-grenades, 14'000 détonateurs, 16 missiles, 204 mines et du TNT. Selon le général Shireff, chef des troupes britanniques de la KFOR, les chefs de l'UCK ne pouvaient ignorer la présence de ce stock, constitué dans le bastion de l'UCK. L'ancien chef militaire de l'UCK, Agim Ceku, a nié tout lien entre l'organisation et l'arsenal, et a affirmé "ne pas connaître l'origine de ces armes ni (...) par quelles voies elles ont pu arriver là", et que "l'UCK a rendu toutes les armes qu'elle possédait".

(AP 18.6) Des démineurs britanniques ont fait sauter le 18 juin deux voitures suspectes repérées sur un parking devant le principal hôtel de rishtine. Peu avant, la KFOR avait fait exploser quatre paquets suspects placés dans une voiture.

(AP 25.6) Malgré la persistance des actes de violence contre les Serbes de Kosove, les représentants modérés de la communauté serbe ont décidé le 25 juin de reprendre leur coopération avec la majorité albanaise et l'administration de l'ONU, dans le cadre du gouvernement intérimaire de la province. Quatre délégués serbes ont néanmoins signifié leur opposition à cette décision, mais le père Sava Janjic, pour le camp "modéré", a fait savoir qu'une majorité s'était prononcée pour la perticipation, à condition toutefois que l'ONU déploie des unités antiterroristes dans les secteurs serbes visés par les extrémistes albanais. Sava Janjic a également demandé que la police de Kosove compte davantage de membres serbes. Dans la soirée, un Serbe a été tué et plusieurs autres blessés dans le mitraillage de leur voiture à Kosove Polje.

(Courrier des Balkans juin 2000) La mission des Nations unies au Kosovo (MINUK) a décidé d'interdire pendant une semaine le journal albanais "Dita" pour avoir propagé un "discours de haine" antiserbe. "Dita" avait notamment, le 27 avril nommément accusé un employé local serbe de la MINUK d'avoir participé à des exactions contre les albanais. L'employé avait été retrouvé assassiné quelques semaines plus tard. Le rédacteur en chef adjoint du grand quotidien albanais de Prishtine "Koha Dittore", Baton Haxhiu, constate cependant qu'on interdit "Dita" qui tire à 500 exemplaires, mais pas "Bota Sot", qui ttire é 16'000 exemplaires en tenant le même discours haineux. Baton Haxhiu constate également que lorsque le rédacteur en chef de "Koha Ditore" avait dénoncé dans les colonnes de son journal le "fascisme albanais", les ventes de celui-ci étaient passées de 25'000 exemplaires à 7000, alors que celles de "Bota Sot" passaient de 5000 à 16'000 -en d'autres termes : la haine éthnique fait vendre, pas l'appel à la tolérance.

(AP 28.6) la Communauté serbe a commémoré le 28 juin en Kosove sa première défaite militaire, celle de 1389, face aux Turcs, lors d'une cérémonie chargée de symboles, mais seules une centaines de personnes ont célébré la bataille de Kosovo Polje, en présence du patriarche Pavle, chef de l'église orthodoxe serbe, et sous haute protection. Le patriarche a appelé les personnes présentes à prier pour "ceux qui ont versé leur sang pour la croix" et a dénoncé les "dirigeants qui sèment la pagaille, laissant le peuple souffrir de leurs erreurs", allusion probable à Slobodan Milosevic (entre autres).

(AFP 29.6) Des Albanais de la Drenice ont manifesté trois jours de suite contre la KFOR, qu'ils avaient triomphalement accueillie à son arrivée en 1999. Ils réclamaient la restitution par la KFOR d'un stock d'armes et de munitions (70 tonnes) qu'elle a saisi le 16 juin à Klecka, dans la région, la libération du propriétaire du terrain abritant ce stock, le départ de Kosove du contingent norvégien de la KFOR et la fin des patrouilles de celle-ci dans leur secteur. Les manifestants ont bloqué la route Pec-Prishtine. La KFOR et l'administration de l'ONU ont repoussé les revendications des manifestants. Le porte-parole du contingent norvégien a cependant présenté ses excuses pour la saisie d'un drapeau albanais, que des soldats norvégiens auraient piétiné.

(AP 2.7) Un Serbe a été tué le 1er juillet près de Gornji Livoc, dans la région de Gnjilane, par des agresseurs non identifiés. De source serbe, on accuse un groupe d'Albanais d'avoir attaqué un groupe de paysans serbes. Selon la KFOR, il s'agirait d'une "histoire de bétail".

(AP 5.7) Un convoi de cars et de voitures de Serbes se dirigeant de Serbie vers Strpce a été lapidé par des Albanais le 5 juillet à Pozaranje. Deux personnes ont été blessées. Le convoi n'était pas protégé par la KFOR, à la suite d'émeutes à Strpce en juin, provoquées par des Serbes en colère contre la KFOR et la MINUK.

(AP 5.7) Trois Albanais ont été condamnés le 5 juillet par la justice serbe à Nis à des peines de prison d'un an et demi pour l'un, quinze ans pour les autres, pour leur appartenance à l'UCK. Les deux condamnés à quinze ans ont été reconnus coupables d'avoir participé à des attaques contre la police serbe et l'armée yougoslave.

(AP 16.7) Des soldats belges de la KFOR ont évacué le 15 juillet des employés chargés d'enregistrer les inscriptions sur les listes électorales pour les prochaines élections municipales d'octobre, à Leposavic, après avoir appris que plusieurs dizaines de Serbes hostiles à la tenue des élections entendaient perturber ces opérations d'enregistrement, notamment celles des Serbes disposés à participer au scrutin. La situation semblait tendue le 16 juillet au sein de la communauté serbe de Leposavic. Pour l'administration onusienne de la Kosove, une participation importante de toutes les composantes de la population kosovare, Serbes compris, est nécessaire à la légitimité du scrutin d'octobre.

(IWPR 18.7) Fin juin, le tribunal municipal de Nis a ordonné à l'armée de verser un million de dinars d'indemnités (environ 40'000 DM) à la famille d'Aleksandar Vukovic, enrôlé et tué en Kosove en 1999. La famille en réclamait cinq fois plus, mais on s'attendait plutôt à ce qu'elle soit totalement déboutée de sa demande. Le père du soldat tué a déclaré que l'argent ne l'intéressait pas, mais qu'il cherchait seulement à prouver que "c'est l'armée, ses généraux et Slobodan Milosevic" qui étaient responsables de la mort de son fils. L'armée a ensuite invité le grand-père du soldat à recevoir, pour son petit-fils, une décoration accordée à titre posthume pour courage au combat, et la grand-père l'a acceptée, contre la volonté de son fils.

(AP 20.7) L'interpellation d'un Serbe à Mitrovica a provoqué le 20 juillet, pour la quatrième journée consécutive, des manifestations menaçant de dégénérer en émeute. Pendant trois jours, les Serbes de Mitrovica ont manifesté pour obtenir la libération d'un des leurs, Dalibor Vukovic, arrêté le 17 juillet par la police de l'ONU pour avoir incendié des voitures albanaises. Le 20 juillet, un autre Serbe a été arrêté sous le soupçon de vol, par les soldats français de la KFOR, provoquant de nouvelles manifestations. Le Serbe arrêté a finalement été relâché. Quant à Dalibor Vukovic, sa libération a été ordonnée le 20 juillet par un juge albanais. Quelque 2000 Serbes de Mitrovica avaient encore manifesté le jour même pour demander sa libération. Il a expliqué qu'il était ivre le jour des faits.

(AP, AFP 19.8) Dix enfants serbes de moins de quinze ans ont été blessés le 18 août par des jets de grenade sur un terrain de Basketball, à Crkvena Vodica, enclave serbe entourée de village albanophone. Les grenades ont été jetées par les occupants d'un véhicule malgré les tirs de semonce d'un membre de la police internationale. Les troupes de la KFOR arrivée sur place ensuite ont été accueillies à coups de pierre par des Serbes furieux, accusant les Albanais d'être responsables de l'attaque.

(AP 19.8) Une explosion a endommagé le 19 août les locaux de la LDK à Malisevo. Le 18, une autre explosion a fait un blessé dans un ba^timent de l'OSCE, et endommagé les bureaux de plusieurs partis politiques kosovars.

(AP 19.8) Une fusillade a éclaté le 19 août en Serbie, près de la frontière entre la Serbie et la Kosove, entre la police serbe et des combattants albanais. Les habitants des villages de Dabinovci et de Tacevac ont déclaré qu'un poste de la police serbe avait été attaqué à l'aube, par des Albanais venus de Kosove. La police serbe a répliqué.

(AP 27.8) Un enfant serbe a été tué et quatre autres blessés le 27 août par une voiture à Skulanovo, près de Lipljan. Les villageois ont accusé des Albanais d'avoir délibérément renversé les enfants. Le conducteur de la voiture a été arrêté par la KFOR, qui n'a pas précisé de qui il s'agissait. Les villageois serbes en colère s'en sont pris aux véhicules de l'ONU venus sur place après l'événement.

