Le conflit de Kosovë et la communauté internationale
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Kosove :

La dernière purification éthnique des Balkans ?

Une crise devenue internationale : de l'ingérence humanitaire à la guerre ouverte


Mise à jour : 3 janvier 2008
©Pascal Holenweg, Geneve, 2008











Sommaire


La crise de Kosove : l'ultime guerre de Milosevic ?

Albanie
Montenegro
Macédoine
Les Albanais en Suisse
Bibliographie
Ressources internet

Tous les samedis de 17 heures à 18 heures 30, la radio alternative "Radio Zones" (émettant sur 93.8 FM dans toute la région genevoise) diffuse un bulletin d'information (en albanais) pour les Kosovars.Le lundi de 19 heures 30 à 20 heures, Radio Zones diffuse de la musique albanaise.


Retours en Kosove : la vie à reconstruire

L'Oeuvre Suisse d'entraide ouvrière (OSEO) lance une campagne d'aide aux réfugiés Kosovars rentrant aux pays, et en particulier aux familles paysannes se retrouvant sur leurs anciens lieux de vie dévastés par la guerre, sans logement, sans ressources, mais également aux petites entreprises devant (re)former un tissu économique locale et (re)créer des emplois.

Pour vos dons :

Compte de chèque postal 10-14739-9


L'internationalisation de la crise kosovare

Le G-8
L'ONU
Le Groupe de Contact
La force de maintien de la paix en Kosove (KFOR)
L'OTAN
L'OSCE
Les Etats Unis
La Russie
La Chine
L'Union Européenne et le Conseil de l'Europe
Les autres Etats européens et les autres instance internationales

(AFP 6.7, 9.7) Une première mission d'observation internationale a visité sans entrave le 6 juillet une zone contrôlée par les forces serbes, au nord et à l'ouest de Prishtine. Composée d'une vingtaine de diplomates représentant le Groupe de contact, l'Union européenne et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), elle a traversé des localités où se sont déroulés précédemment des affrintements entre forces serbes et combattants de l'UCK. La mission était conduite par le chargé d'affaires américain Richard Miles et l'ambassadeur russe Iouri Kotov, et incluait des diplomates français, britanniques, allemands, italiens, autrichiens et polonais. Elle s'est notamment rendue à Kosovska Mitrovica, Srbica, Donji Prekaz. L'ambassadeur de France a constaté que la situation n'avait "pas changé depuis trois mois" et que les villages entre Kosovska Mitrovica et Srbica étaient toujours vides. Il a estimé que "la présence des observateurs (...) réduira les tensions et (...) progressivement les combats". Le chargé d'affaires américain a qualifié la tournée de "symbolique". Une centaine d'observateurs devraient être déployés en Kosove, dont une vingtaine d'Américains, environ 25 Européens, une dizaine de Russes. Deux premières patrouilles ont quitté Prishtine le 9 juillet pour évaluer la situation sur le terrain.

(AP, Reuters 20.7) La recrudescence des affrontements les 19 et 20 juillet, notamment dans la ville kosovare d'Orahovac et à la frontière albano-kosovare, ont amené les Etats membres du Groupe de contact, l'Union européenne et les Etats de la région à lancer des appels à la cessation des combats et à l'ouverture de négociations. Le ministère français des Affaires étrangères a lancé le 19 juillet un "appel pressant à l'arrêt des violences et à la modération" en Kosove, et à "la négociation directe entre les autorités de Belgrade et les responsables des Albanais" de Kosove. Le ministre grec des Affaires étrangères Theodoros Pangalos, en visite à Tirana, a appelé à la fin de "ces actes de violence insensés". La Russie a appelé l'UCK à cesser le combat et a attribué aux "actes de provocation" des combattants albanais la responsabilité de la détérioration de la situation. L'Union européenne a lancé le 20 juillet un appel aux deux parties à cesser les combats, et s'est dite "écoeurée et consternée par l'annonce d'une intensification des hostilités". L'UE demande également un arrêt immédiat des bombardements par l'armée yougoslave, et au gouvernement albanais "de faire preuve de retenue et d'adopter une attitude plus apaisante à propos du Kosovo". Les Européens condamnent également "les infiltrations présumées de plusieurs centaines de combattants d'Albanie en territoire kosovar".

(Reuters, AFP 3.8) L'OTAN, les USA et l'Union européenne ont lancé le 3 août de nouveaux appels à l'arrêt des combats en Kosove. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a lancé un appel au cessez-le-feu et à l'ouverture "le plus rapidement possible" de négociations. Javier Solana a déclaré que le problème kosovar "n'a qu'un seul nom : Milosevic". L'Autriche, qui présidente pour six mois l'Union européenne, a intimé par lettre à Slobodan Milosevic de tenir sa promesse faite fin juillet de stopper l'offensive serbo-yougoslave en Kosove. Le ministre autrichien des Affaires étrangères Wolfgang Schüssel a déclaré que Slobodan Milosevic "est le problème et non la solution". Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a réitéré la préférence des USA pour une solution diplomatique, tout en précisant que l'option militaire n'était pas écartée, et a mis en garde Slobodan Milosevic contre une démonstration de force aux dépens de "civils innocents".

(AP, AFP, Reuters 14.10) Une première équipe de "vérificateurs" internationaux (canadiens, américains et européens) est arrivée le 14 octobre en Kosove pour constituer les premiers éléments de la "mission de vérification" de l'OSCE, chargée de s'assurer du respect des accords Milosevic-Holbrooke. Ces 50 premiers "vérificateurs" faisaient déjà partie de la Mission diplomatique d'observation en Kosove. Le président en exercice de l'OSCE, Bronislaw Geremek, a affirmé à Stockholm que l'OSCE gardera la maîtrise de la mission de vérification de l'accord, même si "l'OTAN aura une mission spéciale" à accomplir. "Personne ne parle au nom de l'OSCE", a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères, qui a soulevé le 15 octobre à Paris devant le Groupe de contact la question de la sécurité de la mission de vérification. Bronislaw Geremek a affirmé que la mission de l'OSCE en Kosove constituait "la seule solution pour faire revenir les réfugiés dans leurs villages, faire cesser l'effusion de sang et éviter une catastrophe humanitaire", objectif partagé par le président kosovar Ibrahim Rgova, "bien que sa réponse n'ait pas été enthousiaste", selon Bronislaw Geremek, qui a en outre annoncé que le ministre yougoslave des Affaires étrangères Zivadine Jovanovic s'était "engagé à signer l'accord" afin d'autoriser l'envoi des "vérificateurs" de l'OSCE en Kosove. La mission de vérirication sera essentiellement composée de diplomates, de juristes et de représentants d'organisations non-gouvernementales, mais des militaires y participeront aussi, sans armes et en civil. La Grande-Bretagne, la Russie, la France et la Suisse ont annoncé qu'elles participeront à la mission, qui sera dirigée par le général américain d'origine française Jacques Klein, qui a rang d'ambassadeur et avait réussi à empêcher, en mobilisant des forces britanniques, néerlandaises et tchèques, à empêcher les partisans bosno-serbes de Radovan Karadzic de renverser la présidente bosno-serbe Biljana Plavsic en septembre 1997. Le représentant du Groupe de contact Richard Hoilbrooke a exprimé sa crainte que "la communauté internationale soit trop lente" à envoyer la mission sur place et "que cela prenne six mois".

(AFP 21.11) Les 16 pays de l'Initiative centre-européenne (ICE) ont appelé le 21 novembre à Zagreb les parties en présence en Kosove à négocier une solution politique et à créer les conditions pour le retour des réfugiés. La conférence annuelle de l'ICE s'est par ailleurs félicitée de a formation du nouveau gouvernement albanais. Les chefs de gouvernement des 16 Etats "condamnent tous les actes de violence et appellent au respect de la vie humaine et de la dignité", appellent "toutes les parties en présence à continuer à s'engager dans la voie des négociations politiques", appuyent la Mission de vérification de l'OSCE et pressent la communauté internationale "de continuer à fournir son aide humanitaire à la population du nord de l'Albanie". L'ICE regroupe l'Italie et l'Autriche, l'Albanie, la Biélorusse, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, la République tchèque, la Hongrie, la Macédoine, la Moldavie, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et l'Ukraine. Elle est présidée pour un an par la République tchèque.

(ATS 19.1.1999) Le gouvernement yougoslave a refusé le 19 janvier une conférence internationale sur la Kosove, en considérant que le conflit kosovar était une affaire intérieure. Le Secrétaire d'Etat suisse aux Affaires étrangères Jakob Kellenberger a toutefois estimé que le projet, présenté par la Suisse, de réunir à Genève toutes les parties au conflit pour lui trouver une solution politique, n'était pas mort, même s'il a reconnu que les derniers affrontements éloignaient encore les perspectives d'un réglement politique du conflit.

(AFP, AP 6.2, 7.2) La communauté internationale a sommé le 6 février Serbes et Kosovars réunis à Rambouillet à mettre fin à leur conflit en se mettant d'accord sur le projet d'autonomie de la Kosove qu'elle leur soumet. S'adressant aux délégués des deux parties à l'ouverture de la conférence de Rambouillet, le président français Jacques Chirac et les co-présidents de la conférence, les ministres des Affaires étrangères français Hubert Védrine et britannique Robin Cook, ont souligné que le moment était venu de s'entendre sur les modalités de l'autonomie kosovare, qualifiée d'"autonomie bustantielle" par Jacques Chirac, qui a considéré qu'"à l'intérieur des frontières existantes, tous les habitants (de Kosove), quelle que soit leur origine, (devaient pouvoir) vivre dans la paix et dans le respect de leurs personnes et de leur droit". "L'idée d'une guerre nous est insupportable" a déclaré le président français, qui a invité Serbes et Kosovars à reprendre leur "place dans la famille européenne" et les a averti que "la France, pas plus que ses partenaires européens, américains ou russes, ne tolérera que persiste un conflit qui bafoue les principes essentiels de la dignité humaine (et qui) menace, de proche en proche, la stabilité de tout le Sud-Est de l'Europe". Pour sa part Robin Cook a exigé des Serbes et des Kosovars "le même engagement à mettre fin au conflit" que celui montré par le Groupe de contact. Quant à Hubert Védrine, il a salué le "sens des responsabilités" montré par les parties en conflit par leur venue, qui montre selon lui qu'elles ont "compris que l'engagement de négociations directes ne pouvait plus être différé. Le ministre français a toutefois reconnu que "chacun affirme des positions de principes qui sont apparemment absolument incompatibles", mais a considéré que la présence des deux parties à la conférence était un premier résultat positif de celle-ci. Quant au général américain Wesley Clark, commandant des forces de l'OTAN en Europe, il a exprimé sa crainte "que les parties au conflit ne soient préparées à un échec (des) pourparlers". Le représentant de l'Union européenne à Rambouillet, Wolfgang Petritsch, a déclaré au "Spiegel" que "soit le conflit du Kosovo est solennellement régié d'ici la fin du mois d'avril, soit les bombes commenceront à tomber". Le ministère russe des Affaires étrangères s'est réjoui le 7 février de l'ouverture de la conférence de Rambouillet.

(Reuters, AFP, AP 7.2 , 8.2, 9.2) Les médiateurs internationaux ont remis le 7 février aux négociateurs serbes et kosovars à la conférence de Rambouillet le plan de paix mis au point par le Groupe de contact. Les Serbes et les Albanais ont reçu ce projet séparément. Les médiateurs -l'Européen Wolfgang Petritsch, l'Américain Christopher Hill et le Russe Boris Maïorski- feront la navette entre les délégations, qui ne se rencontreront pas, du moins dans un premier temps. Le chef de la délégation serbe Ratko Markovic a averti le 5 février qu'il refuserait de parler aux "terroristes" de l'UCK. Le plan de paix du Groupe de contact prévoit un statut d'autonomie "substantielle" pour la Kosove, qui serait dotée d'un gouvernement autonome démocratique, d'institutions législatives, exécutives, judiaires et autres. Les Serbes resteraient responsables de l'intégrité du territoire, maintiendraient un marché commun et conserveraient le contrôle de la politique monétaire, des Affaires étrangères, des douanes, de la fiscalité fédérale et de la défense. La délégation albanaise a formulé trois demandes : une définition claire du statut définit de la Kosove, un référendum national après une période intérimaire de trois ans et que l'OTAN soit signataire de l'accord. L'UCK préconise en sus la conclusion d'un cessez-le-feu suivi du déploiement immédiat d'une force militaire internationale. La délégation serbe a pour sa part qualifié d'"épouvantables" certains éléments du plan du Groupe de contact. Les Serbes ont exigé que les trois parties prenantes -eux-mêmes, les Albanais et les médiateurs internationaux- signent le document définissant les points principaux du réglement, et que tout point sur lequel un accord serait trouvé sont imméfiatement consigné par écrit et signé. La délégation serbe a exigé de la partie albanaise qu'elle reconnaisse les frontières actuelles de la Serbie et a annoncé qu'elle préparait des amendements au plan, que les médiateurs internationaux ont présenté comme intangible et non-négociable. Les ministres français et britannique des Affaires étrangères vont exhorter le 10 février les deux parties à négocier sérieusement.

(AFP 29.3) La guerre de Kosove a perturbé le 29 mars la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ASEM (Forum Europe-Asie), lors duquel 9 des 15 ministres européens étaient absents, dont les ministres français, britannique et italien. Le ministre allemand Joschka Fischer a déclaré qu'"une confrontation pour empêcher une catastrophe humanitaire au Kosovo (était) devenue inévitable" et invité Belgrade à "mettre fin à cette évolution tragique".

(AFP 2.4) Les Occidentaux s'accrochent, officiellement, à l'idée que l'on peut encore appliquer l'accord de Rambouillet, une semaine après le déclenchement de la guerre contre la Yougoslavie, mais la plupart des experts estiment que ces accords sont, de fait, rendus caducs par la guerre. Le ministre britannique de la Défense a affirmé le 2 avril que les objectifs de l'OTAN n'avaient "pas changé", et le porte-parole de l'OTAN que "la politique de l'OTAN reste la même", basée sur l'accord de Rambouillet, mais l'ancien Secrétaire d'Etat américain Kissinger, l'Ambassadeur d'Albanie à Moscou et le porte-parole de la présidence américaine ont, en des termes différents, considéré que les accords de Rambouillet étaient dépassés, notamment du fait de la campagne de purification éthnique engagée en Kosove par les forces serbo-yougoslaves, qui tentent de créer une situation irréversible en vidant la Kosove de ses habitants albanais.

(AFP, Le Monde 24.4) Une conférence internationale associant l'OTAN, l'Union européenne et l'OSCE sera organisée fin mai en Allemagne sur la stabilité dans les Balkans, sur proposition de l'Allemagne. L'idée a été évoquée par les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'OTAN de désigner une "personnalité internationale" chargée de coordinner les efforts des différentes institutions.

Le G-8

(Reuters 2.4) La Russie a proposé une réunion d'urgence du G8 sur le conflit entre l'OTAN et la Yougoslavie, proposition à laquelle l'Italie a estimé qu'il fallait accorder "toute l'attention nécessaire", position qui est également celle de l'Allemagne. En revanche, les USA et la Grande-Bretagne l'ont repoussée.

(AFP 4.5, Le Monde 7.5, 8.5) Les pays du "G8" (USA, Canada, Grande-Bretagne, France, Italie, Allemagne, Japon, Russie) ont décidé le 4 mai qu'une éventuelle présence internationale en Kosove serait obligatoirement placée sous l'égide de l'ONU, a affirmé le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Avdeïev. Le 6 mai, les ministres des Affaires étrangères du G-8 ont élaboré un texte commun définissant les "principes généraux" devant être "adoptés et mis en oeuvre pour résoudre la crise du Kosovo". Le texte exige la cessation des violences, le retrait des forces serbes, le "déploiement (...) de présences internationales civiles et de sécurité, endossées et adoptées par les Nations Unies" et l'établissement d'une "administration intérimaire décidée poar le Conseil de Sécurité". La Russie s'est ralliée à cette position, en échange du ralliement des pays de l'OTAN à l'autorité de l'ONU sur la préseence militaire internationale en Kosove. Les Américains ont insisté pour que l'OTAN en constitue le "noyau", mais le texte final ne l'exige pas. Le président Clinton a néanmoins qualifié l'accord de "pas en avant significatif", tout en affirmant la nécessité de continuer "agressivement" les frappes, et le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a affirmé que la position de l'Alliance demeurait "inchangée". Quant au ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov, il a demandé l'arrêt des bombardements et estimé "impossible de commencer la recherche d'un réglement réel" tant qu'ils se poursuivent. Le président Milosevic s'est prononcé dans un communiqué pour la relance d'un "processus politique". Du côté Kosovar, l'UCK a rejeté le 7 mai toute solution négociée de la crise et affirmé que l'accord du G-8 "ne garantit pas une solution stable du problème et la fin de la tragédie en Kosove". Plusieurs points du texte du G-8 ont même été considérés comme "totalement inacceptables" par le porte-parole de l'UCK à Tirana, Bilal Sherifi, alors qu'un autre porte-parole de l'UCK, Jakup Krasniqi, considérait qu'Ibrahim Rugova n'avait "pas de mandat pour négocier le problème de Kosove". Enfin, le conseiller politique du président albanais Rexhep Meidani, Prec Zogaj, a estimé qu'il fallait "armer l'UCK et non la désarmer" comme le prévoit le texte du G-8.

Le Plan de paix du G8 (6 mai 1999)
(G7 + Russie)


(ATS 19.5) Les directeurs politiques du "G-8" se sont réunis le 19 et le 21 mai à Bonn afin de travailler sur un projet de résolution de l'ONU sur la Kosove, et une "feuille de route" sur les étapes concrètes d'un plan de paix.

(AFP, Reuters 7.6, 8.6, Le Monde 8.6 Les ministres des Affaires étrangères du G-8 se sont retrouvés le 7 juin à Bonn après le refus de la Yougoslavie de signer un plan de retrait de ses forces en Kosove avant une résolution de l'ONU. Les ministres doivent rédiger un projet de résolution pour le Conseil de Sécurité, mais le ministre russe Igor Ivanov a prévenu ses homologues que la Russie ne votera aucune résolution sans un arrêt préalable des bombardements de l'OTAN -lesquels, a annoncé l'OTAN, continueront jusqu'à ce que la Yougoslavie accepte le plan du G-8 et commence à le mettre en oeuvre. Le 8, le G-8 a réussi a se mettre d'accord sur un projet de résolution à soumettre à l'ONU, mais des divergences persistaient entre Russes et Occidentaux sur le rôle imparti à l'OTAN dans une force internationale.L'accord obtenu entre les pays du G-8 prévoit que la résolution sera placée sous le chapitre 8 de la charte de l'ONMU, qui prévoit le recours à la force, et que la force international de paix en Kosove (KFOR) aura une "structure de commandement unifiée" (ce qui ne signifie pas forcément "unique"), avec participation de l'OTAN. Le projet prévoit une quasi-simultanéité du retrait des forces serbes, de l'arrêt des bombardements de l'OTAN et du début du déploiement des forces internationales. Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a pour sa part déclaré qu'"au cas où il y aurait des hésitations" ou des "retards" de la part des Serbes à se retirer de Kosove, "les bombardements continueraient.

(AFP, AP 19.6, 20.6) Les chefs d'Etat ou de gouvernement du G-8 ont discuté de la Kosove le 18 juin, en évoquant particulièrement le retour des réfugiés, la situation de la population serbe de Kosove et la démilitarisation de l'UCK, ainsi que de la reconstruction de la Kosove et d'un Pacte de stabilité destiné à créer les conditions d'une paix durable dans les Balkans. Le G-8 a décidé le 20 juin de tenir en novembre une réunion au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement des pays du G-8, de l'Union européenne et des Balkans, dans le cadre du Pacte de Stabilité, ainsi qu'une réunion en juillet des donateurs internationaux "afin de répondre aux besoins à court terme du Kosovo".

(AFP, ATS 21.6, 22.6) Trois conférences internationales traiteront de la reconstruction et de la stabilitation des Balkans : en juillet à Sarajevo et probablement à Bruxelles auront lieu un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays associés au Pacte de stabilité pour les Balkans et une conférence des pays donateurs pour la Kosove. A l'automne se tiendra une autre conférence des pays donateurs, pour toute la région.

(AFP, AP 13.7, 14.7) Les ministres des Finances du G7 et les institutions internationales ont défini le 13 juillet à Bruxelles les priorités de la reconstruction de la Kosove, sans chiffrer le montant de l'aide nécessaire mais en prévoyant le 28 juillet une conférence des donateurs pour commencer à récolter les fonds. Le représentant spécial des Nations Unies pour la Kosove, Bernard Kouchner, a déclaré que la communauté internationale devrait aider les Kosovars "beaucoup plus vite que prévu". Le commissaire européen aux Affaires économiques, Yves-Thibault de Silguy, a estimé que le coût de la reconstruction de la Kosove sera sans doute moins élevé que prévu, car "le niveau de vie réel au Kosovo est supérieur à ce que les statistiques nous donnent (...), les dégâts causés par la guerre (...)moins importants que ce que l'on craignait (et) la vie économique commence à reprendre". Le retour rapide des réfigués va cependant contraindre la communauté internationale a débloquer rapidement des fonds d'urgence. L'Union européenne est prête à consacrer jusqu'à un demi-milliard d'Euros (800 mios FS, 3.3 mias FF) pour la reconstruction des Balkans, et la Banque Mondiale jusqu'à 60 mios de dollars (environ 95 mios FS, 380 mios FF).

L'ONU

(AFP 31.3, 1.4 Quatorze des quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU se sont mis d'accord pour voter le 31 mars une résolution (No 1160) imposant un embargo sur les armes à l'encontre de Belgrade. La résolution a été adoptée ppar 14 voix pour, dont celle de la Russie, et une abstention, celle de la Chine. L'embargo décrété par l'ONU prend effet immédiatement et s'ajoute aux mesures déjà décidées par l'Union européenne. Le Conseil de sécurité demande "aux autorités de Belgrade et aux dirigeants de la communauté albanaise kosovare d'engager sans délai et sans conditions préalables un dialogue constructif sur les questions touchant le statut politique" de la Kosove et donne son appui "à un statut amélioré pour le Kosovo, qui comprendrait une autonomie sensiblement accrue et une véritable autonomie administrative". Pour faire accepter les sanctions par la Russie, le projet de résolution a pris en compte certains amendements russes, en renonçant à qualifier la situation en Kosove de "menace pour la paix et la sécurité internationales dans la région" pour considérer seulement qu'elle avait "des conséquences pour la sécurité régionale". Le représentant russe Youri Fédorov a déclaré n'avoir voté pour des sanctions "qu'à la condition qu'on ne parle pas de punir qui que ce soit, et en particulier Belgrade". Le résolution ne prévoit donc pas de sanctions supplémentaires si Slobodan Milosevic ne cède pas aux injonctions de l'ONU. Quant à la Chine, elle a justifié son abstention en déclarant que "la question du Kosovo est, par essence, une question intérieure de la République fédérale de Yougoslavie" et que "si le Conseil (de sécurité) s'implique dans une querelle sans l'accord du pays concerné, cela pourrait créer un précédent aux nombreuses conséquences négatives". La Chine redouterait notamment que la question du Tibet puisse un jour être examinée comme celle de la Kosove.

(AFP 1.4) L'embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité contre la Yougoslavie, et qu'un diplomate européen a qualifié de décision "largement symbolique", n'affectant pas "les capacités militaires de la Yougoslavie" dans une région qui "regorge déjà d'armes de toutes sortes", s'ajoute à une série d'autres sanctions internationales déjà en vigueur contre Belgrade, pour forcer les autorités serbes et yougoslaves à ouvrir un dialogue effectif avec les Albanais de Kosove :

(AFP 1.4) Les autorités serbes et yougoslaves ont accueilli par le silence, le 1er avril, l'instauration par l'ONU d'un embargo sur les armes à leur encontre. Ni l'agence officielle Tanjug, ni la radio-télévision d'Etat n'ont mentionné le vote du Conseil de sécurité. Le ministère yougoslave des Affaires étrangères a annoncé un communiqué ultérieur. Les dirigeants de l'opposition ont eux aussi gardé le silence. Par contre, le porte-parole du mouvement national albanais de Kosove a salué dans le vote de l'ONU une "consécration de l'internationalisation de la question" kosovare. L'embargo décidé par l'ONU représente en fait essentiellement un revers politique (d'autant que la Russie s'y est associée), mais sang grande conséquence militaire, la Yougoslavie étant productrice d'armes et le matériel utilisé dans la répression en Kosove n'étant pas d'une grande sophistication technologique. La fourniture en pièces détachées pourrait cependant poser un problème à long terme.

(AFP 12.8, Le Monde 13.8) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a publié le 11 août une déclaration "déplorant l'usage excessif de la force par les forces de sécurité de Belgrade", appelant à un cessez-le-feu "immédiat" et rappelant les "engagement pris" par le président Milosevic. La Chine a cependant exprimé que pour elle la crise kosovare restait une "affaire intérieure" hors de la compétence du Conseil de Sécurité, et la Russie son opposition à l'adoption d'une résolution autorisant l'usage éventuel de la force par l'OTAN.

(AP 25.8) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a appelé le 25 août à un cessez-le-feu immédiat en Kosove, en s'alarmant des risques de "désastre humanitaire" en cas de poursuite des combats. Les 15 membres du Conseil (Russie et Chine comprises) invitent les dirigeants yougoslaves et les dirigeants albanais de Kosove à entamer des négociations pour "trouver une solution politique" à la crise. Le Conseil unanime a également déclaré que "toutes les violences et actes de terrorisme, d'où qu'ils viennent, sont inacceptables".

(AFP 11.9) Le Conseil de Sécurité de l'ONU s'est déclaré le 10 septembre "sérieusement préoccupé" par la situation en Kosove et les risques de catastrophe humanitaire et a réitéré son appel au cessez-le-feu. Le Conseil a demandé au président Milosevic d'ordonner un "arrêt de toutes les actions répressives contre la population civile" et à l'UCK de "mettre fin immédiatement à la violence". La Chine et la Russie se sont opposées à l'adoption d'un texte plus "musclé", soutenu par les USA (qui rendent Slobodan Milosevic "personnellement responsable" du sort des réfugiés et déplacés albanais), la France et la Grande-Bretagne

(AP, AFP 17.9, 22.9) La Grande-Bretagne et la France ont entamé le 16 septembre des discussions avec les autres membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le vote d'une résolution sur la Kosove afin d'éviter un désastre humanitaire et de promouvoir un règlement politique du conflit. Les deux pays ont présenté leur projet aux autres pays du Groupe de contact (Allemagne, USA, Italie et Russie). Outre une condamnation du recours à la violence, le projet franco-britannique dresse une "liste d'objectifs" assignés au présidnt yougoslave Slobodan Milosevic. Le projet de texte ne prévoit pas explicitement un recours à la force, mais fait référence au passage de la Charte de l'ONU autorisant un tel recours. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a déclaré le 21 septembre que les Occidentaux essayaient "de convaincre les Russes d'accepter la référence au Chapitre VII de la Charte", en même temps que Français et Britanniques tentaient de convaincre "les Américains (d') accepter l'autorité du Conseil de sécurité", alors qu'ils défendent l'idée qu'une action militaire de l'OTAN n'a pas besoin d'être autorisée par l'ONU.

(AP, AFP 24.9) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté le 23 septembre une résolution menaçant Belgrade de "nouvelles mesures" si la Serbie et la Yougoslavie ne mettent pas fin aux violences en Kosove. La résolution 1199 a été votée par 14 membres du Conseil (Russie comprise). Seule la Chine s'est abstenue en affirmant que la question kosovare est une "affaire intérieure" yougoislave. La Russie a pour sa part affirmé que "le Conseil n'a autorisé à ce stade aucun recours à la force". La résolution réclame un cessez-le-feu immédiat, l'ouverture de négociations politiques pour un statut d'autonomie, la fin des attaques contre les civils et le retour des 250'000 personnes chassées par les combats. La résolution demande aux autorités de Belgrade et aux dirigeants kosovars de "prendre des mesures immédiates pour améliorer la situation humanitaire et d'éviter une catastrophe humanitaire" et appelle les dirigeants kosovars à "condamner toutes les actions terroristes". Le Conseil déclare que si ces demandes ne sont pas satisfaites, il "examinera des actions supplémentaires et des mesures additionnelles pour maintenir ou restaurer la paix et la stabilité dans la région", le texte étant placé sous le chapitre VII de la Charte de l'ONU, qui autorise un éventuel usage de la force en cas de menace pour la sécurité internationale. Les ministres des Affaires étrangères des pays du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie se sont réunis pour examiner les suites à donner à la résolution, que le ministre français Hubert Védrine a qualifiée de "signal pour Milosevic et les Kosovars" pour les forcer à la négociation. Son homologue britannique Robin Cook a affirmé que par cette résolution, la communauté internationale signifiait que "sa patience était à bout" dans la question kosovare, et le ministre britannique de la Défense George Robertson a menacé le président Milosevic de "conséquences terribles" s'il persistait dans son refus de négocier. La Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a estimé que la résolution exprimait "d'une seule voix" la volonté de la communauté internationale de "contraindre" Belgrade à mettre fin à son "offensive au Kosovo", et a menacé de "répliquer" si "des progrès rapides et importants" sur les demandes présentées par la résolution ne sont pas constatés. Quant à l'ambassadeur russe auprès de l'ONU à New-York, Serguei Lavrov, il a déclaré que la résolution visait seulement à "donner un élan supplémentaire aux efforts internationaux pour faciliter un réglement politique" en Kosove, et qu'"aucune sanction contre Belgrade n'a été décidée". Serguei Lavrov a mis en garde contre les "dangers de déstabilisation" des Balkans en cas d'intervention "unilatérale" de l'OTAN. Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a estimé que la résolution était suffisante pour engager une action militaire (bien qu'elle n'y donne pas explicitement le feu vert), alors que le ministre français des Affaires étrangères a quant à lui déclaré que toute action militaire devait être expressément mandatée par le Conseil de Sécurité.

(AFP, AP, Reuters 24.9) Enver Maljoku, Conseiller d'Ibrahim Rugova, a estimé le 24 septembre que la résolution 1199 de l'ONU était "une bonne étape", mais qu'elle venait "trop tard car la moitié de la Kosove est déjà détruite et brûlée". Il a exprimé ses doutes que "Milosevic (tienne) sérieusement compte de ce message des Nations Unies" et sa crainte "qu'il ait suffisamment de temps pour détruire aussi l'autre moitié de la Kosove". Un autre conseiller d'Ibrahim Rugova, Alush Gashi, a précisé que "sans intervention concrète, militaire et politique, et sans présence internationale sur le terrain et autour de la table de négociation, il est impossible (...) de parvenir à un règlement de la crise". Des représentants de l'UCK ont critiqué la résolution du Conseil de Sécurité sur la Kosove, en regrettant qu'elle ne contienne "aucune menace adressée au pouvoir serbe". Bardhyl Mahmuti, représentant politique de l'UCK en Suisse, a ainsi déclaré que "la seule réponse possible pour arrêter la barbarie serbe en Kosove est une frappe aérienne de l'OTAN" et qu'il fait "détruire l'appareil répressif serbe qui produit une catastrophe humanitaire", toute autre solution encourageant Belgrade "à continuer les massacres". Bardhyl Mahmuti a également critiqué le passage de la résolution demandant aux Etats membres de l'ONU d'interdire les fonds d'aide militaire en Kosove, et a craint que cette clause ne soit appliquée contre des fonds d'aide humanitaire. Le gouvernement albanais a quant à lui remercié le Conseil de sécurité du vote de la résolution et espéré qu'elle aurait des effets positifs sur l'ouverture de négociations.

(AFP, Reuters 24.9) Le ministre yougoslave des Affaires étrangères, Zivadin Jovanovic, a déclaré le 24 septembre que la résolution 1199 de l'ONU n'avait "aucun fondement juridique ni politique" et créait "un précédent nuisible pour s'ingérer dans les affaires intérieures d'un pays souverain sans son accord". Le vice-Premier ministre Vojislav Seselj (ultra-nationaliste) a déclaré que la Serbie n'aurait "pas d'autre choix que de (se) défendre" en cas d'intervention militaire, et l'un des leaders de l'opposition, Vuk Draskovic s'est demandé comme il serait possible de "garantir la paix, la sécurité et le droit de circuler" en Kosove si "les forces serbes de sécurité antiterroristes" devaient cesser d'y combattre les "terroristes".

(AFP 1.10) Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné le 1er octobre les massacres de civils en Kosove, et appelé le président Milosevic à ouvrir une enquête, à identifier et punir les responsables de ces atrocités, sans pour autant en déduire un "feu vert" à une action militaire de l'OTAN. La Russie a mis en garde contre une telle opération, qui créerait selon le ministère russe des Affaires étrangères un "précédent dangereux". La Russie a également insisté sur la nécessité d'une nouvelle résolution du Conseil de Sécurité autorisant explicitement une intervention armée pour que celle-ci puisse avoir lieu. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a quant à lui souhaité que "les membres du Conseil de Sécurité reconnaissent que le président Milosevic ne s'est pas conformé aux précédentes résolutions". Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan présentera le 5 octobre au Conseil de sécurité un rapport sur la situation en Kosove, qui pourrait conduire à une décision d'action militaire en Kosove s'il concluait que Belgrade n'a pas tenu compte de la résolution 1199 du 23 septembre, qui ordonnait à la Serbie et à la Yougoslavie de mettre "fin aux violences contre les civils". Les autorités serbes ont invité Kofi Annan à venir en Kosove afin de comprendre "la véritable situation sur le terrain".

(AFP, AP, Reuters 5.10) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan affirme dans son rapport remis le 5 octobre au Conseil de Sécurité que "la grande majorité" des atrocités commises en Kosove l'ont été "par les forces de sécurité (...) agissant sous l'autorité de la République fédérale de Yougoslavie", dont selon les informations qu'il a obtenu du terrain, le retrait "semble jusqu'ici limité". Kofi Annan affirme cependant qu'il y a également "de bonnes raisons de penser" que les unités de l'UCK ont elles aussi "commis des atrocités". Rien ne peut "justifier la terreur systématique infligée aux civils ces derniers jours et ces dernière semaines", déclare le Le Secrétaire général de l'ONU, qu souligne toutefois qu'il n'a pas les moyens de vérifier de manière indépendante les rapports qui lui sont parvenus et qu'en conséquence le Conseil devra "se faire sa propre opinion". Kofi Annan souligne la nécessité d'un "changement radical de politique et de comportement" de la part des serbes et demande "le retrait des forces de police, l'amnistie et la libération des prisonniers". Craignant que des milliers de réfugiés "puissent mourir au cours de l'hiver", il plaide pour une action "d'urgence sur plusieurs fronts" pour faire cesser "la violence de tous côtés", ouvrir un "accès humanitaire sans entrave" et créer les conditions pour un retour des réfugiés et déplacés. Pour cela, "une présence internationale renforcée et plus efficace" lui paraît nécessaire. Kofi Annan estime enfin que "la communauté internationale ne doit jamais perdre de vue la nécessité ultime d'une solution politique globale" au conflit, sans quoi elle ne traiterait "que les symptômes du problèmes, pas ses causes". L'émissaire américain Richard Holbrooke a estimé que "le rapport d'Annan pourrait donner le feu vert à une intervention de l'OTAN".

(AFP, Reuters 6.10) Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni le 6 octobre pour évaluer la situation en Kosove, mais est divisé sur un recours à la force contre la Yougoslavie pour l'obliger à respecter la résolution 1199 du 23 septembre, et n'a pris aucune décision claire. La Russie et la Chine s'opposent toujours à une autorisation de l'ONU à l'OTAN d'intervenir militairement, et le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a fait savoir que la Russie recourrait à son droit de veto pour s'opposer à toute autorisation de ce genre. La France considère toujours quant à elle qu'une telle autorisation est nécessaire, et les Etats-Unis qu'elle est superflue. Le Conseil a cependant accentué sa pression diplomatique sur Slobodan Milosevic pour qu'il se conforme à la résolution.

(AFP 20.10) Une mission de l'ONU est arrivée à Prishtine le 20 octobre pour évaluer la situation en Kosove. Elle comprend des représentants des départements onusiens des droits de l'Homme, des affaires politiques, des opérations de maintien de la paix, des affaires humanitaires et du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

(Reuters, AP, AFP 24.10, 25.10) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a autorisé le 24 octobre la mission internationale de vérification terrestre et aérienne convenue avec la Yougoslavie pour s'assurer du respect des accords sur la Kosove. La résolution 1203, qui exige une application rapide et complète des résolutions précédentes, et la protection des "vérificateurs" de l'OSCE, a été adoptée par 13 voix (dont celles des USA, de la France et de la Grande-Bretagne) et deux abstentions, celles de la Russie et de la Chine, bien que le texte ne fasse aucune mention d'une possible intervention de l'OTAN en Kosove si la sécurité des "vérificateurs" de l'OSCE était menacée. La résolution évoque cependant la possibilité d'une "action" internationale pour faire respecter l'accord, mais ne précise pas de quelle type d'action il s'agit. Les interprétations de ce texte sont donc totalement contradictoires, selon qu'elles émanent des USA, dont la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright a affirmé qu'ils avaient avec leurs alliés de l'OTAN "l'autorité, la volonté et les moyens de passer à l'action si nécessaire", ou de la Russie, dont l'Ambassadeur Sergueï Lavrov a affirmé que la résolution était une garantie contre "des actions arbitraires ou non avalisées", et en tiré la conclusion que l'OTAN devait retirer son "ordre d'activation". Quant à la Grande-Bretagne, elle a affirmé par la voix de son Ambassadeur Jeremy Greenstock que "personne ne devrait douter" qu'elle utiliserait son "droit inhérent de protéger (ses) ressortissants" s'ils étaient en danger, et que la résolution donnait en outre "le droit (...) de prendre des mesures pour assurer (la) sécurité et (la) liberté de mouvement" des vérificateurs de l'OSCE. Les membres occidentaux du Conseil de Sécurité, et leurs alliés, ont dû céder à l'exigence de la Russie d'éliminer du texte toute référence explicite à un éventuel usage de la force par l'OTAN, afin d'éviter un veto russe et chinois. Les tractations entre occidentaux et Russes ont duré toute la journée du 24 octobre.

Le contenu de la résolution 1203

Le Conseil de Sécurité :


(ATS 17.11.1998) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution demandant à Belgrade de coopérer avec la justice internationale à propos des crimes de guerre commis en Kosove. La résolution a été adoptée par 14 des quinze membres du Conseil, la Chine s'abstenant. Elle se réfère au chapitre VII de la Charte des Nations Unies, qui autorise un éventuel rcours à la force. Le Conseil de Sécurité "riétère que tous les Etats doivent coopérer pleinement avec le Tribunal et ses organes" et lance un appel en ce sens aux autorités serbes et yougoslaves ainsi qu'"aux dirigeants de la communauté albanaise du Kosovo et à tous les autres intéressés".

(AFP 8.12) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a réaffirmé le 8 décembre dans un discours à l'Assemblée nationale française que "toute intervention militaire de la communauté internationale doit demeurer subordonnée à l'aval du Conseil de Sécurité".

(ATS 31.12) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a affirmé le 31 décembre dans un entretien au quotidien espagnol "Diario 16" craindre "le pire" pour la Kosove en 1999, "à moins que les engagements soient maintenus et que les efforts soient redoublés pour trouver des solutions pacifiques".

(AFP 17.1.1999) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est déclaré "choqué" par le massacre de Racak et a appelé "les autorités compétentes à mener une enquête approfondie".

(AFP, AP 19.1) Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé le 18 janvier Belgrade à revenir sur sa décision d'expulser le chef de la mission de l'OSCE en Kosove, William Walker, et a "vigoureusement condamné" le massacre de Racak. Le Conseil de Sécurité "déplore" la décision des autorités yougoslaves de déclarer "persona non grata" le chef de l'OSCE, à qui il réaffirme son "soutien entier (...) en vue d'un règlement pacifique" de la crise. Les membres du Conseil "appellent à une enquête immédiate et entière" sur le massacre et "rappellent aux parties leurs engagement pris sous les résolutions et les accord du Conseil de sécurité, y compris une coopération entière et complète" avec le Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie (TPI), à la mission d'enquête duquel le Conseil s'est toutefois abstenu d'apporter un soutien explicite, en raison de l'opposition de la Russie et de la Chine.

(AP 30.1) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a apporté le 29 janvier son soutien au plan proposé par le Groupe de contact pour un règlement politique de la crise de Kosove. Les membres du Conseil ont adopté par consensus (c'est-à-dire sans vote, mais sans opposition) la déclaration proposée par le Grande-Bretagne. Ni le Groupe de contact, ni le Conseil de Sécurité n'ont assorti leur convocation à la conférence de paix de Rambouillet d'une menace de recourir à la force, mais l'OTAN a lancé un avertissement en ce sens. Le Conseil de Sécurité déclare soutenir les efforts internationaux visant à faire reconnaître les "droits légitimes" des Albanais de Kosove, tout en réaffirmant la souveraîneté et l'intégrité territoriale de la Yougoslavie.

(AFP 2.2) La Yougoslavie a demandé le 2 février au Conseil de sécurité de l'ONU de condamner les menaces de frappes aériennes de l'OTAN et d'empêcher une "agression armée contre la Yougoslavie", après que le Conseil permanent de l'Alliance ait donné au Secrétaire général Javier Solana l'autorisation d'engager si nécessaire des frappes aériennes contre des objectifs en Yougoslavie. Selon le gouvernement yougoslave, l'OTAN a ainsi lancé "une menace ouverte contre la souveraineté et l'intégrité de la République fédérative de Youglslavie en tant que pays indépendant, membre des Nations Unies, ce qui constitue une violations des principes de la Charte de l'ONU". La Yougoslavie est suspendue des travaux de l'Assemblée générale de l'ONU depuis 1992 mais assiste aux réunions du Conseil de sécurité qui la concernent.

(ATS 19.3) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a rappelé le 19 mars la primauté de l'ONU sur l'OTAN, à l'occasion du 50ème anniversaire de cette alliance, alors que l'OTAN menace les Serbes d'une intervention militaire sans autorisation explicite de l'ONU.

(AFP, AP 22.3) Le gouvernement yougoslave a réclamé le 22 mars une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU pour "engager l'OTAN à cesser de menacer la Yougoslavie de recourir à la force". Les menaces de l'OTAN et le déploiement de ses troupes représentent selon la lettre yougoslave, datée du 17 mars, "une violation flagrante des principes de la charte des Nations Unies". La Chine, qui préside le Conseil de Sécurité, a fait savoir qu'aucune consoltation du Conseil n'était prévue sur le sujet.

(ATS 26.3) Le Conseil de Sécurité de l'ONU a rejeté le 26 mars le projet de résolution présenté par la Russie, demandant un arrêt immédiat des frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie.

(ATS 31.3) L'ONU a fait savoir le 31 mars qu'il n'existait pas de "preuves suffisamment fortes" d'un génocide perpétré par les Serbes contre les Albanais de Kosove, après que les USA aient affirmé avoir reçu "des signes qu'un génocide se (déroulait) au Kosovo". Le porte-parole de l'ONU a souligné que la première exigence posée par la Convention contre le génocide, de 1948, était d'"établir qu'un génocide a eu lieu" effectivement, et a précisé que le Haut Commissariat pour les droits de l'Homme allait interroger les réfugiés kosovars pour déterminer s'il y a des bases à d'éventuelles poursuites pour génocide.

(AFP 1.4) L'ONU a été marginalisée par l'OTAN dans la guerre de Kosove en raison de la division des grandes puissances membres du Conseil de Sécurité, selon une ligne de fracture rappelant celle de l'ancienne "guerre froide". L'OTAN s'est dispensée d'une autorisation explicite du Conseil de Sécurité pour engager des opérations militaires contre la Yougoslavie, alors que le Conseil a, selon la Charte de l'ONU, la "responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales". La Russie et la Chine ont dénoncé le "violation flagrante" de la Charte par l'OTAN. Depuis le début du conflit, le Conseil n'a été incapable de prendre position, ni pour autoriser les opérations militaires, ni pour les faire cesser, en raison de la menace permanente de l'usage de leur droit de veto par les uns (les USA et la Grande-Bretagne) ou les autres (la Chine, la Russie), la France tentant malaisément de garder une position indépendante des premiers sans se rallier à celle des seconds, et les pays musulmans se rangeant aux côtés des USA par solidarité avec les Albanais. Un projet de résolution présenté par la Russie et exigeant un arrêt immédiat des frappes de l'OTAN a été repoussé en mars, par 12 voix contre 3. Une résolution donnant un feu vert à l'OTAN pour intervenir n'a pas été présentée, en raison de la menace de l'usage de leur droit de veto par la Russie et la Chine.

(AP 7.4) Les Serbes pourraient être en train de commettre un génocide au Kosovo, a déclaré le 7 avril à Genève le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, devant la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. "Bien que nous n'ayons pas d'observateurs indépendants sur le terrain, il y a des indices que cela soit une fois encore en train de se reproduire au Kosovo", a estimé Kofi Annan, pour qui "la campagne sauvage et systématique de nettoyage éthnique conduite par les autorités serbes au Kosovo semblent avoir un but : expulser ou tuer autant d'Albanais de souche que possible au Kosovo", ce qui, si tel était réellement le but des Serbes, qualifierait effectivement, aux termes du droit international, leur politique de génocidaire.

(AP 9.4.99) Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a soumis le 9 avril cinq exigences aux autorités yougoslaves en les exhortant à retirer leurs troupes du Kosovo et à autoriser la présence d'une force internationale permettant le retour des réfugiés. Kofi Annan a appelé l'OTAN a cesser immédiatement les frappes sur la Yougoslavie dès que Belgrade aura accepté ces conditions. Les cinq conditions en question sont la cessation immédiate de la campagne d'intimidation et d'expulsion des civils, la cessation des activités militaires et paramilitaires en Kosove, le retrait des forces serbo-yougoslaves de Kosove, le retour de tous les réfugiés et déplacés et le déploiement d'une force militaire internationale. Kofi Annan estime que ce programme est "un prélude à une solution politique durable à la crise", cette solution ne pouvant être trouvée "que par la diplomatie".

(AP 11.4, Le Monde 13.4) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a proposé ses "bons offices" dans la crise kosovare, et s'est déclaré disposer à "parler" avec le président Milosevic auquel il a adressé le 9 avril une lettre lui demandant d'"autoriser les réfigués à revenir au Kosove". L'implication de l'ONU dans la crise est de plus en plus envisagée par les membres européens de l'OTAN. Une solution doit "passer par le Conseil de sécurité de l'ONU", qui devra "être nécessairement au coeur de la définition d'un réglement politique au Kosovo et de la garantie de sa mise en oeuvre", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine.

(ATS, AFP 26.4, 28.4) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a souligné le 28 avril qu'une solution durable en Kosove "ne pourra être gagnée sur le champ de bataille", critiquant ainsi implicitement la poursuite de la campagne aérienne de l'OTAN contre la Yougoslavie.

(Le Monde 8.5) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a nommé deux émissaires personnels pour les Balkans, en les personnes de l'ancien Premier ministre suédois Carl Bildt et du ministre slovaque des Affaires étrangères Eduard Kukan. Les USA et la Grande-Bretagne voient cette décision d'un mauvais oeil et estiment que l'ONU ne doit pas jouer de r'ole politique et militaire, mais uniquement humanitaire, dans le conflit actuel.

(ATS, AFP 11.5, 13.5, 14.5, 15.5) Une réunion sur la crise dans les Balkans s'est tenue à Genève les 13 et 14 mai, sous la présidence du Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, afin de mieux coordonner la réponse humanitaire des agences de l'ONU et de mobiliser l'aide internationale. "La réunion que j'ai convoquée est purement humanitaire" a assuré Kofi Annan, qui a présenté ses deux émissaires spéciaux pour les Balkans, l'ancien Premier ministre suédois Carl Bildt et le ministre slovaque des Affaires étrangères Eduard Kukan. Kofi Annan a exprimé sa crainte que les changements politiques en Russie (démission du Premier ministre Primakov par Boris Eltsine, lui-même menacé de destitution par la Douma) ne "compliquent la recherche d'une paix au Kosovo", tout en espérant "qu'il ne s'agit pas d'un problème insurmontable". Kofi Annan a annoncé le 14 mai qu'il se rendra la semaine suivante en Macédoine et en Albanie, mais aucune visite à Belgrade n'est envisagée pour le moment, a précisé le Secrétaire général, qui a expliqué qu'il souhaitait exprimer sa solidarité avec les réfugiés Kosovars et leur assurer que tous les efforts sont entrepris pour leur permettre de revenir le plus rapidement possible chez eux. Kofi Annan a enfin annoncé la nomination d'un coordinateur spécial de l'aide internationale dans les Balkans, en la personne de Martin Griffith, et a rencontré aux Pays-Bas le président Finlandais Martti Ahtisaari, pressenti par les Occidentaux comme médiateur avec Belgrade.

(AFP 15.5) Le Conseil de sécurité de l'ONU a exprimé le 14 mai "sa profonde peine", sa "préoccupation" et sa "consternation" (mais aucune condamnation) après le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine à Belgrade, et a observé une minute de silence à la mémoire des victimes du bombardement.

(AFP 19.5) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a affirmé le 19 mai que les Nations Unies devaient jouer un "rôle central" dans le recherche d'une solution négociée à la crise de Kosove, pour laquelle la communauté internationale devrait s'unir "sous le parapluie de l'ONU". Kofi Annan a exprimé l'espoir "que le Conseil de sécurité sera bientôt en mesure de jouer ce rôle essentiel"

(ATS 22.5, 27.5) Une mission de l'ONU chargée d'examiner les besoins humanitaires en Yougoslavie s'est rendue dans plusieurs villes de Kosove et au Monténégro. La population de Yougoslavie est dans une "situation désastreuse", a estimé le 27 mai le chef de la mission de l'ONU en visite en Yougoslavie, Sergio Vieira de Mello, qui a visité la Kosove, la Serbie et le Monténégro pour évaluer les besoins d'aide humanitaire.

(AFP 26.5) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a lancé le 26 mai à Stockholm un appel pour une solution politique au conflit kosovar, pour "mettre fin aux souffrances de la population yougoslave, quelle que soit son affiliation éthnique". M. Annan a indiqué que "toutes les parties" impliquées dans la crise yougoslave "semblaient maintenant d'accord sur deux principes : les Kosovars albanais doivent pouvoir rentrer chez eux en sécurité, avec une protection et garantie internationales de leurs droits politiques et humanitaires". Le Secrétaire général de l'ONU a considéré que la question devait être "réglée dans le cadre des Nations Unies".

(AFP 6.6) Les Nations Unies revendiquent le rôle dirigeant pour l'administration civile de Kosove, qui sera mise en place dès le déploiement d'une force internationale en Kosove, mais les Européens, qui fourniront l'essentiel des 50'000 hommes de la force de paix en Kosove (KFOR) et assumeront l'essentiel de la reconstruction de la Kosove, ont aussi demandé à diriger l'opération civile. Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a plaidé auprès de l'OTAN et de la Russie en faveur de la désignation, par lui, d'un seul responsable, dépendant des Nations Unies et ayant autorité sur tous les aspects civils dans la mise en oeuvre du plan de paix, ainsi que sur les organisations et agences intervenant pour assurer le retour du million de réfugiés et la reconstruction de la Kosove. Un compromis possible consisterait à désigner un Européen, placé sous le "chapeau" de l'ONU. L'ONU n'interviendra par contre pas sur le volet militaire de l'opération de paix, mais devra l'autoriser par une résolution -laquelle autorisera également la mise en place d'une administration provisoire.

(AFP 11.6.99) Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé le 10 juin une résolution (1244) accordant les pleine pouvoirs aux Nations Unies pour administrer la Kosove, et autorisant l'OTAN à y déployer une force militaire de 50'000 hommes, autorisée à faire usage de ses armes. Toutes les opérations civiles (réfugiés, reconstruction, police, démocratisation) sont placées sous la tutelle de l'ONU. La résolution a été approuvée à l'unanimité, moyennant l'abstention de la Chine, des quinze membres du Conseil de Sécurité. La Chine a, sans opposer son veto à la résolution, dénoncé dans la décision du Conseil de Sécurité, une violation dela Charte des Nations Unies.

(AFP 22.6) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a nommé le 21 juin deux représentants adjoints chargés de l'administration civile et des réfugiés en Kosove, en les personnes du Français Dominique Vian et du Néo-zélandais Dennis McNamara. Le représentant spécial de Kofi Annan pour la Kosove, qui devra mettre en oeuvre le volet civil de l'accord de paux, sera secondé par quatre adjoints. Les deux autres seront chargés de la démocratisation des institutions et de la reconstruction. L'Union européenne va présenter trois candidats au poste de représentant spécial : la commissaire européenne Emma Bonino, le ministre français de la Santé Bernard Kouchner et le dirigeant libéral britannique Paddy Ashtown.

(ATS 24.6) L'ONU a annoncé que le fonds créé pour financer ses opérations civiles en Kosove était à sec, alors que la mission intérimaire d'administration de l'ONU en Kosove tente de former 7 commissions paritaires albano-serbes s'occupant des questions de santé, d'éducation, d'infrastructures, de justice, de commerce, d'agriculture, de finances et de communication. Les fonds de financement ont été créée, mais restent vides.

(AFP 24.6) La Yougoslavie souhaite normaliser ses relations avec les pays "agresseurs" de l'OTAN et demande à être réadmise au sein des Nations Unies, a déclaré le 24 juin le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic au Parlement.

(ATS 25.6) L'ONU peine à trouver auprès des gouvernements les 3000 policiers nécessaires dans le cadre de sa mission en Kosove. Un appel urgent a été adressé aux pays membres de l'OTAN et européens pour qu'ils fournissent des contingents. L'ONU insiste sur la nécessité de prévenir rapidement les désordres et son représentant spécial pour les Balkans, Carl Bildt, a souligné le "vide du pouvoir" en Kosove, avec la prise de contrôle de nombreuses municipalités ou services publics par l'UCK.

(ATS 28.6) Le gouvernement yougoslave a demandé le 28 juin la tenue d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU, consacrée à la Kosove. Le Chef de la diplomatie yougoslave, Zivadin Jovanovic, demande dans une lettre au Conseil de sécurité que l'ONU examine l'application de sa résolution sur la Kosove et prenne les mesure nécessaires pour garantir une vie normale aux citoyens de la province, notamment en empêchant "toute forme de violence, de terrorisme et d'atteinte à l'ordre public".

(AFP, ATS 30.6) Seize pays se sont retrouvés le 30 juin à New York pour accélérer la mise en place par l'ONU de l'administration civile et de la police en Kosove, comme les y a appelé le Secrétaure général de l'ONU Kofi Annan. Le déploiement rapide d'une force policière internationale de 3000 hommes est devenue une priorité pour l'ONU, alors que la KFOR peine à empêcher les pillages et les vengeances albanaises contre les Serbes et les Tziganes, qui doivent selon Kofi Annan bénéficier du même "sentiment de sécurité" que les Albanais. 1938 policiers ont été promis par divers Etats, dont 450 par les USA. Kofi Annan a créé un Groupe des "Amis du Kosovo", comprenant l'Union européenne, l'OSCE, l'Organisation de la Conférence islamique, les pays du G-8, la Belgique, l'Espagne, la Grèce, les Pays-Bas, voire la Chine. S'agissant de la reconstruction de la région, les Occidentaux se sont pour la plupart opposés à une aide à la Serbie tant que Slobodan Milosevic sera à la tête de la Yougoslavie, Russes et Chinois demandant quant à eux une aide "sans discrimination", et la France estimant que la partie "humanitaire" de la reconstruction, comme la "remise en marche du chauffage (et) de l'eau potable" doit être assumée sans discrimination, donc également en Serbie.

(Le Monde, Libération 29.6, AP 3.7, AFP 4.7) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan "penche très sérieusement" pour la candidature du président finlandais Martti Ahtisaari pour le poste de Haut-représentant des Nations Unies en Kosove, a-t-on appris le 28 juin. Kofi Annan a reconnu que la fonction devait revenir à un Européen et estiomé que celui-ci devrait être doté d'un "sens politique", être "un leader ainsi qu'un administrateur et un bon négociateur". Les ministres des Affaires étrangères de l'Union Européenne ont proposé les candidature du Secrétaire d'Etat français à la Santé Bernard Kouchner et du politicien libéral britannique Paddy Ashdown au poste d'Administrateur civil de l'ONU en Kosove. Le ministre néerlandais de l'Environnement Jan Pronk était également candidat. Le 2 juillet, Bernard Kouchner a été nommé par Kofi Annan administrateur civil de l'ONU en Kosove, et a estimé que "la réconciliation était possible" entre Serbes et Albanais, qu'il fallait que "les Serbes et les Albanais du Kosovo travaillent ensemble" mais qu'il y avait "beaucoup de travail" de reconstruction et que ce serait "certainement long", l'urgence étant le retour des réfugiés chez eux, "en sécurité" et avec "le minimum en matière d'aliments (et) de serbices de santé". "Il faut non seulement reconstruire, mais construire l'administration" de Kosove, a estimé Bernard Kouchner, dont la désignation a été accueillie avec circonspection par la Yougoslavie, l'agence Tanjug le qualifiant de personnalité "controversée" et que Médecins sans Frontières, qu'il a fondé en 1971, avait "participé à de nombreuses actions prétendument humanitaires qui avaient un arrière-plan politique".


(Le Monde 3.7) Dans un entretien au "Monde", Bernard Kouchner déclare envisager son mandat pour le compte de l'ONU en Kosove comme "l'espoir que la paix puisse remplacer la haine et la guerre, malgré les pesanteurs historiques". Pour le nouveau haut représentant des Nations Unies, qui revendique "l'impartialité, mais pas la neutralité", "l'ingérence, c'est la protection des minorités, où qu'elles soient, au nom des droits de l'homme, parfois au-dessus de la souveraîneté des Etats". Bernard Kouchner considère qu'"il faut reconstruire une administration qui est complètement anéantie, car elle était aux mains d'une catégorie de population qui a fui ou s'est exilés (alors que( la majorité n'y avait pas accès". S'agissant de la future police kosovare, Bernard Kouchner a déclaré qu'il ne fallait pas y "recruter de membres de l'UCK" mais "recruter des policiers sur des critères nécessairement objectifs, d'éducation, du sens du devoir". Enfin, s'agissant de l'aide à la reconstruction, il a estimé qu'il ne fallait pas distinguer "les catégories de victimes" et "aider les réfugiés serbes et la population serbe, même en Serbie", sans évidemment aller jusqu'à "l'aide politique à Slobodan Milosevic".

(AP 24.8) Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a nommé le 23 août l'expert allemand en environnement Tom Koenings au poste d'administrateur civil adjoint de l'ONU en Kosove, chargé de l'administration civile, en remplacement du Français Dominique Vian. Membre des Verts, proche du ministre des Affaires étrangères Joshka Fischer, Tom Koennings secondera Bernard Kouchner.

(AFP 13.10, 14.10) Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a entamé le 13 octobre sa première visite à Prishtine. Kofi Annan s'est déclaré "encouragé" par les efforts déployés par l'ONU et la population, en a appelé Serbes et Albanais à faire preuve de "tolérance" pour fonder une société multiethnique.

(AFP 24.11) Le Haut représentant de l'ONU pour la Kosovë, Bernard Kouchner, s'est déclaré le 24 novembre opposé à une levée des sanctions internationales décrétées contre Belgrade, à moins que cette levée soit liée au sort des Kosovars (albanais) disparus.

(Reuters 10.2.2000) Le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné les violence en Kosove, demandé "leur cessation immédiate", et invité les parties en présence à faire preuve de retenue et de tolérance. Les membres du Conseil de Sécurité ont réclamé la "mise en oeuvre intégrale" de la résolution mettant en place l'administration de l'ONU en Kosove.

(AFP 6.3.2000) L'ONU a demandé le 6 mars à la communauté internationale de tenir ses promesses en fournissant argent et policiers pour empêcher que la Kosove ne bascule dans la violence inter-éthnique. Dans un rapport au Conseil de Sécurité, le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a averto que "les tensions éthniques peuvent encore déclencher de dramatiques cycles de violence" en Kosove. La Mission de l'ONU qui administre la Kosove depuis juin 1999 n'a pas d'argent pour payer les saléaires des professeurs et du personnel de santé, et la moitié seulement des 4700 policiers de l'ONU prévus a été déployée le 1er mars, qui qui impose à la KFOR un travail de police. Le secrétaire général de l'ONU a lancé un appel "à tous les Etats membres pour qu'ils fournissent de toute urgence, à la MINUK, en nombre suffisant, un supplément d'effectifs policiers, des unités de police spéciale, des juges et des procureurs internationaux ainsi que des experts en matière pénalle", ainsi que "sans bargzigner" l'appui "politique, matériel et financier indispensable" à la MINUK.

(ONU 26.3.2007) Après plus d'un an de pourparlers, l'envoyé spécial de l'ONU en Kosove, Martti Ahtisaari, a présenté au Conseil de sécurité un plan pour un "futur Kosovo indépendant viable, durable et stable", placé dans un premier temps sous la supervision d'un Représentant civil international. Le plan comprend des mesures de promotion et de sauvegarde des droits des communautés minoritaires et de leurs membres, la décentralisation de l'administration et la préservation et la protection du patrimoine culturel et religieux de Kosove. Des dispositions diverses sont destinées à "favoriser l'avènement d'un Kosovo multiethnique, démocratique et prospère". Une présente internationale civ ile et militaire devrait avoir pour mandat de surveiller l'application du plan et d'aider les organes "compétents du Kosovo à maintenir la paix et la stabilité sur tout le territoire". Ce plan a été approuvé par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, qui l'a transmis au Conseil de sécurité.

(ONU 10.5.2007) Le Conseil de Sécurité se montre très divisé sur l'avenir du Kosovo, entre les positions pro-indépendantistes des USA et des Etats de l'Union européenne, et la position anti-indépendantiste de la Russie, les uns et les autres souhaitant toutefois éviter une déclaration unilatérale d'indépendance de la part des Albanais de Kosove. Pour les Etats-Unis, "une indépendance (kosovare) supervisée par la communauté internationale est nécessaire" à l'intégration de la Kosove et de la Serbie dans l'Union européenne, alors que pour la Russie, qui note que c'est "la première fois que l'on propose à une région autonome (au sein d'un Etat indépendant) d'accéder elle-même à l'indépendance", il faut poursuivre les négociations jusqu'à ce que toutes les parties, et notamment la Serbie et les Albanais de Kosove, arrivent à un accord.

Le Groupe de Contact

(AFP 9.3) Le groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie a décidé le 9 mars à Londres d'un premier train de sanctions pour contraindre Belgrade à cesser la répression en Kosove, après une volte-face de la Russie qui a finalement partiellement avalisé ces sanctions alors qu'elle avait refusé, dans un premier temps, de s'y associer. "La répression violente de l'expression pacifique d'opinions politique est totalement inadmissible", ont estimé les ministres des USA, de Russie, du Royaume-Uni, de France, d'Allemagne et d'Italie dans un communiqué commun. La Russie a accepté l'embargo sur les armes et sur les équipements pouvant servir à la répression, mais s'est donné un temps de réflexion de deux semaines pour adhérer éventuellement aux autres sanctions. Les Américains se sont félicités de l'accord obtenu, après avoir publiquement exprimé leurs craintes d'un "consensus mou à l'européenne". Le groupe de contact était divisé entre les partisans d'une action déterminée (USA, Grande-Bretagne, Allemagne) et la Russie, opposée à toute "ingérence" dans les affaires serbes, la France et l'Italie se situant entre ces deux "camps". Le groupe de contact se retrouvera le 25 mars à Washington pour faire le point de la situation.

Les décisions du Groupe de contact

Les principales décisions prises par le Groupe de contact :

Une demande est adressée au Procureur du Tribunal pénal international pour qu'il commence "à rassembler des informations relatives à la violence en Kosove qui pourraient tomber dans le domaine de sa juridiction".

Les six pays du groupe de contact (Allemagne, USA, France, Grande-Bretagne, Italie et Russie) "condamnent les actes terroristes de l'Armée de libération de Kosove, de tout groupe ou d'individus" et réaffirment qu'ils ne sont pas favorables à l'indépendance de la Kosove ni au statu quo, mais à un "degré supérieur d'autonomie".

Le groupe de contact demande à Belgrade d'autoriser le Haut Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Mary Robinson, d'enquêter sur la situation en Kosove.

(AFP 29.4) Les six pays du Groupe de contact ont décidé le 29 avril (dans une réunion au niveau des directeurs des Affaires politiques des ministères des Affaires étrangères) de nouvelles sanctions (notamment un gel des fonds publics yougoslaves et serbes à l'étranger dans un premier temps, des investissements dans un second temps) contre la Serbie, tout en essayant de donner une "impulsion" à un processus de négociations entre Belgrade et les Albanais de Kosove, par des "mesures incitatives" qui permettraient à la Yougoslavie de revenir dans les institutions internationales. Les mesures de sanction prévues seront immédiatement annulées si des négociations sont engagées entre Belgrade et les Albanais, et le communiqué du Groupe de contact précise que la Russie ne s'est pas associée à ces mesures. Le Groupe de contact demande que des "mesures de stabilisations" soient prises par les acteurs de la crise kosovare, notamment la cessation de la répression par Belgrade et la condamnation du terrorisme par les dirigeants albanais, la réouverture des missions de l'OSCE en Kosove et dans le reste de la Yougoslavie, le "démarrage immédiat" de la mission de médiation de Felipe Gonzalez. Le Groupe de contact considère que "la situation actuelle au Kosovo est insupportable" et réaffirme son opposition tant à l'"indépendance du Kosovo" qu'au "maintien de l'inacceptable statu quo", sa condamnation de "l'accroissement de la violence", de l'"usage excessif de la force par l'armée yougoslave" et de la "prolifération des armes", et sa crainte que la crise se propage "dans d'autres zones de la région" et que "les développements du Kosovo" perturbent "l'appliucation des accords de Dayton et de Paris sur la Bosnie".

(AP, AFP 12.6) Les six ministres des Affaires étrangères des pays du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie, réunis à Londres le 12 juin, ont demandé à Belgrade de mettre un terme à la pression militaire sur la population albanaise de Kosove et l'ont enjoint de "faire des progrès rapides" dans les négociations avec les représentants de la population. Le Groupe de contact a donné à Slobodan Milosevic, sur la "responsabilité spéciale" duquel ils ont insisté "dans la mise en oeuvre de ces mesures", un délai au 15 juin pour souscrire à un engagement de mettre fin aux opérations des forces de sécurité contre les populations civiles, de retirer les forces spéciales engagées dans la répression, d'autoriser l'accès à des observateurs internationaux et des organisations non-gouvernementales à léa province, de faciliter le retour des réfugiés et des déplacés et de reprendre le dialogue avec les dirigeants de la communauté albanaise. Le chef de la diplomatie britannique, Robin Cook, a déclaré que "le président yougoslave Slobodan Milosevic ferait une erreur grave s'il pensait que la communauté internationale serait aussi lente à répondre au Kosovo qu'elle l'a été en Bosnie". Le Groupe de contact appelle également les Albanais de Kosove à cesser les hostilités et à ne pas recourir à des actions terroristes. Huit options sont envisagées en cas de refus par Belgrade de l'ultimatum que lui lance le Groupe de contact : suspension des vols internationaux à destination de la Yougoslavie, destruction de la défense anti-aérienne yougoslave, création d'une zone d'exclusion en Kosove pour toute arme lourde, surveillance aérienne de la Kosove, brouillage électronique des télécommunications militaires serbes, frappes aériennes dans toutes les Yougoslavie, parachutages d'hommes et de matériels en Kosove, déploiement de troupes terrestres. Si la Russie s'est associée aux exigences formulées par le Groupe, elle s'est refusée par la voix d'Evgueni Primakov, ministre des Affaires étrangères, "à considérer tout type d'intervention militaire". La Russie ne s'est par contre pas opposée à l'éventualité d'une interdiction des vols de la compagnie yougoslave JAT dans les autres pays du Groupe de Contact. Le Canada et le Japon se sont par contre associés à cette menace.

(AFP 8.7, AP 10.7) Le Groupe de contact a appelé le 8 juillet à un "arrêt immédiat des hostilités au Kosovo, afin de préparer le terrain à une reprise des discussions" serbo-albanaises. Le Groupe de contact attend que les membres de la délégation albanaise à ces discussion soient "parfaitement repréentatifs de leur communauté" et demande une "cessation immédiate" du soutien extérieur financier, en armement et en entraînement pour les Albanais de Kosove. Les Etats membres du Groupe ont demandé à tous les Etats concernés de prendre des dispositions juridiques pour empêcher la collecte de fonds sur leur territoire. Les ministres français et allemand des Affaires étrangères Hubert Védrine et Klaus Kinkel sont tombés d'accord pour estimer qu'il fallait parler avec l'UCK pour la pousser à choisir une issue politique à la crise. La Russie a manifesté une nouvelle fois ses réticences à ce sujet, son émissaire en Kosove, Nikolaï Afanassievski, récusant des "négociations au niveau politique" avec l'UCK, "qui ne peuvent que légitimer des groupes armés". Klaus Kinkel a précisé qu'Ibrahim Rugova restait l'interlocuteur "principal" de la communauté internationale (le représentant américain Robert Gelbard le qualifiant, lui, d'interlocuteur "indispensable". Le Groupe de contact va intensifier son travail sur les grands principes d'une autonomie de la Kosove, à partir d'un document de travail confidentiel exprimant la position commune des membres du Groupe. Le 10 juillet, le Groupe de contact a réaffirmé son choix d'un haut degré d'autonomie de la Kosove dans le cadre de la Yougoslavie, par opposition à l'indépendance. Les six Etats membres sont tombés d'accord sur le double impératif que ni les Albanais ni les Serbes ne devraient pouvoir changer unilatéralement le statut de la province, et que les frontières internationales ne doivent pas être modifiées. L'idée d'une République fédérée de Kosove, dans le cadre de la Yougoslavie, sur pied d'égalité avec la Serbie et le Monténégro, n'a pas été écartée, ni celle d'une Constitution pour la Kosove, lui accordant des pouvoirs législatifs, exécutifs, judiciaires et policiers.

(AFP, AP, Reuters 8.7, 9.7, 10.7) les réactions aux prises de position du Groupe de Contact le 8 juillet ont été très contrastées selon qu'elles émanaient des Serbes ou des Albanais de Kosove. Les médias officiels serbes se sont félicités de l'approche "équilibrée" du Groupe, alors que les médias albanais de Prishtine ont fait état de leur "déception". Entre les deux types de réaction, celles des autorités albanaises de Tirana ont été plutôt favorables, Le parti au pouvoir à Belgrade (PS) a salué la condamnation "plus claire que jamais" du "séparatisme et du terrorisme albanais". Côté albanais, l'UCK a rejeté le 9 juillet l'appel au cessez-le-feu et annoncé qu'elle n'acceptera une trêve que si les Serbes retirent leurs troupes de Kosove. Selon le Mouvement populaire de Kosove, "vitrine" politique de l'UCK, seule l'indépendance de la Kosove pourra amener l'UCK à cesser le combat. Pour sa parti, Ibrahim Rugova a reproché le 10 juillet au Groupe de contact de ne pas soutenir la revendication albanaise d'une Kosove indépendante, et l'a jugé trop accomodant envers Slobodan Milosevic. Ibrahim Rugova a réaffirmé son attachement à une "solution pacifique" du conflit et réclamé une "protection internationale pour la Kosove", en demandant que la province soit placée sous "protectorat international civil provisoire". Le quotidien "Bujku", proche de la Ligue démocratique d'Ibrahim Rugova, estimait quant à lui que le Groupe de contact avait "montré son impuissance face à l'escalade du conflit" et qu'au lieu de "punir l'agresseur serbe", le Groupe "encourage le génocide" et permet à Slobodan Milosevic de poursuivre ses "méthodes connues de nettoyage éthnique".

(AP 8.8) Le Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie a proposé le 8 août un plan de réglement politique de la crise kosovare, appelant notamment à l'arrêt des combats et au retour facilité des 200'000 réfugiés et déplacés. Les grandes lignes du plan ont été présentées à Ibrahim Rugova et au vice-Premier ministre yougoslave Nikola Sainovic par l'ambassadeur britannique en Yougoslavie.

(AFP 23.9) Les six Etats membres du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Russie et USA) sont parvenue le 22 septembre à un accord sur un projet de résolution des Nations-Unies, inscrit sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies (qui prévoit le recours à la force). Le texte se contente cependant d'envisager, sous conditions, la possibilité pour le Conseil de sécurité d'examiner "des mesures et des actions supplémentaires" à celles déjà entreprises pour contraindre les parties en conflit à respecter leurs engagements. Le projet exige un cessez-le-feu, l'ouverture de négociations entre Serbes et Albanais sur un statut d'autonomie pour la Kosove et la condamnation par les deux parties des "actions terroristes".

(AFP, Reuters 8.10, 9.10) Les pays membres du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie se sont retrouvés le 8 octobre à Londres pour une réunion sur la Kosove, successivement annoncée annulée, et remise à l'ordre du jour. . Divisés sur l'opportunité d'une intervention militaire en Kosove, les six membres du Groupe se sont entendus sur le prolongation du délai accordé à l'émissaire américain Richard Holbrooke pour otbenir un accord avec Belgrade. Le quotidien albanais de Kosove "Koha Ditore" a publié le 8 octobre un document qu'il présente comme un plan de paix élaboré par le Groupe de contact, selon lequel la Kosove bénéficierait de l'autonomie, serait évacuée par les forces yougoslaves (à l'exception de la zone frontalière avec la Macédoine et l'Albanie, où ces forces auraient pour mission de protéger les frontières internationales sans pouvoir intervenir à l'intérieur de la Kosove) et la police serbe. Une force de police kosovare de 2500 hommes, dont 90 % seraient albanais et 10 % serbes, serait constituée et serait responsable du maintien de l'ordre et de la paix. Un contingent de police internationale civile serait constitué pour former et équiper la police kosovare. Ce plan de paix serait valable pour trois ans et devrait être signé par la Serbie, la Yougoslavie et les responsables élus de Kosove. La Yougoslavie resterait maîtresse de la politiue monétaire, de la défense et de la politique étrangère", le reste étant dévolu à la Kosove autonome. Le Groupe de contact a "soutenu unanimement les efforts diplomatiques danslesquels nous sommes engagés", a annoncé le 9 octobre le médiateur américain Richard Holbrooke. Le Groupe de contact a posé six conditions à Slobodan Milosevic pour surseoir à des opérations militaires contre la Serbie et la Yougoslavie : l'arrêt des hostilités, le retour des troupes serbes et yougoslaves dans leurs casernes, l'accès des organisations humanitaires à la Kosove, le retour des réfugiés et l'ouverture de négociations réelles avec les responsables albanais de Kosove.

(AFP 21.10, 22.10) Il y a un "danger très réel" de voir l'UCK saboter l'accord sur la Kosove, a déclaré le 21 octobre l'émissaire américain du Groupe de contact Richard Holbrooke, alors qu'un responsable de l'OTAN exprimait sous couvert d'anonymat la même crainte, mais estimait que "l'UCK ferait une grande erreur si elle croit que provoquer les Serbes entraînera une réaction de force de l'OTAN". Le même responsable a en outre déclaré que l'OTAN n'accepterait pas que "le président yougoslave Slobodan Milosevic prenne l'argument d'attaques de l'UCK pour retarder ou arrêter ses retraits de forces militaires et de police spéciale". Les derniers rapports militaires de l'OTAN sur la situation en Kosove feraient apparaître, d'une part que l'UCK tente de récupérer les positions laissées par les forces serbo-yougoslaves, et d'autre part que le retrait de ces forces n'est pas aussi important que l'affirment les autorités de Belgrade. Des unités retirées de Kosove n'auraient pas regagné leurs bases d'origine mais resteraient stationnées de la Kosove. Les listes des unités qui peuvent rester en Kosove divergent, selon qu'il s'agit des listes présentées par Belgrade ou par l'OTAN, qui demande un retour au statu quo ante -sur lequel les analyses divergent d'ailleurs également.

(ATS, AP 15.12, AFP 16.12) L'émissaire américain du Groupe de contact, Richard Holbrooke, est arrivé en Kosove le 15 décembre, au lendemain d'affrontements armés à la frontière albano-yougoslave entre combattants de l'UCK et garde-frontières yougoslaves, pour tenter de relancer le processus de paix. Richard Holbrooke a appelé Serbes et Albanais à comprendre qu'ils "jouent avec de la dynamite" s'ils "cherchent une aggravation" de la situation. Richard Holbrooke a qualifié de "lamentables" tous les "incidents qui menacent la stabilité et mènent à la violence". Le médiateur américain, qui a reconnu que "les divergences entre les Serbes et les Albanais sur l'avenir du Kosovo (...) sont très graves", a eu un entretien avec le président Milosevic le 15 décembre, entretien lors duquel le président yougoslave a accusé la communauté international d'avoir échoué à empêcher l'UCK de "profiter de l'accord" passé avec la communauté internationale "pour attaquer (...) larmée, la police et les habitants du Kosovo". Slobodan Milosevic a affirmé que "les organes de l'Etat" étaient "résolue à protéger tous les citoyens" et à réprimer "le terrorisme indépendamment de ceux qui le soutiennent".

(ATS 11.12) Après le rejet de son plan de paix par les deux parties, serbes et albanais, au conflit kosovar, le Groupe de contact a exigé d'elles qu'elles entament des pourparlers dans les plus brefs délais et a réaffirmé son soutien aux propositions de Christopher Hill, qui "comportent les éléments essentiels d'une autonomie bustantielle" de la Kosove -refusée par les Serbes parce que trop "substantielle", et par les Albanais parce que pas assez. "Le Groupe de contact est uni dans sa détermination à faire en sorte que les négociations s'ouvrent sans attendre", a déclaré le 11 décembre le ministère français des Affaires étrangères.

1999

(AFP 29.1.1999) Le Groupe de contact a sommé le 29 janvier les autorités serbes et yougoslaves d'une part, les représentants albanais de Kosove d'autre part, d'ouvrir des négociations à Rambouillet, près de Paris, le 6 février, et de trouver un accord politique dans un délai de trois semaines, soit au maximum deux semaines de négociations. Ces négociations seront co-présidées par les ministres français et britannique des Affaires étrangères Hubert Védrine et Robin Cook, et devront déboucher sur un accord d'"autonomie substantielle" pour la Kosove. D'ici là et dans l'immédiat, le Groupe de contact réclame la cessation de "toutes les agressions et répression au Kosovo". "L'avenir du peuple du Kosovo est dans les mains des dirigeants de Belgrade et du Kosovo (qui) doivent s'engager maintenant à achever les négociations sur un règlement politique d'ici 21 jours afin d'amener la paix au Kosovo", dit le texte du Groupe de contact, qui avertit qu'il "rendra les deux parties responsables d'un échec à saisir l'occasion qui s'offre à elles". Le groupe de contact réclame à Belgrade l'application "totale" des accords passés avec l'OSCE et l'OTAN, "le retour de tous les réfugiés", une "totale coopération avec les organisations humanitaires" et qu'il permette "à la Mission de vérification (KVM) de l'OSCE et à son chef de mission de continuer leur travail". Parallèlement, le Groupe de contact condamne "toutes les provocations de l'UCK qui ne peuvent que nourrir le cycle de la violence", demande la "libération nécessaire de tous les otages" et une "enquête approfondie" sur la massacre de Racak, en précisant qu'il faut que soient "identifiés et suspendus les officiers de la police serbe qui étaient présents à Racak au moment du massacre, jusqu'aux résultats de l'enquête". Le Groupe de contact va demander au Conseil de sécurité de l'ONU une "déclaration de soutien" à son plan, lequel sera transmis dès le 30 janvier aux autorités de Belgrade et aux responsables albanais de Kosove par le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook, qui a précisé qu'il n'était pas "porteur d'une invitation polie" mais d'une convocation.

(AP 7.4) Les ministres des Affaires étrangères de cinq pays membres du Groupe de contact sur les Balkans (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, USA) ont qualifié d'"insuffisant" le cessez-le-feu unilatéral décrété au Kosovo par Slobodan Milosevic, et considèrent que ce cessez-le-feu ne remplit pas les conditions posées pour aboutir à un arrêt des frappes aériennes sur la Yougoslavie. Les cinq ministres ont rappelé que l'objectif de la communauté internationale était un Kosovo pacifié, démocratique et multi-éthnique, et le ministre allemand des Affaires étrangères, Joshka Fischer, a déclaré que pour être crédible, un cessez-le-feu devait s'accompagner d'un retrait de toutes les forces serbo-yougoslaves du Kosovo, y compris des forces paramilitaires et policières, ainsi que d'une cessation des massacres vérifiable sur le terrain par des observateurs indépendants. Le communiqué des cinq ministres exige en outre la libération d'Ibrahim Rugova et de sa famille, et les Occidentaux demandent à pouvoir rencontrer le leader kosovar "dans des conditions où serait exclue une possible manipulation".

(AP 7.4) La première réunion des six pays du Groupe de Contact sur l'ex-Yougoslavie depuis le début de l'offensive de l'OTAN contre la Yougoslavie, réunion tenue le 7 avril, quinze jours après les premiers bombardements, ne semble pas avoir permis d'avancer sur le terrain politique et diplomatique, et la réunion s'est achevée sur un constat de désaccord profond entre la Russie et les cinq autres membres du groupèe (les USA, la Grande-Bretaggem l'Allemagne, la France et l'Italie). Pour le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Avdeïev, "les frappea de l'OTAN ont aggravé (la) crise" au Kosovo, et cette crise "ne sera pas résolue par la force". En outre, selon le ministre russe, les frappes aériennes ont accéléré l'exode des Kosovars.

(AFP 11.4.2001) Les ministres des Affaires étrangères des six pays du Groupe de Contact (USA, Russie, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie), réunis le 11 avril 2001 à Paris à l'initiative de la France, condamnent la violence en Macédoine et appellent toutes les parties à prévenir l'émergence de nouvelles crises en Kosove et au Monténégro, en y acourageant les processus démocratiques. La déclaration finale de la réunion affirme qu'"il n'y a pas d'avenir pour ceux qui font usage de la violence, prônent l'extrémisme, recourent au terrorisme, créent des foyers de tension, défient la légalité internationale et veulent s'opposer au processus de démocratisation et de réconciliation". Les ministres appellent toutes les parties en Macédoine, ainsi que les Albanais de Kosove, à "condamner vigoureusement la violence et à isoler les formations extrémistes armées" dans et hors de la Macédoine, mais appellent également le gouvernement macédonien à "continuer (de) faire preuve de retenus en réponse aux attaques extrémistes". S'agissant de la Kosove, le Groupe de Contact se prononce pour des élections générales en 2001, à conditions que des "conditions de sécurité satisfaisantes" soient garanties, et que "la participation de toutes les communautés" au scrutin soit assurée. Le Groupe de contact appelle le Monténégro et la Serbie au "dialogue" et condamne par avance "toute action unilatérale" conduisant à l'indépendance du Monténégro. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a assuré : "Nous soutenons un Monténégro démocratique dans une Yougoslavie démocratique". Le Groupe de contact a enfin salué les progrès vers la démocratie en Yougoslavie et appelé Belgrade à coopérer avec le Tribunal Pénal International pour l'ex-Yougoslavie.

La Force de maintien de la paix (KFOR)

(ATS 9.6, Reuters 10.6, AFP 11.6) Le projet de force de paix pour la Kosove (KFOR) prévoit cinq secteurs opérationnels, confiés au nord à la France, à l'est aux Etats-Unis, à l'Allemagne au sud, à l'Italie à l'ouest et à la Grande-Bretagne au centre. Les 50'000 hommes de la KFOR seraient dirigés par le général britannique Michael Jackson, placé sous les ordres du général américain Wesley Clark, commandant suprême des forces alliées en Europe. La question de la participation de la Russie à la KFOR pose dans ce cadre là problème, la Russie refusant que son contingent soit placé sous les ordres de l'OTAN et réclamant un secteur opérationnel qui lui soit propre, ce que l'OTAN refuse. Experts militaires et russes et américains, ainsi que l'émissaire russe Vikot Tchernomyrdine et le secrétaire d'Etat américain adjoint Strobe Talbott se sont réunis le 10 juin pour tenter de parvenir à un accord sur le rôle de la Russie dans la KFOR. Le porte-parole du ministère russe de la Défense, qui a annoncé que la Russie pourrait envoyer jusqu'à 10'000 hommes en Kosove, mais sous commandement russe, a réaffirmé que pour Moscou "la force de maintien de la paix doit être déployée sous l'égide des Nations Unies". Pour les Occidentaux, il ne peut au contraire être questions de commandements distincts, mais d'une présence internationale unifiée. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a comparé l'hypothèse de présence différenciées à une "partition de facto", et à une "solution est-allemande qui se terminerait par un territoire indépendant au sein même du Kosovo pour la seule raison que des troupes russes y seraient". Le 11 juin, les négociations russo-américaines sur la participation de la Russie à la KFOR ont été suspendues et le président Eltsine déclarait que les relations entre la Russie et l'OTAN étaient "gelées pour l'instant".Un premier contingent de soldats russes portant à la fois sur ses véhicules le sigle de la KFOR et le drapeau russe est entré le 10 juin en Yougoslavie en provenance de Bosnie, et s'est dirigé vers la limites de la Kosove -sans y entrer. L'envoi de ce contingent a été décidé par la Russie sans négociation préalable avec les Occidentaux, et a pris totalement de court l'OTAN. L'entrée en Kosove de la KFOR prévue initialement pour le 11 juin a été retardée d'au moins 24 heures, au motif de "problèmes logistiques". De source britannique, on laisse entendre qu'en fait ce retard serait du à la volonté des Américains d'entrer en premier en Kosove, alors que plusieurs contingents européens (notamment les Britanniques et les Français) étaient prêts à avancer.

L'OTAN

(AFP, Reuters 11.5, 12.5 1998) Le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a déclaré le 11 mai à Rhodes (Grèce), où se tenait une réunion des ministres des Affaires étrangères et de la Défense (ou de leurs représentants) des 28 pays membres de l'Union de l'Europe Occidentale (UEO, seule organisation politico-militaire spécifiquement européenne), que l'OTAN prendrait des décisions le 13 mai sur différentes options actuellement étudiées par l'Alliance sur la crise kosovare, et a précisé qu'eucune option n'était a priori exclue. Le ministre allemand de la Défense Volker Rühe a évoqué la possibilité d'imposer une zone d'exclusion aérienne et l'envoi d'observateurs de l'OTAN en Kosove. Le ministre grec de la Défense, Akis Tsohatzopoulos a pour sa part déclaré à Reuters que "le Kosovo pouvait se transformer en une crise pire que celle de Bosnie" et a estimé que l'UEO, qu'il considère comme "complémentaire de l'OTAN et d'autres organisations internationales", pouvait jouer un rôle d'apaisement en Kosove, même s'il selon lui "il s'agit d'une question interne à la Yougoslavie, un problème de respect des droits des minorités". Le président de l'Assemblée de l'UEO, l'Espagnol Lluis Maria de Puig, a estimé que "si aucune solution politique n'intervient et que la situation s'aggrave sur le terrain, l'UEO pourrait avoir à intervenir et doit s'y préparer dès maintenant". Le président de la commission de Défense de l'Assemblée parlementaire de l'UEO, le Belge Armand de Decker, a pour sa part qualiffié de "scandaleuse passivité" l'attitude de l'UEO face à la crise kosovare, et appelé les Européens à "adresser aux parties en présence dans cette crise un signal indiquant clairement qu'ils ne sont pas disposés à voir un nouveau conflit ensanglanter cette région". Faute de consensus (le ministre belge des Affaires étrangères, Erik Derycke, ayant constaté que "l'UEO a une capacité opérationnelle" mais manque de "la volonté d'utiliser cette capacité, faute d'avoir développé une vision commune"), les dix membres du Conseil de l'organisation n'étaient même pas parvenus à faire inscrire la question à l'ordre du jour, et la situation en Kosove n'a été discutée que de manière informelle. Le ministre français des Affaires européennes, Pierre Moscovici, a demandé une "réflexion d'ensemble sur la paralysie de l'EUO". Les ministres de l'UEO se sont dits prêts à oeuvrer "pour une pleine intégration de Belgrade dans la communauté internationale" si celle-ci "prend des mesures pour faire démarrer des discussions de fond sur le statut politique du Kosovo", et regrettent que le président Milosevic "n'ait pas créé jusqu'ici les conditions d'un vrai dialogue sans conditions préalables".

(AFP, 17.5) Après avoir écarté dans un premier temps la perspective d'un nouvel engagement dans les Balkans, lié à la crise kosovare, l'OTAN a décidé d'étudier une vingtaine d'actions militaires possibles pour "sécuriser" les pays frontaliers de la Kosove. "Aucune décision d'intervention n'a été prise" et l'option militaire "n'est qu'une option parmi d'autres", a-t-on cependant déclaré au siège de l'OTAN. "Déploiement de forces aéroportées", "surveillance aérienne de la région frontalière", "soutien en cas de crise humanitaire", "envoi d'une force de paix" sont au nombre des options étudiées.

(AFP 28.5) L'OTAN a adopté le 28 mai un plan d'aide à l'Albanie et à la Macédoine incluant des manoeuvres dans ces deux pays et la poursuite d'études sur un déploiement préventif en Kosove si la situation s'aggrave. Cette décision a été prise par les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance à Luxembourg. Les ministres, qui déplorent "la poursuite du recours à la violence" en Kosove et plaident pour "un processus de dialogue ouvert et sans conditions" entre Belgrade et les Albanais, considèrent que le président yougoslave Milosevic a une "responsabilité particulière à assumer" pour permettre une solution politique à la crise kosovare. Les ministres n'ont pas fait mention précise d'un déploiement en Kosove même, la Grande-Bretagme, l'Italie, l'Espagne et la Grèce s'y étant opposées, mais ont évoqué "d'autres mesures dissuasives" que les déploiements envisagés dans le nord de l'Albanie et en Macédoine. "La situation au Kosovo est explosive" et "il faut avoir en tête toutes les hypothèses" et faire un "travail préparatoire" afin de "ne pas être pris au dépourvu" comme en Bosnie, a déclaré le ministre français Hubert Védrine, qui a néanmoins précisé qu'un recours à la force ne pourrait avoir comme "base juridique pertinente" qu'une décision du Conseil de sécurité de l'ONU. Le ministre allemand Klaus Kinkel a pour sa part déclaré que l'OTAN donnait "un signal au président yougoslave Slobodan Milosevic qu'en cas d'urgence, nous serons là". L'Alliance a également décidé de se préparer à soutenir le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en cas de crise humanitaire dans la région. L'OTAN demande enfin au président Milosevic d'"autoriser le retour de la mission à long terme de l'OSCE et d'accepter la mission de Felipe Gonzalez", médiateur désigné par l'OSCE pour la crise kosovare.

(AFP 28.5) Les autorités yougoslave ont exclu un déploiement de troupes de l'OTAN en Kosove sans leur accord, a déclaré le 28 mai la porte-parole du parti de Slobodan Milosevic, Ivica Dacic, pour qui la Yougoslavie "a suffisamment de force pour assurer la paix au Kosove", et qui a demandé à la "communauté internationale" de condamner "sans équivoque le terrorisme et le séparatisme en tant que maux universels". A Prishtine, par contre, un Conseiller d'Ibrahim Rugova a salué l'"excellente attitude" de l'OTAN, et Alush Gashi, membre de la direction de la Ligue démocratique de Kosove d'Ibrahim Rugova, a demandé un déploiement de troupes de l'Alliance en Kosove pour "mettre un terme à la violence et empêcher une escalade qui constituerait un danger pour la Kosove et pour l'ensemble de la région".

(Reuters, AFP, AP 10.6, 11.6, 12.6, 13.6) l'OTAN a décidé le 11 juin de préparer une intervention militaire éventuelle pour faire cesser les opérations serbes en Kosove et provoquer l'ouverture de négociations sérieuses entre Serbes et Kosovars. Les ministres de la Défense de l'Alliance, réunis à Bruxelles, ont annoncé la tenue de manoeuvres aériennes au-dessus de la Macédoine et de l'Albanie, et ont menacé la Yougoslavie de frappes aériennes sur tout son territoire (et donc pas seulement en Kosove) pour arrêter les opérations serbes de répression en Kosove. Selon le président du Comité militaire de l'Alliance, le général Neumann, des raids aériens de l'OTAN en Kosove peuvent arrêter la guerre qui s'y déroule et son réalisables "en quelques jours". Le général Neumann a cependant précisé qu'une intervention militaire de l'OTAN en Kosove risquait d'entraîner une escalade du conflit à laquelle il faudra faire face : "Si on franchit le premier pas, il faut être prêt à y aller jusqu'au bout", a insisté le général, qui a précisé que selon les évaluations de l'OTAN, il ne sers pas "possible d'arrêter les combats au Kosovo par un déploiement préventif en Albanie et en Macédoine". Aux frappes et à l'exclusion aériennes s'ajouterait une interdiction de tout mouvement de blindés et d'artillerie en Kosove. De source proche de l'Alliance, on précisait le 12 juin que l'UCK serait avertie de ne pas profiter d'une intervention armée contre les Serbes pour renforcer ses propres attaques : "Si (...) l'OTAN choisit d'intervenir, l'UCK sera enjointe à cesser le feu immédiatement, sinon l'action de l'OTAN s'arrêtera", a-t-on ainsi souligné. Le secrétaire américain à la Défense William Cohen a prévenu le 12 juin les autorités de Belgrade qu'il ne fallait pas prendre l'avertissement de l'OTAN à la légère et qu'il restait "très peu de temps pour résoudre tout cela pacifiquement", et a fait état d'"un consensus au sein de l'OTAN et au-delà de l'OTAN elle-même". Le ministre néerlandais de la Défense, Joris Voorhoeve, qui a plaidé pour des frappes aériennes précises sur des cibles militaires serbes et pour l'interdiction de l'espace aérien kosovar à l'aviation de Belgrade, avait estimé le 9 juin que l'OTAN devait intervenir en Kosove même sans mandat spécifique de l'ONU. Le même jour, la Chine a fait savoir qu'elle s'opposerait à une décision du Conseil de sécurité autorisant l'OTAN à intervenir en Kosove, la Russie bloquant de son côté un projet britannique de résolution donnant cette autorisation. Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a déclaré le 11 juin que les USA n'estimaient pas "impératif" d'obtenir le feu vert du Conseil de sécurité, la Charte de l'ONU prévoyant que les Etats membres pouvaient s'engager sans autorisation de l'ONU "dans des opérations d'autodéfense et même de défense collective", ce que le risque de débordement du conflit aux pays voisins justifierait dans le cas kosovar. La Chine et la Russie objectent à cette position, confirmée le 13 juin par la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright (qui a estimé que l'OTAN avait "une autorisation implicite pour faire le nécessaire") que le conflit est resté un conflit intérieur à la Yougoslavie, qu'il est mené essentiellement par des forces serbes (et non yougoslaves) et qu'aucun Etat voisin n'est menacé par ces forces.

(AFP 9.6) Le recours à l'arme aérienne envisagé par l'OTAN, qui limite les risques de perdre des hommes dans une opération militaire au sol, présente des difficultés d'adaptation relevées par plusieurs spécialistes militaires occidentaux, qui rappellent que l'Alliance n'a pas en Kosove la même maîtrise du ciel qu'en Bosnie, où par ailleurs les frappes aériennes s'étaient révélées inefficaces pour arrêter la guerre. Les spécialistes signalent que ce genre d'intervention militaire requiert aussi la présence au sol d'hommes chargés de guider les avions de combat sur leurs cible, qu'il ne s'agit pas forcément d'une méthode appropriée pour répondre aux actions de forces spéciales de police et qu'un tel engagement risquerait, si les avions de l'OTAN était basé en Albanie, d'impliquer directement l'Albanie dans le conflit en le rendant vulnérable à une riposte serbe.

(Reuters, AP 12.6) La décision de l'OTAN de préparer une intervention militaire contre les Serbes a été saluée le 12 juin par le mouvement national albanais de Kosove comme "le seul moyen de faciliter les négociations entre les partiues albanaise et serbe, d'empêcher le massacre de sang-froid de civils et de préserver la société multi-éthnique et multi-religieuse de Kosove", a déclaré un conseiller d'Ibrahim Rugova. Le ministre albanais de la Défense, Luan Hajdaraga, s'est félicité le 12 juin de la décision de l'OTAN.

(AFP 11.6, Reuters 12.6) Le président yougoslave Milosevic a affirmé le 11 juin par la voix du porte-parole du Parti socialiste serbe qu'"aucune action de l'OTAN liée à la Yougoslavie ne peut être conduite sans l'accord" de celle-ci. "Certaines menaces et mesures punitives de la part de la communauté internationale ne contribuent pas à la recherche d'une solution mais encouragent le séparatisme et le terrorisme" a déclaré le porte-parole. Le gouvernement yougoslave a accusé nommément l'Union européenne d'encourager "le séparatisme et le terrorisme" albanais en prenant des sanctions contre Belgrade, alors qu'"au Kosovo, il ne s'agit pas de nettoyage éthnique, de génopcide et de non-respect des droits des minorités nationales (mais) exclusivement de la défense de l'intégrité et de la souveraineté de notre pays". Le vice-Premier ministre serbe Vojislav Seselj a pour sa part déclaré prendre au sérieux les menaces de l'OTAN et a appelé les Serbes à se défendre : "Nous ne pouvons pas renoncer au Kosovo, quel qu'en soit le prix", a déclaré le leader du parti radical (extrême-droite).

(AFP 17.6) L'OTAN a demandé le 17 juin au président Milosevic de concrétiser rapidement les engagements pris la veille lors de sa rencontre avec Boris Eltsine pour mettre fin à la violence en Kosove, et a précisé qu'elle poursuivait en attendant ses prépafratifs militaires. Le Secrétaire général de l'Alliance Javier Solana a averti le président yougoslave que "si vraiment il ne respecte pas les promesses qu'il vient de faire, et qui ne répondent pas à tout ce que la communauté internationale avait demandé, alors il rencontrera vraiment de grandes difficultés" -sans préciser de quel type seraient ces difficultés. Les experts militaires américains considèrent que toute intervention militaire dans la crise kosovare devrait être précédés d'un bombardement des 60 bases de missiles sol-air de la Yougoslavie et de ses 241 avions de combat, pour protéger l'aviation de l'OTAN d'une évenmtuelle riposte yougoslave.

(AFP 19.6, 24.6) Les études préliminaires sur une éventuelle action militaire de l'OTAN en Kosove privilégient un recours à l'arme aérienne, plutôt qu'à un déploiement de troupes au sol, a indiqué le 19 juin un responsable de l'Alliance, sous couvert d'anonymat. La crainte majeure des militaires de l'OTAN concerne la défense anti-aérienne yougoslave, qui comprendrait une soixantaine de sites qu'il faudraient tous neutraliser, en même temps que les centres de commandement et les armes lourdes en position de tir. Cette position, défendue par les USA, est contestée par plusieurs pays européens, qui préfèrent un engagement gradué, rappellent les difficultés du recours à l'arme aérienne dans une région montagneuse comme la Kosove, et que les "frappes chirurgicales" opérées en Bosnie (où aucune défense anti-aérienne efficace n'avait été déployée par les Serbes) n'avaient pas arrêté la guerre. Quant à l'option d'un déploiement de troupes au sol, elle semble pratiquement abandonnée, du fait des risques de pertes et de l'importance des effectifs à mobiliser (entre 7000 et 20'000 hommes selon les experts, pour contrôler la frontière nord de l'Albanie). Le 24 juin, le Conseil permanent de l'OTAN a demandé aux militaires d'approfondir leurs études sur les différentes options d'intervention armée en Kosove et un possible déploiement de troupes en Albanie, afin de montrer à Belgrade que "la menace de recourir à la force est crédible et n'est pas du bluff", selon un responsable de l'Alliance. Selon des diplomates, les Européens auraient insisté sur la "flexibilité" de la planification d'une intervention militaire, alors que les USA pencheraient plutôt pour le choix du "tout ou rien" impliquant une opération aérienne massive contre la défense anti-aérienne serbe. Les "plans génériques" qui doivent être conceptualisés contiennent deux phases, la première englobant les actions "autour" de la Kosove (exercices, brouillage des communications, déploiement dans les pays limitrophes), le deuxième inculant des frappes aériennes sur le territoire yougoslave.

(Reuters 24.6) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a demandé le 24 juin à Ibrahim Rugova de reprendre immédiatement les discussions ave les autorités serbes sur l'avenir de la Kosove, et a réaffirmé "très clairement" et "catégoriquement" que la communauté internationale ne soutenait pas la revendication d'indépendance de la Kosove, défendue par Ibrahim Rugova, qui a justifié cette revendication en faisant valoir que la Kosove faisait actuellement partie d'un pays "dissous" (la Yougoslavie).

(AFP 22.6, 23.6) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a déclaré le 22 juin que l'OTAN était "prête à agir pour imposer les décisions internationales au Kosovo". Les représentants des Etats membres de l'Alliance doivent approuver une liste d'options sur une possible intervention et ont demandé le 23 juin aux experts militaires d'approfondir leurs études sur ces options. Un premier avis militaire a conclu à la nécessité de détruire toutes les batteries anti-aériennes serbes avant le déclenchement d'une action. Lex experts doivent désormais définir des objectifs précis, tant au plan militaire qu'au plan politique, ce qui permettra d'écarter les options ne répondant pas à ces objectifs, puis de définir un plan d'opération complet.

(AFP 26.6) Une intervention militaire de l'OTAN en Kosove risque d'attiser le conflit au lieu de l'arrêter, estiment certains responsables militaires américains, qui considèrent que l'absence de but politique précis jette le doute sur l'efficacité d'une action militaire, qui risque d'encourager l'UCK d'une part, le président Milosevic d'autre part, à régler le problème par la force. La couverture offerte par d'éventuelles frappes aériennes occidentales contre les forces serbes risquerait d'encourager l'UCK à attaquer ces dernières, en réponse à quoi le président yougoslave pourrait alors enbgager l'armée fédérale, forte de 115'000 hommes et bien mieux préparée et équipée que ne l'étaient les forces serbes en Bosnie ou que ne l'est la police serbe en Kosove. En outre, l'armée fédérale yougoslave dispose d'une forte défense anti-aérienne, dotée de missiles et de près de 2000 pièces d'artillerie, DCA qui a été encore renforcée depuis la menace d'une intervention de l'OTAN.

(AFP 8.7) L'OTAN a décidé le 8 juillet de poursuivre sa planification militaire d'une éventuelle intervention dans le conflit Kosovar et de préparer "des plans pour toutes les situations qui pourraient se présenter" afin de pouvoir "répondre immédiatement à toute requête de la communauté internationale". Le responsable de l'Alliance ayant fait (sous couvert d'anonymat) cette annonce à l'AFP a cependant précisé qu'il fallait "savoir au préalable le type d'accord qui serait conclu" grâce à une éventuelle intervention de l'OTAN. Selon des diplomates, la planification militaire entamée par l'OTAN couvre quatre types d'interventions : des exercices militaires et des opérations de formation, au profit de l'Albanie et de la Macédoine; des mesures militaires en Albanie et en Macédoine (avec deux options, "lourde" -jusqu'à 20'000 militaires- et "légère"; des frappes aériennes, avec la destruction préalable des armes anti-aériennes yougoslaves, suivie selon les options du brouillage des communications serbes, de la création de zones d'exclusion aérienne et pour les armes lourdes et de raids aériens dans toute la Yougoslavie sur des objectifs militaires; une intervention terrestre, avec pour objectif l'application d'un accord de cessez-le-feu, voire l'imposition de la paix par une véritable entrée en guerre, ce qui selon certains spécialistes nécessiterait une force militaire considérable, jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'hommes. Le général Wesley Clark commandant des forces de l'OTAN en Europe, a déclaré lors d'une inspection de navires de l'Alliance mouillés dans le port albanais de Durres, que l'OTAN ne voulait voir "aucune instabilité" dans les Balkans et que "toutes les parties au conflit doivent reconnaître et prendre en compte les capacités considérables de l'OTAN" à "riposter dans les airs, sur terre ou en mer", et la "capacité visible (de l'Albanie( et d'autres pays à soutenir la STANAVFORMED" (Force navale permanente de l'OTAN en Méditerranée)

(Reuters 29.7, AFP 31.7) Les ambassadeurs de l'Alliance militaire de l'OTAN ont eu le 29 juillet une réunion extraordinaire pour discuter de la situation en Kosove. Aucun communiqué officiel n'a été publié après cette rencontre, mais selon "certaines sources diplomatiques", l'OTAN aurait décidé de fermer les yeux sur l'offensive serbo-yougoslave en cours afin de pousser l'UCK à la négociation. Le 31 juillet, une "source diplomatique proche de l'Alliance" citée par l'AFP a annoncé que l'OTAN privilégieait "comme elle l'a toujours fait (...( une solution politique et négociée" en Kosove et n'envisageait pas d'intervention militaire avant les manoeuvres prévues en Albanie du 16 au 20 août, contrairement aux déclarations du ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel qui avait annoncé le 30 juillet que l'OTAN envisageait une action "préventive" en Albanie. L'OTAN n'aurait également pas varié dans sa condamnation de "toute forme de terrorisme" et de "tout changement de frontières dans la région". Selon les experts de l'Alliance, l'UCK qui détenait jusqu'à 40 % du territoire kosovar à la mi-juillet n'en contrôlerait plus de 10 %, ce qui devrait l'amener "à une attitude plus conciliante".

(AFP 7.8, 8.8) Le Conseil de l'OTAN s'est réuni le 7 août, au niveau des ambassadeurs et de manière "informelle", pour affiner les options d'urgence en vue d'une éventuelle intervention militaire en Kosove. Les ambassadeurs des pays membres ont chargé leur homologue russe de prévenir Slobodan Milosevic que leur "patience a des limites" et qu'il ne doit pas "croire que l'OTAN n'interviendra pas au Kosovo" s'il ne change pas d'attitude. Un porte-parole de la présidence américaine a annoncé le 5 août que "les préparatifs militaires au sein de l'OTAN (...) devraient être achevés". Ni le Conseil de sécurité de l'ONU, ni l'OSCE n'ont demandé à l'OTAN d'intervenir militaire en Kosove, et même le président américain a indiqué au candidat social-démocrate à la chancellerie allemande, Gerhard Schröder, qu'il fallait un "feu vert" de l'ONU pour intervenir militairement en Kosove. L'agence officielle yougoslave Tanjug a indiqué que la Chine, qui dispose d'un droit de veto au Conseil de sécurité, était opposée à une intervention militaire occidentale en Kosove. Une "force de stabilisation" de 10 à 15'000 hommes pourrait être toutefois envoyée en Albanie. Une éventuelle intervention militaire de l'OTAN en Kosove prendrait dans un premiers temps la forme de frappes aériennes limitées sur des objectifs déjà établis, puis, si l'avertissement n'était pas suivi d'effets, d'opérations aériennes massives. Il n'est pour l'instant pas question d'envoyer des troupes sur le terrain, sauf en cas d'accord de paix entre l'UCK et Belgrade. Les USA, dans un message "très énergique" du Secrétaire d'Etat Madeleine Allbright à Slobodan Milosevic, et la France, par la voix du porte-parole de son ministère des Affaires étrangères, ont averti la Serbie et la Yougoslavie qu'une intervention militaire restait possible si un terme n'était pas mis aux opérations militaires sur le terrain. Le gouvernement canadien a appelé le 7 août les pays membres du Groupe de contact à surmonter leurs divergences, et le Conseil de Sécurité à s'engager "sans réserve" sur le dossier kosovar pour éviter que la crise ne prenne des "proportions incontrôlables". Les présidents américain et français se sont de leur côté entretenus au téléphone et sont convenus d'"aller de l'avant" dans la planification d'une intervention militaire de l'OTAN, mais le président Chirac a rappelé au président Clinton qu'une telle intervention nécessite une autorisation préalable du Conseil de sécurité, ce qui suppose l'accord (ou au moins l'abstention) de la Russie.

(AFP 12.8) Le Conseil de l'OTAN s'est mis d'accord le 12 août sur trois options militaires d'intervention en Kosove et dans la région, afin de "mettre un terme à la violence et de créer les conditions d'une négociation" entre les parties en conflit. Dans un communiqué, l'Alliance indique que "Le Secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, est profondément préoccupé par la poursuite de la violence au Kosovo et ses effets sur la population civile de la région, pour laquelle le président Milosevic porte une lourde responsabilité". Les trois options d'intervention militaire retenues sont, d'une part "une campagne aérienne de grande ampleur", d'autre part des "frappes ciblées en cas d'incident" grave, comme un "massacre de grande ampleur" de civils, afin de donner "une sorte d'ultime avertissement à Milosevic"; enfin, troisième option, celle d'un déploiement terrestre en Kosove et en Albanie pour la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu ou d'un accord de paix. Ce déploiement mobiliserait entre 36'000 et 60'000 hommes.

(AFP 6.9) Le Conseil permanent de l'OTAN, qui se réunira le 9 septembre au niveau des ambassadeurs pour décider quelles suites à donner aux plans d'intervention de l'Alliance en Kosove, plans achevés. Des trois options retenues, seule une semble pouvoir être mise en oeuvre, celle de raids limités sur des cibles précises en Kosove et/ou en Serbie, en faisant par exemple usage de missiles tirés de navires patrouillant dans l'Adriatique. Les deux autres options semble écartées, la première (une campagne aérienne de grande ampleur contre la Serbie) parce qu'elle déboucherait sur une guerre totale avec la Yougoslavie, la seconde (le déploiement de dizaines de milliers d'hommes en Kosove pour garantir un cessez-le-feu) parce qu'elle suppose un accord de Belgrade, accord peu probable.La question du mandat pour une intervention, quelle que soit l'option retenue, n'est toujours pas réglée : certains pays membres, comme la France, estiment nécessaire une autorisation de l'ONU, d'autres l'estiment superflues (c'est le cas de l'Allemagne et des USA). La Russie et la Chine, membres permanents du Conseil de Sécurité, pourraient opposer leur veto à une demande de mandat du Conseil de Sécurité. Enfin, la question reste posée du but politique d'une intervention : les Etats occidentaux ne veulent pas aider l'UCK, et une intervention militaire contre la Serbie pourrait avoir pour effet de "geler" tous les pourparlers envisageables entre Belgrade et les Albanais.

(AFP, AP, Reuters 22.9, 24.9, 25.9) Les ministres de la Défense de l'OTAN se sont réunis les 24 et 25 septembre au Portugal pour une session informelle consacrée à une éventuelle intervention armée occidentale en Kosove, sur laquelle aucune décision n'a encore été prise mais pour laquelle des plans exécutables ont été établis. Plusieurs responsables américains et européens ont évoqué l'hypothèse d'une action "ciblée" à l'aide de missiles de croisière sur des objectifs serbes en Kosove ou dans le reste de la Serbie, 25 objectifs ayant déjà été définis.Le sous-secrétaire d'Etat américain à la Défense Walter Slocombe a évoqué des "frappes très, très précises et très, très fortes" contre "les instruments mêmes qu'utilise Milosevic pour mener cette répression". La question politique de "savoir ce qu'on fera le jour d'après" reste cependant posée, aucune proposition occidentale n'ayant apparemment de chance d'être acceptée à la fois par la Serbie et la Yougoslavie et par les Albanais de Kosove. Le secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, a précisé que l'Alliance ne voulait pas "modifier les frontières" mais soutenait le principe d'un "véritable gouvernement autonome" en Kosove. Le général américain John Jumper a émis des doutes sur l'efficacité de la "frappe" militaire envisagée, en soulignant qu'on ne pouvait "être sûr d'obtenir les mêmes résultats" qu'en 1995 en Bosnie. Le 24 septembre, les ministres de la Défense de l'Alliance ont demandé aux militaires de composer une force aérienne dans la perspective d'une éventuelle action armée contre des objectifs serbes en Kosove. Le ministre allemand de la Défense, Volker Rühe, a toutefois jugé cette décision insuffisante et appelé à faire "quelque chose" dans les trois à cinq semaines, "la prochaine réunion ministérielle de l'OTAN en décembre (étant) celle du seuil de la crédibilité de l'Alliance", qui a "déja perdu beaucoup de temps" face à la crise kosovare. Le ministre allemand a demandé que l'Alliance envoie rapidement un "signal" encore plus clair à Belgrade, sous la forme d'un "ultimatum dans les dix jours" : "Belgrade est ouvertement en guerre contre sa propre population (et) nous devons faire quelque chose pour les populations sur place, et non faire des résolutions les unes après les autres". Javier Solana, a précisé que "le recours à la force demandera de nouvelles décisions par le Conseil de l'Atlantique nord", mais a considéré que la décision d'"activation" des unités aériennes était "un signal politique important de la volonté de l'OTAN de recourir à la force si nécessaire". Javier Solana a même déclaré aux journalistes que s'ils voulaient "définir ce qu'esu un ultimatum, il n'y aurait pas une grande différence avec maintenant", les préparatifs de l'OTAN s'appuyant sur la résolution de l'ONU. L'Allemagne a promis 14 avions de chasse, les Pays-Bas 8 avions de combat et le Portugal trois avions de combat à la force aérienne à disposition de l'OTAN pour une action contre la Serbie et la Yougoslavie.

(AFP 27.9) Les conditions politiques et juridiques d'une intervention de l'OTAN en Kosove (avec ou sans mandat explicite de l'ONU ? Pour quel objectif politique ?) suscitent un débat fondamental au sein de l'Alliance, sur son rôle et sa place dans les structures internationales, et les Etats membres de l'Alliance tentent à la faveur de la crise kosovare d'adapter leur concept stratégique commun. Toute décision relative à la Kosove pourrait avoir valeur de précédent dans ce domaine : l'OTAN peut-il agir "hors zone" (hors du territoire de ses membres) sans autorisation de l'ONU ? Les USA répondent "Oui" sans hésiter, et leur secrétaire à la Défense, William Cohen, a estimé qu'imposer un mandat du Conseil de Sécurité de l'ONU pour toute intervention de l'OTAN serait imprudent. Pour lui, une "base légale appropriée" suffit, et cette base peut être constituée par une simple référence générale à la Charte des Nations Unies. Plusieurs membres européens de l'Alliance, au contraire, considèrent qu'il faut clarifier cette exigence de "base légale appropriée", certains d'entre eux (comme la France) considérant qu'elle doit se traduire par une autorisation explicite de l'ONU, comme dans le cas de la Bosnie. Dans le cas kosovar, cette divergence n'a pas été réglée. Elle n'aurait cependant pas besoin de l'être pour que l'Alliance intervienne en situation d'urgence (par exemple en cas de massacre ou de "débordement" du conflit hors des frontières yougoslaves), l'Alliance pouvant alors intervenir sans mandat explicite, ce qui lui permettrait de contourner le droit de veto dont disposent au Conseil de Sécurité la Russie et la Chine. Le 27 septembre, le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a précisé que "la responsabilité d'une action incombe à l'OTABN", que les USA "n'ont pas l'intention d'agir inulatéralement" et que si l'OTAN n'agit pas, "il n'y aura pas d'action du tout".

(AFP 30.9, 1.10, 2.10) Le Conseil de l'OTAN a estimé le 30 septembre que les actes de violence des forces serbo-yougoslaves contre des civils continuaient en Kosove, contrairement aux assurances des autorités serbes. Un responsable de l'OTAN a rappelé que Belgrade s'était engagée le 28 septembre à arrêter son offensive en Kosove mais que l'Alliance n'avait "pas encore eu la preuve de l'ârrêt des combats". L'OTAN a accélèré la rédaction d'un rapport destiné à l'ONU sur la situation en Kosove, rapport présenté par le commandant des forces alliées en Europe (le général américain Wesley Clark) avant la présentation d'un autre rapport, celui du secrétaire général de l'ONU. Le rapport de l'OTAN, remis le 2 octobre, reste imprécis sur les conditions du dernier massacre de civils commis le week-end précédent en Kosove, et n'exprime aucune conclusion quant à une intervention armée de l'OTAN en Kosove. Le 30 septembre, outre les USA cinq membres de l'OTAN sur 16 (l'Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal) avaient annoncé qu'ils mettaient des moyens aériens ou navals à disposition de l'Alliance pour une éventuelle opération en Kosove. Le 30 septembre, un responsable de l'OTAN a précisé que les missiles de croisières utilisables en première frappe étaient déjà "sur zone". Les derniers massacre connus de population civile ont renforcé les probabilités d'une action militaire si les autorités de Belgrade ne font pas des pas significatifs vers un réglement politique de la crise. Le ministre britannique des Affaires étrangères a déclaré le 30 septembre que "le président Milosevic commettrait une lourde erreur s'il ne (prenait) pas en compte la révulsion suscitée en Europe par ces atrocités", et qu'il devait "agir maintenant pour se conformer à la résolution du Conseil de Sécurité, et agir vite".

(AFP, Reuters 1.10, 2.10, 3.10) L'OTAN a demandé le 1er octobre à ses responsables militaires d'accélérer la rédaction d'un rapport de situation sur le terrain en Kosove, et la préparation d'une force aérienne d'une centaine d'appareils (dont une cinquantaine d'américains, une vingtaine de français et une quinzaine d'allemands) dans la perspective d'une éventuelle action armée en Kosove. Le général américain Clark a remis ce rapport le 2 octobre afin qu'il puisse être intégré dans le rapport de synthèse que le Secrétaire général de l'ONU doit présenter au Conseil de Sécurité le 5. "Une décision de passer à l'action n'a pas encore été prise et nous ne savons pas si elle sera prise et quand cela se produira", a toutefois précisé un responsable de l'Alliance. De source proche de l'OTAN, on indique qu'il ne faut pas "exclure une deuxième résolution" du Conseil de Sécurité, mais que le rapport du Secrétaire général de l'ONU sur la situation en Kosove pourrait constituer "une base de jugement très solide" pour une évidentuelle intervention militaire. "Le moment de vérité arrive", a confié sous couvert d'anonymat un diplomate, pour qui même si les Alliés feront "tout pour obtenir une deuxième résolution" de l'ONU les autorisant explicitement à intervenir, "le rouleau compresseur américain est tel, la pression de l'opinion publique est telle" qu'ils pourraient intervenir quand même, les plus hésitants ou les plus ambigus (comme la France et l'Italie) se ralliant finalement à une opération où les USA joueraient le rôle principal, et qui pourrait aboutir à une présence militaire sur place "pour y faire respecter un cessez-le-feu".

(AFP 5.10, 6.10) Les membres de l'OTAN multiplient leurs consultations sur la situation en Kosove et une éventuelle action armée contre les forces militaires serbo-yougoslaves, qui restent encore importantes en Kosove et maintiennent une capacité de "relancer" les combats, dont le "niveau (...) semble avoir diminué temporairement", selon le médiateur américain Richard Holbrooke. Le commandant suprême des forces de l'OTAN en Europe, le général américain Wesley Clark, a confirmé que "des forces militaires importantes, des forces régulières et de police militaire (serbe) restaient au Kosovo", a déclaré le médiateur, qui a averti le 6 octobre le président Milosevic qu'il aurait tort de croire que l'OTAN "bluffe".