(AP, AFP 3.9) Quinze détenus serbes, pour la plupart accusés de crimes de guerre et de génocide, se sont évadés le 2 septembre de la prison de Kosovska Mitrovica. Deux d'entre eux ont été immédiatement repris dans l'enceinte de la prison par la KFOR, mais l'évasion réussie des treize autres porte à 22 le nombre de détenus qui se sont évadés à Mitrovica en sept mois. Quatre des évadés du 2 septembre sont accusés de crimes d guerre, trois de génocide, quatre de massacres, un de meurtre et le dernier d'incendie et de vol. La plupart d'entre eux étaient en prison depuis plus d'un an, et le procès de seulement trois d'entre eux venait seulement de commencer. Une quarantaine de prisonniers de Mitrovica, pour la plupart serbes, avaient observé une grève de la faim du 10 avril au 21 ma 2000, pour dénoncer la lenteur de la justice. Le 2 septembre au soir, un policier de l'ONU a été attaqué par des prisonniers et ligoté. Les détenus ont pris ses clés et ouvert les cellules, maîtrisé trois autres policiers et deux interprètes, leur ont volé plus de 6000 DM et se sont enfuis. Selon une source de l'ONU, c'est environ un tiers des prisonniers soupçonnés de crimes de guerre en 1998 et 1999 qui se sont évadés le 2 septembre. La porte-parole de l'ONU, Susan Manuel, a déclaré que "le signal que cela donne à la majorité des habitants du Kosovo qui attendent de nous (que la justice soit rendue) dans les cas de crimes de guerre" était "désastreux". La co-ministre de la justice de l'administration onusienne de Kosove, Nina Kelmendi (albanaise) avait menacé de démissionner au début août, après la fuite de trois détenus de Mitrovica. Elle pourrait mettre cette fois cette menace à exécution.

(RSF 11.9) Un journaliste albanais travaillant pour le quotidien Rilindja, Shefki Popova, a été assassiné le 10 septembre à Vucitrn. Reporters sans frontières a dénoncé ce meurtre, qui marque selon RSF "une nette dégradation de la situation pour les journalistes au Kosovo". En mai, une journaliste serbe, Valentina Cukic, avait fait l'objet d'une tentative d'assassinat.

(IWPR 15.9.2000) Un journaliste et un haut fonctionnaire kosovars, tous deux Albanais, ont été assassinés, et un autre journaliste porté disparu, alors que la campagne électorale pour les élections locales kosovares commence. Shefki Popova, journaliste local, a été abattu à Vucitrn, près de Prishtina. Rexhep Luci, directeur du département de la Reconstruction et de l'urbanisme de Prishtine, a été abattu le lendemain devant son dmicile. Tous deux étaient proches de la Ligue démocratique d'Ibrahim Rugova, dont le porte-parole à Prizren a en outre été victime d'un attentat à la bombe. Un journaliste de télévision, Marjan Mellonashi, est en outre porté disparu. Les journaux locaux et les stations de radio de Kosove ont observé une journée de silence pour protester contre l'impuissance de l'administration des Nations Unies à enrayer une vague de violence qui a fait 1100 morts entre juin 1999 et septembre 2000. L'administrateur de l'ONU, Bernard Kouchner, a appelé à l'arrêt des violences.

(AP 8.10) Une fusillade a opposé le 8 octobre la police serbe et des Albanais de Kosove membres de l'"Armée de libération de Presevo" au sud de la Serbie, dans la vallée de Presevo. Elle n'aurait pas fait de blessés.

(AFP 22.10) La mission de l'ONU en Kosove (MINUK) entame la dernière semaine avant les élections municipales kosovares sur la défensive, après une série de rapports critiques sur son action. L'organisation américaine de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et Médecins sans Frontières (MSF) attaquent l'ONU sur trois des principales tâches qui lui ont été confiées : la mise en place d'un gouvernement démocratique, l'application de la loi et la protection des minorités. Pour HRW, "les critères de base pour un scrutin libre et équitable au Kosovo comprennent la protection des minorités, la liberté de mouvement, des médias libres et un environnement exempt de violence politique. Ces conditions ne sont pas réunies". Pour l'OSCE, le système criminel judiciaire mis en place par l'ONU en Kosove ne répond pas aux critères internationaux et "dans certaines circonstances, les autorités du Kosovo ne respectent pas la loi applicable, et notamment les lois internationales des droits de l'Homme". Pour MSF, enfin, la communauté internationale a "failli" dans son devoir de protéger les minorités éthniques (serbe et rom) de Kosove.

(AP 1.11) Le procès de trois soldats yougoslaves accusés du meurtre d'un couple d'Albanais, le 29 mars 1999 à Gornja Susica, en pleine offensive de l'OTAN, a commencé le 1er novembre à Nis. Les trois hommes (un commandant et deux soldats) sont accusés d'avoir tué Ferizi et Rukia Krasniqi parce qu'ils refusaient de quitter leur village. L'homme a été abattu dans le dos, son épouse, handicapés, abattue dans son lit. Les deux soldats avaient avoué, puis se sont rétractés, et l'officier nie avoir ordonné ces meurtres. Ils encourent les uns et l'autre 20 ans de prison.

(ATS 5.11) Quatre Albanais ont été abattus par balles lors de plusieurs incidents en Kosove, et le corps d'un cinquième homme a été découvert.

(ATS, AFP 22.11) Un attentat à la bombe a fait au moins un mort et un blessé léger le 22 novembre à Prishtine. L'explosion s'est produite au domicile du représentant du gouvernement yougoslave, Stanimir Vukicevic, qui est sorti indemne de l'attentat. Son chauffeur a par contre été tué. Le chef de la MINUK, Bernard Kouchner, qui s'est rendu sur placve, a qualifié l'attentat d'"acte barbare", et l'a attribué à des "extrémistes".

(AFP 22.11, ATS, AP 26.11) La région de Bujanovac, au sud de la Serbie et à la frontière avec la Kosove, est depuis le 21 novembre le théâtre d'une violente attaque d'irrédentistes albanais venus de Kosove, contre des positions de la police et de l'armés serbes et yougoslaves. Trois policiers ont été portés disparus et quatre autres blessés dans l'attaque du 21 novembre, menée au mortier, au lance-roquette et à la mitrailleuse lourde par l'"Armée de libération de Presevo, Bujanovac et Medvedja" (UCPMB). Des tirs sont provenus du village albanais de Dobrosin, mais également, selon les autorités serbo-yougoslaves, de Kosove. Le chemin menant à Dobrosin a été miné par l'UCPMB. Selon l'accord technique conclu entre la Yougoslavie et l'OTAN à la fin de la "guerre du Kosovo" de 1999, les forces serbo-yougoslaves n'ont pas le droit d'utiliser des armes d'un calibre supérieur à 12 mm dans une bande de 5 km le long de la frontière, et leurs hommes ne disposent que d'armes légères. La KFOR stationnée en Kosove est supposée stopper le trafic d'armement et le passage de combattants albanais dans la zone de sécurité, mais n'y arrive pas (ou, selon les autorités serbo-yougoslaves, ne le fait pas). Le gouvernement yougoslave a demandé le 22 novembre au Conseil de Sécurité de l'ONU de condamner ces attaques et fasse en sorte que leurs auteurs soient retrouvés et jugés. Le 22 novembre, la KFOR a arrêté une dizaine d'Albanais en uniformes noirs qui tentaient de passer de Kosove dans la région de Dobrosin, et intercepté un camion chargé de lance-grenades, d'obus de mortier, de mines anti-personnel, de mitrailleuses lourdes et de munitions. Un cessez-le-feu a été conclu le 24 novembre entre policiers serbes et irrédentistes albanais après quatre jours de combats, et après que la Yougoslavie ait lancé un ultimatum à la KFOR pour qu'elle mette fin aux attaques albanaises, sans quoi les forces yougoslaves devraient s'en charger elles-mêmes. Le Maire de Bujanovac, Stojanca Arsic, a cependant accusé le 26 novembre la KFOR de n'avoir pas fait cesser les attaques albanaises, et de n'avoir pas réagi aux tirs d'artillerie visant, depuis la Kosove, les postes de la police serbe, et a exigé que la KFOR désarme "réellement" le surgeon local de l'UCK. Le 26 novembre, des mouvements d'hommes et d'armes étaient obbservables des deux côtés de la "ligne de front".

(IWPR 28.11.2000) Quatre policiers serbes ont été tués à la mi-nopvembre dans des affrontements, au sud de la Serbie, avec des éléments de l'"Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac" (UPCMB), surgeon local de l'UCK. Des unités de la police serbe et de l'armée fédérale yougoslave ont été acheminées dans la région de Bujanovac. Les autorités yougoslaves ont lancé un ultimatum aux éléments de l'UCPMB pour qu'ils quittent la région, et ont enjoint les forces de la KFOR en Kosove de faire tout leur possible pour empêcher les rebelles albanais d'opérer à partir de la Kosove. L'UCPMB contrôle des positions situées près de Dobrosin et Lucane, à la frontière kosovare. L'OTAN, l'ONUet l'OSCE ont condamné les activités de l'UCPMB, qualifiée d^"actes terroristes" par le président français Jacques Chirac. Quant au ministre yougoslave de la police, Boza Prelevic, il a assuré que les forces policières serbo-yougoslaves n'allaient pas transformer les affrontements locaux au sud de la Serbie en "un incident international, recherché par les terroristes albanais.

(AP 29.11, ATS 30.11) La police serbe a repris le contrôle le 29 novembre du village albanais de Lucane. Les policiers, accompagnée de deux véhicules blindés et équipés d'armes automatiques, sont entrés dans le village qu'une bonne partie des habitants avaient évacués. Les rebelles albanais de l'UCPMB sont encore retranchés dans les hauteurs, près du village, en pleine zone terrestre de sécurité (GSZ), instaurée par l'accord militaire technique passé en juin 1999 entre Belgrade et l'OTAN, et qui s'étend sur cinq kilomètres de large, en territoire serbe, le long de la limite de la Kosove. Seule la police est autorisée à y patrouiller. L'UCPMB tient encore quelques villages situés dans la GSZ, dont Konculj. La Serbie et la Yougoslavie ont intensifié leur dispositif de sécurité dans la région, et le président yougoslave a averti que "lorsque notre intégrité territoriale est mise en cause, nous devons nous défendre par tous les moyens, mais tout d'abord par des moyens politiques et diplomatiques". Sur le terrain, la Yougoslavie coopère avec la KFOR afin d'empêcher l'UCPMB d'utiliser l'ouest de la Kosove comme base logistique. Belgrade essaie également d'obtenir une modification de l'accord technique, qui lui permettrait d'utiliser des armes plus lourdes qu'actuellement. La KFOR a exprimé son intention d'empêcher une escalade de la violence dans la région, et a saisi au centre de la Kosove un camion contenant des armes destinées à l'UCPMB.