(AFP 7.10) L'OTAN peut agir en Kosove "par elle-même", sans mandat explicite du Conseil de Sécurité, a affirmé le 7 octobre le secrétaire général de l'Alliance Javier Solana. Un responsable de l'OTAN a annoncé que l'Alliance allait prendre "dans les prochains jours" des décisions relatives à un recours à la force contre Belgrade, sur la base d'un "consensus croissant entre les alliés sur ce qu'ils doivent considérer comme une base légale solide à une intervention armée". Une réunion du Conseil de l'OTAN consacrée uniquement à la Kosove a permis aux alliés occidentaux d'examiner un plan d'opération pour une attaque aérienne contre des objectifs serbes en Kosove ou dans le reste de la Serbie, un projet de déploiement de troupes terrestres en Kosove et les règles d'ouverture du feu liées à une action de force

(AFP, AP 7.10) L'OTAN a donné le 7 octobre une impression de tergiversation face à la décision de recourir ou non à la force contre la Serbie et la Yougoslavie. Une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Alliance, annoncée pour le 7, puis repoussée au 8 octobre, a été annulée. Le ministre américain de la Défense William Cohen, qui devait se rendre au sipège de l'Alliance à Bruxelles, ne s'y rendra pas, et la venue de sa collègue des Affaires étrangères Madeleine Albright a également été annulée. L'Allemagne ne pourra décider de sa participation à une action militaire que le 8 octobre au plus tôt, sinon la semaine suivante, une telle décision étant du ressort du Parlement. Or toute décision de l'Alliance exige l'unanimité de ses membres. Plusieurs Etats membres (notamment l'Espagne, l'Italie, le Danemark et la Grèce) exigent en outre une "base juridique claire" pour une intervention, or cette base juridique, en l'absence d'une autorisation formelle du Conseil de Sécurité, manque. La décision formelle de l'OTAN de s'autoriser un recours à la force contre Belgrade est reportée à la fin de la semaine, ou au début de la semaine suivante. "Le compte à rebours pour une intervention de l'OTAN a commencé", a déclaré le Secrétaire général de l'Alliance Javier Solana dans un entretien au "Monde", où il précise qu'"il reste à prendre la décision d'activation des forces affectées à l'OTAN par les pays membres, qui est la dernière étape avant le passage à l'action". "Cette décision pourrait être prise dans les prochains jours", dans l'attente du "résultat des efforts en cours actuellement pour obtenir par la négociation que le président yougoslave Milosevic se conforme aux résolutions" de l'ONU, affirme Javier Solana, qui n'exclut pas l'envoi de forces sur le terrain pour surveiller le respect d'un éventuel accord de cessez-le-feu, et qui a estimé que s'il fallait "maintenir le principe de l'autorité des Nations Unies comme instance de légitimation", il fallait aussi "examiner cas par cas la légitimité d'une action" militaire, légitimité selon lui évidente dans le cas de la Kosove menacée par une "catastrophe humanitaire".

(AFP 10.10) Le Conseil permanent de l'OTAN s'est réuni le 10 octobre au siège de l'Alliance à Bruxelles pour préparer un "ordre d'action" aux militaires, ordre qui devrait être formellement approuvé au début de la semaine suivante. Les ambassadeurs des 16 pays membres doivent clarifier plusieurs aspects techniques d'une possible intervention en Yougoslavie, notamment le choix des cibles, les règles d'ouverture du feu et la politique d'information. La décision finale reste dans l'attente du feu vert de quelques membres de l'Alliance, notamment l'Allemagne et l'Italie, toutes deux en état de transition gouvernementale. Le Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré le 10 octobre que les pays membres de l'OTAN était en "position de passer à l'action" et que les plans militaires "sont dans un état de préparation avancée". Six bombardiers américains B52 ont quitté les USA pour la Grande-Bretagne, dans la perspective d'une éventuelle intervention en Yougoslavie. Ils sont accompagnés d'un avion de reconnaissance et de plusieurs avions de ravitaillement. Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a précisé le 10 octobre que des frappes aériennes de l'OTAN en Yougoslavie débuteraient "sur une base limitée" avant d'être "graduellement augmentées", et que le plan que l'OTAN prépare "est assez substantiel et ferait subir énormément de dégâts" aux capacités du pouvoir de Belgrade à "infliger (des) maux aux Kosovars", mais il a également insisté sur le fait que "l'action militaire est toujours le dernier recours".

(AP, Reuters, AFP 8.10 12.10, 14.10) Les membres de l'OTAN s'apprêtaient le 12 octobre à décider d'une intervention armée en Yougoslavie, sans être parvenus au préalable à s'entendre ni sur une définition commune de sa base légale, ni sur une évaluation communes des résultats des négociations menées par l'émissaire américain Richard Holbrooke avec Slobodan Milosevic. L'idée d'obtenir une nouvelle résolution de l'ONU autorisant explicitement l'OTAN à intervenir a été abandonnée, face à la certitude d'un veto russe. Le Conseil permanent de l'OTAN a retardé sa décision pour pouvoir entendre le médiateur américain Richard Holbrooke rendre compte des résultats de sa mission. En attendant, les préparatifs militaires continuent. Le porte-avion français "Foch" a quitté la Turquie pour se diriger vers l'ex-Yougoslavie le 12 octobre. Des avions de combat portugais, allemands et français ont gagné l'Italie le 14 octobre, et des navires de guerre sont entrés dans l'Adriatique. 430 avions (dont la majorité fournis par les USA) sont prévue pour constituer la force aérienne susceptible d'intervenir contre la Yougoslavie. Dix navires militaires regroupés autour du porte-avion américain Eisenhower forment une flotte multinationale engagée sous la bannière de l'OTAN pour des manoeuvres au sud de l'Italie, dans la perspective d'une intervention contre la Yougoslavie. Les manoeuvres, qui commencent le 8 octobre, mobilisent 17'000 hommes de 11 pays. Les Pays-Bas se sont déclarés le 8 octobre prêts à participer à d'éventuelles opérations de l'OTAN contre la Serbie et la Yougoslavie, ont mis 16 chasseurs F-16 et un avion ravitailleur à la disposition de l'Alliance et ont envoyé six bombardiers B-52 en Grande-Bretagne pour manifester leur volonté de "voir la fin de la violence et de la répression au Kosovo". Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a indiqué le 8 octobre que 430 avions, dont la majorité seront américains, se préparaient pour une intervention en Kosove. D'autres responsables américains ont fait savoir le 7 que les USA n'enverraient pas d'hommes au sol et qu'ils laisseraient cette part de la mission d'intervention -la part la plus dangereuse- aux Européens.

(AFP 11.10) L'OTAN attend encore le feu vert de l'Allemagne, de l'Italie et du Portugal pour décider de donner un "ordre d'action" à ses militaires. En raison de transitions gouvernementales et de problèmes constitutionnels, les trois pays ont tardé à se joindre à la décision commune des autres membres de l'Alliance -qui prend ses décisions par conesnsus. L'émissaire américain Richard Holbrooke a annoncé que le Conseil permanent de l'Alliance se réunira le 12 octobre pour autoriser une action -ce qui n'équivaut pas à une décision d'ouvrir le feu, mais vise surtout à crédibiliser la menace d'une intervention pour renforcer la pression internationale exercée sur Belgrade. L'"ordre d'action" entraînera un "transfert d'autorité" au commandant suprême des forces alliées en Europe sur les forces fournies par les alliés pour une opération commune. Le général américain Wesley Clark pourra mener des opérations de positionnement de ses navires et avions et engager des missions d'entraînement. L'"ordre d'action" projeté couvrira les deux scénarios d'intervention aérienne (frappes limites par des missiles de croisière et campagne aérienne graduée". L'OTAN pourrait combiner les deux scénarios. Chaque étape (tirs réels de missiles, passage à une campagne aérienne) impliquera une nouvelle décision des alliés. L'OTAN a en outre abandonné l'idée d'une nouvelle résolution de l'ONU, en raison de l'opposition russe à tout recours à la force.

(Reuters, AFP, AP 12.10) Les 16 pays membres de l'OTAN ont estimé le 12 octobre qu'ils disposaient d'une base légale suffisante pour une éventuelle intervention militaire en Kosove et n'avaient donc pas besoin d'en référer au Conseil de Sécurité de l'ONU, contrairement à ce que souhaite la Russie. La position adoptée n'est cependant pas une position de l'Alliance, en tant que telle, mais une position particulière de chacun de ses Etats membres. Plusieurs alliés, dont la France, considèrent en effet que l'OTAN est une alliance militaire qui ne peut se substituer aux Nations Unie. L'idée de demander une nouvelle résolution de l'ONU autorisant explicitement l'OTAN a intervenir en Kosove a cependant été abandonnée, le veto russe à une telle proposition étant inévitable. Au bout du compte, si tous les alliés considèrent qu'ils peuvent s'engager dans une opération militaire en Kosove, c'est à partir de bases juridiques différentes : la Grande-Bretagne a mis en avant la "nécessité humanitaire", la Belgique "un droit d'ingérence humanitaire", l'Allemagne a demandé "une base juridique beaucoup plus ferme". Les éléments communs à toutes les positions particulières sont les résolutions de l'ONU sur la Kosove, dont la résolution 1199, qui fait référence à la possibilité d'un recours à la force, et le rapport du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan, qui considère que Belgrade n'a pas répondu favorablement aux demandes internationales. L'Allemagne a annoncé le 12 octobre qu'elle autoriserait ses forces armées à participer à une éàventuelle frappe militaire contre la Yougoslavie, cette prise de position étant soutenue par le Chancelier sortant Helmut Kohl et le Chancelier élu Gerhard Schröder. L'Italie a quant à elle autorisé l'utilisation de ses bases aériennes par l'OTAN, mais ne devrait pas participer elle-même à une action militaire en Kosove.

(AP, Reuters 12.10) L'émissaire américain Richard Holbrooke a mis fin le 12 octobre à sa longue série d'entretiens avec Slobodan Milosevic, après en avoir obtenu suffisemment de concessions pour pouvoir en rendre compte à la direction de l'OTAN. Slobodan Milosevic aurait en particulier accepté le déploiement en Kosove d'une force d'observation internationale chargàe de surveiller le respect de la résolution 1199 du Conseil de Sécurité de l'ONU, qui requiert en outre un cessez-le-feu, un retrait des forces spéciales serbes et yougoslaves et l'ouverture de négociations sur l'autonomie de la Kosove. Deux sujets de divergences subsistent : la question de la compétence du Tribunal pénal internationale (TPI) de La Haye à l'égard des crimes de guerre commis en Kosove et les modalités de contrôle du cessez-le-feu.

(AFP 13.10) Les pays de l'OTAN ont les moyens de "vérifier le mouvement" des troupes serbes et yougoslaves et de savoir "où elles se dirigent", a affirmé le 13 octobre le secrétaire américain à la Défense William Cohen, interrogé sur l'accord conclu entre les autorités yougoslaves et Richard Holbrooke. "Nous aurons à surveiller pendant les 94 prochaines heures" si Slobodan Milosevic "est disposé à prendre des mesures conformes à l'accord qu'il a signé avec M. Holbrooke", a ajouté William Cohen, qui a ajouté que "les pays de l'OTAN sont totalement capables et prêts à aller à la guerre si nécessaire".

(AFP 13.10) Des forces de l'OTAN ont mené le 13 octobre dans le nord de la Grèce un exercice de protection d'une minorité persécuritée, sur un scénario évoquant une pssible intervention en Kosove. L'opération a mené des troupes grecques, espagnoles et italiennes à pénétrer dans un pays imaginaire", le Greylandia -mais situé au nord de la Grèce- pour y installer des postes de surveillance et un camp de réfugiés, et y acheminer de l'aide, tout en luttant contre le harcèlement de bandes armées. Le scénario retenu prévoyait que l'intervention alliée était précédée d'une décision de l'ONU. Deux autres exercices étaient menés en parallèle, dans le cadre du même scénario, en Italie, près de Rimini pour faire face à une hypothétique invasion de réfugiés "greylandais", et au sud de la Sardaigne, menacée par un autre pays imaginaire, nord-africain, le "Pinklandia". Ces exercices se font dans le cadre de manoeuvres auxquelles participent depuis le 1er octobre, et jusqu'au 21, 17'000 soldats provenant de onze pays, et visant à "promouvoir la capacité des régions du sud d'appliquer la stratégie de l'OTAN".

(AFP 14.10) L'OTAN a donné le 13 octobre un délai courant jusqu'au samedi 16 octobre à 5 heures GMT au président Milosevic pour se conformer aux exigences internationales, et a poursuivi ses préparatifs pour d'éventuelles frappes contre la Serbie et la Yougoslavie au cas où les engagements serbo-yougoslaves ne seraient pas tenus. Un responsable de l'OTAN cité sous couvert d'anonymat par l'AFP a confirmé que "l'ordre d'activation" des forces militaires "reste(ra) totalement effectif" tant que l'Alliance n'aura "que des mots sur du papier" et qu'il n'y aura pas eu "de signature d'accord (et) de commencement d'application" de l'accord. Une délégation de l'OTAN se rendra à Belgrade le 15 ou le 16 octobre pour signer un accord avec les autorités yougoslaves sur la surveillance aérienne du respect des engagements pris par le président Milosevic. L'ordre d'activation donné aux forces militaires sera prolongé, avec ou sans délai supplémentaire donné à la Serbie et à la Yougoslavie pour se conformer aux engagements pris. L'OTAN a prévu une force de 430 avions (dont la majorité d'américains) pour mener le cas échéant une opération contre la Serbie et la Yougoslavie, et les 16 membres de l'Alliance se réuniront à la veille de l'expiration du délai accordé à Slobodan Milosevic pour décider de mener cette opération, d'y surseoir ou d'y renoncer. Trois scénarios sont envisagés : dans le premier, l'OTAN ne fait aucune annonce mais une salve de missiles de croisière peut être tirée sur des objectifs militaires serbo-yougoslaves à tout moment dès le 16 octobre à minuit; dans le second, l'OTAN "désactive" son ordre de frappe, les navires et les avions prêts à intervenir regagnent leurs bases d'origine et les missiles sont déprogrammés; dans le troisième, l'OTAN surseoit , pour une durée limitée ou illimitée, à l'exécution de l'ordre d'intervention, mais les militaires continuent de se préparer. Par ailleurs, l'OTAN a commencé le 14 octobre à travailler à examiner les conditions et les modalités de sa participation au mécanisme de vérification du respect de l'accord Milosevic-Holbrooke en Kosove. Une mission de l'OTAN se rendra à Vienne le 15 octobre pour s'entretenur avec l'OSCE à ce sujet.

(AP, Reuters 15.10) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a estimé le 15 octobre que le président Milosevic ne se conformait toujours pas à l'accord conclu avec Richard Holbrooke et que selon les informations dont dispose l'OTAN "le respect (de l'accord) n'est toujours pas une réalité, même si certains efforts ont été faits". Javier Solana a notamment jugé que le retrait des forces serbes de Kosove n'était pas suffisamment rapide pour restaurer la confiance des milliers de réfugiés qui redoutent toujours de rentrer chez eux. Javier Solana et les généraux Klaus Normann, président de la commission militaire de l'OTAN, et Wesley Clark, commandant des forces alliées en Europe, se sont rendus le 15 octobre à Belgrade pour y rencontrer Slobodan Milosevic.

(Reuters, AFP 16.10) L'OTAN a accordé le 16 octobre sur proposition américaine un délai supplémentaire de dix jours à Slobodan Milosevic pour tenir les engagements qu'il a pris en Kosove. Les ambassadeurs des 16 Etats membres de l'Alliance ont décidé de geler jusqu'au 27 octobre l'ordre d'"activation" des moyens affectés à une éventuelle intervention militaire contre la Serbie et la Yougoslavie. Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a cependant déclaré le 15 octobre à Belgrade que la Serbie et la Yougoslavie étaient encore "loin" de répondre de manière satisfaisante à l'une des conditions essentielles posées par la communauté internationale, à savoir le retrait des forces policières spéciales et militaires serbes et yougoslaves déployées en Kosove.

(AFP 16.10) Parallèlement au maintien de son dispositif militaire, qui réunit 430 avions (majoritairement américains) et de son "ordre d'activation", le délai de grâce accordé à la Serbie et à la Yougoslavie avant de lancer éventuellement des frappes aériennes ayant été prolongé jusqu'au 27 octobre, l'OTAN commence à se préparer à contribuer à la mission de vérification de l'OSCE. Les premiers vols de reconnaissance aérienne ont commencé le 16 octobre, engageant des avions non armés, et la préparation de la force de protection des "vérificateurs" de l'OSCE, acceptée par Slobodan Milosevic le 15 octobre, se poursuit. Toute intervention de cette force sera soumise à un accord de l'OSCE. Le porte-parole de l'OTAN Jamie Shea a considéré que l'on était encore "loin d'une application complète" des engagements de Belgrade et que "beaucoup d'unités militaires et d'unités spéciales qui sont normalement basées hors de Kosove (y) sont toujours déployées", avec "des tanks et de l'artillerie sur le terrain". Dans ces conditions, l'OTAN a décidé le 16 octobre de "maintenir son aptitude à lancer des raids aériens contre la Yougoslavie". Quant à la Yougoslavie, elle doit remettre à l'Alliance une liste de ses unités déployées en Kosove.

(Reuters 19.10) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a dénoncé les "provocations" en Kosove et rappelé que faute d'un retrait des toupes serbes d'ici le 27 octobre, l'OTAN pourrait utiliser la force. Javier Solana a indiqué que l'OTAN avait commencé les survols de vérification et rappelé que les équipes de l'OSCE commenceraient à se déployer sur le terrain le 19 octobre.

(Reuters 19.10, AFP 20.10, 21.10) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a déclaré le 19 octobre que l'Alliance avait entamé la surveillance aérienne de la Kosove et s'engageait à empêcher un nouvel embrasement de la province. Javier Solana a dénoncé les "provocations" en Kosove et a réaffirmé l'exigence de l'OTAN d'un retrait des forces serbes de Kosove d'ici au 27 octobre. Javier Solana a nnoncé que l'OTAN voulait mener "en parallèle" le maintien de la "pression sur le président yougoslave", le commencement du "déploiement de l'OSCE" et le début des "missions de vérification aériennes". Le général américain Wesley Clark, commandant suprême des forces de l'OTAN en Europe, s'est rendu le 20 octobre à Belgrade pour y mener des entretiens avec des responsables militaires yougoslaves sur le respect des engagements pris par Slobodan Milosevic et la mise en place de la vérification aérienne par l'OTAN du respect de ces accords. Selon le compte-rendu officiel yougoslave des discussions, Slobodan Milosevic a assuré que "malgré les provocations armées des groupes terroristes (...) la Serbie et la Yougoslavie restent fermement attachées à un règlement pacifique des problèmes du Kosovo par des moyens politiques". Le plan d'opération de la surveillance aérienne de la Kosove par une vingtaine d'appareils de reconnaissance et d'avions sans pilotes (la mission "Oeil d'aigle") a été approuvé par l'OTAN le 21 octobre. Le plan de l'OTAN prévoit le survol de la Kosove et d'une bande frontalière de 25 km de large. Il implique la désactivation des systèmes de DCA yougoslave en Kosove et la fermeture des radars implantés près de la Kosove pendant les survols par l'OTAN. L'Alliance et la Serbie ont convenu d'une semaine de préavis avant le survol de la Kosove par les avions alliés.

(AFP 20.10, 22.10) Trois vols d'appareils de reconnaissance U2 de l'OTAN ont été effectués dans les quatre derniers jours pour vérifier le respect par Belgrade des accords passés avec la communauté internationale, a indiqué le 20 octobre le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense). L'OTAN a approuvé le 22 octobre un plan d'opération pour la surveillance aétienne de la Kosove, la mission "Oeil d'aigle", à laquelle les Russes seront associés et qui devrait être formellement lancée avant la fin octobre.

(AFP 22.10, 23.10) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a affirmé le 22 octobre que Belgrade n'avait pas encore rempli la totalité de ses obligations pour un retour de la paix en Kosove, notamment en ce qui concerne le retrait des unités de police et de l'armée. Le 23 octobre, l'OTAN a décidé d'envoyer le lendemain ses deux plus hauts responsables militaires, les généraux allemand Klaus Naumann, président du Comité militaire de l'Alliance, et américain Wesley Clark, commandant suprême des forces alliées en Europe, pour tenter de convaincre le président Milosevic de réduire d'ici au 27 le déploiement de ses troupes de police spéciale en Kosove.

(AFP, AP 23.10) Les généraux allemand Klaus Neumann, président du Comité militaire de l'OTAN, et américain Wesley Clark, commandant des forces alliées en Europe, se sont rendus à Belgrade le 24 octobre pour tenter d'obtenir un nouveau retrait des forces serbes et yougoslaves de Kosove. De source alliés, on estime que si les autorités de Belgrade ont "en gros" satisfait aux exigences occidentales en ce qui concerne le retrait des troupes régulières de l'armée fédérale, le retrait des unités spéciales de la police, équipées de chars et d'artillerie, serait insuffisant.En outre, certaines troupes retirées de Kosove ne seraient pas de retour dans leurs casernes, mais tenues à disposition pour pouvoir être ré-expédiées en Kosove. Le Premier ministre serbe Mirko Marjanovic a pour sa part affirmé le 23 octobre que son pays avait rempli les termes de l'accord du 12 octobre. L'OTAN réclame le retour dans leurs casernes ou sur leurs positions d'avant mars de toutes les unités de l'armée fédérale, le retour dans leurs casernes de toutes les forces spéciales de police, le retrait de tous les armements lourds, le départ des blindés, lance-roquette antichar et pièces d'artillerie lourde détenues par la police, et le respect d'un cessez-le-feu.

(AFP, AP 26.10) L'OTAN était le 26 octobre à la recherche d'une stratégie permettant de maintenir la pression sur Slobodan Milosevic tout en tenant compte des nouveaux engagements pris par Belgrade pour un retrait de ses forces de Kosove avant l'expiration du délai accordé pour la concrétisation par les autorités serbes et yougoslaves des exigences internationales. Le Conseil permanent de l'OTAN (ambassadeurs) s'est réuni le 26 et se réunira encore le 27, à l'expiration de ce délai, pour décider de la suite à donner à son "ordre d'activation" tenant les militaires prêts à intervenir. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a estimé le 25 octobre "qu'il faut davantage de progrès" pour que l'OTAN annule cet ordre. Sa collègue américaine Madeleine Albright a également estimé que Belgrade ne s'était "pas assez" pliée aux exigences internationales et qu'il fallait continuer à "envisager" des "opérations de bombardement" pour l'y contraindre. Selon un responsable de l'OTAN cité (anonymement) par l'agence AP, Slobodan Milosevic "connait la direction vers laquelle il doit aller s'il veut éviter les frappes aériennes". Un autre responsable de l'OTAN cité (également anonymement) par l'AFP a déclaré : "nous ne faisons pas confiance aux promesses de Milosevic". L'OTAN a finalement donné 24 heures à Slobodan Milosevic pour honorer l'accord conclu le 25 octobre avec les responsables militaires de l'Alliance. Les généraux Naumann et Clark ont remis au président yougoslave une liste des unités qui devaient encore se retirer de Kosove. Par ailleurs, un diplomate de l'OTAN a menacé l'UCK d'un changement d'attitude de la communauté internationale "d'une manière qui (ne lui sera) pas favorable", si elle continuait "à faire de la provocation",

(AFP, AP, Reuters 27.10) L'OTAN a décidé le 27 octobre de maintenir ses militaires prêts à intervenir en Yougoslavie, tout en écartant des frappes aériennes immédiates. Aucune nouvelle échéance pour un passage à l'acte n'a été fixée par l'Alliance lors de la réunion de son Conseil permanent, mais les ministres britannique, américain et français des Affaires étrangères, Robin Cook, Madeleine Allbright et Hubert Védrine, ont assuré que l'OTAN restait "mobilisée" et maintenait la "pression". Le Secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, a déclaré que l'"instruction" a été donnée aux militaires "de rester prêts à mener (des) opérations aériennes si nécessaires", car "le président Milosevic ne bouge que lorsqu'il est confronté à une menace crédible de recours à la force". L'Alliance va décider dans les jours à venir la mise en oeuvre de la surveillance aérienne de la Kosove avec des avions non armés, et la constitution d'une force de réaction rapide héliportée destinée à venir en aide, le cas échéant, aux vérificateurs de l'OSCE. Les Etats-Unis, le Grande-Bretagne et l'Allemagne se sont réjouis de la décision de l'OTAN.

(AP 28.10, AFP 30.10) L'OTAN a annoncé le 28 octobre un accroissement des vols de reconnaissance au-dessus de la Kosove pour "maintenir la pression" sur le président Milosevic. Le général Naumann, haut responsable de l'OTAN, a reconnu que même si le retrait des forces serbes n'est pas complet, il représente déjà "un pas considérable en direction de l'accomplissement des exigences" de l'ONU. L'OTAN a ordonné le 30 octobre à ses militaires de mettre en oeuvre une mission de surveillance aérienne de la Kosove, avec une vingtaine d'avions, en complément du travail au sol des vérificateurs de l'OSCE. La mission "Esagle eye" (Oeil d'aigle) a été acceptée par Belgrade sous réserve qu'elle engage des "avions non armés". Elle a également été autorisée par l'ONU.

(AFP 2.11, Reuters 3.11) Un officier français en poste à la représentation française du comité militaire de l'OTAN, le commandant Pierre Bunel, a été inculpé et écroué le 31 octobre à Paris pour "intelligence avec une puissance étrangère" -la Yougoslavie- pour avoir remis à des agents serbes des documents secrets sur les éventuelles frappes militaires de l'OTAN contre des objectifs serbes et yougoslaves. Le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a félicité le 3 novembre les autorités françaises pour la "manière très discrète, très positive et très claire, et sans risque pour la sécurité de l'OTAN" avec laquelle elles ont géré l'affaire, "avec intelligence". Javier Solana a assuré que les informations transmises par l'officier français n'auraient pas empêché l'OTAN de frapper les forces serbes. "Le problème a été résolu dès le 19 octobre", soit deux semaines avant l'arrestation de Pierre Bunel, a précisé le secrétaire général de l'OTAN. L'officier, "membre proche du comité militaire et du centre de gravité de l'OTAN", aurait été dès cette date mis dans l'incapacité de livrer des secrets aux Serbes.

(AFP 5.11) La création d'une force d'intervention rapide chargée d'intervenir en cas de menace pour la sécurité des vérificateurs de l'OSCE a été approuvée le 4 novembre par l'OTAN. Cette force ne sera pas "chargée d'imposer par la force l'accord" conclu avec le président Milosevic, a affirmé le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui a déclaré que la force d'inmtervention rapide de l'OTAN était "une sécurité" et non une menace.

(AFP, AP 13.11) L'OTAN a adopté le 13 novembre un plan d'opération pour une force d'intervention rapide de 1200 à 1800 hommes, basée en Macédoine et prête à venir en aide aux vérificateurs de l'OSCE en Kosove, si besoin est. Cette opération, baptisée "Garantie conjointe", sera dirigée au plus haut niveau par le commandnt suprême des forces alliées en Europe, le général américain Wesley Clark, et sur le terrain par le général français Marcel Valentin. Entre ces deux échelons interviendra le commandement sud de l'OTAN, basé à Naples et responsable de l'unité de surveillance aérienne et de la force d'intervention rapide, à laquelle la France fournira le plus gros contingent. Les USA ont refusé d'y participer avec des troupes de combat. La Grande Bretagne, l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Italie constitueront cette force aux côtés de la France, et l'OTAN a accepté de l'ouvrir à ses partenaires de l'Europe de l'est. La force d'intervention rapide sera dotée d'hélicoptères et en partie constituée d'unités spéciales (commandos) sous commandement national, chaque pays en disposant pouvant les utiliser directement pour protéger ses propres ressortissants. Le plan "garantie conjointe" prévoit trois possibilités d'intervention : l'action par la force d'intervention rapide elle-même, en partie ou en totalité, l'action par les commandos sous direction nationale, l'évacuation totale des 2000 vérificateurs de l'OSCE.

(ATS, AFP 19.11) L'OTAN s'est déclarée le 19 novembre préoccupée par la dégradation de la sécurité en Kosove depuis le début du mois, et attribue la responsabilité de cette dégradation tant aux forces serbes qu'aux groupes armés albanais. Les incidents armés en Kosove "risquent d'engendrer un cycle dangereux de provocation et de réaction qui, s'il persiste, pourrait ébranler le cessez-le-feu, renverser la tendance récente à l'amélioration de la situation humanitaire et mettre en péril les dispositions que prennent l'OTAN et l'OSCE pour vérifier le respect des résolutions pertinenges du Conseil de Sécurité des Nations-Unies", déclare le communiqué de l'Alliance, qui a adressé deux messages à Belgrade et Prishtine. L'Alliance a par ailleurs annoncé que sa mission de surveillance aérienne de la Kosove était pleinement opérationnelle.

(AFP 20.11) La mise en place en Macédoine d'une force d'intervention rapide de l'OTAN pourrait être retardée en raison d'un différend opposant les autorités yougoslaves et macédoniennes, a estimé le 20 novembre l'ambassadeur de France à Skoplje, Jacques Huntinger, après s'être entretenu à Belgrade avec les présidents yougoslave Slobodan Milosevic et serbe Milan Milutinovic. La Yougoslave a estimé que le déploiement d'une telle force constituerait une atteinte à son intégrité, et la Macédoine a répondu en reprochant à la Yougoslavie de ne "pas respecter l'indépendance politique" de la Macédoine et de "s'ingérer dans ses affaires intérieures". L'ambassadeur de France a estimé que Belgrade devait comprendre que "cette force n'est pas une force d'imposition, de contrainte, mais une force en fin de compte humanitaire, qui doit agir à des fins humanitaires, en dernier recours dans l'hypothèse où les autorités yougoslaves ne pourraient pas assurer la sécurité des vérificateurs" de l'OSCE. Les soldats de l'OTAN pourraient ainsi intervenir pour des évacuations médicales d'urgence, des actions d'assistance en cas d'entrave à la circulation, de déminage ou d'"extraction" de la mission de l'OSCE en cas d'hostilités fgénéralisées. "Cette force n'est pas destinées à aller combattre les soldats yougoslaves ou les policiers serbes", a assuré Jacques Huntinger, pour qui "l'hypothèse première à laquelle on pense, c'est (celle) de provocations de l'UCK".

(AFP, AP 26.11) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a annoncé le 26 novembre que les dirigeants macédoniens lui avaient donné leur accord de principe pour le déploiement dans leur pays de la force d'intervention rapide chargée de protéger les "vérificateurs" de l'OSCE en Kosove. Javier Solana s'est rendu en Macédoine pour inaugurer la "cellule de coordination" (KVCC) de la force, dont la "base d'extraction", forte de 1700 à 2000 hommes sous commandement français, sera installée à Kumanovi, à quelques kilomètres de la frontière yougoslave. Une soixantaine de militaires de neuf pays différents sont déjà en Macédoine au titre de la KVCC, dont les effectifs seront portés à 140 personnes avant la fin de l'année.

(ATS, AFP 4.12) Le Conseil permanent de l'OTAN a ordonné le 4 décembre aux militaires de l'Alliance d'entamer le déploiement en Macédoine de la "force d'extraction" devant venir en aide, le cas échéant, aux "vérificateurs" de l'OSCE déployés en Kosove. Les premiers éléments de la force, commandée sur place par le général français Valentin et au plus haut niveau par le commandant des forces alliées en Europe, le général américain Clark, devraient être mis en place en Macédoine dès le 6 décembre. La force devrait comprendre au total 1700 militaires (700 Français, 350 Britanniques, 150 Allemands, 200 Italiens, 200 Néerlandais). Les USA ont refusé d'y contribuer. Le QG de l'unité devrait être installé à Kumanovi, près de la frontière yougoslave, où est déjà installée une cellule de l'OTAN chargée de la surveillance aérienne de la Kosove. La force d'extraction sera dotée d'hélicoptères et sera en partie composée d'unités spéciales (des commandos) restant sous commandement national, et pouvant être utilisée par leurs pays respectifs pour protéger ou évacuer leurs propres ressortissants, sans passer par l'OTAN.

(AP, AFP 6.12) Les premiers éléments (30 hommes et 40 tonnes de matériel) du contingent français de la force d'extraction de l'OTAN, stationnée en Macédoine, sont arrivés le 6 décembre à bord de quatre avions militaires de transport sur l'aéroport de Petrovec, près de Skoplje. Le porte-parole du contingent français, le lieutenant-colonel de Kersabiec, a exprimé l'espoir que les 700 français membres de la force -le plus gros contingent national- n'auront pas "à aller au Kosovo". 12 appareils français doivent encore arriver en Macédoine le 7 décembre, en provenance de Marseille, pour former l'élément précurseur de la force d'extraction. Le gros des forces françaises arrivera par bateau.

(AP 7.12, 8.12) L'OTAN a commencé le 6 décembre à mettre en place un pont aérien destiné à acheminer le premier échelon de sa "force d'extraction" basée en Macédoine. Ce pont aérien, baptisé "opération Trident", relie la base française d'Istres à la capitale macédonienne Skoplje, et doit acheminer en cinq jours 800 hommes, des centaines de céhicules et d'importantes quanmtités de matériel d'armement. 80 rotations d'avions sont prévenues en cinq jours. Un premier groupe de 120 militaires français est arrivé le 7 décembre en Macédoine. D'autres militaires français, britanniques, allemands, italiens et néarlandais sont attendus dans les dix jours.

(AFP 22.12) La Force d'extraction de l'OTAN pour la Kosove ("Garantie conjointe") étudie trois scénarios de crise impliquant la mission de l'OSCE. Dans le premier scénario, les vérificateurs de l'OSCE voient leur liberté de mouvement entravée ou leur vie mise en danger par des hommes armés (milices serbes ou combattants de l'UCK). Dans ce cas, une section de combat d'une trentaine d'hommes appuyés par des hélicoptères armés est dépêchée sur les lieux de l'incident, "sécurise" le périmètre, récupère les vérificateurs et les met en sécurité, puis regagne sa base en Macédoine. Dans le deuxième cas, des vérificateurs sont pris en otage. Les forces spéciales du pays d'origine des vérificateurs interviennent, sous directiion nationale et sous le contrôle de l'OTAN, pour repérer les otages et les libérer. Dans le troisième cas, la Kosove s'embrase et il faut évacuer les 2000 vérificateurs de l'OSCE. 4000 hommes sont alors mobilisés (soit une brigade) autour de la Force (qui en compte un peu moins de 2000), avec le renfort de forces terrestres mises à disposition par les principaux pays de l'OTAN. cette brigade passe sous commandement direct de l'OTAN et évacue tous les vérificateurs.

(AFP, AP 29.12) L'OTAN a déclaré le 29 décembre par la voix de son Secrétaire général Javier Solana qu'elle était "prête à intervenir à chaque moment si besoin est" et si les parties en conflit continuent de mettre en danger la "sécurité fragile" en Kosove. L'Alliance a rappelé que "l'ordre d'activation" de ses forces militaires était "toujours en place".

(AP 9.1.1999) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a déclaré le 9 janvier au quotidien français "Le Figaro" qu'il fallait "relancer la voie politique" vers une solution de la crise en Kosove, et a appelé le Groupe de contact à prendre "une initiative dans les prochains jours". "Je ne me résigne pas à ce que le Kosovo soit la chronique d'une guerre annoncée", a déclaré Javier Solana, pour qui "la responsabilité historique du conflit" incombe clairement à Belgrade et à Slobodan Milosevic, mais pour qui la responsabilité de la solution du conflit incombe désormais aux deux parties, serbe et albanaise.

(Reuters 15.1) Le commandant en chef de l'OTAN, le général américain Wesley Clark, a prédit des affrontements à grande échelle en Kosove au printemps si un accord négocié n'intervenait pas d'ici là. Le général Clark a estimé que Belgrade "se prépare peut-être à une grande offensive" et a averti Slobodan Milosevic que l'OTAN "ne permettrs pas que se renouvelle la destruction des villages" kosovars. Les forces serbo-yougoslaves "doivent regagner leurs garnisons et il faut retirer à la police ses armes lourdes".

(AFP, ATS, Reuters, AP 17.1, 18.1, 19.1) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a "condamné dans les termes les plus fermes" le massacre de Racak et affirmé que l'Alliance "ne tolérera pas un retour des combats et à la politique de répression au Kosovo". Le Conseil permanent de l'OTAN a condamné le 17 janvier le massacre, mais sans décider d'intervention militaire. Le général Wesley Clarke, commandant suprême des forces de l'OTAN en Europe, et le général Klaus Naumann, président du Comité militaire de l'Allance, devaient s'envoler le 18 janvier pour Belgrade afin de remettre à Slobodan Milosevic une mise en garde, mais leur appareil est resté cloué au sol en attendant le feu vert yougoslave. Slobodan Milosevic devrait recevoir les deux généraux le 19 janvier. Le général Clark a déclaré que Slobodan Milosevic était "en train de violer la plupart" des "engagements (qu'il a pris) à l'égard de l'OTAN" et a affirmé que si la décision d'une frappe alréeienne était prise par l'OTAN, une attaque ne serait plus qu'une question de "jours et d'heures", la majorité des moyens nécessaires étant déjà "sur place".

(AFP, ATS 19.1) Les généraux Naumann et Clark ont entamé le 19 janvier à Belgrade des entretiens avec Slobodan Milosevic, ainsi qu'avec le président serbe Milan Milutinovic et le ministre des Affaires étrangères yougoslave Zivadin Jovanovic. Ils ont souligné au président yougoslave que la possibilité d'une intervention militaire internationale en Kosove était toujours ouverte si la Serbie et la Yougoslavie ne remplissaient pas leurs obligations internationales. Ils ont également demandé à Slobodan Milosevic que la Yougoslavie renonce à expulser le chef de la mission de l'OSCE William Walker et autorise les inspecteurs internationaux à enquêter sur le massacre de Racak. En outre, les auteurs de ce massacre doivent être identifiés et traduits en justice.

(AFP 20.1) Slobodan Milosevic a déclaré le 19 janvier aux généraux Naumann et Clark que la Yougoslavie avait "le droit légitime de combattre le terrorisme" albanais en Kosove, qu'"aucune pression de l'extérieur" ne peut l'en priver et que "les activités des groupes de bandits et de terroristes, qui ont commis de nombreux crimes sous le nom d'UCK, seront neutralisées". Slobodan Milosevic a affirmé que la déclaration "persona non grata" du chef de la mission de l'OSCE, William Walker, ne le visait que lui personnellement, et non la mission, avec laquelle "la coopération (...) n'est pas litigieuse". La Yougoslavie reste "attachée au règlement politique" de la crise kosovare, a affirmé Slobodan Milosevic, mais "on ne peut justifier des pressions contre un pays souverain qui lutte contre le terrorisme sur son territoire et qui ne met en péril aucun de ses voisins, y compris celui du territoire duquel viennent des détachements d'assassins", c'est-à-dire l'Albanie. Le président yougoslave a enfin rejeté les accusations de massacre portées contre les forces serbes après la tuerie de Racak et affirmé que "la lutte contre des terroristes ne peut pas être qualifiée d'attaque contre des civils". Il a dénoncé la "campagne" lancée contre Belgrade après cette opération, menée selon lui "strictement en conformité avec la Constitution et les lois", et a reproché à la communauté internationale de ne pas s'être "émue devant plus de 500 actions terroristes commises au Kosovo depuis le 13 octobre" alors que "le sort des auteurs de crimes a brusquement alarmé une partie de la communauté internationale et l'a incitée à renforcer les pressions et les menaces".

(AP, Reuters 20.1) L'OTAN a constaté que Slobodan Milosevic demeurait "inflexible", après sa rencontre le 19 janvier avec les deux principaux chefs militaires de l'Alliance, les généraux Neumann et Clark, lequel a qualifié la rencontre de "très brutale, directe et violente". Le Conseil de l'OTAN a annoncé qu'il commençait à prendre des "mesures de précaution" et qu'il envisagera "de nouvelles actions au fur et à mesure de l'évolution des choses". Le délai de mise en alerte des avions de l'Alliance affectés à d'éventuelles opérations a été ramené de 96 à 48 heures et la Force navale de l'OTAN en Méditerranée a reçu l'ordre de se rassembler à Brindisi.

(AFP 25.1) Les membres de l'OTAN ont décidé le 25 janvier d'adresser un "avertissement solennel" aux autorités serbes et yougoslaves d'une part et à l'UCK d'autre part, pour obtenir un "cessez-le-feu immédiat" en Kosove. Il ne s'agira pas d'un "ultimatum" mais d'un "avertissement" ou d'une "mise en garde", concernant notamment l'apprivisionnement financier et en armes de l'UCK. L'idée d'un déploiement terrestre en Albanie, soutenue par l'Italie, et qui viserait à empêcher des trafics d'armes au profit de l'UCK, n'a pas été retenue par les Alliés. Les Américains avaient tenté déjà une première fois de faire lancer par l'OTAN un ultimatum assorti d'une menace d'intervention militaire et s'étaient heurtés au refus des Européens. Ils sont revenus à la charge le 25 janvier avec une proposition d'"avertissement doté d'une échéance", que les Européens ont à nouveau rejetée. Les Européens craignent un engrenage si un ultimatum est dressé aux belligérants et estiment que des frappes isolées sont sans intérêt. Ils ont également souligné la primauté du Groupe de contact dans la gestion de la crise et la nécessité de ne pas faire obstruction à la recherche d'une solution négociée. Ils estiment que l'OTAN n'est qu'un "outil militaire" au service de la diplomatie, alors que les Américains doutent des chances de réussite du Groupe de contact.

(ATS, AFP 27.1, 28.1, 29.1) Le Conseil permanent de l'OTAN réuni à Bruxelles n'était toujours pas parvenu le 27 janvier à trouver une position commune aux USA et aux Européens, notamment s'agissant du recours à la force en cas de refus des parties en présence en Kosove de négocier. Le Conseil a finalement décidé le 28 de lancer un avertissement à Belgrade et à l'UCK. L'Alliance annonce qu'elle a décidé "d'intensifier sa préparation militaire pour s'assurer que les demandes de la communauté internationale seront satisfaites", et la présidence américaine a averti que les menaces de frappes de l'OTAN contre des objectifs serbes et yougoslaves pourraient devenir "très réelles" si le président Milosevic refusait de tenir ses engagements. Le 29 janvier, les Alliés ont commencé à discuter du renforcement de la menace militaire et de l'intensification des préparatifs pour d'éventuelles frappes aériennes en Yougoslavie. Le président Clinton a lancé un avertissement à Belgrade et affirmé que l'OTAN était "prête à agir".

(AFP, Reuters 30.1) Le Conseil permanent de l'OTAN a autorisé le 30 janvier son secrétaire général Javier Solana à engager si nécessaire des frappes aériennes en Yougoslavie, en fonction des résultats obtenus par le Groupe de contact et après une dernière "consultation" des Alliés, mais sans passage obligé par le Conseil de l'OTAN. L'attribution de ce mandat permet de racourcir le processus de décision conduisant à une frappe aérienne. Cette décision a été prise après plus de huit heures de négociations entre alliés, qui avaient des appréciations divergentes sur l'autonomie d'action de l'OTAN par rapport au processus politique engagé par le Groupe de contact. Certains Etats européens, dont la France, ont souligné la nécessité de lier étroitement une intervention de l'alliance à l'évolution du processus engagé par le Groupe, d'autres, dont les USA, insistant sur l'autonomie de décision et d'action de l'Alliance. Javier Solana, qui a affirmé que l'OTAN était "prête à agir" et n'excluait aucune option", a averti l'UCK et les dirigeants politiques albanais que "la position et les actions de la direction kosovare ainsi que de tous les éléments kosovars armés à l'intérieur ou autour du Kosovo" entreraient en ligne de compte dans le processus de décision de l'OTAN, qui étudie en outre "les moyens de soutenir des mesures visant à restreindre les trafics d'armes à destination du Kosovo". Les autorités yougoslaves ont rejeté "toutes les menaces militaires qui visent à l'emploi de la force dans la règlement des problèmes du Kosovo", et les autorités albanaises ont, au contraire, estimé que seul un recours à la force pouvait faire plier Belgrade.

(ATS 1.2, AFP 5.2, 6.2) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a estimé le 31 janvier qu'un déploiement terrestre de forces militaires en Kosove sera "nécessaire" à terme. Le Commandant en chef des forces alliées en Europe, le général américain Wesley Clark, a déclaré le 5 février que l'OTAN était prête à intervenir en Kosove lorsqu'un plan de paix sera accepté. La planification pour une possible intervention en Kosove est "bien avancée", a ajouté le général Clark. Les membres de l'OTAN ont étudié le 6 février lors d'un forum annuel sur la Défense à Munich la préparation de la force de paix qui aurait pour mission de faire respecter un accord sur la Kosove.

(Reuters 5.2) Le général Klaus Naumann, chef du comité militaire de l'OTAN, a affirmé le 5 février que l'Alliance ne frapperait que des objectifs militaires en Yougoslavie dans l'hypothèse d'un échec des pourparlers de Rambouillet, sans exclure des "dommages colatéraux" (c'est-à-dire des pertes civiles) mais en assurant que les plans de l'OTAN "ont été conçus de manière à limiter au maximum les risques pour la population civile".

(ATS 8.2, AFP 10.2, 11.2, 12.2) L'OTAN doit se préparer à un déploiement militaire en Kosove, a estimé le 8 février son Secrétaire général Javier Solana, qui a expliqué qu' en cas de succès des négociations, elles "déboucheront sûrement sur un déploiement militaire sur le terrain", a expliqué Javier Solana. Le Secrétaire américain à la Défense assurait que les USA avaient l'intention d'envoyer des troupes terrestres en Kosove dans le cadre d'une mission de l'OTAN, si un accord était trouvé. L'OTAN a adopté le 12 février un "concept d'opération" pour le déploiement d'une force de paix en Kosove, laquelle viendrait garantir un éventuel accord. Les membres de l'Alliance ont pris le 11 février la décision de principe de renforcer de plusieurs milliers d'hommes la force d'extraction basée en Macédoine, afin de constituer l'avant-garde d'une éventuelle force de paix en Kosove. La décision formelle de ce renforcement était cependant le 11 février encore en attente du feu vert de la Grèce.

(AFP. ATS 24.2. 25.2) L'OTAN entend constituer sa force de paix pour la Kosove (KFOR) sur le modèle de celle pour la Bosnie (SFOR), qui onclut une participation militaire (symbolique) de la Russie, sans droit de véto pour la Russie dans le déroulement des opérations. La KFOR aura semsiblement les mêmes effectifs que la SFOR (26'000 hommes en Kosove, 30'000 en Bosnie) et le même caractère multinational, incluant des soldats de pays non-membres de l'OTAN. L'OTAN va "poursuivre sans temporisation" la constitution en Macédoine d'une force de 6000 hommes, avant-garde de la KFOR.

(AFP 25.2) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a menacé le 25 février les parties en conflit en Kosove d'une réaction internationale au cas où elles profiteraient de la situation au lendemain de la conférence de Rambouillet pour "changer la réalité sur le terrain". "S'il y avait des agissements en vue de profiter des prochaines semaines pour changer la réalité sur le terrain, la communauté internationale ne l'accepterait pas", a déclaré Javier Solana.

(Reuters 2.3) Le général Wesley Clark, commandant des forces de l'OTAN, a affirmé le 2 mars que les troupes de l'Alliance "restaient prêtes pour le cas où il leur serait demandé d'entrer en action", et a précisé que trois options différentes étaient envisagles : raids aériens contre les forces yougoslaves, protection des "vérificateurs" de l'OSCE, déploiement d'unités de maintien de la paix en cas d'accord.

(ATS 3.3, AFP 5.3, 6.3) L'OTAN a accueilli avec "satisfaction" l'annonce que les Albanais de Kosove étaient disposés à signer un accord de paix, et a appelé les Serbes à suivre cet exemple. Le Conseil permanent de l'Alliance s'est réuni le 3 mars à Bruxelles avec les médiateurs américain Christopher Hill et européen Wolfgang Petritsch, mais sans le médiateur russe Boris Maïorski, que plusieurs pays de l'OTAN (notamment des pays nordiques) ont refusé d'associer à la rencontre.Le 5 mars, l'OTAN a invité Serbes et Albanais à son QG de Mons, en Belgique, pour des "discussions techniques" sur la mise en oeuvre d'un éventuel accord de paix. D'inspiration américaine, l'invitation a été lancée par le Secrétaire général de l'Alliance, Javier Solana. Un responsable de l'Alliance a annoncé sous couvert d'anonymat que celle-ci avait déjà rassemblé en Macédoine 6000 des 26'000 hommes de l'éventuelle force de paix pour la Kosove.

(AFP 7.3) Les chefs d'état-major des pays membres de l'OTAN se réunissent le 9 et le 10 mars à Bruxelles pour une session semestrielle essentiellement consacrée à la situation en Kosove et à l'éventualité du déploiement d'une force de paix de 26'000 hommes (dont 20'000 fournis par des pays de l'OTAN) en cas de réglement politique, voire à une intervention militaire faute d'accord, si l'échec de cet accord est imputable aux seuls Serbes. L'Alliance considère que toute autre solution qu'une opération dirigée par elle-même serait inacceptable pour ses membres, et revendique une unité de commandement. Plus de 400 avions sont déjà rassemblée dans le sud de l'Europe dans l'nventualité d'une attaque aérienne contre des objectifs serbes.

(AP 8.3) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a réaffirmé le 8 mars la détermination de l'Alliance à "prendre des mesures de caractère militaire" en cas d'échec des négociations de paix. "S'il y a des responsabilités claires, d'un côté ou de l'autre mais en particulier du côté serbe, la communauté internationale, c'est-à-dire les 16 pays de l'OTAN, est prête à prendre des mesures de caractère militaire", a déclaré Javier Solana, identifiant donc l'OTAN à la communauté internationale et indiquant clairement qui l'Alliance s'est donnée pour adversaire principal : "la responsabilité majeure est sur les épaules des Serbes", qui ont des "responsabilités originelles" dans la crise kosovare, a précisé Solana, tout en prenant la précaution d'ajouter que si "la responsabilité de la faillite des accords" est le fait des Albanais, "il y aura des mesures de rétorsion, proportionnées à la situation et au niveau des forces" du côté albanais. Le Premier ministre britannique Tony Blair a pour sa part renouvelé les menaces militaires de l'OTAN, en précisant que l'Alliance "ne répèterait pas les erreurs", c'est-à-dire les hésitations, "du début de la guerre en Bosnie".

(AFP 9.3) Les chefs d'état-major des 16 pays membres de l'OTAN se sont réunis le 9 mars à Bruxelles pour discuter de deux scénarios éventuels pour la Kosove : le déploiement d'une force de paix pour garantir un accord politique, et/ou des bombardements sur des cibles serbes pour forcer la Serbie et la Yougoslavie à un tel accord. Outre les principaux Etats membres de l'OTAN, plusieurs pays non-membres de l'Alliance ont fait part de leur disponibilité éventuelle à participer à une force de paix : la Suède, la Finlande, l'Autriche, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Slovénie, la Bulgarie, la Slovaquie, l'Azerbaïdjan et l'Ukraine. L'OTAN prévoit d'associer la Russie à sa force, mais la Russie a réservé sa réponse. L'OTAN insiste en tous cas pour que le commandement de la force soit celui de l'Alliance elle-même.

(AFP 19.3 ATS 20.3) Le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a averti le 18 mars le gouvernement de Belgrade que «le compte à rebours» débouchant sur une action militaire contre des cibles serbes avait commencé. Des frappes seront lancées en raison du refus de Slobodan Milosevic de signer l'accord de paix pour le Kosovo. Ce décompte peut, «bien entendu, être stoppé s'il se produit un changement de comportement de la partie serbe dans un très court laps de temps», a ajouté M. Solana, qui a estimé que le refus de Belgrade de signer cet accord était «vraiment épouvantable». Le 18 mars, le commandat suprême des forces alliées en Europe, le général américain Wesley Clark, avait averti Slobodan Milosevic qu'il commettrait "sa plus grande erreur" s'il menaçait les vérificateurs de l'OSCE en Kosove en cas de bombardements de l'OTAN.

(ATS 22.3, AFP 22.3, 24.3) Le Conseil permanent de l'OTAN a décidé le 22 mars d'étendre les pouvoirs donnés en janvier à Javier Solana pour engager des bombardements aériens en Yougoslavie. Cette extension permet à M. Solana d'engager des frappes, non seulement sur la défense anti-aérienne serbe, mais aussi sur l'ensemble des forces armées serbes. M. Solana a l'autorité d'engager un processus de bombardements de cibles militaires serbes. Le 24 mars, l'OTAN lançait les premières frappea aériennes contre la Yougoslavie. "L'OTAN est prête à agir", a déclaré le 22 mars Javier Solana, qui a reconnu le 25 qu'un objectif qui n'est "pas à atteindre militairement" de l'action de l'OTAN était de faire tomber Slobodan Milosevic.

(AFP, AP 23.3, 24.3) Les forces de l'OTAN rassemblées en Macédoine ne franchriont pas la frontière avec la Serbie pour lui faire la guerre, mais sont prêtes à remplir leur mission de maintien de la paix en Kosove, a déclaré le 23 mars le commandant des troupes de l'OTAN, le général Michael Jackson, qui a solennellement affirmé : "nous ne sommes là que pour une seule chose, faire appliquer un accord de paix". La veille, le porte-parole des forces de l'Alliance, le major Jan Joosten, avait assuré que ces forces en Macédoine n'avaient "aucune capacité offensive". L'OTAN a reçu mandat de préparer une opération de "pacification" en Kosove et continue de recevoir du matériel lourd en Macédoine. Le 23 mars au soir, le secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, a donné l'ordre au général Wesley Clark de mettre en oeuvre des frappes aériennes contre la Yougoslavie, et a précisé que ces frappes viseraient l'armée et les forces spéciales de la police, afin de "limiter (la) capacité (de Belgrade) à faire la guerre aux Kosovars" et de "réduire sa capacité à remporter une victoire militaire, à mener une épuration éthnique et à massacrer des innocents".

(AFP 24.3) La question de la légalité internationale d'une intervention de l'OTAN hors de sa zone "historique" et de son champ d'intervention spécifique est posée par la décision de l'Alliance de bombarder la Yougoslavie, sans autorisation explicite de l'ONU, et sans que la Yougoslavie, Etat souverain au sens du droit international, n'a attaqué aucun autre Etat. La zone d'action "normale" de l'OTAN est le territoire de ses membres et celui d'Etats qui auraient menacé ou agressé l'un ou plusieurs de ses membres. L'OTAN est certes intervenu en Bosnie, mais en application d'une résolution explicite de l'ONU. Pour les Américains, l'Alliance peut se passer d'une telle autorisation pour intervenir dans un conflit localisé. Pour les Européens, au contraire (les Britanniques mis à part), l'OTAN ne peut se passer de l'accord de l'ONU, dont la primauté doit être reconnue sur l'Alliance. Dans le cas de la Kosove, c'est l'argument de l'intervention "pour éviter une tragédie humanitaire" qui a été avancé par les Européens pour justifier une entorse à leurs propres principes, dans la mesure où l'accord de l'ONU était rendu impossible par le veto chinois et russe. Les Européens ont cependant affirmé que l'intervention contre la Yougoslavie ne devait "en aucun cas" servir de précédent pour de futures actions de l'OTAN. Le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a rappelé dans un message à l'OTAN, à l'occasion de son 50ème anniversaire, que l'ONU primait sur elle et que d'ailleurs le traité de l'Alliance exprimait l'adhésion de ses signataires aux "buts et principes de la Charte des Nations Unies", et leur engagement à agir "conformément aux stipulations de la Charte", c'est-à-dire "à régler par des moyens pacifiques tous différends internationaux dans lesquels ils pourraient être impliqués" et à s'abstenir de recourir "à la menace ou à l'emploi de la force de toute manière incompatible avec les buts des Nations Unies".

(AFP, Reuters 31.3) L'OTAN est "déterminée" à poursuivre ses raids aériens contre la Yougoslavie et a rejeté le 30 mars le début d'ouverture du président Milosevic, en dénonçant l'escalade du "désastre humanitaire" en cours en Kosove. Slobodan Milosevic s'était déclaré, le 30 mars, après une médiation russe, prêt à "commencer à réduire ses forces" en Kosove si les raids de l'OTAN cessaient, mais les principaux pays membres de l'Alliance ont rejeté cette proposition en la qualifiant de "très insuffisante". "Le président Milosevic a commencé cette campagne brutale : il est de sa responsabilité d'y mettre fin", a déclaré Bill Clinton dans un communiqué. "Slobodan Milosevic a rompu tous les accords qu'il avait conclus jusqu'à présent et c'est pour cela qu'il nous faut un signal très clair (qui) ne peut être donné que par un retrait des troupes", a déclaré Gerhard Schröder à la télévision allemande. Le porte-parole de l'OTAN, Jaimie Shea, a accusé le pouvoir de Belgrade d'avoir "planifié à l'avance" l'exide des Albanais, qu'il a comparé à "l'évacuation de Phnom Penh" par les Khmers Rouges. Dans un entretien publié à Paris par "Libération", le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a déclaré que la priorité de l'Alliance était "d'arrêter les tueries et d'aider les réfugiés", et qu'il faudra que Slobodan Milosevic "s'engage de bonne foi dans les négociations" pour que les frappes cessent. Solana a encore ajouté que l'Alliance n'avait pas encore "planifié l'envoi de troupes au sol", et qu'elle attendait un accord pour cela.

(Le Monde 31.3, AFP, ATS 1.4, 4.4) Le secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a une nouvelle fois exclu le 30 mars, dans une interview au quotidien français "Libération", une intervention des forces alliées au sol "avant un accord", alors que de plus en plus d'analystes et de responsables politiques des pays de l'Alliance estiment que l'"option terrestre" est inévitable. Cette position est notamment défendue aux USA par Henri Kissinger, Zbigniew Brzezinski, Jeane Kirkpatrick, Frank Carlucci, le général Joulwan et l'amiral Leighton Smith. Le 1er avril, Javier Solana a réaffirmé que les pays de l'OTAN n'étaient pas disposés à déployer des troupes en Kosove dans une situation de guerre et qu'un tel déploiement ne pourrait intervenir qu'après un accord de paix. Le 3 avril, cependant, un haut responsable américain a fait savoir que l'objectif de l'OTAN serait désormais de faire revenur les réfugiés en Kosove sous la protection d'une force militaire internationale commandée par l'OTAN, et sur laquelle les ministres des Affaires étrangères américain, italien, britannique, allemand et français sont tombés d'accord. Le "Sunday Times" de Londres a affirmé le 4 avril que l'OTAN était en train de planifier l'invasion de la Kosove, ce que les autorités américaines ont immédiatement démenti. Selon le journal, l'offensive terrestre serait lancée après une campagne aérienne de très forte intensité destinée à détruire la machine de guerre serbo-yougoslave.

(AFP 5.4) Depuis le début de l'offensive de l'OTAN contre la Yougoslavie, la communication au sein de l'Alliance entre ses Etats membres, avec les Etats alliés mais non-membres, et avec l'opinion publique (de la part de l'Alliance en tant que telle ou de tel ou tel de sews membres) est incertaine et contradictoire. Les USA et la Grande-Bretagne tiennent des conférence de presse quotidiennes, non coordonnées avec celles de l'alliance. Le 29 mars, le général britannique Wilby a ainsi annoncé à la presse la mort de Fehmi Agani, conseiller d'Ibrahim Rugova, sans en avertir le secrétaire général de l'OTAN et le porte-parole de l'Alliance. Plusieurs membres de l'OTAN, dont la France, émettent des doutes sur l'information, laquelle est ensuite officiellement démentie. Les justifications mêmes des raids aériens ont été maladroites : le souci d'éviter une "catastrophe humanitaire" a été invoquer dès les premiers jours des raids, et lorsque cette "catastrophe humanitaire" s'est effectivement produite, l'opinion publique en a immédiatement rendu les raids eux-mêmes responsables; le terme de "génocide" a été utilisé à tort et à travers; des informations invérifiées et infondées sur le sort d'Ibrahim Rugova ont été diffusées; des "effets d'annonce" en matière d'aide humanitaire, de rapatriement de réfugiés, d'acheminement d'aide, n'ont été suivie d'aucun effet...

(Le Monde 6.4, ATS 10.4, 11.4) Le Conseil permanent de l'OTAN a approuvé le 11 avril le plan de l'opération "Abri allié" en Albanie. L'OTAN va envoyer en Albanie une force de 8000 hommes pour assurer la sécurité de l'acheminement de l'aide humanitaire dans le nord de l'Albanie, contribuer à l'établissement de camps pour les réfugiés et "sécuriser" la région, infestée de bandes armés. Le plus gros contingent de cette force sera fourni par l'Italie. Les 12'000 militaires de l'OTAN déjà engagés en Macédoine contribuent déjà à l'aide humanitaire apportée aux réfugiés de Kosove.

(AFP 8.4) Après deux semaines de frappes, le chef de l'opération de l'OTAN contre la Yougoslavie, le général Wesley Clark, a réclamé des avions supplémentaires pour mener davantage de raids, et le porte-parole de l'OTAN a rappelé les cinq exigences des alliés, préalables à tout arrêt des frappes : arrêt des hostilités en Kosove, retrait de Kosove de l'armée et de la police yougoslaves et serbes, déploiement d'une force internationale de paix, établissement d'un accord politique sur l'autonomie de la Kosove, mise en oeuvre du droit au retour des réfugiés.L'OTAN a écarté l'idée d'une suspension des bombardements en contrepartie de la libération de trois soldats américains capturés par les forces serbo-yougoslaves. Les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN doivent se réunir le 12 avril pour faire le point de la situation sur le terrain.

(AFP 9.4) L'OTAN n'a pas de contacts avec l'UCK, "ni au niveau politique, ni au niveau militaire", a affirmé le 9 avril le porte-parole de l'Alliance, Jamie Shea, qui avait déjà affirmé la veille que l'OTAN n'avait pas de relations "sur le terrain" avec l'UCK.

(AFP 12.4) les 19 Etats membres de l'OTAN ont manifesté le 12 avril leur détermination à faire céder Slobodan Milosevic, unité derrière laquelle onpeut toutefois déceler des divergences quant à la "sortie politique" de la guerre. Les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, réunis à Bruxelles, ont annoncé que l'offensive de l'alliance se poursuivra "jusqu'à ce que le président Milosevic accède aux demandes de la communauté internationale" (fin de la répression contre les Albanais de Kosove, retour des réfugiés, force internationale de protection au Kosovo) et se sont déclarés d'accord de faire jouer à la Russie un rôle important pour convaincre Milosevic d'accepter ces conditions, mais les alliés divergent sur la composition de la force de protection, sur le choix de l'organisation (ONU ou OTAN) qui la contrôlera et sur la présence ou non de forces serbes en Kosove après la fin de la guerre, présence acceptée par les USA si elle est très réduite, et totalement refusée par l'Allemagne. Les USA sont de fervents partisans de la tutelle de l'OTAN, quitte à y associer la Russie et l'OSCE; la France semble préférer une tutelle de l'ONU. Sur le statut futur du Kosovo, il y a également des divergences : la France parle de "tutelle" internationale par l'ONU, la Belgique de "protectorat" international et de Confédération entre le Kosovo, la Serbie et le Monténégro, les USA parlent de "zone protégée".

(AFP 12.4) L'idée d'un "protectorat international" sur la Kosove fait son chemin au sein de l'OTAN, pour favoriser un retour rapide des réfugiés, et l'autonomie de la province serait renvoyée à plus tard, la partition, le confédération d'entitét "ethniquement pures" et l'indépendance étant toutesécartées. Les ministres des Affaires étrangères des 19 pays de l'OTAN ont réaffirmé le 12 avril leur détermination à poursuivre les bombardements jusqu'à ce que Slopbodan Milosevic accepte leurs conditions, et ils ont esquissé les contours du protectorat à mettre en place une fois la guerre terminée : "une forme encore à définir de tutelle exercée par la communauté internationale" pour le ministre français Hubert Védrine, un "protectoprat international" pour le ministre belge Erik Derycke, "une forme de statut protégé internationalement" pour la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright. La tutelle internationale sur la Kosove impliquerait l'ONU, qui déciderait par une résolution de déployer une force internationale, formée non de Casques bleus mais de contingents de l'OTAN.

(AFP 12.4) Confrontés au durcissement de la position de la Russie, les Etats Unis et l'OTAN commencent à minimiser le rôle de l'OTAN dans la future force multinationale qui doit être déployée en Kosove. Ils ne parlent plus de "force dirigée par l'OTAN", mais de "force internationale", dont la Russie pourrait faire partie. La Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a admis, après pressions françaises et allemandes, qu'il fallait "trouver un moyen pour que la Russie participe à une solution" de la crise kosovare, tout en réaffirmant que l'OTAN devait avoir un rôle "central" dans la force internationale qui devra être déployée en Kosove pour garantir cette solution.

(AFP, AP 13.4) Les 19 pays de l'OTAN ont averti le 12 avril le président Milosevic que les bombardements sur la Yougoslavie se poursuivraient jusqu'à ce qu'il accepte les conditions de l'Alliance pour un réglement du conflit kosovar. "Nous voulons étouffer dans l'oeuf ce conflit avant qu'il ne déstabilise toute l'Europe", a déclaré le président américain Bill Clinton. Miloseviv "perd et sait qu'il perd", a affirmé le Secrétaire général de l'Alliance, Javier Solana. Pour l'après-guerre, les membres de l'OTAN évoquent désormais ouvertement l'idée d'un protectorat international sur la Kosove, interdisant l'entrée des forces serbes et yougoslaves dans la province, et permettant la mise en place d'une large autonomie après le réglement du conflit.

(ATS, AFP 16.4, 17.4, 18,4) Le bombardement par erreur d'un convoi de véhicules civils transportant des réfugiés en Kosove ne conduira pas l'OTAN à modifier sa stratégie, a affirmé le porte-parole de l'Alliance, qui a ajouté que celle-ci regrettait "profondément" la bavure du 14 avril. Le générsl Wesley Clarka déclaré le 17 avril que l'OTAN continuerait à intensifier ses bombardements et allait "détruire tout ce à quoi Milosevic attache du prix". S'agissant de l'aspect humanitaire, l'OTAN envisage trois méthode pour venir en aide aux personnes déplacées à l'intérieur de la Kosove : des largages aériens, l'ouverture d'un couloir de sécurité à l'intérieur de la Kosove, l'aide aux ONG chargées d'acheminer des produits alimentaires en Kosove. L'OTAN préparerait par ailleurs une opération terrestre en Kosove, qui pourrait intervenir en mai et mobiliserait quelque 280'000 hommes, selon le journal londonien "Sunday Observer".

(Le Monde 16.4, ATS 20.4, 24.4) L'OTAN a décidé d'accroître sa puissance de feu contre la Yougoslavie, notamment grâce à l'apport de 24 hélicoptères d'attaque "Apache" et de 5350 soldats américains, ainsi que de chars, véhicules blindés et pièces d'artillerie dont le Secrétaire à la Défense américain William Cohen a autorisé le 24 avril le déploiement en Albanie. Les bombardements aériens de l'OTAN pourraient durer "des sermaines, voire des mois", ont admis le 15 avril les responsables militaires américains, qui ont également déclaré leur "intention d'intensifier la campagne aérienne" qui "marche" et à qui il faut "donner du temps". Le Secrétaire à la Défense et le chef d'Etat major ont admis que les risques pour les pilotes des avions et les risques de "dommages collatéraux", c'est-à-dire de victimes civiles, allaient s'accroître, et ont exclu une intervention terrestre.

(Le Monde 19.4, 22.4) Des déclarations contradictoires de responsables de l'OTAN ou de pays membres de l'Alliance attestent de profondes divergences en son sein sur la suite des opérations contre la Yougoslavie (pour ou contre une intervention terrestre), voire sur sa finalité. Le porte-parole de l'Alliance, Jamie Shea, a affirmé le 18 avril que l'OTAN "exclut toujours une invasion terrestre", mais le Secrétaire général de l'Alliance Javier Solana a affirmé que si cette offensive terrestre "s'avère nécessaire (...) les pays appartenant à l'OTAN seront prêts à la mettre en oeuvre". Le Premier ministre britannique n'excluait pas cette option, alors que son homologue allemand affirmait qu'il n'y avait "pas de raison" de l'envisager. Le "Wahington Post" a annoncé le 22 avril que le commandement militaire de l'OTAN avait été autorisé par Javier Solana à revoir et mettre à jour ses plans pour y inclure une possible intervention terrestre en Kosove afin de démontrer que "toutes les options sont sur la table". Les USA, la Grande-Bretagne et l'Allemagne seraient en outre favorables à un embargo pétrolier contre la Yougoslavie, auquel la France est opposée. Le président Clinton et le Premier ministre Blair évoquent comme un objectif le renversement de Slobodan Milosevic, alors que Javier Solana affirme que l'objectif de l'Alliance demeure uniquement "de garantir un Kosovo multi-éthnique, démocratique et sûr".

(AFP, ATS, AP 23.4, 24.4, Le Monde 24.4) L'OTAN a ouvert le 23 avril à Washington le sommet de son cinquantenaire par un "Conseil de guerre" sur la crise de Kosove en se disant déterminée à poursuivre ses frappes contre la Yougoslavie "aussi longtemps qu'il le faudra" pour faire céder Slobodan Milosevic. Les 19 membres de l'Alliance affirment qu'aucune concession n'est possible sur les cinq demandes internationales à la Serbie et à la Yougoslavie, mais les Alliés se disent également prêts à suspendre leurs bombardements dès que Belgrade affichera un accord clair aux cinq exigences internationales et aura commencé à retirer ses troupes de Kosove. L'OTAN a jugé très insuffisantes la proposition de Slobodan Milosevic d'accepter une présence internationale civile en Kosove, sous l'égide de l'ONU. Dans leur première déclaration publique commune, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Alliance ont assuré que "L'OTAN est déterminée à l'emporter" mais ajoutent qu'ils demanderont une résolution de l'ONU "exigeant le retrait des forces serbes du Kosovo et la démilitarisation (de la Kosove) et provoyant le déploiement d'une force militaire internationale pour garantir le retour rapide de tous les réfugiés et personnes déplacées". L'OTAN a aussi réaffirmé son soutien au Monténégro, qu'elle bombarde et qui est menacé de déstabilisation par la Serbie. Les dirigeants alliés ont cependant décider d'imposer un "embargo pétrolier" à la Yougoslavie en y comprenant le Monténégro, et d'étudier la possibilité d'un blocus maritime pour le faire respecter. La France a estimé cependant qu'un blocus naval n'aurait pas de base légale et qu'il serait plus efficace de détruire les ponts entre la Serbie et le Monténégro pour couper la première de ses sources d'approvisionnement pétrolier. La Russie a annoncé qu'elle ne respecterait pas cette embargo.

AFP 23.4) Les chefs d'Etat et de gouvernement des 19 pays membres de l'OTAN ont affirmé le 23 avril leur "unité" et leur "détermination" à faire plier Slobodan Milosevic en Kosove, et à poursuivre les bombardements, mais ont écarté, du moins pour un temps, l'option d'une intervention terrestre. Les membres de l'OTAN affirment que leur action "n'est pas dirigée contre le peuple serbe" mais contre la "politique du régime de Belgrade", et qu'"aucune concession n'est possible" sur les cinq demandes internationales à Belgrade :

(Le Monde 26.4, Kosova Info 26.4) Les 19 Etats membres de l'OTAN se sont engagés le 25 avril à Washington à assurer la stabilité des pays voisins de la Yougoslavie qui n'appartiennent pas à l'Alliance, à à aider à leur développement économique. Les sept pays concernés (Albanie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Macédoine, Roumanie et Slovénie), présents à la réunion, ont pour leur part affirmé qu'ils souhaitaient "la victoire de l'OTAN" et acceptaient "les inconvéniens à court terme" de l'opération. Les participants à la réunion ont exprimé leur soutien à "l'intégrité territoriale et à la souveraineté de tous les Etats de la région" et ont insisté sur "la nécessité d'élaborer, avec le concours de différentes institutions, une stratégie globale (...) fondée sur les principes de la démocratie et sur le développement économique et politique" afin d'assurer "la stabilité et la prospérité" dans la région.

(AFP, ATS 26.4, 29.4, 30.4 Le Monde 26.4) L'OTAN ne recourra pas à l'usage de la force pour arrêter des navires transportant du pétrole à destination de la Yougoslavie, a indiqué le 26 avril un général de l'Alliance. Le président français Jacques Chirac a jugé "tout à fait légitime" que les Alliés veuillent paralyser la machine de guerre serbe en la privant de pétrole, mais a rappelé que l'arraisonnement de navires qui refusent d'être inspectés est "en droit international, un acte de guerre". Le 29 avril, le porte-parole de l'OTAN Jamie Shea a reconnu que l'embargo pétrolier contre la Yougoslavie "n'est pas la panacée" et n'empêchera pas "totalement la Yougoslavie d'acquérir du pétrole", mais aura tout de même "un impact décisif sur les opérations militaires des forces serbes responsables de la répression au Kosovo". Une douzaine de pays européens non membres de l'OTAN se sont ralliés à l'embargo pétrolier décidé par l'OTAN et l'Union européenne : la Norvège, l'Islande, Chypre, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, l'Estonie, la Lituanie, la Roumanie et la Bulgarie. La Suisse réserve sa décision. La Russie a catégoriquement refusé le 30 avril de se soumettre à cet embargo.

(AFP, ATS 4.5, 5.5) L'OTAN a écarté le 5 mai l'idée du déploiement en Kosove d'une force internationale "légèrement armée" de Casques bleus de l'ONU, au prétexte que ce n'était pas à Slobodan Milosevic de choisir les pays qui participeront à une force militaire de paix en Kosove, laquelle doit, selon le porte-parole de l'OTAN, être "robuste et conçue par l'OTAN". La veille, le ministre britannique de la Défense George Robertson a déclaré que l'OTAN envisagera une pause dans ses bomradements si les Serbes commencent à retirer leurs forces militaires de Kosove et en donnent des preuves "claires et sans ambiguïté".

(Le Monde 14.5) L'OTAN est en train de réviser à la hausse le "format" d'une force de paix pour le Kosovo (KFOR), qui devait initialement comprendre 26'000 hommes mais pourrait finalement en comprendre 40'000 à 75'000, a déclaré le 13 mai le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon.

(ATS 11.5) Dix pays de l'OTAN poursuivis par la Yougoslavie devant la Cour internationale de justice ont rejeté la compétence de cet organe judiciaire dans le conflit qui les oppose à Belgrade. La Yougoslavie a déposé le 10 mai une requête devant la Cour pour obtenir l'arrêt des bombardements et demander la condamnation de dix pays de l'Alliance qui y participent (Belgique, Canada, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne, Grande-Bretagne et USA).

(ATS, AFP 18.5, 23.5) L'idée d'une intervention terrestre en Kosove refait surface au sein de l'OTAN, après deux mois de bombardements. Les experts militaires ont cependant fait passer du simple au double (de 26'000 à 50'000) le nombre d'hommes nécessaires à une telle intervention. Le porte-parole de l'OTAN Jamie Shea a toutefois qualifié de "fiction" tout projet d'entrée en force de l'Alliance en Kosove et a affirmé qu'il ne s'agissait pas "d'envoyer nos soldats se battre au Kosovo". Jamie Shea a néanmoins affirmé que la "priorité" de l'Alliance restait le déploiement d'une force de "maintien de la paix" en Kosove, et le Conseil de l'Alliance se prononcera fin mai sur une augmentation des forces basées en Macédoine. Un responsable du Pentagone américain a reconnu qu'il n'y avait pas "de consensus au sein de l'OTAN pour faire appel à des troupes au sol, si ce n'est dans un environnement favorable", c'est-à-dire, selon le porte-parole du Pentagone Kenneth Bacon, "une fois que (les) soldats (serbes et yougoslaves) seront partis" de Kosove. Le général yougoslave Pavkovic, commandant la 3ème armée (celle de Kosove) a pour sa part promis "l'enfer sur terre" aux soldats occidentaux en cas d'invasion.

(AFP 24.5, 25.5, 28.5) Le renforcement des forces terrestres de l'OTAN en Macédoine est toujours prévu en vue d'un déploiement en Kosove après un accord politique et non pour une entrée en force, a réaffirmé le 24 mai l'OTAN. Selon le porte-parole de l'Alliance, les 19 pays de l'OTAN sont "totalement d'accord à 99 %" sur la stratégie à suivre, et il y a "seulement un pour cent de nuances". En réalité, les divrences semblent importantes entre alliée. Le ministre néerlandais des Affaires étrangères Jozias van Aartsen a plaidé le 23 mai pour une pause dans les frappes de l'OTAN en Yougoslavie si Belgrade donnait son accord au retrait de ses troupes et à l'envoi d'une force de paix en Kosove. Le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a estimé le 24 mai qu'une invasion terrestre de la Kosove n'est pas envisageable et que la stratégie actuelle "est la bonne", et a affirmé le 28 que "personne" ne pensait "en l'état actuel des choses" à une offensive terrestre en Kosove, alors que son collègue britannique George Robertson affirmait trois jours auparavant que "toutes les options incluant des troupes au sol restent envisagées" et que le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook déclarait la veille qu'il fallait envisager une intervention terrestre en Kosove. Le président Clinton a déclaré ne pas écarter "d'autres options militaires" que la stratégie actuelle. De leur côté, la Grèce, la République tchèque et l'Italie ont demandé une pause dans les bombardements.

(AFP, ATS 26.5, 27.5, 29.5) Le 25 mai, l'OTAN a décidé de faire passer à terme à 45'000 hommes les effectifs de ses forces stationnées en Macédoine et en Albanie pour composer une future force de paix en Kosove (KFOR). Le porte-parole de l'Alliance a précisé que ces troupes devront être "fortement armées, disposer d'unités d'infanterie supplémentaire et d'unités de génie militaire et civil, capable, par exemple, re remettre en état routes et ponts détruits pour assurer les transports et sans doute aussi reconstruire les habitations qui ont été incendiées". Aucun pays de l'OTAN ne semble s'être opposé au renforcement des troupes susceptibles d'intervenir "au sol", et auxquelles l'Alliance souhaite que des pays non-membres, tels la Russie et l'Afrique du Sud, participent". Le 27 mai, l'OTAN a annoncé qu'elle demandait à la Macédoine d'autoriser des renforts pouvant aller jusqu'à 14'000 hommes, ce qui porterait à 30'000 les effectifs de l'Alliance dans le pays. Le 28 mai, les ministres de la Défense des principaux pays de l'OTAN ont décidé d'intensifier les frappes contre les Yougoslavie , d'accroître le nombre d'avions engagés et d'étendre la liste des cibles.

(Le Monde 28.5) Les dirigeants occidentaux ont multiplié les déclarations après l'inculpation de Slobodan Milosevic et de quatre autres dirigeants serbes et yougoslave, pour s'en féliciter et assurer qu'elle ne changerait rien à la stratégie de l'OTAN, dont elle confirmerait la "légitimité" du combat selon Jacques Chirac. "Les objectifs de l'OTAN demeurent inchangés" a affirmé Bill Clinton. Les Occidentaux ont également plus ou moins ouvertement envisagé l'"après-Milosevic" en précisant que les "discussions avec les autorités compétences à Belgrade" pourront se faire aussi bien avec Milosevic qu'avec d'autres.

(AFP 3.6) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana a préconisé le 2 juin à Berlin un modèle "bosniaque" de coopération epour les forces internationales de maintien de la paix en Kosove. Les 19 pays membres de l'OTAN et 12 partenaires neutres ou d'Europe de l'est de l'Alliance ont proposé des troupes à hauteur de près de 50'000 hommes pour la force de paix en Kosove. Les USA ne fourniront que 7000 de ces 50'000 hommes.

(AFP 6.6) L'OTAN s'est engagée à fournir 44'000 hommes pour la Force de maintien de la paix en Kosove (KFOR), qui sera commandée par le général britannique Michael Jackson, et les pays alliés à l'OTAN mais non membres de l'Alliance ont proposé pour leur part 4000 hommes. Le général Jackson dispose déjà de 16'000 hommes en Macédoine. Selon le porte-parole de l'OTAN, il n'y aura pas en Kosove de "zones différenciées" dont une où la Russie aurait un rôle prépondérant, mais le représentant russe pour la Yougoslavie Viktor Tchernomyrdine a répété qu'il ne "pouvait être question" pour la Russie de placer sous commandement de l'OTAN les forces qu'elle affecterait à la KFOR.

(AFP 6.6) L'OTAN a mis en garde le 5 juin l'UCK contre toute tentative de tirer avantage du retrait des forces serbes de Kosove, et prévenu que ses troupes une fois sur place ne toléreraient "aucune interférence" dans leur mission.

(AFP 11.6) Le Conseil permanent de l'OTAN a donné l'ordre le 10 juin aux militaires de l'Alliance de faire entrer la force de paix KFOR en Kosove, en application de la résolution de l'ONU votée auparavant. Le Secrétaire général de l'Alliance a affirmé qu'il n'était "pas question de traiter de l'avenir de la Serbie avec Milosevic".

(ATS 21.6, 25.6, 26.6, AFP 25.6) Le Conseil permanent de l'OTAN a entériné le 21 juin l'accord passé entre la Russie et les USA sur la participation russe à la KFOR. Trois officiers de liaison russes vont être affectés au commandement régional sud de l'OTAN à Naples. La Chambre haute du Parlement russe a voté à la quasi unanimité l'autorisation d'envoyer des troupes russes en Kosove. Le contingent russe devrait se situer à hauteur de 3600 hommes. Un premier groupe d'une quarantaine de militaires a quitté Moscou le 26 juin pour rallier Prishtine. La Russie a par contre annoncé qu'elle ne participera pas à l'arrestation de Yougoslaves inculpés de crimes de guerre.

(Reuters 6.9) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana, en visite en Kosove, où il a notamment rencontré Bernard Kouchner et les dirigeants albanais, a insisté pour que l'UCK soit transformée en une organisation civile, "de nature humanitaire", active dans le reconstruction d'une Kosove "libre et démocratique"

(AP 10.9) Le général allemand Klaus Reinhard a été désigné le 10 septembre par l'OTAN pour succéder au général britannique Mike Jackson à la tête de la KFOR. Le général Reinhard dirige les forces terrestres de l'OPTAN en Europe centrale, et prendra ses fonctions en Kosove le 8 octobre.

(AFP 24.9) Le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana, tout en se prononçant pour le départ de Slobodan Milosevic, a déclaré le 23 septembre à Washington que les Albanais devaient accepter pour le Kosove un statut qui ne sera pas celui de l'indépendance.

(AFP 7.10, 8.10) Le général allemand Klaus Reinhardt remplace depuis le 8 octobre le général britannique Michael Jackson à la tête de la KFOR, qui compte 41'700 hommes en Kosove, fournis par 27 pays. Le général Reinhardt a plaidé en faveur de l'impartialité de la KFOR entre Serbes et Albanais.

2000
(Monitor 7.1) Dans un entretien au journal monténégrin "Monitor", le général Wesley Clark, commandant en chef de l'OTAN pour l'Europe, qui considère que "la situation au Kosovo s'améliore", que "la KFOR est puissante et protège les minorités", notamment serbe et tzigane, et que "beaucoup d'histoires qu'on entend sur la situation des Serbes ne sont que des rumeurs", affirme qu'"il ne sera pas permis à l'Armée yougoslave de revenir au Kosovo" et que l'OTAN l'en empêcherait si elle essayait. Wesley Clark déclare en outre que l'OTAN suit "avec beaucoup d'inquiétude (...) la présence et les agissements de Milosevic au Monténégro", et en Serbie même.

(AFP 17.2, Reuters 20.2) Lors d'une visite dans les Balkans, le Secrétaire général de l'OTAN, le Britannique George Robertson, a averti que la KFOR ne reculerait pas et utiliserait tous les moyens nécessaires pour faire cesser la violence en Kosove, et en particulier à Kosovska Mitrovica. Pour sa part, le commandant des forces de l'OTAN en Europe, le général Wesley Clark, a déclaré que l'Alliance surveillait étroitement l'évolution de la situation, "toujours très tendue" au Monténégro, où selon lui "on assiste à un accroissement des capacités serbes qui pourraient menacer Djikanovic".

(Reuters 23.2, AP, AFP 25.2) Les forces internationales déployées en Kosove sont insuffisantes et l'envoi de renforts doit y être envisagé, a déclaré un "haut responsable militaire de l'OTAN" cité (anonymement) par Reuters. L'OTAN avait initialement prévu une force de 49'000 hommes en Kosove, mais n'en compte actuellement que 30'000. Les commandants militaires de l'Alliance ont demandé l'envoi d'un bataillon supplémentaire et la mise en alerte de la "réserve stratégique", et leur requête a reçu le soutien du Conseil de l'Atlantique-Nord, le 23 février, puis le 24 du commandant des forces alliées en Europe, le général américain Wesley Clark. mais a été rejetée dans l'immédiat le 25 par le Conseil permanent de l'OTAN, au motif, selon le secrétaire général de l'OTAN Georges Robertson, que "la situation au Kosovo est sous contrôle". La décision finale du Conseil devrait être prise au début du mois de mars.

(AFP 16.3) L'OTAN et la Russie ont appelé le 15 mars, dans une déclaration commune publiée à l'issue d'un Conseil permanent conjoint (au niveau des ambassadeurs), la communauté internationale à envoyer rapidement des policiers supplémentaires en Kosove. Le Conseil permanent de l'OTAN a pour sa part entériné l'envoi de deux bataillons, l'un français et l'autre italien, soit environ 1100 hommes au total, à Kosovska Mitrovica, et l'OTAN a en outre annoncé de prochaines manoeuvres militaires en Kosove, auxquelles participeront 2000 soldats, dont 1100 Américains et 900 Argentins, Néerlandais, Polonais et Roumains.

(IWPR 18.2) Selon l'"Institute for War & Peace Reporting" de Londres, les pays occidentaux ont permis à la Yougoslavie de passer des contrats commerciaux de plusieurs millions de dollars avec l'Irak, alors que la Yougoslavie et l'Irak sont tous deux frappés d'embargos (à géométries variables). La Yougoslavie profite ainsi du programme "pétrole contre nourriture" des Nations Unies, qui autorise l'Irak à vendre du pétrole pour acheter des marchandises autorisées par l'ONU (nourriture, médicaments). Plusieurs marchés ont été passés dans le cadre de ce programme entre le Directoire fédéral yougoslave des approvisionnements et acquisitions (Yugoimport) et les autorités irakiennes, dont deux contrats en 1998, pour un total de 22,1 millions de dollars.

(AFP 8.10) L'avènement d'un nouveau président, et peut-être d'un nouveau régime, en Yougoslavie, et la situation en Kosove, seront au centre des discussions entre les ministres de la Défense de l'OTAN, le 10 octobre à Birmingham (GB). L'OTAN s'est félicitée le 6 octobre de l'élection de Vojislav Kostunica à la présidence yougoslave (elle s'était faite discrète pendant toute la campagne électorale, pour ne pas donner prétexte à une campagne nationaliste des partisans de Milosevic). Les opérations de paix en Kosove, où les élections municipales doivent se dérouler le 28 octobre, seront également abordées entre les ministres.

L'OSCE

(AFP, AP 13.10) L'accord intervenu entre Richard Holbrooke et Slobodan Milosevic, et signé le 16 octobre par les deux hommes, comprend, selon Richard Holbrooke, les points suivants :

Un communiqué du gouvernement serbe a annoncé le 13 octobre au soir que l'accord entre Slobodan Milosevic et Richard Holbrooke, en onze points, contenait les principes de base "pour un règlement politique durable de l'autonomie du Kosovo" et prévoyait notamment :

Le président serbe Milan Milutinovic a tenu à préciser dans une conférence de presse que "la violence et le terrorisme" sont des "moyens inacceptables" de réglement de la situation en Kosove, et que toute solution devait "respecter l'intégrité territoriale, la souveraineté et les frontières internationalement reconnues de la République fédérale de Yougoslavie". Le président serbe a assuré que les membres des communautés nationales de Kosove auraient le droit de conserver leur identité éthnique et que les communautés nationales seraient "égales au sens légal".

Richard Holbrooke a précisé que la présence internationale ainsi organisée en Kosove durera "longtemps", et qu'aucune discussion n'a eu lieu "sur la réintégration de la Yougoslavie dans l'OSCE", d'où elle a été "suspendue" en 1992 en raison de son implication dans la guerre en Bosnie. Il a enfin déclaré que les discussions continuaient pour un accord de règlement politique comprenant "le rétablissement de l'auto-gouvernement du Kosovo, une amnistie dans la région, des élections pour établir les institutions du Kosovo". Il a reconnu que cet objectif "ne satisfait pas toutes les demandes de la direction albanaise du Kosovo" mais a affirmé que "cela constitue la base pour l'établissement d'un auto-gouvernement démocratique au Kosovo". Il a enfin souligné que malgré l'accord intervenu, on n'était "toujours pas sorti de la situation d'urgence",


(AFP 13.10) Le président de l'OSCE, le Polonais Bronislaw Geremek, a annoncé le 13 octobre qu'il avait donné son "entier accord" pour une mission de l'OSCE en Kosove afin de vérifier le respect des exigences de l'ONU. Bronislaw Geremek a déclaré que "cette mission de paix convenait à la philosophie" de l'OSCE, dans la mesure où "il s'agit d'une mission non armée, de vérification et non de contrôle, notamment sur le retrait des fofces spéciales serbes". Le ministre polonais des Affaires étrangères a cependant insisté sur le fait que par cette mission l'OSCE faisait "face au plus grand défi de son histoire", en devenant un "instrument de paix". Dans une seconde étape, l'OSCE devra selon Bronislaw Geremek contribuer à "l'instauration d'un dialogue entre les autorités serbes et les Kosovars", et a souhaité que les discours de "pure rhétorique" soient abandonnés au profit d'approches "plus pragmatiques". A l'intention des Russes, il a souligné que "l'aide loyale de tous les pays membres (de l'OSCE, dont la Russie) était souhaitée".

(AFP 15.10) L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a donné le 15 octobre le coup d'envoi de sa mission de vérirication en Kosove. Le Conseil permanent de l'OSCE s'est prononcé à l'unanimité en sa faveur et a autorisé le président de l'organisation, Bronislaw Geremek, à signer le 16 décembre un accord avec le ministre yougoslave des Affaires étrangères Zivadin Jovanovic. Le décision du Conseil permanent stipule que l'OSCE doit mener des "activités de vérification concernant le respect par toutes les parties au Kosovo des exigences posées par la communauté internationale en vue de la résolution de la crise au Kosovo". La médiateur américain Christopher Hill, qui a assisté à la réunion du Conseil, a déclaré que la mission devra "vérifier l'accord signé mais aussi aider les Kosovars à fonder des institutions démocratiques". La Haut Commissaire de l'ONU aux réfugiés Sadako Ogata a pour sa part estimé que les vérificateurs de l'OSCE joueront un "rôle crucial pour aider à améliorer les conditions des réfugiés et permettre le retour de personnes déplacées". Sadako Ogata et le Secrétaire général de l'OSCE Giancarlo Aragona ont signé un accord visant notamment à établir un réseau de communications.

(AFP, Reuters 16.10) Les "vérificateurs" de l'OSCE seront présents dans chacune des 29 communes de Kosove, pourront suivre la police serbe dans ses déplacements et visiter des unités de l'armée yougoslave, selon l'accord signé le 16 octobre à Belgrade par l'OSCE et les autorités yougoslaves. Selon cet accord, la mission de vérification de l'OSCE aura un mandat d'un an, prorogeable à la demande de l'une des parties. Le gouvernement yougoslave "garantit la sécurité" de la mission et de tous ses membres, et leur évacuation avec son concours en cas de "situation d'exception" pouvant menacer leur sécurité. La Yougoslavie désignera des officiers de liaison qui coopéreront avec la Mission. Elle s'engage à apporter un "soutien total" à la Mission, dont les membres pourront se déplacer sur tout le territoire de la Kosove avec une "liberté totale de mouvement à tout moment" et pourront exiger la levée des barrages routiers qui ne seront pas destinés au contrôle de la circulation ou à la lutte contre la criminalité. Enfin, la mission supervisera les élections prévues en Kosove, s'assurera de leur régularité, aidera le HCR, le CICR et les autres organisations internationales, veillera à ce que le CICR ait accès aux détenus et apportera son soutien à la mise en place des institutions autonomes de la Kosove et au développement de la police kosovare. Elle aura son siège à Prishtine, un bureau de liaison à Belgrade, des centres de coordination dans chaque commune et des stations dans un grand nombre de localités.

(Reuters, AFP 17.10, 18.10 Une équipe technique de l'OSCE, composée de 13 personnes "avec un passé militaire actif", selon l'expression de son chef, l'officier américain à la retraite John Sandrock, est arrivée le 17 octobre en Serbie pour préparer le déploiement en Kosove des observateurs chargés de vérifier le respect des engagements pris par le président yougoslave Slobodan Milosevic. Selon John Sandrock, l'équipe technique de l'OSCE se rendra "dans tous les sites potentiels" où l'OSCE devrait avoir des hommes, et inspectera les infrastructures disponibles, évaluera les besoins en apport de matériel et en hommes, lesquels seront des civils sans armes agissant dans "un environnement potentiellement hostile", d'où la nécessité préalable d'une situation "calme" : "s'il y a des hostilités, nous nous retirerons, tout simplement", a encore précisé le chef de la mission technique, qui est arrivée le 18 octobre en Kosove, forte de 20 personnes. Elle sera rejointe le 21 octobre par un premier contingent de 15 à 20 observateurs qui commenceront sans délai leur travail et seront eux mêmes rejoints par environ 150 "vérificateurs" dans les deux semaines. Le chef de l'équipe technique de l'OSCE a assuré que l'organisation allait "déployer autant de personnes que possible aussi vite que possible selon ce que permettent les infrastructures", et que les membres de la mission, non armés, s'abstiendraient d'aller dans les zones dangereuses.

(AFP 19.10, 20.10, 23.10) Les représentants de l'OSCE chargés de préparer le déploiement de la Mission de vérification en Kosove ont mené le 19 octobre à Pec leur première mission sur le terrain kosovar. Selon un porte-parole de l'OSCE, les 2000 vérificateurs que l'organisation doit envoyer en Kosove pourraient être déployés "approximativement en un mois". Le chef de la mission de l'OSCE, William Walker, est arrivé le 23 octobre à Prishtine.

(AP, AFP 22.10, 23.10) La mise en place de la mission d'observation de l'accord de paix en Kosove a été retardée le 22 octobre, en raison de la demande de plusieurs membres de l'OSCE d'une résolution de l'ONU prévoyant la possibilité d'un recours à la force contre la Serbie et la Yougoslavie, et de l'opposition de la Russie et de la Chine à toute intervention militaire de l'OTAN, mais en raison également de la demande de plusieurs pays susceptibles de participer à la mission (dont le Canada) de faire accompagner les "vérificateurs" de l'OSCE d'une escorte armée. Le chef de la mission de l'OSCE, William Walker, est arrivé le 22 octobre à Belgrade pour des entretiens avec les autorités yougoslaves. William Walker a assuré que son premier souci serait d'assurer la sécurité des "vérificateurs", et que ceux-ci ne se rendront pas dans les zones dangereuses.

(AFP 25.10) Le Conseil permanent de l'OSCE a décidé le 25 octobre d'autoriser "le début immédiat du déploiement de la Mission de vérification de l'OSCE au Kosovo", conformément à l'accord signé le 16 octobre entre Bronislaw Geremek, président de l'organisation, et le ministre yougoslave des Affaires étrangères Zivadin Jovanovic. L'OSCE demande à ses 54 membres d'apporter leur "contribution et de fournir les fonds pour cette mission, qui sera établie pour un an en Kosove, avec une prolongation possible de cette durée. La résolution 1203 du Conseil de Sécurité de l'ONU, adoptée le 24 octobre, envisage la possibilité d'une action militaire pour garantir la sécurité des membres de la Mission.

(AP, AFP 26.10, 28.10) Les observateurs européens représenteront les deux tiers de la Mission de vérification en Kosove mise sur pieds par l'OSCE et forte de 2000 hommes, dont 200 Britanniques, 200 Allemands, de 150 à 200 Français, autant d'Italiens, 80 Suédois, 50 Grecs, autant d'Autrichiens et autant de Danois, 30 Portugais et 12 Luxembourgeois. La mission préparatoire de l'OSCE n'avait le 26 octobre trouvé de quoi héberger seulement 500 des 2000 "vérificateurs". Treize techniciens norvégiens sont arrivée le 28 octobre à Prishtine pour installer le QG de la mission de l'OSCE. La Norvège équipera les 2000 vérificateurs de l'OSCE d'un "système de communication protégé". L'OTAN a exprimé son inquiétude pour la sucérité des vérificateurs de l'OSCE, et a estimé que la crainte d'exactions de la part d'éléments incontrôlés (serbes ou albanais) avait remplacé celle d'attaques serbes. Le président de l'OSCE a affirmé que la sécurité de la mission de l'OSCE était "la tâche de l'OTAN", à quoi un responsable de l'Alliance a répondu, sous couvert d'anonymat, que "le premier responsable de la sécurité des vérificateurs est Belgrade". Des renseignements obtenus par l'OTAN font état de l'apparition en Kosove de fusils perfectionnée de fabrication américaine, de type "Barrat", considérés comme l'arme parfaite pour les tireurs embusqués, les "snipers". Beaucoup de Casques bleus de l'ONU ont été tués en Bosnie par des "snipers".

(AFP 10.11) La mission de vérification (KVM) de l'OSCE pour la Kosove s'installe progressivement mais le porte-parole de l'OSCE à Prishtine a annoncé qu'elle "ne pourra commencer que lorsqu'un accord total aura été atteint concernant la forme, la taille et les budgets de ses quartiers généraux". Une trentaine d'Américains, Britanniques, Russes, Suédois et Novégiens sont déjà à pied d'oeuvre au quartier général de la KVM à Prishtine, et la mission travaille déjà en collaboration avec la Mission d'observation diplomatique (KDOM) déployée en Kosove depuis juin, et qui sera "absorbée" par la KVM une fois cette dernière réellement constituée. 90 "vérificateurs" américains sont à Belgrade, une quinzaine de Français devraient arriver le 10 novembre, une quarantaine de Britanniques et d'Italiens sont également attendus.

(AFP 11.11, 12.11) L'OSCE a voté le 11 novembre le budget de sa mission en Kosove, mais a annoncé qu'il faudra encore attendre deux semaines avant que cette mission soit opérationnelle. Une première tranche de 60,35 millions de dollars a été acceptée pour couvrir les frais de la mission jusqu'à la fin de l'année, le coût total de l'opération se montant à 200 millions de dollars pour douze mois. Le chef de la mission en Kosove, l'Anéricain William Walker, est arrivé à Prishtine le 11 novembre pour marquer le début de la mission, mais l'OSCE ne dispose pas encore d'une infrastructure qui fonctionne. Les 200 membres dela mission diplomatique d'observateurs de l'ONU en Kosove seront progressivement absorbés par la mission de l'OSCE, qui comportera 2000 membres et dont l'état-major a été confié au général norvégien Bjorn Nygaard et la responsabilité des opérations au général britannique John Drewienkiewicz. Le chef de la mission, William Walker, sera secondé par le général français Gabriel Keller. L'OSCE doit encore préciser avec les Yougoslave le champ des compétences de la mission dans le domaine des droits de l'Homme. Le président de l'OSCE considère que "la dimension humaine fait partie de l'accord" signé avec Slobodan Milosevic, alors que les autorités yougoslaves considèrent que le contrôle du respect des droits de l'Homme ne fait pas partie de la mission de l'OSCE. William Walker a appelé Serbes et Albanais "à choisir la voie de la modération et d'un réglement pacifique de leurs divergences" et a reconnu que "le chemin est encore long entre ce champ de bataille et la table des négociations".

(AFP 16.11) Le chef de la mission de l'OSCE en Kosove, William Walker, a fait état le 16 novembre de "différences d'opinion" avec Slobodan Milosevic sur la question du respect de l'accord ayant mis fin aux menaces directes d'intervention occidentale contre la Serbie et la Yougoslavie. William Walker a fait par à Slobodan Milosevic de ses "préoccupations sur la dégradation des conditions de sécurité" en Kosove et sur le regain de violence entre forces serbes et combattants albanais, et a demandé au président yougoslave de "faire tout son possible pour mettre fin à ces actes de violence". Slobodan Milosevic a répondu en assurant que les autorités serbes egissaient "en total respect des accords qui ont été signés" et ne faisaient que "réagir à des provocations" de l'UCK. Le président yougoslave a demandé à la communauté internationale de faire pression sur l'UCK afin qu'elle cesse de se livrer à des "provocations" menaçant le processus de paix. La chef de la mission de l'OSCE a averti Slobodan Milosevic qu'"aucune intimidation, de quelque côté qu'elle (vienne), ne sera tolérée" à l'égard des onservateurs de l'organisation en Kosove. et lui a demandé de rétablir les conditions de sécurité permettant le retour de réfugiés à Malisevo, qu'aucun de ses anciens habitants albanais n'a regagnée et dont les seuls occupants restent les policiers serbes.

(AFP 24.11, 30.11) Le Centre de formation mis en place par l'OSCE à Brezovica (sur de la Kosove) accueille le 24 novembre ses premiers "stagiaires", recrutés par l'OSCE pour devenir les "vérificateurs" de sa mission en Kosove. 2000 personne vont suivre trois jours de cours. La plupart des futurs vérificateurs sont des militaires de carrière, qui suivront 25 heures de cours sur la situation politique et la géographie de la Kosove, les forces en présence et les questions de sécurité. Le porte-parole de l'OSCE à prishtine a estimé que la mission de l'OSCE (KVM) ne serait opérationnelle qu'avec au moins deux semaines de retard sur le calendrier, en raison de difficultés administratives et légistiques. Le déploiement de la KVM se heurterait à une bureaucratie serbo-yougoslave "paralysante", lente à délivrer les documents (visas, autorisations d'importation de matériel), et à une infrastructure défectueuse, notamment en ce qui concerne le logement et les moyens de communication. Cependant, les 63 membres des missions diplomatiques française et britannique d'observation (KDOM) travaillent déjà pour le compte de la KVM.

(ATS, AFP 2.12) La mission de vérification de l'OSCE en Kosove sera opérationnelle à la mi-janvier 1999, a déclaré le 2 décembre le ministre norvégien des Affaires étrangères, à la veille de prendre la présidence de l'OSCE. Knut Vollebaek a estimé que l'OSCE avait été "très rapide, très flexible" et a affirmé que le délai prévu ne comportait aucun retard. La mission de l'OSCE devrait dépasser la seule surveillance du cessez-le-feu entre forces serbes et albanaises, pour jouer un rôle actif dans la recherche d'un règlement politique de la crise kosovare. Le Premier ministre norvégien Kjell Magne Bondevik a exprimé son espoir que la mission contribue "à ouvrir la voie à une solution politique au conflit". Le ministre suisse des Affaires étrangères Flavio Corri a pour sa part plaidé pour une réelle autonomie de la Kosove à l'intérieur des frontières yougoslaves. Le ministre des Affaires étrangères autrichien, Wolfgang Schüssel, a exprimé la même position favorable à "une autonomie substantielle, large et significative" de la Kosove.

(AFP 28.12) Le président de l'OSCE, Bronislaw Geremek, a exprimé le 27 décembre sa crainte que la mission de vérification de l'OSCE ne débouche sur un fiasco, du fait de la recrudescence des affrontements entre forces serbes et combattants de l'UCK : "Si l'escalade de la violence et de l'effusion de sang se poursuit, l'OSCE devra revoir les formes de son action en Kosove dans un contexte d'une plus grande implication de la communauté internationale pour trouver une solution pacifique au conflit", a déclaré Bronislaw Geremek. Le ministre norvégien des Affaires étrangères Knut Vollebaek, qui succédera à Bronislaw Geremek à la présidence de l'OSCE le 1er janvier 1999, a estimé que l'UCK voulait "s'affranchir des accords conclus à la mi.octobre par Nilosevic avec Richard Holbrooke", dans le même temps où "Milosevic essaie d'interpréter les accords de manière à atteindre ses propres objectifs politiques". Le déploiement des vérificateurs de l'OSCE n'est pas achevé. Environ 700 vérificateurs ont jusqu'à présent été déployés, à Prishtine, Trizren (sud), Pec (ouest) et Mikoviza (nord-ouest). Le chef de la mission de l'OSCE, William Walker, a reconnu que "la mission de vérification n'a aucun moyen de prévenir" des actions comme celles menées par l'armée yougoslave et la police serbe le 24 décembre, et que l'OSCE ne pouvait "qu'en tirer des conclisions". Le porte-parole de Bronislaw Geremek a estimé que "la mission de l'OSCE (risquait) de perdre son sens" si le cessez-le-feu n'était pas respecté.

(AFP, Libération, Le Monde 7.1,1999) La Kosove est au bord d'une guerre ouverte et le président Milosevic porte une "énorme responsabilité" dans la détérioration de la situation, a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères, et président sortant de l'OSCE, Bronislaw Geremek, au "Monde" et à "Libération" le 7 janvier. Bronislaw Geremek, qui a rencontré à Paris ses homologues français Hubert Védrine et allemand Jochka Fischer, a estimé qu'il fallait à nouveau "exercer une pression militaire" sur la Yougoslavie et la Serbie, et s'est interrogé sur l'opportunité de poursuivre le déploiement des vérificateurs de l'OSCE : "cette mission ne doit pas être considérée comme otage par les autorités de Belgrade ou par les éléments radicaux albanais", et doit pouvoir "être rapidement retirée". "Si nous n'arrivons pas à obtenir un minimum de bonne volonté de la part des Serbes et des Albanais, nous nous trouverons en face d'une situation de guerre", ce qui "voudrait dire que la Communauté internationale et l'Europe sont incapables de tirer les leçons de l'expérience (...) de la Bosnie". Bronislaw Geremek a cvependant considéré que l'implication de l'OSCE dans la crise kosovare a été "une expérience importante pour l'avenir" de l'organisation, qui "a prouvé son utilitlé" en faisant "face au plus grand défi de son histoire, en envoyant 2000 vérificateurs en zone de conflit, en établissant un rapport spécifique avec l'OTAN et en ayant finalement obtenu un consensns à l'intérieur du Groupe de contact, donc avec la présence russe, américaine et européenne". Pour le ministre polonais, la mission de l'OSCE a évité "la catastrophe humanitaire pour des dizaines de milliers de personnes réfugiées dans les montagnes" et a "créé un minimum de confiance". Bronislaw Geremek, qui a tenu à faire la différence "entre la violence employée par l'Etat" serbe et yougoslave "et celle de la résistance", a appelé à "ne pas rejeter sur le peuple serbe la responsabilité de la politique à l'origine du conflit" et a salué la "bonne nouvelle concernant l'évolution de la Yougoslavie" que représente la "résurgence de la vie démocratique eu Monténégro".

(AFP, AP, ATS 8.1, 9.1, 10.1) Le ministre norvégien des Affaires étrangères Knut Vollebaek, nouveau président de l'OSCE, entame le 9 janvier une tournée de cinq jours dans les Balkans. Le conflit kosovar sera au centre du voyage de Knut Vollebaek, qui se rendra notamment à Belgrade (où il rencontrera le président Milosevic), à Prishtine (où il rencontrera Ibrahim Rugova), à Podgorica, en Macédoine et à Tirana, pour qui "les dernières nouvelles (de Kosove) ne sont pas très optimistes", et qui a reconnu que des "difficultés apparues dans le processus de sélection du personnel" de la mission de vérification de l'OSCE ont été à l'origine d'un "retard sur le calendrier" du déploiement de celle-ci. Le président de l'OSCE se donne pour objectif d'amener les deux parties en conflit à la table de négociations "pour trouver une solution de paix durable". Knut Vollebaeck a demandé le 9 janvier aux dirigeants de Tirana d'user de leur influence sur l'UCK pour que celle-ci libère les soldats yougoslaves qu'elle a fait prisonniers Knut Vollebaek a condamné cette prise d'otage "inacceptable" qui "risque d'engendrer une escalade", mais a jugé "disproportionnée" la concentration de troupes serbes et yougoslaves dans le nord de la Kosove. Il a demandé aux autorités de Belgrade de faire preuve d'un "maximum de retenue". L'OSCE a négocié les 9 et 10 janvier la libération des soldats prisonniers, et l'armée yougoslave a accepté d'"attendre et faire preuve de retenue". L'UCK exige en contrepartie de la libération des soldats celle de neuf de ses membres capturés le 14 décembre par les Serbes. Sept de ces neuf personnes ont été inculpées pour "terrorisme, tentative de passage illégal de la frontière, trafic d'armes et attaques contre des membres de l'armée yougoslave". Des membres de la mission diplomatique en Kosove (KVM) ont pu rendre visite le 9 janvier aux soldats yougoslaves prisonniers de l'UCK, et ont indiqué qu'ils se portaient bien. Sept des huit soldats ont pu communiquer par téléphone avec leur famille.

(AFP 11.1) Knut Vollebaek, président en exercice de l'OSCE, a eu le 11 janvier des entretiens avec le patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe, Mgr Pavle, qui s'est déclaré disposé à "coopérer avec l'OSCE" dans le recherche d'un réglement pacifique de la crise kosovare, ainsi qu'avec Slobodan Milosevic, son ministre des Affaires étrangères Zivadin Jovanovic et le vice-Premier ministre Nikola Sainovic. Knut Vollebaek a obtenu du président yougoslave qu'il prolonge le délai donné à l'UCK pour libérer les huit soldats qu'elle détient. Knut Vollebaek a condamné l'action de l'UCK, qu'il a qualifié de "prise d'otage (...) totalement inacceptable", et a demandé "la libération immédiate des otages". Quant à Slobodan Milosevic, il a déclaré que "si après des centaines d'attaques terroristes (la communauté internationale n'a) pas encore compris qu'il s'agit de terrorisme, il est clair que nous sommes en présence d'un soutien ouvert aux auteurs d'actes criminels contre des citoyens et l'Etat". Le président yougoslave a dit attendre de la Mission de vérification de l'OSCE en Kosove (KVM) qu'elle "rende compte avec objectivité" de la situation sur place. Knut Vollebaek s'est sit préoccupé "par le manque de progrès au Kosovo en général" mais a ajouté qu'il était "bien trop tôt pour parler d'impasse", même si la mission de la KVM était "difficile".

(AP 14.1) Les observateurs de l'OSCE en Kosove ont invité le 14 janvier les leaders albanais de Kosove à participer à des discussions à Vienne afin d'améliorer les chances d'un réglement politique du conflit. Le président de l'OSCE Knut Vollebaek a exprimé son optimiste quant aux chances de tenue d'une telle rencontre, après ses entretiens en Kosove avec les représentants de la majorité albanaise. Knut Vollebaek a demandé aux Albanais de s'abstenir de "provocations supplémentaires", après la prise en otage de 8 soldats yougoslaves finalement libérés par l'intervention de l'OSCE, et a regretté que "pour certains milieux Albanais du Kosove, la Mission de vérification (de l'OSCE) n'est pas accueillie en tant qu'instrument de paix mais plutôt comme un obstacle à une solution spécifique". Knut Vollebaek a considéré comme un priorité l'élaboration d'une "plateforme commune" entre les différentes composantes albanais de Kosove, et a par ailleurs regretté que "les autorités yougoslaves ne fournissent pas à la mission (de l'OSCE) toute l'information, le soutien et les accès qui seraient nécessaires". Il a indiqué qu'actuellement 750 vérificateurs (sur les 2000 prévus) étaient sur place, a refusé d'indiquer quand l'ensemble du dispositif serait déployé et a réfuté les critiques sur la lenteur du travail de la mission.

(AFP, ATS, Reuters 18.1, 19.1, 20.1, 22.1, Le Monde 20.1) L'OSCE a estimé le 18 janvier que le massacre de Racak constituait le "pire revers" dans les efforts pour résoudre la crise en Kosove. "Toutes les informations disponibles indiquent qu'un grand nombre des victimes des récentes atrocités ont été exécutées de manière brutale", a déclaré la présidence (norvégienne) de l'OSCE. Le Conseil permanent de l'OSCE, réuni en session d'urgence, a cependant assuré vouloir poursuivre le déploiement de sa Mission de vérification en Kosove (KVM). Les autorités yougoslaves ont déclaré le 18 janvier "persona non grata" le chef de la Mission de l'OSCE en Kosove (KVM), William Walker, dont elles ont demandé le départ "dans les 48 heures", décision jugée inacceptable par le président de l'OSCE Knut Vollebaek qui a demandé qu'elle soit reconsidérée et a affirmé le 20 janvier que William Walker restera en Yougoslavie au-delà du délai imparti par Belgrade pour son expulsion, le 21. La porte-parole de l'OSCE a déclaré que la décision yougoslave compromettait "l'ensemble de la KVM". Belgrade a estimé que William Walker avait outrepassé son mandat en accusant les forces serbo-yougoslaves d'avoir commis le massacre de Racak. Le 19 janvier, le gouvernement yougoslave a "accepté de prolonger de 24 heures" le séjour en Kosove de William Walker, laquel a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de quitter la Kosove "dans l'immédiat". Dans un rapport transmis le 18 janvier au Conseil de Sécurité, l'OSCE réitère les accusations lancées le 16 par William Walker, imputant aux forces serbes la responsabilité du massacre de Racak.

(AFP, AP 20.1, 22.1) Le chef de la mission de l'OSCE en Kosove (KVM), William Walker, a été maintenu à son poste et en Yougoslavie, malgré l'ordre de son expulsion de Yougoslavie par Belgrade, et le président de l'OSCE, Knut Vollebaek, se rendra à Belgrade pour discuter de la situation avec Slobodan Milosevic. Knut Vollebaek a qualifié de "provocation incroyable" une éventuelle expulsion par la force de William Walker, expulsé le 18 janvier avec un délai de 48 heures, prolongé de 48 heures, et l'OSCE, ainsi que l'Union européenne demandent l'annulation de cette décision. Le vice-Premier ministre yougoslave Vuk Draskovic a évoqué "un compromis" donnant "satisfaction (à) chacun" et réglant la question. Le 21 janvier, le gouvernement yougoslave a décidé de "geler l'application" de la décision d'expulsion de William Walker "tant que les conséquences de son comportement n'auront pas été totalement éclaircies". Le communiqué du gouvernement indique que cette décision a été prise grâce aux interventions russes et du Secrétaire général de l'ONU. Le Département d'Etat américain a jugé cette décision yougoslave "insuffisante" et "seulement tactique" et a réitéré les menaces d'une intervention militaire si la Yougoslavie ne respectait pas les exigences de la communauté internationale.

(ATS 18.3, 19.3) Les patrouilles de la Mission de vérification de l'OSCE en Kosove rencontrent une agressivité croissante de la part de la population serbe, et les autorités serbes limitent leurs activités, a indiqué le 18 mars un porte-parole de la Mission de l'OSCE, qui a ajouté avoir observé "ces derniers temps un comportement de plus en plus agressif des civils serbes envers les vérificateurs de l'OSCE", et noté "que les autorités sont devenues moins coopératives, empêchant nos patrouilles d'aller là où elles le désirent". Les 1400 vérificateurs de l'OSCE déployés en Kosove ont reçu le 19 mars l'ordre de quitter la Kosove, cause de la détérioration de la situation. Leur convoi de départ sera organisé le 20 mars vers la Macédoine. La Croix Rouge internationale et le Haut Commissariat de l'ONU aux réfugiés ont quant à eux décider de rester sur place.

(ATS 26.3, AFP 28.3) Le président de l'OSCE, Knut Vollebaek, a annoncé le 26 mars que la quasi totalité des 1400 membres de la mission de vérification en Kosove (KVM) vont quitter la Macédoine, où ils s'étaient repliés après avoir quitté la Kosove le 19 mars. Knut Vollebaek a insisté sur le caractère temporaire de ce retrait et sur le fait que "la mission (de l'OSCE) en Kosove n'est pas terminée". La Russie a cependant décidé de retirer de façon permanente l'ensemble de son personnel travaillant pour la KVM, estimant que la mission n'avait plus de sens avec les frappes aériennes de l'OTAN. De nombreux observateurs civils et militaires de l'OSCE ont fait part à l'AFP de leur "amertume" devant l'évolution de la situation, et regrettent de n'avoit pu faire leur travail. Certains mettent directement en cause les USA et les accusent d'avoir utilisé l'OSCE et la KVM, dirigée par un Américain, William Walker, et dont toute la partie renseignement était entre les mains d'Américains. Plusieurs observateurs ont déclaré après leur évacuation de Kosove qu'ils n'y étaient "absolument pas menacés" et un officier supérieur a affirmé que "ça c'est mal passé parce qu'on voulait que ça se passe mal", notamment en popussant l'UCK à l'offensive.

(ATS 27.5) Les pays occidentaux devraient adopter avant fin juin, sous les auspices de l'OSCE, un "pacte de stabilité pour les Balkans", rapprochant la région de l'Union européenne et de l'OTAN. Ce pacte engagerait une trentaine de pays et aurait pour objectif de créer les conditions d'une paix durable dans le sud-est européen.

(ATS 9.6) L'OSCE a une nouvelle mission en Kosove : préparer la mise en application des accords de paix en créant les structures nécessaires, et en surveillant la situation dans les droits de l'Homme. La mission ad hoc de l'OSCE devrait comprendre au moins 1000 personnes.

(AP 7.10) Le chef de l'OSCE, Knut Vollebaek, en visite en Kosove, a appelé le 7 octobre à la "réconciliation" entre Serbes et Albanais, sans laquelle "il y a peu d'espoir d'instaurer un nouveau Kosovo, démocratique". Pour Knut Vollebaek, le grand défi de l'OSCE sera d'organiser en Kosove des élections qui "devront avoir une légitimité pour que l'autorité au Kosovo puisse avoir un vrai pouvoir". L'OSCE espère que ces élections pourront se dérouler en 2000, et a ouvert un centre de services pour les partis politiques. 14 partis ont été invités à s'installer dans ce centre.

Les Etats Unis

(AFP, Reuters 13.5) Les émissaires américains Richard Holbrooke et Robert Gelbard ont annoncé le 13 mai qu'une rencontre entre Slobodan Milosevic et Ibrahim Rugova aura lieu le 15 mai à Belgrade, "sans conditions préalables" pour "entamer le dialogue" entre Belgrade et le mouvement albanais de Kosove. Si la diplomatie américaine considère que la rencontre entre Slobodan Milosevic et Ibrahim Rugova est une percée spectaculaire, il apparait plutôt qu'elle représente un succès du président yougoslave, dans la mesure où Ibrahim Rugova a dû renoncer à deux exigences qu'il posait jusqu'alors pour toute négociation, la présence d'un médiateur international et un dialogue en terrain "neutre". La seule concession apparente de Slobodan Milosevic est de recevoir pour la première fois officiellement Ibrahim Rugova. Adem Demaçi, président du Parti parlementaire, estime que "Rugova signe une capitulation fatale" en rencontrant Milosevic sans médiateur international, et "accepte en fait l'autonomie que lui offre" le président yougoslave, en renonçant à son objectif d'indépendance. Une réunion de la direction de la LDK (le parti d'Ibrahim Rugova), prévue le 13 mai, a été annulée : elle devait être consacrée à la participation d'une tierce partie à des négociations entre Prishtine et Belgrade.

(AFP 9.6) Les USA ont annoncé le 9 juin le rétablissement de sanctions économiques contre la Serbie et la Yougoslavie et ont gelé les investissements amnéricains en Serbie et les avoirs du gouvernement yougoslave aux USA. Le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, a déclaré que les USA n'excluaient pas en outre "une option militaire" et travaillaient "activement avec leurs alliés de l'OTAN" à l'étudier. Le secrétaire (ministre) à la Défense William Cohen a cependant affirmé qu'une solution "diplomatique (...) serait la meilleure possible" et précisé qu'"une opération militaire doit être considérée par l'OTAN même", et non les seuls américains et britanniques. Les USA et le Royaume Uni privilégieraient, dans l'hypothèse d'une intervention militaire, l'option de frappes aériennes en Kosove même, doublées d'une interdiction de l'espace aérien kosovar, plutôt qu'une intervention au sol.