(Reporter 29.11.00) Des forces spéciales serbes et yougoslaves se dirigent vers le village de Lucane, près de Bujanovac, pour en chasser les membres de l'Armée de libération de Preshevo, Medvedja et Buanovac. L'UCPMB occupe notamment le village de Dobrosin, où elle aurait installé son "état-major".

(IWPR 1.12) Plusieurs proches de l'ancien président Milosevic ont été récemment victimes de kidpaiings (contre rançons). Pour l'"Institute for war and pesace reporting" (IWPR) des Londres, "après la défaite de Slobodan Milosevic, les gangs criminels qui étaient à ses ordres ont changé de camp et considèrent le kidnapping des anciens amis riches de l'ex-président comme un nouveau commerce très profitable". Le fils d'une chanteuse populaire, Lepa Brena, et d'une star du tennis devenu homme d'affaire, Slobodan Zivojinovic, a été enlevé (en rendu à ses parents contre 2,5 millions de DM). Le frère d'un homme d'affaires de Belgrade, Momcilo Mandic, a été enlevé et une rançon de 2,5 millions de DM a été demandée. Le beau-frère d'un homme d'affaire, Vladan Kovacevic, a été assassiné après un enlèvement suivi d'une demande de rançon de 5 millions de DM. Les trois familles visées faisaient partie de la nomenklatura financière du régime serbe.

(AFP 6.12) L'AFP a rencontré à Car, près de la frontière entre la Serbie et la Kosove, un combattant néarlandais de l'"Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac" (UCPMB), "le seul étranger" au sein de ce surgeon de l'UCK selon l'un des commandants de l'UCPMB, "Plaku". Le Néarlandais de 39 ans porte le surnom de "Qlirim" (le Libérateur). Il raconte être arrivé fin juin en Serbie, mais avoir combattu depuis 1991 les Serbes en Croatie, en Bosnie et en Kosove (dans les rangs de l'UCK). Il affirme avoir été membre des Casque bleus au Liban, puis de l'OLP. Il revendique avoir tué 72 Serbes, essentiellement des paramilitaires : "Je ne suis pas un mercenaire, je ne me bats pas pour l'argent, je me bats au nom de Dieu", déclare "Qlirim".

(AP 6.12) Des combattants albanais ont ouvert le feu le 4 décembre sur des positions serbes et yougoslaves à Grabe, et le 5 décembre près de Lucane.

(ATS 13.12, AFP, AP 17.12) Environ 3000 Serbes ont bloqué le 13 décembre la principèale route du sud-est de l'Europe à Bujanovac (sud de la Serbie), réclamant l'expulsion des séparatistes albanais de l'"armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac". Les gouvernements serbe et yougoslave, ensemble, ont exigé le 16 décembre de l'ONU le retrait des combattants albanais de la zone qu'ils contrôlent le long de la frontière kosovare, et ont menacé de les en déloger par la force si l'ONU ne réglait pas le problème "dans les plus brefs délais". Le Conseil de Sécurité de l'ONU doit débattre de la question le 19 décembre. "Notre but est de nous débarrasser des terroristes et d'assurer le retour à une vie normale des Serbes et des Albanais dans la zone aujourd'hui contrôlée par la guerilla", a déclaré le président Kostunica. Selon le commandant de la 3ème armée yougoslave, le général Lazarevic, l'UCPMB "procède à des regroupements d'hommes et d'armements dans la perspective d'une offensive autour du 27 décembre, qui impliquerait des milliers de combattants". Des sources yougoslaves mais également albanaises font état de multiples infiltrations de combattants albanais, qui contrôlent la route de Bujanovac à Konculj, et isolent de ce fait 15'000 Serbes du reste de la Serbie. Des inconnus ont ouvert le feu le 17 décembre sur une patrouille russo-américaine de la KFOR, près de Gornje Karcevo (sud de Prishtine), qui tentait de boucler la frontière entre la Kosove et la Serbie. Les soldats russes et américains ont répondu aux tirs.

(AP, AFP 17.12) Un Serbe a été tué par balle (par ricochet, selon le lieutenant colonel Koumans, de la KFOPR) un deuxième est mort d'une crise cardiaque et un troisième a été blessé le 16 décembre à Leposavic lors d'une manifestation contre l'OTAN, réprimés par les soldats belges de la KFOR, qui assurent pourtant avoir "tiré en l'air" pour disperser la manifestation, qui avait éclaté après l'arrestation par la police onusienne (mais par des policiers serbes) d'un automobiliste serbe, "connu par la police comme un criminel" selon la KFOR, accusé d'excès de vitesse et de possession illégale de matériel de communication. Un millier de manifestants avaient encerclé le poste de la police de l'ONU, près d'une caserne abritant un contingent belge de la KFOR. Les manifestants ont mis le feu au poste de police, détruit trois véhicules et brièvement pris en otage sept soldats belges bloqués dans leurs véhicules. Une quarantaine de policiers de l'ONU ont été évacués de la ville, majoritairement serbe. Le 17 décembre, environ 500 Serbes ont manifesté pacifiquement pour protester contre les morts de la veille et réclamer le départ de la police de l'ONU des policiers serbes. Selon un gendarme français, des policiers serbes du service de police du Kosovo ont effectivement été évacués, et le ministre belge de la Défense a annoncé que des troupes françaises allaient se rendre en renfort à Leposavic. L'opposition démocratique de Serbie (la coalition du président Kostunica) a accusé les soldats belges de la KFOR d'"irresponsabilité"

(AFP 20.12, ATS 21.12) Le chef de la KFOR, le général italien Cabigiosu, et le vice-Premier ministre serbe Nebojsa Covic se sont entretenus le 20 décembre à Bujanovac des moyens visant à mettre fin aux actions armées des irrédentistes albanais dans la région frontalière du Kosovo. C'était la première rencontre entre un responsable de la KFOR et un responsable gouvernemental serbe depuis l'arrivée de la KFOR au Kosovo. Le général Cabigiosu a qualifié la rencontre de "constructive" et "encourageante", et a estimé "possible de trouver une solution pacifique" au problème de la guerilla albanaise. Nebojsa Covic a lui aussi estimé que l'entretien constituait un "grand pas en avant" pour la normalisation de la situation. Le 19 décembre, le Conseil de Sécurité de l'ONU a exigé, à l'unanimité, la dissolution et le retrait des groupes armés albanais, comme le demandait le gouvernement yougoslave. Dans la nuit du 19 au 20 décembre, 13 rebelles albanais se dirigeant vers la zone frontalière ont été arrêtés à Draghibac Mala par des soldats britanniques de la KFOR, qui aontsaisi dans leur convoi des lance-roquettes, des roquettes, des grenades à main, des mines anti-char, des fusils-mitrailleurs, des fusils d'assaut, des munitions et des uniformes.

(AP 20.12, ATS 21.12) Un poste de la police de l'ONU a été attaqué dans la nuit du 20 au 21 décembre au nord du Kosovo, par des hommes armés de grenades et de fusils automatiques. L'attaque n'a fait aucun blessé du côté de l'ONU. L'agence yougoslave Beta a quant à elle annoncé la destruction le 19 décembre d'un poste de police de l'ONU à Zubin Potok, un village à majorité serbe

(AP 24.12) La police serbe a repris aux irrédentistes albanais le contrôle d'un sommet à la frontière kosovare, dans la zone de Presevo-Bujanovac- Medvedja. L'opération se serait faite sans un coup de feu, au sommet du mont Saint-Illia. Selon le général de police Stepanovic, l'UCPMB n'aurait opposé qu'une faible résistance aux unités spéciales de la police serbe,

(ATS, AP 29.12) Le Parlement yougoslave a adopté le 28 décembre une déclaration par laquelle il demande à l'ONU d'imposer le retrait des irrédentistes albanais de la zone de sécurité du sud de la Serbie, faute de quoi la Yougoslavie s'en chargerait elle-même. Le vice-Premier ministre serbe Nebojsa Covic et un Conseiller de l'OTAN ont rencontré le 28 décembre à Trnovac des responsables albanais de la région pour tenter de mettre fin aux activités armées de l'UCPMB. Le même jour, un policier serbe a été abattu et des obus de mortier ont été tiré depuis Djurdjevac.

2001

(AP 10.1) L'administrateur de l'ONU pour le Kosovo, Bernard Kouchner, s'est voulu rassurant le 10 janvier au sujet d'un possible "syndrôme des Balkans", dû à la présence d'uranium appauvri dans les obus américains utilisés (notamment contre la Yougoslavie en 1999). "Il ne faut pas s'affoler", a demandé Bernard Kouchner à la télévision, assurant qu'il n'y avait pas de leucémies "en nombre supplémentaire" en Kosove, mais précisant néanmoins que les enquêtes devaient se poursuivre, faites par des organisations non-gouvernementales et par l'OMS.