(AFP 24.6, 27.6, Reuters 26.6) L'émissaire américain Richard Holbrooke a rencontré le 24 juin des membres de l'UCK Gani Shehu et Lum Haxhiu, à Junik, où il était accompagné de l'ambassadeur américain en Macédoine et de deux membres de l'équipe de négociateurs albanais avec Belgrade, Fehmi Agani et Veton Surroi. "Il ne s'agit pas d'une rencontre officielle", a assuré l'émissaire américain, qui a réaffirmé que "la seule alternative aux combats (...) sont des négociations pacifiques". Le 26 juin, après quatre jours de "navettes" entre les différents protagonistes de la crise, Richard Holbrooke a avoué n'avoir rien de nouveau à offrir. "Notre principal objectif est d'empêcher que les combats qui se déroulent actuellement ne dégénèrent en conflit général", a déclaré le médiateur américain au sortir d'une rencontre avec Ibrahim Rugova le 26 juin, succédant à une rencontre le 25 juin avec le président yougoslave Milosevic. Richard Holbrooke a également rencontré à deux reprises à Belgrade le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Nikolaï Afanassevski. Participant en Suisse au Forum de Crans-Montana après sa semaine de "navettes" entre ,les protagonistes de la crise, Richard Holbrooke a déclaré le 27 juin que si la communauté internationale échouait à régler la crise kosovare, la situation pourrait échapper à tout contrôle et "dégénérer en une guerre générale" qui pourrait "affecter l'Albanie, la Macédoine, d'autre pays, peut-être la Grèce", avec un "danger pour la stabilité européenne" qui serait "plus grand qu'en Bosnie". Richard Holbrooke, qui a reconnu qu'aucune "percée" ne se profilait et qu'il n'avait "pas de solution magique à proposer", a fait porter le "responsabilité première" de l'escalade de la violence aux forces serbes, mais a renvoyé celles-ci et l'UCK dos-à-dos pour ce qui est de la poursuite des hostilités et du danger qu'elles font peser sur la sécurité régionale.

(AFP 30.6) La reconnaissance implicite de l'UCK par les USA inquiète les Européens, car elle risque de radicaliser la communauté albanaise de Kosove tout en accroissant les divergences en son sein. Les Etats-Unis semblent en effet vouloir associer l'UCK aux négociations avec les Serbes "pour tenir compte de la situation sur le terrain", alors que les Européens craignent que cette reconnaissance de l'UCK soit aussi celle de sa revendication indépendantiste. En outre, les USA n'ont pas informé les membres du Groupe de Contact sur l'ex-Yougoslavie de leur intention d'tablir des contacts avec l'UCK et ont fait cavalier seul sur cette question, alors que le Groupe avait décidé le 12 juin de laisser champ libre à la Russie pour tenter une médiation. Enfin, les rapports établis entre les USA et l'UCK ont poussé les Serbes à prendre l'offensive sur le terrain militaire, en compensation du terrain politique perdu. Le ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel a résumé la position européenne en déclarant : "on ne va pas laisser tomber Rugova pour l'UCK".

(AP, AFP 1.7, 3.7) Les USA ont abandonné le 1er juillet une partie de leurs exigences à l'égard de la Serbie, en ne demandant plus un retrait immédiat des forces serbes de Kosove mais le respect d'un cessez-le-feu, a annoncé le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, qui a expliqué ce changement par une approche "réaliste" destinée à éviter que les combattants de l'UCK ne profitent d'un retrait des forces serbes pour étendre leur emprise sur la Kosove. Le président Bill Clinton a estimé le 3 juillet à Hong Kong que la responsabilité première des combats en Kosove incombait au régime de Belgrade, tout en admettant que les Albanais "ont aussi rechigné à véritablement engager le dialogue". Bill Clinton a appelé les parties à se retrouver "pour des négociations et un dialogue", mais a reconnu qu'il y avait "une certaine incertitude sur qui veut vraiment négocier". L'émissaire Richard Holbrooke a entemé le 3 juillet une nouvelle mission auprès de Slobodan Milosevic pour obtenir un cessez-le-feu et des négociations sur l'autonomie de la Kosove. "Il s'agit de faire comprendre au président Milosevic qu'il conduit son pays sur le chemin du désastre", a déclaré à Washington le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin.

(AFP 24.9) La secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a accusé implicitement Belgrade de "crimes contre l'humanité" en Kosove, en faisant état d'"informations sur des exécutions sommaires et des rafles parmi les personnes en âge de porter les armes" et en évoquant une possible "catastrophe humanitaire" alors que le pouvoir de Slobodan Milosevic "a toujours empêché les enquêteurs internationaux de vérifier ces informations" et de "laisser les organisations humanitaires faire leur travail", et que "certains réfugiés ont été renvoyés de force dans leurs foyers". Elle a interprété la résolution votée par l'ONU comme l'expression "d'une seule voix" de la communauté internationale de sa volonté de "contraindre" Belgrade à mettre fin à son "offensive au Kosovo". "Si nous ne constatons pas des progrès rapides et importants" sur les demandes présentées dans la résolution, "nous sommes prêts à répliquer", a affirmé Madeleine Albright. Le président Clinton a quant à lui adressé le 23 septembre un nouvel avertissement au président Milosevic en l'appelant à "agir immédiatement" pour mettre un terme à la violence et à la répression en Kosove.

(Reuters 1.10, AP, AFP 2.10) Les Etats-Unis ont demandé le 1er octobre à leurs ressortissants de quitter la Yougoslavie, "la possibilité d'une action de l'OTAN (faisant) de la Serbie et du Monténégro des endroits plus dangereux". Le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, a dénoncé le "mutisme du président Milosevic" et averti que "la perspective d'une action militaire se précise". Le président Clinton a déclaré le 2 octobre que les USA et leurs alliés devaient rester "très, très énergiques" face à Slobodan Milosevic pour arrêter "la violence" en Kosove, obtenir "un règlement négocié" et éviter "que des milliers de gens soient pris au piège d'une guerre, meurent de faim ou de froid cet hiver parce qu'ils ont été déplacés" et "permettre (au) conflit de s'étendre et de risquer ce (qui a été) arrêté en Bosnie". Le président Clinton, s'est cependant déclaré "très optimiste sur une issue positive" de la crise kosovare.

(AFP, AP, Reuters 5.10, 7.10, 8.10) Les entretiens entre l'émissaire américain Richard Holbrooke et le président yougoslave Slobodan Milosevic se sont poursuivis les 5, 6 et 7 octobre. Le 6 octobre au soir, l'Américain a qualifié les discussions de "dures et difficiles". Slobodan Milosevic a affirmé qu'il s'était conformé à l'exigence d'un retrait des forces spéciales serbes de Kosove et a qualifié d'"acte criminel" les "menaces d'agression" contre la Yougoslavie. La présidence yougoslave a affirmé qu'elle poursuivait les "consultations sur des questions ayant trait à la situation actuelle en Kosove". Richard Holbrooke a rencontré le 6 octobre à Prishtine Ibrahim Rugova. Après une dernière rencontre, le 7 octobre, entre l'émissaire américain et le président yougoslave, le porte-parole de celui-ci a publié un communiqué affirmant que "des tentatives ont été faites pour surmonter les divergences apparues dans une partie de la communauté internationale sur l'appréciation de la situation en Kosove", et dénonçant "les menaces"et la "campagne des médias" à l'encontre de la Yougoslavie, qui "mettent en péril la poursuite du processus politique". Le 8 octobre, la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a annoncé que Richard Holbrooke retournait à Belgrade pour une ultime rencontre avec Slobodan Milosevic, qui n'a plus que "quelques jour" pour se conformer aux exigences internationales, faute de quoi ils s'exposerait "aux plus graves conséquences". Madeleine Albright a estimé que Slobodan Milosevic n'avait fait jusqu'à présent que des "gestes superficiels" pour accomplir ce qui lui était demandé en Kosove. La Secrétaire d'Etat a demandé à l'OTAN d'activer ses forces militaires préparées pour une éventuelle intervention. Le 7 octobre, Richard Holbrooke a rencontré à nouveau Slobodan Milosevic, après avoir qualifié les discussions de "dures et difficiles" et la situation d'"extrêmement grave" : "Nous sommes maintenant dans le compte à rebours d'un moment décisif dans l'histoire des Balkans" a déclaré le diplomate américain, alors que le porte-parole du Département d'Etat US annonçait que les Etats-Unis continuaient "à militer pour une intervention militaire" de l'OTAN contre la Serbie et la Yougoslavie.

(AP, AFP 7.10, 8.10) Le président américain Bill Clinton a mis à nouveau en garde Slobodan Milosevic contre des "représailles militaires" de l'OTAN s'il n'appliquait pas "entièrement les résolutions" internationales. Bill Clinton a déclaré qu'"il est absolument impératif qu'il y ait un cessez-le-feu, un retrait des troupes, et que les organisations humanitaires puissent avoir accès aux centaines de milliers de personnes déplacées". Si ces conditions ne sont pas replies, "l'OTAN doit être prête à agir" a ajouté Bill Clinton, qui a exprimé l'espoir que le président Milosevic remplira ses obligations, en quel cas "il n'aura pas à craindre une intervention militaire". L'administration américaine apparaît d'ailleurs divisée sur la présence de troupes américaines sur le terrain pour garantir un éventuel cessez-le-feu après une éventuelle intervention aérienne. Le secrétaire à la Défense William Cohen a déclaré devant la commission militaire du Sénat le 6 octobre qu'il recommandait que le "composant terrestre" d'une "présence internationale" soit "largement sinon entièrement européen", dès lors que les USA assumeront "l'essentiel de la tâche en l'air". Des responsables du département d'Etat (ministère des Affaires étrangères) étaient au contraire prêts à envisager une participation américaine à une force terrestre. En outre, la majorité républicaine du Congrès, qui considère que la présence au sol est une "tâche européenne, pas une tâche américaine", se plaint de ce que les parlentaires ne soit pas "informés et consultés" sur d'éventuelles opérations en Kosove, et de n'avoir d'informations que par la presse. Le 8 octobre, le Département d'Etat américain a considéré que Slobodan Milosevic ne respectait "toujours pas les demandes de la communauté internationales".

(Reuters, AP 8.10) La Secrétaire d'Etat (ministre des Affaires étrangères) américaine Madeleine Albright a sommé le 8 octobre Slobodan Milosevic de "se plier d'une manière qui soit à la fois durable et vérifiable" aux résolutions de l'ONU sur la Kosove, faute de quoi il serait "confronté aux conséquences les plus graves". Madeleine Albright a estimé qu'il fallait "autoriser le recours à la force si Milosevic ne se plie pas" à la résolution 1199 du Conseil de Sécurité, et qu'une nouvelle résolution n'était pas nécessaire : "je n'en vois aucunement le besoin", a-t-elle estimé, à l'intention de l'Italie, de l'Allemagne et de la France qui avaient exprimé l'avis contraure. Elle a précisé que "si la force est nécessaire", l'OTAN ne se laisserait pas "dissuader par le fait que la Russie ne l'accepte pas". Elle a fixé un délai de "quelques jours" pour que la Serbie et la Yougoslavie "cesse(nt) la répression (et) retire(nt leurs) forces spéciales" de Kosove et a exhorté les alliés européens des Etats-Unis au sein de l'OTAN, dont elle a rencontré le secrétaire général Javier Solana, à autoriser sans tarder l'usage de la force contre la Serbie et la Yougoslavie. Le président Clinton a affirmé le 8 octobre que les USA préféreraient s'"assurer d'une façon pacifique de l'application par le président Milosevic de la volonté de la communauté internationale" mais qu'ils n'hésiteraient pas à lancer des frappes aériennes contre la Serbie et la Yougoslavie "pour empêcher une nouvelle catastrophe humanitaire dans les Balkans" et si Sbobodan Milosevic continuait de "défier la communauté internationale". Le président Clinton a annoncé avoir donné son "feu vert" à une participation américaine à d'éventuelles frappes aériennes contre la Yougoslavie.

(AFP, AP 9.10, 10.10) Les entretiens entre le président Milosevic et l'émissaire américain Richard Holbrooke ont repris le 9 octobre à Belgrade. Richard Holbrooke avait annoncé avoir l'intention d'avertir Slobodan Milosevic que l'OTAN intensifiait ses préparatifs en vue d'une éventuelle action militaire si la Serbie et la Yougoslavie ne se conformaient pas aux exigences internationales. L'émissaire américain, accompagné de l'ambassadeur britannique à Belgrade pour représenter "tout le Groupe de contact", a rencontré le 10 octobre à Prishtine Ibrahim Rugova et trois membres de la délégation albanaise chargée de négocier avec Belgrade, puis est retourné à Belgrade pour reprendre ses discussions avec Slobodan Milosevic. Richard Holbrooke a décralé qu'"il était mieux de continuer à discuter" et que "personne ne veut avoir recours à la violence ou à une action militaire", mais il a précisé que "la résolution des Nations Unies est très claire" et que "le gouvernement yougoslave ne la respecte pas". Parallèlement, l'Ambassadeur américain en Macédoine Christopher Hill et le Conseiller spécial américain Jim O'Brian travaillent à la rédaction d'un "accord de transition" en Kosove, supposant d'une part que le président Milosevic mette fin à l'intervention des forces spéciales serbes et yougoslaves en Kosove et d'autre part que le mouvement albanais de Kosove renonce à la revendication de l'indépendance.

(Reuters, AP, AFP 10.10) Les autorités yougoslaves ont déclaré le 10 octobre que les négociations entre le médiateur américain Richard Holbrooke et le président Milosevic avaient ouvert la voie à un réglement politique de la crise kosovare, ce qui représenterait un retournement de situation après plus de deux semaines d'efforts infructueux, alternant avec des menaces d'intervention militaire, pour amaner Belgrade à accepter les conditions de la communauté internationale. La présidence yougoslave a estimé le 10 octobre dans un communiqué que "toutes les conditions nécessaires existent pour résoudre les questions par un processus politique" et que "les exigences contenues dans les résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies sont réalisées dans les faits", ce que corrobore "la normalisation qui s'accélère sur le terrain". Richard Holbrooke a pour sa part été beaucoup moins optimiste, e refusé de commenter le communiqué de la présidence yougoslave, a démenti être d'accord avec elle sur une "normalisation (...) de la situation sur le terrain et a qualifié le 11 octobre, après sept heures d'entretien avec Slobodan Milosevic, la situation de "très sérieuse". "Rien n'a changé", a-t-il déclaré, en précisant que le 12 octobre "l'OTAN se réunira pour autoriser le lancement d'une action", pendant que les négociations continueront "en vue d'aboutir à un système d'accord pacifique, acceptable et complètement vérifiable", seule alternative à l'usage de la force. Les négociations achoppent encore sur le refus du président Milosevic de la demande américaine d'une force internationale de contrôle en Kosove, comprenant des soldats de l'OTAN.

(AFP 20.10) Le porte-parole du ministère américain de la Défense (le Pentagone) a déclaré le 20 octobre que la situation s'améliorait en Kosove, où selon lui environ 30'000 personnes ont quitté les montagnes et les forêts où elles s'étaient réfugiées pour regagner un abri. Selon Kenneth Bacon, les Serbes ont "à certains égards" grandement satisfait aux dispositions de l'accord conclu entre Slobodan Milosevic et Richard Holbrooke, mais ne s'y sont pas encore totalement confomée, et "l'OTAN aura à prendre une décision" sur le fait de savoir si les autorités yougoslaves se sont conformées "de façon adéquate" à ces accords. Le porte-parole du Pentagone a rappelé que Belgrade devait retirer toutes ses forces armées et forces de police spéciales déployées en Kosove, mais a reconnu que les autorités serbo-yougoslaves "ont commencé à le faire", en précisant qu'elles l'ont fait davantage "avec les forces spéciales de police qu'avec leurs forces armées".

(AP, AFP 28.10) Le président Clinton s'est félicité le 27 octobre du retrait substantiel opéré par les forces serbo-yougoslaves de Kosove, tout en soulignant que l'OTAN conservait la possibilité de lancer des frappes aériennes si Belgrade revenait sur ses engagements, et en extimant qu'"il y a encore un long chemin à parcourir pour que l'espoir triomphe sur la haine dans les Balkans". Bill Clinton a exprimé l'espoir que "les négociations vers une solution pacifique et durable puissent progresser" et a attribué à "la persistance et la détermination de l'OTAN" le respect "de façon très substantielle" des demandes internationales par le pouvoir de Belgrade. "Que M. Milosevic se conforme (à ces demandes) ne suffit pas, il faut qu'il continue de le faire", a ajouté Bill Clinton.

(AFP 28.10, 17.11) Des responsables américains sont en contact avec les responsables de l'UCK pour les exhorter à respecter un cessez-le-feu et à garantir la sécurité des "vérificateurs" déployés en Kosove par l'OSCE, a indiqué le 28 octobre Richard Holbrooke, qui a en outre affirmé que l'OTAN était toujours "prête à agir" en Kosove si Belgrade ne respectait pas ses engagements. Christopher Hill a rencontré le 17 novembre des représentants de l'UCK à Dragobilje. La délégation de l'UCK était dirigée par Jakup Krasniqi et les entretiens ont porté sur un projet de règlement politique de la crise kosovare, remis le 6 novembre par Christopher Hill à l'UCK qui avait promis de l'examiner et qui a annoncé qu'elle espérait pouvoir "arrêter (sa) position définitive" avant la fin du mois de novembre.

(Reuters 18.11) Un nouveau projet de plan de paix américain pour la Kosove, proposant d'associer plus étroitement la Kosove à la Yougoslavie en réduisant sa dépendance à l'égard de la seule Serbie, a été remis aux parties en conflit par l'émissaire américain Christopher Hill et favorablement accueilli par les Albanais. Le projet, daté du 1er novembre et publié le 18 par le quutidien albanais de Kosove "Koha Ditore" propose que la Kosove envoie des députés (une trentaine) au seul parlement fédéral yougoslave et non plus au parlement serbe, dispose d'au moins un représentant au gouvernement fédéral et un juge à la Cour fédérale. Le projet prévoit également que la Yougoslavie garderait la responsabilité des domaines relatifs à l'intégrité territoriale, la défense, la politique étrangère, monétaire et économique.

1999

(AFP, ATS, AP 17.1, 19.1.1999) Les USA "exigent" des autorités serbes et yougoslaves qu'elles permettent "immédiatement" au Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) d'avoir un "accès total et inconditionnel à la zone" du massacre de Racak, a déclaré le 16 janvier un porte-parole du département d'Etat américain. Les USA exigent également des autorités de Belgrade qu'elles fournissent au TPI "les noms des individus responsables" du massacre, et les tiennent, "tout comme les responsables locaux, pour entièrement responsables des tragiques et effroyables événements de Racak". Bill Clinton a déclaré que le massacre de Racak constituait une "violation manifestes des promesses données à l'OTAN par les autorités serbes". Le porte-parole du département d'Etat James Rubin a déclaré le 19 janvier que Slobodan Milosevic "jouait avec le feu" et a considéré comme inacceptable la demande yougoslave de départ du chef de la mission de l'OSCE, William Walker. L'envoyé spécial américain du Groupe de contact, Richard Holbrooke, a estimé que la Yougoslavie et l'OTAN étaient au bord d'une "crise d'une grande gravité" et que la situation était "peut-être plus sérieuse qu'elle ne l'était en octobre" lorsque planait sur la Yougoslavie la menace d'une intervention militaire de l'OTAN. Richard Holbrooke a averti Slobodan Milosevic que cette menace était toujours valable -ce qu'a confirmé la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright, qui a appelé Slobodan Milosevic à "tenir ses propres engagements" et à entendre "le message qu'est en train de lui envoyer la communauté internationale". Elle a également demandé que la Procureure du Tribunal pénal international sur l'ex-Yougoslavie, Louise Arbour, puisse "accéder" à la Kosove pour enquêter sur le massacre de Racak. Le Conseiller du président Clinton pour la sécurité nationale, Sandy Berger, a déclaré que le recours à la forte restait "une option très forte" pour faire respecter l'accord Holbrooke-Milosevic d'octobre 1998.

(AP 20.1) Le Secrétaire américain à la Défense William Cohen a prévenu l'UCK, dans un discours le 20 janvier, qu'elle devait respecter le cessez-le-feu et n'escompter aucun soutien de l'OTAN en cas d'intervention militaire contre la Yougoslavie. "Il devrait y avoir un accord attribuant plus d'autonomie aux Kosovars, mais nous n'avons jamais soutenu leur volonté d'indépendance", a affirmé William Cohen.

(ATS 22.1) Les USA ont proposé à leurs alliés de l'OTAN, los de la réunion du Conseil permanent de l'Alliance le 22 janvier, de commencer par chercher un accord avec les Albanais de Kosove (et entre ceux ci) avant d'obtenir un accord avec les Serbes, puis un accord eun Serbes et Albanais. Aucune décision n'a été prise sur cette proposition et "toutes les options sont considérées", a indiqué un responsable de l'OTAN à propos d'un éventuel recours à la force.

(AFP 29.1) La situation en Kosove contraint les USA à envisager de renforcer leur présence militaire dans les Balkans, voire même à déployer des troiupes en Kosove, une fois un accord trouvé entre Belgrade et Albanais. Français et Britanniques ont affirmé le 28 janvier qu'ils étaient prêts à intervenir conjointement sur le terrain, mais les USA ne s'était jusqu'alors prononcé favorablement qu'à des interventions aériennes (des "frappes" sur le "modèle irakien"), dont les Européens doutent de l'efficacité. Le président Clinton a cependant souligné que des troupes américaines ne seront pas déployées au sol "dans un environnement hostile", c'est-à-dire si les combats se poursuivent entre forces serbo-yougoslaves et UCK. L'OTAN envisage pour sa part l'envoi d'environ 25'000 soldats en Kosove, les USA, la France et la Grande-Bretagne fournissant le gros de ces troupes.

(AFP 2.2) Les USA ont clairement souhaité le 1er février que les Européens prennent une part "substantielle" à l'envoi éventuel de troupes en Kosove, et se sont prononcés pour une participation américaine "aussi réduite que possible" , en considérant au surplus que le déploiement d'effectifs américains en Kosove n'est envisageable que si les acteurs du conflit kosovar parviennent à un accord de paix. Plusieurs responsables américains, dont le secrétaire à la Défense William Cohen, ont en outre souligné leur crainte de voir le conflit kosovar remettre en question les acquis otbenue en Bosnie. Le président Clinton a réuni le 1er février ses principaux ministres et conseillers en politique étrangère et de défense pour discuter de la situation en Kosove.

(AFP 4.2) Le président Clinton a énuméré le 4 février les conditions d'une participation américaine à des forces terrestres de l'OTAN en Kosove, forces auxquelles les USA "envisagent sérieusement" de participer en cas d'accord à Rambouillet. D'une part, les USA souhaitent une participation de la Russie à une force de paix. D'autre part, les Européens "auront à fournir la majeure partie des troupes". Ensuite, "il faut un réglement de paix solide et efficace", Serbes et Albanais doivent "démontrer leur volonté d'appliquer l'accord et de coopérer avec l'OTAN", il doit s'établir "un environnement assurant la sécurité avec le retrait d'un nombre suffisant de forces de sécurité serbes et des restrictions sur les armes des paramilitaires", la mission de l'OTAN doit être "bien définie avec une stratégie claire de sortie",

(ATS 10.2, AP 11.2, 12.2) Les USA ont lancé le 10 février un nouvel avertissement à Belgrade pour que la Serbie et la Yougoslavie acceptent le plan de paix du Groupe de Contact, y compris la force de maintien de la paix, faute de quoi l'OTAN pourrait lancer des frappes aériennes. Le Congrès américain a cependant accueilli le 10 février avec réticence le projet de la présidence d'envoyer jusqu'à 4000 soldats américains en Kosove (sur 25'000 à 30'000 hommes composant une force terrestre internationale) pour faire respecter un cessez-le-feu en cas d'accord à Rambouillet, et les porte-paroles des partis démocrate et républicain ont mis en garde contre une opération interminable "avec un coût élevé pour notre pays". "Nous allons vers une Bosnie-bis", a craint la représentante Pat Danner, membre de la commission des affaires étrangères de la Chambre, dont le président a estimé que le vrai problème était celui posé par le régime de Slobodan Milosevic. Le sous-secrétaire d'Etat Thomas Pickering a pour sa part assuré que les USA ne participeraient à une force de maintien du cessez-le-feu que si un accord de paix était signé, et pour une période bien définie. La présidence a en outre précisé qu'elle n'avait pas besoin du feu vert du parlement pour envoyer une force en Kosove, et qu'elle envisageait aussi l'envoi d'observateurs civils appuyés par une puissance aérienne et navale à distance. La présidence américaine a finalement décidé le 12 février qu'environ 2200 "Marines" participeraient à la première étape du déploiement d'une force internationale en Kosove.

(AP 24.2) Le président Clinton a appelé le 23 février Serbes et Albanais à se préparer à la signature d'un accord de paix en Kosove, "opportunité" pour les Albanais "d'une vie meilleure après des années de répression et de peur".

(AFP 26.2) Le rapport publié le 26 février par le Département d'Etat américain sur les violations des droits de l'Homme dans les Balkans en 1998 considère que ces violations ont été "les plus répandues" et les plus graves contre les Albanais de Kosove et que le bilan du régime de Belgrade dans ce domaine s'est aggravé de "façon significative". Le rapport évoque des "exécutions sommaires, disparitions, tortures, passages à tabac et arrestations arbitraires" par les forces serbo-yougoslaves, ce qui a provoqué le déplacement de plus de 250'000 personnes de Kosove et des "pertes civiles très étendues". Le rapport reproche également aux autorités de Belgrade d'avoir empêché l'accès de la Kosove aux enquêteurs du TPI et les accuse de mener une "tactique de la terreur". Les autorités américaines relèvent cependant que les Albanais ne sont pas seuls à être victimes de violations des droits de l'Homme, et que les musulmans du Sandzak et les Tziganes en sont aussi victimes, et relève enfin que des "éléments" de l'UCK se sont également rendus coupables de violations des droits de l'Homme, telles que des meurtres, des enlèvements et des actes de torture.

(AFP, AP, ATS 10.3, 11.3, 13.3) L'émissaire américain Richard Holbrooke, dépêché à Belgrade par la Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright pour tenter d'infléchir la position de Slobodan Milosevic sur la Kosove, et lui faire accepter le projet d'accord du Groupe de contact, a eu dès le 10 mars une première séance d'entretiens de plus de trois heures avec le président Yougoslave. Au terme de huit heures de discussions, le diplomate américain a annoncé que Slobodan Milosevic n'avait cédé sur rien, malgré la menace de frappes aériennes, et a quitté Belgrade le 11 au matin, et qu'il n'y reviendrait que si la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright le lui demande : "il n'y a pas eu d'évolution dans la position yougoslave (...) et il n'y a pas eu non plus de changement de notre côté", a déclaré Richard Holbrooke. "Les troupes étrangères n'ont rien à faire dans notre pays", a répété Slobodan Milosevic. Les Etats-Unis continuaient pendant ce temps à faire pression sur l'UCK pour qu'elle signe le plan de paix international : Madeleine Allbright a invité les dirigeants albanais à "faire ce premier pas en disant oui à l'accord (...) pour que nous continuions à faire pression sur Milosevic", et Bob Dole a invité le "peuple du Kosovo" à faire pression sur le chef de la délégation albanaise à Rambouillet, Hashim Thaci, afin que l'accord soit signé. Pour Madeleine Albright, un accord de paix qui ne serait pas accompagné du déploiement sur place d'une force sous commandement de l'OTAN pour en garantir le respect serait "inacceptable".

(AFP 11.3, 12.3) Le Congrès américain a entamé le 11 mars, malgré la demande de la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright de ne pas le faire "à ce moment critique", un débat sur l'opportunité d'envoyer des soldats en Kosove. Le président Clinton n'a pas besoin de l'aval du Congrès pour envoyer des troupes en Kosove, mais une opposition du Parlement poserait problème politique. Les Républicains (majoritaires, de peu, à la Chambre des Représentants) sont extrèmement réticents à engager des troupes américaines dans une situation dangereuse. Les Démocrates, eux, considèrent qu'il est de l'"intérêt" des USA d'interrompre la guerre en Kosove avant qu'elle ne s'étende à toute la région. Une résolution autorisant l'envoi de 4000 hommes a finalement été adoptée, mais à une seule voix de majorité, le 11 mars. Dans le même temps, le ton au sein du gouvernement était au pessimisme, et le porte-parole du département d'Etat, James Rubin, a confié que les perspectives de paix n'était "pas terribles". Les USA, qui espéraient que la Conférence de Paris qui s'ouvre le 15 septembre se résumerait en une cérémonie de signature de l'acord de Rambouillet, ne se risquent plus à en prédire le résultat. Les divisions au sein du camp albanais, et la réticence des commandants militaires de l'UCK à accepter l'accord, privent de plus les USA de la possibilité de rendre les Serbes seuls responsables d'un échec des négociations. La Secrétaire d'Etat Madeleine Albright a cependant réitéré ses avertissements aux Serbes, en affirmant à nouveau qu'il était "impossible d'appliquier le document politique sans une force sous commandement de l'OTAN", ce que précisément Belgrade refuse.

(AFP 19.3 20.3) Le président Bill Clinton et la secrétaire d'Etat Madeleine Allbright ont averti les 18 et 19 mars Slobodan Milosevic que des frappes de l'Alliance atlantique contre les Serbes étaient imminentes s'il ne signait pas l'accord de paix sur le Kosovo. "Le seuil a été franchi" par la direction de Belgrade dans son action vis-à-vis du Kosovo, justifiant des frappes de l'Alliance atlantique contre les Serbes, a déclaré le président américain, lors d'une conférence de presse à Washington. "Si nous n'agissons pas, la guerre s'étendra", a ajouté Bill Clinton selon lequel seul Slobodan Milosevic "barre la route à la paix". Le 18 mars, Madeleine Albright avait déjà rappelé à Slobodan Milosevic que "Wl'OTAN se tient prête à prendre toutes les mesures nécessaires" si les Serbes persistaient à refuser de signer le plan de paix, et que la situation était désormais "aussi claire que possible" : "Les Albanais ont dit oui à l'accord et les Serbes disent non". Le 18, le Pentagone a indiqué que les avions de l'OTAN et les navires de guerre américains étaient "en place et prêts" à lancer les frappes aériennes. Des responsables du département d'Etat ont en outre déclaré que le gouvernement américain voulait aider l'UCK à se transformer en une organisation politique capable de participer à une gestion autonome de la Kosove. Des dirigeants de l'UCK, dont Hashim Thaçi, ont été conviés à Washington le 20 mars. Enfin, les autorités américaines ont "fermement conseillé" le 18 aux ressortissants américains de quitter la Yougoslavie.

(AFP 22.3) Le Congrès américain a entamé le 22 mars un débat sur la crise de Kosove, alors que l'émissaire américain Richard Holbrooke tentait une mission de la dernière chance auprès de Slobodan Milosevic. Le Sénat américain veut avoir son mot à dire sur les opérations militaires, et le sénateur républicain Hutchinson interdirait, s'il était adopté, l'utilisation des fonds attribué au département de la Défense pour le déploiement de troupes en Kosove tant que le présidnt Clinton n'aura pas expliqué au Congrès en quoi les intérêts des USA en matière de sécurité nationale sont en jeu dans la crise kosovare. Le président Clinton a pour sa part lancé un ultime (?) avertissement à Slobodan Milosevic le 22 mars, affirmant que "l'agression croissante serbe doit être stoppée" sinon les plans pour des frappes de l'OTAN "Iront de l'avant". "Les alliés de l'OTAN sont très unis", a affirmé le président américain, qui a écrit au président russe Eltsine, et a affirmé que la recherche d'une solution politique au conflit kosovar était de l'"intérêt national" américain, les USA voulant "laisser une Europe stable, pacifique et démocratique" aux générations futures.

(ATS, AFP, 22.3, 23.3, 24.3)L'émissaire américain Richard Holbrooke s'est livré le 22 mars à une ultime tentative de convaincre Slobodan Milosevic d'accepter l'accord de paix sur la Kosove, pour éviter des frappes militaires de l'OTAN. Pour les responsables américains, Richard Holbrooke n'a pas pour mandat de négocier avec Slobodan Milosevic mais de le faire céder. L'émissaire américain a déclaré avoir le soutien "unanime" des Européens et a averti : "nous sommes tout près d'une action militaire", tout en niant que le déploiement de troupes internationales en Kosove, qui selon lui "se ferait seulement avec l'approbation de la partie yougoslave", soit une "invasion". Le 23 mars, Richard Holbrooke a quitté Belgrade pour Bruxelles, où il fera rapport de sa mission au siège européen de l'OTAN. Il n'est pas parvenu à convaincre le président serbe Slobodan Milosevic d'accepter le plan de paix sur le Kosovo. L'émissaire américain a déclaré que ses entretiens avec le président Milosevic n'avaient pas abouti et a estimé que la situation n'avait jamais été aussi sombre.

(AFP, AP 23.3) Le Congrès américain et des experts militaires craignent la répétition dans les Balkans du "syndrome Saddam Hussein", Slobodan Milosevic ne pliant pas sur le Kosove malgré les frappes militaires. Le sénateur républicain Frank Murkowski s'est ainsi demandé ce qui se passerait "si notre campagne de nombardements ne (contraignait) pas Milosevic à changer d'attitude, tout comme nos frappes aériennes presque quotidiennes n'ont rien produit" en Irak. Le sénateur a en outre déclaré qu'"en choisissant de bombader les Serbes, nous avons pris directement partie" pour l'UCK. Un autre sénateur républicain, John Mac Macin, a dénoncé l'absence de plan de rechange "si les bombardements ne marchent pas". Le commandat du corps des Marines, le général Krulak, s'est également interrogé sur ce qui se passerait si les "frappes" ne contraignaient pas les Serbes à venir "à la table" des négociations. Enfin, le porte-parole du Pentagone a admis que les opérations contre la Yougoslavie risquaient d'être beaucoup plus dangereuses pour les pilotes américains que celles conduites en Irak, compte tenu des capacités supérieures de la défense anti-aérienne yougoslave. Selon un sondage Gallup publié le 23 mars, 46 % des Américains seraient favorables à une participation des USA à des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, et 43 % y seraient opposés. En février, les proportions de partisans et d'adversaires de frappes "antiserbes" étaient grosso modo inverses. 80 % des personnes interrogées en mars estiment que le président Clinton devrait demander l'accord du Congrès avant l'envoi de troupes au sol, 17 % sont d'un avis contraire.

(AP 24.3) Au moment où les forces de l'OTAN commençaient à bombarder la Yougoslavie, le président américain a justifié cette opération militaire en déclarant que "seule fermeté pourra désormais prévenir de plus grandes catastrophes" en Kosove, et en affirmant que les objectifs des frappes de l'OTAN sont "des sites militaires serbes". Le président Clinton a affirmé que "davantage de forces serbes avancent en direction du Kosovo, et davantage de personnes fuient leurs foyers".

(AFP 27.3) Le président Clinton a déclaré le 27 mars, dans une allocution radiodiffusée, que les opérations aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie continueront "jusqu'à ce que le dirigeant serbe, Slobodan Milosevic, accepte la paix ou que nous réduisions sérieusement sa capacité à faire la guerre". Le président américain a expliqué que les USA et leurs alliés avaient été contraints d'agir pour "désamorcer une poudrière au coeur de l'Europe et éviter une extension de la guerre".

(AP 28.3) Près de 2000 personnes ont manifesté pacifiquement le 27 mars à Los Angeles et San Francisco pour demander l'arrêt des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie. Les manifestations étaien organisées à l'appel d'églises orthodoces et d'organisations serbo-américaines.

(AFP 31.3) L'utilisation approximative par les autorités américaines du mot "génocide" pour qualifier les pratiques serbes en Kosove, traduit, selon des observateurts, l'embarras de l'administration Clinton pour définir et expliquer les objectifs de l'opération lancée par l'OTAN contre la Yougoslavie. L'ancien Secrétaire d'Etat Henry Kissinger a accusé dans "Newsweek" Bill Clinton d'établir des comparaisons "extrêmement douteuses" avec la Deuxième guerre mondiale et entre Milosevic et Hitler. Le porte parole de l'ONG Human Rights Watch a pour sa part précisé que son organisation ne qualifiait pas les pratiques serbes en Kosove de génocide. Cette qualification impliquerait en effet l'obligation pour la communauté internationale, selon la Convention de 1948 sur le génocide, de tout faire pour "empêcher" le génocide (en déployant des troupes au sol) et "en punir les responsables" (en traduisant, et en amenant de force devant le Tribunal pénal international les responsables politiques et militaires serbes et yougoslaves).

(Reuters 31.3) Les USA ont exprimé le 31 mars leur "inquiétude" après l'annonce par la Russie de l'envoi de bâtiment de sa marine de guerre en Méditerranée pour suivre l'évolution du conflit en Yougoslavie. "Nous sommes évidemment inquiets du signal qu'un tel déploiement risque d'envoyer à Belgrade et aux pays de la région", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain. Sept unités de la flotte russe de la Mer noire devraient passer le Bosphore pour entrer en Méditerranée début avril.

(AFP 1.4) La capture de trois soldats américains par les forces Yougoslave pourraient rendre plus difficile l'acceptation par l'opinion publique américaine du déploiement de troupes au sol, estiment les observateurs. le colonel Piers Woods, du Centre de recherche sur les questions de défense, rappelle que le "seuil de tolérance" de l'opinion publique américaine aux pertes humaines est très bas, et que le soutien à l'opération "Force alliée" n'est pas assez solide (il est actuellement de l'ordre de 50 % des opinions exprimées) pour que des images de soldats américains prisonniers ou tués puissent la galvaniser. De telles images, en 1993, en Somalie, avaient provoqué une telle émotion que le corps expéditionnaire américain avait du être retiré. Un fort courant d'opposition aux raids de l'OTAN contre la Yougoslavie s'exprime, et il serait encore plus fort en cas d'intervention terrestre.

(ATS 2.4) Le Département d'Etat américain a rejeté le 2 avril l'idée d'une partition de la Kosove, mais pas celle d'un protectorat international de la Kosove. Le porte-parole du département d'Etat James Rubin a fait valoir que la situatioj actuelle allait "dans le sens opposé" à une partition et que Belgrade était "en train de perdre son droit à contrôler" la Kosove en raison de l'épuration éthnique qui y est menée par ses forces. Par ailleurs, le président Clinton a affirmé que les USA souhaitaient aider les Albanais de Kosove de toutes les façons possibles et ne pouvaient pas "laisser faire impunément" l'éviction des Albanais de Kosove.

(AFP 2.4) Le président Clinton a assuré le 2 avril que les USA et l'OTAN ne laisseront pas Slobodan Milosevic "garder la terre du Kosovo et se débarrasser de sa population (...) impunément". Bill Clinton a qualifié la situation humanitaire en Kosove de "grave" mais a estimé que l'OTAN avait "une bonne chance de remplir (sa) mission avec les moyens (...) déployés" jusqu'à présent, même s'il a reconnu l'efficacité limitée des frappes aériennes : "nous avons réalisé (...) que cette campagne aérienne ne (sera) pas une question d'une semaine ou deux". Pour le président américain, il s'agit de permettre "le retour des Kosovars pour qu'ils puissent vivre en sécurité avec une autonomie dont ils jouissaient sous l'ancienne constitution yougoslave avant que Milosevic ne la leur enlève". De son point de vue, l'accord de Rambouillet "est encore le cadre auquel les gens auront affaire". Le président Clinton a encore minimisé l'opposition de la Russie à l'opération de l'OTAN : pour lui, les Russes "cherchent un moyen de continuer à s'opposer à ce que fait l'OTAN mais en laissant ouverte la possibilité qu'ils puissent jouer un rôle constructif".

(Reuters 3.4) Le président américain Bill Clinton et le Premier ministre britannique Tony Blair, qui se sont entretenus le 3 avril au téléphone, ont qualifié de "message vigoureux" à Slobodan Milosevic le tir de missiles opéré par l'OTAN sur deux ministères du centre de Belgrade, le message en question indiquant, selon un responsable britannique, que "les alliés sont déterminés à démanteler de fond en comble (la) machine militaire" serbo-yougoslave.

(Reuters 5.4) Le porte-parole du département d'Etat américain, James Rubin, a accusé le 5 avril le président Milosevic d'être "politiquement responsable" d'atrocités en Kosove, sans toutefois le qualifier de criminel de guerre, et en précisant qu'il appartenait au Tribunal pénal international (TPI) de déterminer s'il l'est ou non. Le porte-parole a encore déclaré qu'il n'était pas question pour les Etats Unis d'accepter un "accord de paix bidon" par lequel Milosevic pourrait "proclamer que tout est fini", sans que les objectifs que se sont fixés les pays de l'OTAN aient été atteints. Le ministre américain de la Défense, William Cohen, a quant à lui assuré que les frappes de l'OTAN allaient encore s'intensifier sur la Yougoslavie et que "nous allons avoir de nouveaux ponts détruits, de même que des lignes de communication, des dépôts de munition anéantis, et tout ce qui lui permet (à Milosevic) de maintenir son pouvoir", a déclaré William Cohen. Enfin, le président Clinton a promis aux Albanais de Kosove qu'ils pourraient rentrer chez eux : "L'épuration éthnique du Kosovo ne peut pas constituer un événement définit", a assuré le président américain, qui a également affirmé que l'objectif du programme de l'OTAN est "de persister jusqu'à ce que nous l'emportions".

(AFP 6.4, ATS 11.4) Selon un sondage publié le 6 avril pour le "Washington Post" et ABC, 55 % des Américains seraient favorables à l'envoi de troupes terrestres en Kosove, et 41 % y seraient opposés. Selon un sondage publié par "Newsweek" le 13 avril, 64 % des Américains approuvent le rejet par l'OTAN du cessez-le-feu unilatéral proclamé en Kosove par Belgrade, 88 % ne font pas confiance à Slobodan Milosevic, 87 % estiment que le retour des réfugiés kosovars chez eux doit être un objectif de la politique étrangère américaine.

(AP 7.4) Les appels à une intervention terrestre en Kosove se multiplient au Congrès américain, alors que le président Clinton a affirmé à plusieurs reprises que les USA n'enverraient pas de forces pour une telle intervention. Plusieurs sénateurs républicsins (Chuck Hagel, John McCain, Ike Skelton) ont appelé à envisager une intervention terrestre, sans laquelle effectivement la guerre ne pourrait être gagnée. Le leader des démocrates à la Chambre des Représentants, Dick Gephardt, continue cependant à rejeter toute idée d'intervention au sol "tant que personne ne le demande". Une telle intervention n'a étél autorisée par la Chambre des Représentants qu'à la condition d'un accord de paix préalable.

(AFP 7.4) La Secrétaire d'Etat Maleleine Albright se retrouve sous le feu de la critique aux USA, pour avoir jugé, à tort, que le seule menace de l'emploi de la force suffirait à faire plier le président Milosevic, ou qu'à défaut, les premières frappes de l'OTAN aboutiraient à ce résultat. Il est évident qu'il n'en a rien été, et qu'il a même utilisé les frappes militaires de l'OTAN pour accélérer le "nettoyage éthnique" en Kosove. Il semble que Madeleine Albright (mais également les conseillers de la présidence et du Pentagone) ait été prise totalement au dépourvu par cette attitude.

(AFP 7.4) A en croire les sondages, l'opinion américaine est largement favorable aux frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie (mais comprend mal la situation en Kosove) et disposée à accepter l'envoi de soldats sur le terrain. Début avril, 33 % des sondés y étaient favorables; une semaine plus tard, cette proportion est passée à 41 %, puis à 53-55 %, selon les sondages. Les deux tiers des Américains soutiennent les raids alliés et les trois quarts sont favorables à ce que l'action militaire se poursuive sans faiblir, voir se renforce.

(Le Monde 6.4, AFP 9.4, 10.4) Les USA ont encore durci le ton le 5 avril à l'égard d'un président Milosevic, de plus en plus "diabolisé" par l'administration Clinton, qui n'exclut plus d'en finir avec lui. Le porte-parole du département d'Etat a déclaré qu'il y avait "un sentiment croissant au sein (du gouvernement américain) et chez nos alliés qu'il sera de plus en plus difficile de s'asseoir à une table de négociations avec quelqu'un politiquement responsable (d') horribles actes barbares", même s'il n'a pas "totalement" eclu de négocier avec lui "s'il y va de l'intérêt de la paix", ce qui devient cependant "de moins en moins plausible". Le président Clinton a pour sa part rejeté par avance toute proposition du président yougoslave pour obtenir un cessez-le-feu : "un engagement à mettre fin aux tueries dans un Kosovo privé de liberté et vidé de sa population ne sera pas acceptable", car "nous savons que nous sommes confrontés à un dictateur qui (...) préfère exercer le pouvoir en campant sur des ruines plutôt que de ne pas l'exercer". Le 8 avril, le porte-parole du département d'Etat, James Rubin, a reconnu que l'accord de Ra,bouiller était "dépassé", mais "pas ses principes", c'est-à-dire le déploiement d'une force de paix internationale, le retrait des forces serbes de Kosove et l'autodétermination (mesurée) des Kosovars, et le président Clinton a réaffirmé qu'il n'avait pas l'intention de déployer des troupes au sol. Le 9 avril, Bill Cliton a affirmé que l'OTAN était unie et décidée à "prévaloir" contre Slobodan Milosevic, en dépit d'une "illusion de conformité partielle" de ce dernier avec les exigences de l'Alliance.

(AP 9.4) Le président américain Bill Clinton a accusé le 9 avril son homologue yougoslave de vouloir donner "l'illusion" de se conformer partiellement aux exigences de l'OTAN en décrétant un cessez-le-feu unilatéral, mais après avoir chassé de Kosove des centaines de milliers d'Albanais, en espérant "que nous accepterons comme permanents les résultats de son nettoyage ethnique". Le président américain a répété que l'OTAN était déterminée à "persister et à l'emporter".

(AP 12.4) Qualifiant le sort des réfugiés albanais de Kosove de "tragédfie humaine", le président Bill Clinton a déclaré le 12 avril que les USA voulaient "étouffer ce conflit dans l'oeuf avant qu'il ne déstabilise toute l'Europe", mais ne pas vouloir que "des soldats américains (...) meurent en grand nombre sur de lointains terrains de bataille"é.

(AFP 15.4) Les USA ont qualifié le 15 avril de "constructives" les propositions allemandes pour une paix en Kosove, mais ont néanmoins annoncé que les bombardements de l'OTAN se poursuivraient tant que Belgrade n'aura pas accepté les conditions de l'ONU,

(AFP, ATS 16.4, 17.4) Le président Clinton a réitéré le 15 avril son opposition à une Kosove indépendante et estimé que la solution au conflit kosovar passait par l'établissement d'un régime démocratique à Belgrade. Selon un sondage, 52 % des Américains considèrent le renforcement des efforts diplomatiques pour parvenir à un accord sur la Kosove comme une priorité.

(ATS 27.4) Les USA et la Russie vont collaborer étroitement pour tenter de résoudre le conflit yougoslave, a déclaré le secrétaire d'Etat américain adjoint Strobe Talbott à l'issue d'une rencontre à Moscou avec l'émissaire de Boris Eltsine pour les Balkans, Viktor Tchernomyrdine.

(AP 28.4, AFP 29.4) La Chambre des Représentants (Chambre basse du parlement des USA) a décidé le 28 avril, par 249 voix contre 180, de limiter le pouvoir du président Clinton d'impliquer "des éléments terrestres" en Kosove, sans accord préalable du Congrès (c'est-à-dire des deux Chambres du parlement). La présidence a critiqué ce vote et a estimé que la Chambre avait voté à la fois contre une offensive et contre une retraite, et n'a pas été capable de se prononcer sur la politique et la stratégie actuellement menée. Le porte-parole de la présidence a estimé que le vote de la Chambre n'aura aucun impact sur les opérations militaires en cours.

(ATS, AFP 30.4, 1.5, 2.5) Le pasteur Jesse Jackson est arrivé à Belgrade le 29 avril à la tête d'une délégation religieuse multiconfessionnelle américaine, pour tenter d'obtenir la libération des trois soldats américains détenus par les yougoslaves. La mission de Jesse Jacskon n'a pas reçu le soutien de l'administration américaine, qui craint qu'elle ne brouille le message de fermeté des USA et de l'OTAN. Jesse Jackson a pu rencontrer le 30 avril les trois soldats, qui ont selon lui étaient bien traités et étaient en bonne santé puis, le 1er mai, le président Milosevic, qui a accepté de libérer les trois soldats "en signe de soutien aux efforts de Jesse Jackson pour la paix et la compréhension entre les hommes et les peuples". Les trois soldats ont été remis à Jesse Jackson en même temps qu'une lettre de Slobodan Milosevic à Bill Clinton, contenant une proposition de paix et une demande de rencontre. Jesse Jacskson demande à l'OTAN de répondre favorablement à cette initiative. Les trois soldats ont ensuite été escortés par des militaires yougoslaves jusqu'à la frontière croate, qu'ils ont franchie à pied le 2 mai.

(ATS 3.5, AFP 4.5, 5.5, Le Monde 4.5) Jesse Jackson a invité le président Clinton à rencontrer Slobodan Milosevic, a mis en garde les USA contre "l'arrogance du pouvoir", leur a rappelé que les bombardements tuaient "sans le vouloir des civils" et exprimé son espoir "que Clinton et Milosevic se comprendraient". Le gouvernement américain a refusé cette proposition ainsi que celle de Slobodan Milosevic que transmettait Jesse Jackson, et qui refusait la présence d'une force militaire internationale avec de forts éléments de l'OTAN, et Bill Clinton a réaffirmé le 3 mai que les bombardements ne cesseront que lorsque le président Milosevic montrera "qu'il est prêt à mettre fin au cauchemar du peuple kosovar". Il a cependant évoqué la possibilité d'une "pause" dans ces bombardements si elle devait aider "clairement les objectifs" des Alliés, et a admis que la future force de maintien de la paix en Kosove devra représenter une "large force internationale se de sécurité", au sein de laquelle l'OTAN ne devrait plus jouer qu'un "rôle" représentant une "grande part" -mais non plus à elle seulle. Bill Clinton a également précisé que les Russes seront les bienvenus dans cette force, ainsi que "peut-être" les Ukrainiens et d'autres pays de population confessionnellement orthodoxe, et a déclaré que les USA se "féliciteraient" que cette force soit constituée par les Nations Unies. Le 5 mai, devant les soldats américains stationnés à Spandahlem en Allemagne, Bill Clinton a affirmé que la capagne de bombardements sera "intensifiée sans faiblir" jusqu'à ce que les objectifs de l'Alliance soient atteints.

(AFP, ATS 14.5) Le président Clinton s'est entretenu le 14 mai au téléphone avec son homologue chinois Jian Zemin et lui a exprimé personnellement ses regrets pour le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Chine à Belgrade, en lui assurant que les USA menaient une enquête complète sur cette "tragique erreur", et en communiqueraient les résultats.

(AFP, Reuters 22.5, 23.5,Le Monde 22.5) Le porte-parole du département américain de la Défense, Kenneth Bacon, a reconnu le 21 mai que "personne ne peut garantir (...) que la campagne aérienne (contre la Yougoslavie) produira tous les objectifs d'ici à l'automne" et a recommandé aux membres de l'OTAN d'être "ouverts à d'autres possibilités". Le Pantagone a assuré le 22 mai qu'un éventuel déploiement dans les Balkans d'une force renforcée de maintien de la paix n'était pas destiné à permettre une entrée en force en Kosove, mais son porte-parole n'a toutefois pas exclu que l'augmentation des effectifs de l'OTAN dans la région puisse être liée à une ption impliquant une invasion de la Kosove. Selon le "Sunday Times" du 23 mai, l'OTAN enverra au moins 18'000 militaires supplémentaires dans les Balkans. Le général Wesley Clark a demandé le 21 mai que les forces alliées en Albanie et Macédoine passent de 28'000 à 45'000 ou 50'000 hommes. Dans cette hypothèse, les USA enverraient 7000 hommes supplémentaires, la Grande-Bretagne 8000 et la France 5000. "Ce serait plus qu'une force de maintien de la paix" et "nous ne parlons pas ici de gens avec des casques bleus et des armes de point légères", a tenu à préciser le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook, alors que Bill Clinton s'est prononcé en faveur de présence de troupes russes dans une force de maintien de la paix. Quanmt au ministre italien des Affaires étrangères Lamberto Dini, il a estimé que l'envoi de troupes terrestres ne permettrait pas de mettre fin à la guerre et qu'il fallait travailler à une solution négociée reposant sur une résolution de l'ONU.

(AFP 26.5) Le Secrétaire d'Etat adjoint américain Strobe Talbott a exclu le 26 mai à Moscou, après des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, la présence de troupes ou de policiers serbes ou yougoslaves en Kosove dans le cadre d'un règlement du conflit prévoyant le retour des réfugiés.

(AFP 3.6) Le président Clinton a étudié le 3 juin avec les chefs d'état-major des armées américaines l'éventualité d'une "option terrestre dans un environnement non permissif", c'est-à-dire d'une invasion de la Kosove, a indiqué le secrétaire à la Défense william Cohen.

(AFP 1.6, 3.6) Les USA ont insisté le 1er juin sur la nécessité que l'OTAN forme le "noyau" de la future force international de sécurité qui serait déployée en Kosove dans la cadre d'un réglement de paix, et ont plaidé pour un commandement unifié de cette force. Le porte-parole de l'OTAN a affirmé le 2 juin que l'OTAN prévoyait de déployer en Kosove une force de paix "unique, et non plusieurs forces, avec une unité de commandement, des règles d'engagement strictes et une approche commune". L'émissaire russe Vikor Tchernomyrdine a au contraire affirmé que selon le projet de plan de paix mis au point en commun entre Occidentaux et Russes, les troupes de l'OTAN et les troupes russes seront séparées, ainsi que leur commandement.

(AFP, ATS 11.6) Le président Clinton a proclamé le 10 juin dans un discours télévisé à la nation la victoire "de l'Amérique" dans le conflit en Kosove, a qualifié cette victoire de victoire pour un monde plus sûr, pour les valeurs démocratiques et pour une Amérique plus forte, et menacé de faire reprendre les frappes de l'OTAN si Slobodan Milosevic ne respectait pas ses engagements dans la règlement du conflit. Par ailleurs, un conflit menaçait entre la présidence et la majorité républicaine du Congrès, dont une partie au moins envisageait de lui refuser les fonds nécessaires au financement des opérations de pacification. Le président Clinton et sa ministre des Affaires étrangères Madeleine Albright ont estimé que l'Europe devra payer la reconstruction des Balkans une fois la paix revenue, puisque les USA ont payé la majeure partie de l'effort de guerre.


(AFP 22.6, Reuters 25.6, ATS 26.6) Le président américain Bill Clinton a appelé le 21 juin à Llubjiana les Serbes à "rejeter le pouvoir meurtrier de Slobodan Milosevic" et à "suivre la voie tracée par la Slovénie" pour que "la Serbie fasse partie de la nouvelle Europe". Bill Clinton s'est déclaré le 25 juin préoccuppé, mais "pas particulièrement surpris" par les violences intercommunautaires entre Serbes et Albanais en Kosove. "La première chose à faire" pour protéger les Serbes "est de déployer l'ensemble de la KFOR le plus rapidement possible" à travers toute la Kosove, a ajouté Bill Clinton.

(ATS 25.6) Les USA ont offert 5 millions de dollars pour la capture du président Milosevic ou des autres personnes inculpées de crimes de guerre par le TPI.

(AP 8.7, AFP 10.7) La Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright et le chef de l'administration civile en Kosove Bernard Kouchner se sont rencontrés le 7 juillet à Innsbruck (Autriche). Cherchant à dissiper l'impression que les USA étaient mécontents du choix de l'ancien ministre français, le porte-parole du département d'Etat James Foley a déclaré que Madeleine Albright avait été "très impressionnée par (l') énergie, (la) passion et (l')implication dans sa fonction" de Bernard Kouchner -lequel a annoncé le 9 juillet qu'il comptait demander des fonds d'urgence, dont il n'y pas cité le montant, aux pays du G7 (le G8 moins la Russie) pour aider à reconstruire la Kosove.

(AFP 14.7) Les USA fourniront une aide humanitaire prioritaire aux municipalités serbes contrôlées par des dirigeants de l'opposition, a annoncé le 13 juillet le département d'Etat.

(Reuters 27.8) Les USA ont démenti le 27 août l'information du journal ecossais "Scotsman" selon laquelle un espion au sein du commandement de l'OTAN aurait transmis aux services secrets russes des informations sur les opérations de l'Alliance pendant la guerre contre la Yougoslavie, et notamment divulgé le plan de vol d'un bombardement effectué par des B-2 "furtifs" américains, ce qui aurait permis aux Yougoslaves, informés par les Russes, d'abattre l'un des appareils. Selon le journal écossais, l'espion aurait été découvert et arrêté, et aurait agi par "appât du gain".

(Reuters 24.8) Les Etats Unis ont appuyé le 24 août les tentatives de déploiement de troupes russes à Orahovac, auxquelles s'oppose la population albanaise de la ville, et ont repoussé tout projet de "cantonisation" de la Kosove selon des critères éthniques. Le porte-parole du Département d'Etat James Foley a jugé déplacés les soupçons de partialité pro-serbe exprimés par les Albanais à l'égard des Russes, et a considéré qu'"une cantonisation" de la Kosove "fondée sur l'appartenance éthnique (...) contredit tout ce que nous tentons de réaliser en matière d'unité et d'intégrité territoriale dans un Kosovo multi-éthnique".

(AP 28.8) Le nouvel ambassadeur américain auprès de l'ONU, et ancien émissaire américain dans les Balkans, Richard Holbrooke, s'est rendu le 28 août en Kosove, sur le site du charnier de Cikatovo, supposé renfermer plus d'une centaine de corps d'hommes, de femmes et d'enfants, prusémis massacrés par les Serbes. Selon Richard Holbrooke, "les Nations Unies sont mises à l'épreuve au Kosovo comme elles ne l'ont jamais été auparavant, avec des responsabilités plus grandes que jamais". Richard Holbrooke rencontrera Bernard Kouchner, les commandants de la KFOR, Hashim Thaçi et Ibrahim Rugova.

(AFP 30.9) La présidence américaine a réitéré le 30 septembre son opposition à l'indépendance de la Kosove : "Nous estimons qu'un Kosovo indépendant soulèverait de véritables questions concernant sa viabilité, ainsi que de vraies questions sur la stabilité de la région", a déclaré le conseiller de Bill Clinton pour les affaires de Sécurité nationale, Sandy Berger, qui a toutefois ajouté qu'il appartiendra aux Kosovars eux-mêmes et à la communauté internationale de déterminer le statut futur de la Kosove, processus qui "dépendra en partie d'événements que nous ne pouvons pas prédire", dont l'intégration des Balkans à l'Europe et l'évolution politique en Serbie.

(AFP 20.2.2000) La Secrétaire d'Etat américain Madeleine Albright a achevé le 19 février à Tirana une brève visite dans les Balkans en lançant une mise en garde contre un "changement des frontières", en encourageant l'Albanie à poursuivre les réformes et en exprimant son inquiétude à l'égard de la situation à Kosovska Mitrovica. "La communauté internationale n'acceptera jamais une Grande Albanie (...) une Grande Serbie ou une Grande Croatie", a déclaré Madeleine Albright.

(AFP 13.3) Le porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, a appelé les Albanais de Kosove à tenir des élections "honnêtes et libres", et mis en garde contre les violences exercées contre les minorités.

(AFP 16.3) Après que leurs soldats de la KFOR ait participé à une opération contre des caches d'armes d'"extrémistes" albanais, le 15 mars, dans l'est de la Kosove, près de la frontière serbe, le gouvernement américain a appelé, par la voix du porte-parole du Département d'Etat, James Rubin, les Albanais de Kosove à "stopper l'extrêmisme"

(AFP 22.10) Le vice-président Al Gore a sévèrement critiqué la proposition de son adversaire dans l'élection présidentielle amrécaine, George Bush, de retirer les troupes américaines de Balkans, position qui, selon Al Gore, illustre l'inexpérience du candidat républicain et met en jeu la sécurité en Europe. George Bush avait déclaré que s'il était élu président, les USA se désengageraient des opérations de maintien de la paix de l'OTAN en Bosnie et Kosove et demanderaient aux Européens d'assumer une plus grande responsabilité dans ces missions, dans le cadre d'une "nouvelle division du travail", comme l'a expliqué la Conseillère de George Bush pour les questions de sécurité, Condolezza Rice, qui considère que "ces missions de maintien de la paix à rallonge obère (la) capacité (des USA) de préparation pour (des) missions globales". Pour Al Gore, cette position est susceptible de "mettre en danger de fragiles alliances et porterait un coup fatal à l'OTAN", et au leadership américain au sein de l'Alliance. Quant à la Secrétaire d'Etat Madeleine Albright, elle considère que cette position porte "tort à la politique étrangère américaine".

La Russie

(Reuters, AFP 16.6) A l'issue de leur rencontre à Moscou, les présidents yougoslave Slobodan Milosevic et russe Boris Eltsine ont signé une déclaration conjointe confirmant "leur position de principe sur la nécessité de préserver l'intégrité territoriale et de respecter la souveraineté de la Yougoslavie" et condamnant "toute forme de terrorisme, de séparatisme et d'activité militaire impliquant la population civile". Pour le reste, le président yougoslave a semblé accepter les principales demandes occidentales, mais catégoriquement rejeté la demande d'un retrait des troupes fédérales de Kosove : "Il n'y a aucune raison pour que l'armée yougoslave ne se trouve pas sur le territoire yougoslave", a-t-il déclaré.

La Yougoslavie a pris ou confirmé pour sa part plusieurs engagements :

La Yougoslavie se déclare disposée à des négociations avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour renouveler sa candidature à l'adhésion.

(Reuters 16.6) Les réactions occidentales aux résultats de la rencontre entre les présidents Milosevic et Eltsine ont été prudentes. Le porte-parole de la présidence américaine, Mike McCurry, a estimé que les engagements pris par Slobodan Milosevic allaient dans la "bonne direction", mais la Secrétaire d'Etat américaine a déclaré que le président yougoslave ne "satisfaisait pas aux points fondamentaux soulevés par le Groupe de contact". Le président français Jacques Chirac a également insisté sur le fait que les Occidentaux demandaient plus que ce que Slobodan Milosevic a accepté, et attendaient de lui qu'il arrête "le comportement brutal qui est le sien au Kosovo et (ratblisse) la paix". Les réactions albanaises aux engagements pris par Slobodan Milosevic lors de sa rencontre avec Boris Eltsine sont négatives. Le ministre albanais des Affaires étrangères Paskal Milo a déclaré que "Milosevic ne fait rien de nouveau" et que "tout ce qu'il veut, c'est gagner du temps".

(AFP, AP 17.6, 22.6, Reuters 18.6) La Russie va envoyer une mission diplomatique en Kosove pour tenter de mettre un terme aux combats, a annoncé le 17 juin le vice-ministre russe des Affaires étrangères Nikolaï Afanassevski, qui fera partie de cette mission en compagnie de son collègue Alexandre Avdeïev. Les deux vice-ministres se rendront en Kosove, en Albanie et en Macédoine pour expliquer les détails de l'accord conclu le 16 juin entre Slobodan Milosevic et Boris Eltsine. M. Afanassevski a jugé "trop hâtif" le refus des responsables albanais de Kosove de négocier avec Belgrade tant que les forces spéciales serbes n'auront pas été retirées de Kosove, et dénoncé le "parti-pris" négatif envers la Russie de "certains leaders du Kosovo", alors que la Russie souhaite "un réglement du conflit par des moyens pacifiques et politiques, ce qui est à la fois dans l'intérêt des Kosovars et des Serbes". Le ministre russe des Affaires étrangères Evguéni Primakov a pour sa part déclaré qu'"actuellement, il serait injuste d'exiger plus des autorités yougoslaves" que ce à quoi elles se sont engagées. La Russie a appelé le 17 juin, par la voix du président Eltsine s'entretenant au téléphone avec le Premier ministre italien Romano Prodi, les autres pays à encourager les Albanais de Kosove à négocier avec le président Milosevic et à "mettre un terme aux actes terroristes". Le 22 juin, le ministre russe des Affaires étrangères Evgeni Primakov, a demandé aux quatre autres pays du Groupe de contact de donner plus de temps à la Serbie pour qu'elle retire ses éléments armés de Kosove avant l'ouverture de négociations avec les représentants de la communauté albanaise, et a souligné qu'un tel retrait ne pourrait se faire instantanément sans entraîner un exode de la population serbe de Kosove (de 5 à 10 % de la population kosovare). La Douma (Chambre basse du Parlement russe) a adopté le 17 juin une résolution accusant l'OTAN de préparer une "invasion" de la Kosove.

(AFP, Reuters 6.8, 7.8, 8.8) Le vice-ministre russe des Affaires étangères Nikolaï Afanassievski s'est entretenu le 6 août avec Slobodan Milosevic, qui avait rencontré la veille l'émissaire américain Christopher Hill. L'Américain et le Russe ont tenté de convaincre le Yougoslave de "lâcher du lest" en Kosove. Slobodan Milosevic a demandé en réponse à la communauté internationale de "condamner sans ambiguïté les activités terroristes" et de "mettre fin à l'aide que les terroristes reçoivent de l'étranger". Les émissaires russe et américain ont rencontré le 7 août à Prishtine Ibrahim Rugova. Nikolaï Afanassievski a réitéré à cette occasion l'opposition de la Russie à "une action militaire de l'extérieur" et affirmé qu'"il n'y a pas de solution militaire" à la crise kosovare. Pour le ministre russe, les problèmes de la Kosove "peuvent éventuellement se résoudre en réglant les questions du statut, de l'autonomie, mais il ne peut y avoir de solution qui serait le résultat d'une ingérence extérieure contre une partie et en soutien à une autre", qui ne pourrait apporter que "de nouvelles complications et une radicalisation inévitable". M. Afanassievski a évoqué pour la Kosove "plusieurs solutions tenant compte de l'autogestion et du partage des pouvoirs, comme cela est le cas dans de nombreuses fédérations modernes".

(AFP, Reuters 6.10, 11.10) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a indiqué le 6 octobre que la Russie utilisera "sans aucun doute son droit de veto" si la question d'un recours à la force contre les Serbes sur le dossier du Kosovo est examinée par le Conseil de Sécurité. Igor Ivanov a réaffirmé le 10 octobre l'opposition de la Russie à des frappes aériennes des l'OTAN contre la Yougoslavie, qui entraîneraient une "grande tragédie dans les Balkans". Igor Ivanov a estimé qu'une intervention de l'OTAN contre la Yougoslavie représenterait une "violation de la base juridique sur laquelle repose la paix du monde" et ferait courir le risque "d'entrer dans une période de chaos international, où les Etats régleront leurs désaccords frontaliers par la force". Le ministre de la Défense Igor Sergueïev a prédit le 6 octobre un retour "à la guerre froide" et un report de la ratification de l'accord de désarmement START II sur les armes nucléaires en cas d'intervention de l'OTAN contre la Yougoslavie, qui amènerait selon lui l'opinion publique russe à exiger un renforcement du potentiel militaire de la Russie. Le président de la Chambre basse du Parlement, Guennadi Seleznev, a annoncé que la Douma exigerait une rupture des relations de la Russie avec l'OTAN en cas d'opération militaire contre les Serbes.

(AFP, AP8.10, 9.10) La crise kosovare a sérieusement tendu les relations entre l'OTAN et la Russie, qui a mis en garde l'Alliance contre un "retour de la Guerre froide" en cas d'intervention militaire contre la Serbie et la Yougoslavie, à quoi le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense) a répondu le 8 octobre que si les alliés étaient "désireux de consulter les Russes et de leur donner voix au chapitre", il n'était pas question de leur donner un "droit de veto". Le 6 octobre, le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev avait déclaré qu'"il ne saurait être question d'établir une mission militaire de l'OTAN à Moscou ou de participer à un Conseil permanent Russie-OTAN" en cas de frappes militaires occidentales contre la Serbie et la Yougoslavie. Le ministre a également menacé en ce cas de ne pas ratifier l'accord "Start" de désarmement. Les pays membres à la fois de l'OTAN et du Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie ont convoqué à la hâte une réunion du Groupe de contact (dont est membre la Russie) le 8 octobre pour clarifier la situation et fournir un nouveau forum de discussion avec les Russes sur la crise balkanique. Le 9 octobre, le Conseil conjoint OTAN/Russie s'est réuni au siège de l'Alliance. Les membres de l'Alliance ont tenté de persuader la Russie d'accepter des frappes aériennes pour mettre fin à la crise de Kosove. La Grèce et l'Espagne en ont profité pour exprimer leurs réticences ou leur opposition à une intervention militaire, et l'Italie sa conviction qu'une résolution de l'ONU est nécessaire pour autoriser une telle intervention. Au terme de la réunion, "des différences de perception sur l'usage de la force demeurent", a expliqué un responsable de l'Alliance.

(AFP 10.10, AP 11.10) Le Premier ministre russe Evgeni Primakov a déclaré le 10 octobre que "si l'OTAN lance des frappes aériennes contre la République fédérale de Yougoslavie. cela pourrait amener une modification des relations de la Russie avec l'Alliance" et même, en cas de frappes menées sans l'accord du Conseil de Sécurité, "détruite tout le système de la sécurité internationale". Le général Ivachov, directement du département de la coopération international du ministère russe de la Défense, a pour sa part affirmé que la Russie était prête à fournir des armes à la Yougoslavie en cas d'attaques de l'OTAN : "Si les dispositions du droit international sont violées" par une intervention de l'OTAN sans mandat du Conseil de sécurité, "alors elles cessent de s'appliquer à nous" et "dans ce cas, la Russie aura droit à développer une coopération militaire totale avec la République fédérale de Yougoslavie" a déclaré le général, qui a accusé l'Occident d'avoir fomenté la crise kosovare. L'envoyé permanent de la Russie à l'OTAN, Sergueï Kislyak, a été rappelé à Moscou le 11 octobre pour "consultations", ainsi que le représentant en chef de la Russie au QG de l'OTAN, le général Viktor Zavarzin. Le ministre russe des Affaires étrangères a exclu toute intervention militaire russe dans la crise de Kosove, y compris en réponse à une éventuelle intervention militaire occidentale. Igor Ivanov a réitéré la refus de la Russie de soutenir une éventuelle opération de l'OTAN contre la Serbie et la Yougoslavie, qui selon lui pourrait "nous engager dans un chaos international". Le porte-parole du président Eltsine a pour sa part déclaré que "tout devrait être fait pour empêcher un bombardement".

(AFP 13.10) La Russie s'est félicitée le 13 octobre de l'accord intervenu entre Slobodan Milosevic et Richard Holbrooke sur le déploiement d'une mission de l'OSCE en Kosove et a déclaé y trouver "plus d'optimisme quant aux chances de parvenir à un réglement politique" de la crise kosovare, selon les termes du porte-parole du président Eltsine. Le ministère russe des Affaires étrangères a insisté sur les "actions coordonnées et (le) rôle actif de la Russie" dans l'obtention de l'accord. Le général Leonid Ivachov, responsable de la coopération militaire au ministère de la Défense, a indiqué que la Russie pourrait envoyer 200 à 250 représentants en Kosove dans le cadre de la mission de l'OSCE, et un représentant russe auprès de l'OTAN a indiqué que la Russie était également favorable à participer au dispositif aérien du programme de surveillance mis en place par l'OTAN. L'accord Milosevic-Holbrooke représente effectivement, dans une certaine mesure, un succès pour la Russie, qui n'a cessé de prôner un accord capable d'éviter une intervention militaire de l'OTAN. Le ministre de la Défense a même réaffirmé que la Russie "trouvera le moyen de fournir une aide militaire à la Yougoslavie" en cas d'intervention occidentale contre elle. En attendant, la Russie a demandé que le Groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie se réunisse "au niveau des ministres des Affaires étrangères" pour évoquer les mesures à prendre après l'accord Milosevic-Holbrooke.

(AFP 25.10) Le Premier ministre russe Evgueni Primakov a réaffirmé le 24 octobre le refus de la Russie de faire des concessions aux Occidentaux sur la crise kosovare, en déclarant notamment que ce n'est pas parce que la Russie est "dans une situation économique difficile" qu'on peut lui "faire changer de politique". Le 25 octobre, en menaçant d'user de son droit de veto au Conseil de Sécurité de l'ONU, la Russie a réussi à faire retirer d'un projet de résolution sur la Kosove toute référence explicite à la possibilité d'une intervention militaire de l'OTAN en Kosove, que ce soit pour faire respecter les engagements pris par Belgrade ou pour protéger les "vérificateurs" de l'OSCE.

(AFP 22.10, 23.10) La Russie a lancé une offenseive diplomatique pour soustraire la Serbie et la Yougoslavie aux menaces de l'OTAN. Au Conseil de sécurité de l'ONU, elle a menacé d'opposer son véto à un projet de résolution présenté par la Grande-Bretagne, autorisant un recours à la force contre Belgrade, et elle a réclamé que l'OTAN retire son "ordre d'activation", en faisant de ce retrait une condition de sa participation à la mission de vérification aérienne du respect des accords sur la Kosove. Lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 23 octobre, la Russie a rappelé son opposition à l'utilisation de la force en Kosove et affirmé que les autorités de Belgrade avaient satisfait aux exigences de la communauté internationale. La position de la Russie est également soutenue par la Chine, qui a dénoncé "l'unilatéralisme" de l'OTAN et son "ingérence grossière" dans les affaires intérieures yougoslaves.

(AFP 26.12, AP 28.12) La Russie s'opposera à tout usage de la force par des pays étrangers dans la crise kosovare, a déclaré le 25 décembre le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, selon qui des frappes internationales "feraient seulement le jeu des extrémistes de cette région". Igor Ivanov a estimé le 28 décembre que la responsabilité des derniers affrontements en Kosove incombait "à ceux qui ont provoqué ces combats, en premier lieu les Albanais du Kosovo, ou pour être plus exact les extrémistes et les séparatistes".

1999

(Reuters, AFP 18.1, 19.1) La Russie a condamné "sans réserve" le massacre de Racak et appelé les autorités yougoslaves à "coopérer avec les experts internationaux indépendants qui conduisent une enquête minutieuse", par la voix du ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov. La Russie a également appelé Belgrade à revenir sur sa décision de déclarer personna non grata le chef de la mission de l'OSCE en Kosove, William Walker, et a "résolument condamné l'escalade de la violence au Kosovo". Igor Ivanov s'est prononcée le 19 janvier contre toute ingérence de l'OTAN en Kosove où, selon le ministre, "une solution (...) ne peut intervenir que dans le cadre d'un réglement politique".

(AFP, ATS 14.2, 15.2) Le déploiement éventuel d'une force armée internationale en Kosove ne pourra se faire qu'avec l'accord de Belgrade, a souligné le 15 février à Rambouillet le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov, qui s'est entretenu avec les délégations serbe et albanaise. Selon Igor Ivanov, "la première tâche est de parvenir à un accord politique", et le "soutien international à l'application de cet accord" doit être décidé "avec la direction de ce pays souverain" qu'est la Yougoslavie. S'agissant des négociations, Igor Ivanov a exprimé sa "conviction que les deux délégations" serbe et albanaise "réalisent l'importance du moment" et qu'elles "parviendront à un accord sur les questions politiques qui restent à régler". "Il n'y a pas de solution militaire" au problème kosovar, a réaffirmé le ministre russe, "mais uniquement une solution politique". Enfin, Igor Ivanov a annoncé que la Russie "prendrait en considération" une possible participation militaire à une force internationale chargée d'assurer l'application d'un accord de paix, si Belgrade accepte le principe d'une telle force.

(Reuters 12.3) Au lendemain de l'échec de la mission de Richard Holbrooks, la Russie et La Grève ont dépêché le 11 mars chacune un émissaire à belgrade dans l'espoir de convaincre Slobodan Milosevic d'accepter le plan de paix de Rambouillet. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov s'est entretenu avec son homologue yougoslave Zivadine Jovanovic, puis avec Slobodan Milosevic, après avoir affirmé que Serbes et Kosovars devaient d'abord signer le volet politique de l'accord, le volet militaire venant après (alors que les Occidentaux refusent de dissocier les deux volets). Le ministre russe a également réitéré, avant ses entretiens à Belgrade, l'opposition de son pays à l'imposition par la contrainte du déploiement d'une force internationale en Kosove, sous commandement de l'OTAN, force dont la Russie juge les effectifs prévus (environ 28'000 hommes) excessifs.

(ATS 23.3) L'Azerbaïdjan a saisi le 18 mars un avion cargo russe transportant six avions de chasse vers la Yougoslavie, a affirmé un haut responsable du gouvernement azéri. Moscou a pour sa part démenti que l'appareil était destiné à Belgrade, en violation de l'embargo international. «Un cargo russe Rouslan a été stoppé à Bakou le 18 mars», a indiqué Vafa Goulizade, conseiller pour la politique extérieure du président Heydar Aliev. «A bord se trouvaient six avions de combats qui étaient en route pour la Yougoslavie», a-t-il ajouté.

(AFP 23.3) L'annulation de la visite du Premier ministre russe aux USA le 23 mars, en raison de l'imminence de l'attaque de l'OTAN sur la Yougoslavie, illustre la crise la plus grave entre la Russie et les Etats Unis depuis la fin de la guerre froide. L'avion d'Evgeni Primakov, qui se rendait aux USA pour une visite de quatre jours, a fait demi-tour au dessus de l'Atlantique, après que le vice-président américain Al Gore l'ait informé de "frappes imminentes" contre la Yougoslavie. A Shannon, en Irlande, le Premier ministre russe venait de réaffirmer la "ferme opposition" de son pays à toute frappe de l'OTAN contre la Yougoslavie.

(Reuters 26.3) Le vice-Premier ministre russe Gennadi Koulik a annoncé le 26 mars que la Russie envisageait de rembourser sa dette auprès de la Yougoslavie. Par ailleurs, la Russie a donné le 26 mars 24 heures aux deux représentants de l'OTAN pour quitter Moscou et a décidé de rompre tous ses contacts avec l'OTAN. Le Premier ministre Evguéni Primakov a demandé aux dirigeants de la Douma d'ajourner le vote de ratification du traité de désarmement nucléaire Start II. "Il n'y (aura) pas de contacts avec les dirigeants de l'OTAN (...) tant que l'agression contre la Yougoslavie direra", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov. Selon l'agence Interfax, les programmes de coopération militaire bilatéraux entre la Russie et l'OTAN vont être partiellement ou totalement suspendus.

(ATS, AFP 24.3, 25.3, 26.3, 27.3, 28.3) Le président Eltsine a averti le 24 mars que les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie allaient provoquer "une guerre en Europe". Le président de la Douma, Evgueni Seleznev, a affirmé que la Russie fournira une aide militaire à la Yougoislavie. Le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov a déclaré que la Russie se réservait le droit de venir en aide à la Yougoslavie si l'"agression" de l'OTAN ne s'arrêtait pas. La Russie a décidé de rapatrier le 25 mars la centaine de vérificateurs russes membres de la mission de vérification en Kosove (KVM) de l'OSCE, qui se sont repliés en Macédoine. Le 25 mars, la Russie a présenté au Conseil de Sécurité de l'ONU un projet de résolution qui demande un "arrêt immédiat" des frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie et la reprise des négociations, et le président Eltsine a demandé une réunion du Groupe de contact pour "rétablir la paix dans les Balkans par des moyens politiques", et a affirmé que la Russie avait à sa disposition "une série de mesures extrêmes" dont elle n'avait pas encore décidé l'utilisation, si l'OTAN n'interrompait pas ses frappes. Le 27 mars, le président Eltsine a envoyé un message à Slobodan Milosevic, exprimant son "soutien au peuple de Yougoslavie" et condamnant les frappes de l'OTAN. La Douma a voté une résolution condamnant l'"agression de l'OTAN" et demandant le report sans délai du débat de ratification du traité de désarmement "Start II". Plusieurs milliers de personnes ont manifesté devant l'ambassade des USA à Moscou.

(Reuters 29.3) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a accusé le 29 mars l'UCK d'avoir "déclenché une vaste offensive contre les Serbes sur la quasi-totalité du territoire du Kosovo" en profitant des "frappes de l'OTAN (qui lui) fournissent une couverture aérienne", et accuse des officiers occidentaux, notamment américains, de coordonner les opérations de l'UCK et celles de l'OTAN, notamment en ayant regroupé en Albanie et en Macédoine près de 3000 combattants de l'UCK pour intervenir au Kosovo lorsque l'OTAN y déploiera des troupes. S'agissant des "rumeurs de génocide contre les Albanais", perpétré par les forces serbo-yougoslaves, Igor Ivanov a déclaré qu'elles étaient "avancées pour justifier l'intervention de l'OTAN" et que "le vrai génocide au Kosovo est le résultat de l'action de l'OTAN" contre toutes les communautés de la région -serbe, albanaise, juive, hongroise, bulgare et autres.

(AFP, ATS 29.3, 30.3, 31.3, Le Monde 31.3) Le Premier ministre Evgueni Primakov s'est rendu le 30 mars à Belgrade pour rencontrer le président Milosevic, dans la plus importante initiative diplomatique depuis le début des raids de l'OTAN. Evgeni Primakov sera notamment accompagné des ministres des Affaires étrangères et de la Défense. La tentative russe a été encouragée par la France et les Pays-Bas. Pour Boris Etlstine, il s'agit de tenter de faire "un nouveau pas très important pour enrayer la dynamique négative des événements". Le président Milosevic s'est déclaré prêt, le 30 mars, après une médiation du Premier ministre russe Evgueni Primakov, à "commencer à réduire" ses forces en Kosove si les raids de l'OTAN contre la Yougoslavie cessent. Pour l'OTAN, en revanche, la proposition russe n'est pas acceptable, l'Alliance ne comptant arrêter ses bombardements qu'après l'arrêt des violences en Kosove. Pour sa part, Evgueni Primakov a annoncé, après six heures d'entretiens avec Slobodan Milosevic, que celui-ci était prêt à la négociation politique en cas d'arrêt des bombardements de l'OTAN, et prêt également à "créer les conditions d'un retour de tous les réfugiés pacifiques" en Kosove. "Le problème du Kosovo doit être réglé, mais il ne peut l'être que par des moyens politiques" et non "avec des milliers de tonnes de bombes", a déclaré Slobodan Milosevic. Au terme de sa rencontre, Evgueni Primakov s'est rendu à Bruxelles pour tenter de convaincre l'OTAN de cesser ses bombardements. Les dirigeants yougoslaves se sont déclarés prêts à "commencer de réduire" les forces serbes présentes en Kosove une fois que les raids de l'OTAN auront cessé, et à négocier "par voie politique" une solution au problème kosovar. Ces propositions ont été rejetées par l'OTAN. Le président Clinton a déclaré que "le président Milosevic a commencé cette campagne brutale", qu'il est donc "de sa responsabilité d'y mettre fin immédiatement et d'accepter une paix juste" et qu'"un fort consensus existe au sein de l'OTAN pour la poursuite de nos opérations militaires". mais Evgeni Primakov a affirmé le 31 mars que la Russie continuerait "ses efforts pour arrêter la décision tragique et erronée de l'OTAN de poursuivre ses actions militaires contre la Yougoslavie".

(Reuters 31.3) Considérée comme un échec par les Occidentaux, la mission du Premier ministre russe Primakov à Belgrade a suscité le 30 mars des commentaires élogieux du président russe BNoris Eltsine, qui a apporté son soutien à son Premier ministre est a considéré comme "positifs les résultats de son déplacement". Boris Eltsine a également "ordonné au gouvernement de poursuivre activement ses efforts pour faire cesser l'agression de l'OTAN contre la Yougoslavie et reprendre le processus de négociation". Evguéni Primakov a assuré que le président russe faisant du dossier yougoslave "une affaire personnelle" et a déclaré que "la Russie utilisera tous ses moyens pour mettre fin à l'opération inintelligente et, à notre sens, profondément tragique et inopportune" menée par l'OTAN contre la Yougoslavie. Le Premier ministre russe a estimé nécessaire de poursuivre le dialogue avec Belgrade, et a considéré que "la partie yougoslave a émis un signal qui pourrait être interprété comme un signal pour mettre fin aux bombardements". Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Avdéïev a cependant estimé que Slobodan Milosevic était "aussi à blâmer" dans la crise yougoslave, du fait de sa décision de 1989 de "supprimer l'autonomie du Kosovo, où jusqu'alors vivaient en paix différents groupes éthniques". Quant à la délégation serbe à Rambouillet et Paris, elle "n'a pas non plus fait la moitié de ce qu'elle aurait dû faire" et avait peut-être "des arrières pensées", a ajouté Alexandre Avdéïev.

(AFP 31.3) La Russie a annoncé le 31 mars ses premières mesures de déploiement militaire dans la région des Balkans, avec l'envoi en Méditerranée de sept navires de guerre de la Flotte de la Mer Noire. Le ministre des Affaires étrangères Igor Ivanov a en même temps annoncé que les USA préparaient activement "un plan pour séparer le Kosovo de la Yougoslavie", et l'OTAN une "offensive terrestre" pour l'appliquer. Le Premier ministre Evgueni Primakov a pour sa part accusé l'OTAN d'être responsable de l'exode des Kosovars.

(AFP 1.4) La décision russe d'envoyer un navire militaire dans l'Adriatique a pour but de manifester la présence de la Russie sur le théâtre des opérations, mais ne constitue pas une menace militaire, estiment les analystes occidentaux en poste à Moscou. Au total, ce sont sept navires militaires russes, dont un croiseur, qui devraient gagner l'Adriatique, mais cette petite flotte ne comporte pas de porte avion et ne bénéficie pas d'un soutien aérien. La Secrétaire d'Etat américaine Madeleine Albright a cependant demandé le 31 mars des explications au ministre russe des Affaires étrangères, qui a déclaré que l'envoi de ces navires en Méditerranée avait pour but d'"assurer la sécurité de la Russie" en recueillant directement les informations qui lui sont utiles.

(AFP, ATS 31.3, 2.4) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a accusé le 31 mars les USA de préparer "une offensive terrestre afin d'isoler le Kosovo de la Yougoslavie". Par ailleurs, la Russie a l'intention d'envoyer sept navires de sa flotte de la Mer Noire "vers la région du conflit" yougoslave "afin d'évaluer la situation", a annoncé le ministre de la Défense Igor Sergueiev. "Nous sommes inquiets du signal qu'un tel déploiement eisque d'envoyer à Belgrade et aux pays de la région", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain. L'octroi d'une aide militaire russe à la Yougoslavie est "possible et dépend de la situation", a affirméà le 2 avril le chef d'état-major de l'armée, le général Kvachnine, après que Slobodan Milosevic ait demandé une telle aide. Le général Kvachnine a cependant estimé que la situation n'imposait "pas la nécessité d'octroyer à la Yougoslavie une aide militaire d'urgence de la part de la Russie".

(Reuters 1.4) Le président Eltsine a lancé le 1er avril une nouvelle initiative diplomatique pour faire cesser les attaques de l'OTAN contre la Yougoslavie, en proposant une réunion extraordinaire du "G8" (sept principaux pays industrialisés et Russie), pour tenter de trouver une solution politique au conflit kosovar. Cette proposition a suscité une réaction négative des USA : le Secrétaire à la Défense William Cohen a présenté le conflit OTAN/Yougoslavie comme "un choix entre la démocratie et le despotisme" et a déclaré ne pas voir l'intérêt d'une réunion extraordinaire du G8. Par contre, le ministre allemand des Affaires étrangères a accueilli favorablement la proposition russe : "Toutes les initiatives constructives, qui visent à une trêve et à l'arrêt des expulsions, au retour des réfugiés, à un retour au calme avec l'aide de la communauté internationale, ainsi qu'à l'arrêt des violences, doit être sur le fond accueilli avec enthousiasme", a déclaré Joshka Fischer, dont le pays préside l'Union européenne

(Reuters 5.4) Selon l'agence Interfax, Ibrahim Rugova pourrait se rendre prochainement à Moscou pour discuter du conflit entre l'OTAN et la Yougoslavie. Le projet de visite aurait été évoqué lors d'un entretien à Prishtine entre Rugova et l'Ambassadeur russe à Belgrade, Youri Kotov, entretien dont la date est inconnue mais dont la télévision serbe a diffusé le 5 avril des images présumées, précisant que les deux hommes seraient d'accord sur la nécessité de faire cesser les raids aériens de l'OTAN.

(Reuters 5.4) Le ministère russe de la Défense s'est dissocié le 5 avril des déclarations du général Tchétchévatov, chef de la région militaire d'Extrême-Orient, qui s'était déclaré la veille favorable à l'envoi de volontaires russes aux côtés des forces serbo-yougoslaves, et disponible pour commander ces volontaires. Le porte-parole du ministère a expliqué que le général n'avait exprimé qu'un "point de vue personnel".

(Reuters 6.4) Le président Eltsine a déclaré le 6 avril que les raids de l'OTAN sur la Youglslavie étaient un acte de "barbarie" face auquel "il est impossible de ne pas s'indigner", et a affirmé que la Russie avait un "véritable plan d'action" pour trouver une solution pacifique à la crise, et allait prendre de nouvelles initiatives -ce qu'a confirmé le ministre des Affaires étrangères, Igor Ivanov. "Il n'y a pas de temps à perdre. La situation s'aggrave chaque jour. (...) Il faut répondre à une situation extraordinaire par des mesures extraordinaires", a déclaré Igor Ivanov.

(AFP 7.4, ATS 10.4) Le président Eltsine a adressé le 7 avril un message à chacun des chefs d'Etat du "G-7" (USA, Canada, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie) les appelant à ne pas rejeter "immédiatement" l'offre yougoslave de solution politique à la crise kosovare. Boris Eltsine demande en outre que "la solution au problème du Kosovo soit transférée des militaires aux diplomates". Le 10 avril, le Premier ministre Prikavov a estimé, lors d'un entretien avec son homologue italien Massimo d'Alema, que les actions de l'OTAN ne faisaient que "compliquer la recherche d'une solution politique au problème du Kosovo" et avaient "provoqué une aggravation dramatique de la situation humanitaire sur ce territoire et les régions voisines".

(AP 8.4) Le président Eltsine a annoncé le 8 avril qu'il travaillait à de nouvelles propositions pour mettre fin au conflit militaire entre l'OTAN et la Yougoslavie, et qu'il continuait de demander une réunion urgente des ministres des Affaires étrangères du G7 et de la Russie pour trouver une solution politique au conflit, et mettre fin aux frappes militaires de l'OTAN. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a cependant reconnu que la Russie n'avait "pas de formule magique pour résoudre la crise du Kosovo". Boris Eltsine a en outre répété que "la Russie ne fournira pas de matériel militaire à la Yougoslavie et ne se laissera pas entraîner dans le conflit des Balkans".

(AFP 9.4, 10.4) La Russie a durci le ton le 9 avril. Le président Eltsine a demandé aux Occidentaux de ne pas "nous pousser à une action militaire, sinon il y aura sûrement une guerre européenne, et peut-être mondiale". La présidence russe a cependant démenti que des ordres aient été donnés mettant les armes stratégiques russes en état d'alerte renforcé et les pointant "vers les pays en guerre aujourd'hui contre la Yougoslavie", comme l'avait affirmé le président de la Douma (Parlement), Guennadi Seleznev. La présidence américaine a annoncé que la Russie l'avait assuré qu'elle ne s'impliquera pas militairement dans la crise kosovare, et le Secrétaire général de l'OTAN a affirmé sa conviction qu'il en serait ainsi.

(AFP, AP 9.4.99) Les Russes ont agité le 9 avrilé la menace d'une extension du conflit yougoslave en Europe, alorys qu'une rencontre entre les ministres des Affaires étrangères russe, Igor Ivanov, et américain, Madeleine Albright, était agendée. Le président Russe a exhorté les Occidentaux à ne pas pousser la Russie "à une action militaire, sinon il y aura sûrement une guerre européenne, et peut-être mondiale", et son conseiller diplomatique, Sergueï Prikhodko n'a pas exclu que "des actions d'envergure de l'OTAN en Yougoslavie" pussent provoquer "une révision de la doctrine de défense russe". Le chef d'état-major des forces stratégiques russes, le général Perminov, a cependant démenti que des missiles russes aient été pointés vers des pays en guerre contre la Yougoslavie, ce qu'avait affirmé le président (communiste) de la Douma (chambre basse du Parlement), Gennadi Selezniev.

(AFP 9.4) Les ministres américaine et russe des Affaires étrangères, Madeleine Albright et Igor Ivanov, ont eu un entretien téléphonique le 9 avril pour préparer une rencontre entre eux le 13 à Oslo, rencontre destinée à apaiser les tensions provoquées par le bombardement de la Yougoslavie par l'OTAN. Le ministère russe a précisé que "le but de la rencontre sera la recherche conjointe des voies politiques pour régler la situation au Kosovo et l'examen de l'état actuel des relations russo-américaines", et le Département d'Etat américain a annoncé que la Russie avait donné des "assurances suffisantes" de son intention de "ne pas se laisser entraîner dans le conflit" balkanique.

(AP 10.4) Le gouvernement russe a assuré le 10 avril aux autorités britanniques qu'il n'avait aucune intention d'intervenir militairement au Kosove et de s'impliquer dans une guerre dans les Balkans. Cette assurance a été donné verbalement, lors d'une conversation téléphonique, par le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov à son homologue britannique Robin Cook. Mais parralèlement et le même jour, le président Eltsine réaffirmait, également dans une conversation téléphonique avec le Premier ministre italien Massimo D'Alema, son opposition aux frappes de l'OTAN.

(AFP 10.4) Les Occidentaux se mobilisent pour tenter d'impliquer la Russie dans le règlement du conflit kosovar, alors que l'OTAN renforce son dispositif militaire engagé contre la Yougoslavie. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook s'est entretenu au téléphone le 10 avril avec son homologue russe Igor Ivanov, qui l'a assuré que "la Russie n'avait aucune intention de se retrouver impliquée" dans les combats. L'Allemagne s'est dite convaincue qu'"il n'y aura pas de solution" au conflit "sans la Russie", et le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischera annoncé qu'il préparait une réunion des ministres des Affaires étrangères du G8 afin d'"impliquer sérieusement" les Russes. Le Premier ministre italien Massimo d'Alema a contacté le président et le Premier ministre russes, Boris Eltsine et Evgueni Primakov, et a assuré qu'il n'y avait pas de volonté des Russes de "rupture avec l'Occident". Evgueni Primakov a toutefois estimé que les actions de l'OTAN ne faisaient que "compliquer la recherche d'une solition politique".

(ATS 11.4) Un convoi de 73 camions transportant des fournitures humanitaires et médicales (dont un hôpital de campagne) envoyées par la Russie et la Biélorussie à la Yougoslavie est entré le 10 avril en Hongrie,

(AP 12.4) Le Parlement yougoslave a approuvé le 12 avril la proposition de Slobodan Milosevic d'adhésion de la Yougoslavie à l'"Union slave" constituée de la Russie et de la Biélorussie. Les autorités monténégrines ont cependant rejeté la résolution du parlement fédéral, et déclaré qu'elles n'en tiendraient aucun compte. Sur 115 députés fédéraux présents, 110 ont voté pour l'"Union slave", cinq se sont abstenus.

(ATS 16.4) Viktor Tchernomyrdine, représentant du président Eltsine pour la Yougoslavie, a apporté le 15 avril son soutien au plan de paix allemand pour la Kosove, et a estimé "peu probable" que le conflit puisse se régler sans un arrêt des frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie. "Dans tous les cas, il faut chercher une issue pacifique à la crise", a déclaré l'ancien Premier ministre russe.

(AP 17.4) La Russie participera volontiers à une force internationale en Kosove sous l'égide de l'ONU ou de l'OSCE, mais uniquement si cette force ne comprend pas de soldats des pays de l'OTAN. "Il y a assez de pays neutres", a déclaré l'ambassadeur de Russie en Allemagne au magazine "Focus"

(ATS, AFP 19.4, 20.4, 22.4, 23.4, 24.4, Le Monde 23.4) Le président Eltsine a déclaré que la Russie ne permettrait pas à l'OTAN de destituer Slobodan Milosevic et de s'emparer de la Yougoslavie. Boris Eltsine s'est entretenu le 19 avril par téléphone avec Bill Cliton et lui a demandé de faire cesser les bombardements de la Yougoslavie, en lui confirmant que Slobodan Milosevic n'avait nullement l'intention de capituler. Le porte-parole de Bill Clinton a reconnu que les deux présidents étaient "toujours en désaccord sur la campagne de l'OTAN et sur l'envoi d'une force internationale de sécurité sous l'égide de l'OTAN" en Kosove, mais qu'ils étaient tombés d'accord "sur la nécessité de mettre fin immédiatement aux attaques contre les Kosovars, de voir les forces yougoslaves quitter le Kosovo, de permettre aux réfugiés de regagner leurs foyers et de permettre aux agences humanitaires d'opérer sans contrainte", et sont convenus de rester en "contact étroit". Le représentant spécial de Boris Eltsine pour la Yougoslavie, Viktor Tchernomyrdine, a quant à lui estimé nécessaire d'empêcher des opérations terrestres de l'OTAN en Yougoslavie, et s'est dit prêt à travailler "avec la Yougoslavie comme avec la direction de l'OTAN". Il a souligné le danger d'aggravation du conflit dans les Balkans. Boris Eltsine a exclu le 20 avril une rupture avec "les grandes puissances mondiuales" en raison des divergences sur le réglement de la crise yougoslave. Viktor Tchenomyrdine a eu le 22 avril des entretiens avec Slobodan Milosevic, qui a réitéré son opposition à une présence militaire internationale en Kosove. "La balle est dans le camp de l'OTAN" a affirmé Viktor Tchernomyrdine, qui a qualifié la proposition de Slobodan Milosevic d'"important compromis". Un texte commun prévoyant une "présence internationale" en Kosove a été adopté le 22 avril par Viktor Tchernomyrdine et Slobodan Milosevic, mais il fait référence à des "organisations internationales" et des "missions" et exclut toute présence militaire. Selon Viktor Tchernomyrdine, Belgrade aurait en outre accepté la reprise des négociations sur l'autonomie de la Kosove. Le 23 avril, la Russie a accusé l'OTAN de violer l'acte final d'Helsinki en bombardant la Yougoslavie.

(AP 22.4.99) La Russie va mettre ses forces nucléaires en "état d'alerte maximum" en raison des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie, a déclaré le 22 avril le ministre russe de la Défense, Igor Serguiev, alors que le chef d'état-major adjoint de l'armée, le général Manilov, déclarait que le Russie pourrait livrer des armes à la Yougoslavie en cas d'intervention terrestre de l'OTAN.

(ATS 24.4, 26.4) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a annoncé le 24 avril que la Russie continuera à fournir des produits pétroliers à la Yougoslavie, malgré l'embargo imposé par l'OTAN, embargo auquel le ministre a nié tout caractère contraignant pour les pays non-membres de l'OTAN ou de l'UE, en l'absence d'une décision du Conseil de Sécurité de l'ONU.

(AFP 29.4, 30.4, Le Monde 30.4) L'émissaire russe pour les Balkans Viktor Tchernomyrdine s'est rendu le 29 avril à Bonn, où il a rencontré le Chancelier Schröder, puis à Rome, où il a rencontré le Premier ministre d'Alema, enfin le 30 avril à Belgrade, où il a rencontré le président Milosevic. Il a évoqué à Bonn le "grand pas" accompli par la Russie avec son accords sur le "principe d'une présence internationale" en Kosovë, "sous l'égide des Nations Unies (...) avec une participation de la Russie", ce qui participe d'un "mouvement vers un réglement politique du conflit". Viktor Tchernomyrdine a rencontré le 30 avril à Belgrade Slobodan Milosevic, à qui il a fait part de l'inquiétude grandissante qui règne dans les pays de l'OTAN face à l'escalade du conflit. L'émissaire russe a estimé que sa mission pouvait déboucher sur une "solution", et a déclaré que Slobodan Milosevic devait "comprendre (que) les réfugiés doivent rentrer dans leur patrie et (que) leur séurité doit être assurée".

(ATS 1.5, AFP 2.5) Le Premier ministre russe Evgueni Primakov a affirmé dans un entretien au "Journal du dimanche" français que les frappes de l'OTAN ne feront pas capituler Slobodan Milosevic et qu'il faudra 200'000 hommes au sol et beaucoup de morts pour y parvenir. Evgeni Primakov a déclaré que la Russie était prête "à aider, y compris militairement", à la "protection des populations" et au retour des Kosovars chez eux, "mais dans le cadre de l'ONU. L'émissaire russe pour les Balkans Viktor Tchernomyrdine, de retour de Belgrade où il a rencontré Slobodan Milosevic, a déclaré le 1er mai qu'une solution politique était en vue, basé sur un plan de paix russo-yougoslave (rejeté par les USA) prévoyant l'envoi d'observateurs non armés sous les auspices des Nations Unies.

(AFP, ATS, AP 3.5, 4.5, 5.5, Le Monde 3.5, 4.5) L'émissaire russe pour les Balkans Viktor Tchernomyrdine s'est rendu le 3 mai à Washington, où il s'est entretenu avec Bill Cliton et le vice-président Al Gore des discussions qu'il avait eu le 30 avril à Belgrade avec Slobodan Milosevic. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a estimé qu'il était "trop tôt pour parler d'une évolution positive du conflit" mais Viktor Tchernomyrdine a déclaré après ses entretiens avec Bill Clinton que l'on se rapprochait d'une "solution diplomatique". Un porte parole de la présidence américaine a déclaré que "les Russes jouent un rôle utile et constructif". Le 2 mai, les présidents Clinton et Etltsine ont eu un entretien téléphonique sur la Kosove, mais le porte-parole de la présidence américaine Joe Lockhart a déclaré le 4 mai que les discussions entre Bill Clinton et Vikor Tchernomyrdine n'avaient pas permis de réaliser "une quelconque percée" dans la crise. Le lendemain, cependant, Viktor Tchernomyrdine, pour qui l'arrêt des bombardements de l'OTAN est "le principal problème", et qui demandait que l'on "réflechisse sur les circonstances et les paramètres" qui pourraient l'entraîner, exprimait un "regain d'optimisme" sur une solution diplomatique.

(AFP 9.5) Le président Eltsine a appelé l'OTAN à "mettre fin à l'effusion de sang" provoquée par leurs bombardements en Yougoslavie, et a fait annuler une visite de son émissaire Vikor Tchernomyrdine à Londres -mais pas à Bonn, où il s'est entretenu le 8 mai avec le chancelier Schröder et avec Ibrahim Rugova. Gerhard Scrhöder et Viktor Tchernomyrdine ont réaffirmé la nécessité de poursuivre les efforts de paix sur la base de l'accord du G-8.

(AFP 13.5, 14.5, Le Monde 14.5) Le président Eltsine a menacé le 12 mai de retirer la Russie du processus international de négociation sur la Yougoslavie "si les bombardements de la Yougoslavie continuent et si les propositions de la Russie ne sont pas prises en compte", selon ses déclarartions du 13 mai lors d'un entretien avec son homologue français Jacques Chirac- qui n'en a pas moins qualifié de "très positifs" ses entretiens avec les responsables russes et estimé que les positions des Russes et des Occidentaux se raprochaient.

(AFP 18.5, 19.5, 21.5, 23.5) Le Premier ministre russe par intérim Sergueï Stépachine a assuré le 17 mai que la position de la Russie sur le règlement du conflit yougoslave restait la même, "d'abord l'arrêt des frappes, ensuite le dialogue". L'émissaire de Boris Eltsine, Viktor Tchernomyrdine, est arrivé le 19 mai à Belgrade pour rencontrer Slobodan Milosevic. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a déclaré le 21 mai que les divergences entre Russes et Occidentaux persistaient "sur la question de la présence internationale au Kosovo et sur le retrait des forces serbes de la province". Selon l'agence Interfax, la Russie quittera le processus de négociations sur la crise yougoslave si l'OTAN envoie des troupes terrestres en Kosove, et Boris Eltsine a réclamé une nouvelle fois le 20 mai "l'arrêt immédiat des frappes insensées et barbares" de l'OTAN sur la Yougoslavie. Le ministère russe des Affaires étrangères a accusé le 22 mai l'OTAN d'avoir déclenché par son intervention une "catastrophe humanitaire sans précédent dans l'Europe de l'après-guerre".

(AFP, ATS 24.5, 26.5, 30.5, Le Monde 29.5) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a accusé le 23 mai l'OTAN ne bombarder la Yougoslavie pour ruiner les efforts de Moscou en faveur d'une solution politique de la crise. Le 26 mai, Igor Ivanov a exclu toute partition de la Kosove. Le 28 mai, après l'acceptation par le président Milosevic des conditions posées par le G-8 pour un réglement politique de la crise, la Russie a fait savoir qu'elle serait prête à mobiliser 10'000 hommes dans le cadre d'une force internationale mandatée par l'ONU et placée sous le commandement d'un pays "neutre".

(AFP 7.6, ATS 8.6, 11.6) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a prévenu le 7 juin ses homologues du G-8 que la Russie ne votera pas une résolution de l'ONU sur la Kosove sans un arrêt préalable des bombardements de l'OTAN. Le président Boris Eltsine a dénoncé le 8 juin la poursuite de "l'agression contre la Yougoslavie", qu'il a qualifiée de "nouvelle tentative de faire prévaloir la loi du plus fort". Igor Ivanov a estimé le 11 juin que les difficultés de la communauté internationale en Kosove ne font que commencer.

(AP, AFP, ATS, Reuters 11.6, 12.6, 13.6) Des troupes russes, acclamées par la population, sont entrées en Serbie depuis la Bosnie, le 11 juin, à Pavlovica Cuprija, et se sont dirigées vers le Kosovo, au lendemain du retrait des forces serbo-yougoslaves. Le convoi russe était fort d'un demi-millier d'hommes (des parachutistes), et formé de blindés, de véhicules de transports et de camions portant l'insigne de la KFOR. Il est arrivé un jour avant les premiers éléments de la force internationale, a pris position à l'entrée de l'aéroport de Pristhine, dont il a pris le controle après avoir traversé la ville sous les acclamations de la population serbe, et formerait l'avant-garde d'un contingent de plusieurs milliers (au moins 2000, et jusqu'à 10'000) d'hommes Les Russes revendiquent leur propre secteur opérationnel en Kosove, ce que les Américains leur refusent et que redoute l'UCK, et que les Russes se disent prêts à s'adjuger sans l'aval de l'OTAN -mais avec celui de la Yougoslavie. Les Russes refusent en outre que leurs forces soient placées sous commandement opérationnel de l'OTAN. Cinq secteurs opérationnels ont pour l'instant été définis : le nord pour les Français, l'est pour les Américains, le sud pour les Allemands, l'ouest pour les Italiens et le centre pour les Britanniques. L'envoi de son contingent a été décidé par la Russie sans négociation préalable avec les Occidentaux, et a pris totalement de court l'OTAN, mais également, semble-t-il, les diplomates russes. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a qualifié l'entrée des Russes en Kosove d'"erreur" dont les "raisons n'ont pas été élucidées" et a affirmé qu'ils avaient reçu l'ordre de quitter la Kosove. Les USA ont fait mine d'accepter les explications du ministre russe, mais le président Eltsine a de fait approuvé l'opération en recevant ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères et en accordant une promotion au chef des troupes russes entrées en Kosove, le général Zavarzine. Du côté de l'OTAN, les avis ont été, le 12 juin, contradictoires, le porte-parole de l'Alliance assurant que celle-ci ne faisait pas "un drame" de l'opération russe, alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe, le général Wesley Clark, déclarait que la Russie avait rompu l'accord conclu avec l'OTAN pour la mission de paix en Bosnie en retirant 200 hommes de son contingent dans ce pays pour les envoyer en Kosove. Le président Clinton a indiqué le 12 juin que les USA étaient prêts à "coopérer" avec la Russie en Kosove, et s'entretiendra le 13 avec le président Eltsine au téléphone. Pendant ce temps, les négociations entre le ministre russe des Affaires étrangères Igot Ivanov et le Secrétaire d'Etat adjoint américain Strobe Talbott, sur le rôle de la Russie dans le KFOR et en Kosove, se sont interrompues le 12 sans résultat apparent, les Russes exigeant de pouvoir contrôler un secteur au même titre que les cinq autres principaux contingents de la KFOR, ce que les Américains considèrent, officiellement, comme une condition inacceptable. L'UCK a également fait savoir qu'elle refusait la création d'un secteur russe, qu'elle considérait qu'une telle zone équivaudrait à une partition de la province et qu'elle n'excluait pas une confrontation armée avec des troupes russes si celles-ci ne sont pas intégrées à la KFOR et placées sous son commandement. Les Russes ont soumis le 12 juin des propositions aux Américains, le général Leonid Ivachov, directeur de la coopération internationale au ministère de la Défense déclarant attendre une réponse d'ici le 15 juin. A prishtine, le général Jackson, commandant de la KFOR, a rencontré le 12 juin le général Vikor Zavarzine, chef des troupes russes occupant l'aéroport de la capitale kosovare. Un accord de compromis laisse la moitié de l'aéroport aux Britanniques et l'autre moitié aux Russes.

(AFP, ATS 15.6) Le Premier ministre russe Sergueï Stepachine a affirmé le 15 juin que toutes les "frictions" entre la Russie et l'OTAN sur la participation de la première à la KFOR seront réglées d'ici à la fin de la semaine. Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a également affirmé que le différend russo-atlantique sera "probablement" réglé avant le 18 juin, jour du sommet du G-8 à Cologne. L'agence russe Ria-Novosti a cependant affirmé que la Russie s'apprêtait à envoyer de 5000 à 7000 hommes, essentiellement des parachutistes, en Kosove, dans les trois à quatre jours, alors qu'un convoi militaire de ravitaillement russe venant de Bosnie est passé à Belgrade le 15 juin en direction de Prishtine. Le ministre russe de la Défense Igor Sergueïev et son homologue américain William Cohen devraient se rencontrer dans la semaine pour "poursuivre les discussions" sur la KFOR. Sur l'aéroport de Prishtine, les soldats russes fortifient leur zone.

(AFP, ATS 17.6) La Russie et les USA n'avaient toujours pas résolu le 17 juin la question de la présence des troupes russes en Kosove mais selon le ministre russe des Affaires étrangères, un accord aurait été trouvé sur la participation de la Russie aux structures de commandement de la force de paix et sur l'utilisation de l'aéroport de Prishtine. Le président Eltsine a exprimé le 17 juin sa désapprobation "catégorique" face au refus des Occidentaux d'accorder aux Russes un secteur en Kosove. Le Secrétaire général de l'OTAN a exprimé l'espoir d'un accord "définitif" sur le rôle de la Russie au sein de la KFOR, et les ministres russes et américains de la Défense et des Affaires étrangères se sont rencontrés le 17 juin à Helsinki. Selon la radio publique allemande, les pays européens de l'OTAN auraient proposé la mise sur pied d'une force conjointe russo-allemande, dans laquelle un millier de soldats russes seraient engagés, sans être subordonnés à la structure officielle de commandement de la KFOR.

(AFP, AP 18.6, 20.6, Le Monde 19.6) Un accord a finalement été conclu le 18 juin à Helsinki, et approuvé par le président Eltsine, sur les modalités de la participation russe à la KFOR. L'accord prévoit la présence d'environ 3000 soldats russes, répartis dans les zones contrôles par les Américains à l'est, les Allemands au sud et les Français au nord, mais sans création d'une zone autonome russe. Les Russes enverraient 2850 hommes dans les zonesaméricaine (est), allemande, sud, notamment autour de Malisevo, et française, nord, notamment autour de Lausa, en sus de 750 hommes sur l'aéroport de Prishtine -sans contrôle aérien. Aucun secteur ne sera cependant contrôlé par les Russes seuls, mais une chaîne de commandement spécifique à la Russie lui a été accordée, les forces russes restant sous contrôle national russe et un représentant russe étant admis au commandement de la KFOR. Selon le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Iakouchkine, la crise kosovare a été "la plus grave crise entre la Russie et l'Occident depuis la fin de la guerre froide".

(ATS 22.6) Les soldats russes sont prêts à partir pour la Kosove, dès que les politiques auront donné le feu vert, a indiqué le 22 juin le ministre russe de la Défense, Igor Serguïev. La Russie devrait envoyer 3600 soldats en Kosove.

(AFP 29.6, 4.7) Les premières unités russes participant à la KFOR auraient du être acheminées les 2 et 3 juillet vers Prishtine, avait annoncé le 29 juin le ministère russe de la Défense, mais la Russie a décidé le 3 juillet de suspendre l'envoi des avions qui devaient les transporter, à la suite du refus de la Hongrie (sur pression de l'OTAN) d'autoriser les appareils russes à traverser son espace aérien.


(AFP 5.7, 6.7) Les militaires russes et une délégation de l'OTAN ont estimé le 5 juillet à Moscou qu'il n'y avait "pas d'obstacle" au déploiement de troupes russes en Kosove dans le cadre de la KFOR, a annoncé le ministère russe de la Défense. Les premiers parachutistes russes sont arrivés le 6 juillet à Prishtine, où 300 Russes étaient déjà présents.

(AFP 17.7) L'acheminement des soldats russes en Kosove sera terminé d'ici fin juillet, a déclaré une source militaire russe. Des patrouilles communes américaines et russes de la KFOR ont été formées le 16 juillet à Korotin afin de tenter de convaincre Albanais et Serbes de la solidité de la collaboration américano-russe au sein de la KFOR.

(AFP 20.8) La Russie n'exclut pas de retirer ses troupes de Kosove ou de "modifier la forme de sa participation" à la KFOR, ont indiqué le 20 août de hauts responsables du ministère russe des Affaires étrangères et de la Défense.

(AFP 23.8) Le général Viktor Zavarzine, représentant militaire russe auprès de l'OTAN, doit revenir cette semaine au siège de l'Alliance à Bruxelles pour discuter des difficultés rencontrer par les forces russes en Kosove, face à l'hostilité de la population albanaise, sans que ce retour ne signifie la reprise de la coopération entre l'OTAN et la Russie.

(AFP 6.9) Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Avdeev, en visite à Belgrade, a affirmé que "la Russie ne permettra aucune improvisation ni ersatz juridique dans l'application de la résolution 1244" du Conseil de Sécurité de l'ONU, et refusera toute modification du "statut du Kosovo dans le cadre de la Serbie et de la République fédérale de Yougoslavie". Le ministre russe s'en est pris, sans les nommer, à "certains pays qui, sous le slogan de la sauvegarde de la souveraineté et de l'intégrité territoriale (de la RFY) préconisent des recettes qui (...) mènent pratiquement à la sécession du Kosovo".

(TG 8.11) L'Ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies a entamé le 7 novembre une visite de deux jours en Kosove. Serge Lavrov dénonce l'insécurité dont souffre la minorité serbe, malgré la présence armée internationale.

(AFP 23.12) La politique de l'OTAN continue de menacer "la paix et la stabilité" des Balkans, déclare un communiqué commun du président Milosevic et du ministre russe de la Défense Igor Serguïev, au terme de la visite de ce dernier à Belgrade, le 23 décembre. La Yougoslavie et la Russie jugent "insoutenable" la situation préavalantg er Kosove et appellent l'ONU à "prendre sans tarder des mesures contre ceux qui ne remplissent pas leur mandat", ce qui vise Bernard Kouchner. Les deux pays demandent également le "retour des unités de l'armée yougoslave et de la police serbe" en Kosove, conformément à la résolution 1244 du Conseil de Sécurité, dont ils exigent le "strict respect".

(Reuters 27.3.2000) Le président Milosevic et les principaux partis d'opposition en Yougoslavie ont félicité le président russe Vladimir Poutine après sa victoire électorale, le 26 mars. Pour le parti de Vuk Drsakovic, la victoire de Poutine "est un grand encouragement pour les forces démocratiques en Serbie"...

(IWPR 20.4) La victoire de Vladimir Poutine à l'élection présidentielle russe ne présage rien de bon pour Slobodan Milosevic, et pourrait au contraire marquer le début de son "lâchage" par Moscou, estime l'Institute for War and Peace Reporting de Londres. Les autorités russes ont clairement indiqué à tous les partis politiques serbes qu'elles n'avaient pas l'intention d'abandonner leur politique de coopération avec l'Occident. Seul le candidat d'extrême-droite Vladimir Jirinovsky avait expressement témoigné de son soutien à Milosevic. La Russie aurait même récemmentgeler ses projets d'accords militaires avec la Yougoslavie. Un accord de fourniture de gaz russe se trouve également menacé et les fournitures de gaz russe à la Serbie ont été réduites d'un tiers. Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a déclaré que la Russie soutenait les propositions des Nations Unies pour une plus grande autonomie du Kosovo au sein de la Fédération yougoslave, et a demandé à la Yougoslavie de faire preuve de plus de flexibilité à l'égard de la communauté internationale.Moscou a également condamné le blocus serbe du Monténégro. Cette prise de distance de la Russiee à l'égard du régime yougoslave pourrait obliger celui-ci à se tourner plus encore vers le seul allié de poids qui lui reste : la Chine.

(AP 18.3.2001) Le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a entamé le 18 mars une tournée dans les Balkans, lors de laquelle il aura, en Macédoine et en Yougoslavie, des discussions sur les moyens d'apaiser les tensions nées de l'activité des groupes irrédentistes albanais dans le sud de la Serbie et en Macédoine. Le ministre russe a dénoncé les "tentatives d'extrémistes albanais de provoquer une grande crise à l'échelle régionale dans l'espoir d'atteindre leurs objectifs nationalistes", et a extimé qu'il était "nécessaire avant tout de barrer efficacement la route à l'extrémisme et au terrorisme en renforçant le contrôle aux frontières".

(AFP 17.6) Le président russe Vladimir Poutine et son homologue yougoslave Vojislav Kostunica ont accusé le 17 juin le Kosovo d'alimenter les tensions dans les Balkans, et appelé la communauté internationale à éradiquer l'extrémisme dans cette province. Premier président russe à se rendre dans la république fédérale de Yougoslavie (RFY/Serbie et Monténégro) depuis sa création en 1992, M. Poutine a estimé que la "principale source" de la violence régionale "se trouvait au Kosovo". Cette violence est "avant tout" le fait de "l'extrémisme et de l'intolérance religieuse et nationale", a-t-il souligné au cours d'une déclaration à la presse. "Nous devons désarmer les terroristes", a-t-il ajouté. Vladimir Poutine s'est déplacé le 17 juin au Kosovo pour s'entretenir avec les responsables internationaux de la province administrée depuis juin 1999 par l'ONU. Le président russe a rappelé que seule une stricte application au Kosovo de la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU pouvait assurer la stabilité de la région. "Quelles que soient les difficultés, nous devons tout faire pour appliquer cette résolution" qui prône l'instauration d'une autonomie dans le cadre de lasouveraineté yougoslave, a-t-il insisté sous le regard approbateur du président Kostunica. qui a critiqué l'attitude au Kosovo de la communauté internationale, où les extrémistes ont contraint quelque 2OO.000 Serbes et non Albanais à fuir la province en 1999. Abondant "pleinement" dans le sens du président yougoslave, M. Poutine a souligné que l'objectif de la communauté internationale devait être "l'application totale de la 1244". Le président russe a en outre estimé que, confrontée à de graves problèmes (le sort de M. Milosevic, le Kosovo ou la pérennité de la Fédération), il était "évident" que la Yougoslavie avait "plus que jamais besoin du soutien de la communauté internationale".

La Chine

(ATS 24.3) La Chine a appelé le 24 mars à un arrêt immédiat des frappes aériennes de l'OTAN contre la Yougoslavie, que le ministre des Affaires étrangères Tang Jiaxuan a considéré comme "inacceptables".

(AFP 9.5.99) L'Ambassade de Chine à Belgrade a été touchée par un bombardement de l'OTAN dans la nuit du 7 au 8 mai. 4 personnes, dont deux journalistes, ont été tuées et une vingtaine blessées dans le bombardement de l'ambassade. L'OTAN a assuré que ce bombardement était dû à une "information erronée", la CIA a parlé d'une "erreur" et les USA se sont excusés pour les pertes de vies humaines et les blessures infligés à des citoyens chinois, le président Clinton présentant ses "regrets sincères" et ses "profondes condoléances", mais la Chine a violemment protesté contre cette "agression" et plusieurs centaines de milliers de personnes ont manifesté dans toutes les villes de Chine le 8 et le 9 mai pour dénoncer ce qu'elles considèrentcomme un acte visant délibérément l'ambassade.