(AFP 14.1) Le successeur de Bernard Kouchner à la tête de l'administration de l'ONU en Kosove, Hans Haekkerup, perçu par les observateurs comme moins "pro-albanais" que Kouchner, prendra ses fonctions le 15 janvier à Prishtine, avec comme principal défi celui de la violence, en particulier celle dont sont victimes les minorités éthniques restées en Kosove, notamment les Serbes et les Roms. Le 11 janvier, Hans Haekkerup a annoncé qu'il était pour lui "essentiel de rétablir la sécurité, de poursuivre les agresseurs et de les condamner", mais a reconnu que "le chemin de la réconciliation est encore bien long" Il devra également s'attaquer au crime organisé, aux réseaux de prostitution et de trafics d'armes et de drogue et à une révision du système judiciaire. Il aura enfin à décider d'organiser ou non des élections législatives au printemps 2001 (que Kouchner considérait comme essentielles pour la stabilité, non seulement de la Kosove mais de toute la région, mais que lui-même n'entend organiser qu'une fois définies les compétences de la future assemblée parlementaire kosovare), et à faire face à la revendication indépendantiste albanaise, contradictoire de la résolution 1244 de l'ONU prévoyant une Kosove dotée d'une "autonomie substantielle" dans le cadre yougoslave. Le vainqueur des élections municipales d'octobre 2000, Ibrahim Rugova, refuse d'entamer sur ce point un dialogue avec Belgrade.

(Reporter 17.1.01) Selon certaines sources, non officiellement confirmées, et reposant sur des enquêtes dont la plupart n'ont pu être menées à leur terme faute de soutien des institutions officielles, quand elles n'ont pas été carrément sabotées, une véritable catastrophe écologique et humaine pourrait menacer à la fois les régions bombardées par l'OTAN en 1999, les populations de ces régions et les soldats (y compris ceux de l'OTAN) qui ont séjourné sur des lieux de bombardements par des munitions contenant de l'uranium appauvri. L'OTAN affirme qu'il n'y aucun lien entre les munitions utilisées et les maladies des soldats et des civils des régions bomradées, mais quelques commissions indépendantes qui ont effectué des recherches sur le territoire kosovar suggèrent fortement ce lien, et l'OTAN elle-même avertit les soldats et les civils qu'il ne faut pas rester à proximité des cibles touchées par des munitions à l'uranium appauvri, ce qui suppose précisément le danger que l'OTAN nie. Selon les media italiens, sept tonnes d'uranium appauvri ont été jetées sur la région des Balkans dans les guerres successives où l'OTAN est intervenue; les autorités yougoslaves affirment qu'en 1999, dix tonnes de projectiles contenant des substances radioactives ont été jetées sur le Kosovo. En République serbe de Bosnie, le nombre de maladies cancéreuses au sein de la population de Hadtica, fortement bombardée, a subi une augmentation brutale, et un réfugié sur dix provenant de cette localité est mort de leucémie ou de canceer. D'après les données de l'Institut de la Santé serbe de Bosnie, les maladies cancéreuses (malignes) viennent en deuxième place dans les statistiques de mortalité : tumeurs malignes de la trachée, des bronches, des poumons, du fois, des voies biliaires, des intestins, de l'estomac, des glandes lymphatiques, des seins et de la prostate, et en 1999 le taux de mortalité a augmenté de 26 % par rapport à 1996. En Bosnie Herzégovine, la prévalence du cancer chez les enfants est dix fois plus élevée qu'en Suède.

(ATS 18.1, AP 21.1) Trois officiers de l'armée yougoslave ayant servi en Kosove sont morts de leucémie et dix autres soldats sont atteints, dont trois sont dans un état critique, selon l'hebdomadaire "Nedeljni Telegraf", selon lequel les militaires se trouvaient tous au sud-ouest de la Kosove alors que la région était bombardée par l'OTAN à l'aide de projectiles à l'uranium appauvri. En Serbie même, l'Institut nucléaire de Vinca a indiqué ne pas avoir détecté de radioactivité supérieure aux normes sur les 250 sites inspectés après les bombardements. Le programme de l'ONU pour l'environnement a cependant annoncé avoir trouvé des traces d'uranium 236 dans des munitions utilisées en Kosove (l'uranium 236 est de l'uranium enrichi provenant de déchets nucléaires recyclés), mais a précisé que cette présence d'uranium enrichi n'avait pas modifié la radioactivité ambiante sur les 11 sites inspectés par le PNUE en Kosove. Le ministre allemand de la Défense, Rudolf Sharping, a assuré le 21 janvier les militaires allemands servant en Kosove que les munitions à l'uranium appauvri ne présentaient aucun risque pour leur santé et que les résultats des études scientifiques dont il dispose "sont très clairs : il n'y a aucun danger". Selon les atstistiques du ministère allemand de la Défense, l'aviation américaine a effectué 31'000 tirs avec des munitions à l'uranium appauvri entre avril et juin 1999 en Kosove, et 10'888 contre des cibles serbes en Bosnie avant 1995. Rudolf Sharpin a néanmoins laissé entendre qu'il n'était pas satisfait de l'information fournie par les USA sur les dangers potentiels de ces munitions. A la mi-janvier, les troupes allemandes ont mesuré le taux de radioactivité dans un ancien bâtiment militaire près de Sarajevo, où des boîtes de munitions à l'uranium appauvri ont été découvertes, et selon les résultats de ces mesures, "le risque est minimal", a assuré Rudolf Sharping.

(AP 28.1) Quatre soldats yougoslaves ont été blessés, dont un grièvement, le 28 janvier dans le sud de la Serbie dans deux incidents séparés (un soldat a été blessé par balles dans la zone frontalière de la Kosove, et trois autres dans l'explosion d'une mine), impliquant des troupes yougoslaves et des irrédentistes albanais de l'UCPMB. Le ministre yougoslave des Affaires étrangères Goran Svilanovic a demandé la tenue urgente d'une réunion du Conseil de Sécurité de l'ONU pour réagir aux actions des groupes armés albanais.

(AP, ATS 31.1, 4.2) Une vingtaine de soldats français de la KFOR ont été blessés, dont un grièvement, le 31 janvier dans des affrontements avec des manifestants albanais à Kosovska Mitrovica, et l'OTAN a envoyé des renforts dans la ville où les incidents durent depuis trois jours. Les soldats français ont bloqué le passage sur le pont qui sépare les deux parties (serbe et albanaise) de la ville, pour empêcher les Albanais de passer du côté serbe Le 29 janvier, des accrochages s'étaient produits entre Serbes et Albanais, qui avaient fait un mort et deux blessés côté albanais. Les manifestants albanais, qui dénoncent un "parti pris pro-serbe" des Français, les ont bombardé de pierres et de cocktails Molotov, et leur ont jeté au moins une grenade, auxquels les Français ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène et de grenades paralysantes, sous les yeux des Serbes massés de "leur" côté du pont. Le général Carlo Cabigiosu, commandant en chef de l'OTAN en Kosove, a annoncé que des renforts allemands, italiens, britanniques et scandinaves pourraient être envoyés sur place, après que des renforts turcs soient déjà arrivés. Le Maire (albanais) de Mitrovica a estimé le 4 février que le "travail de la KFOR française est insuffisant", et y a vu l'une des raisons de l'"explosion de violences" contre ses soldats.

(AFP 17.2, AP 18.2, ATS 19.2) Un attentat commis contre un convoi de civils serbes se rendant à une cérémonie religieuses a coûté la vie à au moins sept personnes le 16 février. Six personnes, dont les chauiffeurs de deux cars et plusieurs enfants, sont portées disparues. 21 personnes ont été blessées. Une journée nationale de deuil a été décrétée en Serbie et une manifestation serbe de protestation a eu lieu, sans incident, le 17 février à Gracanica, une autre manifestation étant prévue le 18. "Cet acte n'a pas seulement pris la vie de personnes innocentes, mais cause du tort à toute la population du Kosovo" et "réduit nos efforts (...) pour créer un climat plus démocratique et tolérant (...) à néant", a déclaré le chef de la mission de l'OSCE en Kosove, Daan Everts. Le ministre yougoslave de l'Intérieur Zoran Zivkovic a averti le 18 février que de tels actes actes, qu'il a qualifiés de "débordement d'actions de terroristes albanophones", pourraient se répendre à des villes de Serbie.

(AP, AFP 18.2) Trois policiers serbes ont été tués dans l'explosion de leur véhicule sur des mines, le 18 février, près de Lucane, dans la zone frontalière de la Kosove. Le ministre fédéral de l'Intérieur, Zoran Zivkovic, a appelé la KFOR et les Nations Unies à juguler la violence albanaise en lançant "une action ciblée" contre les "extrémistes", et affirmé qu'une action "antiterroriste" de la police serbe restait une "option" relevant du "droit légitime de chaque pays à défendre son territoire". Les plus hauts responsables serbes et yougoslaves, dont le président Kostunica et le Premier ministre serbe Zoran Djindjic, se sont réunis le 18 février pour débattre de la montée de la violence dans la région frontalière où, selon les sources officielles yougoslaves, 29 personnes (12 civils, 12 policiers, un soldat, quatre membres de l'organisation armée albanaise UCPMB) ont été tuées depuis novembre 2000.

(ATS 4.3) Trois soldats macédoniens ont été tués près du village de Tanuvesci, sur la frontière entre la Macédoine et la Kosove. Un soldat a été abattu par un tireur embusqué et deux autres ont sauté sur une mine. Le village est occupé par des Albanais armés venus de Kosove, et la majeure partie de la population civile a fui vers la Kosove.

(AFP 4.3) L'optimisme reste de mise, officiellement, à Belgrade sur un règlement négocié de la crise dans le sud de la Serbie, en dépit de la demande des habitants albanais qui appellent à l'établissement d'un protectorat international sur la région dont les irrédentistes armés revendiquent le rattachement à la Kosove. Le vice-Premier ministre serbe Nebojsa Covic a estimé possible, dans une déclaration faite le 4 mars au quotidien "Blic", la conclusion d'un cessez-le-feu "dans le courant de la semaine". Covic a même déclaré que les Serbes étaient "d'accord avec environ 90 % de la plate-forme albanaise" présentée le 3 mars par Riza Halimi, plate-forme qui demande pourtant (ce que refuse Belgrade) à la communauté internationale "d'assurer l'ordre et la sécurité de tous les citoyens, de construire des organes d'Etat, de gestion administrative, de police et de justice" jusqu'à la mise en place d'un "statut définitif pour la région, qui sera décidé par la population après l'édification d'une société démocratique". Les Albanais demandent en outre la démilitarisation complète du sud de la Serbie et le déploiement de forces internationales, ainsi que l'ouverture de négociations avec l'UCPMB, sous médiation internationale -tous points rejetés par les Serbes. Le président yougoslave Kostunica a exclu de doter le sud de la Serbie d'un statut d'autonomie, et a refusé de discuter avec "ceux qui ont du sang sur les mains", c'est-à-dire l'UCPMB. En revanche, Serbes et Albanais sont d'accord pour former une police locale multiéthnique et pour favoriser le retour des réfugiés albanais qui ont fui la région. Les Serbes prévoient également un vaste programme d'intégration politique, administrative et économique des Albanais de la région

(AFP 7.3, 11.3) La KFOR a intensifié le 7 mars ses opérations contre l'UCK macédonienne et a ouvert le feu sur un groupe d'Albanais armé et en a blessé deux, près de Mijak. Un troisième combattant de l'UCK-M a été arrêté. Un autre Albanais soupçonné d'activités "suspectes" a également été arrêté près de Mijak. La KFOR a sollicité la coopération de la population albanaise de la région, mais, constate l'AFP, le "message ne passe pas", et la population s'irrite de la présence renforcée de la KFOR dans la région, côté kosovar. La KFOR a intensifié ses contrôles du côté kosovar de la frontière. De leur côté, après avoir été délogés de Tanusevci par la KFOR, les membres de l'UCK-M se sont repliés dans les villages alentour et assurent vouloir "continuer le combat", et notamment empêcher que les forces macédoniennes ne rentrent dans Tanusevci. L'UCK-M affirme disposer de 4000 hommes. Dans la nuit du 8 au 9 mars, un policier macédonien a été tué dans une attaque menée par l'UCK-M, à coup d'obuscontre un convoi de la police. La frontière entre la Macédoine et la Kosove a été immédiatement fermée par la Macédoine.

(AP, AFP 7.3, AFP, ATS 11.3) Trois soldats yougoslaves ont été tués, et un quatrième grièvement blessé, le 7 mars, dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule à Oraovica, près de Presevo, près de la frontière kosovare. Le 9 et le 10 mars, les irrédentistes albanais de l'UCPMB ont bombardé au mortier le secteur de Lucane, faisant un mort et quatre blessées serbes et au moins trois morts albanais. L'UCPMB a repoussé le 10 mars l'offre de cesser-le-feu présentée par l'OTAN, qui a autorisé le 8 mars le déploiement de forces yougoslaves dans la zone démilitarisée entre la Serbie et la Kosove. La négociation du cessez-le-feu se fait par "navette" entre les représentants de l'OTAN et, d'une part ceux de l'UCPMB et ceux de la Yougoslavie, ces derniers refusant de négocier avec l'UCPMB.

(Vreme 15.3.01) Un accord a été signé le 12 mars entre les autorités militaires serbes et yougoslaves d'une part, la KFOR d'autre part, autorisant le retour des forces yougoslaves dans la zone de sécurité de Kosove, sur une profondeur de 5 km et une longueur de 400 km le long de la frontière avec la Macédoine. Un accord de cessez-le-feu a également été signé entre l'OTAN et l'"Armée de libération de Prejevo, Bujovac et Medvedje" (UCPMB) -laquelle a néanmoins condamné l'accord entre la KFOR et la Yougoslavie, et le retour des forces de cette dernière dans la "zone de sécurité", avec le droit d'utiliser, en cas de légitime défense, de l'armement léger et des grenades, voire de l'artillerie.

Le texte de l'accord de cessez-le-feu dans le sud de la Serbie

L'accord a été signé le 12 mars, séparément par Serbes et Albanais, sous l'égide de l'OTAN.

(AFP 14.3) Le 14 mars au matin, l'armée fédérale yougoslave, sous surveillance internationale, est entrée dans la zone de sécurité bordant la Kosove, afin de prévenir les mouvements des groupes armés albanais sur la frontière serbo-macédonienne. C'est la première fois depuis la fin de la guerre de 1999 que les forces yougoslaves, hors les forces de police, sont autorisées à se déployer dans cette zone de sécurité de 5 km de large, instaurée par l'OTAN en juin 1999 autour de la Kosove afin d'empêcher le contact entre les forces yougoslaves et la KFOR. Pour le Premier ministre yougoslave Zoran Djindjic, le déploiement militaire de forces yougoslaves, toutefois dépourvues d'armement lourd et de chars, est un "premier pas vers l'établissement de la confiance entre Belgrade et la communauté internationale". La KFOR a constaté qu'aucun incident ne s'était produit et que le cessez-le-feu conclu le 11 mars était respecté.

(AFP 21.3) Le Tribunal pénal international de La Haye (TPI) a ouvert une enquête sur les irrédentistes albanais du sud de la Serbie et sur les activités des groupes armés albanais en Kosove, et a pour la première fois qualifié officiellement les violences en cours dans les Balkans de "conflit armé". La double enquête ouverte concerne de possible crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par des "groupes armés albanais non identifiés" en Kosove, contre des Serbes et d'autres minorités, depuis juin 1999, et sur les activités de l'"armée de libération nationale de Presevo-Bujanovac-Medvedja" (UCPMB) dans le sud de la Serbie depuis novembre 1999. C'est la première fois que le TPI ouvre une enquête sur les groupes armés albanais, confirmant ainsi sa volonté d'étendre sa compétence au conflit actuellement en cours : "La juridiction du TPI couvre les événements actuels au Kosovo, dans le sud de la Serbie et en Macédoine car la poursuite de la violence dans ces secteurs répond à la définition légale du conflit armé", a déclaré la procureure du TPI, Carla del Ponte.

(ATS 25.3) Des soldats yougoslaves et des policiers serbes ont pénétré le 25 mats dans une large partie de la zone-tampon entourant le Kosove, dans le cadre d'une opération approuvée par l'OTAN et visant à intimider les irrédentistes albanais actifs dans le secteur.

(AP 30.3) Des représentants du gouvernement serbe et de la communauté albanaise se sont rencontrée le 29 mars à Lucane, à la limite de la zone-tampon séparant la Kosove de la Serbie, pour tenter -mais en vain- de trouver une solution pacifique aux violences provoquées par les actions de l'UCPMB. Les discussions entre Serbes et Albanais ont duré plusieurs heures et se sont achavées sans qu'un accord ait été trouvé. Les insurgés albanais exigent l'autonomie de leur région à l'égard de la Serbie, ce que celle-ci exclut. Les Serbes exigent la libération immédiate de deux soldats yougoslaves prisonniers de l'UCPMB, et de quatre civils retenus en otage. L'UCPMB exige en échange la libération de trois des siens, ce que les Serbes refusent.

(AP 10.4) Selon le Comité international de la Croix Rouge, 5313 personnes ont "disparu" en Kosove depuis le 1er janvier 1998, dont 1788 ont pu être retrouvées : 490 morts, 288 vivants et libres, 942 en prison, 68 dont la disparition n'était pas liée à la crise politique et à la guerre. Restent 3525 personnes disparues et non retrouvées.

(ATS 12.4) Les irrédentistes albanais du sud de la Serbie ont lancé le 1er avril deux attaques contre la police serbe, attaques qui n'ont pas fait de victimes. Un soldat russe a été le même jour tué par balles lors d'une patrouille dans le nord-est de la Kosove, près de la frontière serbe.

(AP 15.4) Deux soldats yougoslaves détenus par les groupes armés albanais ont été libérés le 15 avril à l'issue de plusieurs semaines de négociations, avec la médiation de l'OTAN entre les autorités serbes et yougoslaves et l'UCPMB. Les deux hommes avaient été caputée le 21 mars alors qu'ils étaient dans la zone-tampon entre la Kosove et la Serbie. Le 14 avril, trois civils serbes capturés par l'UCPMB le 4 mars avaient également été libérés.

(AFP 18.4) Les Serbes du Kosovo ont établi le 17 avril des barrages, qui étaient maintenus le 18 avril, dans le nord de la Kosove, soutenus dans leur action par le gouvernement serbe qui a accusé la mission de l'ONU (MINUK) de "préjuger" de l'avenir en mettant en place des postes de "douane" aux limites de la Kosove, ce qui, pour les Serbes, constitue un pas vers l'indépendance réclamée par les Albanais, mais récusée par la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui prévoit l'autonomie de la Kosove au sein de la Yougoslavie. La MINUK a installé le 15 avril des postes de douanes entre la Kosove et la Serbie et prévoit l'instauration d'une taxe de 15 % sur les marchandises (sauf les fruits, les légumes, le blé et la farine) entrant en Kosove. Selon la MINUK, il ne s'agit cependant pas de droits de douane, mais seulement de TVA

(AFP 18.4) Un Serbe a été tué et quatre autres blessés dans un attentat à la bombe au centre de Prishtine, le 18 avril. Le commandant régional de la KFOR, Fergus Smith, a dénoncé dans cet attentat "la pire des manières pour la population du Kosovo de dire qu'elle est prête à prendre son futur en main". Les cinq victimes de l'attentat étaient des employés du ministère serbe de l'Intérieur travaillant pour le Comité gouvernemental yougoslave pour le Kosovo.