(AFP, ATS 9.5) Des dizaines, voire des centaines de milliers de personnes ont manifesté en Chine dès le 8 mai après le bombardement "par erreur" de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'OTAN, qui a fait quatre morts dans la nuit du 7 au 8. Au moins 100'000 manidfestants ont défilé devant les ambassades des USA et de la Grande-Bretagne à Pekin, 50'000 personnes à Xian et 30'000 à Hanzhou devant les consulats le 9 mai. La veille, le consulat américain de Chengdu a été incendié. Le gouvernement chinois q qualifié le raid de l'OTAN de "crime de guerre", le parlement chinois a accusé l'OTAN d'avoir "ouvertement attaqué" l'ambassade et dénoncé un acte d'"hégémonie pure".

(AP 9.5.99) Les manifestations de protestation contre le bombardement par l'OTAN de l'Ambassade de Chine à Belgrade se poursuivent en Chine, notamment autour de l'ambassade américaine à Pekin, assiégée par des milliers de manifestants (plus de 10'000 le 9 mai). Le 8 mai, des incidents ont éclaté devant les ambassades américaine et britannique à Pekin. La résidence du Conseul des USA à Chengdu (sud-ouest) a été incendiée. .

(AFP, ATS 11.5,13.5, 15.5, Le Monde 10,5, 11.5) Après que le gouvernement chinois ait lancé le 9 mai un appel à la retenue, les manifestations anti-américaines se soint quelque peu réduites en Chine, La Chine a suspendu le 10 mai ses relations militaires et ses discussions sur les droits de l'Homme avec les USA, et a rejeté les regrets (et non les excuses) présentées par Bill Clinton pour le bombardement de l'ambassade chinoise à Belgrade. L'agence "Chine nouvelle" a déploré le 11 mai que "L'OTAN ne montre aucun signe de recherche honnête des causes" du bombardement et a qualifié de "comédie" les regrets exprimés par le président américain. La Chine exclut toujours la possibilité que son ambassade ait pu être visée "par erreur" et a lancé le 11 mai à Genève, à la reprise de la session de la conférence du désarmement, une mise en garde quant aux conséquences de la guerre des Balkans. L'Ambassadeur chinois a qualifié de "barbare" le bombardement par l'OTAN de l'ambassade de Pekin en Yougoslavie, et exigé de l'OTAN des "excuses officielles", "des explications convaincantes de cette acte", dont l'Alliance doit "endosser routes les responsabilités politiques, juridiques et financières". Selon le secrétaire américain à la Défense William Cohen, le bombardement de l'ambassade serait du à l'utilisation d'une "carte périmée" de Belgrade. La Chine n'est pas parvenue à faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU (où trois membres de l'OTAN disposent du droit de veto) une condamnation du bombardement de son ambassade, et n'a obtenu le 14 mai que l'expression de la "profonde peine" et de la "préoccupation" du Conseil de sécurité, et menace de bloquer un réglement politique de la crise tant que l'OTAN poursuit ses frappes. En voyage à Pekin le 12 mai, le Chancelier allemand Gerhard Schröder a présenté à la Chine des excuses sans réserves au nom de l'OTAN pour le bombardement de l'ambassade, mais n'a pas réussi à convaincre Pekin de soutenir un réglement politique de la crise de Kosove n'impliquant pas forcément la fin préalable des frappes de l'OTAN.

(AFP, ATS 17.6) La Chine a rejeté le 16 juin les explications données par les USA du bombardement par l'OTAN de l'ambassade chinoise à Belgrade, en mai, qui avait tué trois journalistes chinois et fait 20 blessés. Les USA considéraient le bombardement comme une erreur due à l'utilisation de cartes obsolètes. La Chine à invité les Etats Unis à fournir une "explication satisfaisante".

(Reuters 7.7, AP 10.7) Le bombardement de l'Ambassade de Chine à Belgrade durant l'opération militaire de l'OTAN est due à une série d'erreurs de l'armée américaine, notamment à une cartographie approximative des services de renseignement, selon un rapport du Département d'Etat rendu public le 6 juillet. Un bombardier furtif B2 avait largué le 7 mai cinq bombes de près d'une tonne chacune sur l'ambassade, et tué trois ressortissants chinois, du fait d'une erreur des services de renseignements américains, persuadés frapper le siège de la direction yougoslave d'achat de matériel militaire, en se basant sur un plan de Belgrade datant de 1997. Or le bâtiment en question se trouvait à 300 mètres de la cible frappée, l'Ambassade de Chine, installée là depuis 1996 et ne figurant pas sur les cartes d'état-major américaines, obsolètes. Le 10 juillet, le Département d'Etat américain a annoncé l'envoi à Pekin d'une délégation chargée d'offrir une "compensation humanitaire" aux victimes du bombardement.

(IWPR 1.2.2000) La Chine apporte une aide importante au régime de Belgrade, et lui permet de se maintenir tout en sapant les efforts occidentaux pour priver la Yougoslavie de devises "fortes". En décembre, 300 millions de dollars venant de comptes bancaires chinois ont été transférés en Serbie, ce qui a permis d'éviter au pouvoir serbe une crise financière. Ces fonds, qui ont notamment été utilisés pour stopper la chute du dinar sur le marché noir, devraient permettre de freiner l'inflation et de payer les retraites, les militaires et la police pendant plusieurs mois. Selon l'économiste Mladyan Dinic, les fonds chinois ne représentent ni un prêt, ni un don, mais un transfert "d'argent appartenant à l'establishment politique serbe", transféré d'abord à Chypre et dans d'autres pays, puis en Chine, avant d'être rapatrié. Par ailleurs, les relations diplomatiques sino-youglslaves se sont intensifiées, et il ne se passe pas de semaine sans qu'une délégation chinoise n'arrive à Belgrade. La Serbie a ouvert un consulat à Shangaï, et le parti de l'épouse de Slobodan Milosevic, la "Gauche Unie Yougoslave" (YUL) s'est fait le défenseur des liens entre la Chine et la Yougoslavie, au point d'être ironiquement qualifié à Belgrade de "branche serbe du PC chinois". La Serbie offre à la Chine la possibilité d'investir dans des industries européennes à prix défiant toute concurrence, et de se constituer une base commerciale (mais aussi politique et de renseignements) en Europe. Les Chinois pourraient prendre une participation dans le réseau de téléphones portables en Serbie et dans l'usine chimique de Pancevo.

(AFP, Reuters 10.4) La CIA a limogé l'un de ses employers et sanctionné six officiers après une enquête interne sur les circonstances qui ont conduit au bombardement "accidentiel" de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'OTAN, en mai 1999. La Chine a rejeté les explications américaines, et le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a exclu que le bombardement de l'ambassade, qui avait fait trois morts chinois, puisse être du à une erreur, dès lors que l'ambassade portait des signes aisément identifiables, qu'elle était clairement indiquée comme telle sur les cartes américaines et que dès lors "les affirmations des Etats-Unis selon lesquelles ils ne connaissaient pas l'emplacement exact (de l'ambassade) ne tiennent pas".

(AFP 7.5) Les autorités yougoslaves et les partis au pouvoir ont commémoré le 7 mai le bombardement de l'ambassade de Chine à Belgrade par l'OTAN. Le bombardement, par un avion américain, avait fait trois morts chinois (trois journalistes) et 27 blessés. Les USA avaient plaidé l'"erreur", explication que la Chine a toujours récusé. La Yougoslavie, y compris par la voix de Slobodan Milosevic, a également accusé les Américains d'avoir délibérément bombardé l'ambassade chinoise pour punir la Chine de son soutien à la Yougoslavie. Le vice-ministre yougoslave des Affaires étrangères, Zoran Novakovic, a déclaré le 7 mai que le bombardement de l'ambassade de Chine a été "un crime qui a violé toutes les règles du droit international", et assuré que "nos amis chinois qui ont péri dans le bombardement resteront pour toujours dans notre souvenir". L'ambassadeur de Chine a rendu hommage aux journalistes tués "morts pour la liberté parce qu'ils rapportaient objectivement la vérité et la lutte courageuse du peuple yougoslave pour préserver son indépendance". Le Parti socialiste serbe, la Gauche yougoslave et la municipalité locale ont également rendu hommage aux victimes du bombardement. Depuis celui-ci, le bâtiment est resté en l'état. La mission diplomatique chinoise s'est installés ailleurs, mais l'immeuble bombardé est resté son siège officiel.

(AFP 3.12.2000) Le ministre chinois des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan, est arrivé à Belgrade le 2 décembre. Il est le premier haut responsable chinois à visiter la Yougoslavie depuis l'éviction de Slobodan Milosevic, et a déclaré le 2 décembre que la Chine soutenait la Yougoslavie "au moment des grands changements et de la stabilisation politique du pays", et respectait "le choix du peuple yougoslave". La Chine a été l'un des alliés les plus précieux de Slobodan Milosevic, et a depuis des années apporté à la Yougoslavie un soutien économique précieux. De source occidentale, on estime à environ 300 millions de dollars le volume de l'aide apportée par la Chine à la reconstruction de la Yougoslavie après les bombardements de l'OTAN. Des milliers de Chinois (40'000, selon des estimations officieuses) ont été attirés à Belgrade par les liens établis avec la Yougoslavie de Milosevic; des dizaines de restaurants chinois se sont ouverts dans la capitale, les commerçants chinois se sont fait une place sur le marché parallèle grâce à des marchandises vendues à bas prix, d'autres ont ouvert des commerces et créé des entreprises en partenariat avec des Yougoslaves. Tang s'est entretenu avec le président Kostunica et le ministre des Affaires étrangères Goran Svilanovic, qui a remercié la Chine pour son soutien "pendant les bombardements et l'isolement de la Yougoslavie", et pour son soutien à la défense de l'intégrité territoriale de la RFI. Le ministre chinois a promis une aide humanitaire de 2 millions de dollars.

L'Union Européenne et le Conseil de l'Europe
L'Allemagne
L'Autriche
La France
La Grande-Bretagne
La Grèce
L'Italie
Autres Etats d'Europe

(AP, AFP 8.6) L'Union européenne, réunie au niveau des ministres des Affaires étrangères à Luxembourg, a interdit le 8 juin les nouveaux investissements en Serbie et gelé les avoirs des gouvernements serbe et yougoslave dans ses pays membres, en dénonçant la "campagne de violences" du régime de Belgrade et en demandant à l'OTAN d'étudier les moyens d'intervenir militairement pour mettre fin aux effusions de sang en Kosove. Pour l'Union Européenne, l'offensive serbe dépasse "de loin ce qui pourrait légitimement être présenté comme une opération antiterroriste". L'UN se déclare "prête à exercer sa pression sur Belgrade avec d'autres mesures si les autorités ne mettent pas un terme à l'usage excessif de la force et n'entreprennent pas les mesures nécessaires à un progrès politique véritable", et condamne "fermement" les actions d'"indenvies de maisons à grande échelle et les attaques d'artillerie sur des villages entiers sans discrimination", qui indiquent "un nouveau niveau d'agression de la part des forces de sécurité serbes". L'UE déclare se tenir "prête à offrir son assistance" humanitaire. En outre, elle condamne les actions violentes de l'UCK et se dit "déterminée à prendre sa part pour stopper le flot d'argent et d'armes" au bénéfice de l'organisation armée albanaise. Dans une première réaction aux décisions des Quinze, l'agence officielle yougoslave Tanjug a accusé l'UE de "cynisme" et a jugé ses décisions "bizarres et déraisonnables", en se demandant si, en prenant des mesures "seulement contre l'une (des) unités fédérées" d'un Etat souverain (la Serbie, en excluant le Monténégro), les Etats européens ne "remodèlent" pas la Yougoslavie "à leur goût".

(AFP, Reuters 15.6) Réunis à Cardiff (Pays de Galles), les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne ont mis en garde dans une déclaration le président Milosevic contre la poursuite de la violence, et ont brandit la menace d'une intervention militaire. L'Union européenne réclame le retrait des forces spéciales de sécurité serbes de Kosove, l'envoi d'observateurs internationaux, le retour des réfugiés et déplacés et la reprise du dialogue politique entre dirigeants serbes et kosovars. Les quinze pays de l'UE ont décidé d'interdire les vols effectués par des compagnies yougoslaves entre la Yougoslavie et les Etats membres de l'Union. Ils se félicitent de la rencontre entre les présidents Milosevic et Eltsine. Le président du Parlement européen, Jose Maria Gil-Robles a pour sa part vivement déploré devant les chefs d'Etat et de gouvernement l'inaction de l'UE en Kosove, face à "un véritable génocide", alors que le Traité de Maastricht donne à l'Union le pouvoir "d'arrêter des actions communes en matière de politique étrangère" et que le Parlement européen a demandé aux dirigeants de Quinze une "action commune" et de "coopérer aux préparatifs de l'envoi d'une force préventive dans la zone de conflit"

(AFP 29.6) L'Union européenne a réaffirmé le 29 juin, après les rencontres entre les émissaires américains Richard Holbrooke et Robert Gelbard, que son interlcoteur privilégié au sein de la communauté albanaise de Kosove restait Ibrahim Rugova, qualifié par le ministre britannique Robin Cook de "dirigeant élu et légitime des Albanais du Kosovo". Le ministre allemand Klaus Kinkel a assuré que l'UE n'allait "pas laisser tomber Rugova pour l'UCK", même si celle ci "gagne de plus en plus de terrain et détient plus ou moins 30 % du territoire" de la Kosove. Le ministre français Pierre Moscovici a pour sa part demandé à Ibrahim Rugova d'instaurer "un contrôle politique de l'UCK", sinon l'UE serait contrainte de se chercher un autre "interlocuteur privilégié". De source diplomatique européenne après un Conseil des ministres des Affaires étrangères des Quinze le 29 juin, les discussions entre Américains et l'UCK sont une "erreur". le ministre grec Georges Papandréou a estimé qu'il fallait "éviter de donner à l'UCK l'impression qu'on appuie sa revendication d'indépendance". Les ministres ont rappelé dans une déclaration qu'ils restent "fermement opposés à l'indépendance" de la Kosove, et partisans "d'un statut spécial incluant un large degré d'autonomie au sein de la République fédérale de Yougoslavie". Ils ont condamné "toutes les violences à des fins politiques" et appelé les dirigeants de la communauté albanaise de Kosove à "indiquer clairement leur engagement en faveur du dialogue et d'une résolution pacifique des problèmes du Kosovo, ainsi que leur rejet de la violence et des actes terroristes".

(AP, AFP 13.7) L'Union européenne a appelé le 13 juillet à un arrêt immédiat des hostilités en Kosove et à une reprise des négociations, avec la participation directe de la communauté internationale, entre Belgrade et les Albanais de Kosove. L'Union européenne, réunie au niveau des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles, a aussi approuvé le principe d'un recours à la force si l'un des parties en conflit venait bloquer le processus de négociation. L'Union soutiendra l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution affirmant l'appui des Nations Unies aux efforts internationaux et approuvant "le principe d'une nouvelle action, en vertu de la charte de l'ONU, pour amener ceux qui bloquent le processus" à se plier à ses exigences. Les ministres européens des Affaires étrangères, qui ont réaffirmé que "la responsabilité première" dans le déclenchement des hostilités en Kosove incombe à Belgrade, et que c'est dont aux Serbes qu'il revient de "créer les conditions nécessaires au dialogue", ont insisté pour que "la communauté albanaise du Kosovo, y compris les groupes armés, s'implique elle-même dans le dialogue" et s'abstienne de recourir "à la violence et aux actes de terrorisme", et ont appelé au retrait des forces de sécurité coupables de "répression civile", l'accès "illimité" pour les observateurs internationaux et les organisations humanitaires et le retour des réfugiés et déplacés. Les ministres ont demandé que "l'assistance extérieure et le soutien" aux groupes armés "cessent immédiatement" et ont appelé les "leaders de la communauté albanaise du Kosovo à s'unir et faire cause commune" pour les pourparlers à venir, et à désigner pour ces pourparlers une "équipe (...) pleinement représentative de sa communauté". Ils ont ainsi implicitement reconnu la nécessité d'inclure l'UCK (mais sans la citer) au processus de rétablissement de la paix en Kosove. Le ministre français Hubert Védrine a réaffirmé que l'"interlocuteur" privilégié de l'Union européenne reste Ibrahim Rugova, que le ministre autrichien a qualifié de "modèle de non-violence". L'UE a réaffirmé sa double opposition au "statu quo" et à l'"indépendance" de la Kosove, et son soutien à un "statut spécial incluant un large degré d'autonomie au sein de la République fédérale de Yougoslavie".

(AFP, AP 28.7, 29.7) Une délégation de l'Union européenne, formée de représentants autrichiens, allemands et britanniques, ont eu le 28 juillet des entretiens à Belgrade avec le ministre yougoslave des Affaires étrangères, Zivadin Jovanovic, et l'ambassadeur américain en Macédoine, Christopher Hill, puis avec les dirigeants albanais de Kosove (notamment le président Rugova) et enfin, le 29 juillet, avec Slobodan Milosevic. Le chef de la délégation européenne, l'Autrichien Albert Rohan, a demandé une cessation immédiate de la violence et l'engagement immédiat du dialogue : "Nous ne pouvons pas tolérer plus de victimes, plus de destructions, plus de réfugiés", a déclaré le secrétaire général du ministère autrichien des Affaires étrangères, qui a réitéré le soutien de l'Union européenne à Ibrahim Rugova, en appelant "tous les responsables albanais du Kosove (à être) unis et (à soutenir) M. Rugova, comme nous le soutenons". Pour sa parti, Ibrahim Rugova a demandé "des mesures urgentes de l'Union européenne et des Etats Unis afin qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher le nettoyage éthnique au Kosovo et pour empêcher les massacres en cours et l'expulsion par la force des gens de leur foyer".

(AFP 31.8, 6.9) L'Union Européenne a décidé le 31 août d'ordonner le boycott des liaisons de la compagnie aérienne yougoslave JAT avec les pays de l'Union, comme santion contre les opérations militaires serbo-yougoslaves en Kosove. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis à Salzbourg les 5 et 6 septembre, ont appelé à un cessez-le-feu en Kosove pour éviter un "désastre humanitaire", ont débloqué une aide humanitaire de 5 millions d'Euros (5,5 mios de $) en faveur des personnes déplacées en Kosove et ont confirmé la décision de boycott des liaisons aériennes assurées par la compagnie yougoslave JAT. La Commission européenne est chargée de veiller à ce que ce boycott soit effectif dans "le plus grand nombre de pays possibles, le plus rapidement possible". Selon le ministre français Hubert Védrine, les ministres ont "réaffirmé la cohésion des Européens pour maintenir les sanctions contre Belgrade, apporter (leur) soutien au chef des Albanais modérés du Kosovo Ibrahim Rugova et adresser une mise en garde très ferme à l'UCK". Selon le ministre autrichien Wolfgang Schüssel, l'idée de nommer un envoyé spécial de l'Union Européenne en Kosove a remporté le soutien "d'une large majorité de ministres".

(AFP 7.9, AP 9.9) Le gouvernement serbe a réagi à la décision de l'Union Européenne de suspendre les liaisons aériennes de la compagnie yougoslave JAT avec les pays de l'Union en la qualifiant d'acte de "discrimination" et de "soutien indirect aux terroristes", et en maneçant l'Allemagne, accusés d'être la principale instigatrice de la décision, de suspendre l'accord germano-yougoslave sur le rapatriement des requérants d'asile kosovars déboutés. Selon le directeur de l'aéroport de Belgrade et la presse serbe, certaines compagnies étrangères (dont la Swissair et la Lufthansa) ont proposé d'accroître leurs propres vols de et vers Belgrade pour répondre à la demande, moyennant une compensation financière pour la JAT -laquelle pourrait exiger du gouvernement yougoslave des mesures de rétorsion contre les compagnies des pays qui interdiraient ses propres vols. Le directeur de la JAT a estimé à 15 à 17 % la baisse du nombre de ses passagers sur les lignes internationales à partir de l'annonce du boycott européen. La JAT a suspendu le 9 septembre ses vols vers l'Allemagne, la Suède et l'Autriche, et devrait les suspendre vers tous les pays de l'UE qui appliqueraient les sanctions européennes. Arguand d'un accord datant de 1959, la Grande-Bretagne a d'ores et déjà annoncé qu'ellle n'interdirait les vols de la JAT sur son territoire que dans un délai de 12 mois. Pour sa part, le 9 septembre, la Grèce n'appliquait pas (ou pas encore) l'interdiction des vols yougoslaves, et l'aéroport de Rome restait accessible aux vols de la JAT.

(AFP 5.9) Le médiateur américain Christopher Hill a accusé le 4 septembre les Européens, trop occupés à "célébrer (leur) nouvelle monnaie et à s'entretenir sur une Europe unifiée", de "tourner le dos" aux Balkans et de rien faire pour mettre fin au conflit en Kosove. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Abel Matutes a vivement réagi à cette accusation en rappelant que les Européens ont "fourni beaucoup de ressources et même la vie de leurs soldats en Bosnie", expérience dont il considère qu'elle "a montré qu'on ne pouvait pas choisir entre les bonnes et mauvaises solutions mais entre les mauvaises et les moins mauvaises". Des diplomates allemands ont qualifié les propos de Christopher Hill de "cyniques et dénués de toute substance" et des diplomates français ont qualifié de "fausses" les accusations de leur collègue américain en soulignant que l'Europe "est très active de façon très concrète" dans les Balkans, et que l'Union européenne "y jouerait un rôle encore plus grand si les Etats-Unis coopéraient plus avec elle". Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Klaus Kinkel considère que l'Europe esr "sur la voie d'un réglement politique du conflit" et que si la responsabilité globale de la crise kosovare incombe au président yougoslave Milosevic, "le problème à l'heure actuelle vient plutôt de l'UCK". Le ministre allemand proposera le 6 septembre à ses collègues de l'Union européenne réunis à Salzbourg (Autriche) la nomination d'un envoyé spécial européen, en mission itinérante dans les Balkans.

(AFP, AP 2.10, 5.10) La Kosove était à l'ordre du jour de la réunion les 5 et 6 octobre des ministres européens des Affaires étrangères. Certains Etats membres de l'Union européenne entendent protester contre le fait que malgré l'embargo décrété par l'UE contre la compagnie aérienne yougoislave JAT, qui n'a théoriquement plus le droit d'atterrir dans aucun pays de l'Union, les compagnies allemande Lufthansa, autrichienne Austrian Airlines et britannique British Airways ont conclu un accord avec la JAT pour assurer les dessertes entre des pays de l'UE et Belgrade, en payant des redevances à la JAT en contrepartie. Les ministres des Affaires étrangères européens envisagent en outre un "durcissement" des sanctions à l'égard de la Serbie et de la Yougoslavie, notamment par un renforcement de l'embargo sur les visas délivrés à des personnalités serbes et une extension aux avoirs privés du gel des avoirs serbes à l'étranger. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Abel Matutes a déclaré qu'on ne pouvait pas "continuer à contempler sans bouger des massacres de femmes, d'enfants et de vieillards", mais qu'il fallait "une couverture juridique" pour une intervention extérieure. "L'évaluation" de la base juridique nécessaire à une intervention "sera faite au dernier moment", a déclaré le ministre français Hubert Védrine. L'Union Européenne a exprimé le 5 octobre l'espoir qu'une solution politique pourra être trouvée au conflit kosovar et que "le dernier message" de la communauté internationale à Slobodan Milosevic "sera entendu", mais le ministre autrichien des Affaires étrangères Wolfgant Schüssel a reconnu n'avoir "pas de signal en ce sens". Wolfgant Schüssel s'est entretenu avec son homologue américaine Madeleine Allbright pour "coordonner les efforts" en vue de "dégager une solution diplomatique". Le ministre britannique Robin Cook a pour sa part affirmé que le pouvoir serbe continuait "à agir contre la population civile au Kosovo" et que "Milosevic doit changer sa conduite" s'il veut éviter une intervention militaire de l'OTAN. Le ministre italien Lamberto Dini s'est pour sa part montré très réservé sur une intervention militaire rapide, et a déclaré que "la voie de la diplomatie et de la négociation n'est pas épuisée". Le vice-ministre allemand Manfred Hoyer a également jugé qu'il était "bien trop tôt pour parler d'intervention militaire", et le ministre grec Theodoros Pangalos a réclamé des "bases juridiques très fortes" pour une intervention militaire. La Belgique et les Pays-Bas ont exprimé la même demande.

(AFP 22.10) L'émissaire de l'Union européenne en Kosove, Wolfgang Petrish, a appelé le 22 octobre l'UCK à "cesser toutes les provocations", après des entretiens à Prishtine avec Ibragim Rugova, qui a pour sa part appelé "tous les groupes à faire preuve de retenue". Pour M. Petrish, les dernières actions de l'UCK contre la police serbe "compromettent sérieusement le processus de paix".

(AFP 20.1) Le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer, au nom de l'Union européenne, a écrit le 20 janvier au président Milosevic pour exiger la mise en oeuvre "sans tarder" de sept mesures :

(AFP, ATS 25.1.1999, 27.1) L'Union européenne ne décidera pas de nouvelles sanctions à l'égard de Belgrade, à la suite du Conseil des ministres des Affaires étrangères tenu à Bruxelles le 25 janvier. La France, la Grèce et l'Italie se sont opposées à des sanctions supplémentaires, les estimant inutiles. L'Union européenne a cependant appuyé les efforts du Groupe de contact pour un accord négocié en Kosove et s'est déclarle prête à exercer de fortes pressions pour réunir autorités serbo-yougoslaves et responsables albanais autour d'une table de négociation. "L'objectif est de tenir une conférence internationale avec les deux parties" dans "une semaine ou peu après", a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook. Dans une déclaration, le Conseil, qui se dit "outragés" par le massacre de Racak, insiste "sur la nécessité pour les dirigeants kosovars de faire preuve de responsabilité et de former une équipe large et réellement représentative" chargée de négocier avec Belgrade. Ce message a été transmis le 27 janvier à l'UCK par les médiateurts américain et européen Christopher Hill et Wolfgang Petritsch, qui a déploré après un entretien avec Ibrahim Rugova l'incapacité des Albanais de Kosove à former une équipe de négociation représentative. Les Quinze estiment qu'il est temps pour les dirigeants serbes et albanais de faire preuve de "courage et de vision" pour parvenir à une solution politique capable de "s'attaquer aux racines du problème du Kosovo"

(AFP 28.1) L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a lancé le 28 janvier un appel en faveur d'une aide humanitaire accrue, et à condamné les violences de l'UCK et des forces serbo-yougoslaves en Kosove. L'Assemblée invite les gouvernements des Etats membres à ne pas renvoyer en Kosove les demandeurs d'asile déboutés.

(Reuters, 23.2) L'Union européenne a exhorté le 23 février Serbes et Alnamais à sceller une paix définitive en Kosove d'ici au 15 mars, date de la conférence de mise en application du plandu Groupe de Contact. L'UE se déclare dans un communiqué déterminée à jouer "un rôle substantiel" dans la reconstruction de la Kosove et la mise en oeuvre d'un accord de paix.

(AFP 13.3) Les ministres des Affaires étrangères des quinze pays de l'Union européenne ont appelé le 13 mars Serbes et Albanais à signer "immédiatement" la paix, et sont convenus d'exercer des "pressions maximales" dans ce sens. Il le s'agit plus "de rouvrir les négociations, mais de les conclure", a déclaré le ministre allemand Joshka Fischer. Selon des sources proches des ministres, ceux-ci seraient tombés d'accord pour réclamer un délai "impératif" de quatre jours au maximum pour la signature de l'accord, soit deux jours après l'ouverture, le 15 mars, de la Conférence de Paris. Ces sources ont qualifié la réunion européenne de "très sombre et pessimiste", les ministres s'attendant "à ce que les Serbes ne signent pas l'accord".

(AP 24.3) Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, réunis en sommet à Berlin, ont appelé le 24 mars Slobodan Milosevis à avoir "le courage d'un changement radical de sa politique", à "arrêter la répression intérieure et accepter les efforts de médiation de la communauté internationale". Pour le ministre allemand des Affaires étrangères Joshka Fischer, "un seul coup de téléphone de Milosevic serait suffisant" et "la totalité du processus militaire sera arrêté".

(Reuters 26.3) L'Union européenne a condamné, dans un communiqué de sa présidence allemande, les attaques de civils par les forces de sécurité serbes ou des organisations paramilitaires, et dénoncé les cas d'agression, d'enlèvement et de meurtres commis par elles contre des civils, des responsables politiques et des juristes, en menaçant les responsables de ces actes d'être traduits en justice devant le Tribunal pénal international.

(AP 27.3) Dans toute l'Europe ont eu lieu le 27 mars (comme la veille) des manifestations d'hostilité à l'opération de l'OTAN contre la Yougoslavie. En Allemagne, n a compté environ 3500 manifestants à Stuttgart, 1500 à Nuremberg et plusieurs centaines à Berlin. En Grèce, pour la troisième journée consécutive, plusieurs centaines de manifestants ont affronté la police au Pirée. En Italie, des affrontements ont eu lieu à Rome, et des manifestations plus calmes à Gênes, Milan, Turin, Verone et Aviano. A Vienne, 4000 personnes ont manifesté.

(AFP 1.4) L'Union européenne a condamné le 1er avril la "tentative planifiée de déstabilisation" des Balkans que constitue selon elle le déplacement forcé de 300'000 personnes en, et hors de, Kosovë, et a promis une aide "immédiate et concrète" aux réfugiés. Le ministre allemand des Affaires étrangères Joshka Fischer a dénoncé la "guerre éthnique" menée par les forces serbo-yougoslaves en Kosove, et une "stratégie militaire préparée de sang froid avec pour but de jeter hors de son pays toute une population", campagne "mise en oeuvre le 26 février" lors du déploiement de troupes serbes sous couvert de manoeuvres militaires. La commissaire européenne aux réfugiés Emma Bonino a aussi dénoncé la "soigneuse planification" des opérations d'expulsion des Albanais de Kosove.

(AFP, ATS 7.4, 9.4) La Commission européenne va proposer aux pays de l'UE de débloquer une aide supplémentaire de 250 millions d'euros (environ 400 mios FS) pour faire face à l'afflux de réfugiés de Kosove. L'Union euroéenne a décidé le 7 avril de donner "la priorité absolue" au maintien sur place des réfugiés kosovars. Les ministres de l'Intérieur des Quinze sont divisés sur la nécessité ou non de fixer des quotas de réfugiés à recevoir par chaque pays. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union ont adopté le 8 une déclaration commune jugeant "nécessaire et justifiée" l'opération de l'OTAN en Yougoslavie et en rendant Slobodan Milosevic entièrement responsable. La déclaration est en outre favorable au jugement des officiers responsables de crimes contre la population de Kosove, et l'Union européenne se dit scandalisée par la tragédie humanitaire dont sont victimes les populations kosovares, et par les actes barbares perpétrés par les autorités serbo-yougoslaves. Les USA se sont félicités de la fermeté affichée par l'UE et ont considéré que Belgrade avait sous-estimé l'unité des alliés.

(AFP 14.4.99) Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Européenne ont apporté le 14 avril leur soutien à l'initiative du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, pour une solution politique en Kosove, qui devrait recevoir l'aval du Conseil de Sécurité de l'ONU. Présentée le 9 avril, l'initiative de Kofi Annan prévoit la cessation immédiate de tous les actes de violence, le retrait de Kosdove de toutes les forces militaires et paramilitaires serbes et yougoslaves, le déploiement d'une force internationale militaire et le retour des réfugiés et déplacés. Pour les chefs d'Etat et de gouvernement européens, l'initiative de Kofi Annan "résume les exigences de la communauté internationale", que les autorités yougoslaves devraient mettre en oeuvre "sans retard" afin de permettre "une suspension des mesures militaires de l'OTAN et (d') ouvrir la voie à une solution politique". Les dirigeants européens se sont également déclarés favorables à une "administration intérimaire internationale" de la Kosove une fois le conflit terminé, et évoqué la possibilité que cette administration soit confiée à l'Union Européenne. Reste à faire accepter une solution par la Russie.

(AFP, ATS 23.4, Le Monde 23.4) L'Union européenne a décidé formellement le 23 avril d'interdire la vente de pétrole à la République fédérale de Yougoslavie, Monténégro compris Cette décision s'appliquera à partir du 28 avril sur le territoire de l'UE, et inclut les avions, les navires et les ressortissants des quinze pays membres, l'UE demandant à ses pays associés en Europe centrale et orientale ainsi qu'à Chypre, à la Norvège, l'Islande et la Suisse de s'y associer. La France a quant à elle estimé impossible d'appliquer un blocus pétrolier maritime à la Serbie, d'abord parce qu'un tel blocus "n'est pas nécessairement efficace et peut entraîner des risques inconsidérés pour les forces chargées de sa mise en oeuvre", ensuite parce qu'il est sans "fondement juridique", enfin parce qu'il frappe également le Monténégro alors qu'il faudrait le "préserver".

(ATS 26.4) L'exécutif du Conseil de l'Europe a annoncé le 26 avril une mobilisation de "toute sa compétences statutaire" en vue d'un réglement pacifique du conflit au Kosovo. Il entend collaborer avec les autres organisations internationales pour l'établissement des documents d'identité des réfugiés, l'aide à l'évaluation des droits de l'Homme ou la participation à des soins psychologiques post-traumatiques.

(AFP 26.4) L'Union européenne a interdit de visas dans ses quinze pays membres le président Milosevic, sa famille et ses ministres, et ont étendu le gel des avoirs yougoslaves à l'étranger. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à Luxembourg le 26 avril, ont invité Ibrahim Rugova à venir s'exprimer à Bruxelles le 17 mai.

(AFP 4.5, ATS 9.5) Le nouveau président de la Commission européenne Romano Prodi s'est prononcé le 4 mai en faveur d'une "grande conférence internationale sur les Balkans" afin de parvenir à une "stabilisation complète et permanente" de la région. Romani Prodi s'est en outre montré inquiet du coût économique de la guerre dans les Balkans, et de ses conséquences sur l'économie européenne. Les ministres de l'environnement de l'Union européenne s'inquiètent des dommages écologiques provoqués par le conflit et demandent à la Commission européenne de prendre toutes les dispositions pour faire l'inventaire des dégâts écologiques, et en tenir compte dans les futurs programmes de reconstruction.

(Reuters 17.5) L'Union Européenne a adopté le 17 mai un "pacte de stabilité pour les Balkans", et s'est engagée à prendre en charge l'administration provisoire autonome de la Kosove (laquelle resterait formellement incluse dans la Yougoslavie, et liée à la Serbie) après le retrait des forces yougoslaves, et avec l'appui d'une force internationale de sécurité garantissant la sécurité et le retour des réfugiés.

Le Pacte de stabilité veut "créer une Europe du Sud-Est dont l'avenir repose dans la paix, la démocratie, la prospérité économique et l'intégration dans les structures euro-atlantiques". Il serait signé par les membres de l'UIE, ainsi que la Macédoine, l'Albanie, la Bosnie, la Bulgarie, la Croatie, la Hongrie, la Roumanie, la Russie, la Slovénie, la Turquie, les Etats-Unis, le Japon, le Canada, l'ONU et l'OTAN. la Yougoslavie pourrait y adhérer après le règlement de la crise kosovare.

(30.5.99) Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'Union Européenne se prononceront le 31 mai sur des accords de "stabilisation et d'association" entre l'Union et cinq pays des Balkans : l'Albanie, la Bosnie, la Croatie, la Macédoine et la Yougoslavie (Serbie"Monténégro). Ces accords sont un élément du "pacte de stabilité" proposé par l'UE à la région, pour les mener à l'intégration dans les "atructures euro-atlantiques". Le principe d'un tel pacte est déjà accepté par les quinze membres de l'UE, certains d'entre eux voulant aller plus loin (jusqu'à offrir des perspectives d'adhésion aux pays des Balkans), d'autres, comme la France, estimant qu'il ne faut pas "brûler les étapes" et "charger la barque" en menaçant les perspectives d'adhésions de pays comme la Roumanie. L'ouverture de négociations sur des accords avec l'UE est conditionnée par celle-ci au respect de principes fondamentaux : élections libres, respect des droits des minorités, relations de bon voisinage, réformes économiques, respect des accords internationaux (dont ceux de Dayton). Si l'Albanie remplit apparemment la plupart de ces conditions, la Croatie et la Bosnie n'en remplissent qu'une partie, et la Yougoslavie aucune.

(AFP, ATS 31.5, 1.6, 3.6) L'émissaire européen, le président finlandais Martti Ahtisaari, accompagné de l'émissaire russe Viktor Tchernomyrdine, s'est rendu le 2 juin à Belgrade. L'Union européenne a apporté son "soutien total" à la mission du président Ahtisaari et lui a donné "mandat de l'UE", en "étoite coordination avec les Etats-Unis, la Russie et la Nations Unies". Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont exigé de la Yougoslavie qu'elle "traduise ses déclaratione en un engagement ferme, sans ambigüité et vérifiable". L'Allemagne, qui préside l'UE, a insisté sur le fait que la mission du président finlandais n'était pas une mission de négociation, mais de présentation des exigences de l'OTAN. Les émissaires européen et russe ont rencontré à plusieurs reprises les 2 et 3 juin le président Milosevic. De source russe, on annonçait le 2 juin que ces rencontres avaient été "relativement productives" et que la partie yougoslave avait accueilli "avec une attitude relativement compréhensive" le plan du G-8. Le 3, la Yougoslavie annonçait son accord au plan.

(AFP 5.6) L'Union européenne est "résolue à jouer un rôle de premier plan dans la reconstruction du Kosovo" et dans les Balkans lors du retour à la paix, a souligné le sommet des Quinze qui s'est tenu les 3 et 4 juin à Cologne. Le Fonds monétaire international a évalué à 1,3 à 2,2 milliards de dollars pour 1999 les besoins de financement pour les pays des Balkans touchés par la crise kosovare, dans l'hypothèse d'un retour relativement rapide des réfugiés kosovars en Kosove.

(ATS 12.6) La Yougoslavie a exhorté l'Union européenne à lever immédiatement ses sanctions qui la frappent depuis le 9 mai, en invoquant une situation économique catastrophique, due notamment aux plus de deux mois de bombardements de l'OTAN

(AFP 22.6) L'Union européenne a pris le 21 juin la tête de l'effort de reconstruction de la Kosove et d'aide au retour des réfugiés, et a prôné la transformation de la Kosove en société "multi-éthnique et démocratique". Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont demandé à la Commission européenne d'étudier au plus vite les besoins de la région et se sont déclarés prêts à fournir toutes les aides financières nécessaires. En outre, l'Union européenne va présenter trois candidats au poste de représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Kosove, la commissaire européenne Emma Bonino, le ministre français de la Santé Bernard Kouchner et le dirigeant libéral britannique Paddy Ashtown.

(ATS 23.6) Les ministres des Affaires étrangères français, allemand, britannique et italien se sont réunis le 23 juin à Prishtine pour évaluer les premiers besoins de la Kosove au lendemain de la guerre et ont affirmé que leur priorité était désormais la mise en place d'une administration civile transitoire. La Commission européenne a estimé le coût de la reconstruction de la Kosove à au moins 1,6 milliard de FS (1 milliard d'euros) pendant trois ans.

(AFP, AP 29.6) Bodo Hombach, ministre d'Etat allemand, a été nommé le 28 juin par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE coordinateur du Pacte de stabilité pour les Balkans. L'Autriche avait présenté la candidature de son ancien vice-chancelier Erhard Buzek et accusé l'Allemagne d'avoit tenté d'imposer Bodo Hombach.

(Le Monde 28.7) Une Conférence des donateurs pour la reconstruction de la Kosove s'est tenue le 28 juillet, sous la coprésidence de l'Union européenne et de la Banque Mondiale, et réunissant une centaine de pays et d'organisations internationales. Le coût global de la reconstruction est estimé entre 3 et 4 milliards d'euros. La France a décidé d'accorder 2,5 milliards de FF à la Kosove, répartis entre le financement de sa présence dans la KFOR et les tâches de la mission de l'ONU. L'Union européenne a mobilisé une première trahcne de 182 millions d'euros pour l'aide humanitaire, et décidé d'une seconde tranche de 196 millions d'euros. Elle a de plus affecté 145 millions d'euros à la reconstruction. En 2000, l'Union européenne prévoit de consacrer 500 millions d'euros à la reconstruction de la Kosove. Une mission de la Commission européenne a évalué à 1,1 milliard de dollars le coût de la reconstruction des maisons d'habitation détruites. Le quart de ce coût serait pris en charge par les Kosovars eux-mêmes. La Banque Mondiale estime à 2,4 milliards de dollars le coût du redémarrage des services publics et de l'économie, dont 400 millions pour le réseau d'infrastructure et 490 millions pour le soutien aux institutions et à l'assistance sociale. Ces coûts soit moindres que ceux initiatelement prévus.

(Reuters 20.8) L'Union européenne examinera la possibilité de réajuster ses sanctions contre la Yougoslavie pour y encourager la démocratie, a déclaré le 20 août le chef de la diplomatie finlandaise, Tarja Halonen, dont le pays préside l'Union européenne. "Certaines sanctions ont été taillées sur mesure pour la situation de guerre", a expliqué Tarja Halonen, pour qui "la levée de sanctions pourrait être un (des) moyens (d') encourager les Yougoslaves en général, mais aussi les Serbes, à aller plus loin dans le processus de démocratisation".

(AP 27.8) La Commission européenne a décidé le 27 août de débloquer un million d'Euros (environ 6,6 mios FF, 1,6 mios FS) pour financer les réparations du bâtiment de l'hôpital de Kosovska Mitrovica, placé sous administration onusienne en secteur français, mais dans un quartier serbe,et le paiement du salaire des employés albanais de l'hôpital -les Serbes étant payés par Belgrade. Des patients de l'hôpital "sont morts à cause de coupures d'électricité et l'absence d'eau rend impossible le respect des règles hygiéniques de base", constate la Commission européenne.

(AFP 12.9) La reconstruction de la Kosove coûtera environ 2 milliards d'euros (3,2 mias FS) sur une période de 3 à 4 ans, a déclaré le 11 septembre le Commissaire européen chargé des Finances, Yves Thibault de Silguy. En outre, l'Albanie, la Bosnie et la Macédoine auront besoin d'une aide budgétaire européenne de 150 à 200 millions d'euros (250 à 320 millions de FS) pour l'année 2000.

(AP 28.2.2000) L'Union Européenne a officiellement levé le 28 février l'embargo décrété en 1998 sur les vols commerciaux yougoslaves, tout en étendant les restrictions de circulation aux proches du président Milosevic. Plus de 160 noms, notamment ceux de magistrats, ont été ajoutés sur la liste, qui en comportait déjà environ 800, des personnes interdites de séjour dans l'Union Européenne, dont le président Milosevic et sa famille. La compagnie aérienne yougoslave JAT a repris ses vols vers l'Europe occidentale à la mi-février, avec Zurich comme première destination, la Suisse ayant levé son embargo avant l'UE. Plusieurs compagnies européennes vont rétablir leurs lignes avec la Yougoslavie.

(AFP 20.3) Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé le 20 mars à Bruxelles de renforcer les sanctions financières de l'Union européenne contre la Yougoslavie et de poursuivre leur pression contre le régime de Slobodan Milosevic, sans gêner la population. Les ministres ont dans le même temps confirmé la reprise des liaisons des compagnies aériennes européennes avec la Yougoslavie dès fin mars, reprise que l'opposition serbe et monténégrine au régime de Belgrade avait demandée. La Suisse a également autorisé sa compagnie aérienne, Swissair, à reprendre ses vols vers la Yougoslavie dès le 22 mars. 'Union européenne entend en outre aider le Monténégro, et pourrait lui allouer 30 millions d'euros (environ 45 mios FS) pour alléger ses charges. S'agissant de la Kosove, et selon le ministre français Hubert Védrine, "aucun responsable occidental n'accepte de se résigner à l'indépendance du Kosovo (...) (dont) on ne serait pas en mesure (de) maîtriser les conséquences". Le 29 mars se tiendra à Bruxelles une conférence des donateurs pour les Balkans, avec pour objectif de recueillir 1,5 milliard d'euros (environ 2,3 mias FS), dont un tiers provenant du budget communautaire européen.

(AFP 24.1.2001) Le Conseil de l'Europe a sommé le 24 janvier la Yougoslavie de collaborer avec le Tribunal pénal international en arrêtant "immédiatement" Slobodan Milosevic pour le livrer au TPI. Le Secrétaire général du Conseil de l'Europe, Walter Schwimmer, a déclaré qu'une coopération "pleine et entière" de Belgrade avec le TPI était "une des conditions de l'adhésion" de la Yougoslavie à l'organisation européenne. Le président de l'Assemblée parlementaire du Conseil, Lord Russel-Johnston, a exigé que "Milosevic et ses complices (soient) immédiatement arrêtés et traduits en justice à La Haye", et a appelé "les autorités yougoslaves, et en particulier le président Vojislav Kostunica, à se conformer immédiatement aux obligations internationales", notamment "l'identification et la localisation de personnes, l'audition de témoins et la production d'éléments de preuve, la notification de documents, l'arrestation ou la détention de personnes et la comparution ou le transfert de l'accusé devant le tribunal de la Haye". Le coordinateur du Pacte de Stabilité pour les Balkans, Bodo Hombach, a quant à lui estimé qu0'il ne fallait pas lier l'aide à la Yougoslavie à l'extradition de Milosevic, alors que le futur Premier ministre serbe Zoran Djindjic assurait que s'il était placé par la question de l'extradition de Milosevic devant "le choix entre le désert et l'Europe", il choisirait l'Europe. En attendant, la Yougoslavie a obtenu le 22 janvier le statut d'"invité spécial" auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, premier pas vers son adhésion au Conseil, sa candidature à l'adhésion ayant été acceptée le 23 novembre par le Conseil des ministres. Le 23 janvier, l'Assemblée parlementaire a réclamé des "moyens massifs pour reconstruire la République fédérale de Yougoslavie, sur les plans humanitaire et démocratique.

(AP 26.2) L'Union européenne a levé le 26 février les dernières sanctions financières et les restrictions de voyage pesant sur les officiels yougoslaves depuis le conflit kosovar, sauf pour ce qui concerne Slobodan Milosevic, ses proches et sept autres responsables serbes et yougoslaves inculpés par la justice internationale (Milan Milutinovic, Nikola Sainovic, Clajki Stojiljkovic et les généraux et colonels Ojdanic, Sljivancanin, Mrksic et Radic). Les chefs de la diplomatie des quinze Etats de l'UE, réunis à Bruxelles, ont également décidé d'envoyer 30 nouveaux observateurs dans le sud de la Serbie, dans la région frontalière de la Kosove, où des affrontements se produisent entre les forces serbes et les irrédentistes albanais.

L'Allemagne

(AFP 12.10, Reuters 16.10) Le gouvernement allemand a donné le 12 octobre son feu vert à des frappes aériennes de l'OTAN contre des objectifs serbes et yougoslaves, a annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères (sortant) Klaus Kinkel. Le "feu vert" du gouvernement (qui est encore celui d'Helmut Kohl) ne porte pas sur une participation de l'armée allemande à une intervention occidentale, cette participation étant soumise à l'approbation du Parlement réuni en session extraordinaire le 16 octobre. Le 16 octobre, le Bundestag (dans sa composition "de droite" d'avant les dernières élections, a donné son feu vert à la participation de l'armée allemande à une éventuelle intervention de l'OTAN. Présentée par le gouvernement sortant d'Helmut Kohl, et soutenue par le futur Chancelier Gerhard Schröder, la motion d'autorisation a été approuvée par 500 voix contre 62 et 18 abstentions. 198 députés sociaux-démocrates ont voté pour, 21 contre et 7 se sont abstenus; 29 députés écologiste ont voté pour, 9 contre et 8 se sont abstenus. Les deux partis avaient laissé la liberté de vote à leurs députés.

(AP 27.3.1999) Quelque 5000 Serbes ont manifesté le 27 mars à Stutgart et Nuremberg contre les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie. A Berlin, quelques centaines de personnes ont également manifesté contre les frappes de l'OTAN, à l'appel du Parti du socialisme démocratique (PDS, ex communistes).

(AP 28.3) Le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a fait état le 28 mars à la télévision ZDF d'un "début de génocide" contre les Albanais de Kosove. Pour sa part, son collègue des Affaires étrangères, Joshka Fischer, a assuré que le "chemin de la paix" restait ouvert, et a exclu tout "déploiement de troupes occidentales" au sol, où "il y a déjà une guerre sur le terrain".

(ATS 31.3) L'Allemagne a proposé le 31 mars la tenue d'une conférence internationale pour la paix et la stabilité dans les Balkans, débouchant sur "un pacte de sécurité sous garantie internationale" inspiré des accords de Rambouillet.

(Le Monde 5.4, ATS 10.4) L'Allemagne a annoncé le 4 avril qu'elle soutenait la proposition du président russe Boris Eltsine de tenir rapidement une réunion des ministres des Affaires étrangères du "G8" (USA, Canada, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Russie" sur la Kosove. Le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a cependant annoncé que l'OTAN poursuivra ses raids contre la Yougoslavie tant que le président Milosevic n'acceptera pas les conditions de paix posées par les Alliés, tout en reconnaissant que l'intervention militaire n'allait pas à elle seule régler le conflit en Kosove et que "la paix nécessite plus qu'un recours à la force".

(AFP 7.4) La guerre de l'OTAN contre la Yougoslavie, et de la Serbie contre les Albanais de Kosove, provoque une crise au sein des Verts allemands, et fragilise le gouvernement Schröder, dont les Verts font partie. Le 13 mai, les Verts tiendront un congrès consacré à la participation allemande aux frappes de l'OTAN. Des dizaines de militants ont démissionné du parti pour protester contre son alignement sur une social-démocratie elle-même alignée sur l'OTAN. Le porte-parole du parti de 1980 à 1982, Dieter Burgmann, a dénoncé "une tendance à l'adaptation générale aux principaux courants du moment et l'alignement sur les partis traditionnels". Le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, leader de l'aile "pragmatique" des Verts, défend quant à lui fermement la légitimité des opérations de l'OTAN, alors que le ministre de l'Environnement Jürgen Trittin, leader des "fondamentalistes", est réputé y être hostile. Sur 48 députés verts au Bundestag, 29 ont soutenu la participation de l'Allemagne aux opérations de l'OTAN, mais la base du parti est beaucoup plus divisée.

(AFP 14.4, 16.4) L'Allemagne a confirmé le 14 avril avoir élaboré un plan de paix en trois étapes, et vouloir le proposer par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne réunis à Bruxelles en présence du Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan. Le plan allemand aurait pour "point de départ" une réunion des ministres des Affaires étrangères du "G-8", impliquant donc la Russie et faisant jouer un rôle important à l'ONU. Il prévoit notamment que l'OTAN suspende ses frappes aériennes (pour 24 heures) dès qu'un retrait des forces militaires et paramilitaires serbo-yougoslaves de Kosove aura effectivement été engagé. Les frappes de l'OTAN pourraient ensuite être arrêtées au cas où Belgrade aurait retiré ses forces "dans une période donnée", après quoi une "administration provisoire" autorisée par les Nations Unies serait mise en place en Kosove, sans transformer la Kosove en protectorat international. Le chancelier Scrhöder a annoncé que son gouvernement était prêt à rencontrer le représentant spécial de Boris Eltsine pour la Yougoslavie, Viktor Tchernomyrdine. Le ministre britannique des Affaires étrangères Robin Cook a pour sa part estimé qu'il serait "totalement erroné" de considérer le plan allemand comme une "proposition de trêve" faite à Slobodan Milosevic.

(ATS 3.5) Le ministre allemand de l'Intérieur Otto Schilly a plaidé le 3 mai pour le doublement de l'accueil en Allemagne de réfugiés kosovars, ce qui l'amènerait à la hauteur de 20'000 personnes . L'Allemagne, qui héberge 10'000 réfugiés albanais de Kosove, est le seul pays de l'Union européenne à avoir rempli ses engagements en la matière.

(ATS 13.5) Les Verts allemands se sont prononcés, contre l'avis de leur leader, le ministre des Affaires étrangères Joschka Fischer, pour un cessez-le-feu temporaire, unilatéral et inconditionnel de l'OTAN en Yougoslavie. Joschka Fischer s'est pour sa part prononcé pour un cessez-le-feu conditionné par le retrait des troupes serbes de Kosove.

(Le Monde 12.6) Les députés allemands ont approuvé le 11 juin à une écrasante majorité (505 pour, 24 contre, ex-communistes du PDS, 11 abstentions, essentiellement écologistes) l'envoi en Kosove de 8500 soldats.

(AP 20.8, 22.8) Un "vert" allemand, Tom Koenigs, proche du ministre des Affaires étrangères Joshka Fischer, serait l'un des candidats pressentis pour assister Bernard Kouchner en Kosove, et prendre en charge l'organisation de la police et de la justice en Kosove, a annoncé le quotidien "Frankfurter Allgemeine". Par ailleurs, l'opposition de droite allemande a accusé le 22 août l'émissaire de l'Union européenne dans les Balkans, Bodo Hombach, de corruption, et exigé sa démission. Bodo Hombach, qui nie, est accusé d'avoir fait financer secrètement une partie des travaux de construction de sa maison alors qu'il était secrétaire général du SPD de Rhénanie-Westphalie, dans les années '80.

(AP 31.8) Le ministre allemand de la Défense Rudolf Sharping a affirmé le 31 août que les soldats allemands de la KFOR resteront en Kosove environ cinq ans, mais il a exprimé l'espoir que leur nombre (actuellement 8500) pourra être progressivement réduit.

L'Autriche

(ATS 22.5) "L'Autriche ne peut plus rester neutre" et doit affirmer sa solidarité avec l'Union européenne, a affirmé le 22 mai le vice-Chancelier et ministre des Affaires étrangères Wolfgang Schüssel, qui a prôné l'entrée de l'Autriche dans l'OTAN et l'autorisation pour les avions de l'OTAN de survoler le territoire autrichien.

La France

(Reuters 18.6, AP 22.6, 24.6, 30.6 1998) La France a averti le 18 juin la Yougoslavie, par la voix du ministre de la Défense Alain Richard, que les grandes puissances pourraient soutenir l'indépendance de la Kosove si la Yougoslavie continuait à refuser des pourparlers sur l'autonomie. Le ministre a considéré que le président Milosevic était "entré politiquement dans la zone de risque, pour lui-même et pour sa conception de la Serbie". Le 22, Hubert Védrine a souligné que les points d'accords entre la France et les USA à propos de la Kosove étaient plus nombreux que les divergences, et que la France était "tout à fait d'accord pour le moment" sur le "renforcement des pressions, la poursuite des préparatifs détaillés au sein de l'OTAN (...) et sur la poursuite de la discussion au Conseil de sécurité" de l'ONU, sur "l'adoption d'une résolution qui autoriserait l'emploi de la force" et à laquelle le ministre français n'a pas exclu que la Russie puisse se rallier. Le 24 juin, le président Chirac a estimé, lors du Conseil des ministres, que le moment était venu "pour la communauté internationale de définir un statut de réelle autonomie pour le Kosovo", et réaffirmé qu'une éventuelle intervention militaire de l'OTAN devait obtenir au préalable le feu vert du Conseil de sécurité de l'ONU. Cette position a été réaffirmée le 30 juin par le ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine, qui a confirmé que l'option d'une intervention militaire était "sur la table" mais qu'il fallait auparavant "passer par une décision du Conseil de sécurité". Hubert Védrine s'est prononcé en faveur d'une automie "la plus parge possible, véritable et substantielle, du Kosovo", mais contre son indépendance qui "pourrait entraîner un mouvement de déstabilisation" dans toute la région. Le ministre a appelé à l'unité du groupe de contact sur l'ex-Yougoslavie, et a regretté les "quelques nuances préjudiciables" qui s'y sont faites jour.

(AP 28.1, ATS 29.1, Le Monde 29.1.1999) Le président français Jacques Chirac et le Premier ministre britannique Tony Blair se sont entretenus le 28 janvier de la "détorioration de la situation en Kosove, marquée notamment par l'horreur du massacre de Racak", "condamnent la poursuite des violences et soulignent" dans un communiqué commun "la nécessité d'autoriser le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie à mener des enquêtes indépendantes sur de telles exactions. Jacques Chirac et Tony Blair se déclarent "déterminés à agir pour que la crise au Kosovo ne se transforme pas en nouvelle tragédie humanitaire", "appellent les parties à s'abstenir de toue action de force sur le terrain et à faire preuve de responsabilité dans leurs revendications politiques" et s'affirment "prêts à envisager, avec leurs partenaires et au sein de l'Alliance atlantique, toute action militaire, y compris l'envoi de forces sur le terrain, nécessaire pour accompagner la mise en oeuvre d'un accord négocié". Français et Britanniques sont désormais convaincus que des "frappes aériennes" telles que proposées par les Américains ne seraient d'aucune efficacité si elles n'étaient suivies de rien d'autre, et qu'il fallait être prêt à s'engager davantage militairement, sur le terrain. Cet engagement pourrait se faire sur le modèle de la force multinationale en Bosnie (SFOR) et en associant des troupes de l'OTAN et un contingent russe. En France, les militaires ont été invités à étudier l'éventualité d'une intervention au sol, à laquelle les Américains sont très réticents.

(ATS 6.2) Le président Chirac a ouvert les pourparlers de paix de Rambouillet le 6 février en exhortant Serbes et Albanais à faire la paix et à difinir les détails d'une autonomie substantielle pour la Kosove, pour qu'à l'intérieur des frontières, tous les habitants de Kosove, quelle que soit leur origine, puissent vivre dans la paix et le respect de leurs personnes et de leurs droits.

(AP 27.2, 28.2) La France a invité le 27 février les autorités serbes et yougoslaves à "s'abstenir d'actions de répression" en Kosove, et les a menacé de "la réaction la plus ferme" si elles se poursuivaient. Le Ministère des Affaires étrangères considère que "les mouvements et concentrations de troupes (serbes et yougoslaves) qui ont eu lieu ces derniers jours ne peuvent qu'entretenir une tension dommageable", mais appelle également les Albanais à "s'abstenir de tout encouragement à des comportements qui ne peuvent que compromettre les espoirs de paix". A l'issue d'un entretien à Skoplje avec le président macédonien Kiro Gligorov, le président Chirac a menacé la partie qui refuserait la paix, "attitude irresponsable", d'en subir "les conséquences politiques, économiques et militaires", qui toucheront "hélas" les populations civiles.

(AP 8.3) Recevant le 8 mars à Paris le Secrétaire général de l'OTAN Javier Solana, le président Chirac a plaidé pour la fermeté à l'égard des deux parties en conflit en Kosove, et émis l'espoir que "la raison finira par l'emporter des deux côtés". Le président français a préconisé la poursuite d'une "politique de fermeté, faite de persuasion et de pression", et a insisté sur la nécessité du respect du "rôle du Conseil de Sécurité" de l'ONU.

(AP 26.3) Le Premier ministre Lionel Jospin a tenté de convaincre le 26 mars sa propre majorité de gauche, et l'opposition de droite, de la légitimité de la participation de la France aux frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie, en proclament que "c'est au nom de la liberté et de la justice que nous intervenons militairement", et que "si la force sans le droit, c'est toujours la tyrannie, le droit sans la force, c'est parfois l'impuissance". Les communistes et les écologistes se sont cependant démarqués de la participation de la France à l'intervention de l'OTAM, le secrétaire national du PC, Robert Hue, demandant l'"arrêt immédiat" d'une intervention révélatrice à ses yeux d'un "échec de l''Europe", à la traîne des USA. Le président du groupe parlementaire socialiste a pour sa part regretté que la consultation parlementaire ait été insuffisante, ce que Lionel Jospin a reconnu.

(AFP 29.3) La France compte sur la Russie pour remettre l'option diplomatique à l'ordre du jour et permettre l'arrêt des bombardements de l'OTAN. Le président Chirac a eu un entretien téléphonique avec le Premier ministre russe Evgueni Primakov le 28 mars, avant que Primakov parte pour Belgrade, le 30 mars, afin de rencontrer Slobodan Milosevic, pour une entrevenue que la présiodence française souhaite "dramatisée et théâtralisée". Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a pour sa part souhaité que la campagne de bombardement de l'OTAN soit de la durée la plus colurte possible, "une question de jours, pas de semaines".