(AFP 25.4) 183 militaires yougoslaves, dont le rang n'a pas été précisé, ont été inculpés par la justice militaire yougoslave pour des crimes commis au Kosove -mais non pour crimes de guerre-. 245 procédures avaient été engagées par la justice militaire. Les inculpations finalement retenues concernent des délits pénaux ayant entraîné mort d'homme ou menacé la vie, la dignité, la morale et les biens de civils en Kosove. La directrice du Centre pour le droit humanitaire, Natasa Kandic, a estimé que les qualifications pénales étaient inappropriées, et a déploré que la qualification de "crimes de guerres" n'ait pas été retenue, alors qu'aux termes des Conventions de Genève, "les meurtres ou les actes ayant mis en danger la vie et la sécurité de lapopulation sont tous des crimes de guerre et des violations de la loi humanitaire". Un ancien officier yougoslave, Dragan Vuksic, s'est déclaré "surpris que des accusations soient portées contre autant de soldats alors que les hommes qui les commandaient sont toujours en poste", comme le général Pavkovic, actuel chef d'état-major de l'armée, et commandant de la 3ème armée yougoslave déployée en Kosove pendant le conflit.

(AFP 25.4) 143 Albanais de Kosove, tous originaires de la région de Djakovica, ont regagné le 25 avril leur province après deux ans passé dans les prisons serbes, sous l'accusation de terrorisme. Ils ont été accueillis à Merdare par leurs familles, le CICR et par l'administrateur de l'ONU en Kosove, Hans Hackkerup. Il resterait encore 282 Albanais détenus en Serbie.

(ATS 3.5) La Serbie refuse de livrer Slobodan Milosevic au Tribunal pénal International avant que de l'avoir elle-même jugé. Elle demande donc "un an ou deux" pour pouvoir juger l'ancien président yougoslave en Yougoslavie, "y compris pour crimes de guerre", a expliqué dans un entretien au "Monde" le Premier ministre serbe Zoran Djindjic, pour qui "si Milosevic va à La Haye, c'est lui qui sera gagnant; il deviendra une victime, le représentant des Serbes, et il aura leur soutien", alors que s'il est uugé à Belgrade, par des Serbes, "il n'aura aucun soutien".

(AFP, AP 13.5) La situation s'est dégradée dans le sud de la Serbie, où de sérieux affrontements ont opposé près de Presevo les irrédentistes albanais de l'UCPMB aux forces gouvernementales. Selon les autorités serbeo-yougoslaves, l'UCPMB a lancé le 12 mai une violente attaque contre la police et l'armée près d'Oraovica. Un enfant de dix ans a été tué par des éclats de mortier. Les tirs de mortier de l'UCPMB ont repris le 13 mai au matin, de façon plus sporadique, et les irrédentistes albanais ont pris le contrôle du village d'Oraovica, le coupant de Presevo. L'UCPMB contrôle également la portion de territoire encore interdit par l'OTAN aux forces yougoslaves, qui ont par contre pris le contrôle graduel des trois quarts de la zone de sécurité séparant la Kosove de la Serbie. Les attaques de l'UCPMB seraient, selon les observateurs, destinées à tenter d'empêcher le retour des forces serbo-yougoslave dans le reste de la zone.

(AFP 16.5) La KFOR a proposé le 16 mai une amnistie aux combattants de l'UCPMB (sauf, officiellement, à ceux qui auraient commis des "crimes graves") s'ils acceptent de se rendre avant le 24 mai, date prévue pour l'entrée de l'armée yougoslave dans la bande de territoire qui sert de base à l'UCPMB. Le 15 mai, les forces yougoslaves ont repris la localité d'Oraovica qu'occupait l'UCPMB. Selon la KFOR, 80 membres de celle-ci se seraient rendus, mais un commandant de l'UCPMB a prévenu que "ce serait la guerre" si les forces yougoslaves pénétraient effectivement le 24 mai dans la zone sous contrôle albanais.

(AFP 20.5) L'UCPMB s'est retirée d'une des troiszones qu'elle occupait et sa direction est prête à déposer les armes, mais la reddition totale se heurte à l'opposition d'un commandant local, Muhammet Xhemaili, ancien membre de l'UCK. Le chef de l'UCPMB, Shefqet Musliu, s'est dit prêt à déposer les armes avant le 24 mai, date à partir de laquelle le retour des troupes yougoslaves dans le secteur de la zone de sécurité contrôlé par l'UCPMB est autorisé par l'OTAN. L'UCPMB s'est déjà retirée de ses positions à l'ouest de Presevo, et le village d'Oraovica a été repris par l'armée yougoslave (sept membres de l'UCPMB et un civil ont été tués dans les combats). Mais dans la zone de Car et de Muhovac, le commandant Muihamet Xhemaili, qui ne reconnaît plus l'autorité de Shefqet Musliu et a démissionné de l'état-major de l'UCPMB (dont il était le chef). Le 17 mai, dans la zone qu'il contrôle, des affrontements ont éclaté entre les hommes de Xhemaili et les forces yougoslaves. Deux militaires serbes ont été tués.

(AFP 23.5) Les forces yougoslaves devaient se déployer le 24 mai, en principe sans rencontrer de résistance, dans un secteur jusque là contrôlé par l'UCPMB, au sud de la Serbie, dans la zone de sécurité imposée par l'OTAN en juin 1999 entre la Kosove et la Serbie. Avec ce déploiement, Belgrade reprendrait le contrôle de la totalité de cette zone. L'opération sera menée par des forces d'élite de l'armée fédérale yougoslave. La KFOR a renforcé ses mesures de précaution en interdisant tout trafic routier depuis le 23 mai vers le sud de la Serbie, depuis la Kosove. Dans le sud est de la Kosove, le dispositif de la KFOR a été renforcé et les barrages routiers se sont multipliés. Un accord de démobilisation de l'UCPMB a été signé le 21 mai par Shefket Musliu au nom de l'UCPMB et Shawn Sullivan au nom de l'OTAN. Le président yougoslave Kostunica s'est cependant élevé contre l'amnistie promise par l'OTAN aux membres de l'UCPMB en échange de leur reddition. Pour lui, une telle mesure est contraire au programme du comité de coordination gouvernemental (yougoslave) chargé de gérer le dossier du sud de la Serbie.

(ATS 3.6) L'exhumation de victimes, présumées albanaises, du conflit kosovar de 1998-1999 a commencé, a indiqué le 2 juin le ministre serbe de l'Intérieur. Il s'agit des restes de 86 Kosovars découverts en 1999 dans un camion frigorifique immergé dans le Danube, mais la fosse commune d'où l'exhumation se fait contient plus de corps qu'il n'en a été trouvé dans le camion..

(Monirot 15.6.01) Les autorités serbes ont annoncé la découverte de trois charniers dans les environs de Belgrade, dont l'un dans un complexe militaire à Batajnica, où un fourgon frigorifique rempli de cadavres aurait été découvert. Les enquêteurs du tribunal pénal international étudient par ailleurs une information selon laquelle les corps d'un millier de victimes des forces serbo-yougoslaves en Kosove auraient été brûlées dans les hauts fourneaux de la fonderie de Trepca, près de Kosovska Mitrovica.

(AFP 5.7) Quelque 800 Albanais de Kosove, victimes des forces serbo-yougoslaves en 1999, seraient enterrées dans des fosses communes près de Belgrade, a déclaré l'un des responsables de la police criminelle serbe, Dragan Karleusa, le 5 juillet. 36 corps (13 hommes, 14 femmes, 9 enfants) ont déjà été retirée d'une fosse commune dans la région de Batajnica, mais il y a encore quatre fosses communes à ouvrir. 75 corps ont été exhumés de deux autres fosses communes, dans l'est de la Serbie à Petrovo Selo. Un charnier aurait été repété dans le sud, à Vranje, et des corps auraient été immergés dans le lac Perucac, où des cadavres remontent régulièrement à la surface. 2500 Albanais et 1300 Serbes de Kosove sont portés disparus depuis la fin du conflit kosovar. Les découvertes de fosses communes et de corps dissimulés devraient alimenter les charges pesant sur l'ancien président Milosevic, qui a comparu pour la première fois le 3 juillet devant le TPI de La Haye. Milosevic est déjé inculpé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Kosovo. Dragan Karleusa a déclaré que "Milosevic a bien donné l'ordre au ministre de l'Intérieur serbe de l'époque, Vlajko Stojilkovic (inculpé lui aussi par le TPI) de déplacer les cadavres en Serbie dans le cadre d'une opération d'assainissement des sites de guerre au Kosovo", avant le retrait des troupes serbo-yougoslaves. Plusieurs des corps retrouvés portent des traces de brûlures, de balles, de mauvais traitements.

(AP 11.7) La Yougoslavie compte construire une base pour une force spéciale dans le sud de la Serbie, à la frontière du Kosovo, ont annoncé des media yougoslaves le 11 juillet. La base serait construite entre Bujanovac et Presevo selon des normes "occidentales" et conformément au "modèle de la KFOR". Elle abriterait 2000 membres de la force de déploiement rapide, composée de policiers et de militaires chargés d'éviter les incursions des groupes armés albanais dans la région. Cette force serait tenue à l'écart des zones les plus peuplées pour éviter les tensions avec la population.

(ATS 15.7) Les corps de trois Américains ont été découverts dans un charnier en Serbie au début juillet. Il s'agit de trois frères d'origine albanaise, qui auraient été tués par des policiers serbes pendant la guerre de 1999. Ils s'étaient engagés au sein de la "Brigade atlantique" qui regroupait environ 400 volontaires américains d'origine albanaise, et avait été constituée pour soutenir l'UCK. La fosse commune contenait également les corps de 13 Albanais de Kosove. Un second charnier proche contenait 59 corps.

(AFP 15.7) Les Serbes du Kosovo ont consacré le 14 juillet une petite église orthodoxe à Brezovica, près de Strpce, dans le sud du Kosovo, affirmant ainsi leur attachement au Kosovo et leur volonté d'y rester. Cette église est la première qui voit le jour en Kosove depuis la fin de la guerre. Le représentant yougoslave au Kosovo, Momcilo Trajkovic, a déclaré que la consécration de l'église avait pour but de dire "que les Serbes existent ici et qu'il ne faut pas qu'ils quittent la région". Depuis la fin de la guerre, au printemps 1999, plus de 200'000 Serbes et non-Albanais (Roms, notamment) ont quitté la Kosove pour la Serbie ou le Monténégro, fuyant les violences exercées par les extrémistes albanais. Il reste encore entre 80'000 et 100'000 Serbes en Kosove, mais Momcilo Trajkovic a déclaré qu'ils n'étaient "qu'un décor pour la communauté internationale", qui est "incapable" de défendre la réalité d'un Kosovo "multiethnique". La vie de la minorité serbe dans les enclaves où elle se concentre est une véritable épreuve : reclus, ne pouvant en sortir que sous la protection armée de la KFOR, ils manquent de médicaments, de distractions et de liberté de mouvement.

(ATS 31.7) Trois hommes soupçonnés de pratiquer le racket pour le compte de l'UCK macédonienne ont été arrêtés par la KFOR en Kosove, en placés en détention provisoire. La KFOR a découvert dans leur voiture 3000 DM et des "cartes de crédit" de l'UCK-M. C'est le premier exemple découvert en Kosove du racket servant à financer la guerilla albanaise en Macédoine.

(AFP 5.8) Deux policiers serbes ont été tués et deux autres blessés le 3 août à Muhovac (sud de la Serbie), ancien fief de l'UCPMB. Les autorités serbes ont attribué l'attaque à des extzrémistes albanais. L'UCPMB a été en principe dissoute fin mai 2001. Muhovac était le fief de l'un de ses chefs les plus radicaux, Muhamet Xhemaili. Les villageois albanais assurent cependant que les deux policiers serbes étaient ivres et ont été tués par d'autres Serbes. Le chef du village a annoncé l'interpellation de quatre albanais après l'incident. L'un des quatre a affirmé qu'ils ont été détenus pendant douze heures, et que deux d'entre eux ont été battus et accusés d'avoir tué les policiers.

(AFP 16.9) Plusieurs dizaine de villageois serbes de la vallée d'Osojane (nord-ouest du Kosovo) sont revenus, après deux ans d'exil, dans leurs villages et ont commencé de reconstruire leurs maisons et de se réinstaller, dans le cadre d'un plan organisé et financé par la communauté internationale, et contrôlé sur place par le HCR. Un millier de personnes habitaient la vallée avant la guerre du printemps 1999. Le départ des forces serbo-yougoslave a permis aux Albanais de prendre leur revanche en se livrant au pillage et au vandalisme contre des villages serbes, sous les yeux de l'OTAN. A Zvecan, plus de deux ans après, le village est toujours dévasté. Les Serbes qui y sont revenus reconstruisent leurs maisons, mais manquent de main d'oeuvre. 2000 Albanais mécontents du retour des Serbes ont manifesté à Isok, mais les Serbes n'excluent pas de reprendre "aussitôt que possible" des relations normales avec les Albanais de la région, tout en regrettant de ne pouvoir pour l'instant sortir de ce qui est une nouvelle enclave serbe en Kosove.

(AP 31.10) Des policiers serbes ont exhumé 405 corps d'un charnier découvert dans la banlieue de Belgrade, où ils pensent trouver encore 400 autres cadavres au moins, qui seraient des victimes de l'épuration éthnique menée en Kosove. Ils s'agit "très probablement d'albanophones", qui n'ont "très probablement pas été tuée dans des affrontements, mais par des méthodes criminelles", selon un responsable de la police serbe, Dragan Karleusa. Le charnier est le troisième découvert en Serbie depuis la chute de Milosevic.

(ATS 20.11) Un nouveau mouvement clandestin albanais, l'Armée de libération de Kosove orientale (UCKL), doté d'une branche politique (KLCK), a rendu public sa création. L'UCKL se définit comme une "organisation clandestine" qui entend préparer "au soulèvement" de la région du sud de la Serbie majoritairement albanophone, et plus précisément la région de Presevo, Bujanovac et Medvedja. L'UCKL prendrait ainsi la place de l'ex UCPMB, désarmée à la suite d'un accord, sous supervision internationale, avec Belgrade. L'UCKL annonce la parution du premier numéro de son bulletin, "la Voix de la Liberté", dont la fonction est "d'expliquer au peuple le caractère impératif de la lutte pour la libération" de la région "sous occupation serbe", et prévient que cette lutte "exigera des efforts, des sacrifices et le soutien permanent des masses populaires".

(AIM 24.12.01) 427 dépouilles, vraisemblablement d'Albanais, ont été exhumées en Serbie entre le début du conflit de 1999 et noël 2001. les corps de 86 personnes ont été retrouvés en avril 1999 dans un camion frigorifique immergé, dans la nuit du 20 au 21 mars, dans le Danube à Tekija. Cinq fosses communes ont ensuite été découvertes, dans trois endroits différents, contenant en tout 427 corps : 36 corps, dont ceux de 8 enfants, dans le centre de formation des unités spéciales, près de Belgrade (six de ces corps ont été identifiés comme étant ceux de membres de la même famille Berisha de Suva Reka); 74 corps, dont celui d'une femme, dans deux charniers à Petrovo Selo (trois de ces corps ont été identifiés comme étant ceux de citoyens américains d'origine albanaise); 48 corps, dont celui d'une femme, dans une fosse près de Bajina Basta; près de 300 corps à Batajnica, dans plusieurs fosses. D'autres charniers ont été signalés, mais pas encore trouvés, à Batajnica et à Vranje

2002

(Koha Dittore 18.1) Le corps du député Smajl Hajdaraj, assassiné, a été retrouvé à Peja dans la nuit du 17 janvier. Ses assassins n'ont pas revendiqué le crime.

(Reporter 12.2.02) Trois policiers des Nations Unies et des policiers kosovars ont été blessés dans des affrontements, le 8 février, entre manifestants albanais protestant contre l'arrestation de trois anciens membres de l'UCK et forces de police onusiennes et kosovares. Les trois anciens membres de l'UCK sont accusés d'enlèvements, d'agressions et de meurtres en 1998 et 1999. Ces exactions auraient été commises à Podujevo contre des Albanais, et non contre des Serbes ou des Roms.

(AP 8.5) Un ancien commandant de l'UCK, Shefket Musliu, a été arrêté le 7 mai par la KFOR et placé en détention dans le camp américain Bondsteel. Il figurait parmi les 23 Kosovars et Macédoniens considérés par les USA comme liés au terrorisme.

2003

(AP 23.2) Un policier serbe a été tué et deux autres blessés dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule, le 23 février, près de Muhovac, dans la région limitriphe du Kosovo. Les autorités serbes ont qualifié l'événement d'"acte terroriste", dans une région où la tension s'est aggravée après le meurtre d'un employé albanais de la police serbe.

(ATS 23.4) La KFOR a arrêté le 22 avril un ancien chef militair de l'Armée de libération de Presevo, Medvedja et Bujanovac (UCPMB), autodissoute en mai 2001. Sefket Musliu a été arrêté sur mandat d'arrêt international et les atorités serbes souhaitent le traduire devant un tribunal local.

(ONU 6.6) Un couple d'octogénaires serbes et leur fils ont été assassinés à Oblic, le 4 juin. Les autorités de l'ONU en Kosove, et le Secrétariat général de l'organisation, ont décidé d'une enquête et de traduire en justice les auteurs d'un crime qui, selon le Conseil de Sécurité, compromet les efforts de "réconciliation nationale dans le pays".

(ATS 3.8 / ONU 4.8) Un membre de la police civile des Nations Unies a été tué le 3 août près de Slatina. La veille, trois personnes (une adolescente, une femme et un homme, tous albanais) avaient été tuées et au moins quatre autres blessées dans une fusillade à Pec.

(ONU 12.8 / ONU, AFP 13.8) Deux jeunes Serbes ont été tués et cinq ou six autres blessés, par des inconnus, Zahac, près de Pec le 13 août. L'incident ou l'attentat a été condamné par le chef de la MINUK, Harri Holkeri. Selon la police de l'ONU, il s'agirait d'un "crime à motivation ethnique".La MINUK a cependant annoncé une amnistie sur les armes, du 1er au 30 septembre, afin de mettre hors circulation l'énorme quantités d'armes restant en Kosove. Les habitants sont invités à déposer leurs armes auprès des forces de l'ONU, avec garantie de ne pas être poursiivie, jusqu'au 30 septembre (après quoi la détention non autorisée d'armes sera passible de poursuites, de prison et d'amende).

(ONU 2.9.03) Un Serbe a été tué et quatre autres blessés le 31 août à Crnica, dans une attaque qualifiée d'"acte haineux" par le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme (par intérim), Bertrand Ramcharan, et condamnée par le représentant de l'ONU pour le Kosovo, Harri Holkeri.

(ONU 5.9) Cinq prisonniers sont morts et seize autres ont été blessés dans un incendie déclenché par des détenus ayant mis le feu à leur matelas dans la prison de Dubrova, lors d'un soulèvement de prisonniers. Les incendies ont été allumés lorsque les gardiens ont tenté de réprimer la mutinerie. La prison de Dubrova concentre 800 prisonniers.

(AP 7.9) Un policier kosovar, albanais, a été abattu par des hommes armés le 7 septembre à Ponosevac (sud).