(Le Monde 30.3, 31.3, AFP 31.3) Le président français Jacques Chirac a averti le 29 mars à la télévision l'opinion publique française que l'opération de l'OTAN en Yougoslavie risquait d'être longue et difficile, et demandait "du temps et de la détermination". Il a affirmé que Slobodan Milosevic avait le pouvoir de l'arrêter à tout moment en acceptant les conditions occidentales. Jacques Chirac n'a pas évoqué la question d'une intervention au sol, que le Premier ministre Lionel Jospin avait précédemment écartée dans l'immédiat, sans l'exclure formellement (alors que le président de l'Assemblée National, Laurent Fabius, estime qu'un tel engagement représenterait un "risque considérable"). Le 31 mars, Jacques Chirac a exclu toute idée de partition de la Kosove, lors d'un entretien avec des membres du Comité Kosovo, et a demandé la tenue d'une "réunion ministérielle européenne" pour décider "la mise en place urgente d'une action coordonnée et de grande ampleur" d'aide aux réfugiés de Kosove.

(AFP, Reuters 31.3) L'opposition des communistes et les doutes des Verts sur l'efficacité des frappes de l'OTAN sur la Yougoslavie, et donc de la participation française aux actions de l'Alliance, fragilise la majorité gouvernementale française, alors que l'opinion publique semble majoritairement favorable à ces frappes, tout en estimant que la France était dans ce conflit à la remorque des USA. . Le Premier ministre Lionel Jospion a cependant estimé qu'il était "normal" que "l'on discute", et le président du groupe communiste à l'Assemblée nationale, Alain Bocquet, a jugé "sain, naturel et démocratique que les opinions s'expriment, même quand elles sont différentes". Le Secrétaire national du PCF, Robert Hue, a appelé le 26 mars à un "arrêt immédiat" des bombardements de l'OTAN et accusé les Européens de suivisme par rapport aux Américains. Les membres communistes du gouvernement français ont exprimé le 31 mars au Conseil des ministres leur inquiétude sur la situation en Yougoslavie, mais ont assuré qu'il n'était pas question de rupture au sein de la majorité gouvernementale (PS-PC-Verts) française. Le Premier ministre Lionel Jospin a pour sa part affirmé la "solidarité de la Nation", alors que l'opposition de droite tente d'exploiter les divergences au sein de la gauche au pouvoir. Le président du mouvement gaulliste (RPR), Philippe Seguin, a considéré qu'il était "impensable" que la France "ait un gouvernement divisé" alors qu'elle est "en situation de guerre". Outre les communistes, plusieurs membres du gouvernement et de partis le soutenant expriment au moins des réserves sur la guerre menée par l'OTAN contre la Yougoslavie. C'est le cas de Jean-Pierre Chevènement (Ministre de l'Intérieur), qui avait plaidé pour une solution politique, mais également de certains Verts.

(AFP 3.4) La France a apporté son soutien aux efforts russes pour trouver une solution politique au conflit kosovar, tout en réitérant son exigence d'appliquer l'accord de Rambouillet. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a jugé "utile" le 2 avril, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe, la proposition russe de réunion à bref délai des directeurs politiques des pays du Groupe de contact (Allemagne, USA, Grande-Bretagne, Italie, France et Russie) et du G-8 (les mêmes plus le Canada et le Japon). Hubert Védrine a souligné le souci de la France de maintenir un "dialogue étroit avec la Russie (...) pour trouver une solution à la crise du Kosovo", mais a réitéré les exigences de l'OTAN pour un arrêt des bombardements contre la Yougoslavie : retour des réfugiés kosovars, déploiement d'une force internationale, retrait des forces serbes, statut politique du Kosovo sur la base de l'accord de Rambouillet. Le ministre français a en outre mis en garde Belgrade contre "toute tentative de déstabilisation" du Monténégro.

/AP 4.4) La France renforce son dispositif d'aide humanitaire en Albanie, en y avoyant trois hélicoptères et deux avions cargos supplémentaires pour assurer l'acheminement de l'aide à Kukes, au nord de l'Albanie. Un poste de secours médical et 22 tonnes de fret humanitaire vont en outre être acheminés à Skoplje (Macédoine) et la France devrait pouvoir acheminer chaque jour 40 tonnes de matériel et de rations alimentaires vers Skoplje et vers Tirana. Depuis le 1er avril, la France a acheminé plus de 100 tonne d'équipements d'urgence vers l'Albanie et la Macédoine.

(AFP 4.4) Le président et le gouvernement français ont affiché les 3 et 4 avril leur "détermination" à poursuivre l'action engagée avec l'OTAN en Yougoslavie, et souligné l'urgence d'une aide humanitaire exceptionnelle en faveur des réfugiés de Kosove. Le président Chirac s'est entretenu par téléphone de la situation avec le président Clinton, le Premier ministre Blair et le Chancelier Schröder, à qui il a fait part de l'appui de la France aux initiatives allemandes pour que l'Union européenne (présidée pour un semestre par l'Allemagne) "mobilise et coordonne" l'aide aux réfugiés. La France a mis en garde le 3 avril la Serbie contre "toute tentative de déstabilisation" du Monténégro, et a jugé "utile" la réunion "à bref délai" du groupe de contact et du G-8, réunions demandées par la Russie. Deux sondages semblent indiquer qu'une large majorité de français (65 % selon un sondage, 58 % selon un autre) approuvent la participation française à l'opération de l'OTAN, et que respectivement 58 et 55 % des "sondés" sont favorables à une éventuelle intervention au sol si les "frappes" aériennes ne suffisent pas à "arrêter les massacres" et l0'exode. Pour le ministre de la Défense, Alain Richard, une telle intervention terrestre "pourrait être envisagée dans le cadre de la mise en oeuvre d'un accord entre les parties".

(AFP 6.4) Le Premier ministre Lionel Jospin a affirmé le 6 avril que la France et l'OTAN étaient "résolus" à "contrer par de nouveaux moyens les forces militaires et paramilitaires serbes en action au Kosovo", et que la France était "naturellement disponible pour accueillir temporairement sur son sol un certain nombre" de réfugiés kosovars. Le 8 avril, Lionel Jospin a réaffirmé le soutien de la France à une "autonomie substantielle du Kosovo", mais précisé qu'elle n'avait "pas pour objectif de démembrer la République de Yougoslavie".

(AFP 6.4) La décision du gouvernement français de ne pas accueillir en nombre des réfugiés kosovars provoque une polémique en France, notamment entre les différentes forces politiques de la majorité gouvernementale de gauche. Le gouvernement français a décidé de privilégier l'accueil des réfugiés kosovars dans les pays de la région, et l'envoi d'aide humanitaire sur place, officiellement pour ne pas cautionner le "nettoyage éthnique" anti-albanais entrepris par le régime de Slobodan Milosevic. Amnesty International a dénoncé la "frilosité" de la France, la Ligue des droits de l'Homme a estimé qu'il était du "devoir moral" de la France d'accueillir plus de réfugiés qu'elle en a l'intention, la Croix-Rouge a jugé la position gouvernementale "gênante" et le Secours catholique a annoncé qu'il allait tenter de convaincre le gouvernement d'en changer. Dans la classe politique, si l'opposition de droit et l'extrême-droite ont, globalement, approuvé le choix gouvernemental, des voix discordantes se sont élevées à gauche. Pour les Verts, Daniel Cohn-Bendit a qualifié la position du gouvernement d'"inadmissible"; le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), Alain Krivine, l'a accusée de "cynisme", le député communiste Francis Wurtz a estimé que l'accueil de réfugiés kosovars risquait de devenir "intournable" si la guerre se prolongeait.

(AFP 6.4) Le Premier ministre Lionel Jospin a annoncé le 6 avril que la France acceptait finalement d'accueillir des réfugiés kosovars, deux jours après qu'il en ait écarté une arrivée massive -ce qui avait suscité de vives critiques des ONG (Amnesty International, la Ligue des droits de l'Homme, la Croix-Rouge) et d'une partie de la majorité de gauche (le PC et les Verts) et de l'extrême-gauche (LCR. La France est "naturellement disponible pour accueillir temporairement, sur son sol, un certain nombre" de réfugiés kosovars, a déclaré Lionel Jospin devant l'Assemblée nationale -sans toutefois préciser le nombre et les modalités d'accueil de ces réfugiés. Le Premier ministre français a toutefois réaffirmé que la France ne saurait accepter "la politique du fait accompli de M. Milosevic", et qu'il fallait assurer aux Kosovars "un droit au retour dans leur pays d'origine". La France a également décidé de tripler l'aide aux réfugiés en Macédoine et en Albanie, et au HCR et au CICR, la portant à 225 mios FF (55 mios FS).

(AP 7.4) Le Premier ministre français Lionel Jospin a revendiqué le 7 avril la responsabilité politique de la réponse de l'OTAN à la proposition de cessez-le-feu de Slobodan Milosevic : "c'est sur la proposition française que la vraie réaction a été faite", a assuré Lionel Jospin. Le 6 avril, Slobodan Millosevic avait fait une proposition unilatérale de cessez-le-feu. L'OTAN y avait répondu en posant sept conditions, dont le retrait immédiat et total des forces armées et policières de Belgrade du Kosovo. Lionel Jospin a réaffirmé devant les représentants des partis politiques parlementaires que le France était favorable à une "solution politique" du conflit kosovar. Le président du groupe parlementaire socialiste, Jean-Marc Ayrault, a cependant souligné que les frappes aériennes de l'OTAN allaient continuer, tant que le régime de Belgrade n'aura pas accepté les cinq conditions posées par la communauté internationale pour un accord politique, dont l'arrêt de la répression contre les Albanmais de Kosove. Quant au vice-président du groupe communiste, Jacques Brunhes, il a réaffirmé l'opposition de son parti à la continuation des bombardements.

(AP 7.4) 70 % des Français jugent les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie "justifiées pour faire cesser les massacres au Kosovo", selon un sondage IFOP paru le 8 avril dans "L'Evènement"; 15 % des sondés (un millier de personnes, "représentatives" de la population adulte) pensent au contraire que la Serbie "est un Etat souverain qui subit une agression" de la part de l'OTAN, 8 % de répondent pas et 7 % n'ont pas d'opinion. 77 % des sondés considèrent le président Milosevic comme le principal responsable du conflit, 9 % considèrent que ce sont les alliés occidentaux qui en sont responsables. 60 % ne craignent pas une généralisation du conflit, crainte par contre par 35 % des sondés.

(AP 8.4) Près de 60 % des Français (59 %) jugeraient "plutôt négative" l'action de l'OTAN dans la perspective d'une "paix juste et durable au Kosovo", selon un sondage CSA. Seules 25 % des personnes interrogées jugent "plutôt positive" l'action de l'Alliance. Par contre, 50 % des Français approuvent les bombardements (35 % les désapprouvent), 58 % approuvent la participation de la France aux opérations de l'OTAN (35 % la désapprouvent) et 51 % se disent favorable à une intervention terrestre (35 % y sont opposés). 58 % des Français souhaitent que la France accueillent des réfugiés kosovars, 36 % y sont opposés. 70 % des personnes interrogées font confiance au président Chirac et au Premier ministre Jospin, contre 25 %.

(AP 10.4) Même en majorité favorables à l'action de l'OTAN contre la Yougoslavie, et à la participation de la France à cette action, les Français sont, selon un sondage publié le 10 avril par "Libération", dubitatifs sur l'efficacité de cette action (et des Etats-Unis) pour résoudre la crise 54 % des personnes interrogées ne font pas confiance aux USA, 39 % leur font confiance. Les 26 et 27 mars déjà, 50 % des personnes interrogées se défiaient des USA, et 43 % leur faisaient confiance. Toutefois, une majorité (52 %) des personnes interrogées dont confiance au président Clinton, personnellement.

(AP 8.4) Les opérations lancées en France par des organisations humanitaires, et les initiatives privées de solidarité avec les Kosovars, se multiplient, et ont une audience importance. La Croix-Rouge française a reçu environ 4,5 mios de FF de dons en liquide, et 350 tonnes de produits alimentaires. La Croix-Rouge et la poste vont lancer une opération conjointe appelant le public à faire dons de produits de première nécessité (sucre, riz, spaghettis, légumes, sardines en boîte, fruits secs, savons). Huit camions chargés de farine de blé panifiable doivent partir pour les Balkans le 9 avril, à l'initiative du groupement des céréaliers de France. Les collectivités locales ont multiplié les opérations et une Coordination nationales des maires va être créées pour les coordinner. Paris a débloqué une aide d'un million de FF et mis en place un système de collecte en nature et en espèce. 250 points de collecte ont été ouverts à Bordeaux. Marseille a envoyé une mission d'évaluation des besoins sanitaires. Monaco va envoyer 40 tonnes de produits de Première nécessité.

(AP 8.4) Le Premier ministre français a déclaré le 8 avril que les frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie pouvaient "cesser du jour au lendemain" si Belgrade acceptait les conditions "honorables" fixées par les alliés. Mais en l'absence d'une telle acceptation, Lionel Jospin a ajouté qu'il n'était pas question d'arrêter l'offensive : renoncer unilatéralement aux frappes serait figer la situation aux conditions de M. Milosevic". Lionel Jospin a écarté l'idée d'une offensive terrestre dans l'immédiat, mais ne l'a pas exclue pour l'avenir. Qualifiant le régime de Slobodan Milosevic de "despotique, raciste et xénophobe", il a noté que Slobodan Milosevic se rendait compte qu'il avait "besoin de gagner du temps" : "il s'interroge et il a raison de s'interroger" car il sera "battu", son peuple "se retournera contre lui" et aura des "comptes à rendre devant l'histoire et peut-êtr devant d'autres instances".

(AP 9.4) Selon le "Daily Telegraph", l'OTAN, sur la pression des USA et de la Grande-Bretagne, cacherait à la France certaines informations militaires sur les opérations en Yougoslavie, par crainte de fuites vers Belgrade ou Moscou, fuites autorisées ou non par les responsables français -à quoi le ministre français de la Coopération, Charles Josselin, a répondu que les Français étaient plus "exigeants au niveau de l'information" que les Britanniques, "suivistes" à l'égard des USA. Deux militaires français ont été accusée d'avoir transmis aux Yougoslaves des informations secrètes de l'OTAN, mais surtout, les USA et la Grande-Bretagne suspectent la France de vouloir obtenir une issue diplomatique au conflit kosovar, et d'être ainsi, "objectivement", sur la même ligne que la Russie, tout en étant partie prenante des opérations de l'OTAN.

(AP 10.4) Le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense) a affirmé le 9 avril que l'OTAN ne dissimulait aucune information militaire sur les opérations en Yougoslavie à la France, et que les commandants américains et ceux de l'OTAN avaient une "confiance totale dans la manière avec laquelle les Français accomplissent leurs missions". Le porte-parole du Pentagone, Kenneth Bacon, a rappelé que la France dispose de la plus importante force militaire après les USA au sein du dispositif de l'OTAN. Le Pentagone répond ainsi aux allégations du quotidien britannique "Daily Telegraph", selon qui le France était tenue à l'écart d'une partie des ionformations sur les opérations de l'OTAN par crainte de fuites vers Belgrade ou Moscou.

(AFP 9.4) Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a insisté le 9 avril à Sofia sur la rôle de la Russie dans une solution politique au conflit kosovar, et a déclaré que la France était en "contact avec la Russie" et réflechissait avec elle "à l'issue politique du conflit". Le Secrétaire général du ministère français, Loïc Hennekine, a eu le 8 avril des entretiens avec le ministre russe des Affaires étrangères, Igor Ivanov. Le Premier ministre français Lionel Jospin a lui aussi déclaré que "Les Russes peuvent jouer un rôle important dans la recherche d'une solution" au conflit kosovar

(AP 24.4) Le président Chirac s'est félicité le 23 avril de l'"accord total" des membres de l'OTAN sur la stratégie adoptée contre le Serbie-Yougoslavie, et a prédit que la guerre "pour le KLosovo" sera "longue et demandera beaucoup de détermination". Le président français a assuré qu'il n'avait aucune réserve sur le choix des cibles de l'OTAN, et a réitéré sa proposition de parachutage de vivres et de médicaments pour la population kosovare. Jacques Chirac a cependant fait état de "profondes divergences de vues" entre la France et les USA sur la nature du lien à établir entre l'OTAN et l'ONU, la France donnant la prréminence à l'ONU et les USA à l'OTAN, voire à eux-mêmes.

(AP 27.4) Rencontrant à Paris le président albanais Rexhep Meidani, le président français Jacques Chirac a réaffirmé "la détermination" des pays de l'OTAN à continuer leurs frappes aériennes sur "les forces de répression serbes, jusqu'à ce qu'un accord politique puisse intervenir". Comme son homologue albanais, le président français a exprimé ses doutes et ses réserves sur les déclarations du vice-Premier ministre yougoslave Vuk Draskovic : "Je souhaite que les dirigeants de Belgrade se rendent compte qu'il est temps de revenir à la raison", mais je ne "suis pas absolument certain" que cela soit le sens des déclarations de Vuk Draskovic, a déclaré Jacques Chirac. Le Premier ministre français Lionel Kospin a pour sa part annoncé qu'il se rendrait le 30 avril et le 1er mai en Albanie et en Macédoine.

(AFP 30.4) Le Premier ministre Lionel Jospin, en visite à Tirana, a démenti le 30 avril, catégoriquement, que la France envisager quelque idée de partition du Kosovo, et a annoncé une aide supplémentaire de 26,2 millions d'euros en faveur de l'ASlbanie. "Nous restons sur l'optique de Rambouillet, c'est-à-dire l'optique d'un Kosovo autonome, pluraliste, démocratique"

(AFP 2.5) La Premier ministre français Lionel Jospin a déclaré, lors d'un voyage en Macédoine où il a annoncé une aide supplémentare française de 163 mios FF à la Macédoine, que toute solution à la crise de Kosove devra passer par les Nations Unies, car "c'est sous l'égide de l'ONU que l'on trouvera une solution diplomatique" à cette crise.

(Le Monde 14.5) Le Premier ministre Lionel Jospin a affirmé le 13 mai, en remattant à Aix-La-Chapelle le "prix Charlemagne" à son homologue britannique Tony Blair, que les alliés menaient contre le régime de Belgrade un "combat pour la civilisation européenne", qui "emploiera la force jusqu'à ce que puissent reprendre les négociations qui, seules, sont de natures à dessiner une solution politique de long terme" pour une "paix durable pour tous les Balkans", qui "ne soit pas un répit accordé au tyran (...) et qui porte la réconciliation des nations, non l'absolution des puissants".

(ATS 11.6. Le Monde 10.6) Le président Chirac a affirmé le 10 juin qu'il n'y aura pas d'aide internationale à la Serbie tant qu'un régime démocratique n'aura pas été installé à Belgrade. Le Premier ministre Lionel Jospin a déclaré : "Nous avons dû conduire un conflit et une guerre, parce que c'était malheureusement inévitable, maintenant nous allons être des bâtisseurs de la paix".

(AFP 25.6) Le gouvernement français a invité le 25 juin les USA à prendre leurs responsabilités dans la traque des criminels de guerre en Bosnie et a démenti leur offrir un "sanctuaire" dans le secteur placé sous son contrôle. Le France a également récusé les accusations américaines et britanniques d'inaction ou d'indulgence envers les Serbes de Kosove.

(Reuters 1.7) La Kosovë sera au coeur des premiers entretiens entre les chefs de gouvernement français et russe, Lionel Jospin et Sergueï Stepachine, à l'occasion de la visite de Lionel Jospin en Russie les 1er et 2 juillet. De source française, le Premier ministre russe s'est montré surtout préoccuppé par le sort de la minorité serbe de Kosove, le désarmement de l'UCK et la reconstruction de la serbie. Français et Russes sont d'accord sur les deux premiers points mais divergent sur le troisième, la France souhaitant limiter l'aide internationale à la Serbie à un aspect "humanitaire" (élergi à la remise en route des infrastructures de base), et la Russie demandant qu'aucune discrimination ne soit faite entre les bénéficiaires de l'aide internationale à la reconstruction des Balkans. Lionel Jospin a réaffirmé que la France était en faveur d'une Kosovë "pluraliste et démocratique" où la minorité serbe puisse continuer à vivre, et qu'elle était également favorable au désarmement de l'UCK.

(AFP 3.7) La France s'est félicitée de la nomination de Bernard Kouchner comme administrateur civil de la Kosove, le 2 juillet. Le Premier ministre Jospin y a vu un "honneur" et un "signe très fort" pour la France, et le président Jacques Chirac s'est "réjoui" de ce choix.

(AFP 24.8) Les ministres allemand et français des Affaires étrangères Joshka Fischer et Hubert Védrine ont effecué le 24 août une visite conjointe en Kosove, mettant l'accent sur la fin des violences et de la fuite des Serbes, et sur la démilitarisation de l'UCK.

(AP 25.8) Trois enfants serbes, blessés lors des bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie, dont deux petites filles mputées d'une jambe, sont arrivée en France le 25 août pour être pris en charge par l'ONG "Chaîne de l'espoir" et hébergées par la communauté serbe de Paris. La Chaîne de l'espoir a accueilli depuis le début du conflit 80 personnes provenant de Kosove.

(AP 3.9) Le ministre français de la Défense et le chef politique de l'UCK ont eu le 3 septembre un entretien à Paris. Alain Richard a affirmé que la France "continuera d'apporter tout le concours possible à la réalisation des objectifs de la communauté internationale au Kosovo" et prenait acte "des intentions réaffirmées par l'UCK de remplir l'ensemble de ses engagements", notamment sa démilitarisation.

(AP 6.10) Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a estimé le 6 octobre que la Yougoslavie allait avoir besoin d'une aide humanitaire internationale, qui "ne profitera pas au régime de M. Milosevic, mais au peuple", et ne violera pas l'esprit des sanctions prononcées contre Belgrade.

(AFP 27.11, 28.11, IWPR 26.11) Le ministre yougoslave de l'information Goran Matic a annoncé le 25 novembre l'arrestation le 11 novembre de cinq Serbes (des réservistes de l'armée yougoslave, membres d'une unité spéciale en Kosove pendant la guerre) accusés d'être liés aux services secrets français, et qui auraient projeté d'assassiner Slobodan Milosevic. En outre, les accusés auraient infiltré l'armée yougoslave pour transmettre des renseignements à la France, et auraient reçu l'ordre d'abattre un commandant de l'UCK qui aurait "échappé au contrôle des Français". Ils auraient également commis des crimes contre des Albanais dans la région de Decani, pour en faire porter la responsabilité aux Serbes. Ils auraient ensuite gagné le Monténégro pour travailler avec les forces spéciales monténégrines Selon le ministre yougoslave de l'Information, les accusés seraient membres d'une organisation appelée "Araignée", recevant ses ordres de Paris. Le chef du groupe, Jugoslav Petrusic, aurait été mercenaire au Zaïre et aurait la nationalité française. Il serait membre des services français depuis 10 ans et aurait sévi en tant que tel, en commandant un groupe paramilitaire contrôlé par les Français, en Bosnie, où il aurait commune une cenquantaine de meurtres, et en Algérie, où il serait impliqué dans des assassinats. Le gouvernement français a démenti le 28 novembre les accusations, qualifiées par lui d'"élucubrations absurdes" et d'"allégations sans fondement", portées par Belgrade la veille.

(AFP 3.12) L'instruction ouverte à Belgrade le 17 novembre contre les cinq membres serbes du groupe clandestin "Araignée", lié aux services spéciaux français, ne porte pas sur un complot en vue d'assassiner le président Milosevic, mais sur des activités d'espionnage au service de la France et sur l'assassinat de deux civils albanais de Kosove. Le principal accusé, Jugoslav Petrusic, alias "Dominic Yugo", est également accusé par Belgrade d'avoir assassiné 1993 en Belgique un criminel de droit commun bosnique devenu chef de guerre à Sarajevo, d'avoir liquidé en 1994 en Suisse un Bosniaque sur instruction des services français, d'avoir participé en 1994 en Algérie au massacre de quinze Algériens, d'avoir participé à des massacres en 1995 à Srebrenica (Bosnie). Le groupe "Araignée" aurait également été impliqué dans le recrutement de mercenaires serbes pour le compte de Mobutu au Zaïre en 1996, aurait organisé en Kosove en 1999 une unité paramilitaire appelée "Balkan Express" chargée de mener pour le compte de l'OTAN et de la DST française mais au sein même de l'armée yougoslave des actions subversives en Kosove, et aurait planifié mais non concrétisé un attentat contre Slobodan Milosevic. Le quotidien "Politika" a publié le 3 décembre ce qu'il présente comme la copie d'une lettre d'une entreprise française de Belgrade, Geolink, liée à la DST, et faisant de l'un des membres du groupe "Araignée", Slobodan Orasanin, son représentant "exclusif" pour la Yougoslavie.

(IWPR 3.12) L'arrestation des cinq mercenaires supposés, qui auraient notamment été recrutés par la France pour assassiner Slobodan Milosevic, et le flot d'accusations plus ou moins crédibles déversées contre la France par le pouvoir serbe,suscite une certaine incrédulité en Serbie même, la France étant avec la Grèce le seul pays de l'Union européenne, membre de l'OTAN, à vouloir maintenir des liens avec la Serbie. Au surplus, Bernard Kouchner est devenu la cible de plus en plus fréquente des attaques du régime de Belgrade et des media qui lui sont liés. L'"affaire Araignée" pourrait être suscitée par la volonté de Slobodan Milosevic de faire savoir "que jusqu'aux frappes aériennes de l'(OTAN) et la guerre au Kosovo (...), les agents secrets (français et serbes) coopéraient beaucoup plus étroitement que Paris ne souhaite désormais en convenir", notamment en Bosnie où, selon la journaliste Gordana Igric, de l'IWPR, "les forces françaises de maintien de la paix de la SFOR ont transformé leur secteur en (...) un havre de sécurité pour les individus accusés de crimes de guerre, qui pouvaient se déplacer librement devant les soldats français".

(Reuters 9.2.2000) La France a décidé d'accorder une aide supplémentaire exceptionnelle de 15 millions de FF à la Kosove en 2000, pour contribuer au paiement des salaires de 400 juges et aider les minorités éthniques de Kosove à accéder aux services publics. La France contribue déjà au budget de la mission des Nations Unies en Kosove pour 211 millions de FF, à quoi se sont ajoutés 30 millions de FF d'aide exceptionnelle en 1999, et une contribution de 93 mios FF par l'intermédiaire de l'OSCE.

(AP, Reuters 15.2) Le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine a demandé le 15 février que cesse la polémique autour de la présence des soldats et policiers français en Kosove, et affirmé que la France faisait des "efforts absolument énormes" pour la Kosove, efforts dont il a évalué le coût à 2,5 milliards de FF. "Il n'y a pas de zone française, il n'y a pas de soldats français, il y a une KFOR" (qui "va rester à Mitrovica comme ailleurs dans le Kosovo", a affirmé le miniostre, qui a demandé à Bernard Kouchner et à Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur, de cesser leur "polémique publique" sur l'envoi ou non de renforts policiers français en Kosove.

(RSF 23.3) Reporters sans frontières ()RSF) a protesté le 12 mars contre le refus des autorités serbes de renouveler le visa et l'accréditation du dernier correspondant français à Belgrade, Jean-Claude Galli, correspondant de la télévision TF1 et des radios Radio-France et Radio-France Internationale. Plus de 80 journalistes étrangers ont été interpellés en Serbie, et la plupart d'entre eux expulsés en 1999.

(Reuters 27.3) Un officier de gendarmerie français, le lieutenant-colonel Mechain, a été déféré le 27 mars à la justice en vue de son inculpation pour diffusion à la presse de documents militaires secrets concernant le Kosovo. Le Parquet ne demandait qu'un simple contrôle judiciaire, mais l'officier a été placé en détention provisoire. Il avait servi jusqu'à mi-février au sein de la KFOR mais avait été rappelé à Paris après avoir divulgué des documents dans lesquels les chefs du contingent français de la KFOR accusaient Bernard Kouchner d'être pro-albanais et anti-serbe. La "divulgation de documents couverts par un secret" est punissable d'un maximum de sept ans de prison. Son avocat a qualifié de "monstruosité" la mise en détention de quelqu'un pour "une infraction de nature intellectuelle", et dénoncé un réglement de comptes "politico-militaire". Le juge a motivé la détention de l'officier par le risque de "pression sur les témoins" et celui de "renouvellement de l'infraction".

(AFP 26.6) Le procès de cinq Serbes accusés d'espionnage pour le compte de la France, et d'avoir projeté d'assassiner Slobodan Milosevic, devait s'ouvrir le 27 juin, à huis-clos. Les cinq hommes, des Serbes de Yougoslavie et de Bosnie, sont accusés d'avoir formé un groupe clandestin baptisé "Araignée", prenant ses instructions à Paris. Ils avaient été arrêtés de manière spectaculaire en novembre 1999. Les autorités yougoslaves avaient alors affirmé que leur groupe, créé en 1996, était dirigé par un double national franco-yougoslave, Jugoslav Petrusic, alias "Dominique". Les autorités françaises avaient quand à elles rejeté comme "entièrement dépourvues de fondement" les accusations yougoslaves. Les membres du groupe sont notamment accusés d'avoir envisagé quatre plans différents pour assassiner Slobodan Milosevic (par un tireur d'élite, une bombe, une voiture piégée, un assaut de commando). Finalement, le groupe n'a été inculpé que pour "espionnage" et pour l'assassinat de deux Albanais de Kosove pendant les bombardements de l'OTAN, em 1999. Yugoslav Petrusic a également été accusé (mais non inculpé) d'avoir commis en 1994 un massacre en Algérie, dans lequel 15 Algériens auraient été tués, sur instructions françaises, d'avoir participé en juillet 1995 à des massacres de musulmans bosniaques, à Srebenica, et enfin d'avoir participé à des opérations de mercenaires au Zaïre en 1996, pour soutenir le régime de Mobutu, toujours sur instructions françaises.

La Grande-Bretagne

(AFP 30.3) Le gouvernement britannique a lancé le 30 mars une offensive médiatique pour justifier la stratégie militaire de l'OTAN et contrer les critiques contre cette stratégie. Une conférence de presse organisée par le Foreign Office, et à laquelle ont participé trois intervenants albanais, dont un porte-parole de l'UCK, Bardhyl Mahmuti, a donné au ministre des Affaires étrangères Robin Cook l'occasion de comparer la politique serbe en Kosove à l'apartheid sud-africain, et de dénoncer la préméditation de longue date des massacres, des pillages et l'expulsion de centaines de millions d'Albanais de Kosove. Quant à ceux qui demandent l'arrêt des frappes de l'OTAN contre la Yougoslavie, ils font le jeu "d'un dictateur diabolique et d'un régime fasciste", a lancé Robin Cook, à quoi le le représentant de l'UCK a ajouté que la population albanaise soutenait l'action de l'OTAN, qui "n'a pas provoqué de massacres" mais essaye "d'empêcher une politique d'épuration éthnique".

(AP 31.3) Le ministre britannique de la Défense George Robertson a exclu le 30 mars tout pause dans les bombardements contre la Yougoslavie, au motif que cela "conduirait à une multiplication de la purification éthnique". Selon le ministre, la proposition faite par Slobodan Milosevic au Premier ministre russe Evgueni Primakov de reprendre les négociations de paix si l'OTAN cesse ses bombardements "n'est pas sérieuse", mais indique néanmoins "un mouvement".

(AP 9.4) Selon un sondage paru dans le "Daily Telegraph", 67 % des Britanniques approuvent l'action du Premier ministre Tony Blair et 60 % se déclarent prêts à voter travailliste aux prochaines élections (contre 29 % pour les conservateurs).

La Grèce

(AFP 31.3.1999) L'afflux de réfugiés kosovars dans le sud de l'Albanie, où vit une forte minorité grecque, inquiète le gouvernement grec qui a dépêché le 31 mars son ministre des Affaires étrangères, alors que la presse populaire, de gauche comme de droite, sonne le tocsin. Le Maire de Gjirokaster a annoncé que 5000 réfugiés kosovars allaient être hébergé dans la ville et ses alentours. 300 à 400 réfugiés sont arrivés le 30 mars à Vlora. Le Premier ministre grec Kostas Simitis a souligné à son homologue albanais Pandeli Majko "l'intérêt particulier" de la Grèce "pour les propriétés des Grecs d'Albanie, qui doivent être protégées par les autorités albanaises". Plus de 300'000 membres de la minorité grecque vivent au sud de l'Albanie (appelé Epire du nord par les Grecs), selon les autorités grecques. Ils ne seraient que 55'000 selon les autorités albanaises, des sources indépendantes les évaluant à 150'000. Le porte-parole du gouvernement grec a appelé à ne "pas bouleverser les équilibres" éthniques "avec des vagues de réfugiés.

(AFP 3.4) A la fois membre de l'OTAN et pays balkanique, la Grèce tente malaisément de concilier ces deux identités dans le conflit kosovar, désapprouvant les bombardements alliés, mais sans les condamner et en laissant son port de Salonique être utilisé par les forces de l'OTAN, critiquant le "nettoyage éthnique" perpétré par Belgrade, mais sans rompre avec Belgrade. Le ministre grec de la Défense Akis Tsohatsopoulos a entrepris du 1er au 3 avril une tournée en Roumanie, Bulgarie et Macédoine pour expliquer sa position et ses "particularités" : la Grèce a besoin de la protection de l'OTAN face à la Turquie (elle aussi membre de l'OTAN) et ne veut pas laisser la Turquie être seule à bénéficier de l'alliance atlantique, mais a également besoin de stabilité dans les Balkans. En outre, la "parenté" religieuse (orthodoxe) la rapproche de la Serbie, et ses relations avec l'Albanie sont rendues difficiles par la présence d'une minorité grecque (et brimée) en Albanie, et d'une forte immigration albanaise (et victime de xénophobie) en Grèce.

(AP, AFP 7.4) La Grèce a appelé le 7 avril les occidentaux à reprendre "immédiatement le dialogue politique" avec Belgrade, pour "exploiter" les récentes initiatives du président Milosevic. Le Premier ministre grec Costas Simitis a estimé que ces propositions (notamment le cessez-le-feu) étaient un "premier pas" qui doit être suivi d'autre, être clarifié et s'accompagner d'assurances sur le retour des réfugiés, le retrait de l'armée du Kosovo et la pacification. Plus de 5000 personnes ont manifesté le 7 avril à Athènes contre les frappes de l'OTAN en Yougoslavie, à l'appel des organisations de jeunesse des principaux partis politiques (de gauche et de droite). La foule scandait des slogans américains. Des manifestations semblables se sont déroulées dans une dizaine d'autres villes grecques.

(AP 8.4) Les autorités grecques ont démenti le 8 avril que la famille de Slobodan Milosevic attende la fin de la guerre en Grèce, après que le ministre britannique des Affaires étrangères, Robin Cook, ait accusé Milosevic et sa famille de posséder des villas à Athênes, Corfou et en Crête, ainsi qu'un yacht.

L'Italie

(Reuters 30.3) Les déclarations du ministre italien de la Défense, le centriste Carlo Scognamiglio, membre du parti UDR, qui a accepté le 29 mars l'idée que des avions italiens pussent participer aux raids de l'OTAN contre la Yougoslavie, ont suscité une menace à peine voilée des communistes (qui comptent deux ministres dans le gouvernement de Massimo d'Alema) de quitter la coalition gouvernementale en cas de participation active des forces italiennes aux bombardements. Le gouvernement italien avait jusqu'au 29 mars souligné que le rôle des 42 avions italiens impliqués dans les opérations de l'Alliance atlantique était de protéger l'espace aérien italien. C'est cependant des bases italiennes que le plus gros de l'armada atlantique décolle pour bombarder la Yougoslavie, et des rumeurs font état d'une participation active des "Tornado" italiens de San Damiano dans ces bombardements.

(AFP 3.4) L'Italie a décidé de venir en aide aux réfugiés kosovars, en mobilisant son gouvernement (le Premier ministre Massimo d'Alema se rend le 4 avril en Albanie) et en appelant la population à la solidarité. Un navire militaire italien va apporter 125 tonnes de vivres, un hôpital de campagne et du matériel, le tout destiné aux réfugiés kosovars en Albanie. L'Italie a été chargée, "de façon informelle", par le Groupe de contact de "jouer un rôle leader" dans l'aide aux réfugiés kosovars. Elle coordonera les contacts entre les pays et les organisations humanitaires engagées en Albanie, en Macédoine et au Monténégro. Trois camps (d'une capacité totale de 10'000 personnes) vont être installés à Kukes et autour de Durres. 131 chasseurs alpins et 400 volontaires sont arrivés le 3 avril à Durres pour ce faire. Dans un deuxième temps, d'autres camps vont être installés, dont un à Capo Pali. Au total, les camps installés par l'Italie devraient pouvoir héberger 25'000 personnes. D'ici la mi-avril, l'Italie mettra à disposition des vivres pour nourrir près de 35'000 personnes pendant un mois. En Italie, une vaste campagne de solidarité a été lancée. Les préfectures ont été mobilisées pour recevoir des dons. Une partie de la majorité parlementaire (notamment les communistes et les Verts) est opposée à l'opération armée de l'OTAN, à laquelle l'Italie participe, mais la majorité est unie sur l'action humanitaire.

(Reuters 3.4) De 40'000 (selon la police) à 100'000 (selon les organisateurs) manifestants ont protesté le 3 avril à Rome contre la guerre en Yougoslavie, à l'appel de 400 associations et groupes religieux. Des responsables politiques de plusieurs partis, y compris des partis de la coalition gouvernementale, ont participé à la manifestation, notamment des responsables et élus de Refondation Communiste, des Verts, du PDS et des centristes.

(AFP 7.4) 200 soldats volontaires du commando alpin de Turin ont débarqué le 7 avril à Dürres, en Albanie. Il s'agit du premier contingent italien engagé en Albanie depuis le début des bombardements sur la Yougoslavie. Il est chargé d'une mission humanitaire : construire un hôpital de campagne destiné aux 6000 à 8000 réfugiés kosovars rassemblés dans deux camps italiens près de Durres. L'hôpital disposera de 80 lits et pourra soigner 200 personnes par jour.

(AP 11.4) Des affrontements se sont produits le 11 avril devant la base aérienne italienne de l'OTAN à Aviano, entre policiers et manifestants de gauche et d'extrême-gauche, qui dénonçaient la guerre en Yougoslavie, la participation de l'Italie à cette guerre et la présence de l'OTAN en Italie, où l'OTAN a onze bases, celle d'Aviano servant de plate-forme pour les frappes contre la Yougoslavie.

(AFP 23.8) Le ministre italien des Affaires étrangères a estimé le 23 août que l'intervention américaine (et de l'OTAN) en Kosove avait compensé la faiblesse politique et militaire de l'Europe, mais que les opérations de l'OTAN dont "le domaine de responsabilité" a été (par elle-même) "élargi" posait problème : "comment cela peut-il se concilier avec la légitimité des Nations Unies ?", s'est demandé Lamberto Dini, qui a annoncé que le gouvernement italien allait présenter "des propositions à cet égard" à l'Assemblée générale de l'ONU, afin "dé'quilibrer les puissances américaine et européenne" et de "parfaire les instruments de la légalité internationale afin de les rendre plus démocratiques et pluralistes". Pour le ministre, l'Europe a pour tâche de s'assurer un rôle égal aux USA dans les efforts pour la paix et la stabilité dans les Balkans, ce qui suppose que l'Union européenne se dote d'une politique étrangère et de sécurité.

Les autres Etats et instances internationales

(AFP 29.5) 28 pays neutres et d'Europe de l'est ont apporté le 29 mai leur soutien à l'OTAN dans ses tentatives pour contenir la crise en Kosove. Lors d'une réunion à Luxembourg du Conseil du partenariat euro-atlantique, au niveau des ministres des Affaires étrangères, ces 28 pays et les 16 membres de l'OTAN ont condamné "l'accroissement de la violence" en Kosove, appelé à une "solution pacifique de la crise" et apporté leur soutien "aux efforts déployés par la communauté internationale, dont l'OTAN" à la stabilisation de la situation dans la région.

(AFP 6.6) L'initiative centre-européenne (ICE), qui regroupe 16 Etats du centre et de l'est de l'Europe (dont l'Albanie, mais non la Yougoslavie), a condamné le 6 juin "toute forme de violence, de nettoyage éthnique et toute forme de terrorisme" en Kosove, et exprimé "une inquiétude particulière face à la récente augmentation du recours à la force par les autorités yougoslaves". Les ministres des 16 pays ont invité les responsables yougoslaves et albanais de Kosove à "s'engager durablement et sans condition" dans des pourparlers. La délégation albanaise a exprimé sa déception à l'égard des termes de la déclaration et de l'absence de "consensus clair entre tous les pays européens pour réclamer avec la même urgence, la même fermeté, la fin des combats", ce qui conduit "à donner plus de temps à Milosevic pour qu'il accélère le nettoyage éthnique". Le secrétaire d'Etat albanais à l'intégration européenne, Ilir Meta, a demandé le déploiement sur place d'une force internationale "afin de prévenir un bain de sang et la répétition du scénario bosniaque". Le ministre macédonien des Affaires étrangères a également "pressé la communauté internationale de prendre toutes les mesures adéquates pour éviter que la situation ne se détériore encore davantage".

(AP, AFP 8.6, 9.6) Les ministres des Affaires étrangères de neuf Etats des Balkans (Albanie, Bulgarie, Grèce, Macédoine, Roumanie, Turquie, Yougoslavie), réunis le 8 juin à Istambul, n'ont pas réussi à adopter une déclaration commune concernant la crise kosovare. La Turquie et l'Albanie, appuyées par le sous-secrétaire général de l'ONU Vladimir Petrovski, ont appelé à des discussions régionales urgentes que la Grèce et la Yougoslavie ont refusées au nom de la non-.ingérence dans les affaires intérieures des pays de la région. Pour le ministre grec Theodore Pangalos, le problème kosovar "est un problème intérieur" yougoslave. "Six ministres ont exprimé une profonde préoccupation devant la détérioration de la situation au Kosovo" a rendu compte le ministre turc Ismail Cem, qui ajoute que tous les ministres "se sont entendus sur la nécessité de la poursuite du dialogue, qui doit être renforcé par un actif soutien international approprié", mais la déclaration finale de la conférence ne fait aucune mention de la question kosovare. Plusieurs déclarations séparées en font cependant mention. Un texte adopté par tous les ministres sauf le ministre yougoslave Zivadin Jovanovic appelle à "la cessation de l'usage excessif de la force contre la population civile" et au "retour libre et sauf des réfugiés". Le 9 juin, les ministres des Affaires étrangères d'Albanie, Bulgarie, Grèce, Macédoine, Roumanie et Turquie ont appelé à "une action appropriée de la part de la communauté internationale". Le ministre grec a cependant émis des réserves sur les sanctions décidées par l'Union européenne contre la Yougoslavie.

(AFP 12.10) Six présidents d'Europe centrale ont lancé le 12 octobre un appel au président Milosevic à "respecter immédiatement les exigences du groupe de contact". Des actions "décisives et cohérentes" sont nécessaires pour résoudre la crise kosovare, estiment les présidents allemand Roman Herzog, tchèque Vaclav Havel, polonais Aleksander Kwasniewski, hongrois Arpad Goencz, slovène Milan Kucan et autrichien Thomas Klestil. Leur déclaration ne fait aucune mention de la menace d'intervention de l'OTAN contre la Serbie et la Yougoslavie, que le président Havel, en son nom personnel, considère comme pouvant "s'avérer nécessaire".

(AP, AFP 12.10) Des dirigeants des Balkans sont réunis les 12 et 13 octobre à Antalya, en Turquie, pour tenter de convaincre la Yougoslavie d'accepter les exigences de la communauté internationale à propos de la Kosove, et éviter les frappes aériennes de l'OTA:. Le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic et son ministre des Affaires étrangères se sont dit ouverts à de "nouvelles idées", mais ont invité les "pays de la région" à ne "pas se mêler des affaires internes de pays, mais (à) promouvoir la paix et la compréhension". Il a dénoncé les menaces d'intervention militaires de l'OTAN contre son pays, comme "inacceptables et absolument contre-productives", et estimé qu'elles "ne pourraient que contribuer à la déstabilisation de la région avec des conséquences imprévisibles". Plusieurs Etats de la région sont inquiets de l'éventualité d'une intervention de l'OTAN en Kosove, qui met en contradiction leur souhait d'adhérer à l'Alliance ou à l'Union européenne et leur crainte de subir les retombées d'un conflit en Yougoslavie. la Hongrie a écarté toute participation directe à une intervention en Kosove, car plusieurs centaines de Hongrois de souche font déjà partie des forces yougoslaves stationnées en Kosove. La Hongrie a cependant accepté d'ouvrir son espace aérien aux avions de l'OTAN. La Roumanie et la Bulgarie ont fait de même, mais comme la Hongrie, ne participeront pas à d'éventuelles opérations militaires. Le Premier ministre turc Mesut Yilmaz a pour sa part appelé à une "solution viable et durable (...) dans les plus brefs délais par des moyens pacifiques à la crise du Kosovo", et estimé qu'il fallait "sauvegarder les droits légitimes de tous les habitants du Kosovo, Albanais, Serbes, Turcs et les autres, dans le cadre d'un système constitutionnel et démocratique juste".

(AFP 13.10) Les participants au sommet balkanique réuni les 12 et 13 octobre en Turquie, dont le Premier ministre yougoslave Momir Bulatovic, ont affirmé le 13 octobre leur soutien aux résolutions 1160 et 1199 du Conseil de Sécurité de l'ONU, réclamant le retrait des forces serbes de Kosove, le retour des réfugiés dans leurs foyers et l'ouverture de négociations entre Belgrade et Prishtine, et à l'accord intervenu entre Slobodan Milosevic et Richard Holbrooke. Les dirigeants albanais, bulgares, grecs, macédoniens, roumains, turcs et yougoslaves réunis à Antalyia appellent "à la création de toutes les conditions nécessaires au Kosovo pour le retour en toute sécurité dans leur foyer des personnes déplacées et des réfugiés", préconisent "l'ouverture d'un dialogue constructif sans préconditions" en vue d'une "solution politique" à la crise kosovare, basée sur une "large autonomie" de la Kosove. Le Premier ministre yougoslave avait auparavant défendu le "droit de légitime défense" de la Yougoslavie "contre des séparatistes albanais menaçant l'intégrité territoriale de la RFY". Le Premier ministre turc Mesut Yilmaz a pour sa part considéré que "le fait que l'Albanie et la RFY se soient mises autour d'une table et soient parvenues à un accord sur un texte commun est une réussite".

(AFP, AP 27.3.1999) Les divers pays d'Europe centrale anciennement membres du Pacte de Varsovie, et dont trois le sont désormais de l'OTAN (la Pologne, la Hongrie et la République tchèque) se sont rangés du côté de l'OTAN avec plus ou moins de conviction, les plus prudents étant, paradoxalement, la Hongrie et la République tchèque, membres de l'Alliance. La Hongrie a approuvé les raids de l'OTAN mais s'inquiète pour les 200'000 hongrois de souche habitant en Voïvodine, et la République tchèque a déploré l'échec des négociations. 40 % des Tchèques sont, selon un sondage, opposés aux raids (que le président Havel a jugé "extrêmes, mais nécessaires"), 35 % les soutiennent. 3000 personnes ont manifesté le 27 mars à Prague contre les raids de l'OTAN. En Pologne, le gouvernement a déclarl "comprendre et soutenir la décision de l'emploi de la force". En Slovaquie, le gouvernement juge que les frappes sont "un moindre mal". En Roumanie, candidate à l'OTAN, le président Constantinescu les a jugées "nécessaires et légitime", mais un millier de personnes ont manifesté pour les condamner, le 27 mars à Timisoara. En Bulgarie, également candidate à l'OTAN, le gouvernement s'est déclaré "solidaire de la communauté euro-atlantique".

(Reuters 31.3) Débordés par l'afflux de réfugiés albanais de Kosove, la plupart des Etats des Balkans craignent un embrasement généralisé de la région, et une c atastrophe économique. Trois pays sont en première ligne : le Monténégro, la Macédoine et l'Albanie, mais la tension se fait sentir jusqu'en Bulgarie, privée de son transit commercial à travers la Youglslavie, en Croatie, qui craint pour sa saison touristique, en Grèce, dont la monnaie chute sur le marché des changes, et qui, bien que membre de l'OTAN, a demandé l'arrêt des frappes aériennes de l'Alliance sur la Yougoslavie.

(AP 7.4) Les ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), réunis à Genève le 7 avril, ont condamné l'action des forces serbo-yougoslaves en Kosove et se sont déclarés prêts à contriobuer à des actions de maintien de la paix et de surveillance, et à fournir de l'aide humanitaire. "Le Kosove doit pouvoir décider de son propre avenir politique", a déclaré le ministre iranien Kamal Kharazzi, qui a ajouté que "le monde musulman ne peut pas être le témoin (des crimes commis au Kosovo) sans agir".

(AFP, AP 15.5) Neuf chefs d'Etat d'Europe centrale et orientale* réunis à Lviv (Ukraine) ont appelé le 15 mai les autorités yougoslaves à se plier aux conditions du G( et de l'OTAN pour une solution négociée en Kosove. Les neuf présidents ont condamné l'épuration ethnique en Kosove et appelé à une conférence internationale à Vienne pour aider la Yougoslavie à se redresser après le conflit. Les neuf chefs d'Etat ont cependant exprimé des appréciation divergentes sur la stratégie de l'OTAN, l'Ukraine se disant "catégoriquement" opposée aux bombardements de l'Alliance, estimant que "l'usage de la force ne peut être autorisé que par (...) le Conseil de Sécurité de l'ONU".

* Léonid Koutchma (Ukraine), Roman Herzog (Allemagne), Thomas Klestlil (Autriche), Alexander Kwasniewski (Pologne), Vaclav Havel (République tchéque), Arpad Goenez (Hongrie), Emil Constantinescu (Roumanie), Milan Kucan (Slovénie), Petar Stoïanov (Bulgarie).

(AFP 25.10, ATS 26.10) Le président yougoslave Vojislav Kostunica s'est engagé le 25 octobre à oeuvrer pour la paix et la stabilité dans les Balkans, lors du sommer réunissant à Skoplje les dirigeants de la région. Des divergences demeurent cependant entre ceux-ci sur les conditions de la paix et de la stabilité dans les Balkans : alors que Vojislav Kostunica réaffirmait l'appartenance du Kosovo à la Yougoslavie, conformément à la résolution 1244 de l'ONU, son homologue albanais Rexhep Meidani évoquait les élections municipales kosovares du 29 octobre comme "une étape vitale sur le chemin (...) vers l'autonomie et l'autodétermination". "L'Europe a besoin que la région devienne pacifique et durable", a souligné Vojislav Kostunica lors du sommet qui réunissait pour la première fois tous les chefs d'Etat et de gouvernement concernés : les présidents macédonien Boris Trajkovski, bulgare Petar Stoïanov, albanais Rexhep Meidani et roumain Emil Constantinescu, et les Premiers ministres turc Bülent Ecevit et grec Costas Simitis, ainsi que le vice-Premier ministre croate et le président de la présidence bosniaque, tous deux à titre d'observateurs.

L'Afrique du Sud

(Reuters 5.4) Le président sud-africain Nelson Mandela a révélé le 5 avril avoir été sollicité par Slobodan Milosevic pour jouer les médiateurs dans le conflit kosovar, et avoir refusé de le faire, car ne souhaitant "plus rien d'auitre que de me reposer maintenant dans mon village". Le gouvernement sud-africain a dénoncé les raids de l'OTAN contre la Yougoslavie comme des violations du droit international, en particulier de la Charte de l'ONU.

(AFP 3.5) Le président sud-africain Nelson Mandela a qualifié le 3 mai d'"irresponsables" les frappes de l'OTAN en Yougoslavie, et a appelé Bill Clinton et Boris Eltsine a se rencontrer pour tenter de résoudre le conflit.

Bulgarie

(AP 20.4) La décision de la Bulgarie d'ouvrir son espace aérfien aux avions de l'OTAN participant à la guerre contre la Yougoslavie a provoqué le 20 avril de vives protestations à Sofia, où des milliers de personnes ont manifesté, à l'appel d'intellectuels, contre la décision gouvernementale. Le Premier ministre Ivan Kostov a estimé que la Bulgarie prendrait de plus grand risques en restant neutre qu'en choisissant son camp (contre Milosevic) : "Si nous laissons Milosevic poursuivre la purification ethnique, nous devenons ses complices", a déclaré le Premier ministre bulgare.

Chypre

(AP 9.4) Le président du Parlement chypriote, Spyros Kyprianou, a annoncé le 9 avril l'échec de sa mission à Belgrade, destinée à libérer les trois soldats américains détenus en Yougoslavie, et a expliqué cet échec par l'intensification des bombardements de l'ONU. Spyros Kyprianou a regretté que durant sa mission, "un minimum de respect et une certaine compréhension" n'aient pas prévalu et que les bombardements de l'OTAN se soient "intensifiés" pendant qu'il tentait d'obtenir la libération des trois prisonniers américains.

Israel

(AP 7.4) La Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé le 7 avril qu'Israël allait accueillir une centaine de réfugiés kosovars, et s'est distancé des déclarations de son ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon, qui a estimé qu'un Kosovo indépendant compromettrait la stabilité dans les Balkans et deviendrait une base pour des militants islamistes. Ces positions "ne sont pas pertinentes" et ne représentent pas celles du gouvernement, a déclaré le Premier ministre. En Macédoine, l'armée israélienne a ouvert un hôpital de campagne de 100 lits pour les réfugiés kosovars, et l'Agence Juive a dépêché huit tonnes d'aide humanitaire à Tirana, 34 autres tonnes devant suivre.

La Finlande

(AFP 13.5) Le président finlandais Martti Ahtisaari a été pressenti par les Occidentaux pour être leur émissaire dans le conflit kosovar, et s'est entretenu le 13 mai avec l'émissaire de Boris Eltsine, Viktor Tchernomyrdine, et le Secrétaire d'Etat adjoint américain Strobe Talbott.

La Hongrie

(AP 17.4) La Hongrie a exclu le 17 avril, par la voix de son ministre de la Défense Janos Szabo, de pouvoir serbir de "base" à l'OTAN (à laquelle elle a adhéré et dont elle est le seul pays membres à avoir une frontière commune avec la Yougoslavie) pour "lancer une attaque terrestre contre la Yougoslavie", pour la première raison que dans l'hypothèse d'une telle attaque "les forces de l'OTAN se heurteraient d'abord à des citoyens (yougoslaves) parlant hongrois", en Voïvodine.

La Roumanie

(AP 10.4) Le président roumain Emil Constantinescu a exhorté le 10 avril l'OTAN a interrompre ses frappes aériennes contre la Yougoslavie le 11 avril, pour la Pâque orthodoxe. Le Secrétaire général de l'OTAN, Javier Solana, à qui la demande a été faite par téléphone par Constantinescu, a promis de la transmettre aux 19 membres de l'Alliance.

République Tchèque, Slovaquie

(Reuters 29.4) Le président tchèque Vaclav Havel a déclaré le 29 avril, devant le parlement canadien, que les bombardements de l'OTAN sur la Yougoslavie préfiguraient une nouvelle attitude "éthique" à la faveur de laquelle la souveraîneté nationale peut être violée dans l'intérêt des droits de l'Homme, auxquels "cette guerre donne (...) préséance sur les droits des Etats". Vaclav Havel a qualifié de "guerre éthique" la guerre des Balkans, menée par l'OTAN "au nom des intérêts humains pour le sort des autres êtres humains".

Ukraine

((Reuters 28.3) Les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, enviyés le 26 mars à Belgrade pour tenter une médiation dans le conflit kosovar, ont regagné Kiev le lendemain en déclarant qu'il ne fallait "pas s'attendre à des miracles". Les deux ministres se sont entretenus avec leurs homologues yougoslaves et ont rencontré le président Milosevic, à qui ils ont transmis des propositions du président ukrainien Leonide Koutchma, qui n'ont pas été dévoilées. Le président Koutcha agit de sa propre initiative. Il a condamné le déclenchement des frappes de l'OTAN, tout en maintenant ses relations avec l'Alliance.

(AP 13.8) Environ 200 militaires ukrainiens seront déployés en Kosove dans le cadre de la KFOR d'ici au 23 août, a annoncé le ministère ukrainien de la Défense. Deux unités de 90 et 108 hommes vont se rendre sur le terrain, avec quatre hélicoptères et 16 blindés. Elles s'occuperont de l'évacuation des blessés et des malades, de transport de cargaisons humanitaires et des officiers de la KFOR.

Le Vatican

(AP 28.3) Le pape Jean-Paul II a appelé le 28 mars à la négociation pour résoudre le conflit en Kosove et faire reculer "les forces de la haine" dans les Balkans : "il n'est jamais trop tard pour se rencontrer et négocier", a déclaré le pape.

(ATS 30.3, AFP 31.3, ATS 4.4) Le Secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Sodano, a convoqué le 30 mars les ambassadeurs des pays membres de l'OTAN après du Saint-Siège pour tenter de trouver une solution négociée à la crise de Kosove. L'ambassadeur yougoslave a également été reçu par le cardinal. Un émissaire du vatican, Mgr Tauran, doit rencontrer le président Milosevic à Belgrade dans les premiers jours d'avril. Le 4 avril, le Pape a lancé un appel au gouvernement yougoslave pour qu'il ouvre un "couloir humanitaire" en Kosove.

(AFP 1.4) Le ministre des Affaires étrangères du Vatican, Jean-Louis Tauran, a tenté le 1er avril une médiation du Saint-Siège auprès des dirigeants serbes pour relancer le processus de paix en Kosove, après neuf jours de bombardements de l'OTAN. Mgr Tauran s'est entretenu avec le président serbe Milan Milutinovic et avec le ministre yougoslave des Affaires étrangères Zivadin Jovanovic, ainsi qu'avec le patriarche orthodoxe serbe Pavleet est porteur d'une lettre du pape Jean-Paul II au président Milosevic.

(Reuters 1.4) Le Pape a exhorté les USA, l'OTAN et la Yougoslavie a observer une trève pascale d'une semaine, du 4 au 11 avril, entre les Pâques catholique et orthodoxe. Le chef de la diplomatie vaticane, l'archevêque Jean-Louis Tauran, a précisé que cette demande était faite en accord avec le patriarche orthodoxe Pavle. Le Pape Jean-Paul II est convaincu que "la diplomatie reste une option valable". Dans les milieux de l'OTAN, on répond que le président Milosevic doit d'abord arrêter son offensive en Kosove pour qu'une trêve intervienne.

(AFP 5.4, ATS 7.4) Le Pape Jean-Paul II a demandé, dans son message d Pâques, aux autorités yougoslaves l'ouverture d'un "couloir humanitaire" en Kosove, et a appelé à "rompre la spirale diabolique des vengeance et des absurdes conflits fratricides". La communauté catholique de Sant'Egidio, à Rome, a envoyé une délégation en Yougoslavie, où elle a eu des contacts avec Ibrahim Rugova, le président serbe Milutinovic et le ministre des Affaires étrangères de la RFY, afin notamment d'obtenir l'ouverture d'un "couloir humanitaire" en Kosove.

(AP 11.4) Le Pape Jean-Paul II a lancé le 11 avril un nouvel appel à la paix et à la réouverture du dialogue en Kosove.

(AFP 30.5) Le Pape Jean-Paul II a lancé le 30 mai à Ancône un appel à la paix dans les Balkans, en qualifiant la situation de "lourde défaite pour l'humanité", et en dénonçant "l'oppression et la violence qui malheureusement continuent d'une façon implacable à faire de nombreuses victimes humaines et d'immenses dégâts matériels".


Bibliographie

Cedrick Allmang
Les Masques de Guerre
Stock, Paris, 1999

Daniel Bensaïd
Contes et légendes de la guerre éthnique
Textuel, Paris, 1999

Paul Virilio
Stratégie de la déception
Galilée, Paris, 1999

Jean-Arnault Dérens, Catherine Samary
Les conflits yougoslaves de A à Z
Editions de l'Atelier, Paris, 2000


Ressources internet

Radio 21 (Prishtine) : elle diffuse directement sur le Net



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