2004>

(Courrier des Balkans, AP 17.3.04) De violents affrontements ont éclaté à Kosovska Mitrovica le 17 mars, s'ntendant ensuite à Pristina et à sa région, opposant Albanais et Serbes malgré l'intervention des troupes de la KFOR. Ces affrontements ont fait dans la seule journée du 17 mars au moins 14 morts et plus de 250 blessés, dont plusieurs soldats français. Les responsables de la mission des Nations Unies (MINUK) ont évoqué une "nuit de cristal" contre les Serbes, après qu'une rumeur se soit propagée faisant état de la noyade dans l'Ibar de deux enfants albanais poursuivis par des Serbes. Dans un premier temps, à Mitrovica, quatre Serbes et deux Albanais ont été tués par des grenades ou des coups de feu, et 200 Albanais et 80 Sertbes blessés dans les affrontements. 13 soldats français et un soldat danois ont été blessés alors que la KFOR s'interposait entre les émeutiers. A prishtine, plusieurs centaines d'Albanais ont franchi les barrages de la police de l'ONU et de la KFOR pour marcher sur le village serbe de Caglavica, où des maisons ont été incendiées. Des affrontements à coups de batons et de pierres s'y sont produits. Mêmes scènes à Belopolje. .

(AP 24.3.04) Deux policiers (un Ghanéen et un Kosovar) ont été tués le 23 mars dans l'attaque de leur patrouille par un groupe armé, dont l'un des membres, albanais de Kosove, a également été tué. Un interprète a été blessé dans l'affrontement.

2005

(ONU 13.1.2005) Un policier nigérian de la MINUK a été tué le 13 janvier dans l'explosion d'une bombe au passage de son véhicule. Le représentant de l'ONU en Kosove, Soeren Jessen-Petersen a qualifié ce meurtre d'"acte méprisable".

2007

(AI) Deux Albanais de Kosove ont été tués le 10 février 2007 lors d'une manifestation contre la plan de statut du Kosovo présenté par l'envoyé spécial de l'PONU, Martti Ahtisaari. Quatre-vingt personnes, dont cinq policiers, ont été blessées, dont polusieurs grièvement, dans les affrontements qui ont suivi la répression de la manifestation par la police kosovare et la police de la mission de l'ONU. Le 12 février, le ministre de l'Intérieur du gouvernement autonome de Kosove a démissionné de son poste, en endossant la "responsabilité morale" des morts. Le chef de la police de l'ONU a quant à lui été démissionné par le représentant spécial du secrétaire général.


FASCISME AU KOSOVO: LA HONTE DES ALBANAIS

L'intimidation systématique des Serbes du Kosovo déshonore les Albanais de la province et aura des conséquences lourdes et à long terme

Par Veton Surroi , à Pristina

Le mois dernier, une vieille femme a été battue à mort dans son bain. Un garçonnet de deux ans a été blessé et sa mère abattue. Deux adolescents ont été tués par une grenade. Une femme n'ose pas prononcer son nom en public de peur que ceux qui ont tenté de la violer ne reviennent. Toutes ces victimes étaient des Serbes.

Malheureusement, il ne s'agit pas d'incidents isolés. De très nombreux Serbes restés au Kosovo se sont enfermés chez eux, terrifiés par une atmosphère dans laquelle tout bruit semble menaçant et chaque véhicule qui s'arrête peut être celui qui vous conduira à la mort.

Puis il y a le cas de ce couple âgé qui n'a rien à manger et qui a peur de s'aventurer dehors pour acheter de la nourriture parce qu'ils savent bien qu'on remarquera qu'ils parlent mal l'albanais. Leurs voisins albanais ne peuvent leur donner à manger car on leur a demandé de ne pas nourrir les Serbes.

Je sais ce que ressentent les Serbes qui sont au Kosovo, et aussi les Roms, parce qu'avec près de 2 millions d'Albanais, j'étais exactement dans la même situation qu'eux il y a seulement deux mois et demi. Je reconnais leur peur. Nous avions appris par la radio que Belgrade avait donné à ses unités le droit de tuer à volonté, même les femmes, les enfants et les vieillards. En conséquence, chaque voiture qui s'arrêtait représentait un danger potentiel. Chaque bruit inhabituel semblait annoncer une mort inévitable. Dans le même temps, on ne pouvait guère espérer d'aide de la part de nos voisins serbes.

C'est pourquoi je ne puis dissimuler ma honte de découvrir que, pour la première fois dans notre histoire, nous, les Albanais du Kosovo, sommes également capables d'accomplir des actes aussi monstrueux. Il faut que je m'exprime pour dire clairement que notre code moral, selon lequel les femmes, les enfants et les vieillards doivent être épargnés, a été et est violé.

Je connais l'excuse qui vient à l'esprit, à savoir que nous avons subi une guerre barbare pendant laquelle les Serbes ont été responsables des crimes les plus haineux et où l'intensité de la violence a engendré un désir de vengeance parmi de nombreux Albanais. Cependant, cela ne justifie rien.

Les Serbes qui ont exécuté les ordres de Belgrade et commis des atrocités contre des Albanais, ont fui depuis longtemps, comme sont partis ceux qui craignaient des représailles de la part des parents des milliers d'Albanais qui sont enterrés dans des fosses communes. La violence qui s'exprime aujourd'hui plus de deux mois après l'arrivée des forces de l'OTAN est plus qu'une simple réaction émotionnelle. Il s'agit de l'intimidation organisée et systématique de tous les Serbes, simplement parce qu'ils sont Serbes et donc tenus collectivement responsables de ce qui s'est passé au Kosovo.

De telles attitudes sont fascistes. Par ailleurs, c'est justement contre ces mêmes attitudes que le peuple du Kosovo s'est levé et battu, ces dix dernières années, d'abord pacifiquement, puis avec des armes.

Le traitement infligé aux Serbes du Kosovo déshonore tous les Albanais du Kosovo, et pas seulement les auteurs de violences. Et c'est un fardeau que nous allons devoir porter collectivement. Il va nous déshonorer et déshonorer nos souffrances récentes, qui, il y a seulement quelques mois, étaient diffusées sur les écrans de télévision du monde entier. Et il va également déshonorer la mémoire des victimes albanaises du Kosovo: ces femmes, enfants et vieillards qui ont été tués simplement à cause de leur origine ethnique.

La communauté internationale ne nous punira certainement pas de n'avoir pas su défendre la multi-ethnicité au Kosovo. Après tout, même avant la guerre, le nombre de non Albanais présents au Kosovo était égal à celui des non Slovènes en Slovénie. Pourtant, aujourd'hui, personne ne parle d'une Slovénie multi-ethnique. Cependant, après avoir été les victimes des pires persécutions de cette fin de siècle en Europe, nous sommes en train de devenir nous-mêmes des persécuteurs et nous avons permis au spectre du fascisme de réapparaître

Ceux qui pensent que la violence prendra fin dès que le dernier Serbe aura été chassé se font des illusions. La violence sera simplement dirigée contre d'autres Albanais.

Est-ce vraiment pour cela que nous sous sommes battus?


Ismaïl Kadaré :

Gagner la guerre, perdre la paix

(Le Monde, 14 décembre 1999)

(...) Les violences des Albanais contre les Serbes et les Tziganes, les meurtres, les incendies d'habitations, les outrages sont autant de maux indéniables. Mais ce que l'on passe sous silence, c'est l'autre moitié de la réalité : la mise à mort d'Albanais. Elle continue. Le nombre d'Albanais tués durant la dernière période a été d'une fois et demie supérieur à celui des Serbes ayant subi le même sort.

(...)

(L'auteur de ces lignes a toujours) affirmé avec netteté que la vengeance est absolument rejetée par la morale universelle et foncièrement nuisible aux intérêts du Kosovo; (qu'elle) rabaisse moralement le peuple qui s'y livre; qu'elle n'est qu'une réaction misérable et caricaturale; qu'en dernière analyse, même si elle était parfaitement menée à bien, elle n'aurait comme effet pour les Albanais que d'intervertir les rôles avec les criminels serbes et de faire d'eux aussi des assassins.

(...)

(On) observe deux attitudes opposées : alors que les Albanais condamnent la violence exercée contre les Serbes, bien qu'elle soit sans commune mesure avec celle dont est victime le camp adverse, aucune voix ne s'est encore élevée à ce jour en Serbie pour condamner les crimes perpétrés contre les Albanais. Intellectuels, philosophes, écrivains, tous se taisent comme le fait aussi honteusement la prétendue opposition serbe.

(...)

(...) La vengeance des Albanais est) sans aucun doute le boomerang le plus dangereux qu'ils aient jamais manié contre eux-mêmes. Si bouillant que soit un peuple, vient une heure où il comprend que l'action qu'il poursuit est suicidaire. Fatale pour les Albanais, cette vengeance est une aubaine pour le régime serbe.

(...)

Des milliers de détenus albanais sont gardés en otage en Serbie. (...) Mitrovica est un lieu de provocations quotidiennes où paramilitaires et criminels serbes, dangereusement rassemblée, menacent à nouveau les Albanais, rétablissent l'apartheid, se vantent de leurs forfaits, ricanent sur le sang de leurs victimes, sur les femmes qu'ils ont violées, tout en promettant en outre de récidiver. Tout cela sous les yeux des troupes de la KFOR et des représentants de l'ONU. De toutes ces provocations, la plus grave est sans doute le fait que la partie serbe s'abstient de condamner les crimes qu'elle a commis.

Aucun peuple victime de la violence ne peut recouvrer sa sérénité s'il ne lui est pas rendu justice. Les Albanais ne feront sans doute pas exception à cette règle.




Bibliographie

Cedrick Allmang
Les Masques de Guerre
Stock, Paris, 1999

Daniel Bensaïd
Contes et légendes de la guerre éthnique
Textuel, Paris, 1999

Jean-Arnault Dérens, Catherine Samary
Les conflits yougoslaves de A à Z
Editions de l'Atelier, Paris, 2000

Ismaïl Kadaré
Il a fallu ce deuil pour nous retrouver
journal de la guerre au Kosovo
Fayard, Paris, 2000

Paul Virilio
Stratégie de la déception
Galilée, Paris, 1999


Ressources internet

Radio 21 (Prishtine), elle, diffuse directement sur le Net
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